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Ayna

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(France)

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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

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Ayna

le samedi 25 mai 2024 à 10h21

Bonjour à tous

Merci pour cette discussion.

Je voulais juste ajouter une remarque, concernant la capacité à s’exprimer de manière juste.

Quand je vous lis je perçois une recherche pointue du mot juste et j’adore ça. Personnellement je remarque que cette capacité / volonté du mot juste, d’abord envers ce que je ressens, ensuite dans la conscience de ce qui est recevable / attendu consciemment ou inconsciemment par l’autre, est un préalable à toute exploration, aussi infime soit-elle.

Je suis depuis 2 ans dans la démarche de la gratitude de ce que j’ai construit et qui fonctionne, dans la célébration même de cela. Question de focus effectivement.

La relation que je vis actuellement ne supporte pas de pluripartage affectif, c’est comme ça, mais elle a une autre qualité : la volonté de communiquer clairement, de trouver les mots justes et les mots qui rassurent.

Ce qui est beaucoup plus aisé pour moi que pour lui.

Au lieu de vouloir - comme je l’ai fait au début - tendre vers un idéal relationnel qui me conviendrait mieux, j’ai choisi de développer dans cette relation cette habileté à exprimer avec justesse et courage ce que l’on ressent et les subtiles variations internes conscientes et inconscientes que chaque situation inconfortable met en jeu entre nous.

Peut-être (et je l’accepte complètement), que ça ne mènera jamais à une pluralité affective sereine et consentie pleinement des deux côtés. Mais «  le but » m’a permis d’ouvrir les yeux sur «  les moyens » et finalement, même si je n’aurai peut-être pas assez d’une vie pour cultiver ces «  moyens », leur existence est un préalable qui selon moi ne peut pas être juste évité.

Il se trouve que je n’ai jamais rencontré qqn qui parle aussi bien que vous, qui a le «  bagage » de maturité émotionnelle et l’aptitude communicationnelle et lexicale nécessaire pour partir d’une base solide, et j’ai l’humilité de me rendre compte que moi non plus je ne l’ai pas. Malgré toutes mes réflexions, expériences, lectures, travail en développement personnel et gestion émotionnelle, dans une situation où je rejoue un conditionnement ou un trauma, je me retrouve en difficulté dans l’expression de ce que je ressens, alors même que j’ai beaucoup d’outils dans ma besace. Comment puis-je attendre de qqn qui n’a pas ces outils de gérer son émotionnel et «  d’évoluer » vers plus de respect de ma liberté individuelle ?

Je peux choisir de ne pas rester en relation. Mais c’est tout.
Cela dit, c’est là où je rejoins la réflexion d’artichaut, je perçois dans mon cas que l’exploration de cette capacité lexicale et communicationnelle à partir de petites choses est déjà passionnante et porte des fruits magnifiques dans ma relation et dans mon évolution à moi. Les petits pas dans un cadre «  secure », très très très secure (pour moi), font remonter à la surface mes dénis les plus enfouis.

En quelque sorte, si je regarde en arrière la «  moi » d’avant, je vois une guerrière relationnelle, armure et sabre au poing, que ce soit dans mes relations de type «  conventionnel » (je vais réussir! ) où dans mes relations ouvertes (je vais réussir! ).

Je me sens beaucoup plus paisible et satisfaite aujourd’hui dans mes petits pas. Et je crois que j’écoute des «  besoins » beaucoup plus profonds finalement que quand j’étais sur mon cheval.

Merci de m’avoir lue.

C’est très beau tout ce que vous dites.

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Discussion : Pourquoi la société voit elle le corps du partenaire comme une propriété?

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Ayna

le vendredi 08 septembre 2023 à 18h03

Effectivement @Aki : paradigme de l’avoir et paradigme de l’être… merci de la piste.

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Discussion : Pourquoi la société voit elle le corps du partenaire comme une propriété?

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Ayna

le vendredi 08 septembre 2023 à 00h06

Doublon supprimé

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Discussion : Pourquoi la société voit elle le corps du partenaire comme une propriété?

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Ayna

le vendredi 08 septembre 2023 à 00h06

Merci pour ces réflexions.
Je voudrais juste apporter un peu d’eau au moulin car ce sujet m’interpelle aussi.
Les témoignages semblent tous mettre la limite de la propriété au niveau sexuel. C’est là où la personne avec laquelle j’ai choisi de vivre mettait sa limite de propriété dans le discours. Dans les faits elle était bien moins loin que ça! Ayant eu de nombreuses discussions à ce sujet - Il nie fermement ce concept de propriété, perso j’insiste lourdement dessus parce que pour moi il y a forcément de ça ET je ne suis pas d’accord avec l’idée! - on en est venu à la notion de «  priorité » c’est presque le même mot. Et pour moi tout aussi choquant même si je comprends. Récemment le deuxième amant, qui depuis le début sait que je vis avec qqn, me voit avec le troisième (il était pourtant prévenu) et c’est l’effondrement. Je ne comprends pas : il n’a jamais été heurté par la présence du premier???? Ah mais il était là AVANT (donc lui c’est ok car premier arrivé….). On passe de «  propriété » à «  priorité » puis à être le «  premier ». Je précise que mes relations «  secondaires » sont non sexuelles. Mais tout le monde se comporte exactement de la même manière que si elles l’étaient j’ai l’impression !!! (À ma grande surprise car je pensais naïvement que ça passerait mieux comme ça!).
Bon tout ça pour dire que être le premier (ou le deuxième mais surtout pas être détrôné !) c’est ça le thème par chez moi!
Une peur viscérale d’être détrôné (ils ont tous un petit frère ou une petite sœur, ça doit être là qu’on se sent détrôné pour la première fois et ça peut être violent comme sensation à 3 ans je pense…).
Mon «  first » a eu une relation avec une autre durant 6 mois et je l’avoue humblement, j’ai été heureuse de me sentir «  choisie ».
Avoir du plaisir à se sentir choisi, est-ce encore une question de propriété ? Probable que cela touche à cette nécessité fondamentale du petit mammifère qui pour survivre doit «  séduire » sa mère, être «  choisi » par elle. On sait que l’enfant met tout en œuvre pour provoquer des montées d’ocytocine chez ses parents et ainsi créer un lien d’attachement qui va tout simplement l’empêcher de mourir abandonné. On recrée bcp de ce lien dans nos relations amoureuses. L’enjeu de survie est moindre, nous savons marcher et nous nourrir, mais toutes nos parts n’ont pas toujours fini de grandir.
L’autre ne serait donc pas ma «  propriété », mais ma «  sécurité », et pour garder cette sécurité je dois m’assurer de rester sa «  priorité ».
Sujet en réflexion par chez moi, j’ai dit… à mûrir encore !

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Discussion : Non monogamie et en parler avec ses parents (et l'inverse?)

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Ayna

le mercredi 30 août 2023 à 05h16

Effectivement.
Les tendances relationnelles des jeunes interpellent les médias, mais on parle peu de la génération au-dessus qui a beaucoup déconstruit ou interrogé les normes en matière de couple.

Je suis maman de grands enfants avec qui je parle ouvertement de ma situation pluriaffective, de mes tentatives fructueuses ou infructueuses d’instaurer mon idéal relationnel, de mes choix discutables.

Les discussions sont intéressantes et je m’aperçois qu’ils sont très lucides sur le fait que les normes dans lesquelles nous nous avons grandi imprègnent encore leur génération. Mes trois enfants (garçon/fille) sont sceptiques quand à l’idée d’avoir eux-mêmes des enfants (je ne sais pas comment je dois le prendre ha ha…) et si la première enchaîne les «  couples », elle rompt aussi parce qu’elle ne parvient pas à mettre en place une situation polyamoureuse qui selon elle lui conviendrait mieux. Les deux autres «  dorment en tas » avec leurs amis, ont des relations intimes sans sexe avec personnes du sexe opposé, mais ne semblent pas en prise avec leurs hormones sexuelles que l’on penserait assez actives à cet âge. Ils n’ont pas envie de petit copain/ petite copine, en tout cas ils ne le manifestent pas et ont même tendance à rejeter l’idée d’être contraint par une situation de duo. Ma fille surtout, le garçon s’exprime moins sur ce sujet, il a l’air satisfait de ses fortes amitiés avec filles et garçons et ceux qui sont ni l’un ni l’autre.

Pour leur regard sur ma situation ils me disent : «  tant que tu es heureuse… ». Je crois effectivement que le fait de me voir réellement croquer la vie aujourd’hui les rassure beaucoup. Enfants ils ont trop porté ma fatigue de mère débordée qui tente d’être une épouse parfaite et un modèle de femme moderne qui travaille et nourrit la famille. L’échec du modèle patriarcal chez nous est évident. Plutôt que sur des «  réussites» matérielles ou sociales, ils mettent donc aujourd’hui la priorité sur des curseurs visibles et vérifiables sur mon individu : la joie, l’épanouissement, la disponibilité, l’écoute.

Je trouve pour ma part que discuter de nos situations avec les générations suivantes est très enrichissant. Ils ont un regard libéré de toute une culpabilité dont personnellement j’ai mis des années à me défaire. Leur bien-être est très prioritaire et ça me réjouit pour mes filles dans un contexte familial où les femmes sont très sacrificielles (moi y compris, me défaire de cet héritage prend du temps).

Je suis curieuse de voir quel type de relations ils vont finalement mettre en place dans leur vie d’adulte.

Et je suis en tout cas très heureuse que notre confiance mutuelle nous permette d’échanger ouvertement sur ma pluriaffectivité et sur leurs envies à eux. Je crois que mes enfants sont les personnes par lesquelles je me sens le moins jugée!!!!

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Discussion : Peut-on véritablement déconstruire quand l'élan ne vient pas de nous même ?

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Ayna

le dimanche 27 août 2023 à 18h50

Pour mon cas, oui.
J’ai choisi de «  déconstruire » mes schémas mono suite à une rencontre avec une personne qui avait le besoin d’entretenir plusieurs relations. J’y voyais l’occasion presque bouddhiste de travailler le «  détachement », c’est-à-dire la capacité à ne pas m’identifier à une situation comme si j’allais mourir en même temps que la situation si celle-ci tournait mal.
Ça a été difficile car au final je crois que ma capacité à reconnaître mes signaux de «  là c’est ok pour moi » ou «  là ça dépasse les capacités actuelles de mon corps émotionnel » était plus nette que sa capacité à lui et j’ai au final eu l’impression d’être plus polyamoureuse que lui dans ma polyacceptance (c’était finalement assez a sens unique pour lui, son «  polyamour »).

Bref, en tout cas, aujourd’hui la situation s’est inversée. Je n’arrive plus à être «  mono », c’est moi qui ai plusieurs relations alors que je les cherche pas du tout, c’est juste que mon coeur s’est ouvert à d’autres niveaux et que les barrières psychologiques n’existent simplement plus. Je suis heureuse de ce changement et n’aimerais pas revenir en arrière.

Je ressens cette «  déconstruction » comme bénéfique pour mon être, et pour mon entourage car je suis devenue bien meilleure communicatrice, j’ai une écoute de l’autre et de moi que je n’avais pas à ce niveau il y a 5 ans, je ne ressens plus ou bcp moins cette dépendance affective dans mes relations qui rendait au final bcp de choses compliquées ou non épanouissantes.

Je suis assez d’accord avec l’analyse de @Topper.

Je communique pas en mp mais si tu as besoin d’en savoir plus, n’hésite pas à demander ici.

Bon chemin!

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Discussion : Oui, aux relations non-exclusives. Non, au polyamour. Pourquoi ? Comment ?

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Ayna

le dimanche 27 août 2023 à 12h11

Coucou Artichaut

Je ne suis clairement pas dans une situation polyamoureuse et clairement pas dans une situation monogame.

Et je le vis bien.

Je ne suis aucune règle de la morale judéo-chrétienne ni de la morale «  poly ».

J’ai trois relations actuellement, qui viennent nourrir des parts différentes de moi.

J’essaie d’abord d’être complètement transparente, dans une communication très claire et très ouverte sur ce que chacun attend et souhaite de la relation et comment on peut la vivre en respectant au mieux les besoins de chacun.

Si je vois que l’autre a de grosses blessures générant des peurs qui vont entraver la simplicité et la fluidité de la relation, je propose de travailler ensemble ou seul dessus (j’ai eu plusieurs expériences à ce sujet mais je ne veux pas charger ce post).

Je pars donc d’un idéal, vers lequel je tends au maximum mais pendant un temps que je me fixe à l’avance et qui est ok pour moi.

Il se trouve que l’idéal n’est jamais atteint, et que je suis clairement plus sereine avec mes propres blessures que la plupart des gens que je rencontre.

Il se trouve que j’estime avoir le droit de nourrir mes différentes parts quand même, sans être obligée à chaque fois de
1) vivre une rupture entraînant tout un tas de conséquences émotionnelles et matérielles qui vont me prendre un certain temps.
2) ou me perdre dans des discussions sans fin qui mangent mon énergie, celle de l’autre et qui finissent de toute façon par rendre la relation inconfortable alors qu’on s’aime et que c’est trop bien ce qu’on partage ensemble quand on n’est pas plongés dans ses peurs.

Donc voilà. Je ne me mets pas la pression avec l’honnêteté à tout prix. L’offrir à l’autre c’est une chose, mais qu’il soit capable de la recevoir en est une autre.

Et je ne peux forcer personne à aller investiguer dans ses blessures profondes, je ne sais que trop bien le chemin éprouvant que cela demande.

Aujourd’hui mes trois relations ne sont pas du tout gérées de la même manière.

J’ai formé couple avec qqn qui n’a pas du tout bossé sur lui mais qui a vraiment bien bossé dans la matière (on peut pas tout faire). Il répond à un besoin de sécurité matérielle et de soutien affectif dont j’ai clairement besoin. Je veille à consacrer 80% de mon temps à cette relation. C’est beaucoup, mais dès que je passe en dessous je sens que la relation s’abîme.

J’ai une autre relation connue de la première personne mais très difficile à accepter pour lui donc que je n’ai pas développé autant que j’aurais voulu mais qui est forte et durable. C’est accepté de sa part et je suis un soutien fort pour lui dans plein de choses qu’il traverse. Lui nourrit ma part imaginaire et créative, que le premier ne nourrit pas du tout.

Et enfin ma troisième relation est récente et nourrit mon masculin mature, avec lui pour le moment c’est très très très transparent et tout est dit et discuté avec une profonde bienveillance et sans que cela réveille des peurs ou des blessures (peut-être parce que c’est le début) mais pour moi c’est hyper rassurant de voir que c’est possible d’être avec qqn qui ne déverse pas ses émotions sur moi et les gère en son nom propre. Ça me donne confiance et foi en l’humanité. J’ai besoin de vivre ça qq part.

Les relations 1 et 2 sont connues des deux personnes et les relations 2 et 3 aussi. Cela me permet d’avoir toujours deux personnes sur 3 capables de se mettre en retrait ou de travailler son acceptation lorsque je suis en présence de plus d’un des trois. Je n’ai pas fait ça par calcul, c’est la maturité des uns et des autres qui a permis cet «  équilibre » et je suis bien consciente que ça peut changer du jour au lendemain si qqn se sent trahi.

Je fais au mieux, de manière à respecter au maximum l’autre sans que cela entache trop le respect de moi-même. Et je verbalise régulièrement mes besoins pour que tout le monde les ai au moins entendus.

Voilà. C’est mon témoignage. Je suis heureuse comme ça en ce moment. Ma deuxième relation est impactée par la troisième naissante donc nous sommes en train d’en discuter pour voir comment faire évoluer la nôtre de manière à ce qu’il n’en souffre plus. Ce n’est pas souffrant pour moi. Je reçois l’information et je suis à l’écoute pour rassurer et trouver des solutions. Ce sera probablement un glissement vers une amitié moins intime.

Bon courage à tous!!! Expérimenter n’est pas avoir raison, expérimenter permet de tendre vers des relations de plus en plus saines et sereines, mais selon moi il faut avant tout préserver sa joie de vivre. Je me sens plus «  bénéfique » pour tout le monde quand je suis joyeuse et heureuse ! Donc j’en fais une priorité, même si ça passe par un fonctionnement pas forcément très moral. Qui définit ce qui est moral ou pas? Qui connaît les conséquences de tel ou tel choix?

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Comment savoir si notre metamour est vraiment poly ?

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Ayna

le dimanche 18 décembre 2022 à 09h57

Artichaut
Le polyamour aujourd'hui c'est juste et uniquement avoir soi plusieurs relations (et que les autres soient a peu près d'accord). Il nous faut bien l'admettre. On peut théoriser, vouloir inventer, on ne change pas la réalité vécue.
C'est à dire qu'aujoud'hui on peut être poly et être non-compersif, vouloir tout cloisonner, se satisfaire d'un peu de mensonge ou de l'acceptation forcée de l'autre, enfermer l'intime dans une case privée et protégée, ne pas faire du consentement une priorité, etc, etc. C'est à dire en quelque sorte pour moi on peut être poly et monogame, ou du moins on peut être poly et s'incrire totalement dans la norme de la monogamie en tant que système (de même qu'on peut être mono et compersif, mono et pas hétéro, c'est à dire pour moi, déconstruire la norme, bien+ que ne le font certains poly).

Merci.
Je commençais sérieusement à douter du terme…
Ma metamour n’est pas «  poly » mais je la trouve plus poly que bien des polys ;-))
Elle est juste dans l’accueil de ce qui est et dans l’amour de celui qui partage ma vie et que j’aime moi aussi.
Comment savoir si l’autre est poly? On ne peut pas savoir. Mais sentir qu’il/elle est dans l’amour, personnellement je le ressens au retour de mon chéri. Son attitude, son énergie, sa vibration, tout me dit qu’elle ne m’est pas hostile et qu’il ne vit aucun conflit d’intérêt entre elle et moi. Cela a été confirmé en la croisant par hasard, dans nos attitudes non verbales, nos regards et même partages. Tout cela sans un mot.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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Ayna

le jeudi 15 décembre 2022 à 07h30

Aki
Petit question, Ayna, concernant ta vision du monde : est-ce que tu parles de "pensée magique" ? Y aurait-il un rapport avec la physique quantique ? Si non, quel sens donnes-tu à ce mot dans ton système de croyance et en quoi décrit-il les conceptions relationnelles que tu as décrites ?

Bonjour Aki
Non je ne parle pas de pensée magique. Je fais complètement le lien avec la physique quantique, c’est de cela que je parle. La relativité.
Personnellement je ne «  crois » en aucune «  vérité », je les expérimente. Je me sens beaucoup trop «  ver de terre » pour comprendre les étoiles mais je m’en accommode. Ça me plaît d’expérimenter un système de croyance jusqu’à ses limites si je les trouve, puis un autre. Je ne m’y attache néanmoins pas ni ne le prône comme la vérité vraie.

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Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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Ayna

le lundi 12 décembre 2022 à 15h15

Artichaut

«  regarder qui est l’autre en moi »
Tu peux développer ? Je ne suis pas sûr de comprendre (même factuellement) ce que ça veut dire.

Oui bien sûr.
C’est rapport à ma vision quantique du monde 😇
J’ai un système de croyance selon lequel l’observateur crée sa réalité. Donc pour moi, si je me retrouve en relation avec une personne non compersive, c’est qu’il y a des endroits en moi où je ne le suis pas non plus. Chercher ces endroits et modifier mes programmes intérieurs une fois identifiés, c’est mon exploration depuis qq années. Je reconnais à l’autre son individualité, car si je reste sur cette vison «  quantique », chacun est le centre de son propre univers, mais il est AUSSI une part de moi-même et en cela je ne subis pas son comportement : son comportement est le reflet de qqc en moi que je n’arrive pas bien à voir. En fait, il m’aide à évoluer. En terme relationnel, ça donne que si je parviens à modifier mon programme intérieur que ce comportement m’a aidé à identifier, soit l’autre modifie de lui-même son comportement (qui n’a plus besoin d’exister), soit la relation prend fin de manière naturelle (nous n’avons plus besoin l’un de l’autre car notre relation n’existait que pour mettre en lumière cela).
Voilà, j’aime bien explorer ça.
Pour ce qui est de la difficulté compersive de mon partenaire de vie actuel, j’explore en ce moment le lien entre compersion et sentiment de sécurité. Je ne ressens aucune jalousie (il a une autre relation). Et pourtant lui si (de mon point de vue). Lui m’assure que «  ce n’est pas de la jalousie ». C’est quoi alors? Ben je sais pas encore. Mais du coup je pense n’avoir pas encore trouvé quel programme tourne en moi qui fait que je suis en relation avec une personne par moments aveuglée par son insécurité affective au point d’être incapable de ressentir de la joie pour moi si la situation qui provoque cette joie est perçue comme insécurisante. Mais moi j’aime bien explorer ça. Je ne le vis pas mal du tout. D’autant plus qu’il n’y a aucune réaction excessive. Tout est dit posément.

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Discussion : Dépasser le sentiment de trahison

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Ayna

le dimanche 11 décembre 2022 à 06h47

Perso quand je suis aux prises avec une émotion en lien avec une de mes blessures de base, j’attends.
L’émotion naît, vit et meurt. Paix à son âme.
Ça dure rarement plus de 4 jours. Et 4 jours c’est vraiment pour une émotion très remuante.
Si ça dure plus, je considère que c’est pas un problème d’émotion ponctuelle mais un truc bien profond et je prends rendez-vous avec un thérapeute 😁
Post situation réactionnelle, si c’est un sujet intéressant pour améliorer le confort relationnel, j’en parle tranquillement.

Merci pour la réflexion sur les règles, @Topper. Je suis bien d’accord avec tout ça. Quand je me suis vue moi -éprise de liberté- commencer à réclamer des règles pour me sécuriser, je suis tombée en compassion profonde avec tous les contrôlants de la planète 🙃😂 J’ai donc pris l’engagement avec moi-même de les faire tomber une à une sur une durée assez longue pour ménager l’enfant terrorisé en moi et assez courte pour donner sa place à l’adulte secure qui -non non non- n’a plus besoin de contrôler son environnement pour se rassurer et est capable d’accepter les choses telles qu’elles sont (ici aussi c’est moine bouddhiste au petit dej 😄)

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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Ayna

le dimanche 11 décembre 2022 à 06h28

Artichaut

De même que la souffrance n'est pas un mode relationnel, de même la jalousie n'est pas un mode relationnel.
Si jalousie il y a (sans compersion), il faut que à court terme quelque chose change.

Merci pour cette discussion et vos échanges.
Je rebondis sur cette dernière phrase qui me parle : pour moi, plus que la compersion, mon besoin se situe au niveau de l’évolution. Ce qui a toujours provoqué rupture dans mes relations, c’est la stagnation. Tant que l’un et l’autre nous sommes dans des démarches évolutives, avec une recherche d’un terrain relationnel confortable et enrichissant pour tout le monde (à 2 ou plus), la relation me porte vers le haut, et c’est pour moi le critère qui compte le plus.

Je ne sais pas si ma métamour ressent de la compersion. Elle dit qu’elle accepte ce qui est.

Et d’ailleurs je ne suis pas dans une situation à proprement parler polyamoureuse. Mais ce qui m’importe vraiment et qui fait que je ressens que l’autre m’aime, c’est le fait que cette personne soit en recherche, accepte des démarches évolutives, des explorations.

Moi aussi ça m’indispose que dès qu’on ajoute une dimension sexuelle tout d’un coup la compersion devient difficile (mais était-ce de la compersion avant, du coup ?) et moi aussi je me suis dit à plusieurs reprises «  il ne m’aime pas assez », «  c’est de l’amour-possession », etc.

Je me le dis encore d’ailleurs.

Mais en même temps, -je ne suis pas à une contradiction près- je me dis que l’amour, c’est un chemin, et que c’est beau de l’arpenter. C’est la sincérité sur ce chemin et le fait qu’on marche réellement, qu’on mette un pied devant l’autre pour avancer qui compte.

J’essaie d’être patiente et de regarder qui est l’autre en moi plutôt que de considérer que «  sa souffrance lui appartient » ou qu’ «  il ne m’aime pas assez puis qu’il est jaloux et incapable de compersion ».

Je ne dis pas que c’est facile. J’ai dit «  j’essaie ».

Parce que c’est peut-être aussi ça l’amour.

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Discussion : Mono-Culpabilité

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Ayna

le mardi 08 novembre 2022 à 09h32

Hazel
Je philtre mes émotions, je philtre les conversations, je prends grand soin de le rassurer sur tout les points qui l'angoissent sur sa culpabilité, et en définitive, il ne perçoit même pas que j'ai les miennes en lames de fond.

Je bug sur cette phrase. Si tu filtres tes émotions - j’entends que tu ne les exprimes pas pleinement - n’est-ce pas un peu logique qu’il ne les perçoive pas?

Dans quel but ménager sa «  culpabilité »? Je pense qu’il y a une mesure à trouver entre «  culpabiliser » l’autre et tout faire pour qu’il ne «  culpabilise » pas. En fait selon moi il est responsable de ses choix mais pas coupable, déjà, donc je me demande si cette notion de culpabilité n’est pas à interroger dans votre relation et votre ressenti respectif face à ses relations plurielles. Et ensuite pourquoi ressens-tu ce besoin de tout «  filtrer »? Qu’est-ce que tu protèges ? Ou qui est-ce que tu protèges? Quelle part de toi ne se sent pas suffisamment à l’aise pour s’exprimer pleinement ?

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Discussion : Peur d'avoir agit de façon non éthique

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Ayna

le vendredi 04 novembre 2022 à 09h09

Peut-être qu’on gère tous un peu différemment et qu’il n’y a pas vraiment de règle.
Pour ma part, je crois que je mets tellement de temps à rompre une relation, avec tellement de discussions, réflexions, tentatives de voir ce qui peut être modifié, puis, devant l’inéluctable, détachement progressif, espacement, activités séparées, que finalement quand la rupture est actée, j’ai l’impression que le processus de deuil touche en réalité déjà à sa fin. Je commence souvent assez rapidement une nouvelle relation (j’en n’ai pas eu dix mille non plus!) qui - c’est vrai - m’aide à tourner la page par la joie qu’elle me procure, mais j’ai carrément pris le temps de tirer les leçons de la précédente, et je suis dans la gratitude de tout ce que j’ai appris/compris, pas de colère ou de ressentiment. Si je me suis sentie parfois encore abîmée de l’ancienne relation, je l’ai verbalisé dès le début à la nouvelle personne et son «  care » à cet endroit blessé m’a aidée à guérir la blessure.

Il est probable que j’aurais d’autres besoins suite à une rupture brutale et inattendue (qui s’apparente alors à une forme de «  décès » effectivement). Mais cela ne m’est jamais arrivé.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Attachement ? Non Attachement ? Détachement ?

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Ayna

le lundi 31 octobre 2022 à 17h00

Je trouve que le «  détachement » des voies de non dualité se traduirait plutôt par qqc comme «  foi » ou «  abandon » mais ces mots sont un peu connotés. J’ai remarqué en tout cas que l’écueil en est effectivement l’indifférence ou le refoulement de l’attachement 😇. Genre je crois être «  détachée » et en fait je suis juste «  dissociée ». J’ai refoulé l’attachement et je me crois libérée…
Du coup ça demande beaucoup de discernement et d’honnêteté envers soi-même, pour identifier si c’est vraiment du détachement non-duel ou si c’est du «  détachement » dû à une dissociation psychique ou à du déni.
L’abandon total, la foi en la Vie, en l’Amour, c’est ça pour moi le détachement des voies non-duelles. Et effectivement c’est pour moi aussi ma forme de reliance à la compersion et à l’évolution positive de mon émotionnel. Ça s’est fait dans l’autre sens: d’abord l’exploration de cette vision de la vie, et ensuite le polyamour comme outil d’évolution vers cet état de conscience.

Par rapport à ce que tu dis sur agapê et éros, je n’ai pas ce ressenti. Pour moi il serait à observer si ce n’est pas un «  détachement » plus proche du déni ou de la dissociation qui provoquerait ce clivage. Mais je n’en sais rien. Certaines voies affirment une évolution vers un amour sans plus aucun besoin de sexualité charnelle. Ce n’est jamais arrivé chez moi, mais j’en suis peut-être juste pas là, c’est même plutôt l’inverse. Plus je suis dans la non-dualité, plus je me sens incarnée, et plus je ressens de désir charnel.

Par rapport à l’engagement, la non dualité m’a finalement menée à davantage d’engagement. Mais ça dépend ce qu’on appelle engagement. Je me suis engagée à 100% dans un choix. Puis à 100% dans un autre. Comme si je nourrissais pleinement une part de moi qui a toujours été un peu délaissée et une fois bien nourrie, suffisamment secure, plus besoin d’autant d’attention donc nouveau choix pour nourrir une autre partie. Impression qu’avant, j’essayais de donner un peu à manger à tout le monde sans vraiment donner toute l’attention nécessaire à l’une ou l’autre. Il y avait toujours un attachement qui tirait la couverture à soi et dénudait les autres. Le détachement ou abandon m’a permis de ne plus être ballottée entre désirs-culpabilité-devoirs. Et une sorte de hiérarchie de priorités s’est mise en place toute seule et est encore à l’œuvre aujourd’hui. Un processus d’auto guérison des différentes parts de moi. Ou qqc comme ça.

Pas sûre que ça soit très lisible si on n’a pas vécu cette expérimentation intérieure mais j’ai essayé de mettre en mots. C’est intéressant d’y réfléchir en tout cas.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Polygamie après tromperie

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Ayna

le dimanche 30 octobre 2022 à 23h07

Non mais en vrai, elle ou une autre, je comprends très bien que ça soit pas pareil «  pour elle ». C’était le sens du «  concrètement », et pas du tout cynique.
Concrètement il n’y a pas vraiment de différence, ce qui est dur c’est émotionnellement avec cette notion de trahison, et je voulais interroger cette notion, pas juger qui que ce soit. Et puis souligner peut-être aussi qu’être polyamoureux ne veut pas dire que les amours sont interchangeables. C’est avec elle qu’il y a un lien. Il ne peut pas juste dire: ok je ferai ça avec la prochaine…

Laureline

Depuis quelques temps il n'était pas bien. Il y a 2 jours il a affronté ses blocages et décider d'être honnête.

J’entends qu’il l’aime, et qu’il est dans une démarche d’amour qui lui demande un gros effort (déjà pour démêler ce qu’il se passe en lui) pour trouver un équilibre de franchise et de vérité entre eux deux.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Amalgames et stéréotypes

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Ayna

le samedi 29 octobre 2022 à 09h40

Aki
ça serait "open bar" d'interagir et d'entrer en relation avec le premier venu.

Je suis d’accord : je vois ce préjugé de «  fille facile » aussi, et pour l’instant je dis fille car pas vu ou entendu avec les hommes… il y a donc des chances pour que ce soit un préjugé également sexiste… À voir…

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Discussion : Polygamie après tromperie

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Ayna

le vendredi 28 octobre 2022 à 23h42

Laureline
Mais je ne me sens pas capable de le laisser revoir cette personne avec qui il m'a trompé et dont il est tombé amoureux.

J’entends que la situation vécue t’a blessée. Mais, je regarde depuis mon vécu à moi et…
Ça change quoi elle ou une autre, concrètement ?
Oui il y a un «  passif », mais il n’avait peut-être pas prévu que ça se passe comme ça, sentimentalement, pour lui, et il a peut-être juste «  fait de son mieux » pour à la fois débrouiller ses propres sentiments, en comprendre l’impact potentiel sur vous, enfin crois-tu qu’il ait voulu te faire du mal? Il a essayé sans doute de te protéger et de se protéger, de gagner du temps, je ne sais pas, mais je doute que son idée était «  tiens je vais la trahir, c’est cool comme fonctionnement ça j’adore et j’ai aucun scrupule ». Qui fait ça dans un couple qui s’aime???? Cette notion de trahison, je trouve qu’il faudrait (de manière générale, pas juste dans ton cas), lui mettre quelques bémols et peut-être sortir chacun un peu de notre aura de sainteté ! Nous sommes humains, nous avons grandi avec des principes éducatifs douteux, et c’est super dur de «  tout dire » quand on sait que ça va faire du mal à l’autre, qu’on aime très fort. C’est ma contribution. Aimons-nous avec plus de douceur…

Après, je compatis avec ta douleur, hein. C’est super dur pour toi, évidemment. Ma remarque sur le sentiment de trahison n’est pas là pour dépprécier ta douleur à toi.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Amalgames et stéréotypes

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Ayna

le vendredi 28 octobre 2022 à 09h22

Siestacorta
J'ai écrit ça sans prendre beaucoup de recul, j'espère ne pas t'avoir vexée au passage.

Pas du tout. Je te trouve très pertinent au contraire : en tout cas tes interventions amènent toujours une réflexion, un angle de vue auquel je n’avais pas toujours pensé, et m’obligent à trouver le mot juste, ce que j’apprécie.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Amalgames et stéréotypes

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Ayna

le jeudi 27 octobre 2022 à 17h48

Siestacorta
sa double relation ne fait pas qu'il te donnerait cette possibilité à toi, et que c'est pour ça qu'il ne "se permet pas" de se déclarer polyamoureux.

En fait c’est tout simple. Après avoir creusé l’affaire, c’est juste une question de «  définition », comme je le disais au début de ce fil. Pour lui, selon ses mots, «  amour », «  aimer », ce sont des mots «  très forts » que moi j’emploie visiblement dans des contextes qui l’offusquent. L’amour est pour lui -par définition- exclusif. Il y a l’amour. Et il y a l’amitié. D’entre deux point. On est dans une case - ou dans une autre. Nous avons des discussions à ce sujet. Plein. Je n’évoque pas sa deuxième relation dans ces discussions. Il me donne plein d’exemples pour démonter mon nuancier et le rendre dichromatique. Et une fois de temps en temps quand même je le dis : mais alors ce que tu ressens pour elle, c’est quoi?

Donc polygame complexé je sais pas. Mais dans le déni de ce qu’il vit, certainement… Il n’aurait jamais ô grand jamais poursuivi cette double relation si je n’avais pas été «  d’accord » (je n’ai pas à être d’accord, je clame ma liberté c’est pas pour donner des autorisations aux autres!). Quant à sa non- acceptance d’une ouverture de mon côté, les causes en sont bien identifiées aussi (on taf!). Il est terrorisé par la souffrance qu’il ressentirait. Il n’aime pas l’idée d’exercer un pouvoir sur moi, il a bien compris ce que j’en pensais, et il comprend le raisonnement avec sa tête, mais le corps émotionnel ne suit pas du tout et - c’est ok. J’expérimente mes théories quantiques en regardant en moi ce que ce miroir me renvoie.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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