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Rennes (France)

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Discussion : Résultats de l'étude sur les formes d'attachement dans le polyamour, mai 2019

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artichaut

le lundi 11 novembre 2019 à 00h25

Je viens de créer ce fil pour discuter du sujet de l'attachement et rassembler quelques liens : Théorie de l'attachement chez l'adulte

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Discussion : Style d'attachement et polyamour

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le lundi 11 novembre 2019 à 00h24

Je viens de créer ce fil pour discuter du sujet et rassembler quelques liens : Théorie de l'attachement chez l'adulte

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Discussion : [Outil] Théorie de l'attachement chez l'adulte

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artichaut

le lundi 11 novembre 2019 à 00h20

La théorie de l'attachement chez l'adulte, ne concerne pas le polyamour mais toutes les relations.

Cette théorie considère que nous avons toutes et tous des styles d’attachement différents dans nos relations adultes, et qui peuvent se regrouper dans de grandes catégories.
Ce style d'attachement viendrait en grande partie des relations qu’on a entretenues avec nos premières figures d’attachement dans notre enfance.

J'avais tenté ici un résumé des styles d'attachement, pour tenter de s'y retrouver dans les différentes traductions et articles qu'on trouve sur le net (je complète légèrement) :

I.SECURE
I.1 Secure = tout va bien, bonne gestion proximité/distance, développe des liens d'attachement sereins tout en étant indépendant affectivement

..
II.INSECURE

II.1.insecure anxieux (ou « anxieux/ambivalent » ou « préoccupé » ou « anxieux-soucieux ») = recherche la proximité +++, peur d'être abandonné, émotions envahissantes
.

II.2.insecure évitant (ou « fuyant ») = fuit la proximité affective par peur (inconsciente) d'être rejeté, donc met en place des stratégies d'évitement, se déconnecte de ses émotions.
..........II.2.1.insecure évitant / « détaché » ou « distant-évitant » ou "évitant-distant" (dismissive avoidant) = croyance en l'autosatisfaction (déni), justifiant le comportement évitant.
..........II.2.2. insecure évitant / « craintif-évitant » ou « anxieux-évitant » ou « évitant-craintif » (fearful avoidant) = conscience de l'envie de proximité, mais celle ci est perçue comme menaçante, engendrant le comportement d'évitement dès qu'elle devient trop grande.

II.3.insecure 
désorganisé (ou « préoccupé/fuyant») = comme son nom l'indique, c'est le chaos, un genre de mix des deux...


Bibliographie
- Polysecure : Attachment, Trauma and Consensual Nonmonogamy de Jessica Fern, Thorntree Press 2020 (livre en anglais, non encore traduit en français).
-> voir le zine de Viva écrit en français, inspiré du livre Polysecure de Jessica Fern

Quelques liens sur le forum :
- Résultats de l'étude sur les formes d'attachement dans le polyamour, mai 2019
- Style d'attachement et polyamour, juillet 2019
- Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours, fév 2019

Quelques liens ailleurs sur le net :
- Attachement dans le Couple et Sexualité, par Nathalie Dessaux. Avec une dimension comprenant les axes de l'image qu'on a de soi et des autres.
- Un article sur psychomedia : « Quels sont les styles d'attachement dans les relations amoureuses ? » (avec un test à faire en ligne)
- Les styles d’attachement dans la relation amoureuse, Christophe Peiffer 2016. Avec un passage sur les combinaisons entre personnes à attachement différents.
- Un article du site Lutine et Cie : 21 JOURS pour des relations positives #17. Attachement
- L'article de wikipédia (rubrique 4 : Attachement chez l'adulte).
- « Structure bidimensionnelle de l'attachement amoureux: Anxiété face à l'abandon et évitement de l'intimité. » de Marie-France Lafontaine, 2003 (pdf)
- « Comment s'attache-t-on dans un couple ? » par Michel Delage, 2009. (pdf)
- « L'attachement dans la relation de couple : une continuité de l'enfance ? » par Raphaële Miljkovitch et Emmanuelle Cohin
- Une psychologue à Neuilly-sur-Seine, spécialisée dans la théorie de l’attachement. Son site contient des articles sur l'attachement, et un test.
- une mini-série de 7 publications dessinées sur Le lien d'attachement, par les maoureuses (ou sur instagram), août 2022. D’après les travaux de John Bowlby et Mary Ainsworth, et le livre Polysecure de Jessica Fern.


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Voir aussi : Outils pour relations non-normées

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Discussion : Sécurité/insécurité en présence/abscence de son/sa/ses partenaires

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artichaut

le dimanche 10 novembre 2019 à 19h29

En fait, ce qui est questionnant, c'est que je retrouve ça, dans quasi toutes mes relations.
Et ce qui est troublant c'est que ce n'est pas toujours de la même manière (= parfois c'est l'absence qui me rend sécure ou insécure, parfois la présence) donc ce n'est pas que je suis plutôt-ci ou plutôt-ça (comme pour la théorie de l'attachement par exemple).

Mais il semble y avoir à chaque fois, tôt dans le processus de relation, un fonctionnement de ce genre qui se met en place, et qui semble ensuite assez durable.

Pour l'instant je ne comprends pas à quoi c'est dû.

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Discussion : Sécurité/insécurité en présence/abscence de son/sa/ses partenaires

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artichaut

le dimanche 10 novembre 2019 à 19h20

Après quelques recherches sur le site, je viens de lire ça « Quelques réflexions sur la sécurité des relations » mais ça n'apporte pas grand chose à mes interrogations, car l'insécurité y est surtout considérée comme résultant du comportement de l'autre (alors que le sentiment de sécurité/insécurité peut être tout à fait lié à notre fonctionnement interne), et d'autre part il n'y est pas question de sentiment variable : il y aurais la personne qui se sent en insécurité et celle qui se sent en sécurité dans la relation, alors que moi je parle là d'un sentiment variable en fonction du contexte, et que chaque personne de la relation se sent parfois en sécurité, parfois en insécurité.

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Discussion : Sécurité/insécurité en présence/abscence de son/sa/ses partenaires

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artichaut

le dimanche 10 novembre 2019 à 18h58

Le sujet que je vais aborder ici n'est pas spécifiquement poly (mais comme souvent, il est possible qu'un contexte poly apporte un éclairage particulier).


1.
Vous est-il déjà arrivé de ressentir particulièrement de la sécurité en présence de votre partenaire, et de l'insécurité quand il/elle est absent ?
Ou le contraire de ressentir particulièrement de l'insécurité en présence de votre partenaire, et inversement de la sécurité quand il/elle est absent ?

Déjà, comment interprétez-vous ça ? Qu'elles en sont pour vous les causes ? Faites-vous quelque chose de particulier quand vous sentez que c'est le cas ?

Se sentir en sécurité/insécurité en présence de votre partenaire ça signifie quoi ?
Se sentir en sécurité/insécurité en absence de votre partenaire ça signifie quoi ?


2.
En admettant que ce soit le cas, vous est-il déjà arrivé que ce soit asymétrique dans une relation :
Je ressent une grande sécurité en absence de ma partenaire (= j'ai confiance en cette relation, en ce qu'elle va continuer, en ce que je/elle/on a raison de faire exister cette relation, en ce que c'est bon pour chacun·e de nous, etc), mais en sa présence, de l'insécurité se fait jour (conflits, doutes, etc).
Elle, c'est le contraire : quand on est ensemble elle ressent de la sécurité, et dès qu'on est séparé, elle se mets à douter et/ou se sent en insécurité.

Du coup on est jamais synchrone (ou en tout cas rarement), et y'a tt le tps quelqu'un·e qui doute et/ou se sent en insécurité.

Je me dit que quand c'est synchrone au moins, on peut choisir de privilégier ou faire exister prioritairement ces moments là, mais quand on est asynchrone ou asymétrique, c'est galère… (bon au moins y'a toujours quelqu'un·e pour rassurer l'autre…)


*
Je me/vous pose aujourd'hui ces questions, car j'ai eu plusieurs relations où j'ai le sentiment que c'est cette présence/absence de l'autre qui configure pour une grande part les sentiments de sécurité/insécurité, parfois dans un sens, parfois dans l'autre, parfois symétriquement, parfois asymétriquement… Alors ça me donne envie de creuser, de comprendre… et aussi de voir si le contexte poly peut en partie provoquer ces sentiments, ou au contraire si le contexte poly peut les atténuer et/ou permettre de travailler dessus. Si tant est qu'il faille et/ou que ce soit possible de travailler dessus…


Qu'en pensez-vous ?

(J'espère que mon explication est claire. …sinon vous pouvez poser des questions.)

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Discussion : [Podcast] La compersion : peut-on apprendre à être heureux du bonheur de l’autre ? — par Adélie Pozjman-Pontay pour Louie Media, avril 2019

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artichaut

le mardi 05 novembre 2019 à 18h55

Je viens d'écouter ce podcast, que j'ai trouvé vraiment super.

On y a des témoignages (touchants et encourageants), un renvoi historique (avec la Commune de Kerista), des conseils et outils (Isabelle Broué, Françoise Simpère, Marie-Isabelle Thouin Savard…).

C'est vraiment très complet, très pédagogique et très bien fait. On aimerais que tous les podcasts sur le polyamour soient de cette qualité.


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Pour info, j'ai compilé des références et ressources sur la compersion sur ce fil (et précisément ici).

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Discussion : [Livre] "Compersion" le livre d'Hypatia from space, 2017

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le mardi 05 novembre 2019 à 18h46

Pour info, j'ai compilé des références et ressources sur la compersion sur ce fil (et précisément ici).

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Discussion : Compersion, et vous ?

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le mardi 05 novembre 2019 à 18h46

Pour info, j'ai compilé des références et ressources sur la compersion sur ce fil (et précisément ici).

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Discussion : [Lexique] Compersion - définition(s) - le contraire de la jalousie ?

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artichaut

le mardi 05 novembre 2019 à 18h38

Considérant ce fil comme le fil de référence sur la compersion je signale ici quelques références et ressources :

- Le mot compersion dans le Lexique du site.

- "Compersion" le livre d'Hypatia from space.

- Un podcast sur la compersion : « La compersion : peut-on apprendre à être heureux du bonheur de l’autre ? » — par Adélie Pozjman-Pontay pour Louie Media, avril 2019.

- Le fil sur la La Commune Kerista, communauté poly américaine, à San Fransico, ayant inventé le terme compersion.


Quelques autres fils du forum :
- Compersion, et vous ?
- Compersion et Solitude
- C'est ça la compersion ?
- Addiction à la compersion
- De la compersion vers l'indifférence
- Absence totale de jalousie : quelle peut en être la cause ?


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Voir aussi : Outils pour relations non-normées.

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Discussion : La Commune Kerista, communauté poly américaine, à San Francisco (1971-1991)

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artichaut

le lundi 04 novembre 2019 à 14h14

Donc d'après leur propre site, il convient de différencier au sein de la « Commune Kerista » :

1. La Commune, qui a inventé les mots "polyfidélité" & "compersion" basée à Haight-Ashbury de San Francisco de 1971 à 1991 (Nouvelle Tribue)

Polyfidélité : n. f. fidèle à de nombreux partenaires
Compersion : n. f. le contraire de la jalousie, des sentiments positifs vis-à-vis des autres intimités de votre partenaire

2. Le mouvement d'amour libre des années 60 avec des maisons à New York, San Francisco, Los Angeles et Berkeley et des avant-postes à Belize et à Roatan (Ancienne Tribue).

Et leur devise semble : « Nous n'avons pas sauvé le monde. Nous n'avons même pas essayé. Nous en avons parlé parfois. »

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Discussion : Lexique

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le lundi 04 novembre 2019 à 14h09

Et je découvre ce terme : « Polyintimité » (en : Polyintimacy), inventé par la Commune Kerista.


Et l'on trouve ici le terme : PolyEmpathie.


Tant que j'y suis, j'ai trouvé ici les suggestions : Polyaspirant et Polypratiquant.


Et j'avais jusque là oublié de mentionner "Relation de Schrödinger" ou "Amant·e de Schrödinger" (voir par exemple ici) :

kill-your-idols
Une relation de schrödinger pourrait être: "on est ensemble. ou pas" (c'est le cas typique de toutes les relations où on ne sait pas où on va)

Et pourquoi pas aussi la Sologamie.

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Discussion : [Texte] Heureux, les polyamoureux ? par Cécile Guéret, mai 2016, psychologies.com

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le lundi 04 novembre 2019 à 14h05

Heureux, les polyamoureux ?
par Cécile Guéret, mai 2016,
psychologies.com

Heureux, les polyamoureux ?
Ni échangistes ni libertins, ils revendiquent la possibilité d’être épris de plusieurs personnes, ouvertement et honnêtement. Comment aiment-ils ? Le polyamour est-il l’avenir du couple ? Enquête et témoignages.

Sommaire
• S’affranchir de la culpabilité
• Éviter la symbiose
• Multiplier son pouvoir de séduction
• « Nous avons deux chambres et d’autres histoires »
• « J’ai trois amours et je découvre une complétude »
• « Nous sommes deux à prendre soin d’elle »

«  Je viens d’avoir mon amoureuse Gabriela au téléphone. Quel plaisir ! » confie Fredrik, 47 ans. À ses côtés, sa compagne, Isabelle, Bretonne de 38 ans, le gratifie d’un sourire radieux… avant d’évoquer à son tour ses deux autres amours. Ils sont une trentaine, entre 20 et 60 ans, à se presser autour du buffet de ce « café poly » parisien. Après avoir expérimenté la monogamie, les séparations et, parfois, l’infidélité, ils ont choisi d’aimer sans exclusivité. Certains sont en couple avec un partenaire « primaire » ; d’autres gravitent entre plusieurs relations. D’autres encore y voient une troisième voie, à l’exemple de Thibaut, 36 ans, trois enfants. « En grosse crise conjugale », il espère donner un nouvel élan à son couple, éviter la séparation…

S’affranchir de la culpabilité

Car ici, un amour ne chasse plus l’autre : il s’y ajoute. Rien de nouveau depuis l’idéal fouriériste du XIXe siècle ou l’union libre des années 1970 ? C’est toujours, en effet, « la même tentative de concilier l’amour qui s’adresse à un être unique, avec le désir, forcément changeant et fantasque, constate Pauline Prost, psychanalyste. Avec plusieurs partenaires, les polyamoureux tentent d’approcher cet idéal, inatteignable, du couple moderne ». Une petite différence avec les hippies, tout de même : ici, pas de revendication révolutionnaire contre l’aliénation conjugale. « Le cadre de base, c’est l’honnêteté et le consentement. On ne se cache rien et on reste attentifs à ce que ce soit bien vécu par tous », explique Guilain, 29 ans, fondateur du site Amours.pluriels. Le reste est fonction des envies et des limites de chacun. « Par exemple, lorsque je vais à une soirée avec mon amoureuse, je peux prendre le numéro d’une fille, mais je ne rentre pas avec elle. » Isabelle et Fredrik, qui s’étaient au départ fixé une consigne large (« Ni dans notre ville, ni avec des fumeurs »), ont, depuis cinq ans, précisé les choses : « Nous avons décidé tous les quatre que Fredrik et moi ne mettions pas de préservatif, mais qu’avec Gabriela, il se protégeait. Son mari, qui n’est pas polyamoureux, y tient. Nous nous conformons donc au souhait le plus restrictif. » Car passer d’un corps à l’autre fait partie du contrat.

Sans faute, plus de culpabilité ? Pas vis-à-vis des partenaires, qui valident ce choix. Mais reste la culpabilité inconsciente liée à la sexualité. Celle-ci, née de l’oedipe, est en effet la réalisation symbolique d’un désir incestueux. « En multipliant les partenaires, les “polys” cherchent peut-être à s’en protéger, à éloigner la figure parentale ou fraternelle tant désirée », note le psychiatre, psychanalyste et thérapeute de couple Éric Smadja, auteur du Couple et son histoire (PUF, 2011).


Éviter la symbiose

« La liberté individuelle est garantie par le groupe. Le cadre est certes plus large, mais il existe », souligne le philosophe David Simard, auteur de L’Amour à l’épreuve du couple (Larousse, 2011). Ainsi que le risque de transgression. « Le lit n’est pas sacré, tranche Guilain. En revanche, ça m’ennuierait qu’avec d’autres Gabrielle ne se protège pas. » C’est alors le manquement à la parole donnée qui fait infidélité. D’autant que le moindre changement affecte l’équilibre de tout le système. Si tout le monde s’entend bien et s’estime, tant mieux, le minimum est qu’ils s’acceptent. Une précaution qui permet, aussi, de faire tomber les fantasmes. Car le grand défi, c’est de dépasser la jalousie. Ici, on parle de « compersion » : être heureux du bonheur de l’autre, même si l’on n’en est pas responsable.

Un idéal qui demande « un gros travail sur soi, beaucoup d’attentions, de discussions, et qui libère », disent-ils. Pas facile… « D’autant que, lorsqu’elle n’est pas pathologique, la jalousie fait partie de l’amour, signale Éric Smadja. Il y a, parmi nos fantasmes inconscients, archaïques, ceux de possession et de “dévoration” de l’objet amoureux. En diffractant leur couple, les polyamoureux évitent une symbiose vécue comme dangereuse, mais limitent aussi tout ce qui fait la relation conjugale : sa densité, son degré d’invasion, de dépendance… » Une mesure de protection que, d’ailleurs, ils ne nient pas : ils se disent plus proches de leurs désirs et moins envahis par ceux de leur compagnon qu’en monogamie. Mais n’oublient pas pour autant les passages difficiles dus au polyamour : une concurrence insupportable avec un nouveau venu, la peur que le partenaire redevienne monogame (avec un autre), la souffrance de se sentir exclu…

Des peurs persistantes… et d’autres qui s’apaisent. « Avec plusieurs partenaires, la charge d’investissement psychique et affective de chacun est réduite ; la désillusion et le deuil de l’objet amoureux en cas de rupture aussi », poursuit Éric Smadja. Les relations évoluent avec fluidité, sans exiger de définition stricte. Un ami se rapproche, devient un amant, reprend de la distance. Si l’on a besoin de recul avec l’un, on peut se replier sur un autre, prendre du temps. De même que certains couples se protègent des crises ou de l’ennui en surinvestissant leur travail ou leurs amitiés, les « polys » trouvent des ressources à l’extérieur. « C’est une solution comme une autre, accorde Éric Smadja, si cela ne cache pas une incapacité à se mobiliser, ensemble, face à une difficulté. »

Multiplier son pouvoir de séduction

Parfois teinté de donjuanisme, le polyamour peut aussi « répondre, pour des personnes au narcissisme fragile, à un besoin de réassurance », éclaire Éric Smadja. « Plaire à plus grande échelle, pouvoir séduire plus souvent, m’a aidé à avoir confiance en moi, concède Aurélien, 32 ans. Mais être “poly” me permet aussi de fréquenter des personnalités variées. C’est très enrichissant. » Assouvir sa passion du voyage avec l’un, de la fête avec l’autre ? « L’optique relève du développement personnel, remarque David Simard. En plus d’être assez représentative de notre société du divertissement où, pour ne pas être confronté à la frustration ou au vide, on est tenté de se réfugier dans le trop. » Avec un risque, « celui de se perdre et de ne pas avoir le temps de nourrir les différentes relations », admet Fredrik, aujourd’hui satisfait avec deux amours.


Une recherche d’harmonie qui, selon Pauline Prost, fait problème : « Il y a, dans la rencontre amoureuse, l’espoir d’une complétude. On croit que l’autre détient ce qui nous manque. Mais c’est une illusion… » Les « polys » vivent-ils une quête jamais assouvie du partenaire idéal ? « Peut-être, mais courir après ce manque, c’est aussi aspirer au mieux, avoir du désir, donc vivre », reprend-elle. Et à ceux qui disent que ce n’est pas de l’amour ? « Je ne peux pas les convaincre, répond Aurélien. Je le sais, mes amoureuses aussi. Tellement intensément, que je serais bien embarrassé de devoir choisir. »

« Nous avons deux chambres et d’autres histoires »
Guilain, 29 ans, ingénieur entrepreneur

« À 20 ans, j’avais une vision traditionnelle du couple. Je cherchais la fille parfaite avec laquelle je ferais ma vie… Puis j’ai rencontré des gens qui vivaient autrement. Intellectuellement, ça m’a séduit, même si j’étais toujours célibataire. Ça m’a aussi permis de désacraliser la rencontre : ce n’était plus “tout ou rien”, la pression était moindre. À 23 ans, j’ai été avec une femme d’accord pour essayer le polyamour. Notre histoire, intense, a duré trois ans. Mais ça n’a pas toujours été facile. Elle pleurait parfois, je culpabilisais… Puis, il y a deux ans, j’ai rencontré Gabrielle. Nous habitons ensemble depuis sept mois. Comme nous tenons à notre espace et à notre indépendance, nous avons deux chambres et d’autres histoires. Depuis deux ans, elle vit une relation avec un Berlinois, qui a une copine là-bas. Il a l’air sympa… Si Gabrielle était avec quelqu’un que je n’appréciais pas, je serais un peu déçu. Je préfère qu’elle soit bien entourée et, curieusement, je ne me sens pas très menacé. Peut-être parce que nous sommes très complices ; peut-être aussi parce que c’est encore les débuts, la passion. J’imagine que si, sexuellement, on s’éloignait, je me sentirais plus en danger, je serais beaucoup plus jaloux. En ce moment, je n’ai pas d’autre relation amoureuse. Mes parents connaissent Gabrielle et notre situation. Pour eux, qui sont mariés depuis trente ans, c’est excentrique… »

« J’ai trois amours et je découvre une complétude »
Isabelle, 38 ans, sourcière

« J’étais avec Fredrik depuis dix-huit mois. Il était très allusif sur sa vie personnelle, secret. J’en souffrais, j’imaginais le pire… Quand il m’a dit qu’il aimait trois autres femmes, j’étais presque soulagée ! Surprise, certes, désorientée… mais étonnamment sereine. J’ai compris que je ne pouvais pas lui demander de choisir. J’ai aussi réalisé que j’avais toujours eu des difficultés, en couple, à me nourrir à une seule source. Ce que je ne m’autorisais pas avant était désormais possible… Au fond, je voulais mon bonheur, le sien, et tant mieux si nous pouvions aussi concourir à celui d’autres personnes ! J’ai aujourd’hui trois amours : Fredrik, depuis sept ans ; Gabriela, qu’il aime aussi ; et Paul. Chaque relation est spécifique des autres. Elles s’enrichissent, dialoguent, s’équilibrent. Je découvre une complétude : pouvoir développer différentes facettes de ma personnalité et de ma sexualité, sans que ce soit aux dépens des autres. Alors qu’avant je m’effaçais pour répondre aux désirs de mon compagnon, je suis aujourd’hui plus près de mes besoins. Et lorsque la situation change, la forme s’adapte. On en parle, on réajuste. Je m’investis beaucoup dans mes relations, que j’espère vivre le mieux et le plus longtemps possible. Fredrik souhaite que nous vieillissions ensemble : c’est, pour moi, une précieuse expression de son amour. »


« Nous sommes deux à prendre soin d’elle »

Aurélien, 32 ans, chef produit marketing

« Déjà au collège, on me disait : “Deux amoureuses, ce n’est pas possible. Il faut choisir.” J’ai donc été monogame, parfois infidèle. Jusqu’à ce qu’en 2003 j’entende parler d’un couple à trois. Comment faire ? En rencontrer une, puis une autre ? Passer une annonce pour deux ? J’ai été avec une libertine, qui acceptait de coucher ailleurs sans aimer ; puis avec une fille trop possessive. Ça ne marchait pas… Je voulais organiser ma vie honnêtement, avec plusieurs personnes. En 2009, j’ai rencontré Meta et Thomas, polyamoureux depuis trois ans. Avec Meta, ce fut vite intense, sérieux. Bien sûr, j’ai eu du mal à trouver mes marques : leur couple était établi et j’étais le second, sans n’être pour autant qu’un amant. Et puis ils pensaient avoir un enfant… En septembre 2010, ils se sont pacsés. En novembre, nous avons fait une fête pour célébrer la fondation de notre famille. En décembre, Meta est tombée enceinte de Thomas, qui a tenu à ce que je sois le parrain. Ce sont eux les parents, mais je pense m’investir. Et Meta aimerait que nous ayons un enfant ensemble. Elle s’est installée avec Thomas, je cherche un appartement pas loin. Nous sommes deux à prendre soin d’elle, ça se passe bien. Depuis cet été, j’ai une relation importante avec Jessica, qui projette de venir vivre avec moi, agrandir la famille. Et j’ai aussi d’autres personnes dans ma vie. »

(Source)

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Discussion : [Texte] Peut-on aimer deux personnes à la fois ? psychologies magazine, juin 2017

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artichaut

le lundi 04 novembre 2019 à 13h54

Je mets une copie du texte (pour archive)


Pouvons-nous aimer deux personnes à la fois ?
Par Hélène Fresnel, juin 2017

Qui ne s’est pas senti un jour divisé entre deux histoires… Est-il possible d’aimer avec la même intensité deux êtres différents ? Cette situation peut-elle s’éterniser ? Des psys expliquent, des hommes et des femmes racontent.

Sommaire
• Une brèche s'est ouverte
• Une double scène
• Deux amours, un seul désir
• Besoins ou fantasmes
• Qu'est-ce qu'aimer ?
• Témoignage : "J'ai fait mes valises... et je suis revenue"

Rien à voir avec une passade, une faiblesse d’un soir dont l’empreinte s’efface aussi facilement que celle d’une main posée sur le sable. « Je rentrais du travail, Joseph était dans ma tête. Je jouais avec ma fille, son timbre de voix résonnait dans mes oreilles. Je préparais le dîner, ses mains se promenaient sur mes épaules. Puis Laurent, mon mari, arrivait. J’étais contente de le retrouver. Parfois, je l’écoutais et… parfois, je ne l’entendais plus. Je ponctuais chacune de ses remarques d’un sourire niais. Mais cette double histoire me dévorait le coeur. »


Il y a quatre ans, Léa, photographe de 42 ans, s’est partagée entre Laurent, le père de sa fille, et Joseph, illustrateur, rencontré dans une soirée. Un adultère banal, comme des milliers d’autres, mais Léa en est convaincue : pendant une année, elle a aimé deux hommes, avant de rompre avec son amant, la mort dans l’âme.

Une brèche s'est ouverte

Pourquoi s’engager ainsi dans cette double vie amoureuse ? Par peur de s’engager. Par désœuvrement – comme Emma Bovary. Par besoin, chez les femmes, de nouer sexe et interdit. Par, chez les hommes, de scinder – d’un côté la « maman », de l’autre la « putain ». Par incapacité à lier tendresse et sensualité – comme le détaille Sigmund Freud dans ses écrits, in La Vie sexuelle de Sigmund Freud (PUF).

Cela dit, dans bien des cas, soutiennent les psychanalystes, nous en arrivons là quand une brèche s’est subrepticement ouverte dans un couple déjà constitué. « L’amour s’use et demande de l’entretien, estime le psychiatre et psychanalyste Didier Lauru, auteur de Père-Fille, une histoire de regard (Albin Michel). Nous en avons moins pris soin, parfois malgré nous. Avec le temps, nous nous sommes écartés l’un de l’autre. Une distance s’installe. Un espace s’ouvre, éventuellement au sentiment amoureux : soit c’est juste un béguin, soit c’est une belle histoire… » Nous pouvons aussi nous mettre à aimer deux personnes parce que la jeune fille ou le jeune homme que nous étions, et qui manquait de confiance en elle ou en lui, a changé. Nous avons grandi, nous nous sommes petit à petit débarrassé des interdits fixés par notre histoire personnelle et familiale.

Comme le rappelle la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, auteure d’En cas d’amour, psychopathologie de la vie amoureuse (Payot), « nous sommes des êtres multiples, composés de plusieurs couches sensibles. Au fil des ans, nous évoluons. De nouvelles feuilles se déplient, faisant tomber les anciennes. Parfois, nous avons une potentialité en nous que nous n’avons pas pu développer, et nous avons aimé quelqu’un qui exploitait ce que nous étouffions. Si nous nous sommes défait de nos inhibitions, nous avons retrouvé et travaillé cette qualité. Alors nous avons désinvesti le partenaire de ce besoin inassouvi qu’il incarnait. Et nous nous découvrons de nouvelles attentes. C’est souvent à ce moment-là que se produit la rencontre : quelqu’un d’autre va nous regarder au moment où nous nous sommes délivrés ».

Marc, 44 ans, marié, trois enfants, a décidé de changer de vie, après avoir suivi sans broncher la trajectoire tracée par son père : cursus scientifique, grande école, avant de devenir ingénieur dans une grosse entreprise. Après ses études, il a épousé Marie, rencontrée en classe préparatoire. Il y a quelques mois, il a démissionné de son poste. « J’étouffais, j’ai quitté mon travail pour me lancer dans une formation d’ébéniste, et j’y ai croisé Romane. Nous sommes tombés amoureux. Je ne veux pas que ma famille souffre. Je me sens bien, en sécurité avec eux. Marie ne comprend pas pourquoi j’ai démissionné, pourtant, elle fait ce qu’elle peut et essaye de me combler sur tous les plans. Elle y parvenait jusqu’à présent, mais cette histoire avec Romane me chavire. Je pense beaucoup à elle, elle me manque tout le temps. »

Une double scène

Un conjoint rencontré à 19 ans, une petite fille, et vingt ans de vie commune derrière elle, Marion, 39 ans, chirurgienne, a, elle, la sensation qu’un deuxième amour lui est tombé dessus sans qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. Elle affirme tenir, tant bien que mal, cette double scène. Si, pour l’instant, la position est supportable, c’est parce que la nature des sentiments qu’elle éprouve pour chacun de ses partenaires est différente. Elle expérimente avec son mari un sentiment profond fondé sur l’altérité : « Nos caractères sont dissemblables, mais j’aime sa manière légère et confiante d’envisager l’existence.»

Alors qu’avec son amant, elle redécouvre la fusion : « Quand il a débarqué dans mon service, j’ai compris ce qu’était le coup de foudre. Nous n’arrivions pas à détacher nos yeux l’un de l’autre. Notre complicité est amoureuse, sexuelle, intellectuelle. Je revis. Je ne sais pas comment tout cela se terminera, mais je n’ai aucune envie de renoncer à lui. » Marion vit deux instants de l’amour : l’enchantement de l’idéalisation et le désir avec l’un ; la plénitude sécurisante d’un lien durable avec l’autre.


Quand nous vivons un coup de foudre, nous surestimons la personne rencontrée, la plaçons sur un piédestal, lui trouvons toutes les qualités dont nous pensons manquer. Elle devient notre double narcissique, celle que nous aimerions être. Mais c’est une projection, une illusion qui tombe progressivement. Petit à petit, la réalité de l’autre surgit. Soit la distance est trop grande avec notre fantasme, et l’histoire s’achève, soit un sentiment raisonnable, mais aussi plus ancré, ce que j’appelle l’amour. »

Deux amours, un seul désir

Quand nous avons l’impression d’aimer deux êtres, nous sommes au fond dans le désir d’un seul. Cela ne nous empêche pas de faire l’amour avec les deux, car une flamme nous ranime, commente Anne Dufourmantelle : « Nous avons la sensation de retrouver notre corps, une réalité de nous-même en tant que personnalité belle, intelligente, intéressante. Nous avons envie de partager cette force. Avec celui qui ne nous “embrase” plus, nous sommes en fait dans l’effet d’amour, un attachement qui peut mobiliser du désir, mais pas de la manière primitive qui nous renverse avec l’autre. »

Pour le psychanalyste Paul-Laurent Assoun, auteur du Couple inconscient, amour freudien et passion postcourtoise (Economica-Anthropos), « lorsque deux personnes sont aimées, en général, l’une est plutôt du côté de la jouissance, donc de la satisfaction ; et l’autre du désir, c’est-à-dire du manque ». Et ce clivage ne concerne pas que les couples installés. Benoît, 28 ans, fleuriste, se souvient avoir hésité entre deux femmes alors qu’il était célibataire : « Je me projette beaucoup dans le désir de l’autre, et je n’arrivais pas à choisir entre Fanny, qui manifestait son besoin d’être avec moi, ce qui me rassurait, et Élise, plus mystérieuse et beaucoup moins claire dans ses intentions. Plus le temps passait, plus je me sentais déchiré, parce que je mettais ma relation avec ces deux femmes sur le même plan. J’ai finalement choisi de m’engager avec Élise, la peur au ventre : avec elle, je me projetais davantage dans l’avenir.» Ils sont toujours ensemble et Benoît ne regrette pas d’avoir arrêté de jouer sur les deux tableaux.

Si la double vie se prolonge, ces deux instants se rejoignent, et la possibilité de vivre pleinement deux histoires s’amenuise. Les thérapeutes pointent les conflits de loyauté, les insatisfactions et les déchirements qui en découlent. « Lorsque l’on aime deux personnes tout en vivant avec l’une d’entre elles, les choses deviennent très compliquées, assure Paul-Laurent Assoun. Quand on rentre à la maison, l’autre est toujours dans notre tête. On jouit davantage, mais, en même temps, cela crée un embouteillage et devient très difficile à gérer dans la réalité. »

Léa se souvient n’avoir pas éprouvé de culpabilité en entamant sa relation extraconjugale. Pourtant, « au bout de quelques mois, la situation était devenue extrêmement douloureuse. Joseph me manquait physiquement. Je maigrissais, me détruisais, me creusais. Je me torturais parce que je ne me voyais pas faire vivre à ma fille une séparation, ce que j’avais moi-même connu adolescente. Je trouvais tout cela d’une violence incroyable. J’ai beaucoup réfléchi. Et nous avons décidé d’arrêter avec Joseph. Pendant un an, j’ai vécu un énorme chagrin. Je considère que je me suis sacrifiée, même si je ne regrette pas mon choix. J’ai reconstruit mon couple, mais charnellement, ce n’est plus ça avec Laurent ».

Besoins ou fantasmes

Selon le psychanalyste Patrick Lambouley : « Nous nous embrouillons quand nous aimons deux personnes à la fois. L’amour n’obéit pas à une logique comptable. Il ne s’agit pas d’aller chercher chez l’un ce que l’autre n’a pas : à ma droite, la satisfaction de mes besoins ; à ma gauche, les fantasmes et l’idéal. L’amour ne consiste pas à remplir des vides en nous. Au contraire, il nous renvoie à nos interrogations personnelles. Il faut le concentrer, pas le diluer. » Et donc choisir.


Qu'est-ce qu'aimer ?

« On aime celui ou celle qui recèle la réponse […] à notre question : “Qui suis-je ?” », a défini le psychanalyste Jacques-Alain Miller (in Psychologies magazine n° 278). L’amour, c’est penser que l’autre va nous apprendre quelque chose sur nous-même, qu’il va nous « révéler ». Les ingrédients nécessaires à la naissance de ce sentiment sont nombreux, d’après la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle : « L’idéalisation, l’attachement, la peur d’être abandonné – moteur très puissant –, un univers commun en dehors des mots, un sentiment de reconnaissance aigu, les modèles parentaux. Et surtout, le désir. » Le sexe n’est certes pas une condition suffisante à l’amour, mais il en est la chair, rappelle le psychanalyste Paul-Laurent Assoun : « Un amour qui ne se satisfait jamais dans le corps à corps se vide de l’intérieur. »

Témoignage : "J'ai fait mes valises... et je suis revenue"

« J’ai rencontré François dans un train. Nous étions côte à côte. Je l’ai tout de suite trouvé beau, bien qu’un peu prétentieux. Nous avons engagé la conversation. La complicité a été immédiate. Nous nous sommes quittés sur le quai. Je ne sais pas comment, mais il s’est procuré mon numéro de portable. Nous nous sommes revus et sommes très vite devenus amants. À l’époque, j’étais malheureuse dans mon couple : je venais d’avoir une petite fille, et Martin, mon compagnon, fuyait.

Il était de moins en moins présent. Je l’aimais encore, même si je lui en voulais. François a pris de plus en plus de place. Il s’intéressait à ma fille, à ma vie. Nous avions les mêmes complexes d’anciens petits provinciaux montés “faire carrière à Paris”, la même distance légèrement cynique sur l’existence. Je le désirais énormément. Notre entente sexuelle me bouleversait. Il vivait aussi en couple, ce qui m’a sans doute permis de tenir, pendant plus de deux ans, les deux histoires d’amour. Seulement, il en a eu assez : il voulait vivre avec moi, que nous soyons tous les deux. J’étais déchirée. Je l’aimais, mais le milieu inculte et friqué dans lequel il évoluait pour ses affaires me révulsait. Et il allait falloir déménager à l’étranger avec ma petite fille. C’était un énorme sacrifice.

Je l’ai fait. Je suis arrivée défaite un matin chez lui. Je lui ai dit que je venais vivre avec lui, mais qu’il faudrait tout de même que je passe deux jours par semaine en France pour mon travail. Au lieu de me serrer dans ses bras, il m’a demandé froidement si je dormirais avec Martin les jours où je serais là-bas. Je suis repartie avec mes valises. Le lendemain, je suis tombée gravement malade. J’ai été hospitalisée en urgence. François est venu me voir, effondré. Trop tard : sa dureté et la souffrance m’avaient cassée en deux. En sortant de l’hôpital, j’ai fait une dépression. Martin m’a recueillie, entourée. Notre famille s’est reconstituée. Parfois, François vient me voir. Nous nous retrouvons, mais ce n’est plus pareil. »

(Source)

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Discussion : La Commune Kerista, communauté poly américaine, à San Francisco (1971-1991)

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artichaut

le lundi 04 novembre 2019 à 13h26

Bonjour à toutes et à tous,

Je cherche des infos et de la littérature sur la communauté Kerista.
Cette communauté est notamment connue pour avoir inventé les termes « Compersion » (en : Compersion) et « Polyfidélité » (en : Polyfidelity).
Elle a aussi inventé le terme « Polyintimité » (en : Polyintimacy), remplacé ensuite par le terme « Polyamour » (en : Polyamory).


Je n'ai pas trouvé grand'chose sur le forum, sinon ce post de @Lili-Lutine (notre infatigable pourvoyeuse en articles, podcasts et vidéos du web) renvoyant à une vidéo YouTube d'Adélie Pozjman-Pontay « La compersion : peut-on apprendre à être heureux du bonheur de l’autre ? » (avril 2019) :


Tom Reichert, un ancien membre de la communauté utopique Kerista, nous raconte une séance de spiritisme similaire à celle qui aurait vu apparaître [le mot Compersion].

Source : #


Voici ce que j'ai trouvé sur le net :


Le terme [Compersion] a été inventé au sein de la communauté Kerista (en) dans les années 1971-1991 à San Francisco2,3,4.

Source : article Compersion sur Wikipedia (fr)


Kerista est une communauté utopique qui a débuté à New York en 1956 et s'est reconstituée en Californie en 1971

(Source : Wikidata, en)


COMMUNE DE KERISTA : Expérience polyamoureuse à San Francisco, fondée en 1971 et dissoute en 1991. La commune de Kerista a été fondée sur les idées du mariage de groupe, des ressources économiques partagées et de la communauté intentionnelle. La commune était organisée en groupes (clusters), chacun composé habituellement de quatre à quinze personnes et fonctionnant comme un seul groupe polyfidéle. La commune de Kerista a plaidé en faveur du contrôle de la responsabilité individuelle par le groupe, allant même parfois jusqu'à prendre des décisions de groupe sur la vocation de chaque membre et en assignant des membres à des partenaires en sommeil, selon un calendrier rotatif. La commune s'est dissoute après de très graves divisions internes au début des années 90.

(Source : The Inn Between, en)


Et en cherchant mieux je suis tombé sur :
- la page wikipédia en anglais (qui n'existe pas en français)
- le site officiel de la commune Kerista (en)


Y'en a-t-il qui voudrais nous en traduire quelques extraits ?!

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Discussion : Lexique

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artichaut

le lundi 04 novembre 2019 à 12h30

Je viens de découvrir :

Ce glossaire que je ne connaissais pas : The Polyamory Society Glossary, en anglais.
Il comporte 333 termes, de Acceptance à Zee, avec des définitions courtes.

Ce site The Inn Between, comportant également un glossaire des termes poly : Poly Terms, en anglais également.
Il comporte 233 termes. Il est largement inspiré de More Than Two et Polymatchmaker.

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Discussion : [Outil] Traduction de La Carte des sortes de non-monogamies

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artichaut

le lundi 04 novembre 2019 à 02h16

Quelques retours sur la trad de la carte :
- Il y a tantôt "je suis RA", tantôt "je suis AR". Je pense qu'AR tout le temps serait mieux (voire Anarel, car AR s'utilise peut il me semble)
- "Con Sex" je ne trouve vraiment pas ça parlant. Je me dis que "Conv Sex" ou "Conv Sexe" serait moins ambigüe ("Con" moi ça me fait penser à l'insulte, au sexe de la femme, ou à condom, mais pas a convention)… à moins bien sûr que "Con Sex" soit réellement et déjà utilisé en France.
- "Bien sur m H." : je ne comprends pas. Si c'est "monsieur H", ça s'écrit "M. H." (avec majuscule et point)
- "Marchandage" me semblerait mieux traduit par "Prostitution" ou "Travail du sexe"

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Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

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artichaut

le dimanche 03 novembre 2019 à 22h57

Siestacorta
Bonsoir,

Lenah
Bonsoir. Si on suit ton raisonnement jusqu'au bout, Siestacorta, pas besoin d'être en couple : dès qu'on refuse l'amour de quelqu'un et qu'on souhaite rester célibataire, on est xénophobe .


je n'ai toujours pas la capacité là de pousser très loin, mais cette remarque résonne pour moi de la même façon qu'une des réactions d' @artichaut , que je n'ai pas comprise non plus, quand il dit :

artichaut
Si je suis exclusif, je suis excluant (plutôt que xénophobe) envers qui ? Des gens qui voudraient être en couple avec moi ? Des gens qui voudraient être en couple avec mon/ma partenaire ?
Doit-on se forcer à relationner ? Et si oui dans quel cas, dans qu'elles circonstances ? Et selon quels critères ?

Ok, J'explique.
Alors oui, d'une part je voulais dire, comme @Lenah (si je comprends ben ce que tu veux dire Lenah) que stigmatiser quelqu'un·e d'excluant parce quil/elle ne veux pas être en couple ou relationner avec quelqu'un·e, c'est "un peu" exagéré.
Mais que je voulais suggérer aussi d'autre part que dans certaines circonstances (et seulement dans certaines circonstances à mon sens) en revanche ce peut être légitime de penser comme ça. Et puisque @Siestacorta tu emploie le mot de xénophobie, je pense typiquement à des situations où en tant que privilégié·e appartenant à une communauté invisible (car se donnant comme la norme), en l'occurrence la communauté des "français, blancs, avec papiers en règle et possédant de fait d'un minimum d'aisance financière, culturelle et sociétale" il me semble un devoir de s'obliger, oui, à relationner +loin que le bout de son nez, sinon on est de fait excluant·e.
Non pas bien sûr s'obliger à être en couple, ni encore moins s'obliger à ressentir des sentiments ou partager du sexe (ce serait absurde), mais se questionner et s'ouvrir à l'autre, différent de nous, et hors de nos (petits) milieux de privilégiés.
(Et je ne dis pas que j'y arrive en disant cela. Je dis qu'il serait normal de nous taxer d'exclusion et de xénophobie si l'on ne fait pas ce travail là.)
(Et que ça dépasse largement les problématiques de "couple")

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Discussion : [Socio] Questionnaire sur les jeunes poly', oct 2019

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artichaut

le dimanche 03 novembre 2019 à 22h32

Bienvenue ici @Evoleela

Evoleela
il est aussi agréable de lire des témoignages de personnes heureuse et comblée par leur poly amour :)

Au cas où ce soit ça que tu cherches, il y a ce fil :
Les avis positifs sur le polyamour

Evoleela
j’aurais bien aimé faire ce questionnaire :)

Ah oui, dommage que le lien soit mort et donc que les questions aient disparues (zut, on aurait dû les copier/coller ici en guise d'archive).

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Discussion : Polyamour et monogamie, est-il possible d'envisager quelquechose de différent ?

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artichaut

le dimanche 03 novembre 2019 à 15h49

…pour les livres j'aurais plutôt du mettre ce lien direct (la bibliographie est encore en cours d'élaboration)

Ash
- L'idée de réintéroger en dehors de toutes normes est une exelente idée, mais comment le faire dans un cadre safe tout en sachant que ça peut toucher des trucs très sensibles qui peuvent entacher notre équilibre commun et personnel?

Y aller lentement (en allant, comme on dit souvent, "à la vitesse du +lent"). En prenant en compte l'avis et les ressentis de toutes les personnes impliquées. En débriefant régulièrement pour s'assurer que l'équilibre commun et personnel n'est pas trop atteint ou en danger.

Ash
- Se laisser le temps c'est un très bon conseil, mais qu'en est-il de ne pas se blesser tout en sachant chez l'autre cette différence ?

Le livre Compersion peut vous aider dans cette voie.

Ash
- Et nous traversons ensemble cette épreuve, en faisant tout pour en faire un travail d'équipe sans céder à la panique.

Super !

Vous avez ceci pour vous, que vous avez pris les devants (au lieu d'attendre que ça merde). Cela augmente considérablement vos chances de réussites.

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