Participation aux discussions
Discussion : Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

artichaut
le samedi 23 août 2025 à 00h36
Et du reste ce sujet des attentes me renvoie a un autre sujet, celui de rencontrer l'autre ou pas dans son altérité.
J'ai dévelloppé ailleurs la question dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle. J'ai l'impression que y'a un truc bien ancré en nous (et ultra validé par la monogamie, le capitalisme et les sites de rencontres) c'est de chercher à se mettre en relation, non pas pour découvrir une altérité, mais pour obtenir des choses précises.
Je cherche un profil type, des caratéristiques précises (j'ai des attentes) et non pas une personne (avec sa complexité).
Et du coup les attentes commencent même avant la rencontre, pour éventuellement accéder au pass magique relation, si tant es que tu coche toutes les bonnes cases. Et pourtant pas de bol on finit toujours déçu·e, puisque de fait l'autre est une altérité et ne collera jamais à notre imaginaire fantasmé.
À quel moment on arrête de jouer à ce jeu là ?
Discussion : Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

artichaut
le samedi 23 août 2025 à 00h28
Siestacorta
Je corrige.
Merci pour les explications. Je comprends mieux.
hum…
B. J'ai l'impression que tu confonds attentes et vulnérabilités (pour lesquelles la métaphore de l'anus fonctionne bien, je trouve). Certes il peut y avoir (partage de) vulnérabilité dans le fait de nommer ses attentes à l'autre, et accueil de vulnérabilité dans le fait de prendre en compte celle de l'autre… mais
C. Si l'on fait un gros travail de connaissance critique de soi et de dialogue, pourquoi s'arrêter aux attentes, et ne pas creuser un tout petit peu plus loin ? C'est un peu comme constater/nommer qu'on est jaloux, et refuser d'aller voir ce qu'il y a derrière.
D. J'ai l'impression que tu pose un postulat
- amoureux (pas le temps pour à la fois être vraiment sage et vraiment vivre ma vie, amoureuse y compris)
- d'un format de type relation (on ne peut pas faire semblant que ça compte pas pour notre relation)
…ce qui me renvoie encore à la monogamie…
ce qui n'est pas forcément mal en soi, mais oui en monogamie, prendre en compte les attentes de l'autre, me semble de fait faire partie du deal (implicite), CQFD (partir d'un postulat pour arriver a l'un des implicites du postulat).
Enlever l'implicite et en faire un sujet, je trouve ça cool. Sincérement.
Mais perso j'ai envie de creuser un peu plus loin. Aller voir ce qu'il se passe derrière la facade des attentes.
Et plutôt commencer ça tout de suite, sans attendre de se mettre en relation (et que tous les scripts se déroulent, les implicites, les escalators, les déclarations, les attentes immergées générant des attentes émergées, et ainsi de suite).
Discussion : Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

artichaut
le vendredi 22 août 2025 à 19h58
Siestacorta
Pour répondre à la question un peu rhétorique du sujet, quand je parle d' "attentes", j'ai deux aspects en tête :
A : ne pas en avoir je crois que c'est rarissime
B : c'est comme l'anus, tout le monde en a
C : je met implicitement un recul ou/et une autocritique
D : une fois qu'on connait cela de soi et de l'autre
Deux ou quatre ?
Et du coup, pour toi : toutes ces propositions sont vraies ?
Je pige pas l'articulation du propos.
Discussion : [Humour] Blagues (très) poly (humour et polyamour)

artichaut
le vendredi 22 août 2025 à 17h20
Je ne savais pas où poster, alors je poste ici.
Vidéo facebook d'Amandine Lourdel sur les relations polyamoureuses, les capsules, la déconstruction et les partouzes bienveillantes.
Extraits :
Amandine Lourdel
Franchement, quelqu’un qui te conseille le polyamour quand toi ça fait des mois et des mois que t’as vibré pour personne parce que t’as le coeur en granit depuis ta dernière rupture, ça fait clairement l’effet d’un multi-propriétaire foncier qui dirait à un SDF « attends t’as pas de résidence secondaire, toi ? Même pas un petit appart au ski pour t’aérer la tête ? Mais tu devrais, ça fait un bien fou ! » Les polyamoureux en fait c’est l’aristocratie des relations humaines, quoi.
Amandine Lourdel
Je me suis embrouillée avec un mec (…) je lui ai dit « T’es polyamoureux, toi non ? » (…) Il a précisé « Enfin moi j’ai envie d’ouvrir notre couple, mais ma copine n’est pas encore assez déconstruite, on en parle beaucoup. » C’est juste un mec qui a envie de tromper sa copine et qui lui envoie des liens de podcasts féministes pour justifier que y’a pas que le patriarcat que tu a envie de démonter. T’as beau mettre du vernis sur tes actions et sur tes ongles, ça fera pas de toi un mec bien.
Discussion : Mon homme est polyamoureux aidez moi s’il vous plaît..

artichaut
le jeudi 21 août 2025 à 15h40
Perso, je ne comprend pas trop (et donc n'aime pas trop) le concept très en vogue de responsabilité.
Ça mériterais peut-être un fil spécifique pour ne pas polluer ce fil-ci, mais voilà, je pose ça là.
Discussion : Mon histoire
Discussion : Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

artichaut
le vendredi 15 août 2025 à 14h32
Bienvenue ici @Catiiiiiiiiii
Catiiiiiiiiii
En fait, attendre de l'autre qu’il n’ait pas d’attentes... c’est pas déjà une attente ?
Oui, de même que les comportements genrés sont des attendus sociétaux.
Une fois qu'on les a identifiés, il est en soi possible de choisir ce que l'on veut garder, ou pas (même s'il est toujours plus facile de rester dans tel comportement genré qui nous a été assigné, et moins facile d'aller ailleurs), de choisir où placer le curseur.
Aujourd'hui je pensais au fait que dans la vie je déteste attendre, être dans une situation d'attente (attendre quelqu'un, attendre une réponse, attendre une échéance, attendre quelque chose qui ne vient pas). Certes attendre quelque chose ou quelqu'un, n'est pas la même chose qu'attendre quelque chose de quelqu'un. Mais je pense que dans mon cas il y a un lien.
Aujourd'hui par exemple j'attends une réponse et ça m'énééérve. Je n'arrive à rien faire d'autre. Je n'arrive pas à me lancer dans une autre activité (qui ne dépend pas de cette réponse). Et je m'en veux d'être là à attendre, de focaliser sur ça.
Peut-être aussi parce que ma nature est de toujours anticiper le pire. Donc si j'attends, outre de trépiner sur place, la plupart du temps je projette le pire (selon les cas : que rien ne vienne, ou que le pire arrive). Je préfère alors ne rien attendre (on pourrait dire "attendre" le rien, mais je ne le vis pas comme une attente), et si une chose arrive, c'est une belle suprise.
Discussion : [Vocabulaire] Relation ou pas ?

artichaut
le vendredi 15 août 2025 à 02h56
Alabama
artichaut
Ça implique de ne compter sur personne en particulier, mais faire plutôt confiance au global.
Mouais.
Je trouve ça joli sur le papier.
Dans la vie réelle, bof.
Je conçois le bof. Et j'ai pu l'habiter aussi.
Pourtant j'ai le sentiment qu'il y a là quelque chose de vraiment intéressant, et très important pour moi.
L'idée du réseau affectif, plutôt que de continuer, autrement, le système monogame est dévelloppé depuis longtemps en Espagne, et pas juste comme une jolie théorie.
Plus largement je suis convaincu que l'amour appelle l'amour, que le don est contagieux.
Quand je donne (du temps, des coups de main, de l'argent, de l'amour…) j'essaie de ne rien attendre en retour.
Je n'aime pas le sentiment de redevabilité, et les services boomerang que l'on rend à la personne qui nous a donné.
J'aime l'idée d'une solidarité (même en amour) élastique et rézotique. On peut donner à l'un·e et recevoir d'un·e autre.
J'aime les groupes où quand l'un·e a besoin de soutien, et qu'un·e autre n'est pas dispo, un·e autre autre peut-être est dispo (et parfois personne n'est dispo est c'est pas grave).
Quand j'invite chez moi je pars du principe que je vais tout faire : faire les courses, prendre la charge mentale d'imaginer des repas, faire les repas, faire la vaisselle… je ne m'attends à aucune aide, et du coup tout aide qui pourrait venir, devient comme un cadeau de la vie.
Ces temps-ci je vivais ce que je pourrais nommer des phases quelque peu dépressives (pardon, je ne veux pas voler un terme médical, à des personnes vivant réellement une dépression, mais l'image météorologique me semble parlante) et je pouvais me sentir esseulé, peu en contact, peu en connexion avec mes proches, et même en perte de sens quand à ce que je fais de ma vie.
Et soudain une proposition est venue d'un endroit où je ne l'attendais pas du tout (et en l'occurence d'un homme) et ça m'a fait me dire « artichaut, tu as raison de faire confiance à la vie ».
Cette proposition, si je l'avais attendue, je pense que je l'aurais trouvée "normale" donc peu satisfaisante.
Se réjouir de peu, de ce qui est là et pourrait ne pas être là. Cesser de vouloir toujours plus, comme dit @Topper.
C'est un fil ténu, c'est pas facile tous les jours, mais je trouve la récompense à la hauteur de l'enjeu.
C'est mon vécu, et mes tentatives — paradoxales peut-être — de quitter le territoire de la frustration.
Et plus j'avance dans la vie (l'âge qui avance, le corps qui répond moins bien, ne plus être dans la tranche d'âge des personnes désirables, la vie post-covid déshumanisée, la retraite, la mort qui approche de plus en plus…) plus ça me semble le bon chemin, en tout cas pour moi.
Discussion : Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 19h23
Préliminaire :
Je pense que tout le monde à des Attentes, de même que tout le monde vit —ou est suceptible de vivre— de la Jalousie. Ceux qui prétendent que non, pour moi sont dans le déni. Mais la question pour moi — comme pour la Jalousie — c'est surtout : qu'est-ce qu'on en fait ?
Préliminaire lexical :
Je différencie Attentes/Besoins/Envies/Désir/Limites/Demandes/Stratégies/Exigence/Information etc.
(Je mets ici des majuscules pour identifier quand je fais référence à des mots-concepts)
On ne mets pas forcément les même sens derrière ces mots, on n'a pas forcément le même vécu avec ces mots, etc.
Ce que je vais dire vaut pour moi, avec ma grille de lecture et mes compréhensions/définitions de ces mots-là.
Pour une fois, et c'est chose rare, je vais faire référence à la CNV (bien qu'ayant beaucoup de griefs quant à la manière dont elle a été inventée et dont elle est utilisée, mais je ne vais pas rentrer ici dans ces considérations-là).
Je vais globalement utiliser les mots Besoins, Stratégies et Demandes dans le sens où la CNV les définit.
Pout le reste, je m'en éloigne. Et je ne sais pas trop ce que la CNV dit des Attentes.
En gros, pour la CNV :
- un Besoin est un quelque chose de fondamental et abstrait (ex : "j'ai besoin de connexion", et non pas "j'ai besoin qu'on se voit 3 fois pas semaine")
- une Stratégie, est un moyen par lequel on tente de répondre à un Besoin (ex : faire une Demande, envoyer des textos en espérant en recevoir, etc)
- et une Demande, est une proposition concrète, précise, limitée dans le temps, à laquelle l'autre a la possibilité de répondre Oui, Non, ou de proposer des aménagements.
Les Limites sont un gros gros sujet pour moi, et qu'à mon sens la CNV prend très peu en compte.
Je définirais peut-être les autres concepts, mais passons déjà aux Attentes.
Une Attente n'est pas un besoin fondamental (sinon c'est un Besoin), pas plus qu'une Envie ou une Demande.
Exprimer une Envie (ex : "j'ai envie de sexe", "j'ai envie de sexe avec toi") n'engage pas l'autre (en tout cas ne devrait pas), c'est juste une Information. Encore faut-il apprendre à exprimer son Envie sans mettre la pression à l'autre, et sans la transformer en Exigence (avec par exemple représailles à la clef).
Exprimer une Demande implique l'autre directement, et attends généralement une réponse. Mais l'autre peut répondre Non ou négocier. Sinon, idem c'est une Exigence.
Une Attente est pour moi quelque chose auquel on s'attend que l'autre fasse (ex : "je m'attends à ce que tu me réponde si je t'envoie un texto"). C'est ok d'avoir plein d'attentes, et tout le monde en a. Mais faut-il les exprimer (comme les Besoins, les Envies, les Demandes) ou les taire ?
Certes en soi exprimer ses Attentes pourrait être une simple Information : l'autre, comme pour une Envie, pourrait répondre "ok, merci pour cette information", sans forcément en tenir compte.
Mais pour moi dans l'Attente exprimée, il y a une sorte d'injonction implicite, de demande non dite (ou mal formulée).
Perso, si on m'exprime ses Besoins, ça me connecte souvent direct à de l'empathie pour l'autre ("ah tu a besoin de connexion et de douceur"), mais quand on m'exprime des Attentes ("je m'attends à ce que tu…", "j'ai besoin que tu…", "j'ai besoin qu'on…") ça tend direct à me faire fuir. J'ai la sensation qu'on va vouloir me contrôler, et ne pas me laisser mon libre arbitre, ma possibilité de dire Non, quitte à en assumer les conséquences.
Là ou l'expression d'une Envie ou d'une Demande (pour autant qu'elles soient bien formulées) me fait beaucoup moins vivre ça (même si ça arrive aussi bien sûr) et me connecte moins à de la culpabilité (idem).
Conscientiser ses Besoins et ses Attentes est une chose. Nommer ses Besoins me semble fort appréciable (et j'aimerais arriver à le faire plus et mieux), ça permet de mieux se comprendre. Mais Nommer ses Attentes est pour moi autre chose. Quelque chose où l'on ne se prend pas soi-même en charge et où on ne fait pas l'effort de formuler des Envies (ça ne concerne que nous, et on ne l'impose pas à l'autre) ou des Demandes (claires, explicites, limitées dans le temps).
Bref, dans l'idéal (et ok, cet idéal peut aussi être mis en balance en fonction de qui j'ai en face, nottament liés à des différences de privilèges, et certes je ne fonctionne pas moi-même toujours selon cet idéal) j'estime que c'est normal d'avoir des Besoins, que c'est ok d'avoir des Attentes mais que le mieux est d'exprimer ses Besoins (et ne plus subir l’injonction à se taire dessus) et de faire l'effort, de faire le taf d'exprimer des Envies et des Demandes claires, en explicitant nos émotions, mais sans mettre la pression à l'autre.
Quitte bien sûr à prendre acte des réponses à nos Demandes et à en tirer les conclusions qui parfois s'imposent. Il ne s'agit pas de tout accepter sans broncher mais de prendre sa part dans le taf relationnel qui nous concerne nous.
Tout ça encore une fois est à nuancer. Et si je dis "je n'ai pas envie d'entendre tes attentes" c'est aussi en soi, une simple Information. Ce n'est pas une totale interdiction et pas tout à fait une Limite (j'expliquerais une autre fois ce que j'entends par là). Mais clairement ça ne me fait pas plaisir, et souvent ça va avoir le résultat de me faire fuir. Bon après probablement que ça peut dépendre aussi de comment c'est formulé.
J'en suis là aujourd'hui. C'est un petit recul je pense par rapport aux années précédentes. Mais c'est aussi que je suis parfois allé trop loin dans certaines relations, que j'ai dépassé, et laissé dépasser (car pas sû nommer, ou mal nommé) certaines Limites. Et qu'aujourd'hui les Attentes nommées me provoquent un stress immédiat réactivant des douleurs passées. Je ressent un fort "besoin" de me protéger à cet endroit-là.
Et me concernant, je ne trouve pas que mes Attentes soient en soi légitimes à être nommées à la personne concernée (à la rigueur je préfère les nommer à d'autres, pour les entendre résonner, ou réussir à les formuler en Envies). Et je n'ai pas l'impression que ne pas les nommer me crée de la frustration. Au contraire ça me fait de la joie quand j'arrive à mieux me comprendre, à conscientiser le Besoin qui se cache derrière mes Attentes (de même que pour ma Jalousie, etc) et quand j'arrive soit à trouver de multiples moyens/stratégies pour répondre à mes Besoins (je suis "poly", bordel), soit à faire confiance à la vie et au Rézo (j'y reviendrai dans un autre fil), soit à nommer mes Besoins et formuler des Demandes (j'avoue c'est diffiiiciiiiile) en respectant par avance la possibilité du Non (comme on dit : un Non à l'autre, est un Oui à soi-même).
Ce n'est pas un dogme. Mais un chemin vers lequel j'ai envie d'avancer.
Discussion : [Lexique] Poly par défaut

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 18h58
Lili-Lutine
Je comprends l’idée de "choix par défaut" mais je trouve que ça rend invisible les déterminants sociaux ou personnels qui orientent ce "défaut"
Nommer ces forces-là (privilèges, exclusions, contraintes intériorisées, etc.) me semble plus éclairant que de rester sur l’impression qu’on "a juste choisi faute de mieux"
Oui
Discussion : Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 17h49
Moi globalement les attentes, je n'ai ni envie de les exprimer (les miennes), ni envie de les entendre (celles des autres), ni envie de les prendre en compte.
Je sais c'est cash dit comme ça, et je ne nie pas que ce soit genré, mais c'est aujourd'hui sincérement ce que je ressens.
Alors je vais en dire un peu plus. Tâcher d'expliciter. Avec autant que possible de la précision dans les termes.
Mais avant ça, et pour ne pas trop me répéter, je vais indiquer quelques uns de mes posts antérieurs sur d'autres fils, qui peut-être feront une introduction à ma réponse, pour qui aurait envie de les lire. Et puisque tu pose la question du processus @Alabama, ça peut (te) donner aussi des indications sur mon chemin de pensée, et son évolution dans le temps (entre 2018 et aujourd'hui) : #1, #2, #3, #4, #5 (par ordre chronologique).
Et pour faire plaisir à @Mark — ou les personnes qui n'aurait pas envie de lire mes vieux posts — je vais tenter un résumé ou une synthèse augmentée dans ma réponse.
Discussion : [Lexique] Poly par défaut

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 17h18
Lili-Lutine
Poly choisi
Poly de contexte
Poly contraint
Poly instinct(if)
Merci pour les précisions, mais pour moi ça n'inclue justement pas les deux exemples que j'ai essayé de nommer
- La personne qui choisi le poly faute de mieux, car elle sent bien que sa catégorie sociologique ne lui permet pas d'espérer le grand amour mono vendu par la société comme allant de soi. Pour elle ce n'est ni vrai choix, ni un contexte relationnel ou situationnel (comme pour Fred) mais un plafond de verre structurel. Le polyamour peut devenir un choix, mais souvent pas défaut.
- La personne qui a le privilège de pouvoir choisir, qui choisit le polyamour, mais n'est fonciérement pas satisfait·e de son choix. Ce n'est pour moi, ni tout à fait choisis, ni tout à fait contraint.
Dans les deux cas c'est un genre de choix, mais un choix par défaut.
Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 15h16
Alabama
prenons-nous des engagements envers l'autre, si oui lesquels ?
Ah, on y revient !
Alabama
Mais ce que j'entends dans ce que tu dis, c'est d'inverser la norme pour vivre autre chose, explorer des manières de faire qui si on ne se les impose pas, n'arrivent jamais ? Je pense notamment au fait qu'à une période, bien qu'étant bi, je n'affichais que les profils de femmes et non-binaires sur les applis, car je sais bien que si j'ai le choix avec les hommes, il y a peu de chances que je rencontre des femmes, tellement il est plus aisé de les rencontrer.
Oui il y a quelque chose de cette ordre-là.
La norme prend généralement toute la place.
Il faut alors parfois défocaliser. Voire forcer le trait dans l'autre sens, au moins provisoirement. Pour par exemple, pouvoir un jour accéder à de vrais choix, ou juste pour compenser l'énormité de la norme.
Discussion : [Lexique] Poly par défaut

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 14h58
Lili-Lutine
à mes yeux, il y a un vrai risque qu’il devienne une étiquette un peu rapide qui gomme les nuances
Oui, le risque est là.
Lili-Lutine
Je trouve plus clair de distinguer poly choisi, poly de contexte et poly contraint
- Poly choisi, je pense que je vois
- Poly de contexte, je ne suis pas certain : tu veux dire être dans une relation avec un poly et le vivre bien, même si ça n'aurait pas été notre choix ?
- Poly contraint me semble un peu maladroit ou prêter à confusion Je suis de ceux qui pense que Le polyamour subit n'existe pas. Et j'aurais peur que ça instille l'idée qu'on peut légitimement imposer le polyamour à son/sa partenaire. En même temps je vois l'idée, puisqu'une personne en couple, dont le couple à été ouvert de force, et qui tant bien que mal fait des efforts d'empathie/compersion (car par exemple à trop à perdre dans la rupture de cette relation), est de fait dans une dynamique poly. Bien plus d'ailleurs que la personne qui s'est contenté d'ouvrir le couple de force pour aller voir ailleurs sans culpabiliser d'une adultère.
Discussion : Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 14h33
C'est drôle, j'étais justement en train de faire une recherche dans les archives du forum sur le sujet et j'hésitais à ouvrir (encore !) un nouveau fil. Et Bam je tombe sur ton nouveau sujet. Je suis content que ce soit toi qui l'ai ouvert. Et justement ma cogitation faisait écho à des choses que tu as dites par ici récemment.
Donc je prendrai le temps de répondre à ce fil.
Et voici le résultat de mes premières recherches :
- Comment ne rien attendre ?, août 2014
- Des attentes implicites, réelles ou interprétées, nov 2014
Discussion : C'est quoi l'engagement ?

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 13h52
Merci déjà pour toutes vos réponses. Ça continue de cogiter, décanter en moi.
Et bonne idée @Lili-Lutine de préciser ce que l'engagement n'est pas pour toi.
C'est peut-être là que nos divergences à tous et toutes seront les plus éclairantes…
Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 13h29
Alabama
Pour moi, intensité dans le contexte de la relation (amicale/sexuelle/amoureuse) signifie : profondeur, connexion forte, sentiment d'amour puissant.
Je n'y vois aucune incompatibilité avec les termes "douceur, calme et sérénité".
Je dirais même que ça va ensemble.
L'intensité que je recherche dans la sexualité, je l'atteins par beaucoup de douceur, d'amour et de tranquillité : zéro pression, zéro script, beaucoup de tendresse.
C'est un point de vue intéressant.
J'ai l'impression alors que peut-être c'est une question de ce qui prime, ou ce qui vient en premier.
En amour-amoureux normé l'intensité est première et souvent vécue en tant que telle pour elle-même. La tendresse (sur l'oreiller) est au mieux une résultante.
En amitié la serrenité est première (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'intensité) ou je dirais prime sur l'intensité : on ne remet pas toute sa vie et tous ses amours en jeu, juste parce qu'on rencontre un·e nouvel·le ami·e (ce qu'on fait en relation amoureuse normée).
Si l'on réinvente l'amour-amoureux au point que la serrenité, la douceur et la tendresse y prime, alors ok. Perso j'apelle ça de l'amitié (ou alors mettre de l'amitié dans l'amour-amoureux).
Quand à la sexualité, aujourd'hui je ne veux en vivre que depuis le territoire de la tendresse. Si la tendresse n'est pas là avant tout chose, la sexualité ne m'intéresse pas.
La tendresse seulement sur l'oreiller après le sexe, non merci. La sexualité sans tendresse, non merci.
Donc en un sens faire rimer intensité et douceur/calme/sérénité pourquoi pas, mais faut savoir de qu'elle intensité on parle. Pas de celle qui emporte tout, qui va toujours trop vite, qui nous fait chavirer, qui met l'autre ou nous-même en danger.
Une douce intensité, une tendre intensité, une lente intensité, ok. Mais les adjectifs me semblent indispensables pour bien savoir de quoi l'on parle.
Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 13h13
Alabama
Ce qui me fait me questionner. Que met-on chacun·e derrière le terme "intense" ?
Tu aurais presque créer un fil C'est quoi l'intensité ? !
Je plaisante ! (à moitié)
Alabama
Bon ça sort du thème de l'amitié,
Non, je ne trouve pas justement. Ou à la limite ça rejoint la question Qu'est-ce que l'amitié ?
Dans ce que tu porte ici, il me semble que ça signifie : revalorisons l'amitié où l'on peut vivre des liens intenses, au même titre qu'en couple amoureux. Et pour le coup p-être plus sereinement…
Discussion : Mon homme est polyamoureux aidez moi s’il vous plaît..

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 12h59
kill-your-idols
Dans un contexte où le consentement est appliqué systématiquement
(…) La monogamie est une forme de violence
La monogamie imposée est une violence, de même que le "polyamour" imposé.
Tu semble vivre dans ton utopie masculiniste et ne vouloir voir que la violence… des autres…
J'arrête là également les échanges ici avec toi, pour ne pas polluer le fil de @Bluerose
Discussion : Mon homme est polyamoureux aidez moi s’il vous plaît..

artichaut
le jeudi 14 août 2025 à 12h45
kill-your-idols
Je répète
Asséner une chose n'en fait pas une vérité.
Penser le consentement hors de tout cadre prenant en compte les privilèges, hors des situations d'emprise, hors de la précarité affective et du degré de confiance en soi, c'est penser qu'on est tous et toutes égales face au consentement. Ça mène au monde dans lequel on vit : ce sont les plus forts qui gagnent en opprimant et se servant des autres.
Dans le cas présent @Bluerose exprime un très fort manque de confiance en soi. Et son conjoint se lance dans une aventure "poly" (on pourrait presque dire d'adultère déclaré). Il n'y a clairement pas eu respect de consentement relationnel. D'une part car non respect d'un contrat tacite, d'autre part car aucune prise en compte des enjeux de pouvoir dans la situation.
Ne pas être prise en compte alors qu'on est en relation depuis 5 ans, a fortiori dans une situation de grand déséquilibre en terme de confiance en soi, c'est non seulement dur à avaler, mais de surcroît propulse dans une situation dangereuse.
C'est facile de dire que le consentement c'est facile, quand on est soi-même pétri de privilèges.
Malheureusement on peut forcer l'autre, juste parce qu'on profite de sa situation de précarité (émotionnelle, affective, matérielle, etc).