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Discussion : [Podcast] Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz ; Binge audio, Le coeur sur la table, 2025

artichaut
le mercredi 23 avril 2025 à 03h49
Mon avis :
L'étude de cas Johanna/Alex est intéressant déjà car il concerne l'autrice du podcast et qu'il s'agit une relation d'amitié intime et fusionnelle entre 2 femmes (on sort de la dynmaique hétéro et exclusive, même si l'aspect fusionnel peut renvoyer à des dynamiques amoureuses). Elle se met en jeu, et tente d'apprendre de ses erreurs.
Ensuite elle met en perspective cette étude de cas, en tentant de lui donner une dimension plus générale, en essayant d'en tirer des outils utiles pour aborder de futurs conflits ; et aussi une dimension politique (prendre en compte la dimension systémique des conflits, appliquer les outils à d'autres situations, s'empouvoirer pour lutter contre des problèmes sociétaux à plus grande échelle).
On retrouve ici, les ingrédients habituels du Cœur sur la table : creuser des problématiques intimes, aller chercher du contenu auprès de 'spécialistes' du sujet et d'un corpus de textes/articles, élargir politiquement le sujet dans une perspective féministe intersectionnelle.
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J'ai été marqué par cette phrase (ép. 2) : Je reproduit en amitié ce que j'ai connu en famille.
Même si c'est un passage où elle évoque la théorie de l'attachement, donc en soi, c'est un peu logique d'en arriver là, la simplicité de cette phrase m'a parlé. Et qui ne renvoie pas qu'à un trouble individuel, mais à une dynamique familiale.
Pour être plus précis : on reproduit (ou tente de reproduire) en amitié, ce qu'on a vécu comme relation sécure (ou sécurisante) dans notre enfance.
Ce peut être aussi bien le fusionnel que l'autonomisme.
Et ce qui a pu être sécure dans l'enfance, peut devenir problématique à l'âge adulte s'il est appliqué de manière trop radical ou avec des personnes ne fonctionnant pas sur le même mode. De même qu'il peut aussi fabriquer des biais, et empêcher de développer d'autres compétences.
C'est un peu ce qu'elle décrit qui lui arrive.
Évidemment à cet héritage familial, un filtre individuel se rajoute (toutes les personnes d'une même famille ne se comportent pas exactement pareil) et un filtre sociétal aussi… on pourrait d'ailleurs considérer le sociétal comme une/des grande(s) famille(s)…
On navigue dans, et on est issu de, plusieurs cercles (famille, groupe, société…) chacun possédants leurs codes et ayant générés en nous des réflexes affectifs spécifiques.
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Concernant la boîte à outils proposé (ép. 5), j'ai particulièrement aimé Sortir du numérique et Maintenir le lien.
Sortir du numérique (pour les résolution de conflit) est une chose que j'essaie autant que possible de mettre en place dans ma vie.
Maintenir le lien me rapelle ce que j'avais nommé ailleurs à propos d'une transformation relationnelle (ce qui est un genre de résolution de conflit) :
- essayer de maintenir autant de contact que possible, amenant le moins de souffrance possible (donner tout ce que je peux donner, tout en écoutant mes besoins et mes limites) et faire évoluer ça avec le temps
- tenter d'ajuster sans cesse le possible avec le souhaitable en tenant compte de soi-même et de l'autre (une rupture en mode "silence radio" perturbe la communication, alors qu'il en faudrait justement… pour se caler sur comment opérer les ajustements nécessaires)
Et ça va avec Sortir du numérique, puisque quand on est en mode conflit/rupture, il n'y a souvent plus que le numérique comme moyen de communication et pour maintenir autant de contact que possible ou opérer les ajustements nécessaires. Donc un moyen risqué, alors que justement on aurait besoin d'une communication particulièrement sûre et fiable.
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Discussion : [Podcast] Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz ; Binge audio, Le coeur sur la table, 2025

artichaut
le mercredi 23 avril 2025 à 03h29
L'épisode numéro 5 propose une Boîte à outils de la dispute :
1. Prendre du recul.
2. Sortir du numérique.
3. Ralentir mais sans se taire.
4. Bannir le silence.
5. Maintenir un lien.
6. Mobiliser l’entourage.
7. Se responsabiliser.
8. Purger.
9. S’aménager du plaisir dans la difficulté.
10. Trouver une manière de communiquer.
Discussion : [Podcast] Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz ; Binge audio, Le coeur sur la table, 2025

artichaut
le mercredi 23 avril 2025 à 00h31
Extrait des références citées dans le podcast (livres, classés ici par ordre chronologique de parution)
- L’amitié – Un lien social de Claire Bidar (éd. La Découverte, 1997)
- Le conflit n’est pas une agression de Sarah Schulman (éd. B42, 2021)
- Se vouloir du bien et se faire du mal de Maxime Rovère (éd. Flammarion, 2022)
- Utopie féministe sur nos écrans. Les amitiés féminines en action de Pauline Legall (éd.Daronnes, 2022)
- Faire Justice. Moralisme progressiste et pratiques punitives dans la lutte contre les violences sexistes d'Elsa Deck Marsault (éd. La Fabrique, 2023)
- Une voix humaine. L’éthique du care revisitée de Carole Gilligan, traduit de l’anglais par Cécile Roche (éd.Flammarion 2024)
- Un désir démesuré d’amitié d'Hélène Giannecchini, (éd. Seuil, 2024)
- Elles vécurent heureuses. L’amitié entre femmes comme idéal de vie de Johanna Cincinatis Abramowicz (éd. Stock, 2024)
Discussion : [Podcast] Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz ; Binge audio, Le coeur sur la table, 2025

artichaut
le mercredi 23 avril 2025 à 00h24
Épisode 1. Coup de foudre à Toulouse
En arrivant à Toulouse, Johanna tombe sur Alex et fait une rencontre qui va bouleverser son quotidien et sa vie. Leur connexion instantanée les pousse à tout partager ensemble – leurs émotions, leurs tracas, leurs histoires intimes… Elles comptent l’une sur l’autre, prennent soin l’une de l’autre : ce lien devient un pilier pour chacune d’elles.Qu’est-ce qui se joue dans un coup de foudre amical ?
Épisode 2. Fusion et défusion
Après plusieurs mois de confinement, Johanna retrouve Alex et leur amitié grandit. Elles ne font plus qu’un. Mais les frontières entre elles se brouillent, comme deux atomes, une fusion s’opère à tel point que Johanna se demande s’il ne faudrait pas ralentir…Quels sont les risques de la fusion ?
Épisode 3. Plus on s’aime mieux on se déchire
Johanna prend son courage à deux mains et propose à Alex de se revoir pour clarifier l’affaire du week-end à Sète. Mais cette dispute, bien que résolue en apparence, cachaient d’autres non dits qu’elles ont refusé d’entendre. La crise devient inévitable…Qu’est-ce qui pousse à rompre en amitié ? Comment affronter une telle séparation ?
Épisode 4. Recette d’un conflit raté
Johanna ressasse les disputes qui ont tout fait basculer avec Alex. Elle veut comprendre où elles se sont plantées, éclairer ce qui s’est vraiment joué dans leurs échanges. À force de s’envoyer des reproches, de mélanger faits et ressentis, tout s’est emmêlé jusqu’au point de non-retour… Pourtant, c’est au stade du désaccord que l’irréparable peut encore être évité.Comment peut-on s’aimer autant et s’engueuler si fort ?
Épisode 5. Apprendre à s’engueuler
Des années après leur dispute, Johanna s’est fabriquée une boîte à outils du conflit pour ne pas reproduire son expérience avec Alex. Désormais elle essaie de prendre sa part de responsabilité dans une dispute et d’éviter d’imposer des silences à l’autre. Alors, elle propose à Alex de se retrouver et de revenir sur leur histoire.Peuvent-elles réparer le lien ? Faut-il toujours se réconcilier après un conflit ?
Discussion : [Podcast] Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz ; Binge audio, Le coeur sur la table, 2025

artichaut
le mercredi 23 avril 2025 à 00h15
Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz
Binge audio, Le Cœur sur la table, 2025
5 épisodes de 25 minutes environ chacun
durée totale : 2h12.
Binge : https://www.binge.audio/podcast/le-coeur-sur-la-ta...
YouTube : 1, 2, 3, 4, 5
Quand Johanna rencontre Alex, c’est le coup de foudre. Leur amitié est une évidence : elles s’élancent dans une relation intense, passionnelle, presque exclusive. Mais très vite, leur amitié devient le théâtre d’un jeu de rôle dangereux où se rejouent des blessures familiales. Leur lien s’envenime et le conflit paraît insoluble.
Dans « Anatomie d’une dispute » Johanna Cincinatis Abramowicz revient sur cette histoire pour mieux la comprendre : pourquoi les ruptures amicales font-elles si mal ? Qu’est-ce qui se joue dans nos amitiés fusionnelles ? Est-ce qu’on peut apprendre à bien se disputer ?
Ce podcast n'est pas directement sur le polyamour, mais Johanna évoque les relations non exclusives, et surtout aborde les thèmes de l'amitié et de la rupture à travers ce récit d'une rupture amicale, et en développant des réflexions politique sur les conflits et en proposant des outils.
Son approche me semble donc particulièrement dans le thème de ce qui nous occupe ici.
Vous l'avez écouté ?
Vous en pensez quoi ?
Discussion : [Texte] Ruptures amoureuses, séparations affectueuses. Coral Herrera Gómez, oct 2014 (trad. avril 2018)

artichaut
le mardi 22 avril 2025 à 23h57
J'ai envie de mettre un lien ici vers cette page (où je recense d'autres fils de discussions du forum sur le sujet) : Vos plus belles ruptures, séparations, etc., janv 2024
Discussion : L'effet domino (ou la réaction en chaîne, ou les ruptures en cascade, … )

artichaut
le mardi 22 avril 2025 à 23h50
Par hasard, je (re)tombe sur cette discussion dans les archives du forum et que je n'avais pas encore mentionné ici : Ruptures en cascade, de @swanndecoachella, septembre 2016
Discussion : Recensement de stats et d'études sur le polyamour

artichaut
le dimanche 13 avril 2025 à 02h10
La même étude citée dans un article rédigé en français du 29/03/2025.
« Couple monogame VS couple libre, qui sont les plus épanouis ? Une étude a tranché, vous allez être surpris »
https://www.aufeminin.com/vie-de-couple/couple-mon...
Discussion : [Outil] Les types de relations (d'après Jacques Salomé)

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 22h00
Relisant cette liste, j'ai l'impression que la relation que j'offre le plus (tout en étant assez en accord avec ça) c'est la relation Velcro.
Quoique la relation oxygène ou Vitamine C puissent me convenir.
Mais j'offre aussi parfois, je pense, des relations Tefal ou pépinière.
Discussion : Relations amoureuses et comparaisons

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 21h28
L'amour monogame est déjà hyper compliqué. Le multiplier relève d'une vraie gajeure. Et se heurte très vite à de nombreuses difficultés. Sauf à inventer tout un tas de contre-règles, ou d'aménagement pas trop chamboulantes des règles initiales : conserver la hiérarchie, certaines modalités conjugales, certains scripts, ne pas trop se départir de l'escalator, etc.
Et nottament… quitter difficilement le régime de la comparaison, puisqu'il est au coeur même du procédé d'élection (je te choisis toi, je t'élis toi comme l'élu·e de mon coeur… car je te trouve mieux que les autres).
Et ce régime entre rapidement en confrontation avec le principe de la non-exclusivité qui est (ou devrait logiquement être) la compersion.
Il faut dire qu'on mésinterpréte le terme de poly-amour.
On le traduit par avoir plusieurs relations, au lieu d'aimer au pluriel, c'est à dire par exemple : aimer une personne et ses autres amours.
Les pratiquant·e·s du poly-amour ne viennent pas chercher de l'amour exponentiel, mais des relations. Et les relations ça se compare.
Discussion : Relations amoureuses et comparaisons

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 21h08
crest
Ce qui rend complexe ce dont on parle quand il s’agit de relation amoureuse et du sentiment d’être comparé c'est que :
- c’est une institution qui dans son essence même donne une place à l’individu en relation avec un autre (je te choisis toi)
- pour un individu donné il n’existe qu’une seule place de ce type-là (c’est ce que l’on nomme l’exclusivité, la monogamie)
- cette « place » ce sont des règles que l’on s’attend à voir respecter, qu’il s’agisse des protagoniste de la relation ou des autres
- il n’est possible de bricoler/changer ces règles qu’au prix effort, d’inconfort, d’ambiguïté car il n’est possible de changer une institution à soit tout seul ou à quelques individu (car ces règles ont une portée générales, elles valent à l’échelle de toute société)
- Parler de polyamour au sens d’avoir plusieurs relations amoureuse c’est réactiver cette institution donc ces règles donc l’attente de les voir être respectées.
- le but affiché du polyamour est que plusieurs relations amoureuses existent sans être en concurrence. Mais il faut alors construire des manières de différencier les places de chacun. Les hiérarchiser explicitement est une manière de faire (couple socle etc). Les autres manières vont plutôt être dans le fait d’éviter de faire le même genre d’activité ou de cloisonner sévèrement les espaces et les temps de chaque relation.
- l’insécurité naît quand il n’aura pas été possible de différencier les places (souvent par inconscience et manque de vigilance à mon avis, ou bien par fatigue des efforts à faire puisqu’on n’a pas toute faite la façon de faire). C’est manifestement le cas quand la relation n’arrive pas à quitter un script romantique qui d’abord naît d’un élan très intime mais qui ensuite suit des étapes codées socialement (des règles). C’est aussi le cas quand la hiérarchisation et le cloisonnement de l’espace et du temps atteignent leur limites propres (refuser d’être une relation secondaire, croiser l’autre partenaire dans les mêmes scènes sociales, recevoir des confidences sur les autres partenaires etc).
Je relis plusieurs fois cette liste, car je la trouve décidément très pertinente.
Déjà, j'aime beaucoup cette phrase qu'il me semble n'avoir lu nulle part : le but affiché du polyamour est que plusieurs relations amoureuses existent sans être en concurrence.
(Bien sûr certain·e·s chipotterons en disant que le polyamour, ou la polyamorie, n'implique pas forcément une/des relations amoureuses… mais dans la pratique, soyons sincères, c'est ça la principale promesse du poly-amour, autant que son sens littéral.)
Je tente de reformuler pour en mettre en exergue certaines idées :
L'amour monogame est une institution (qu'on ne peut changer à soi seul).
Elle est fondée sur la notion de place, la place de chacun dans une relation duale.
Le polyamour est un aménagement de l'amour monogame.
Cet aménagement créé des insécurités (car il ne supprime ni l'institution, ni ses règles).
Discussion : Recevoir d'autres poly-voyageurs

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 20h27
Il y a depuis 2018 un groupe facebook dédié : PolyEnVadrouille.
Vivement le groupe Mastodon.
Discussion : Habitat et non-monogamies

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 19h36
Je me suis demandé ici, si le notre manière d'habiter avait à voir avec notre style d'attachement.
Discussion : [Outil] Théorie de l'attachement chez l'adulte
Discussion : [Outil] Théorie de l'attachement chez l'adulte

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 19h30
Tiré du zine de Viva écrit en français, inspiré du livre Polysecure de Jessica Fern on trouve les termes suivants :
- sécurié
- anxieux
- évitant
- ambivalent
extrait
Nos stratégies d’attachement se développent principalement durant les premières années de notre vie en réaction à notre environnement. Elles ont pour fonction, durant l’enfance, de maximiser notre bien-être en fonction de la disponibilité de nos figures d’attachement.Typiquement, lorsque les figures d’attachement sont présentes et bienveillantes, l’enfant tend à développer un style d’attachement plus sécurisé. Iel apprend que ressentir et communiquer ses besoins est une stratégie efficace pour obtenir l’attention désirée. L’enfant ressent un inconfort ou une insatisfaction, son système d’attachement est activé : l’enfant pleure, on vient s’occuper de lui.
Dans certains cas, les figures d’attachement sont distantes, mais finissent généralement par prodiguer des soins lorsque les demandes d’attention persistent ou s’intensifient. Ce type de stratégie est associé à un type d’attachement anxieux. Le système d’attachement de l’enfant apprend qu’il doit être hyperactivé pour recevoir l’attention dont il a besoin : l’enfant pleure, on ne vient pas à lui, il pleure de plus belle, on finit par venir s’occuper de lui.
Un style parental contrôlant, protecteur, ou usant plus que nécessaire de la culpabilité, n’encourage pas le développement de l’estime et de l’autonomie de l’enfant. En grandissant, celui-ci pourra développer une soif de validation et d’approbation ainsi qu’une peur de déplaire.Lorsque les figures d’attachement sont absentes ou négligentes, que les sollicitations sont réprimandées ou laissées-pour-compte, le système d’attachement apprend à être sous-activé. Ce genre de stratégie est liée à un type d’attachement évitant. Pour s’épargner la douleur du rejet et de la négligence, il doit refouler ses désirs : l’enfant pleure, on ne vient pas s’occuper de lui, iel ravale ses pleurs.
Enfin, lorsque la figure d’attachement est présente, mais alternativement perçue comme protectrice et menaçante, le système nerveux de l’enfant tend à être désorienté et à développer un attachement ambivalent : un pied sur l’accélérateur, l’autre sur la pédale de frein.
Discussion : Monogamie et essentialisme

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 19h23
Alastor
Je me demande même si on ne s'accroche pas encore plus à certaines de ces normes quand on les remets en questions, un peu pour se rassurer ?
Par ex : être polyamoureux mais franchir certaines étapes qu'on trouve essentielles de l'escalator relationnel
Je ne sais pas si c'est plus (qu'on s'y accroche). Peut-être juste ça se voit plus dans un contexte moins normé. Car on s'attendrais à ce que certains script ne soient pas là.
Genre un truc binaire : t'es normé·e ou déconstruit·e. En réalité il y a mille manière de se situer là-dedans. Et chacun·e rejette certains scripts, et en conserve d'autres.
De même qu'il y a un attendu en milieu normé à ce que ces scripts soient respectés, de même il y a peut-être un attendu en milieu moins normé à ce que tous les scripts (ceux que l'on a soi-même identifiés) soient remis en cause.
Comme une espèce de pureté militante.
Et j'ai tendance à penser que cet attendu, est un script en lui-même : avoir des pseudos évidences communes non dites !
La déconstruction est un chemin exigeant, car il faut tout rendre explicite. Et c'est clairement chouette, mais aussi fatiguant.
Discussion : Monogamie et essentialisme

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 19h12
Alastor
C'est un peu comme ça que je le vois oui, mais ce ne concerne pas que la monogamie
Oui bien sûr, c'est juste que sur ce forum (et sur ce fil en particulier) la Monogamie est en sujet.
Alastor
Moi je suis autiste et j'avoue que les normes sociétales je ne les comprends pas toujours ce qui fait que j'ai souvent ete mise sur "le banc de touche" on va dire.
En vrai, je me demande s'ils y en a qui les comprennent vraiment, ces normes, ces codes sociaux ?
Peut-être certain·e·s sont plus doués que d'autres pour les intégrer, les absorber. Les personnes plus tournées vers l'extérieur. Pour qui les interactions sociales sont aisées.
Les autistes, les introvertis, les solitaires galèrent plus c'est certains. Les traumatisés du contact social aussi.
C'est un mal pour un bien, car ça permet de déconstruire, ou explorer d'autres possibles, un peu plus facilement sans doute.
Alastor
Imaginez si on vous explique pendant des années : les filles c'est en rose et les garçons en bleu, vous ne comprenez pas pourquoi, mais pendant des années on vous le répète c'est comme ça que la société fonctionne et pas autrement, vous finissez par intégrer cette norme comme étant ce qu'il faut faire et un beau jour vous croissez quelqu'un en violet.... bah ça fait un drôle d'effet dans le cerveau 😅...
C'est le sentiment que j'ai la sensation de provoquer parfois chez les autres, en parlant de ma vie, ou même juste en étant qui je suis.
Le sentiment de les confronter véritablement, comme si je remettais en question tout leur parcours de vie.
Et ça doit être violent (violet) à ressentir, vu les réactions de rejet très fort qu'ils ont parfois.
Je ne leur demande pourtant pas de changer. Mais c'est comme si voir du violet était insupportable à leur yeux. Juste ça ne se fait pas.
Discussion : J'ai juste besoin de partager ce moment compliqué

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 17h19
Alastor
Pourquoi la monogamie de B. est un problème parce que chaque "étape de l'escalator relationnel" est comme une acquisition qui ne pourra plus être remise en cause.
Oui c'est le problème de la norme dominante, qui s'impose sans même s'en rendre compte. Qui considère pour acquis tout ce qui est mis en place une fois. Etc.
Pour un peu, si W devenait A, alors tu deviendrais… une C.
Salut : je suis une C.
- Je ne peux pas définir la relation.
- Je n’ai pas de voix.
- Je n’ai pas d’opinions, ni de souhaits, ni de besoins ou de volonté.
- Ma relation n’est pas reconnue.
- Je ne peux pas participer aux processus de prise de décision sur les aspects qui me concernent.
- Je suis invisibilisée.Natàlia Wuwei, traduction Elisende Coladan.
Discussion : Monogamie et essentialisme

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 17h08
Alastor
Je crois que c'est la société dans laquelle on baigne qui façonne notre être social.
Je suis comme tout le monde ici j'ai grandi dans un monde fait pour les hommes cis-hetero blanc patriarcal et monogame. (…)
Et il est vraiment plus facile pour tous de rentrer dans la normes que de les remettre en question.
C'est comme si nous avions un genre "d'essence sociale" (qui s'acquière après la naissance et qui nous est transmis par nos référents parentaux, par la culture audio et visuelle, et par toute la société), une sorte de culture commune partiellement inconsciente.
Une culture commune pourtant acquise, mais de façon tellement lointaine qu'on en a oublié le commencement.
Comme si le système monogame, et pas que lui, circulait en nous tel un ensemble de mécanismes réflexes et rassurants, générant des comportements et des émotions spécifiques.
Discussion : Retour vers la solitude

artichaut
le dimanche 30 mars 2025 à 16h53
Je me suis demandé si ce besoin — différent selon les personnes — que l'on peut avoir (ou pas) de partager de la quotidienneté, donc de se lancer dans des projets d'habitats partagés (de la coloc au couple, en passant par toutes sortes d'habitats collectifs), de rechercher de la compagnie (animal, enfant…) n'était pas lié à comment on a vécu des moments de bonheur enfant, et donc à retrouver une part d'enfance révolue.
Je constate ça déjà sur le son ou le silence. Je connaît des persones qui ne peuvent vivre qu'avec un bruit de fond permamanent (télé, radio, etc.) d'autres pour qui le silence s'impose.
Je pense que c'est fondamentalement lié à ce qui était notre univers rassurant dans notre toute petite enfance.
Et du coup, ça me fait élargir cette question de la solitude vs la quotidienneté partagée (la présence des autres autour de soi), à la question de l'habitat d'une part, et à la question des styles d'attachement d'autre part.
Est-ce qu'on habite comme on vit l'attachement ? Est-ce que nos besoins de solitude/quotidienneté racontent notre style d'attachement ? Etc.
Si je suis plutôt évitant·e, j'habite seul·e. Si j'habite seul·e, je suis plutôt évitant·e.
Si je suis plutôt anxieux, je cherche la compagnie en lien avec mon habitat.
Si je suis ambivalent (ou désorganisé, ou « préoccupé/fuyant») j'ai du mal à trouver un équilibre en matière d'habitat.
etc.