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Discussion : [Outil] Escalator tactile

bidibidibidi
le mardi 01 mars 2022 à 17h28
Je crains que tu aies énormément de mal à théoriser celui là.
Notamment parce que les images véhiculées nient en général l'escalator tactile. Si tu prends l'idylle entre Han Solo et Leia, souvent représentée comme une illustration de la culture du viol, il n'y a quasi pas d'escalator tactile, ou, pour être plus précis, le temps entre le premier contact et le baiser est d'une minute environ. Idem pour le viol de Pussy Galore par James Bond, moins d'une minute. De même, il y a beaucoup de productions américaines qui présentent des idylles ou le premier contact physique est sexuel (baiser voire partie de jambes en l'air), comme l'idylle entre Nate et Brenda dans Six Feet Under (qui m'a marqué parce qu'ils passent d'une bête discussion à la partie de jambes en l'air avec une absence totale de transition).
L'image de la femme qui se refuse et que le baiser fait fondre présuppose une quasi absence d'escalator tactile, vu qu'il faut passer de l'absence de contact au baiser en moins de temps qu'il n'en faut pour finir au poste. Or cette image, c'est celle du coup de foudre, du séducteur, et c'est une image qui pose énormément de problèmes.
Enfin, je suis pas sûr que mon message t'aide... J'essaye d'apporter des idées.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : [Médias] Appels à témoins, témoignages, médias divers, etc.

bidibidibidi
le jeudi 24 février 2022 à 10h37
"Tu vois, fiston, ton père est un millenials, mais il est grave à la page !"
- Un papa qui rêve.
Discussion : Grossesse, doutes et dilemme

bidibidibidi
le mardi 15 février 2022 à 09h22
Nena
J'ai rarement lu autant de sexisme envers le sexe opposé sur ce site.
Je suis un homme, je précise.
Nena
Je propose aux femmes qui défendent le droit de s'asseoir sur le droit des hommes à connaître la paternité de leur enfant de se faire enlever leur gosse par un homme qui choisira ensuite à qui redistribuer ces bébés sans que vous sachiez si c'est le votre ou non.
Je suis certaine que vous seriez ra-vie de ne plus savoir si ce bébé est le votre ou non.
Et vraiment les poncifs sur les hommes sont tous des méchants... Non mais franchement. On est sur un site de polyamour ou de polydiscrimination ?
Je pense que tu devrais te mettre à la place de ces femmes. Imagine que tu tombes enceinte (je suppose que tu es une femme) et que tu n'as pas de certitude quant à la paternité de ton enfant. Tu es malgré tout amoureuse de l'homme avec lequel tu vis. Et tu sais que s'il te quitte, tu seras incapable de survivre: que ce soit économiquement (beaucoup de mères célibataires tombent sous le seuil de pauvreté : https://www.leparisien.fr/societe/pouvoir-d-achat-... ), ou juste émotionnellement (être enceinte et larguée par son mec est une situation extrêmement difficile à vivre). Et en plus de ça, et c'est surtout ça le point le plus important : Tu as un enfant en toi. Si tu penses un tant soit peu à cet enfant, alors tu gardes tes doutes pour toi. C'est pas contre ton homme, c'est pour cet enfant.
Le jour où on vivra dans une société où un homme ne peut pas quitter une femme sous prétexte que l'enfant n'est pas de lui, alors je jugerai négativement les femmes qui gardent cette information pour elles. Mais tant qu'un homme pourra quitter une femme enceinte alors je défendrai les droits de cette femme et surtout de cet enfant. La vie d'un enfant vaut bien plus sur la balance (sur ma balance du moins) que la fierté d'un homme.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Grossesse, doutes et dilemme

bidibidibidi
le lundi 14 février 2022 à 10h41
@Mark : Je suis triste de n'avoir par réagi plus tôt (et plus souvent) au post de Jonquille. Clairement, elle n'est pas toute blanche, mais mon souci est celui de l'enfant (et je pense que le souci devrait toujours être celui de l'enfant, oser parler de gamètes quand on parle d'une vie humaine a tendance à me faire perdre mon calme). Et aussi de la mère (parce que tant que l'enfant est en gestation, la santé de la mère influe directement sur la santé de l'enfant). Je me pose la question de lui envoyer un message privé de soutien, mais s'il n'est pas sollicité ça peut être mal pris.
Et je suis d'accord qu'il n'est pas vraiment possible de parler de polyamour sans une remise en cause de la paternité. Par définition, en situation de polyamour, il y a incertitude sur le père. Rester accroché à la paternité génétique c'est insécuriser toutes les femmes en situation de polyamour.
De manière assez étrange, j'ai l'impression que cette histoire de paternité génétique est une magnifique lentille grossissante de tout ce qui touche au féminisme. Alors que beaucoup de concepts féministes commencent à passer dans les moeurs, celui-là a l'air de toucher à des choses trop profondes. J'ai la conviction que la monogamie est principalement un outil pour assurer la lignée paternelle dans nos sociétés patriarcales, c'est donc assez normal que quand on attaque ce point là, on génère des réactions extrêmes. Au moins, j'ai un sujet polémique à sortir quand je trouve que quelqu'un a un discours trop policé vis-à-vis du féminisme.
Discussion : Grossesse, doutes et dilemme

bidibidibidi
le lundi 14 février 2022 à 10h26
Polyglobulie
@bidibidibidi , bien sûr que la femme a le choix, tu connais l'avortement ou la naissance sous X ?
J'appellerai pas ça des "solutions" quand on les compare au fait qu'un homme peut juste se barrer et ne plus donner de nouvelles. Y a deux poids deux mesures dans tes solutions.
Polyglobulie
on devrait forcer des hommes a élever des enfants qui ne sont pas les siens nés d'une infidèlité ?
Mais c'est normal qu'on force des femmes à élever des enfants nés d'une infidélité ? Et please, pas de "elles ont choisie", se faire avorter c'est pas exactement anodin (et peut rencontrer des résistances culturelle, notamment chez les croyants).
Polyglobulie
Et si une femme veut éviter d'être repudier par l'amant alors qu'elle est enceinte de lui alors elle avait aussi le choix de ne pas prendre d'amant ou de se protéger parfaitement.
Nice. Parce que la charge de la contraception n'est pas à faire porter sur le dos de ces pauvres petits hommes. Et comme la protection parfaite n'existe pas, ça veut bêtement dire que les femmes n'ont pas le droit d'avoir de vie sexuelle autre que celles autorisée par l'homme qui élèvera le potentiel enfant.
Polyglobulie
encore ce genre d'arguments passaient en 1920
Seul point sur lequel on est d'accord.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Grossesse, doutes et dilemme

bidibidibidi
le lundi 14 février 2022 à 09h23
Polyglobulie
Concernant la paternité, comme tu le dis a chacun sa sensibilité sur le fait de vouloir transmettre ses gênes ou non, il est vrai que le père est celui qui élève l'enfant sauf que chaque homme a le droit de choisir dans des cas comme celui de Jonquilles.
Et la femme, est-ce-qu'elle a le droit de choisir ? Si l'enfant n'est pas du père qu'elle souhaite, est-ce-qu'elle peut abandonner l'enfant ?
La paternité biologique est un super outil dans les mains de l'homme : Elle permet de répudier la femme et l'enfant si celle si n'est pas enceinte de lui, mais ça ne l'empêche pas de répudier aussi la femme si celle-ci est enceinte de lui mais qu'il n'est qu'un amant. Est-ce-que la femme a ce choix ? Non.
Si les règles étaient équilibrées, alors on pourrait forcer des pères à vivre avec des femmes et des enfants sous prétexte que l'enfant est d'eux (ce qui est le quotidien de tas de femmes). Mais ça, ça ne verra jamais le jour. Donc en attendant, je critique la paternité génétique, qui est un outil de contrôle de la sexualité féminine qui cause énormément de maltraitances infantiles.
Jonquille n'est pas restée, manifestement. Je la comprends, vu la réception. Donc le débat est un peu inutile. Comme souvent avec tout ce qui touche au féminisme, ça montre juste qu'il y a deux camps sur ce forum. Même si ce sujet est apparemment encore plus clivant que la moyenne.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Grossesse, doutes et dilemme

bidibidibidi
le jeudi 10 février 2022 à 20h51
Mark
Je suis navré de lire autant de violence dans certains propos.
Pareillement, tu as répondu plus vite que moi. La situation est loin d'être idéale et j'irai pas défendre le mensonge. Mais il y a un enfant à venir, une mère enceinte, et une famille qui va devoir se construire.
Personnellement, je pense que ta situation ne va pas tenir Jonquille. La grossesse puis la parentalité (de deux enfants) ça prend énormément de temps et d'énergie. Des personnes prêtes à attendre dans ces conditions là, il ne doit pas y en avoir des tonnes. Donc je crains que ta relation avec ton amant ne survive pas. Je serai toi, je penserai à te protéger. Déjà, arrêter ces fantasmes de paternité sur ton amant, il n'y a pas grand chose de pire ni de plus dangereux que de jouer avec ce genre de choses. Ensuite, il te faudra au moins être transparente envers ton amant. Il peut bien réagir, ou mal réagir, il faut que tu sois prête à te protéger et à protéger cet enfant.
Aki
Dans les pays occidentaux, 8 à 13% des enfants ne sont pas de leur père "officiel".
On parle plutôt de 4% : https://en.wikipedia.org/wiki/Paternity_fraud
Discussion : Grossesse, doutes et dilemme

bidibidibidi
le jeudi 10 février 2022 à 14h35
Polyarthrite
Je ne pourrais pas être père d'un enfant qui n'est pas biologiquement le mien, c'est mon choix c'est tout et chacun mérite la possibilité de pouvoir choisir
Ca, c'est indéniable, le choix, tu l'as : Quitter la mère et l'enfant, congélateur, abandon sur le seuil d'une église, tu trouveras bien une manière de te débarrasser du gamin. Lui, le choix, il ne l'a pas. C'est justement parce que je pense à ce petit bébé que je dis que la paternité biologique est merdique. Parce qu'elle crée une différence entre sa situation et celle que vit ton enfant, et cette différence, elle n'est pas souhaitable.
Ma grand-mère était enfant de la DDASS, toute son enfance on lui a fait comprendre qu'elle n'était pas une enfant "légitime" malgré le fait qu'elle appelle ses parents père et mère. Ca laisse des traces, durables. Et je pense que c'est dégueulasse pour les enfants qui le subissent.
Pour moi aussi la paternité biologique est importante en ce sens où j'aurais pas voulu adopter. Mais il n'empêche que dans les liens familiaux que mon fils crée, j'utilise les termes consacrés (notamment papi) indépendamment du lien biologique. Et je refuse que quelqu'un me sorte une connerie du style : "Mais c'est pas son vrai papi." Parce que c'est son vrai papi. Son grand-père biologique, c'est lui qui n'est pas son vrai papi.
La parenté biologique devrait être secondaire à la parenté effective. Le père, c'est celui qui élève pendant vingt ans, pas celui qui s'est amusé pendant 20 minutes. Et si le choix d'élever un enfant dépend plus des gamètes qui ont participé à sa conception qu'à son bien être, alors je pense que mon message te donne une bonne idée de ce que je pense du père.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Grossesse, doutes et dilemme

bidibidibidi
le jeudi 10 février 2022 à 11h14
La notion de paternité dans notre société est merdique. Cette histoire de paternité biologique me hérisse le poil. Le vrai père, c'est celui qui se lève la nuit, les gènes n'ont que peu d'importance.
Personnellement, j'arrêterai de me focaliser sur l'origine des gamètes. Si cet enfant est élevé par ton compagnon, c'est donc lui le père. Annoncer à l'autre qu'il est le "père" sans pouvoir être le père de cet enfant, c'est cruellement ridicule.
PS : Je suis aussi d'avis de dire la vérité, mais garder tes doutes sur la paternité biologique.
Discussion : Début chaotique : comment gérer ses émotions

bidibidibidi
le vendredi 04 février 2022 à 12h15
Elmarie
2 - Mon couple peut survivre à ça, je n'en doute pas une seule seconde. Ce n'est pas mon couple qui pose probleme.
C'est moi.
Bon, tant mieux, quelque part. Le Titanic ne coule pas, c'est juste toi qui te noie dans ce qui paraît une piscine mais pourra un jour devenir un verre d'eau (et n'arrêtera jamais d'exister, c'est pas parce qu'on est polyamoureux depuis des siècles que toute réaction de "jalousie" disparaît définitivement, on a tous nos insécurités et apprendre à les contrôler ne veut pas dire les éliminer).
Dans ces cas là, j'ai tendance à dire : Parle !
A nous, déjà, parce qu'il semble que ça t'est plus simple. Décortiquons chaque problème, abordons chaque solution, et lentement ça devrait te permettre de mieux gérer ces angoisses. Et ensuite avec ton homme. Je pense même que ça va être un passage obligé, il va falloir que tu lui dises qu'il te fait du mal, que tu en as honte, mais que malheureusement c'est le cas. Pleure, crie, saute-lui dessus, mais préserve ton couple à chaque moment. Et lentement, vous devriez trouver vos solutions à ce problème.
On ne peut pas connaître nos angoisses avant de nous confronter à la peur. Et ce n'est pas un mal que de l'affronter, ça nous permet de grandir en autonomie et indépendance.
Siestacorta
(à suivre, je dois changer de clavier)
Tu parles tellement que tu en détruis des claviers !
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Début chaotique : comment gérer ses émotions

bidibidibidi
le vendredi 04 février 2022 à 11h34
Y a un sentiment d'urgence qui ressort de tes mots, comme si là maintenant tout de suite, il fallait que tu résolves ton mal être sinon il va partir. Alors que plus haut tu indiques avoir eu 15 ans de couple fusionnel pendant lesquels rien ne pouvait vous arriver.
J'ai énormément de mal à comprendre. Soit tu ne nous as pas tout dit (et là, tu te doutes qu'on ne peut pas bien t'aider, déjà que même si on avait toutes les informations l'écrit et le fait qu'on ne te connaît pas rend notre aide plutôt limitée), soit tu paniques et la situation est infiniment moins grave que tu ne le penses.
D'où mes deux questions suivantes :
- Y a-t-il quelque chose que tu nous caches et qui justifie ta panique ?
- Si non, ne penses-tu pas, rationnellement, que ton couple est largement capable de survivre à ça ?
Discussion : Début chaotique : comment gérer ses émotions

bidibidibidi
le vendredi 04 février 2022 à 10h39
Un point qui me fait réagir, c'est que tu ne supportes pas qu'il soit au téléphone avec elle en ta présence. Ce n'est pas un souci, c'est une limite que tu peux clairement exprimer. Accepter que l'autre ait une autre relation ne veut pas dire accepter une absence totale de règles. Il ne faut pas hésiter à mettre un cadre qui te permette de mieux vivre la chose (tant que le cadre n'est pas tellement contraignant qu'il empêche ton mari de vivre sa relation).
Tu parles aussi du fait que tu lui en veux de ne pas t'avoir tout dit. Je te poserai la question : Es-tu prête à tout entendre ? Si oui, alors il vaut mieux lui dire que tu préfère en parler avec lui. Ca peut être un peu contraignant pour lui, surtout si c'est le genre de chose pour lesquelles il est timide, mais ça peut permettre de retrouver votre complicité. Si par contre tu ne peux pas tout entendre, alors... ça devient compliqué.
Discussion : Limites à la méchanceté

bidibidibidi
le mercredi 02 février 2022 à 09h48
alinea7
Désolée pour la paralysie, j'ai tendance à caricaturer pour que le point que je soulève soit reçu, je remarque la violence que ça peut avoir et que ça n'était pas mon but seulement après coup.
Pas de souci, sans rancune.
Je t'en aurais voulu si t'avais pas fait mouche. Disons qu'on a le droit d'être violent quand c'est une juste violence :-)
Discussion : Limites à la méchanceté

bidibidibidi
le mercredi 02 février 2022 à 09h36
Chéris cette colère, elle me paraît juste !
Je te souhaite plein de bonnes choses Nena.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Limites à la méchanceté

bidibidibidi
le mardi 01 février 2022 à 16h24
alinea7
Le quelqu'un qui t'est proche, c'était un homme ou une femme ?
Ça m'interpelle que ce soit un homme cis-genre qui tienne ce discours à une femme. Je note que les individus sont conditionnés dans leurs comportements par l'éducation genrée qu'ils ont reçue, et notamment les femmes sont éduquées à donner y compris ce qui peut leur coûter, pour permettre l'équilibre d'une relation et d'une famille.
Alors, ça change, doucement, parce que les femmes ne sont pas des poires, mais l'équilibre, ça n'est pas un désengagement de tout le monde, c'est un rééquilibrage donc aussi un engagement des hommes, parce qu'être dans une relation ça n'est pas donner uniquement ce qu'on a envie, c'est aussi participer au reste.
Et ton discours, je l'entends un peu comme celui de quelqu'un à qui tout est dû et qui ne comprend pas le sentiment d'injustice de quelqu'un qui se rend compte que pour une raison obscure, réciproquement tout ne lui est pas dû, et qui se dit que pourtant justement elle ne considérait pas que tout lui était dû, mais avait espéré au moins un certain minimum vital comme légitime.
Édit: et en même temps je trouve que ton point de vue là dessus est intéressant justement s'il permet de questionner des comportements d'abnégation toxiques. D'ailleurs, on dit que le don et la générosité sont une chaîne et non pas un ascenseur.
Ton message m'a paralysé. Ca fait deux jours que j'essaye de répondre, mais entre la différence dans le ton entre une réponse pour toi (plutôt analytique) et une réponse pour Nena (plutôt empathique), cumulé avec la question que ton message soulève (suis-je légitime à l'ouvrir ?), j'ai pataugé dans mes mots.
Je viens de découvrir ton édition d'hier, donc je vais me permettre de répondre.
L'avantage de la paralysie, c'est qu'elle m'a donné le temps de la réflexion.
En fait, je crois que le coeur du problème est pour moi illustré par la réaction que j'ai éprouvée à la lecture de cette phrase de Nena :
Nena
Par contre, lorsque je me rends disponible pour quelqu'un qui durant une longue période va mobiliser mon énergie pour m'occuper de ses soucis, j'attends effectivement un retour d'ascenceur si moi-même j'ai un coup de mou.
Cette phrase, elle a fait remonter en moi un sentiment d'injustice, comme si elle illustrait quelque chose de l'ordre de la manipulation. Et je pense avoir compris pourquoi : Cette phrase n'est juste que si on part du principe que le receveur a parfaitement compris la teneur de l'aide du donneur (et le potentiel sacrifice associé). J'utilise le terme sacrifice non pas dans un contexte extrême, mais pour bien faire la différence entre un don qui coûte et un don qui ne coûte pas, entre un don pour lequel on attend un retour d'ascenseur et un pour lequel on y est pas plus attaché que ça.
Et donc, si le receveur n'a pas conscience que le don a coûté, il ne se sentira pas redevable, donc il ne retournera pas l'ascenseur (ou considérera que le donneur lui est redevable s'il le fait, ce qui inversera la situation), le receveur pourra en être vexé et la relation en être affectée. Ou, pire (à mes yeux), le donneur pourra un jour se plaindre au receveur du sacrifice qu'il a du faire, et le receveur tombera des nues, pouvant même éprouver de la colère car il n'a jamais accepté en conscience le sacrifice associé au don.
Alors, attention, je cherche pas à dire que personne n'est égoïste ou autre, à excuser n'importe quel comportement. J'indique juste que la communication claire sur ce qu'on donne est quelque chose d'important.
Je dis ça aussi parce qu'à mes yeux c'est extrêmement difficile d'être clair quant aux dons qu'on fait vis-à-vis des personnes qu'on aime. Il y a cette phrase que j'exècre : Quand on aime, on ne compte pas. Or c'est faux et malsain. Quand on aime on compte, juste on ne fait pas les comptes. C'est quand l'amour redescend, quand un nuage assombrit notre ciel bleu qu'on ressort tous ces petits sacrifices qu'on a fait de manière invisible à l'époque où c'était une évidence. Sauf que ces sacrifices, on les a fait sans le signaler à l'autre, sans lui demander son accord, et derrière on lui en veut alors qu'en fait c'est plutôt à nous qu'on devrait en vouloir. Parce qu'on a pas le droit de décider unilatéralement que l'autre doit nous renvoyer l'ascenseur.
A cette difficulté qu'on a à indiquer quand on fait un don qui nous coûte, il y a aussi les différences de visions du monde qui peuvent flouter complètement la perception d'un don.
Pour prendre un exemple personnel (une illustration), on a eu de grosses disputes dernièrement avec ma compagne autour de la question de l'achat immobilier. Pour elle, acheter c'était répondre à des angoisses associées au futur, au potentiel manque pendant la vieillesse. Pour moi, acheter ça réveillait aussi des angoisses, mais inverses, des angoisses de faillite associées à la hauteur de l'endettement. Disputes, pleurs, etc... J'ai cédé, pas nécessairement pour de bonnes raisons, principalement parce que je sais que je peux gérer mes angoisses par l'analyse, par la raison.
Dernièrement, au cours d'une conversation dont je ne me souviens plus exactement de la teneur, elle me demande ce que j'ai déjà fait pour elle (je ne me souviens plus précisément de la question mais c'était de cet ordre là). Je lui ai rappelé que j'ai accepté d'acheter. Elle s'est sentie conne.
Mais en même temps, comment puis-je lui demander de comprendre mes angoisses ? Surtout quand elles sont totalement opposées aux siennes ? Ce n'est pas possible, en vrai, elle n'aura jamais une idée précise du sacrifice que j'ai fait, et il est fort probable que dans quelques mois elle ait encore oublié que je l'ai fait, ou le minimise. Quel retour d'ascenseur puis-je espérer ?
Je n'en espère aucun, parce que je pense que la réciprocité est problématique. La réciprocité est problématique parce qu'on connaît tous les petits sacrifices qu'on a fait alors que la majorité de ceux qu'a fait l'autre passent sous notre radar. La réciprocité est problématique parce qu'on va juger de l'intensité des sacrifices de l'autre par rapport à notre vision du monde, alors qu'il faudrait utiliser la sienne. Il est impossible d'avoir une idée précise des dons et sacrifices que l'autre a fait.
Voilà, c'est mon petit pamphlet contre la réciprocité. Je suis pas sûr que ça t'aide beaucoup, Nena.
En fait, je pense que tu as fait la bonne chose en te positionnant fortement face à ton polycule. Je pense que c'est ça la vraie bonne chose à faire, ne pas attendre un hypothétique retour d'ascenseur, mais savoir se positionner proprement, savoir se protéger, ne pas donner à en haïr l'autre. Ca rejoint certainement l'analyse d'Alinea quand elle dit que les femmes sont "éduquées à donner y compris ce qui peut leur coûter". Il n'y a pas de mal, de honte, à savoir ne pas donner quand on estime que ce n'est pas juste. C'est du moins mon point de vue.
@Alinea : Je suis indéniablement un homme cis. Si tu trouves que j'abuse avec ma réponse, n'hésite pas.
Discussion : Limites à la méchanceté

bidibidibidi
le jeudi 27 janvier 2022 à 17h36
Nena
@bidibidibidi oui mais quand tu donnes et lorsque toi tu as besoin les autres ne sont pas là ? Pour moi la société devrait fonctionner sur ce principe de réciprocité justement. Tu vas mal, je suis là pour toi. Je vais mal, tu es là pour moi. Vous ne pensez pas que ce serait mieux pour notre monde ?
Je n'aime pas le terme réciprocité.
Déjà, il présuppose un "échange". Comme tu dis : "oui mais quand tu donnes et lorsque toi tu as besoin les autres ne sont pas là ?". Quel rapport avec le fait que tu donnes ? La phrase pourrait simplement se dire "oui mais lorsque tu as besoin les autres ne sont pas là ?". Elle n'impliquerai pas de réciprocité et serait tout aussi vraie. Si tu attends une réciprocité, alors ce n'est pas un don, c'est un échange.
Ensuite, il pose la question de la différence de nos besoins. Par exemple, tu dis : "Tu vas mal, je suis là pour toi. Je vais mal, tu es là pour moi." Et si quelqu'un ne va jamais mal, ou très rarement ? Si les besoins de quelqu'un sont suffisamment différents des tiens pour ne pas être comparables aussi simplement ?
Alors, je ne te connais pas et ne me permettrais pas de te juger. Je réagis par rapport à la réciprocité parce que je l'ai déjà vue être utilisée très négativement. Quelqu'un (qui m'est proche) qui donnait sans qu'on lui demande rien et ensuite était indigné de l'absence de réciprocité.
Cette expérience me fait peut être réagir plus négativement à ton propos que je ne le devrais (on a tous nos expériences qui teintent notre perception des choses).
Mais j'aurais quand même tendance à te demander pourquoi la réciprocité t'est importante ? Ne pourrais-tu accepter l'aide de quelqu'un qui ne te demande absolument rien en échange ? Est-ce-que tu aiderais quelqu'un qui ne te rendra jamais la pareille (comme un enfant qui n'a pas à aider un adulte ou une personne plus faible, vieille ou handicapée par exemple) ? Comment te sentirais-tu si tu ne donnais pas dans une relation ?
Je pose ces questions pour mettre de l'eau dans ton moulin. Tu n'es pas obligée de répondre si ça t'ennuie, je comprendrais.
Discussion : Limites à la méchanceté

bidibidibidi
le mardi 25 janvier 2022 à 09h37
Jack Haddy
Je propose de clore cette parenthèse et de reprendre le sujet de Nena:
"Que pensez-vous de la réciprocité de l'aide dans les relations ?"
Je pense que le concept de réciprocité n'est, au final, pas vraiment humain.
Donner n'est pas un jeu à somme nulle. Si une de mes relations va mal, prendre du temps pour l'aider ne va pas me coûter grand chose, surtout du temps. Et ça peut (et même sera certainement) du temps agréable avec quelqu'un que j'aime.
Je pense même que c'est une chance d'avoir des occasions de donner. Ca veut dire qu'il y a des gens qui comptent beaucoup pour nous.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Limites à la méchanceté

bidibidibidi
le lundi 24 janvier 2022 à 14h55
Personnellement, je supporte très mal la méchanceté des personnes qui me sont proches.
A l'extérieur de mon univers proche, ça va dépendre. Dans certains cercles, comme le cercle professionnel, il est difficile de se séparer de quelqu'un parce qu'il est méchant. Dans ces cas là, j'endure plus, mais je peux avoir tendance à traiter moins bien quelqu'un de méchant.
Je ne supporterai pas de méchanceté dans mes relations intimes, mais j'en ai supporté plus par le passé. Je sais aussi que c'est une limite personnelle, il y a des gens qui le vivent bien mieux que moi.
Jack Haddy
Quand ça se passe plutôt bien, on se montrera solidaire l'un de l'autre, et on pourra compter dessus en retour, puisque liés exclusivement. Et qu'un fort soutient mutuel sera nécessaire.; si l'autre tombe, je tombe.
Ca, c'est le contrat officiel, mais je relativiserai beaucoup. Notamment parce qu'il y a, comme d'habitude dans les relations monos (hétérosexuelles), une codification des types d'aide que l'on peut attendre de l'autre et il ne faut pas espérer une aide en dehors des cases.
Par exemple, l'homme bénéficiera beaucoup plus facilement et quasi automatiquement de support psychologique alors que la femme n'aura souvent qu'un soutien psychologique limité voire inexistant. Si la femme demande à son mec d'arrêter sa carrière professionnelle pour s'occuper des enfants, la réponse ne sera pas la même que si l'homme demande la même chose. A l'inverse, la femme bénéficiera plus facilement de soutien financier. Etc...
Discussion : Aaaahhh ... l'amour ...

bidibidibidi
le lundi 17 janvier 2022 à 12h18
Personnellement, ce qui me fait réagir, c'est qu'ils peuvent se voir 2 jours par semaine. Que ce soit dans le cadre d'une relation adultère ou même dans le cadre d'une relation naissante en dehors de tout contexte adultère, 2 jours par semaine, c'est assez commun. C'est une durée qui permet de bien développer une relation. Et donc, même si tu mets des règles, je les trouve assez larges pour donner de la place à cette seconde relation.
Monter au-delà de 2 jours par semaine, c'est au final empiéter totalement sur votre couple. Ayant moi-même un fils, je sais que le temps passé à la maison est investi énormément dans l'éducation de celui-ci, donc au final combien de temps sur les fameux 5 jours restants est vraiment investi dans votre couple ? Je ne suis pas sûr que ce soit bien plus de 2 jours par semaine.
Dans tous les cas, il ne peut pas y avoir de polyamour sans un accord de toutes les parties. Ton histoire est étrange en cela que c'est l'amant qui refuse le polyamour. Mais sans son acceptation, il y aura toujours cette rivalité entre vous. Après, d'un point de vue cynique, je t'encouragerai à attendre un peu. La baisse de l'intensité de la NRE devrait au final pousser l'amant soit à accepter le polyamour soit à sortir de l'équation.
Discussion : Besoin de scénarios positifs

bidibidibidi
le mardi 11 janvier 2022 à 11h27
Galateia
@bidibidibidi,
Mais du coup, qu'est-ce qu'une relation terminée ?
Pour être plus précis, je devrais utiliser le terme de "phase de relation" plutôt que de relation, vu qu'effectivement seule la mort peut amener une fin définitive à une relation.