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Discussion : Mon copain m'annonce qu'il a une autre femme dans sa vie et veut vivre en polyamour

Siestacorta
le dimanche 20 juillet 2014 à 15h55
Bonjour !
Quelques réflexions, utiles je sais pas, bienveillantes sûrement.
- c'est normal que tu te sentes mal en ce moment. Pas parce que sortir de la monogamie c'est mal, mais parce que c'est un gros changement de ta vie, de toute façon, et qu'il y a eu une période de mensonge, même s'il a fini par engager le dialogue avec toi. Ton partenaire, tel que tu le présentes, semble faire les choses "au moins pire" (l'idéal c'est de parler poly avant de passer à la non-exclusivité, mais c'est pas un concept assez répandu et reconnu pour voir ça souvent), mais la confiance est abîmée, et il y a de l'incertitude dans l'avenir, c'est contraire à tes attentes de départ...
Ce que je tiens à dire, c'est que même si moi ou d'autres ici pouvons te parler du cadre poly, te faire de l'écho, ça ne minore en aucun cas que c'est douloureux. Je crois que ton compagnon le comprend, mais c'est important que vous sachiez aussi que cette peine n'est pas forcément seulement "contre" l'amante, contre ton mari : ta vie a des chances de changer, et tu flippes. Oui, du jour au lendemain c'est dur... et apparemment c'est pris en compte. Ca ne signifie pas que ça doit s'arrêter ou que si ça continue ça cassera tout pour toi, mais que tu es encore en train d'accuser le choc. Parler avec ton compagnon, parles nous ici, peut-être ailleurs, ça peut t'aider sur ce temps-là.
Félicitations, parce que c'est le chemin que tu empreintes toi-même, alors que dans beaucoup d'histoires, le choc est suivi de réactions parfois aussi destructrices.
- tes craintes et ton rejet s'incarnent dans l'idée que tu te fais de l'amante et de sa relation avec ton mari. Elle est l'élément déclencheur, donc tu imagines qu'elle a une influence sur les évènements beaucoup plus forte que toi.
Comme je te dis, l'intensité de ce que tu ressens n'est pas liée à qui est cette personne, ni comment elle a rencontre ton mari : ce serait n'importe qui, une fille moche, bête avec les oreilles de Jumbo, tu n'aurais pas moins peur. Elle aurait le même rôle à jouer dans la suite qu'une richissime héritière, Docteur en Neuropsychiatrie et Es Lettres, modèle de lingerie et ceinture noire de Kâmasûtra, : naze ou extra, ton compagnon éprouve un sentiment pour elle.
La question, c'est comment lui veut vivre, comment lui voudrais que le polyamour se passe (il ya mille façon de le faire, comme il y a mille façon d'être en couple mono) quelle place il te donne, quelle place il voudrait lui donner, quelle place elle voudrait, quelle place tu veux... Et celles que vous ne voulez pas.
Ce serait bien que ton compagnon te dise si lui sait ce qu'elle veut, et ce qu'il en pense.
Un des trucs qui peut-être pas de suite, mais par la suite, devrait avoir lieu, c'est que tu la rencontres.
Que vous parliez.
D'abord, ça te ferait sortir du fantasme. Tu réfléchiras à la situation avec quelqu'un de réel dans la tête, pas des ombres agrandies par l'éclairage de tes craintes.
Ensuite, ça les oblige eux à être aussi dans le concret de cette idée de polyamour : est-ce qu'ils veulent ça, quelque chose où on doit dire à chacun ses attentes.
Ca ne t'engage pas à accepter un mode de vie polyamoureux par la suite, ce serait à préciser en proposant une telle rencontre. Ca vous pousse à tenir compte des uns des autres par la suite, que ce soit dans un essai de polyamour ou que ce soit dans des choix d'exclusivité à gérer.
Un point : si vosu décidez d'avancer ensemble sur ces questions, quelles que soient les réponses, je te recommande de ne plus lires ses mails. Je semble un peu indiscret de te dire ça sans te connaître, mais à la lecture je te crois capable de comprendre pourquoi je me le permet.
Ca n'apporte rien que tu ne puisses savoir autrement, et ça risque de te donner un mauvais rôle : pour que lui puisse continuer à construire avec toi, il faut qu'il se sente respecté dans son effort actuel, malgré la blessure initiale qu'il ta infligée. Pas excusé, mais écouté. Si tu lui donnes de la confiance, ce geste confiant t'aidera toi-même à faire du solide et de "l'aimant" avec lui, quelle que soient vos décision,
Rétablis la confiance par le dialogue avec lui puis avec elle aussi peut-être : regarder dans les mails et pourrir ça dans ta tête sans lui dire a trop de chances de créer un conflit.
J'ajoute une note optimiste : vous semblez très mûrs, toi et ton amoureux. Vous agissez vraiment pas mal, étant données les circonstances. Et vous vous aimez. Je pense que lui ne te détestera jamais, même si tu lui montres que tu souffres, même si ça passe par des mauvais moments, et que tu ne le comprends pas. Il fera tout pour trouver quelque chose avec toi, dans la mesure de ses moyens. Je le connais pas, mais je pense pas me tromper.
Et telles que se sont déroulées les choses, le cadre pour que ça soit difficile mais pas apocalyptique est là, puis, peut-être que ça peut devenir encore meilleur (vous allez encore mieux vous connaître avec les dialogues qui vous attendent).
Encore une fois, félicitations pour ton désir de compréhension, pour le respect mutuel que vous montrez actuellement (lui respecte tes demandes de temporisation/ toi tu doutes pas de ses sentiments), pour la façon dont tu arrives à poser de bonnes questions constructives malgré l'angoisse.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Ah non mais pour moi c'est pas possible !

Siestacorta
le dimanche 20 juillet 2014 à 01h09
Comme la plupart des gens ici, cette réponse m'agacera.
Mais si j'ai le recul suffisant sur le moment, il y a une question de contexte, en fait - d'intention dans la portée de ce dialogue.
Ca dépend si on dit "j'ai plusieurs relations, je vis / j'ai vécu comme ça avec telle et telle (et. telle.. etc :-) )" , ce qui est un simple état de fait, et qui effectivement n'appelle pas le commentaire "je pourrais pas".
Quand quelqu'un me parle de son mariage, "je suis avec quelqu'un depuis 10 ans et jamais je ne songerais à voir quelqu'un d'autre", mon premier réflexe n'est pas de répondre "ah non pour moi c'est pas possible". Je pourrais répondre ainsi, intentionnellement, sachant que j'enclenche un débat, ou au moins une confrontation de croyances. Mais généralement, j'écoute surtout ce que la personne veut me raconter.
Si je dis "je ne crois pas à l'exclusivité", là, oui, on peut me répondre "je ne pourrais pas être non-exclusif" sans que je me sente personnellement jugé, parce qu'explicitement j'ai abordé des systèmes de valeurs, et je sais que l'autre ne peut qu'exercer un jugement : pas sur moi, sur des idées et principes auxquels j'adhère, et je fais la différence entre les deux.
Je suis libertaire individualiste, si je devais croire que tout ceux qui rejettent ce genre de valeur me rejettent moi personnellement, ça ferait quand même beaucoup plus de monde à fuir que dans mes fantasmes misanthropes les plus poussés. Donc, bon, le jugement, vaut mieux que je m'y attende quand je sais qu'on expose des valeurs.
Dans l'article sus-linké de l'Elfe, elle compare l'échange à
"- je suis lesbienne
- moi je pourrais pas".
Je dirais que c'est différent de dire "je suis homosexuel" et "je trouve que les femmes n'ont pas d'intérêt sexuel ni amoureux".
Là j'utilise des mots choisis pour simplifier, en conversation ce sera moins diplomate. Je crois que selon le cadre de l'échange, ce qu'on vient soi-même faire dans cette conversation, l'interprétation normative est plus ou moins réelle. Parfois, ben c'est du débat et c'est ce qui est cherché, par l'autre ou par nous. Et c'est pas grave de pas être d'accord, et pourtant ça peut être important.
On peut chercher à se connaître et à s'apprécier mutuellement par le désaccord, on peut être jugé et ne pas se sentir péniblement jugé parce que ce jugement n'est qu'un bout d'un ensemble de jugements sans doute plus bienveillants, ou qui demandent à le devenir.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Cherche piste de réflexion

Siestacorta
le vendredi 18 juillet 2014 à 16h12
Je vais écrire l'histoire à la troisième personne, >>>Pouce, pour expliquer aux gens pourquoi je pense qu'il y aura une période où, à mon avis, tu devras amener ton mari à être honnête et respectueux dans votre rapport actuel, ce qu'il ne me semble pas être.
Je t'interpellerai de nouveau une fois que j'aurai expliqué ma "version" du récit.
Dans l'histoire, le monsieur a été très souvent adultère, de plusieurs manières avec plusieurs partenaires.
Pouce le voit comme du polyamour, dans le sens où les relations amicales qu'il lui a montré ne correspondent pas, à ses yeux, au libertinage qu'il a fini par décrire.
Au départ il disait "je rencontre juste des gens" ensuite devant les preuve il dit "bon c'est c'est du libertinage".
Et, dans les deux cas, il ment. Maintenant qu'il est établi qu'il découche, il ne souhaite pas évoquer du tout le sujet.
Il se passe deux choses :
- d'un côté, Pouce ne lui dit pas tout ce qu'elle a compris, appris
- lui estime encore aujourd'hui normal de ne pas en parler du tout, parce que dans la version maintenant "officielle", c'est juste du sexe.
Bref : ils ne parlent pas du tout de l'éléphant dans le salon...
Sans doute pour éviter, chacun par leur propre non-dit, une rupture qu'ils ne souhaitent pas.
- Pouce aurait peut-être préféré rester dans l'ignorance, si son mari avait été plus discret. Là, est-ce que je suis capable de tolérer la non-exclusivité, après un mariage fondé sur une promesse qui a été rompue si souvent, c'est une question difficile. Il s'agit de refaire tout un chantier relationnel qu'elle pensait avoir déjà achevé, avec quelqu'un avec qui la confiance a été abîmée.
- le mari a menti sans doute par confort, et aussi, sans doute, pour ne pas détruire son couple - il ne semble pas en avoir l'intention. Par contre, le seul moment où il semble souffrir, c'est pas d'être dans le mensonge ni face au désarroi de Pouce : c'est de se sentir espionné. Ca, la répétition des comportements, le fait qu'il ne propose aucun changement, et reprocher que Pouce cherche à savoir, c'est vraiment pas respectueux. Pas malveillant, peut-être logique dans la situation, mais néanmoins égoïste.
>>>Pouce, tu te retrouves avec un triple problème, pas un seul :
- savoir ce qui se passe dans la vie de ton mari, ce qu'il vit, comment il vit. Pas nécessairement dans le détails, mais un coup c'est des amies proches, un coup des contacts msn, un coup c'est juste du libertinage... c'est trop contradictoire, tu ne sais pas à quoi s'en tenir. Et même s'il ne manifeste aucun désir de rupture, cette incertitude est destructrice, il te manque un gros morceau du puzzle pour comprendre ce que ressent et cherche ton mari... qui il est avec ça en plus dans sa vie.
- est-ce que tu l'aimeras assez ce mari "nouveau", pour continuer
- comment on fait pour vivre ça?
Reprenons ma "version des faits".
Depuis que Pouce est dans ce questionnement, son mari... continue à peu près comme avant - maintenant qu'on sait que je découche, pas la peine d'en faire un fromage, on continue.
Ca n'était pas respectueux avant, et il n'a pas fait encore aujourd'hui l'effort de l'honnêteté, il a été contraint à avouer et maintenant que c'est fait et qu'il constate que Pouce a pas fait ses valises, il ne travaille pas plus à la suite.
Donc, oui, il a été irrespectueux (avec la publicité de relations dont il occultait le fond) et il l'est encore. Et je pense que tant que ce passif n'a pas été bien mis à plat, tant que cet homme n'a pas conscience du déséquilibre, Pouce chercherait seule la nouvelle direction à prendre. Même si elle devenait aussi informée du poly que les habitués du forum et des cafés poly, elle construirait pas un couple, mais seulement son regard sur le couple et son mari... et même si ce serait beaucoup, ça ne serait pas fait ensemble, et ça ne répondrait pas à l'attente d'engagement qu'elle peut avoir de ce partenaire d'une histoire déjà longue.
Du coup, >>>Pouce, je pense que pour résoudre le triple problème que je décris plus haut, il serait bon de distinguer ce que tu peux faire seule et ce que tu ne peut faire qu'avec la participation active de ton mari.
A mon sens, pour se préparer au changement, il faut urgemment que tu répondes, pour toi "est-ce que je suis encore capable d'aimer quelqu'un de si différent de ce que j'imaginais". Vaniel te posait la question plus haut, à sa manière, est c'est essentiel de te positionnre. Envisage tout ce qui te parait crédible de la part de ton mari, et comment tu réagirais s'il était clair là dessus
- c'est un poly qui s'ignore, s'il savait qu'on peut vivre comme ça il essaierait
- c'est un séducteur, il a besoin de changements et de défis
- il a de gros besoins sexuels
- il a besoin de la liberté qu'il obtient par le "jardin secret" (qui dans son cas est un énorme parc).
- autres que j'ai pas les éléments pour imaginer.
Dans chacun de ces cas, est-ce que tu pourrais aimer que ton homme soit comme ça ? Et mettant la partie "mensonge" de côté pour l'instant, est-ce que si il donnait franchement de telles attentes, tu te sens capable, même pas de continuer à vivre dans un même foyer (ça ça fait partie des choses pratiques qui peuvent varier pour trouver un nouveau mode de vie), juste de l'aimer encore ?
Si tu te dis "oui, quitte à passer une période éprouvante de remise à plat , je pourrai encore l'aimer", alors tu peux comparer ça avec la force avec laquelle tu peux lui en vouloir pour sa façon d'avoir menti et d'avoir refusé de parler plus jusqu'aujourd'hui.
Si là tu te sens toujours plus aimante que blessée, ou au moins tu crois que tu pourrais être consolée et qu'il pourrait toujours te rendre heureuse, alors ça vaut le coup de se mettre au travail pour créer votre cadre non-exclusif, avec ses attentes à lui, la reconnaissance des tiennes, et, peut-être, une fois que tu auras l'esprit un peu moins monopolisé par ce processus, tes propres libertés affectives...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Cherche piste de réflexion

Siestacorta
le vendredi 18 juillet 2014 à 06h41
MagentadeMars
Je croyais que tout le combat de polyamourie était justement de sortir de cet impasse en reconnaissant que l'on puisse être honnête sans se faire immédiatement abandonné et traité d'ordure.
Ce n'est qu'une partie du "combat", l'honnêteté. L'autre partie, c'est d'assumer ce que ça suppose de dialogue, de travail, de choix.
Caricaturalement, il s'agit pas de faire tout ce qui nous chante sans rien écouter des demandes de l'autre, en disant "ben je t'ai dit où j'en suis, je suis honnête, tu suis ou pas, mais j'ai pas d'autre effort à fournir".
On ne balance pas toutes les contraintes à la baille, on en choisit juste certaines, différentes des traditionnelles, mais pas moins exigeante.
Enfin... je parle dans le cadre de relations construites, suivies, c'est évident qu'il y a des variétés de relations poly où les contraintes sont moins présentes : on respecte aussi les gens dans les relations plus légères. Mais bon, là, on parle d'un couple très installé, et faire la transformation vers une nouvelle manière de relation se fait pas en un coup de "hop, on s'est tout dit, on continue !".
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Cherche piste de réflexion

Siestacorta
le jeudi 17 juillet 2014 à 15h18
Oui, cela dit, je crois que PCF a raison de le mentionner.
Ce n'est pas parce que le conjoint de Pouce parle ouvertement qu'il est respectueux : il semble agir sans du tout se soucier de ce qu'elle peut bien penser. Il semble avoir plutôt pris une occasion d'institutionnaliser ses écarts plutôt que celle d'avancer dans la relation.
A sa décharge, Pouce semble être très soumise, avoir du mal à affirmer ses demandes... Mais il n'empêche, l'attitude de cet homme est assez égoïste, et qu'il y a beaucoup de situations derrière ce récit qui doivent être humiliantes.
Et je crois que même si on cherche plus dans le sens d'un dialogue à reconstruire au départ, il faut savoir poser ça pour passer à un rapport plus équilibré, où il n'y a pas que lui qui s'épanouisse...
Discussion : Je t'aime... je te quitte...

Siestacorta
le mercredi 16 juillet 2014 à 13h39
Coucou.
Bienvenue.
Tu écris d'un téléphone, là, non ? Si c'est le cas et que tu as des questions à poser, je te conseille de passer au clavier quand tu voudras discuter "longuement" !
Sinon, si tu veux poser des questions ou raconter ta situation, tu crées un nouveau sujet pour ça. A la suite de réponses à propos d'un autre sujet, tu risques de pas être vu/ compris.
A tantôt !
Discussion : Séjour et Week-end Polyrencontres à la grange (3 semaines). Temps fort : WE du 2-3 et du 9-10 Aout

Siestacorta
le lundi 14 juillet 2014 à 01h16
LuLutine
Ca vaut ce que ça vaut, mais j'ai une tente et je ne l'utiliserai pas, ayant réservé une place en caravane. Je peux donc prêter ma tente (si quelqu'un se signale avant le 5 août).
Je pensais à un bunker plus littéral. :-)
Discussion : Séjour et Week-end Polyrencontres à la grange (3 semaines). Temps fort : WE du 2-3 et du 9-10 Aout

Siestacorta
le dimanche 13 juillet 2014 à 20h48
Papey
Bonjour à tous,
J'aimerais organiser un jdr sur papier, sur base très lointaine Donjon et Dragon pour les mécanismes de jeu (très simplifié quand même pour les débutant.e.s). Ça vous botte ?
Ciao.
Ah, ça, c'est un argument.
Il me manque plus que le bunker privatif avec rations de survies pour pas avoir à sortir pendant trois jours, et je me dirais "tiens, voilà un endroit charmant où je pourrai peut-être me sentir à l'aise".
Discussion : Coming-out

Siestacorta
le samedi 12 juillet 2014 à 09h57
+1 sur la proposition de Vaniel : ne pas l'amener comme un sujet extraordinaire, comme si c'était une décision à Conséquences Immenses et Immédiates (je vais déménager au Chili, je vais a couvent, je vais me faire cryogéniser). Donc effectivement, tenter plus de soi-même voir ça comme des nouvelles qu'on donne plutôt que comme un évènement.
Il ne s'agit pas de faire l'évènement, de dire un truc polémique, mais de parler de toi à des gens qui te veulent heureux.
Si on te fait le coup de "ça te passera", effectivement, tu dis plutôt "pas forcément" que "jamais". C'est vrai que tu es plutôt jeune, et qu'au fond, tu peux pas voir l'avenir. Mais tu as compris qu'on pouvait aimer plus d'un et que quelqu'un qui t'aime pouvait aussi aimer quelqu'un d'autre, et même si, comme beaucoup de poly, tu repassais par des phases de mono en pratique ou même des phases de célibat, tu auras une approche différente...
La bonne nouvelle pour tes parents, c'est qu'ils ont élevé quelqu'un d'indépendant et d'autonome, qui a moins de chance de se laisser bouffer une fois sorti du foyer familial.
Discussion : Besoin de conseils / SVP

Siestacorta
le vendredi 11 juillet 2014 à 17h25
lifeguard
Je manque de confiance en moi et "être trompé " constitue une vrai phobie chez moi '(j'en rêve etc...) est-ce que je dois me confronter à mes démons ?
Je ne sais rien de ces démons, mais d'une manière générale, je dirais oui, même dans un autre cadre que ta situation présente. Pour faire du bien à la relation et à l'autre, il faut bien s'être occupé de soi ! Parce qu'à chaque incident, tu te retrouves avec des plaies sensibles et tu réagis avec, au lieu de réagir à la situation... et parfois on s'en rend même pas compte. On peut même se retrouver à se surprotéger contre certaines choses, et du coup créer dans notre façon de vivre les évènements qui vont nous aggresser ensuite.
Pour la peur d'être trompé, surtout si c'est présent en rêve, ça donne une bonne matière de travail sur soi.
lifeguard
Je suis idéaliste, romantique dans mon idéal mais je conçois ses envies. Ce qui l'intéresse pour le moment c'est de connaître de la folie, de la nouveauté et ce qu'elle veut savoir c'est : est-ce que j'ai assez profité ?
C'est une bonne question, quand même, non ? Surtout si toi tu lui as déjà parlé d'engagement assez fort, de construire une famille, elle essaie de voir si elle peut oui ou pas répondre à tes attentes.
C'est stressant, parce que derrière il y a "peut-on continuer ensemble ou pas" (enfin, du point de vue monogame... Bien que je ne sois pas prosélyte, je profite juste de l'occasion pour rappeler que l'exclusivité est peut-être pas la seule manière de se sentir en sécurité affectivement).
Mais c'est aussi un moment où vous pouvez avancer et approfondir votre relation. En parlant beaucoup de comment vous vous sentez, en ne vous jugeant pas...
Et je crois qu'au delà de cette question de "profiter", il faut que vous dialoguiez beaucoup. Toi en essayant de lui dire ce que tu crains dans cet essai, et elle en essayant de bien exprimer ses sentiments pour toi et ses autres attentes. Vraiment, il s'agit pas seulement de dire "oui ou non on va faire comme ça", mais de vous parler de ce que vous ressentez.
J'insiste un peu sur l'escalator relationnel que j'évoquais.
Tout le monde se fait une idée de ce qu'est une histoire d'amour qui avance. On se rencontre, on sort un peu ensemble, on va souvent l'un chez l'autre, on passe la majeure partie du temps ensemble, on habite ensemble, on se marie, on prend des crédits, on fait des enfants... Chaque fois, ce qui "prouve" que ça va bien, c'est qu'on passe à l'étape suivante, et essayer de rester à une étape ou de revenir un peu en arrière est vécu comme un échec. Comme tenter de rebrousser chemin ou de rester sur place quand on est sur un escalator... Alors que nos choix de vie sont sensés être moins déterminés que ça !
On peut s'engager et avoir confiance en l'autre sans repérer à ces étapes, on peut être bien dans la relation et pas craindre que ça aille pas dans la direction prévue.
Or, quand tu parles de construire une famille, ça signifie que pour toi ce type d'engagement sera important. C'est pas grave en soi, mais si tu prends pas de recul sur ce mécanisme, tu vas "forcer" pour aller dans ce sens, et t'inquiéter quand tu n'y es pas... Alors que peut-être qu'être bien avec ta partenaire, ça dépend pas de ça.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Besoin de conseils / SVP

Siestacorta
le jeudi 10 juillet 2014 à 14h27
Salut ! C'est vrai que, comme le suggère la rubrique "monogamie" que tu as choisi pour poster, cette situation est à la frontière du polyamour.
Pour l'instant, il s'agit pas vraiment de ça.
A priori, ce qui est effrayant pour toi, c'est que cette expérience est présentée comme un questionnement de votre relation. Et, par ailleurs, sur le domaine de la sexualité, c'est rarement sécurisant : la question, à la fois stupide et inévitable dans cette situation, c'est "mais qu'est-ce que je fais mal au lit pour qu'elle aille ailleurs? ".
Que sais-tu de cette remise en cause, affective et ou sexuelle, en dehors de son projet de "découcher" ? Qu'est-ce qui, dans sa propre histoire et/ou dans votre relation, peut la faire douter ?
Je pense que c'est important que tu puisse connaître ce qui se passe dans ses sentiments envers toi, dans ses sentiments en général.
Si ce projet a été décrit sans passer par cette explication, c'est un peu brutal, on te met devant le fait accompli.
D'un autre côté, c'est plutôt sain de sa part, à mon avis, de se confronter à l'expérience plutôt que de se poser des questions dans le vide et de mal vivre sans oser faire d'essais. Elle se donne des chances de mieux se connaître, et d'être sûre de ce qu'elle fait avec toi. Je pense que dans ce que tu éprouves pour elle, tu apprécies son pragmatisme, son honnêteté ? Pour contrebalancer la jalousie et approfondir le dialogue nécessaire, c'est cette confiance en ses qualités vous pouvez valoriser.
Tu te sens trompé... pas parce qu'elle ment ni parce qu'elle agit, mais :
- comme je te disais, sans doute parce que tu ne connais pas les ressorts de cette décision. Elle peut effectivement t'éclairer un peu plus dessus... Mais, par ailleurs, en 9 mois, il me parait aussi plausible que vous ayez pu passer à côté de certaines choses, que tu n'aies pas distingué l'importance de certains aspects de son caractère ou de son passé. Il y a des couples qui atterrissent sur des choses pourtant essentielles après plusieurs années d'union et un mariage. Dans un sens, ce qui t'arrive est une mauvaise surprise, mais tu peux au moins comprendre que c'est pas contre toi, les gens ne sont pas d'un seul coup transparents ! (voir jamais, mais c'est autre chose), et là, dans une situation critique, tu as l'occasion de mieux la connaître. En 9 mois, tu as des craintes de "couple installé". C'est compréhensible que la question de l'engagement se pose, ça arrive à beaucoup de couples à ce moment-là, et ça n'est pas parce que l'un ne serait pas à la hauteur, l'autre fautif de quelque chose... Tu es peut-être un peu trop partie-prenante d'un escalator relationnel (la relation amoureuse ne peut qu'aller vers des étapes de plus d'engagement, sinon on a l'impression d'échouer).
- parce que ce qu'elle projette ne correspond pas à la perspective que tu as quand tu aimes quelqu'un. Tu es peut-être supris/trahi par rapport à tes propres attentes. Peut-être as-tu un fond très romantique... Peut-être aussi que tu te donnes mentalement le rôle d'un protecteur (le "lifeguard", "moi j'ai pas envie de vivre autre chose", votre différence d'âge, et la maturité dont tu fais preuve en posant des questions écrites et articulées - sans rire, beaucoup de gens en sont incapables), et que tu es étonné que votre histoire puisse se construire avec des initiatives où c'est elle qui se sent prête aux épreuves. Imagine quand même que si tu as la force de lui donner cette liberté sans céder à ta propre angoisse, tu seras effectivement un pilier solide pour elle, qui fera qu'elle vivra ses expériences parce qu'elle peut compter sur toi.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Bi, poly, même combat ?

Siestacorta
le mardi 08 juillet 2014 à 13h27
Dacc, d'acc.
L'excès d'interprétation était volontairement excessif :-) , c'était pour tenter de capter le ressort derrière le penchant.
Discussion : Bi, poly, même combat ?

Siestacorta
le mardi 08 juillet 2014 à 11h05
sielane
Sans toutes ces discussion avec d'autres et moi même je ne suis pas certain que (...) j'aurai pu regarder une femme de plus de 40 kg tre pas avancer le débat mais ça me fait du bien de l'écrire.
Le prend pas mal, mais ayant souvent une tendance plutôt inverse, j'avoue être réactif au sujet.
Ce que tu dis là, c'est qu'au départ tu fais une fixette sur le genre nymphette de manga ?
Discussion : Compte-rendu du café poly du 1er juillet 2014 à La Cantada

Siestacorta
le lundi 07 juillet 2014 à 13h14
yay, merci !
Une question : la première personne, c'est toujours toi ou c'est parfois la retranscription directe de la prise de parole dans le café ?
Discussion : Je t'aime... je te quitte...

Siestacorta
le lundi 07 juillet 2014 à 12h49
Oui, c'est plutôt une réflexion mono au départ, ça se justifie plus dans ce cadre. Mais je crois que certaines stratégies de sécurité affective peuvent se transmettre, même si elles ne s'appliquent plus aux mêmes étapes.
Et j'ai volontairement subverti l'utilisation du congélo vers une autre façon de conserver nos propres sentiments, même polys.
LuLutine
Pour moi un(e) poly est quelqu'un qui sait aussi vivre la solitude, pas quelqu'un qui garde des gens "au congélo" pour éviter cette éventuelle solitude...
Idéalement... Mais être poly ne fait pas de moi un individu qui réagit bien, juste quelqu'un qui va tenter de bien faire dans un cadre où les choix sont plus récurrents. Donc avoir plusieurs amours en moi, plus ou moins chaud, ben... ça ne dit pas que les personnes concernées vont se sentir respectées et bien au chaud. Parfois nos moindres intensités émotionnelles envers quelqu'un et les basses intensités événementielles peuvent faire qu'on oublie que la personne pour qui on les éprouve se définit aussi dans ses attentes et ses émotions à elle. Et qu'avec un sens trop égocentré de ce qu'est l'amour, elle n'aura pas souvent voix au chapitre, ou ça ne changera pas grand chose pour elle après qu'elle se soit exprimé. "Oui, tu as dit que tu voulais plus, je ne peux pas, mais je t'aime, je t'assure". Supaire.
Dire "je n'ai pas le temps ou l'énergie", oui, c'est la démarche honnête. C'est respectueux, mais faire que quelqu'un se sente respecté demande parfois, en plus, d'arrêter de dire quoi que ce soit d'autre. Admettre qu'on est pas disponible relativise un "je peux avoir de l'amour pour des tas de gens".
Mais l'honnêteté exprimée va-t-elle rendre ces personnes qu'on investira moins moins sensibles à nous ? Non ! Ca ne suffira pas souvent à mettre nos rapports à la température idéale, il n'y aura même pas de température minimale sur laquelle être d'accord.
D'où mon insistance à caractériser les relations non seulement avec nos point de vue dessus, mais aussi très fortement avec les actes qui peuvent traduire et faire rencontrer les sentiments de chacun. S'il n'y a pas cela, on peut parler d'amour, mais ça ne réchauffe que nous.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : L'amour selon Scott Peck "le chemin le moins fréquenté"

Siestacorta
le lundi 07 juillet 2014 à 12h33
Caline
. Je pensais en parler seulement quand il y aura eu un échange physique.
C'est un marqueur souvent important, mais il faut se dire qu'au fond, c'est pas vraiment ça le problème. De votre point de vue et de celui de vos compagnons, est-ce cela qui traduira un changement de vie et des relations actuelles ?
Vos compagnons réagiraient-ils de la même manière à ce changement ?
Pourraient-ils avoir aussi de bonnes réactions, et si oui, lesquelles ?
Discussion : Je t'aime... je te quitte...

Siestacorta
le dimanche 06 juillet 2014 à 20h48
bodhicitta
:-/ c'est ce que je craignais...
p t etre que pour garder cette indépendance, tu as tendance à les nier par la méme occasion.
C'est une attitude que j'ai eue à l'occasion. C'est plus trop le cas... C'est le post sur le frigo qui m'y a fait repenser. Disons que parfois, il y a des gens qui nous mettent de côté comme ça, mais il arrive qu'on se mette soi-même dans la situation où ça va être facile pour eux. Sous prétexte d'être sensible aux sentiments, à l'Hâmour et à sa boooowté plus qu'aux échanges concrets, on est dans un lâcher prise fantasmé, on est plus dans le réel, mais dans une construction mentale de "laissons l'amour faire". Je pense qu'ainsi, on oublie soi-même d'être dans la relation, plus à l'écoute de l'autre que de notre perception de l'amour, des affects.
On laisse la liberté d'action aux autres, mais parfois c'est un prétexte pour cacher qu'on a, égocentriquement, pas besoin d'un autre(un Autrui, un type complet et différent) réel. Avec cette façon de participer à l'action que par la pensée et par des sentiments intériorisés, sans rapport avec une vraie histoire qui se déroule, avec ses contacts , sa construction ou son échec, on se met soi-même dans le frigo.
Je ne le vis plus tellement ainsi actuellement, mais j'ai compris que j'ai pu faire ça, parfois.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Je t'aime... je te quitte...

Siestacorta
le dimanche 06 juillet 2014 à 19h22
bodhicitta
pendant ces moments tu jouis de la vie de façons complétements indépendantes. indépendante aussi du regard, de l'avis, du jugement des gens.
Donc là non plus tu n'est pas dans l'attente qu'on te raconte comment les choses sont, et comment tu dois vivre et ressentir les choses.
Certes, mais ce que je me racontais, dans ces cas-là, manquait trop de supports concrets pour être de la vie. C'était plus une façon de jouer avec mes attentes plutôt qu'une façon de vivre mes désirs.
A ce point d'indépendance entre mes sentiments, mes actes et les personnes concernées (et leurs propres sentiments, qui, existent même quand ils me conviennent pas), je m'éloignais de rapports avec les gens.
Etre en excellent rapport avec moi-même, dac mais bon, si ça me permet pas d'être en rapport avec les autres humains... c'était sans contrainte par le regards des autres, mais finalement très limité !
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Je t'aime... je te quitte...

Siestacorta
le dimanche 06 juillet 2014 à 11h58
La-salope-helvetique
toujours sur ce thème, voici un article intitulé : "être mis au congélateur".
Message modifié par son auteur il y a 3 heures.
Pas mal vu.
J'ajouterais un petite dimension.
A plusieurs occasions, je me suis mis moi-même au congélateur. J'espérais des attentions de quelqu'unes, sans réelle urgence. De ce point de vue, qu'elles me sachent intéressé ou pas n'était pas la seule chose qui comptait. Il y avait mes sentiments à conserver et faire vivre "de loin" - ce que moi je voulais faire de ma disponibilité. J'offrais cette dernière, de façon plus ou moins explicite, à une "dame de mes pensées" ; et bon, mes pensées occupées, je ne cherchais plus d'autre relation, ou je ne changeais pas celles qui existaient par ailleurs, je conservais tout ça "en l'état".
Je me disais "je me met au congélo pour unetelle, on se retrouvera quand elle voudra", mais en fait, c'était aussi une façon de ne pas me risquer hors du congélo, pas revenir au jeu des relations humaines.
Ca me permettait de vivre mon petit sentiment amoureux dans mon coin, sans qu'il soit confronté ni au refus réel de la dame, ni à d'autres rencontres, sur lesquelles j'aurais, aieaieaie ! moins de maîtrise que sur mon monde affectif mental.
Quand je me retrouve à jouer un rôle connu, par exemple à pester "rho, mais pourquoi elle me délaissent toutes moi qui suis si à l'écoute et si adaptables à leurs demandes", si ça se répète, je finis par me demander l'intérêt qu'il y a pour moi à être dans ce rôle là. Qu'est-ce qui fait que je laisse plusieurs fois des gens me le donner ? Souvent, j'y ai un avantage, moins valorisant, mais émotionnellement plus sécurisant. Là, celui de me glisser, dans l'histoire telle que je me la raconte à ce moment-là, dans le rôle de l'homme aimant à qui on ne peut prêter que des qualités - normal, je me suis pas risqué à m'exposer aux moments où j'aurai été repoussé - et je peux jouir un certain temps de cette manière de me raconter la situation à moi-même.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Il me demande une « période » d'exclusivité ?

Siestacorta
le samedi 05 juillet 2014 à 18h35
avelia
L'idée c'est qu'il ne tient sûrement pas le même discours à elle et à moi. Et qu'il me semble qu'à sa place j'apprécierais de connaître à quoi je m'expose.
Si c'est vrai qu'elle n'a pas la même version de l'histoire, t'auras beau parler poly, de son point de vue tu seras la maîtresse un peu stalker... Et ton amant aura beau jeu de continuer à déformer la réalité après.
Cet envie là, elle vient de quel ressenti à exprimer ? Pas quelle idée, hein, ce que tu ressens ? Colère, impatience, impression d'être seule à te débattre, autre ?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.