Polyamour.info

aviatha

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(France)

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le mercredi 04 septembre 2013 à 12h55

Très cher, tu me vois navrée que tout cela se soit passer de façon aussi difficile.
Plusieurs choses me frappent.
Effectivement, on ne se dit pas poly si on est pas honnête avec son partenaire principal (pas taper, pas taper, je dis principal parce que là visiblement le monsieur est marié, donc projet de vie en route, peut-être enfants en réflexion etc, pas taper !).
Ensuite, règle pour moi dans toutes les relations humaines, on ne demande pas aux autres de efforts dont on serait soi-même incapable. Et là, c'est le cas. Monsieur ne veut pas dire à sa femme qu'il a quelqu'un (sans doute à base de peur du conflit/de faire souffrir l'autre/qu'elle prenne la porte ou que sais-je) alors qu'il attend que toi tu accepte exactement la même chose, et ça je trouve ça un peu fort.
Après, si tu as trouvée ta femme changée, c'est peut-être simplement parce que c'est le cas. Son poly l'a changée, et ce n'est pas ta faute si ce changement ne te va pas et que tu veux autre chose.
Pour le ton cinglant et le fait d'affirmer qu'elle est poly et ne changera pas, je rejoins LuLutine, c'est peut-être simplement de la peur ou du mal-être chez elle. Mais le fait qu'il y est une bonne explication ne veut pas dire que tu dois le subir, et tu as eu raison d'affirmer que si elle ne changerait pas, manifestement toi non plus et de quitter la table avant d'exploser en vol.
Pour l'impression que les concessions ne doivent venir que de toi *soupire* j'ai la même depuis longtemps, à ceci près que mon compagnon me demande souvent qu'est-ce qu'il peut me donner comme garanties pour m'aider, et me laisse toujours la voix finale dans les grandes décisions à prendre. Donc, même si je sais que les plus grandes concessions sont de mon côté, j'ai conscience aussi qu'il fait tout ce qu'il peut pour m'aider, et ne pas se sentir seul dans les efforts, ça aide. Là, en tout cas, elle ne te fait pas ressentir ça.
Encore, si la proposition faite pour toi est un non-sens, et bien c'est que ce n'est pas ça qu'il faut, c'est tout, une proposition dans ce genre de situation, elle doit faire du bien à tout le monde, pas cautionner la douleur d'un seul.
Enfin, si tu estimes que tu as atteint ton seuil de tolérance, sans doute est-ce le cas. Et ça ne sert à rien de continuer à se faire du mal sans espoir (moi, je fais partie de ceux chez qui l'espoir en a vu d'autre, et c'est une plante tenace^^).

Un dernier point, mais qui concerne plus les autres poly ici que toi seul qui a la tête dans le guidon et donc du mal à analyser. Est-ce que je suis la seule à trouver que (en se basant sur le récit que nous en fait homme parti, attention, je ne dis pas que tout est à prendre au pied de la lettre) cette femme est d'un égoïsme rare ? Je veux dire, dire à la fois, je suis comme ça, moi je ne changerai pas et toi tu dois l'accepter même si tu n'en as pas la moindre envie car c'est mon choix, et à la fois, non je ne veux pas que tu partes, je n'ai pas envie d'être séparée de toi, même si je sais que tu souffres et que c'est quand même une décision douloureuse pour toi, je refuse de respecter ce choix... Pour moi, ça fait moins "je l'aime et je t'aime aussi" que "j'aime mon nombril et je fais ce que je veux"... Mais c'est peut-être juste moi, enfin je trouve que c'est un peu violent comme attitude quand même.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le lundi 02 septembre 2013 à 00h34

C'est un choix qui se tient. Au contraire, nous nous avions choisi un lieu privé, histoire de ne pas avoir à contenir les débordements d'émotions potentiels pur bien faire en public.
Encore une fois, là aussi, pars du principe que tout est maladresse "par défaut" et non pas fait avec l'envie de te nuire s'il y a des accrochages.
Bon courage

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le dimanche 01 septembre 2013 à 21h12

Je ne peux que compatir et t'envoyer de bonnes ondes. Moi j'avais besoin de savoir ce qu'elle voulait, quelle place elle entendait que je lui laisse et comment elle envisageait les choses à l'avenir, ça permet de voir aussi que c'est un être humain en face et que c'est un peu comme ce que dit ma mère avec les araignées "elles ont souvent plus peur de nous que nous d'elles".
Par exemple, elle était persuadée que j'allais l'accabler de reproches, lui en vouloir, lui démontrer par A+B pourquoi elle était une mauvaise personne et que j'avais raison de la haïr... et j'ai débarqué en décidant de faire du thé avant de commencer à parler de quoi que ce soit, et elle m'a presque fait de la peine tellement elle était recroquevillée au bout de la table (pourtant je suis pas imposante avec mon mètre soixante, elle fait presque une tête de plus que moi^^).
Et plus largement, si ton seul but c'est d'être agréable à ta femme, ça ne peut pas marcher. Parce qu'il faut que tu y gagnes quelque chose aussi, même si c'est pas tout de suite. Moi je suis patiente parce que je pense que le temps viendra lui-même mettre de l'ordre dans tout ce bor***, et que ça ira mieux un jour, et je n'ai pas envie de lâcher, je le fais aussi pour moi, quelque part, et si tu n'as pas ça, c'est dur, très dur, de tenir la barre.

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aviatha

le dimanche 01 septembre 2013 à 16h48

Autant pour la proposition en tant que telle, je sais pas trop quoi en penser, autant concernant la rencontre, ce n'est pas surprenant. Moi-même j'ai refusé de la rencontrer au début, et puis c'est venu d'un coup comme ça. Je pense qu'au début, ne pas voir l'autre nous protège et puis au bout d'un moment c'est ne pas savoir qui nous fait plus de mal qu'autre chose. Donc changement de stratégie, ce n'est ni bon ni mauvais signe, c'est juste que ça correspond à l'évolution de notre ressenti.

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aviatha

le vendredi 30 août 2013 à 13h22

@homme partit, honnêtement je n'en suis pas sûre. Bien sûr ils peuvent s'aimer et c'est sans doute un bienfait véritable, mais cela abime tellement tout le monde que j'en suis de moins en moins convaincue. Évidement qu'il est perdu. Personne ne peut, je pense, voir sombrer peu à peu l'autre qu'on aime, s'en savoir être la cause, et rester de marbre. Et puis je ne suis pas la seule, elle est également en grande souffrance, c'est aussi pour ça que je me dis que tenir permet qu'il reste son soutien à elle, elle en a grand besoin. Je pense qu'il a mal évaluer la situation et qu'elle-même s'est surestimée. On en rigole elle et moi, quand elle me dit que naturellement elle est d'une jalousie maladive mais que là elle ose pas trop dire quoi que ce soit de peur que ça paraisse terriblement déplacé par rapport à ce que je vis, et elle me dit qu'elle se sent une "maîtresse" jalouse de la "femme" et qu'elle se sent ridicule. Je lui ai dit que ça c'est le système de "finis ton assiette y a des enfants qui meurent de faim en Afrique", et que, pour la métaphore, c'est pas parce que des petits enfants meurent de faim qu'on doit absolument finir un plat dégueulasse, ça change juste rien. Depuis, c'est drôle, elle me dit quand elle ne se sent pas bien, ou qu'elle "jalouse" quelque chose qui se passe avec moi, alors qu'elle a un mal fou à lui dire à lui. Et même si ça fait, c'est vrai, beaucoup de mal à tout le monde, et qu'elle et moi sommes conscientes que tôt ou tard quelque chose va céder, on parvient quand même par moments à trouver des aspects qui rendent cela supportable. Entre autres, elle a beaucoup de mal à faire confiance et à s'ouvrir, et finalement elle est contente de m'avoir trouvée en même temps que lui. Et ça aide.

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aviatha

le jeudi 29 août 2013 à 22h06

@homme partit.
Honnêtement, je n'en sais rien. Je lui "permet" parce qu'il n'a pas voulu la situation, ne l'a pas cherchée, elle lui est tombée dessus, il n'a pas envie que ça s'éternise, il n'a pas envie de vivre comme ça, et je pense, je crois, j'espère, que c'est miser sur le long terme et gagner au change que de permettre cette "parenthèse", dont il a peut-être besoin.
Après, il est possible, et même je le crois ces derniers temps, que j'ai surestimé mes forces, et que je n'y arriverais pas. "C'est le risque que nous avons tous pris."

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Discussion : Puis-je choisir les partenaires de ma partenaire ?

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aviatha

le jeudi 29 août 2013 à 14h22

Je vois deux possibilités : un, pouvoir donner un avis consultatif (ça arrive qu'on ne "sente" pas quelqu'un, on a l'impression qu'il est nocif ou quoi ou qu'est-ce); deux, vouloir s'opposer à l'arrivée de quelqu'un qu'on connait et avec qui les relations sont tendues (du style, un collègue de travail qui nous rend la vie insupportable au boulot).
Hormis ça, je vois pas trop l'intérêt en fait...

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le jeudi 29 août 2013 à 13h57

Je me relis, je sais que j'ai pensé tout ça, et je ne me reconnais pas.

Je sais ce qui se passe et j'ai peur. C'est comme si j'avais enfermé un monstre pendant des années et que je le voyais commencer à tordre les barreaux de sa cage. C'est le cas. Les psychiatres, thérapeutes, médicaments et moi-même avons enfermé cette chose pour qu'elle ne puisse pas me nuire, parce qu'on savait qu'on ne pouvait pas la tuer. Elle était faible et je la regardais du coin de l’œil en vivant ma vie, en pensant à ce que je n'étais plus et à quel point cette nouvelle vie était un don du ciel. Mais elle a grandi, elle s'est nourrie de cette immense souffrance en moi, et d'un peu de rancune, quelque part, aussi (MetaZet, je ne te remercierai jamais assez de m'avoir lancé cette grosse pique sur ta femme et de m'avoir obligée à sortir ça, c'était comme une bombe que j'avais sous le nez et que je ne voyais pas, on va voir si elle peut être encore désamorcée).
Et je la regarde, faire; impuissante. J'ai tout essayé pour ne pas souffrir, pour accepter, pour ne pas lui donner des forces. J'ai essayé de penser à lui qui était amoureux et qui avait besoin de mes efforts, à elle qui ne méritait pas tout ce bazar et qui avait le droit à un peu de place, à rien pour ne rien ressentir, j'ai essayé de me jeter dans les tournages, le boulot, les recherches, l'art, les sorties, mes amis, pour ne pas penser, j'ai essayé d'en avoir d'autres à côté de lui en espérant que ça produirait un déclic, rien n'y fait.
Le temps joue contre moi, déjà ça arrive à passer un bras par la porte de la cage, par moment j'ai des pensées, des phrases, des comportements, que je ne reconnais pas, qui me ramènent des années en arrière. Je sais que si ça sort vraiment, je perdrais tout.
Je crois que je suis quelqu'un de gentil, aimant et compréhensif, et ça, ça n'est rien de tout ça. C'est un monstre, un monstre de colère et de haine, et rien ne survit à son passage. Longtemps j'ai pas eu les mots pour le décrire, et puis je suis tombée sur Juste la Fin du Monde, de Lagarce (si vous connaissez pas, cette pièce est super), qui en parle de façon très juste (extrait de mémoire):
"Je dis du mal, je pense du mal, je vomis la haine, je n'aime personne, je ne vous aime pas, je ne vous ai jamais aimé, c'était des mensonges, je suis solitaire et solitaire, je ne risque rien, je suis en sécurité. Je vous tue tous, et je suis l'unique survivant, et les meurtriers ne meurent pas, il faudra m'abattre. Alors le monde doit s'éteindre, s'engloutir, et ne plus me survivre."
Je me suis planté de cible. Le danger dans cette histoire, il n'était pas tant pour mon couple que pour moi. Je n'était pas assez forte, c'était trop tôt pour moi...
J'ai peur de cette chose qui rampe, que je sens parfois essayer de reprendre son emprise. J'ai accepté mon cher et tendre tel qu'il était, j'ai tout pris de lui avec moi, et c'est réciproque. Peu de gens aurait accepté quelqu'un qui héberge un tel monstre, je sais que je dois lui faire confiance, il est un des rares qui peut le regarder en face et m'aider à le tenir en cage. J'ai juste peur que ce ne soit pas suffisant.
Je ne sais plus qui disait sur le forum "ma meilleure amie, c'est moi". Ce doit être chouette, je ne peux pas. Moi je suis mon pire ennemi en puissance, je dois peser chaque parole chaque acte chaque pensée pour ne jamais lui redonner le pouvoir. C'est fatigant mais on s'y fait. Là, ça m'a juste demandé beaucoup trop d'efforts supplémentaires, beaucoup trop longtemps.

Je suis tellement fatiguée.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le jeudi 29 août 2013 à 12h10

@ homme partit
C'est plus simple que ça : il l'aime, il ne veut pas la quitter parce qu'il est amoureux, mais pour autant il ne veut pas en faire un mode de vie (et puis il a très peur de la faire souffrir, ce que je comprends aussi).
Pour le masque, disons que je me rends compte que la maladie reprend le dessus plus vite mais (et je vais y revenir dans mon fil, que Metazet ne pense pas que je suis en train de me braquer) cet aspect de ma personnalité n'est pas "moi", c'est une chose contre laquelle je lutte et qui n'arrive à sortir que quand je n'ai plus de défense à lui opposer. Étonnement, le vrai "moi" est à l'extérieur^^

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le lundi 26 août 2013 à 20h38

Dans l'ordre:
-C'est possible, je le reconnais, mais à l'heure actuelle, un, il ne me laissera pas partir, deux, je n'ai déjà plus l'énergie pour prendre une décision sans une sévère évolution
-Il n'avait pas une grande marge de manœuvre c'est un fait, mais je n'en avais pas non plus quand cette histoire a brutalement évolué vers quelque chose qui n'était pas convenu au départ, pour moi ça a toujours été un moyen de rétablir l'équilibre qui était convenu.
-Je sais bien, mais je ne peux pas prendre sa décision à sa place, alors bien sûr on en parle, mais il n'y a que lui qui peut savoir ce qu'il veut.
-Ce n'est pas moi qui me réclame, c'est ses propres mots (mais je n'avais pas préciser, pardon): que je ne me conduis pas de façon rationnelle, que mes réactions ne sont pas logiques, que j'ai tort de le prendre comme ça. Et je n'aime pas qu'on me demande ce dont on est soi-même incapable, parce que, il le sait, là encore ce sont ses propres mots, il a crée (pas tout seul comme un grand non plus c'est un fait, mais en grande partie quand même et parce que lui le premier y trouvait son compte) une situation quelqu'un va "exploser en vol". Et je pense que c'est n'est pas trouver un bouc émissaire que de me dire que, à partir du moment où tout le monde sait ça et est d'accord pour dire que c'est fatalement ce qui va se produire (elle est aussi de cet avis, on en a parlé il y a même pas une semaine), j'en ai un peu marre d'être celle qui en bave le plus pour permettre à la situation de durer alors qu'elle est aussi la seule à ne pas vouloir qu'elle dure (et qu'en plus on me reproche de ne pas en faire assez).
Parce que si je voulais vraiment être casse-coui***s, ce serait très simple, je lui dirais que je le quitte parce que j'en ai marre, sauf s'il la quitte et qu'il me promet de ne jamais recommencer. Sauf que elle elle serait malheureuse comme tout, lui aussi, et ça ne l'empêcherait pas de l'aimer quand même, même de loin. Donc je ne le fais pas, parce que, en vrai, ça servirait à rien à part faire du dégât "gratuitement".
Dernier point, pour ce qui est de trouver un coupable. J'aurais pu lui reprocher beaucoup de choses depuis le début sans chercher à comprendre, je pense que ce n'est pas le cas, j'ai beaucoup essayé. Mais ces derniers temps, je ne peux m'empêcher de me rappeler que, quand même, si je lui ai permis cette histoire c'est parce qu'il m'avait promis que ce serait un à-côté, pas une vraie histoire et pas sur la durée. Il a eu l'occasion de tenir cette promesse. Plusieurs fois. Il ne l'a pas fait, pas même quand c'est elle qui lui a offert une porte de sortie. Donc, pour la première fois depuis des mois, je pense que je lui reproche quelque chose. Pas de l'aimer, pas d'être avec elle, mais d'avoir manqué à sa parole sur une promesse qu'il m'avait faite, sans même que je la lui demande celle-là, une promesse qui, si elle avait été tenue, ferait que nous n'en serions pas là tous les trois aujourd'hui. En y repensant, malgré tout ce qui a pu se passer de triste ou désagréable, c'est le seul point sur lequel je me sente trahie.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le lundi 26 août 2013 à 20h06

Mon cher, et je parle d'expérience, comprendre n'est pas accepter. Je comprends parfaitement mon compagnon, je comprends ce qu'il fait et pourquoi. Mais pour moi ce n'est pas acceptable sur la durée. Point. Simplement je m'astreins à essayer de lui donner le temps de faire le point sur lui-même, de comprendre ce qu'il veut vraiment, ce qu'il est prêt à accepter et ce qu'il refuse absolument.
Ce chemin est normal, lire les interventions des autres m'ont beaucoup aidée. Pour ce qui est de la haine, de la colère, le fait d'être malade et d'avoir du fouiller depuis très jeune dans ma tête fait que je me connais bien. Je sais que je ne suis pas en colère, c'est juste "le masque des larmes" (je crois que c'est Corneille ça), et comme je lui ai dit une fois, je suis parfois folle de rage, mais c'est parce que je suis folle de chagrin. Quand à la haine, c'est un sentiment très néfaste pour les esprits fragiles comme moi, je le surveille de près, en sachant bien que la situation s'y prête particulièrement "la haine, c'est l'amour sous le prisme de la douleur" (ça je suis sûre que c'est Pascal). Et pour ce qui est de communiquer avec l'autre, il faut le faire à son rythme, car ce n'est pas une chose facile, et avoir de bonnes raisons de le faire. Par exemple, je ne voulais pas qu'elle et moi soyons en guerre permanente, et je pensais que se parler aiderait à se comprendre et aussi à bien penser que l'autre ne fait pas exprès de vouloir ça ou ça pour nous emmerder. Il a ses raisons.
Cendre a raison, la plupart des polys ici sont loin d'avoir cette idée d'amour CDD (regarde Tentacara !), je pense que dans mon cas c'est une particularité, la marque de quelque chose vers lequel lui-même ne veut pas évoluer (il m'a dit plusieurs fois, lui qui est peu porté sur l'autocritique "je n'aime pas qui je suis en faisant ça").

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le lundi 26 août 2013 à 19h55

Parce que je me connais très (trop) bien. Je suis de ce genre de personne qui met du temps à partir, mais quand je pars je ne reviens jamais. Et je sais que si la situation dure j'en viendrais à le quitter, oui rester et le partager est pour moi bien trop usant, et trop dur sur le long-terme, sans compter qu'avec les concessions qu'il m'a accordées (et qu'il était libre de ne pas faire), s'il reste avec elle sur le long terme, c'est un manquement à sa parole et une trahison. Et je pardonne beaucoup de choses mais pas ça, jamais.
A lui de faire le point de savoir ce qui est plus dur pour lui, effectivement, même si lesdites concessions accordées m'en donne une idée. Mais ce sont ses actes qui finiront par dire sa pensée.
Je suis quelqu'un d'extrême (et en fait il semblerait que tous les gens atteints de ma maladie le soient, c'est même une de ses grandes caractéristiques), je le sais. Mais tout ce qui arrive est déjà infiniment dommage (relancer une dépression chez une malade qui a mis des années à s'en débarrasser, mettre dans une situation instable une jeune fille qui n'a même pas encore fini sa thérapie, hypothéquer cinq ans de projets communs, mettre deux personnes dans une situation qui rendra forcément au moins l'une d'entre elles malheureuse comme les pierres, se conduire de telle façon qu'on a un mal fou à se regarder dans la glace...) et ça n'a l'air d'arrêter personne, et, j'avoue, je commence à en avoir marre d'être la seule à devoir être rationnelle et raisonnable. Et je crois qu'à force d'essayer d'être tout le temps la seule qui comprends, qui essaye, qui se tient, qui pardonne, je commence à nourrir de la rancœur, et ça je ne veux pas. Donc, pour mon bien et celui de tout le monde, fuck ^^

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aviatha

le lundi 26 août 2013 à 19h09

C'est une possibilité que je n'ai pas exclue, mais lui-même ignore ce qu'il en est vraiment pour lui, et je ne veux pas tout foutre par terre sur une supposition.
Ce n'est pas partir qui signifie faire le deuil, c'est juste que si cette relation n'est plus celle que je désire, je n'ai pas à rester, et il le sait. Je laisse du temps à tout le monde, parce que je pense que c'est toujours difficile de faire la mise au point dans ce genre de situation chaotique. Le temps fera son travail et apportera de lui-même les réponses. Un jour viendra où la souffrance aura disparu, ou alors elle aura pris tant de place qu'il n'y aura plus moyen ni de continuer ni de réparer. Dans les deux cas, la solution sera une évidence, et je vis beaucoup par évidence.

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le lundi 26 août 2013 à 12h53

Je comprends ce que tu dis LuLutine, et je connais assez bien le deuil pour savoir que tu as raison, c'est toujours mieux après.
Sauf que là, si je fais le deuil, je pars. Cette relation est celle que je veux, si elle ne l'ai plus, je n'ai aucun intérêt à rester. Dans l'état, tout est encore tellement instable que personne ne sait vraiment où il va et ce qu'il veut, et j'ai encore espoir que le vent tourne et devienne favorable. Si je perds cet espoir et fais mon deuil, alors je n'ai pas de raison de rester, pas même l'amour que je lui porte, je ne suis juste pas masochiste à ce point.
En ce qui concerne la raison, j'essaye moi-même de me "raisonner", mais même ma logique profonde me dit qu'on ne peut pas vivre éternellement dans une situation qui nous fait violence, et quand tu fais ton dernier parallèle, je pense que c'est le cas. Pourquoi ne pas renoncer au polyamour, alors que tu aimes beaucoup un de tes compagnons et que tu te verrais bien vivre avec (par exemple) ? Parce que tu n'es pas faite comme ça, et qu'il n'y a pas grand chose à comprendre de plus, et je crois que (dans l'autre sens, c'est pareil pour moi).

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le dimanche 25 août 2013 à 18h55

C'est souvent un malentendu, parce que c'est des situations où tout le monde comprend tout un peu de travers^^
C'est plus compliqué que cela. Il a résisté, pendant des mois, parce qu'il savait que je le vivrais extrêmement mal, et au final j'ai donné moi-même le feu vert pour qu'il lui parle, parce que de le voir obsédé par elle comme ça sans savoir quoi faire, ce n'était pas beaucoup mieux que de les savoir ensemble. Encore une fois, la proximité physique entre eux ne me dérange que parce qu'il aime, il est amoureux d'elle et c'est ça qui me tue, mais ça m'aurait tout autant affectée s'il était resté trois ans à la regarder de loin avec des arc-en-ciel dans les yeux, alors...
Je pense que, même si tu t'y refuse, il faut regarder ça en face, c'est le seul moyen de prendre une solution qui soit vraiment adaptée à la situation. Après, ça ne veut pas forcément dire tout de suite, laisse toi du temps peut-être.

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Discussion : Aimer & communiquer autrement

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 23h46

Je ne dis pas, je pense que les gens qui s'y reconnaissent le vivent simplement comme faisant partie de leur nature profonde, c'est ainsi. Ça ne fait pas partie de la mienne et, plus complexe, quand j'y suis confrontée, ça heurte quelque chose dans ma nature (ça pourrait ne pas être le cas, ça pourrait juste m'être étranger et pas forcément incompatible, ce n'est pas le cas). Et je suis d'accord sur cette union pour faire face, c'est ce que nous tentons, plus ou moins adroitement de faire, mais c'est vrai, entre la théorie et la pratique il y a un monde.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 23h07

Dans l'ordre (je suis quelqu'un d'ordonnée^^)
- Oui, mais non. Parfois on a de bonnes surprises, j'ai rencontré mon cher et tendre comme cela, et ça fait six ans que même quelque chose d'aussi difficile à vivre que moi en fauteuil roulant, 250 km de distance et ce genre de situation ne peuvent pas nous séparer. Pour le reste de la question, il faut demander aux polys du site, moi si je suis amoureuse de quelqu'un, je ne suis pas capable de l'être de quelqu'un d'autre, donc je ne suis pas la bonne personne pour te renseigner.
- Ça, c'est pas bien, si tu n'as pas donné ton accord elle n'avait pas à le faire. Parce que quand j'ai moi-même reçu le mail de l'autre demoiselle, je lui avais déjà envoyé une lettre, que j'ai faite passée par mon compagnon (comme ça, si elle en voulait pas, il pouvait la reprendre) dans laquelle je lui disais qu'elle pouvait me répondre ou pas, en passant par lui ou pas, et qu'il lui donnerait mon mail si elle voulait. Donc du temps c'était écoulé, j'ai été surprise, mais c'était cohérent avec ce que j'avais proposé, il lui a juste fallu du temps, et cela je peux le comprendre. Il serait bénéfique de le rencontrer, peut-être, mais si tu n'en a pas envie, rien de bon n'en ressortira à mon avis. Si je peux te donner un conseil (au cas où), pars toujours du principe qu'il ne fait rien pour "t'emmerder". Tu ne sais pas ce qu'elle lui dit, peut-être qu'il a cru que tu serais d'accord pour qu'il te contacte et que ça t'aiderait de lui parler, tu n'en sais rien. Donc demande des explications en partant du principe que c'est un malentendu, elle-même a peut-être cru te rendre service en faisant ça (elle s'est planté, ça arrive).
- Pour ce qui est de rester calme, je te rassure (ou pas), c'est dur, même pour moi. Mais c'était dur aussi pour elle. Donc la voir aussi mal à l'aise m'aidait à ne pas m'écrouler, je me disais que j'allais pas lui infliger ça, et puis mon compagnon, qui était présent lors de notre unique entrevue, faisait ce qu'il pouvait pour nous mettre à l'aise, à voir si c'est mieux ou pas pour toi. Par contre, c'est sûr que s'il arrive le menton haut, sûr de son bon droit et "ne voyant pas où est le problème", tu vas avoir envie de lui envoyer la table dans la tête, donc renseigne-toi avant et sois sûr que tu le fais parce que tu es convaincu que ça peut aider, parce que tu veux le faire, sinon ne t'inflige pas ça, j'ai moi-même mis du temps à me décider.
- Je subis la situation, je ne subis pas mon conjoint, au contraire, je ne l'ai jamais vu aussi attentif à moi (pas attentionné, il a toujours été attentionné), il guette chez moi le moindre soupire, le moindre air triste, la moindre contraction de mâchoire, il s'inquiète, il s'en veut, il ne faut pas croire qu'ils (que ce soit ta femme, mon compagnon, les polys en général je pense) suivent leur chemin en s'en fichant, le mien n'aime pas ce qu'il est actuellement (un homme qui fait terriblement souffrir la femme avec qui il veut vivre), et c'est pour ça, entre autres, qu'il ne veut de la situation sur le long terme.
- Non. Clairement, non. Quelqu'un qui essaye de comprendre et de s'adapter à l'autre quand ce qu'il lui demande le fait souffrir est tout sauf égoïste. C'est un humain, et un humain a ses qualités, ses défauts, ses limites, ses faibles, c'est un être faillible, il y a des choses qui ne sont rien pour certains et insurmontables pour d'autres. Si c'est quelque chose qu'on peut changer, on peut essayer, il en sort du positif, si c'est dans notre nature profonde, c'est ainsi, rien ne sert de se faire violence pour être un autre. On peut faire deux choses. La mienne, partir du principe que c'est une épreuve de la vie qu'on ne peut pas/veut pas fuir, comme une maladie, et attendre, économiser ses forces et faire face et rester, en attendant la guérison. La tienne (du moins, celle que tu commence à prendre), partir du principe que c'est une violence ponctuelle, comme la guerre, et partir, et chercher un endroit où il fait meilleur, rencontrer d'autres gens et reconstruire, pour vivre dans la paix ailleurs. Tout dépend du point de vue qu'on adopte, et il n'est pas forcément définitif. Je comprends que cela t'aide de parler ici, ça m'a beaucoup aidée moi aussi, ça m'aide encore aujourd'hui.

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Discussion : Aimer & communiquer autrement

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 22h12

L'exemple est peut-être plus triste pour moi, mais il compte aussi je pense. Un ami qui travaille en cancérologie m'a dit qu'il voit parfois des patients soulagés qu'on leur diagnostique un cancer, parce que, enfin, leur souffrance, leur maladie, a un nom, un visage, et ils savent ce qu'ils affrontent.
Découvrir ce mot pour moi, c'était réaliser que je n'était pas la seule à qui ça arrive, que je pouvais trouver des gens qui m'écoutent, me conseillent, ont des idées, des suggestions, des points de vue différents. Et ça aide. Beaucoup. Énormément.
De discussion en discussion, il semblerait que notre situation ne soit pas véritablement du domaine du polyamour, qu'importe, des problématiques se ressemblent quand même, les difficultés sont les mêmes, les conseils sont adaptés. Même si pour moi c'est tout sauf une chose positive dans ma vie, mettre la main sur ce mot, c'est donner un visage à ce que j'affronte et profiter de l'expérience de ceux qui s'y sont frottés avant moi, et ça m'oblige, aussi à me demander pourquoi pour moi c'est un mal quand pour tant d'autres c'est une joie.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 22h06

Pour répondre un peu à tes interrogations (en attendant que Cendre revienne^^), je me souviens de mes colonies de vacances, où je vivais pleinement des relations amoureuses que je savais arrivées à terme le jour du départ, par avance. Mais concernant le "CDD", je ne pense pas être la meilleure personne pour te renseigner, le jugement de Cendre à l'égard de ma situation est assez juste à mon avis.
Pour ce qui est de l'avis et des projets de Cendre, elle te répondra d'elle-même, mais je te rejoins sur un point : j'ai clairement dit à mon compagnon (et à son amoureuse) que jamais je n'accepterais d'avoir des enfants avec lui dans cette situation. Pas parce que je l'estime mauvaise pour les enfants ou quoi que ce soit, mais parce que j'y suis beaucoup trop vulnérable (encore plus si je suis gorgée d'hormones) pour y faire une bonne mère, équilibrée, aimante et attentive. C'est une limite que je connais chez moi, et il sait que c'est un choix à faire, s'il veut un jour des enfants avec moi il doit y renoncer, s'il ne veut pas y renoncer au final, il y aura des enfants, peut-être, mais sans moi. Je pense que ce n'est pas une question de vivre "pleinement", c'est une question de vivre "en harmonie", et l'harmonie est difficilement possible quand un des deux subit la situation.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 20h16

Il a été dit depuis le début que leur relation ne serait pas "viable", selon les propres mots de mon compagnon, de même que je lui ai clairement dit lorsque j'ai parlé avec elle que cette situation ne serait pas indéfiniment possible pour moi. Après, il a toujours la possibilité de passer outre mon avis, mais il connait les conséquences.
C'est un fait, c'est pour quoi nous en parlons beaucoup, il sait quand mes forces diminue, il saura quand je commencerais à être à bout. Je t'avoue, je ne sais pas si c'est rassurant ou pas, mais l'impact est lourd pour moi depuis le début, je ne sais pas s'il augmente avec le temps, il m'use juste plus.
Je ne peux pas te répondre, juste te dire comment cela s'est passé pour nous. Il a voulu refuser, il a lutté avec lui-même pendant des mois avant de céder, et je pense que s'il avait pu se refuser cela, il l'aurait fait pour ne pas me l'infliger.

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