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Discussion : L'amour, c'est compliqué.

oO0
le dimanche 21 novembre 2010 à 05h16
Lorsque je parlais plus haut de l'amour, je ne parlais ni de la jalousie, ni de la possessivité, mais bien de l'amour exclusif ou non-exclusif et je parlais pas des histoires des personnes réelles, mais de ce qui s'en dit, de la manière dont cela accapare l'attention et de l'effet que cela a dans les relations des personnes réelles. Pour ce qui est de la question de la complexité de l'amour, ce qui m'a le plus simplifié la vie, c'est la réalité des personnes. C'est dingue comme la réalité d'une personne peut apporter de réponses à cette question. En fin de compte, ce qui nous intéresse en amour, ce n'est pas l'amour, mais des personnes réelles, non ? C'est là que je mets mes distances par rapport à l'amour lorsque je dis que l'amour, c'est trop simple.
Un ami me demandait récemment comment je définirais l'amour, je lui ai répondu que ce serait plus sensé de le raconter que de le définir. Une personne ne se définit, une personne se raconte. Et je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour les histoires entre personnes. D'expérience, quelque soit la relation ou l'histoire en jeu, ce qui m'a permis de me sentir plus proche d'une personne, ce n'est pas l'amour, c'est lorsqu'elle se racontait. Les définitions n'ont pas de visage, les histoires révèlent l'humanité d'un visage, elles l'anime de ce que la personne a vécu, de ce qui la rend humaine, simple et complexe tout à la fois. Cela laisse souvent perplexe, mais c'est justement parce que cela n'a plus rien avoir avec une quelconque forme de connaissance qui puisse nous permettre d'agir, mais tout de la reconnaissance de la personne de l'autre qui permet de mieux interagir. Et qu'est qu'il y a à reconnaître ? Le vécu de chaque personne de part et d'autre, reconnaissance du vécu qui permet de construire une relation de confiance, mais si le vécu d'une personne qui qu'elle soit se résumait à l'amour ce serait trop facile, beaucoup trop facile. A la complexité de la vie affective, s'ajoute celle des événements propre à chaque histoire ainsi que les relations humaines implique toujours plusieurs personnes.
J'ai déjà rencontré des personnes capables de faire l'économie de ce genre de questions dans leurs relations, du moins dans leurs relations.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : L'amour, c'est compliqué.

oO0
le mardi 16 novembre 2010 à 06h18
Compliqué ou trop simple ?
Ce n'est jamais que quelques réflexions et observations personnelles.
1) Manque de distance dû à la forte proximité qui caractérise la relation. Ainsi, lorsque quelque chose ne va pas dans une relation, ce manque de distance amène à considérer l'autre comme en étant la cause. L'autre ou soi, tout dépend de la balance entre l'estime de soi et de l'autre. Le fait est que ça va rarement comme on le veut dans la vie : c'est la vie.
2) L'amour n'est pas la seule chose que donne à éprouver l'existence, une existence qui en fait voir de toutes les couleurs. Pourtant, on voudrait n'éprouver que de l'amour, voir la vie en rose quand l'existence en fait voir de toutes les couleurs. A partir de là, j'observe ce qui me semble deux grandes erreurs de jugements :
- Une vision réduite de la vie affective, focalisée sur l'amour au point que tout autre affect puisse représenter une menace bien que le plus souvent cela se limite à peu d'intérêt pour les autres affects. Inévitablement, cela conduit à se manquer affectivement. Se manquer au sens d'un besoin de se connecter affectivement à l'autre. Se manquer au sens, au sens de se rater, de ne pas arriver à se situer, de ne pas savoir où en est l'autre, voire tout simplement soi. Comme n'importe quelle situation, une situation amoureuse en fait voir de toutes les couleurs et pour peu que ce ne soit pas celle de l'amour, facile d'avoir l'impression de ne pas aimer ou de ne pas être aimé, de culpabiliser et de faire culpabiliser...
... dans les cas les plus légers.
- Nous nous rapportons le plus souvent à nos affects pour nous situer. L'amour fait partie des rares affects recherché pour lui-même, comme la peur. Cela me pose question ? Cela me pose d'autant plus question qu'en amour, l'autre est plus souvent un moyen qu'une fin. Je parle ici du côté casting de l'amour.
Globalement, il y a un caractère obsessionnel à l'amour qui me pose sérieusement question. Un caractère obsessionnel qui rend aveugle sur un large spectre de la vie affective. Cela me pose d'autant plus question que je me demande comment est-ce possible dans ces conditions d'entretenir des relations affectives équilibrées, soit une relation qui prennent réellement en compte ce que chaque personne éprouve réellement.
Compliqué ou trop simple ?
Encore une fois, ce n'est que quelques réflexions et observations personnelles. Je ne remets ici nullement en cause ce qui quiconque peut éprouver. Je n'ai pour ma part jamais remis en question ce qu'une personne réelle me disait éprouver, juste la manière de s'y rapporter.
Discussion : Amours pluriels ou manques pluriels ?

oO0
le mercredi 06 octobre 2010 à 02h55
Goffio, il m'est arrivé dans le passé et il m'arrive encore d'avoir le même type d'analyse. Reste que j'essaie de plus en plus de me rappeler que "petite personne" ou pas, les personnes s'acceptent telles qu'elles sont. Je n'apprécie guère non plus certaines facettes de notre société, mais j'essaie de me rappeler que ce qui la rattrape, ce sont les personnes à condition d'accepter qu'être humain, c'est être faillible, d'avoir des faiblesses. Personnellement, je ne me sens pas capable de changer nombre de choses que je n'apprécie guère dans la société et je ne tiens pas à ce que cela m'empêche de vivre, ce serait leur donner raison.
Enfin, voilà, vu que tu exprimes la volonté de ne pas céder au mépris ou au ressentiment, je me permets de te faire part que je suis mal à l'aise avec l'expression "petite personne". Elles me donnent le sentiment d'un jugement sur les personnes or personne, aucune génération ne choisit de la société dont elle hérite. Il y a ceci d'ambigu que les valeurs d'une société se manifestent dans la rencontre de personnes bien réelles et je sais d'expérience que c'est très difficile de ne pas leur faire payer. J'échoue régulièrement et l'expression "petite personne" me renvoie à l'arrière goût d'amertume de ce genre d'échec.
Voilà, il ne s'agit que d'un ressenti personnel, ne le prend donc pas personnellement : j'ignore tout de ta personne et cela ne porte que sur une expression de langage et certaines formulations qui l'accompagnent.
Discussion : Amours pluriels ou manques pluriels ?

oO0
le mercredi 06 octobre 2010 à 01h56
Le manque, expression de la mémoire affective.
Personnellement, j'ai appris à apprivoiser mes manques comme une expression de ma mémoire affective, non comme des envies ou des désirs que je ne pouvais pas satisfaire. Quant à mes envies ou mes désirs du moment, j'ai pris l'habitude de les accepter sans attendre qu'ils puissent se réaliser pour les accepter. J'ai appris à les accepter comme l'expression de ma disponibilité à l'égard de telle ou telle personne, bref, ce que je me sentais pouvoir vivre moi avec cette personne sans que cela ne corresponde à ce qu'elle se sent pouvoir vivre. J'ai aussi pris l'habitude de différencier les différentes attentes de mes envies et de mes désirs qui sont loin d'être toutes érotiques ou sentimentaux et donc d'impliquer un questionnement de l'ordre des amours pluriels. Chaque personne a différents traits de personnalités qui inspirent différentes attentes, envies et désirs.
Le manque est souvent vu de manière négative, comme un vase vide ou à moitié vide à combler. Pourtant, certains lieux communs du manque traduisent une idée positive du manque. Exprimer à une personne qu'elle nous a manqué ou qu'elle va nous manquer, c'est lui exprimer qu'elle a de l'importance pour soi. Reste que ce lieu commun n'est guère développé et que le manque est davantage vu comme un manque à combler que l'expression de l'importance d'une personne pour soi. Pour ma part, j'ai cherché à développer.
Au delà de cette importance, j'ai remarqué que ce qui me manquait appartenait le plus souvent au passé, à ce que j'avais connu dans le passé. Or les moments passés ne se reproduisent pas, le présent est toujours différent, ce qui m'a conduit à voir dans le manque l'expression de la mémoire affective. Le sentiment d'avoir vécu qui peut alors avoir lieu relativise le besoin de vivre, se présente comme une source d'inspiration pour vivre. Quant au deuil du passé, je n'en ai jamais vraiment trop compris la nécessité dans le sens ou le présent était la suite du passé et que l'un et l'autre participent d'une même histoire qui manquerait cruellement d'imagination sans l'expérience vécue du passé sans cesse appeler à se recomposer à la mesure du présent.
Sinon, mis à part dans le cas d'addiction ou de dépendance, je pense pouvoir affirmer que ce qui nous manque a une valeur positive. Le manque ne s'éprouve pas pour ce qui a une valeur négative, au contraire. (Quel soulagement d'en avoir fini avec de mauvais moments à passer !) Le tout est d'atteindre cette valeur positive. Si certains moments passés avec une personne donne lieu a un manque, c'est le signe indiscutable d'avoir connu des moments positifs. Pour le reste, cela me semble discutable.
P.-S.: Désolé pour la longueur.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Aspects juridiques

oO0
le dimanche 26 septembre 2010 à 03h37
Quant à l'amitié qui me semble prendre une part prépondérante, commencer à légiférer en matière d'amitié, ...
... ce serait aberration juridique.
Poly-quoi ?
/definition/
Après tout, on peut très bien avoir plusieur-e-s ami-e-s, et les aimer chacun-e à leur juste valeur, le polyamour concrétise la même logique pour les relations amoureuses.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Aspects juridiques

oO0
le dimanche 26 septembre 2010 à 03h32
Aspects juridiques ?
Personnellement, la loi telle qu'elle est me convient. Elle n'interdit pas d'entretenir plusieurs relations et le fait qu'elle ne condamne plus l'adultère comme avant montre un recul certain sur les relations extra-conjugales et, indirectement, sur les relations plurielles. La loi est un excellent indicateur de l'évolution des moeurs, toujours deux temps en retard, elle n'en demeure pas moins l'indice de moeurs stables.
Or, en ce qui concerne les amours plurielles (polyamour), je ne pense pas qu'il y ait lieu de parler de moeurs stables, d'une identité stable. Par ailleurs, contrairement à l'homosexualité à une certaine époque, le fait d'entretenir plusieurs relations n'expose à aucune sanction judiciaire et n'a jamais été exposé à aucune sanction judiciaire. Par exemple, même lorsque l'adultère était encore sévèrement sanctionné, les couples qui avait un arrangement n'ont - à ma connaissance - jamais été sanctionnés. Les lois sur l'adultère ne pouvaient s'appliquer sur décision d'un tiers en dehors du couple, mais uniquement sur base de la décision d'un des membres du couple. La police ne pouvaient ainsi inculper un homme ou une femme pour adultère, mais bien pour homosexualité. Les arrangements à l'intérieur d'un couple qui constituent probablement l'une des facettes les plus anciennes des amours plurielles ne reposent évidement pas sur une base juridique.
Sinon, légalement, il y a reconnaissance partielle : union libre/concubinage (avec acte devant notaire), cohabitation légale, PACS. Aucun de ces termes juridiques ne stipulent une fidélité exclusive et même en cas de mariage, les couples peuvent s'arranger sur cette clause du contrat marital.
Bref, d'un point de vue historique et juridique, comparés aux gays et lesbiens, l'état s'est nettement moins ingéré dans la vie privée des personnes et je doute que les amours plurielles rencontrent un jour la nécessité de lutter pour leur reconnaissance comme l'homosexualité a du lutter.
_______________________________________
Oui, je ne parle pas de projets de familles entre plusieurs personnes, mais vu que, ne fut-ce que du point de vue des relations, il ne s'agit pas de moeurs qui ont fait preuve de leur stabilité, cela me semble plus que prématuré d'en parler.
Discussion : Polyamour et identité maculine

oO0
le mercredi 22 septembre 2010 à 01h29
Effectivement, C.T., tu n'en rates pas une :-D (Je corrige !)
Sinon, pour ce qui est de la citation approximative de Tentacara, même si je ne la connais que par ses interventions, je me permettrai de remarquer que "Je suis moche" est une prémisse pessimiste plutôt que réaliste. Il y a différent types de beauté, même si chaque époque a tendance à en mettre quelques uns plus en valeur.
Pour revenir au sujet, j'avais mis en avant la frustration. La frustration ne me semble pas typiquement masculine, mais se manifester de manière plus exacerbée chez les hommes. C'est assez négatif, voire pessimiste à l'égard de l'identité masculine que de partir de la frustration, mais c'est une réalité. Prenons, l'exemple de la beauté, de l'apparence plastique. Le registre d'humiliations en tout genre des hommes est beaucoup plus important et beaucoup plus souvent à l'oeuvre que celui des femmes. Des hommes qui agressent des femmes sur leur plastique, c'est plus courant que l'inverse, non ? Et derrière ce registre d'humiliation, il n'y a rien d'autre à voir que l'oeuvre des frustrations.
D'un autre côté, les hommes nourrissent moins de frustrations et de complexes sur leur apparence alors que ... (No Comment) L'industrie cosmétique et de la mode exploite d'ailleurs ces frustrations et complexes de la condition féminine tout comme l'industrie pornographique et pharmaceutique, ceux de la condition masculine. Ce ne sont ici que des constructions sociales, pour ne pas dire socio-économiques. Leur schéma de construction est bien simple, le féminin est objet de désir et le masculin sujet du désir, pour ne pas dire assujetti à son objet de désir.
Identité masculine ? Féminine ? Le plus souvent, il s'agit de construction dont il y a souvent plus à gagner à s'en dégager plutôt que de s'y engager. Je vois finalement difficilement l'intérêt de (re)construire une identité masculine en rapport avec le PA. Alors que le PA tente de s'émanciper de la question cardinale du nombre de relations après l'émancipation de la question du genre avec l'homosexualité, je ne vois pas où est finalement l'intérêt de reconstruire les genres. Le genre n'a finalement de réalité que dans le corps et être bien avec son corps suffit le plus souvent à assumer son identité sexuelle.
Homme, femme, quelque en soit la plastique, fondamentalement, il s'agit de déterminations génétiques, soit de déterminations aussi arbitraires que celle de la race. Personne ne choisit son corps, la race, le sexe et la plastique de son corps. Ce qui n'est pas arbitraire, c'est la manière de vivre avec : l'identité, l'unité qui se crée dans la relation à son corps et à celui de l'autre. Finalement, la relation la plus dégagée possible de ces déterminations arbitraires, c'est celle qui me convient le mieux à moi et la plupart des personnes dont j'apprécie l'entourage. Moins ces déterminations arbitraires pèsent, plus l'atmosphère est légère. C'est déjà assez peu évident d'assumer ses choix, s'il faut en plus assumer outre mesure ce qu'on ne peut choisir...
Enfin, soit, si l'identité masculine a quelque chose à gagner avec le PA, c'est davantage d'écoute. Historiquement, elle s'est surtout constituée dans l'écoute des besoins matériels de la femme sans parfois même arriver à imaginer qu'elle puisse avoir des désirs physiques, c'est dire l'absence d'écoute psychologique de l'identité masculine. Entretenir plusieurs relations exige beaucoup d'écoute, mais bon, c'est valable pour toute relation quelle qu'en soit la nature. Le manque d'écoute psychologique dans la sphère des relations professionnelles est probablement symptomatique d'un monde longtemps dominé par les hommes.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Polyamour et identité maculine

oO0
le mardi 21 septembre 2010 à 23h43
Au temps pour moi, C.T., j'ai corrigé.
Titane, qu'est-ce que c'est un joyeux pessimiste ?
Personnellement, je pars du principe que peu de choses se passent comme je veux si tant est que je sais ce que je veux et je m'en amuse plutôt que d'en pleurer. Je me suis fait à l'idée que l'autre ne répondrait que rarement à mes attentes et moi tout autant à ses attentes sans que cela ne me décourage de s'apprécier, au contraire, ce serait trop facile.
Sinon je parlais de l'optimisme au conditionnel et, pour être exact, d'un pseudo optimisme qui consiste à faire comme si tout allais bien (aller). Je ne pense pas que ce soit la définition de l'optimisme, mais des faux-semblants. Reste que lorsque je me vois reproché de ne pas être optimiste, c'est juste parce que je ne joue pas le jeu du "Tout va bien dans le meilleur des mondes."
Enfin, bon, tout cela est hors-sujet.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Polyamour et identité maculine

oO0
le mardi 21 septembre 2010 à 03h38
titane
Schopenhauer n'a jamais véritablement parlé d'amour mais de "sexualité" comme justement une "volonté" inconsciente contre laquelle on ne peut lutter et qui influence TOUT... Cependant en vieillissant son pessimisme maladif perdait de sa "volonté" et il a finit par proposer que nous devrions tous nous adresser aux autres en tant que "compagnon de souffrance" qui nous rappelle à plus de tolérance, de patience, d'indulgence, d'amour du prochain !
Oui oui il l'a écrit !
Nous sommes inéxorablement liés par la banalité de nos souffrances...
une étrange façon d'être optimiste en "l'amour'...
(dans Parerga et Paralipomena)
Du tout bon ! Du tout bon ! Tiens, pour le coup, je reviens au fil du sujet, l'identité masculine. En fait, une des choses qui m'a marquée face à la nécessité d'apprivoiser mon identité masculine, c'est la frustration, ô combien, cette identité était sujette à la frustration. Même si dans les faits, le masculin l'emporte en termes de harcèlement sexuel, dans l'imaginaire social, c'est l'inverse. La plupart des images genrées visent l'excitation masculine et l'adoption de cette image chez les femmes : l'image de la femme domine, pousse l'homme à l'excitation et les femmes à exciter. C'est très archétypal, mais je me limite justement aux archétypes des genres féminins et masculins.
Oui, alors pourquoi profiter de ce que tu viens d'écrire, Titane ? Et bien, justement parce que c'est principalement en adoptant le point de vue que tu traduits avec Schopenhauer que, même si la frustration n'a pas disparu pour autant, elle s'est solidement allégée pour être une couleur parmi toutes celles que l'existence peut en faire voir à chacun et chacune.
Le rapport avec le PA ?
Je ne sais pas, l'idée de pouvoir s'accompagner dans "ses joies et ses peines de coeurs" avec d'autres là où la jalousie est sensée faire ses ravages me fait penser à cet art d'être de bon compagnons de souffrance et de galère. Alors, oui, étrange péssimisme, mais si être optimiste, c'est manquer de réalisme et faire l'autruche, je préfère être un joyeux péssimiste. Non, mais qu'est-ce que cela fait du bien une fois qu'on arrive à rire des vertes et des pas mûres que l'existence nous en fait voir !
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Peut on dire que le polyamour est un art libertin élitiste ?
Discussion : Peut on dire que le polyamour est un art libertin élitiste ?

oO0
le samedi 18 septembre 2010 à 18h22
Siestacorta
Ce serait intéressant de lister les pratiques pour lesquelles le PA représente un cadre et une mise à jour...
- les adultères consentants
- le libertinage affectueux
- les amitiés sexuées et autre "friends with benefits"
- les ex en bons termes
- la bisexualité vécue
- ...+1, je plussoie.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Invasion, phase 2 ?

oO0
le samedi 18 septembre 2010 à 18h19
Bienvenue Aymone,
et bonne chance.
Siesta,
ne t'inquiète pas, j'avais compris qu'il ne s'agissait pas du sens plein de communauté et plus d'identité commune. Je voulais juste exprimer le fait que se reconnaître une identité commune d'un point de vue social sur un sujet intime a quelque chose de troublant.
Ce trouble peut être notamment perceptible lorsqu'il s'agit de prendre la parole en public sur sa vie privée. La demande de Aymone le rappelle.
Laurent,
je ne rebondirai pas sur la question juridique, mais je pense qu'une formulation juridique pourrait avoir les mêmes problèmes que lorsqu'il s'agit de chaises : plusieurs chaises ou polychaises ?
Sinon, la définition que j'évoque n'est probablement pas celle de ce site. Cela fait deux ou trois ans que je suis le sujet à gauche et à droite. Bref, j'ai du m'embrouiller dans mes références.
Laurent, Dya,
merci, pour ce qui est du sujet de l'amitié, ça fait plaisir de se sentir compris. Mieux, de voir mieux formulé ses propos : on se sent mieux compris que par soi-même - désolé, pour ceux à qui j'ai pas pu rendre la pareille. Sinon, effectivement, le sujet de l'amitié semble tellement évident qu'il s'oublie vite, un peu trop vite. Alors, oui, Drya, cela pourrait de fait être intéressant d'y songer en faisant le point après deux ans d'activité du forum.
@+
Discussion : Invasion, phase 2 ?

oO0
le jeudi 16 septembre 2010 à 23h09
Yep Laurent,
j'ai apprécié toutes tes interventions jusqu'ici, mais je te ferais remarquer que celle-ci me semble s'éloigner du polyamour vers la polygamie. (Pour ma part, j'ai déjà du mal avec le terme "polyamour".) Lorsque j'évoquais le mariage comme modèle des relations, je ne pensais pas modifier la conception du mariage pour en modifier le modèle des relations. Je pensais plus, sans en trouver les mots, à un modèle juridique qui continue à sous-tendre nos relations et de l'autre une aspiration à des relations plus proches de l'amitié. Lorsque j'évoquais, par exemple, la tendance de plus en plus présente à se respecter et continuer à s'apprécier dans des situations de relation avec un tiers - le plus souvent associée à l'infidélité - je pense que cela m'évoquait davantage une résurgence de l'amitié dans les relations amoureuses que la revendication juridique de droits.
Là, comme signalé plus haut, cela fait deux ans que le FORUM est là. J'ai constaté qu'il y était fort peu question de l'amitié et même que certains moments tenaient plus de l'inimitié que de l'amitié. Or pour ma part, ce qui m'avait plus dans la définition de base du polyamour, c'est la place importante donnée à l'amitié, la possibilité de vivre ses amours sur un mode plus amical. (L'amitié partage le vécu de ses relations amoureuses, accompagne ce vécu, ne jalouse pas la présence de tiers, etc. Souvent, je trouve d'ailleurs l'amour bien inférieur à l'amitié, plus intense, certes, mais beaucoup moins ouvert.) Parfois, je me sens plus proche de connaissances de ma génération ou d'une autre génération qui, après une rupture ou un divorce, conserve une certaine amitié.
Au final, je pense - c'est un avis tout personnel - que le changement est en train de se faire là, tant au bénéfice des relations exclusives que non-exclusives. L'amitié ne peut mal d'être formulée juridiquement, il s'agit donc plus d'un changement informel.
Invasion (auto-dérision, dac), revendication, ce n'est pas très... amical. Voilà, ce qui me gêne.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Invasion, phase 2 ?

oO0
le jeudi 16 septembre 2010 à 20h46
Siesta,
pour ma part, ce n'est pas du tout pompeux. Cela soulève une autre question, celle de la différence entre une communauté de faits et de valeurs et la reconnaissance de cette communauté. Soit le fait de partager en commun un certain mode de vie et le fait de reconnaître partager ce mode de vie.
Faire communauté sur des questions intimes, cela fait... bizarre ? Comme une impression de promiscuité, de voir la vie des autres s'immiscer dans la sienne et la sienne dans celle des autres. C'est différent pour une communauté de valeurs admises depuis si longtemps qu'elle passe pour naturelle. On parle de communauté gay, mais pas de communauté hétéro et ca fait même... bizarre d'accoler les termes communauté et hétéro. Rebref, faire communauté sur des questions intimes, cela fait... bizarre ?
Sinon, Siesta, désolé de ne pas avoir vu l'autodérision dans tes propos. Le radar de mon sens de l'humour et de l'autodérision a régulièrement des ratés.
Discussion : Invasion, phase 2 ?

oO0
le jeudi 16 septembre 2010 à 02h51
Tout cela n'empêche pas de soulever les questions d'organisation que tu soulèves, Siesta, mais histoire d'éviter de s'exposer à de faux espoirs, à leurs désillusions, je pense qu'il vaut mieux faire preuve de réalisme dans ses attentes. Et au terme "envahir", je préfère "sourire" :) Je suis sûr que tu comprends ce que je veux dire, c'est une question tellement délicate parce que douloureuse, voire extrêmement douloureuse pour nombre de personnes qu'elles n'ont pas besoin de se sentir envahies.
Bref, je pense qu'il est important que la question des amours plurielles (inclusives) n'apparaissent pas comme une menace, pas plus que la question des amours exclusives ne leur apparaissent comme une menace. Nous partageons tous les mêmes questions. Même si nous nous situons différemment, il est plus important d'arriver à s'entendre.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Invasion, phase 2 ?

oO0
le jeudi 16 septembre 2010 à 02h43
Envahir ?
Envahir ?
C'est aller un peu vite. J'ai l'impression que cela tient davantage à un état d'esprit qui n'est pas encore à maturité et qui me semble dépendre davantage d'un changement profond de la mentalité sociale que d'une quelconque communauté poly.
L'engagement du mariage reste le modèle dominant des relations : "Pour le meilleur et pour le pire." Le pire ne se discute que très rarement dans un mariage, dans l'engagement à l'exclusivité d'un mariage. Le pire, c'est souvent l'irruption d'un tiers dans un couple marié, l'infidélité avec un tiers. Parmi les pires épreuves que peut traverser un couple, l'infidélité en est une, une probabilité certaine, même si ce n'est qu'une probabilité, de l'ordre de l'éventualité. Bien qu'il s'agisse d'une probabilité certaine, elle fait l'objet d'une politique de l'autruche. Les couples ne discutent pas de cette éventualité quand ils s'engagent, ils font comme si elle n'allait jamais se produire, se convainquent mutuellement qu'elle ne se produira pas sans envisager la manière d'y réagir si elle se produisait.
Concrètement, beaucoup de personnes se posent la question du tiers en dehors ou à l'intérieur de leur(s) relation(s), mais la question est loin d'être reconnue comme une question fondamentale. Il semble bien plus fondamental d'évacuer la question. Reste que cette mentalité évolue petit à petit à l'échelle individuelle et dans le monde professionnel qui entoure le couple. En attendant, la question du tiers reste une question audacieuse alors que, fondamentalement, il devrait s'agir d'une pure et simple question de réalisme tout ce qu'il y a de plus naturel. Et c'est plutôt irresponsable de fuir à l'intérieur d'une relation cette réalité, de ne pas s'y préparer sinon s'exposer au désarroi le plus complet.
Envahir ?
Envahir ?
Perso, pour ce qui est de voir plus de personnes se réunir autour de la question du tiers, je m'attends plus à ce que la recherche de relations exclusives comprenne qu'il y va de son propre intérêt de faire preuve de plus de réalisme. De plus en plus de personnes dans une relation exclusive arrivent à se respecter, à continuer à s'apprécier lorsqu'elle font face à l'épreuve d'une relation avec un tiers en dehors de leur propre relation.
Il s'agit d'un changement que j'aurais bien de la peine à formuler avec des mots. Une sorte d'abandon progressif des accents tragiques propre à l'infidélité face à leurs déchirements, une envie timide de sortir des vieux réflexes dans ce genre de situation même s'ils continuent à opérer.
Envahir ?
Envahir ?
Le changement dont je parle me semble tellement timide et important qu'envahir risque plus de le faire fuir.
Sourire ?
Sourire ?
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Ou se cachent les PA ?

oO0
le dimanche 29 août 2010 à 12h39
Je discutais récemment avec une connaissance tentée par l'idée, mais peu tentée de réaliser l'idée. Celle-ci me faisait remarquer qu'il valait mieux se limiter à des personnes partageant le même souhait de non-exclusivité. Dans les faits, cela exige d'être plus sélectif dans le choix de ses relations, ce qui diminue en fait considérablement la possibilité de vivre plusieurs relations simultanément. Le même phénomène d'incompatibilité et de sélectivité se produit entre l'hétérosexualité et l'homosexualité sans que cela n'empêche les personnes de s'apprécier pour autant. Malgré l'attirance, une personne hétéro et une homo ...
Plus fondamentalement, je pense que c'est une question de patience, de passage d'une logique de volonté à une logique de disponibilité. Il y a une nette différence entre vouloir une relation et être disponible à une relation ainsi qu'entretenir cette disponibilité. Dans le premier cas, vouloir une relation comporte le risque d'entretenir une relation pour en avoir une sans grand rapport avec la personne : être avec quelqu'un pour être avec quelqu'un. Dans le deuxième cas, c'est la rencontre d'une personne qui fait la relation, la disponibilité ne fait qu'ouvrir à la rencontre. Je pense que ça vaut autant pour une personne exclusive que non-exclusive, reste que l'exclusivité ou la non-exclusivité font partie des questions inhérente à la disponibilité. A chacun d'être conscient de ses dispositions.
Pour ma part, je ne compte plus l'attirance qui se faisait jour dans une rencontre ne donnait pas lieu à une rencontre favorable des dispositions de chacun à une relation ou encore, malgré des dispositions favorables, l'attirance ne se prêtait pas à une relation autre qu'amicale ou de sympathie. Au final, je ne le regrette pas, j'ai l'impression de m'être écouté, d'avoir écouté l'autre s'écouter, bref, d'avoir le sentiment d'une rencontre. Le plaisir d'une relation n'est pas une nécessité, le plaisir n'est pas de l'ordre du nécessaire, sinon ce ne serait plus le plaisir.
Entretenir le plaisir de la rencontre plutôt que la volonté d'une relation permet de rester disponible sans s'exposer continuellement à la déception de ne pas trouver de relation ainsi que d'éviter de faire d'une personne rencontrée une déception. Pourquoi s'exposer et exposer une personne à être l'objet d'une déception en raison de ce qu'elle est ?
Discussion : Polyamour et identité maculine

oO0
le samedi 28 août 2010 à 17h21
Sur la question des inégalités entre hommes et femmes dans le polyamour, j'avais répondu ça qui peut en partie rentrer dans le sujet. Reste que je suis en toute petite forme et que je n'ai pas le courage de faire davantage qu'un renvoi, même si la question me semble intéressante d'où ce renvoi.
Sinon, dans les grandes lignes, la question de l'identité masculine me laisse perplexe.
Discussion : Des inégalités entre les femmes et les hommes dans le PA

oO0
le jeudi 12 août 2010 à 13h37
Boucledoux, il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une construction sociale. C'est d'ailleurs, faute d'autres constructions, que bien malgré elles, nombres de personnes interagisse en fonction de cette construction. Je n'y échappe pas, bien malgré moi. Eviter d'alimenter cette construction, ne m'empêche pas de me retrouver en défaut d'une identité masculine.
C'est plutôt comique, bien que déstabilisant.
Discussion : Des inégalités entre les femmes et les hommes dans le PA

oO0
le mercredi 11 août 2010 à 15h34
(+)
A quand ? Vaste question indissociable de la libération de la condition féminine.
Perso, je confirme l'aliénation du rôle de dominant. Lorsque je manifeste une certaine disponibilité, soit celle-ci me semble interprétée par une intention cachée de vouloir obtenir ce que je pourrais vouloir, soit comme une incapacité de prendre ce que je veux. Dans les deux cas de figure, c'est passer pour un homme qui ne sait pas s'assumer, ne sait pas s'y prendre pour obtenir ce qu'il veut.
De mon côté, cela me semble pourtant élémentaire, peu importe mes envies ou mes sentiments, je me vois mal vouloir quoi que ce soit sans savoir la disponibilité de l'autre à l'égard de ces envies ou sentiments. Dans le contexte érotique, c'est évident que c'est élémentaire, vouloir ce que l'autre ne veut pas, insister pour obtenir ce que l'on veut, etc. (Ai-je besoin de développer ?)
Le rôle de dominant a ceci d'aliénant qu'il met dans une position où il faut imposer sa volonté, forcer la volonté de l'autre...