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(Belgique)

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Discussion : Faire évoluer son couple, du standard "socialement reconnu" au PA... patience...

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le dimanche 27 mars 2011 à 01h34

Colvert (Bob),

je pense que tu viens de viser un point intéressant : la frustration. Si tu es capable de l'apprivoiser comme tu es capable d'apprivoiser la colère, je pense que tu peux trouver une issue en toi.

J'ai connu aussi cet état de frustration. Au début, la tentation était forte de l'associer à l'état de ma relation. Par la suite, je me suis rendu compte que cette frustration venait du sentiment d'impuissance que j'éprouvais face aux moeurs dont j'héritais. Difficile, difficile d'accepter une réalité où la liberté s'apparente à un ennemi en amour. D'autant plus que cette réalité affecte les relations personnelles. C'est là que cela devient intéressant de faire la différence entre la réalité et les personnes avec qui nous la partageons. Ce genre de frustration n'apparaît plus comme étant principalement le fait des personnes, mais de cette réalité que nous partageons. Alors, certes, en tant que personne, nous avons tous le pouvoir de modifier ou d'entretenir cette réalité, certes, mais...

... la réalité ne nous en précède pas moins toujours. Elle est ce qu'elle est et il n'y a que elle pour se réaliser.

"Ne pas se forcer soi ou qui ce soit."

Face à la force de la réalité, il y a de quoi se sentir sans force, impuissant et d'éprouver une énorme frustration. Certes, cela ne change rien à la frustration d'une passion naissante : l'impatience, etc. Cela ne change rien, mais au moins cela permet de dissocier ses frustrations des personnes qui nous entourent. Sinon :

You can't get always all what you want

Cette chanson m'a toujours aidé à sourire à l'ironie de la vie. Plus facile après, avec le sourire, d'apprécier ce que l'on a à défaut d'avoir tout ce que l'on voudrait avoir.

Puis, même si la réalité n'est guère favorable à ce genre de relation, cela ne veut pas dire que c'est impossible comme le montre nombre de témoignage ici.

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le samedi 26 mars 2011 à 02h26

En lisant ce dernier message, je n'ai pas l'impression que cela conduise aux calandes grecques. Et pour ce qui est du sentiment de culpabilité, Bob, juste une piste : prendre la mesure de l'histoire pour se distancier d'un certain héritage de la culpabilité ; faire la différence entre soi et l'état de la société. Et surtout, savoure le changement d'esprit, la libération de ce sentiment de culpabilité.

Sinon, personnellement, j'ai le sentiment que l'état de la société n'est guère favorable, mais la mentalité n'est pas hostile. En ce qui me concerne, j'ai pris le parti d'une sorte de deuil : que ne pas pouvoir vivre de la sorte ne m'empêche pas de vivre. Pouvoir apprécier une certaine liberté et libération d'esprit m'apporte un certain plaisir, sinon un plaisir certain que j'apprécie partager et pouvoir partager. Le simple fait de le partager, de l'apprécier avec d'autres sans pouvoir pour autant le vivre ne fait qu'ajouter en sérénité.

Alors, oui, j'avoue, cela sent le dégonflé, mais je déteste me forcer ou forcer qui que ce soit.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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le dimanche 20 mars 2011 à 04h21

Salut Bob, Siesta, Tentacara,

perso, je comprends tout à fait la position de Bob et je n'ai pas l'impression qu'il se pose en victime. Il constate une situation difficile à vivre tant pour lui que pour son épouse, mais je ne vois pas où, dans ces propos, il la pose en cause de cette situation difficile. Bob pointe des comportements, des paroles et des situations - point barre.

En l'occurrence, leurs difficultés les rapproche. J'ai connu ce genre de situation à trois reprises. La première fois, j'ai suivi la voie que tu indiques Siesta et, si c'était à refaire, c'est l'une des rares situations que je ne reproduirais pas. Comme tu l'écris, Bob, il y a un risque de traumatisme. Je me rappelle avoir vu son sommeil se détériorer, ne plus rien savoir avaler. J'ai mis sa santé physique et psychique en risque et ce genre de risque, non, je ne le reprendrais pas.

Sûr, cela fait réagir, mais c'est forcé...

Sinon, Bob, je pense que l'expression "faiblesse de la chaire" est une piste à creuser. Un autre terme que "faiblesse" t'aiderais sûrement à mieux vivre cette situation. Lorsque j'ai fait l'erreur - avis personnel - de forcer la relation que je partageais avec elle à s'ouvrir, je n'ai ressenti aucune faiblesse. Dire "non" à cette situation m'était aussi facile que de dire "non". Ce n'est pas par faiblesse que je l'ai trompée, c'est parce que je ne voulais passer à côté de la personne avec qui je l'ai trompée. Éviter la culpabilité, comme tu l'écris Siesta, n'est pas un bon motif de choix cependant, je n'avais pas mesurer les risques pour sa santé physique et psychique.

Pourquoi ? De mon côté, une telle situation ne m'aurais jamais affecté avec une telle violence, que du contraire et j'ai oublié de lui faire confiance sur la connaissance qu'elle avait d'elle-même. Oui, finalement, elle a surmonté ce trauma, nous avons même entretenu quelques mois une relation libre, puis resté amis durant deux ou trois années, mais à l'exception d'une autre personne, je n'ai jamais mis autant en risque l'équilibre affectif d'une personne.

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le jeudi 24 février 2011 à 17h05

Bob45
Aussi déstabilisant que puisse paraître le fait d'aborder cette question entre nous, au sens de la déconstruction dans son imaginaire de l'homme idéal qu'elle voyait en moi, ces aveux et cette nouvelle manière de partager notre relation, mélangé à ma volonté de sécurisation de notre équilibre familial ("je n'ai pas l'intention de partir") engendre dans notre couple un regain de désir et des rapports physiques plus francs et plus libérés.
C'est le revers positif de la médaille !

Tu fais bien de le répéter et je confirme pour en avoir eu l'expérience dans trois relations. Je confirme aussi que, l'attitude du "sujet enterré", provoque une distance proche de l'indifférence.

Une image, peut-être : Avec les années, une sorte de familiarité proche de l'amitié ou des liens frère-soeur s'installe. Les amis, les frères et soeurs nous accompagne souvent sur le chemin de nos désirs. Est-ce possible, dans le couple, d'entretenir des dispositions semblables.

Sinon, pour la rime, tu clos ton titre par "patience", et pourquoi pas "confiance" dans les moments où ce sujet semble enterré ?

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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le lundi 21 février 2011 à 21h28

Bob45,

je voulais m'excuser de ne pas avoir prêté assez attention à ton désir d'autres relations. Je pense que tu as cerné l'essentiel, te reconstruire par rapport aux ravages d'une culpabilité qui n'a pas lieu d'être : légitimité du désir ; respect de la fidélité exclusive que vous aviez choisie. Ne fut-ce que cela devrait déjà t'aider à soulager ton esprit des tensions que tu peux éprouver face aux personnes pour qui tu peux éprouver de l'affection ou du désir susceptible de menacer votre relation de couple étant donné votre choix passé de l'exclusivité.

Vivre platoniquement en adultérin ? Le trait d'ironie est savoureux, mais exagéré. Je te conseille la lecture du livre de Florence Enhuel, "Le beau sexe des hommes". Cette lecture se prête autant à des lecteurs "mono" que "poly" et développe un regard esthétique sur le désir. Le plaisir esthétique n'est ni une question de réalisation ou de non-réalisation du désir. Ce plaisir peut accompagner autant le passage à l'acte que le simple acte du regard.

En même temps, il s'agit d'une auteure, qui propose un regard féminin sur l'homme qui peut aider tant à avoir un autre regard sur les hommes que sur soi-même en tant qu'homme. Pour l'instant, c'est ce que j'ai lu parmi ce qu'il y a de plus novateur dans la reconstruction de l'identité masculine surtout du point de vue de la légèreté de ton. Le livre laisse sur sa faim, certes et manque de structure. Certes encore, reconstruire l'identité masculine n'est pas l'objectif de l'auteure, mais c'est pourtant ce qu'elle propose de plus prometteur en recréant son regard sur les hommes en jeu dans son désir des hommes. Le féminisme a permis de déconstruire les identités des relations hommes-femmes. Cependant, bien que nombre d'hommes aient participé activement à cette déconstruction, le travail de reconstruction semble devoir avoir lieu chacun de son côté. Cela n'empêche que nombres d'hommes y sont là encore actifs. Logique, quelque part, il s'agit aussi de réparer les erreurs de l'identité dont ils ont hérités. Reste que, c'est d'autant plus logique que le regard de l'autre est structurant de l'identité dont l'enjeu est relationnelle. Et du point de vue du caractère structurant du regard de l'autre dans la relation, l'identité masculine manque de regards féminins pour se reconstruire.

Ce qui m'amène là, c'est que tu parles surtout de ta découverte de ton désir pour d'autres, pas de leurs désirs, ni du regard en jeu dans leurs désirs. Ce qui m'amène aussi là, c'est que d'expérience, si ta femme se reconstruit, tu as toi-même à te reconstruire. Tu montres une capacité certaines à gérer ses comportements destructeur pour les transformer en une énergie de déconstruction positive, il ne t'en reste pas moins de continuer à te construire et te reconstruire là où tu as entrepris des travaux de déconstruction. Cela ne peut que t'aider à être encore plus disponible affectivement dans votre relation de couple et, éventuellement, à d'autres si vous arrivez un jour à la décision d'ouvrir votre relation.

Voilà, je ne t'écris pas de te limiter à n'être qu'un père et un époux, non, je me reconnais simplement dans ton choix de t'en contenter car ce serait mon choix si j'étais dans ta situation.

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Discussion : Poly ou Mono: Communiquer enfin au sein de son couple.

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le lundi 21 février 2011 à 20h51

Salut Blusher,

je pense que, à termes, tu tiens un article. Je suis sûr que tu trouveras même parmi les intervenants de ce fil des personnes volontaires pour t'aider à en faire un article.

Je ne pense pas que cela devrait demander beaucoup de corrections, ce qui laisse place à des innovations. Du style, discussions tous azimuts sur ce lien, témoignages, exemples fictifs ou compléments d'informations, là-bas.

Sinon, merci, simplement. Ceci n'est que suggestions.

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Discussion : Les plaisirs accessoires du Lutinage

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le samedi 19 février 2011 à 00h44

Vivre sans jalousie.

Quelles que furent mes relations, cela leur a donné un goût de vacances ad eternam.

Cela ne me vient cependant pas du lutinage, des amours libres ou pluriels, c'était là comme çà bien avant que j'en entende parler : une quiétude muette avec pour seule inquiétude son mutisme.

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Discussion : Faire évoluer son couple, du standard "socialement reconnu" au PA... patience...

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le jeudi 17 février 2011 à 15h59

Salut Bob,

Le sujet est là, entre vous. Une option est de laisser reposer le sujet, soit de tourner la page sur le sujet. "Tourner la page" ne signifie pas arracher la page car rien n'empêche que ce chapitre de votre histoire ressurgisse dans un autre en cours de "roman". Le sujet est là, quelque part, dans votre histoire, à disposition. Laisser le sujet au repos, à disposition, cela peut être une manière d'accepter de ton côté que tu ne peux pas tout contrôler en laissant à ta compagne la liberté et la responsabilité de sortir le sujet de son repos.

Si je te réponds, c'est que je me reconnais dans la liberté et la responsabilité que tu as pris d'être fidèle à toi-même, de ne pas te cacher à elle et, fidèle à toi-même, de t'être montré à elle telle que tu t'éprouvais. Peut-être est-ce le moment de te demander si tu n'as pas été jusqu'au bout de ta liberté, là où la liberté de chacun s'arrête à celle de l'autre ? Peut-être est-ce le moment de te demander si tu n'as pas été jusqu'au bout de ce qui fait que la liberté est liberté et non arbitraire, la responsabilité ?

"Il n'y a pas de liberté sans responsabilité." Saint-Exupéry

Peut-être est-ce le moment pour ta femme de se demander si la liberté que tu as prise d'aborder ce sujet est le fait d'une liberté tout ce qu'il y a de plus responsable ? La preuve d'une confiance en elle pour te montrer à elle tel que tu t'éprouves ? Ou encore de mesurer la générosité d'une ouverture au dialogue sur un sujet tabou ? Mais comme tout don, ne faut-il pas un moment laisser à l'autre la liberté d'en disposer comme il le sent, en abandonner le contrôle pour que cela s'offre réellement sur le mode de la disponibilité ?

D'expérience, ce sujet ne s'aborde en paix qu'une fois que l'autre choisi de lui-même de recourir à la disponibilité d'un tel sujet. Tu as mis à sa disposition ce sujet, que peux-tu faire de plus ?

Pour ce qui est des autres personnes pour qui tu peux avoir de l'affection ou du désir, si elles sont réellement disposées à une relation libre, il n'y a pas d'urgence : il n'y a pas de place à prendre tant qu'elle est libre, il y a par définition toujours une place de libre dans les relations libres - pour peu que les personnes y aspirent réellement. Et pour ce qu'elles nous donnent à éprouver, n'y a-t-il pas là un éveil de la sensibilité qui se suffit à lui-même ? Attitude platonique ou esthétique ?!? Art d'apprécier sans nécessairement devoir avoir pour apprécier ?

Sinon quels sont les possibles qui s'offrent réellement à toi, actuellement ? Tu aimes ta vie de famille !?! Profitez en ! L'enfance passe si vite... Apprécier pleinement ce qui est possible de vivre, c'est sortir des frustrations, de la frustration de ce qui nous est impossible de vivre. Et s'il y a bien une chose qui nous bloque dans notre disponibilité affective aux autres, ce sont les frustrations.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Envie et besoin d’aimer: j’ai tout ça en moi, c’est grave docteur?

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le samedi 05 février 2011 à 01h38

Deux ans, cela peut n'être que peu de temps, tout dépend du point de vue.

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Discussion : Envie et besoin d’aimer: j’ai tout ça en moi, c’est grave docteur?

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le mardi 01 février 2011 à 19h08

Ouaip, tout à fait Siesta, Tigre n'a pas parlé des enfants. D'ailleurs, j'ai raccourci.

Sinon, oui, cela peut aller dans le sens des propos de Nietzsche, mais je ne parle pas d'une enfance abstraite et je vais au-delà de l'enfant nietzschéen. La responsabilité d'un enfant, c'est une responsabilité de plus en plus désintéressée dès lors qu'elle tend vers leur épanouissement. Nous sommes tous responsables les uns des autres à des degrés divers et la manière dont nous tendons à être responsable envers la personne d'un enfant peut nous inspirer pour toute autre personne. Un adulte, ce n'est jamais que la personne d'un enfant qui a désormais sa vie entre ses mains. Regarder un adulte de la sorte, cela permet de s'étonner plus facilement de sa personne et de se rendre compte qu'il y a beaucoup à apprendre des enfants. Que loin d'apporter des problèmes, ils apportent des solutions, du moins en inspirent.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Envie et besoin d’aimer: j’ai tout ça en moi, c’est grave docteur?

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le mardi 01 février 2011 à 13h48

Siesta,

Oui, confusion entre envie et besoin. Encore est-ce assez ? Oui, mais ce n'est pas la seule question qu'il est possible de se poser.

D'autres questions alternatives peuvent se poser. a) Relativiser les difficultés amoureuses avec la responsabilité des enfants. J'écris bien relativiser et non pas occulter, b) d'autant plus qu'il s'agit d'une responsabilité qui a ses richesses. Les enfants sont passeurs d'enfance.

a) La responsabilité d'un enfant tend de plus en plus vers une responsabilité désintéressée : les enfants font de moins en moins l'objet d'attentes de leurs parents, sinon l'attente de leur épanouissement. Cette responsabilité peut être source d'inspiration de part et d'autre pour se regarder autrement. Un enfant qui aime plusieurs personnes ou se pose la question si c'est possible n'est pas regardé de la même manière que lorsqu'il s'agit d'un adolescent ou d'un adulte.

b) L'adulte n'est qu'un enfant qui a les moyens de prendre sa vie en main. Avec un peu de chance, vous pourriez facilement reconnaître l'enfant que vous avez été dans vos réactions à votre situation. Bref, vous redécouvrir autrement en laissant vos enfants vous évoquer votre enfance : that's called making the connection. Comment connaître ses enfants sans reconnaître sa propre enfance ? Collatéralement, savoir reconnaître l'enfant derrière l'adulte offre une autre forme d'intimité.

Ces questions ne tranchent ni dans un sens, ni dans un autre.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Envie et besoin d’aimer: j’ai tout ça en moi, c’est grave docteur?

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le mardi 01 février 2011 à 13h04

Tu ponctues ta question avec une réplique humoristique et j'y vois une autre envie : rire, la légèreté du rire face aux diagnostiques alarmistes.

Sinon envie et besoin, ce sont deux logiques différentes. L'envie correspond davantage à une logique de disponibilité affective entre les personnes et le besoin, à une logique de nécessité. Reste que, comme je l'observais ailleurs avec Lulutine, la relation à l'autre n'en est pas moins animée de certaines nécessités pour avoir lieu : consentement, reconnaissance mutuelle, etc. Avoir envie de l'autre à quatre heure du matin ou ne pas avoir, c'est une question de consentement. Reste qu'autant l'envie de l'un que la non-envie de l'autre mérite reconnaissance, ce qui est différent de la satisfaction. Passer à côté de la reconnaissance de cette beauté, c'est vous en priver.

Enfin soit, je distinguerais envie de satisfaction (disponibilité) et besoin de reconnaissance mutuelle (nécessité).

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Le paradoxe de l'ouverture à plusieurs relations et de la solitude

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le lundi 31 janvier 2011 à 02h22

En ce qui concerne ce sujet, je ne pense pas que la manière dont nous avons l'habitude d'en parler s'y prête. Cela fait seulement quelques décennies que le registre amoureux commence à sortir de la logique du "besoin" et de la "nécessité" pour faire place à une logique d'autonomie. Reste que concernant ce sujet, nous sommes socialement habitué à focaliser sur le fait d'être avec quelqu'un sans s'intéresser au fait de ne pas en avoir. Pourtant, en avoir et ne pas en avoir relève de la logique du consentement, du "oui" ou du "non". S'il n'y a pas de nécessité à nos relations, le consentement est nécessaire à nos relations.

Enfin, bref, j'ai l'impression de vivre dans une culture focalisée sur le "oui". (Obsession ?) Le "non" ? Il faudrait pouvoir parler du "non" concernant ce sujet, pouvoir en parler en parler dans un même esprit d'épanouissement que le "oui".Reste que parler de ce qui relève du "non", c'est passer pour un foutu pessimiste qui ferait bien d'aller se soigner - je caricature :P Cela n'a rien de personnel avec qui que ce soit si je ne crois pas possible d'en parler, juste avec l'état actuel de notre culture.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : "Tu ne dois pas ressentir ça"

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le lundi 31 janvier 2011 à 01h19

Wazaa a parlé de reformulation : "Quelles seraient les reformulations acceptables pour toi de ces propos ?"

Sinon, nous avons tous notre susceptibilité. Dans ce genre de circonstances, c'est l'occasion de découvrir qu'elles sont ces limites. Dans quelles mesures elles peuvent être repoussée ou non sans se compromettre soi, soit de sorte à pouvoir encore se reconnaître soi sinon mieux de préférence. Parfois, ces limites ne peuvent être repoussées.

Perso, c'est l'attitude que j'adopte, une habitude que j'essaie d'adopter.

Dans un autre post, je parlais de sortir d'une logique de "nécessité" ou de "besoin". En l'occurrence, là, je vois difficilement comment en sortir. Je vois difficilement comment les relations personnelles peuvent se passer de reconnaissance mutuelle. Comment entretenir une relation quelle qu'elle soit sans pouvoir s'y sentir soi, s'y reconnaître mutuellement ? Professionnellement, oui (et encore), mais il ne s'agit pas de relations personnelles.

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Discussion : Le paradoxe de l'ouverture à plusieurs relations et de la solitude

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le lundi 31 janvier 2011 à 00h44

Oui et non.

Non, effectivement, cela ne porte pas sur la solitude, l'absence de relation ou le célibat. (P'tit lutin, y a pas un terme qui convient !)

Oui, dans le sens où la manière dont j'aborde le sujet se situe effectivement en dehors d'une logique de "besoin" ou de "nécessité". Et, oui, encore, c'est aussi désagréable de se voir enfermé dans ce genre de logique : l'impression d'être pris pour un toxicomane en manque. Et, effectivement, il y a quelque chose de toxique dans l'histoire, mais c'est dans les interprétations que donnent ce genre de logique dans nos relations quelles qu'elles soient.

Pour ma part, il s'agit plus d'un phénomène de société que d'un phénomène représentatif d'une personne. Le registre amoureux subit énormément l'influence de cette logique du "besoin" et de la "nécessité". Pourtant, les relations humaines me semblent ressortir d'une autre logique propre, non au monde matériel, mais à l'histoire : "contingence", "hasard", etc. Mais, bon, le registre amoureux supporte mal la "contingence" ou le "hasard". Même l'amitié, en fait.

S'il y a une "nécessité" ou un "besoin", c'est d'autres logiques d'interprétations de nos relations quelles qu'elles soient pour plus de nuances. Parier sur le fait que les relations humaines peuvent surprendre encore la compréhension que nous en avons.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Le paradoxe de l'ouverture à plusieurs relations et de la solitude

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le samedi 29 janvier 2011 à 15h57

@Lulutine

Dans le principe, oui. D'où le fait que je me sois exprimé ici.

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Discussion : Le paradoxe de l'ouverture à plusieurs relations et de la solitude

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le jeudi 27 janvier 2011 à 11h56

@ Madeline,

je n'ai jamais dit que la solitude était difficile à apprivoiser. Au contraire, en ce qui me concerne, c'est le contraire. Facile, tellement facile que j'y prendrais racine d'où : point mort ou "dead end" ?

Certes, je remarque que beaucoup de personnes vivent mal la solitude et que le sentiment d'être seules les poussent à redoubler d'effort pour trouver quelqu'un, mais ce n'est pas mon cas. (Je n'ai connu qu'une période où je me suis senti seul, horriblement seul : au pied de la vie active. Au sortir de mes études, je n'ai eu personne sur qui compter pour me lancer dans la vie active. Au bout de quelques mois, cette solitude est devenue si difficile que j'ai essayé de la compenser en essayant de trouver quelqu'un.) Enfin soit, c'est là, toute l'ironie de la situation.

Impossible de rivaliser en effort avec les besoins pressant des autres de ne plus être seul, de quelqu'un pour ne plus être. C'est comme se retrouver dans une file d'affamés à un buffet sans avoir faim, tu laisses passer tout le monde pour te retrouver face à un buffet qui ne ressemble plus à rien. Oui, sans avoir faim, je ne suis pas dans une logique de besoin ou de nécessité, ce qui fait que non seulement je me sens complètement dépassé par les autres en même temps qu'un obstacles à leurs besoins, mais en plus l'autre ne sent pas nécessaire. Finalement, c'est çà le plus dingue, ne pressant personne, je suis comme invisible et l'absence de besoin ou de nécessité donne à l'autre l'impression d'être invisible, que je suis indifférent.

Ironie, ironie loin d'être tragique. Loin de mal le vivre, cela me laisse perplexe. Je comprends et je respecte ce besoin et cette nécessité de l'autre qui animent le plus souvent la solitude, mais après, je ne comprends plus d'où ma perplexité.

@ Wolfram,

Je ne pense pas que ta citation de Marc-Aurèle s'applique exclusivement à la solitude, mais je confirme. Je me sens d'autant moins malheureux que je m'estime heureux de ce que j'ai vécu jusqu'à présent ainsi qu'heureux des personnes avec qui je l'ai vécu. C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne suis d'ailleurs pas dans une logique de besoin ou de nécessité. Une autre est que je situe le besoin et la nécessité ailleurs, dans le consentement et que, de ce point de vue, la nécessité n'a rien de négatif : c'est la face cachée du consentement, le non. Le "non" peut se vivre aussi bien que le "oui" en ce sens que l'un et l'autre permette d'apprécier ce qui est réellement possible à vivre. D'ailleurs, il y a deux "non" que j'ai particulièrement apprécié en 2010.

Enfin, soit...

... je pense que je vais en rester là. Sans vouloir offenser personne, je ne pense pouvoir trouver sur ce sujet le dialogue que je recherche. Trop de lieux communs qui ne permettent pas réellement de communiquer : des encouragements ou du réconfort qui ressemble à de la pitié. Que personne ne s'en sente offensé, mais c'est l'attitude qui entoure la solitude. Ce genre de regard n'a rien de séduisant et a même tendance à tuer toute envie. Est-ce que la pitié avec laquelle peut vous regarder une personne vous inspire l'envie ? Certes, deux célibataires qui se regarde avec pitié peuvent s'éprendre de compassion l'un pour l'autre, mais est-ce de l'envie ? A mon sens, l'une des raisons de l'infidélité repose dans cette pitié qui entoure les célibataires, une pitié qui leur enlève tout charme. N'ayant pas à subir cette pitié, les personnes qui ne sont pas seule brille par le charme qu'elle conserve dans cette ombre qui pèse sur les célibataires. Encore une fois, ironie, ironie qui me laisse perplexe et amusé.

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Discussion : La jalousie est causée par le désir de possession...

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le dimanche 23 janvier 2011 à 22h18

Perso, mon approche de la jalousie a été de considérer les limites dans lesquelles la jalousie pouvait être légitime et épanouissante.

1) Défendre jalousement la dignité de sa personne ou de la personne humaine en général. Il y a là une évidente légitimité de la possession de sa propre personne, possession cependant peu évidente à vivre dès lors qu'elle a lieu bien malgré soi et s'accompagne de la responsabilité. Pour ce qui est de la généralité de la personne humaine comme les droits humains, c'est peut-être cette responsabilité qui ennuie ainsi que la question de la modération de cette défense "jalouse".

2) La jalousie de l'autre est une source d'inspiration dans l'appropriation de sa personne. Le rapport à la possession porte ici sur la question de ce rapport propre à soi de soi aux autres et au monde ainsi qu'à soi qui fait la singularité de notre personne, les caractères propre à notre personne. Cette singularité ne vient pas de nulle part, mais de nos rencontres des autres et du monde où l'oeuvre d'une autre personne, d'un accomplissement professionnel ou personnel nous pique de jalousie. Cette pointe de jalousie qui pique n'est certes pas la seule marque de l'inspiration des autres, mais c'est probablement le sentiment qui marque le plus nettement le fait que l'origine de cette inspiration appartient à l'autre. Cette pointe incite à sortir d'un certain laisser aller à condition de ne pas aller au-delà de la pointe. Une pointe de jalousie, c'est comme une pointe de piment qui relève un plat, elle relève la richesse d'inspiration de la diversité humaine.
Cependant, dans la sphère des relations personnelles, je la trouve inappropriée : la place de chaque personne est singulière. Il n'y a pas d'appropriation possible, de possibilité de rendre propre à soi la place de l'autre, ce qui fait que je ne vois pas où est sa place par rapport à la sexualité de l'autre qui est la question principale, ici. La question de s'approprier la place d'une personne auprès d'une autre personne m'apparaît encore plus déplacée et inappropriée.

Sinon, si la jalousie s'avère parfois pleine de débordement, c'est probablement parce qu'il s'agit d'un sentiment humain mal traité - beaucoup de rejet et de condamnation - parce qu'il nécessite une importante modération. Or comme beaucoup de réalité humaine, il s'agit probablement seulement de trouver sa juste place, sa juste mesure, bref, les limites dans lesquelles la jalousie est acceptable, voire simplement, souhaitable.

Ce n'est que mon point de vue, un point de vue qui va rechercher en deçà de la possessivité une légitimité, la logique de ce qui est propre à soi. Ce qui est propre à soi nécessite cependant la modération d'autres logiques, comme celle de la responsabilité de tout ce qui nous revient en propre.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Le paradoxe de l'ouverture à plusieurs relations et de la solitude

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le mardi 18 janvier 2011 à 15h20

Personne n'a envie de faire le tour des préjugés sur les "célibatiares" ? Personnellement, j'en ai pas envie, cela me suffit déjà de les subir implicitement que de devoir en plus m'efforcer de les expliciter.

Si on veut s'éviter les clichés, faut d'abord mettre les clichés sur la table.

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Discussion : Le paradoxe de l'ouverture à plusieurs relations et de la solitude

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le mardi 18 janvier 2011 à 15h15

@ Lulutine,

effectivement, je pense que nous n'entretenons pas le même rapport à soi. J'exprime davantage un état de perplexité qu'un état de déprime. Par contre, pour le rapport à l'autre, si ma mémoire est bonne, ce n'est guère différent : être avec quelqu'un pour être avec quelqu'un, cela ne fait guère de sens pour toi comme pour moi - d'où point mort.

@ Goffio,

comme tu le remarques bien, la partie II ne m'appartient : le désir de l'autre ne m'appartient pas. Sinon, pour l'état amoureux, je te renvoie à ma présentation.

Je développe néanmoins un petit peu. L'amour, pour moi, c'est un discours. Cela ne signifie pas que je ne sais ce que c'est aimer. Ce genre d'interprétation, cela appartient au discours de l'amour, par exemple : "Si tu ne fais pas ça ou ci, si tu ne penses pas comme ça ou comme ci, tu ne m'aimes pas." - c'est de la manipulation affective. Ce que je remarque, pour ma part, c'est que le discours sur le fait d'aimer qui me parle le plus se rapproche davantage de l'amitié que de l'amour ou, en tous cas, ne présente guère de différence avec l'amitié mis à part le fait que mes amis ne me font pas le même effet.

Du point de vue de l'autre, le fait que l'amour me laisse froid doit refroidir plus d'une personne, d'où une partie II en suspens.

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