Les plaisirs accessoires du Lutinage
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(compte clôturé)
le mardi 08 février 2011 à 23h31
Primo, je sature grave des questions, toujours les mêmes, qu'on me pose depuis douze ans sur les amours plurielles: la jalousie, les enfants, le regard des autres, la culpabilité, la gestion du temps, les problèmes, etc... Envie de parler d'autre chose, ou d'en parler autrement.
Deuxio, je constate qu'ici, 90% des fils de discussion parlent des difficultés et des problèmes posés par le Lutinage. Or, soyons clairs: si on vit ainsi, c'est qu'on y trouve non seulement son compte mais souvent aussi des plaisirs et des bonheurs qui ne se résument pas au fait de pouvoir avoir plusieurs amoureux sans mentir ni se cacher.
Il y a plein d'autres bonheurs connexes:
-l'autonomie et la confiance en soi qu'on acquiert permet de partir seule et loin en vacances, se lancer sans crainte dans des projets un peu fous, aborder des inconnu(e)s dans la rue, exprimer ce qu'on pense dans tous les domaines...
-De ce fait, le monde est bien plus passionnant et on ne sy ennuie pas.
-avoir appris à se détacher du regard des autres donne un détachement vis-à-vis des "petits chefs" au travail (ou de toute autorité hiérarchique) extrêmement reposante et jubilatoire.
-avoir analysé, puis apaisé ses craintes et/ou sa jalousie rend zen: fini les insomnies où on se ronge les sangs, les brûlures d'estomac, les crises de désespoir
-avoir des amoureux qui vous aiment depuis des années, et en rencontrer de nouveaux de tous les âges rend infiniment plus facile le fait de vieillir. Parallèlement, ça donne aussi envie de prendre soin de soi, de s'aimer.
-savoir que ce qu'on nous raconte ( la jalousie est inévitable, il est impossible d'aimer plusieurs personnes, etc) n'est pas forcément vrai puisqu'on vit à l'inverse permet d'avoir un oeil infiniment plus critique et lucide sur les autres infos politiques, économiques, etc, sur des faits qu'on vous présente comme inéluctables. On peut imaginer d'autres modèles de société puisqu'on a imaginé d'autres modèles amoureux.
- s'être débarrassé des "tourments de l'exclusivité" permet de se consacrer à des sujets plus importants: crise écologique, liberté ici ou ailleurs, création artistique... Bref, d'être moins narcissique et nombriliste
-avoir transformé ce qui semblait une utopie en réalité permet de croire à tous ses autres rêves, et ça, ça donne une pêche d'enfer! La pêche d'enfer donne la joie de vivre...
...et la joie de vivre maintient la forme physique.
Je termine par un plaisir que je voulais vous dire depuis longtemps: celui d'avoir rencontré en vrai, grâce à ce site, des gens adorables dont j'apprécie la capacité à être à la fois intelligents, pleins d'humour et gentils. Certains sont devenus de vrais amis, pas des "amis Facebook"
Et vous, ça vous apporte quoi, le lutinage?
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Siestacorta
le mercredi 09 février 2011 à 09h14
Heu... des amis facebook ? :-)
- à la longue, une écoute assez équilibrée des émotions de mes proches et moins proches. J'ai dépassé le moment où je propose le PA à chaque fois, et j'arrive bien à transposer mes expériences, mes intuitions... Moi dont on se méfiait un peu par mon côté sans filet, on finit par m'écouter comme "expérimenté". Hé, oui, petit scarabée, si tu ne peux pas saisir ce préservatif avant que je le retire...
- de la souplesse. Nos vies sont complexes. Les post-babas toujours dans de nouvelles expériences de vie, les gens qui courrent pour leur carrière, les divorçants et divorcés, les ex, les explorateurs érotiques, les paumés, à tous mes amis, à toutes les gueules cassées... Avoir remplacé les rigidités du couple classique par l'équilibre individuel que je trouve en partie dans l'esprit PA me donne une ouverture à ce monde complexe, étrange (que j'aimerai garder ainsi, comme les personnages de la BD Planetary)
- une étiquette. Plutôt "non-exclusif" que poly, plutôt poly que lutin... Mais ça c'est mon affaire. De façon générale, savoir que mon comportement participe d'un fait social plus large, c'est moralement reposant. Si je me cache à un moment, c'est d'un regard donné, pas parce que je ne sais pas où j'en suis. Où j'en suis porte un nom, a ses propres fonctionnements...
- du féminisme. Etre moins sur la défensive dans les relations amoureuses, de séduction... Ca me fait mieux adhérer à des recherches d'émancipation des femmes que je peux rencontrer. Ca rejoint un peu la meilleure écoute de tout à l'heure... Ca me donne un point de vue plus personnel, où je me sens moins obligé de choisir soit le camp des phallocrates soit celui des militants. Je ressens mieux ce qui est subi, ce qui est espéré... Ma compréhension d'une émancipation individuelle me met en empathie avec des émancipations plus "sociétales".
- un apprentissage d'un nomadisme tempéré qui me convient. J'aime les chambres des autres, j'aime avoir mon bouquin à portée de main, j'aime voir de nouveaux endroits, y être invité. Un jour, je rangerai mon appart' et je serai un poly-couchsurfer, et vous pourrez acclamer le nouveau Jean-Baptiste Lutin (le Jésus est déjà pris par flower guilain).
- quelques bons contacts, peut-être des amis en devenir... Même si j'avoue être pas facile à accrocher. Une occasion de recroiser Amorgen. Et même une autre discordienne ! Bref, une partie du peuple de mon ShortBus imaginaire...
- ce site où je discute régulièrement, merci aux tauliers...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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(compte clôturé)
le mercredi 09 février 2011 à 09h31
siestacorta Heu... des amis facebook ? :-)
Eh, Siestacorta, tu es resté "ami Facebook", mais ce n'est pas faute d'avoir tenté un RV dans la vraie vie. Si tu donnais une vraie adresse au lieu d'un jeu de piste où j'ai tourné une demi-heure sous la pluie, hein...:-)
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Siestacorta
le mercredi 09 février 2011 à 09h48
Méééééé.
Je suis désolu, vraiment.
Précision : j'avais mal expliqué où, j'avais pas mon tel pour faire mieux, mais j'y étais, hein !
Histoire de conjurer le sort, je compte qu'on boive un verre au même endroit (le 25°), mais à partir d'un rv plus facile à trouver (mettons la librairie du MK2).
En essayant d'emmener mon mobile, allez, soyons fous.
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(compte clôturé)
le mercredi 09 février 2011 à 11h42
T'es encore plus Shadock que j'imaginais! Plutôt qu'un RV ailleurs qu'au café, pourquoi pas directement dans ce café? Avec son nom, je l'ai trouvé, j'ai même le plan d'accès et ça me semble plus simple de se donner RV là, non? Comme disaient les regrettés Frères Ennemis:
- Où se retrouve-t-on?
-où vous voulez
-A quelle heure?
- quand vous voulez
-Parfait, j'y serai.
Donc, question: quand? Mais pour cela, envoie moi plutôt un message perso pour proposer des dates et heures, inutile de squatter ce site :)
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Siestacorta
le mercredi 09 février 2011 à 12h55
Nan, mais il peut s’accommoder d'une pudeur discontinue.
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tentacara
le mercredi 09 février 2011 à 13h33
Siestacorta
Nan, mais il peut s’accommoder d'une pudeur discontinue.
(+) Made my day! Merci!!
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LittleJohn
le mercredi 09 février 2011 à 13h38
Siestacorta
Nan, mais il peut s’accommoder d'une pudeur discontinue.
Je plussoie aussi !
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LuLutine
le mercredi 09 février 2011 à 19h31
Francoise
90% des fils de discussion parlent des difficultés et des problèmes
Parce que quand tout va bien, on profite de la vie et on ne vient pas demander de l'aide... ^^
Francoise
Et vous, ça vous apporte quoi, le lutinage ?
Je me sens enfin dans un équilibre qui me convient, j'ai une vie qui me correspond.
C'est un peu court je sais mais c'est l'essentiel pour moi. Tout le reste en découle.
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(compte clôturé)
le mercredi 09 février 2011 à 20h11
Mbââtch...
Moué, c'est en vrac
- l'autonomie et la confiance en moi acquises en cours de route de la vie
- les projets brindezingues et leur réalisation
- le fait de nouer contact spontanément avec des guignolos dans le bus, qui finissent par donner leur n° en laissant le choix d'appeler ou pas
- ouvrir un blog où je peux dégommer les idées reçues qui me fonchent surtout quand on essaie de me les fourguer comme THE vérité
- le plaisir de toussa et de pouvoir envoyer les blaireaux aux bolets surtout quand c'est pas la saison
- de zapper un djob avant qu'il me rende bob à force de me chauffer les lobes, sécurité de l'emploi ou prout
- de voir que c'est un privilège de ne pas ressentir la jalousie, mais que si c'est le cas, j'ai le droit, nom de goué! j'ai le droit! Chuis liiibre de me mettre à écouter ce que je ressens au lieu de me laisser dicter des gnolgueries sentimentalement correctes
- avoir des moments privilégiés avec des gens de mon âge, de dix ans de moins, de vingt ans de moins, avec qui je peux essayer plein de trucs marrants
- accepter ce qui est vraiment inéluctable, et faire la différence avec les combats qu'il vaut la peine de mener (amis co-dépendants, salut)
- pouvoir clamer à la face du monde que la personne dont je dois prendre le plus de soin au monde, au final c'est moi, nom d'une grenouille
- la jubilation de prendre en marche certains TGV qui s'arrêtent deuminutépaplusse devant mon nez, surtout quand je me fais surchier depuis trop longtemps à raccrocher des wagons sans huile de coude... sous le nez goguenard de supposés créatifs qui se passent la brosse à reluire en créant des situations où c'est " l'autre qu'eux " qui est poussé dans les rôles dysfonctionnels... et leur dire "Bon, j'te laisse" en bondissant sur le marchepied et en les plantant là!!!
- beaucoup d'oreille à prêter au masculinisme nouveau, sans perdre de vue le féminisme qui s'occupe plus de trouver son identité sans pour autant dégommer les porteurs de zigounette juste parce qu'ils en ont une
- me tolérer et tolérer aux autres qu'on puisse être moins bien que nos idéaux, sans les perdre de vue non plus; je veux dire, pfouh, c'est déjà pas mal de chercher à devenir meilleur en écoute et en tolérance, pas besoin de se battre les flancs avec des verges emmoutardées quand on retrouve de vieux réflexes de défense, on n'est toujours au top de l'humanitude
Ben c'est tout ça que le polyamour est venu confirmer, conforter, osez osez Joséphine, plus rien ne s'oppose à la vie... Osez paraître con, parfois, osez l'humilité de ne pas être parfait...
... et l'indulgence, bordel...
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Goffio
le mercredi 09 février 2011 à 21h18
J’aime bien Françoise, comment tu déclines le thème, à travers ce fil… Qu’est-ce que m’apporte le lutinage, pour ma part ? Eh bien je dirais : la simplicité relationnelle, le partage sans prise-de-tête, quant aux envies et besoins tels qu’ils peuvent se profiler.
Le seul contrat de confiance qui vaille : c’est que si la relation ne fait pas du bien, on se le signifie tout de suite !
J’ai une expérience toute personnelle, à relater. Ce forum permet de faire des rencontres, sur le thème supposé des amours pluriels… Ca devrait donc pouvoir être simple, dans l’idée ! Mais malgré tout, parfois et finalement : on n’est pas d’accord, quant à la simplicité de relation…
Se rencontrer : c’est déjà construire la relation.
S’embrasser, se caresser, se faire un câlin : c’est se faire du bien et déjà, savoir s’aimer.
Se revoir et faire l’amour ensemble : c’est savoir s’aimer, encore mieux je trouve…
S’écrire, s’appeler spontanément sans obligation de date ni de délai, tout comme savoir être silencieux au fil du temps : c’est aimer l’autre toujours mieux, je trouve encore…
Se revoir encore, simplement pour partager un bon moment ensemble, comme d’un bon repas en bonne compagnie, dans un endroit où l’on est bien… C’est savoir s’aimer, encore et toujours, à travers la course moderne à la disponibilité !
Et pourtant le surlendemain, on peut tout-de-même recevoir par écrit un compte-rendu de « rupture », dans le besoin ! Comme si l’on n’avait pas été ensemble l’avant-veille, finalement… Oh, le thème est mignon : on m’a reproché de ne plus savoir être « spontané, libre et gratuit » alors que je semblais l’être véritablement, au tout début… La preuve : je n’ai plus l’élan du désir, et donc je ne sais plus donner beaucoup de « plaisirs »… C’est donc que je ne saurais pas aimer, finalement…
Il y a là comme un déni d’Amour dont je crois savoir que l’on s’est expliqué, depuis lors… Mais quelle pasionaria, dans l’idée !!!
C’est quelqu’un qui t’a lue et même rencontrée, Françoise. C’est quelqu’un qui lit ici, bien évidemment. Quelqu’un que j’aime, sans besoin de mainmise sur la relation : voilà, tout simplement… Quelqu’un qui se voudrait être la plus libre des 2 personnes : alors qu’elle décrète ce que je devrais faire librement, spontanément et gratuitement à son égard, comme de savoir la prendre… Si je ne consomme pas : c’est donc que je n’aime plus ?
Les plaisirs du lutinage : ils sont subtils, dans la durée !!!
Alors, pourquoi est-ce que je raconte ça, ici et maintenant ? Parce que tu as ouvert ce fil de discussion, sur les plaisirs accessoires au lutinage… Et cette personne que j’aime, sans autre prétention : conditionne déjà mon amour pour elle-même, par revendication de plaisirs…
Euh… T’aurait-elle mal vue, ou mal lue, Françoise ? Parce que j’ai senti que tu servais de justification à une entourloupe, à travers le compte-rendu…
Le genre de mensonge que l’on fait surtout à soi-même, je crois savoir : dans la façon de dire « je t’aime » ou la compréhension de la Liberté. Peut-être ?
Quand les plaisirs du lutinage ne sont plus subtilement partagés : il faut se le dire tout de suite !
(+)
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(compte clôturé)
le jeudi 10 février 2011 à 00h02
goffio T’aurait-elle mal vue, ou mal lue, Françoise ? Parce que j’ai senti que tu servais de justification à une entourloupe, à travers le compte-rendu…
J'en suis navrée, Goffio, et je n'ai pas le pouvoir de l'empêcher. Il arrive que des gens utilisent mes livres pour forcer leurs amants ou amantes à avoir tel ou tel comportement, genre "t'as vu ce livre sur les amours plurielles? Je suis pour à 1OO%! Alors arrête avec ta jalousie, tu vois bien que c'est ringard!" Comme si c'était aussi simple, comme si j'avais écrit que la jalousie est "mal". De toutes façons, autre apport positif du pluriamour: il n'y a pas de modèle de relation, et le pire qu'on puisse faire en amour c'est de penser que l'Autre, ou les Autres "devraient" être comme ci ou comme ça, faire ceci ou cela. En plus, c'est extrêmement libérateur de ne plus être "en attente de..." de ne plus être dépendant de ses désirs (ce qui n'empêche aucunement de les ressentir). Comme disait le poète Crétois: "Je n'attends rien, je n'ai peur de rien, je suis libre." Ca pourrait presque être une devise des pluriamoureux.
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Goffio
le jeudi 10 février 2011 à 18h09
Ne sois pas navrée Françoise : c’est humain en effet, y a pas de mal !
Quant à la devise potentielle des pluriamoureux : je te suis, mais convaincu que le « presque » reste monumental ! Parce qu’à bien expérimenter ce forum et ses protagonistes : je réalise à quel point on en reste à un état d’esprit de construction individualiste, dans l’âme. Il y a toujours celui ou celle qui crie à l’insurrection, par manque ou peur de discernement politique !
Peut-être parce que derrière l’avatar du pseudo, il n’y a pas de régulateur visuel… Mais le phénomène reste extrêmement révélateur de notre société, à mon sens. Alors le pluriamour : il lève le voile sur les sentiments… Mais il préfère garder la jalousie de la pensée !
Je m’arrête là, parce que ce n'est plus le thème de ton fil (+)
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selenia
le jeudi 10 février 2011 à 22h23
Je trouve que c'est 1 bonne idée d'avoir lancé 1 discussion sur les bienfaits du lutinage. Mon compagnon est en train de vivre pleinement ce mode de vie depuis quelques mois et je participe à quelques discussions pour chercher des conseils pour mieux accepter cette situation.
Il semble être heureux au contact de la personne qu'il a rencontré mais il culpabilise de me laisser seule quand il va la voir.
Pour ne pas me sentir délaissée, je sors moi aussi de mon côté et j'en profite pour faire des rencontres amicales.
Je ne me considère pas vraiment comme 1 polyamoureuse mais je pars du principe que je ne m'interdis plus rien !
Ce que cet état d'esprit me procure pour l'instant :
- Je fais beaucoup plus de rencontre qu'avant !
- Je suis moins "coincée", je vais vers les gens (hommes ou femmes) et je déclenche des discussions avec eux
- Je n'ai pas peur de passer pour 1 "dragueuse" si je parle à 1 homme (car après tout il n'y a rien de mal à ça ! )
- Je me sens beaucoup plus sereine dans ma tête, j'ai plus confiance en moi car je constate que je plais aux autres (chose que j'avais1 peu perdu de vue ...)
- Je fais des choses que je n'aurai jamais osé faire : m'inscrire seule à des cours de skating, faire des tournois sportifs ...
Et ce n'est que le début !
Aujourd'hui, je ne vis pas de relation en dehors de mon compagnon mais ça me donne très envie de connaître cette sensation de rencontre et de séduction car j'y prends gout !
J'ai beaucoup évolué depuis que j'ai commencé à prendre part aux discussions de ce site. C'est vrai que je me suis dit aussi au début que ce mode de vie génèrait beaucoup d'interrogations et de difficultés. Mais quelque soit notre choix de vie, il y a toujours des embuches et des moments de doute.
Le plus dur à gérer pour moi, n'est même plus la jalousie mais la comparaison et le sentiment d'avoir moins que l'autre personne (c'est vrai que c'est peut être 1 forme de jalousie !)
Alors, je profite au maximum des moments que j'ai avec mes amis, avec mes enfants, avec mon compagnon ou même seule.
Je me trouve super optimiste ce soir ! Qu'est ce qui m'arrive? Pourvu que ça dure car c'est fou comme ça fait du bien !
On a toujours tendance à ne voir que ce qui va mal et ça fait du bien de se poser la question inverse : qu'est ce que ça m'apporte de beau ?
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bohwaz
le vendredi 11 février 2011 à 00h36
Merci Françoise pour cette discussion ô combien intéressante :)
Oui le polyamour c'est pas que des prises de tête et des conflits, c'est aussi plein de belles rencontres, de gens passionnants, et surtout le sentiment d'être en accord avec soi-même, ce que je trouve particulièrement important.
Mais c'est sûr qu'on aura plus souvent des gens en difficulté qui viennent témoigner, car quand ça se passe bien en général on en débat pas pendant des heures, on en profite ^^
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(compte clôturé)
le vendredi 11 février 2011 à 12h00
Merci Bohwaz. Tu as raison, c'est génial de se sentir en accord avec soi, et bon pour la santé: la plupart des dépressions- et même d'autres maladies- viennent du sentiment de décalage entre ce qu'on est et ce qu'on vit, qui crée une frustration insupportable.
Autre acquis du lutinage: le sens de l'humour, car il en faut pour assumer parfois des situations... rock and roll. Et l'humour, ça fait du bien.
Bon, comme tu disais, sur ce... allons profiter :-D
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tentacara
le vendredi 11 février 2011 à 13h06
Je ressens moi aussi très positivement tout ce que vous avez dit, les rencontrres, l'épanouissement, être en accord avec soi-même (ou INTEGRITE!), regain de confiance en soi, etc..
L'un des plus beaux aspects du polyamour pour moi, dans ma vie, c'est aussi de devoir s'inventer en permanence. De ressentir que les conseils des uns ou des autres (monos) concernant ma vie sentimentale sont caducs. L'impression que ma vie, mon bonheur ne seront que ce que j'en ferai, en dehors des références et des figures imposées.
Depuis que je peux mettre un nom, un mouvement sur ce que je vis personnellement, j'en parle avec beaucoup d'enthousiasme et mes interlocuteurs ne peuvent que ressentir mon bonheur.
Il y a quelques années, je me croyais vraiment "incasable" avec mes idées "dangereuses". Aujourd'hui, j'ai découvert le bonheur d'être aimée exactement telle que je suis, sans devoir me travestir.
En résumé, j'aime dans le polyamour la sensation de pouvoir enfin être soi, sans masque ni fard, j'aime l'exigence intellectuelle et affective que demande la stabilisation de cette vie, j'aime vivre dans un rapport d'honnêteté avec les autres, j'aime écouter de toutes mes oreilles et comprendre de tout mon coeur. J'aime aimer.
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arky
le vendredi 11 février 2011 à 16h01
je suis désolée de prendre la rivière à contre courant, mais le "lutinage" pour moi existait dans ma vie bien avant l'apparition du POLY ? amour. J'ai un tempérament bien trempé, j'ADORE le relationnel (ex infirmière !!) et j'ai le don d'attirer la proximité, les confidences et la confiance un peu avec tout le monde mais en particulier avec les hommes...
Mon époux premier à du s'y faire, bien difficilement mais son amour lui a donné la force d'intégrer que si il cherchait à me restreindre, il perdait dans le même temps ma "flamme", donc, christique :-/ il a laissé faire : les amitiés-amoureuses qui n'ont jamais abouti au lit par choix (pas d'attirance sensuelle), les bécots sur la bouche pour ceux qui réveillaient en moi des allants de tendresse forts, du temps, de l'investissement, du réconfort, des "calins"... des hommes de tous âges, toutes origines, et des femmes aussi mais c'est moins durable.
Par contre, et sans doute dans ma tête, le volet sexuel pur n'importait pas beaucoup, je pensais que cela ne ferait qu'encombrer ma capacité à révéler les autres à eux mêmes (dis moi ce que tu veux pour toi même !) justement parceque souvent, les hommes entendent ce ty pe d'intérêt comme une promesse d'exclusivité...:-(
Je suis d'un tempérament disons ... contrasté, un moment extrêmement sociable, ouverte, fêtarde même et juste ensuite, renfermée, secrète, sombre. J'ai aussi besoin de temps seule à seule, d'intimité avec les parties de moi-même et de SILENCE.
La décision de passage à l'acte n'est liée qu'à l'intense impression que mon deuxième époux est une sorte de réplique de moi, ce qu'on peut nommer flamme jumelle en nuance à la famme causale. La seconde définit en astro karmique toutes les rencontres qui nous permettent de faire des découvertes, des expériences, des apprentissages en commun, le lien peut être long ou très bref (quelques secondes) mais les effets puissants. La première est comme une sorte de soi en négatif photo qu'on reconnait instantanément comme faisant partie de soi tout en étant autre... de là vient le besoin puissant de ne pas lui imposer de volontés, d'exigences, de promesses, de poids mais d'être dans l'ouverture totale comme on pourrait l'être vis à vis de soi même si l'on savait se porter assez d'amour vrai.
Au final, cette rencontre là m'a ammené une libération sur mon idée de la sensualité, le désir-plaisir que je vivais plus comme une monaie d'échange inhérente à la vie de couple.
NOn que je n'aie pas eu de désir pour mon premier époux, et j'en ai encore, mais je me suis rendue compte qu'il se laissait (mon désir) parasiter par des miasmes : la honte, la retenue, les a prioris, les certitudes ??... Depuis l'autre, j'ai découvert le plaisir pour le plaisir, le désir tellement intense qu'on se sent sortir de son corps et de là, un regain de capacité dans mes activités quotidiennes. Je suis maintenant thérapeute et je peux encore plus qu'avant aborder les corps sans arrière pensée, ne pas tout mélanger, ne pas projeter et rester dans le don d'AMOUR sans contre-partie mais AUSSI sans mièvrerie et fausse pitié (ho, mon pôôôvre, comme vous êtes malheureux... gna, gna). Je peux garder la bonne distance, car l'amour somme toute n'est pas uniquement le lien sexuel, parceque pour moi, il est devenu comme une chemin sacré vers une réalisation de soi.
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(compte clôturé)
le samedi 12 février 2011 à 14h43
Ce que m'apporte le lutinage :
- savoir que je ne suis pas la seule à ressentir ce que je ressens (merci Françoise et merci à ce site !) ;
- la liberté de vivre ce que je veux avec qui je veux sans me dire que c'est anormal ou que c'est mal ;
- pouvoir, avec les amis qui partagent cette vision des choses, être plus proche physiquement, plus câline car eux ne penseront pas forcément que c'est une invite sexuelle ou ne seront pas surpris de cette proximité physique ;
- l'ouverture d'esprit : j'ai moins tendance qu'avant à juger les autres, j'ai adopté plutôt l'attitude qui consiste à se dire que finalement chacun fait ce qu'il veut (avec ses sentiments, son corps, etc.) et que c'est tant mieux, du moment que tout le monde est d'accord ;
- une plus grande capacité à aller vers les autres (même si j'ai encore une belle marge de progrès en ce domaine !).
Tout cela sachant que le PA / lutinage / whatever est quelque chose de récent dans ma vie, il faudra voir ce que j'en dirai de plus dans quelques années.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.