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Discussion : Les hommes poly et prêts à se lancer dans un projet de vie existent-ils ?

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le samedi 23 avril 2011 à 17h24

Pour parler de projet de vie à long termes, attendre deux à trois ans, le temps que l'éblouissement de la passion passe, cela me semble raisonnable, non ?

Je n'ai jamais passé le cap de cette période, simplement parce qu'au bout de cette période, il s'avérait évident que cela ne tiendrait jamais à long terme même s'il y avait un potentiel de divers projets de vie. Certains ne nécessitaient d'ailleurs pas d'être ensemble, juste de pouvoir encore passer du temps ensemble. Si le temps est de la partie un jour, ainsi que l'énergie, ils sont toujours là avec certaines personnes, y compris des personnes avec qui la question d'une relation n'était pas possible. De ce fait, je me demande dans quelle mesure les projets de vie son nécessaire à une relation durable ou si l'envie durable de la vivre ne se suffit pas.

Par ailleurs, la questions de projets de vie commune m'a toujours parue apparaître beaucoup trop tôt : "L'avenir est une boule de cristal avec un poisson rouge à l'intérieur." Pouvoir répondre à cette question nécessite d'avoir traversé des épreuves ensemble, d'y avoir pris goût à les traverser ensemble sans s'en être créées plus que la vie n'en crée elle-même. La réalité a un goût âpre : chacun, chacune fait d'abord ce qu'il/elle peut, puis seulement ce qu'il/elle veut. Chacune des relations que j'ai vécue m'a donné ce goût de la réalité, de ses contrariétés semblables à des faux pas avec lesquels il est possible d'apprendre à tanguer : tango ! Reste que je n'ai que rarement eu l'occasion dans une relation de partager un esprit qui aborde ces contrariétés comme des contraintes créatives. Beaucoup d'étincelles, mais guère de bois mort à brûler pour entretenir leur feu.

L'idéalité, ce qui doit être, les idées de projet de vie y font souvent obstacle. Pourtant, pour se réaliser, il n'y a rien de plus précieux que la réalité, mais celle-ci apparaît le plus souvent comme un obstacle aux projets de vie alors qu'elle est leur meilleure chance. Finalement, c'est ce que je reproche aux projets de vie, c'est que la réalité n'y a souvent pas de valeur pour elle-même, mais pour son degré de conformité avec les projets dont elle est sensée être le chantier. La réalité à un gros défaut : elle n'est jamais idéale et ce n'est jamais assez que de le lui faire payer. Là où cela devient vachement complexe, c'est que cela fait partie de la réalité affective que d'avoir envie de faire des projets et que, dès lors, l'une de ses contrariétés et non des moindre, c'est de gérer cette envie de faire payer à la réalité de ne pas être telle qu'on la veut.

Apprivoiser la réalité, ses possibles et seulement peut-être... Je divague, mais comme pour mûrir, le grain de blé doit mourir pour germer en épi.

Faut-il faire le deuil de la réalité ou de l'idéalité ?

Qu'est-ce qu'il faut accepter, la réalité ou l'idéalité ?

Sincèrement, je pense qu'il faut pouvoir faire le deuil de ses idées pour accepter avant tout la réalité avant que de songer à leur donner réalité.

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Discussion : Draguer sans se faire râtisser, ou De la quadrature du cercle...

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le samedi 23 avril 2011 à 15h58

Le râteau ?!? Le consentement !

Qu'est-ce que le râteau sinon l'une des face du consentement ? Vu sous l'angle du consentement, de la liberté de disposer de sa propre personne, mais c'est extrêmement positif le râteau.

Ce que je ne comprends pas, c'est toute la gêne qui entoure le "non" dans le consentement. Personnellement, ce n'est pas le "non" qui me dérange, c'est toute la gêne qui l'entoure. La question n'est pas la peur de se prendre un "non", mais d'infliger à une personne toute la gêne qu'il y a à le dire.

Bref, le terme "râteau" me semble sonner comme une tentative d'humour ratée pour évacuer toute cette gêne... qui vient d'où d'ailleurs ?

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le vendredi 22 avril 2011 à 19h55

Cartes sur tables le plus souvent et tout aussi souvent, le bec dans l'eau : PLOUF !

C'est très glissant de jouer carte sur table, de dire à une personne qu'elle me plaît, je le sais, mais je n'apprécie pas les côtoyer avec des arrières pensées. Bref, j'adore faire le pingouin sur la banquise : zip le pingouin !

Parfois, c'est une honnêteté appréciée, mais souvent cela donne un froid de banquise :)

Le râteau couru d'avance ?

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le jeudi 21 avril 2011 à 14h49

C'est pas mal l'angle d'approche des râteaux puisque le fin fond de l'histoire, c'est çà.

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Discussion : Faire évoluer son couple, du standard "socialement reconnu" au PA... patience...

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le mardi 19 avril 2011 à 10h51

Yep, Colvert,

difficile, mais comme je l'écrivais ailleurs, aussi douloureux puisse être un deuil, c'est l'occasion d'un changement de disposition affective. Passez d'une attitude de nécessité à une attitude de gratuité, de la torture du caractère impérieux du désir au plaisir sans raison de sa saveur. Par exemple, si manger est nécessaire, le soin apporter au plaisir gustatif ne l'est pas. Les plaisirs de la vie s'épanouissent souvent davantage dans la gratuité que dans la nécessité.

Sinon, il y a de l'idée dans les propos de Zina.

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le lundi 18 avril 2011 à 17h33

Oui, je parlais bien du deuil de l'éventualité d'autres relations que celles que vous avez, soit accepter l'éventualité qu'il n'y en ait pas d'autre. Cela ne signifie pas se fermer à l'éventualité qu'il y en ait d'autres. (C'est corrigé !)

Pour préciser l'origine de mon point de vue dans mon expérience personnelle, cela correspond à trois relations semi-ouvertes : je laissais libre, je n'étais pas libre. Cela correspond à chacune de mes périodes de solitude, comme à l'heure actuelle, soit plus ou moins deux ans et demi. Concrètement, cela m'a permis très jeune de sortir mes attentes d'une attitude de nécessité, pour adopter une attitude proche de la gratuité. La nécessité impose beaucoup de conditions qui, si elles ne sont pas réunient, insécurisent.

Sinon, éthiquement, Siesta, je te suis en partie, mais je pense que cela parle, soit trop de Lutin Vert, soit trop de Lulutine, mais pas assez de la situation. Parler d'eux, je pense que cela vaut mieux que cela reste entre eux, mais leur situation peut concerner nombre d'autres personnes. Concrètement, plutôt que d'attribuer les comportements à une personne, il s'agit de les mettre en relation avec la situation qui peut les induire. Le point de départ me semble ici la prise de conscience de l'écart entre l'ouverture aux possibles et la réalité des possibles...

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le dimanche 17 avril 2011 à 20h21

@ Kerkedel : Je ne pense pas que la situation soit malsaine. Malaisée, oui, mais pas malsaine. Malaisée, comme toute les épreuves de la vie.

Lulutine a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait que d'une impression d'égoïsme. Bref, avant de parler d'auto-victimisation et de culpabilisation, je temporiserais. Concrètement, je n'ai rien tenté d'autre que de temporiser. Si j'ai pu donner l'impression à Lulutine qu'elle ne faisait aucun effort, ce n'était pas mon intention.

La situation que traverse Lutin Vert me semble davantage le fait d'une épreuve naturelle du processus de maturation d'un choix de vie polyamoureux. Rien qui ne mérite fondamentalement des suspicions d'égoïsme, d'auto-victimisation ou de culpabilisation bien que, quelque part, cela fasse partie de l'épreuve. Pour ma part, en termes d'épreuve, je privilégie la perspective de la situation plutôt que la focalisation sur une personne d'où l'histoire de l'abominable homme des neiges pour défocaliser, élargir la focale à la relation et sa situation actuelle.

Lulutine et Lutin vert ont fait le choix ensemble d'une relation polyamoureuse. Ce choix, ils l'ont fait entre eux, mais toutes les questions que peuvent soulever ce choix, évidement, ils ne peuvent pas leurs trouver réponses qu'entre eux. De là, principalement, me semble réellement venir la pression que ressent Lulutine. Et forcément, si Lutin Vert n'envisage d'issues qu'à l'intérieur de leur relation, cela fait beaucoup de pression, notamment sur le choix polyamoureux de leur relation. J'en arrive à la conclusion qu'ouvrir sa relation, ce n'est pas seulement l'ouvrir à d'autres relation, mais aussi ouvrir les questions qu'elle(s) pose(nt) à d'autres...

... pas nécessairement en public ou avec des inconnus. Ce n'est pas possible de pouvoir tout l'un pour l'autre dans une relation.

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le mercredi 13 avril 2011 à 15h22

Suite à une judicieuse remarque de Siesta, j'ai simplifié mes posts autant que possible pour moi et mes défauts.

CONCRETEMENT, cette situation me semble mettre en jeu une étape essentiel du processus de maturation de l'ouverture aux possibles des amours plurielles. L'étape de la déception lorsque se mesure l'écart entre cette ouverture et la réalité de ces possibles. Ce moment de déception me semble essentiel à l'apprentissage d'une certaine lucidité quant à ses désirs et, en même temps, inéluctable. Reste que si dès qu'une personne se met à éprouver les doutes de cette déception, elle doit subir une batterie de tests le mettant à l'épreuve de la suspicion d'égoïsme, je ne peux qu'avoir le sentiment que nous ne sommes pas prêt d'être sorti de l'auberge - si vous me passez l'expression.

Cela fait un peut trop à gérer en même temps, non ?

______________________________________________

@ Lutin Vert :

(+)
Plaisir de te voir t'exprimer ! Même si vous avez fait ensemble le choix d'une relation polyamoureuse, qu'il est important de discuter au sein de votre relation, votre relation ne peut pas supporter toutes les questions que son choix suscite. Comme vous avez ouvert votre relation, il faut peut être aussi ouvrir - comme tu viens de le faire - la discussion des questions qu'elle soulève.

Reste qu'il te faudra probablement faire le deuil de l'éventualité d'autres relations que celle que tu as avec Lulutine. Ce deuil ne signifie cependant pas que tu n'en vivras jamais d'autres, mais que tes attentes d'autres relations changeront de registre, soit passeront du registre de la nécessité et du besoin, à un registre de l'ordre de la gratuité et du plaisir. La nécessité s'exprime sur le mode de multiples raison alors que la gratuité, n'en a pas. (Il faut entendre, ici, la gratuité comme elle peut s'entendre dans l'expression "violence gratuite", soit sans raison apparente.) La joie, jouir de la vie n'a pas d'autre raison qu'elle même, elle est spontanéité - écrirait Titane. (Petit ;) en passant.) En gros, c'est un travail de deuil qui peut t'apporter un changement de disponibilité affective qui te rendra tes attentes plus vivables. (Je le fais depuis de nombreuses années et, pour ma part, je vis beaucoup mieux mes attentes et leur """insatisfaction""".)

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Discussion : " Je ne peux pas te l'interdire ! "

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le mercredi 13 avril 2011 à 13h21

No Problem, Siesta ! Le problème vient effectivement de tics d'écritures dont je n'arrive malheureusement pas à me défaire.

(Excellent, le passage sur la convention de Genève ! (+) )

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le lundi 11 avril 2011 à 00h43

Je déteste être aussi long. Alors, juste une petite anecdote.

Dans mes relations semi-ouvertes, que ce soit pendant ou après. Généralement, j'avais peu d'ouvertures à d'autres relations et souvent plus pendant que après. Par contre, les personnes avec qui j'étais et qui n'en demandaient pas autant n'en manquaient pas, cela leur pleuvait parfois même dessus sans qu'elle ne demande rien. Il y a de quoi le prendre avec hilarité ! Que ce soit, moi ou elles, la vie nous offraient le contraire de ce que nous attendions.
You can't always get what you want
Nous amuser ensemble de l'ironie de telles circonstances nous a souvent réconcilié et, parfois même, plus que de raison.

Tiens, je parierais - Lulutine - que le jour où il fera une heureuse rencontre, ironie oblige, les circonstances seront loin d'être idéale. Du style : "Hier, oui, et même demain, oui, mais aujourd'hui, non, pas aujourd'hui ! Justement le jour où ..." - Rhââââ !

Perso, l'une des rares époques de ma vie où j'ai eu l'occasion de vivre des relations libres, ironie, j'ai senti comme une période de sale temps se lever sur ma vie. Le genre de sale temps qui se traverse... seul. (Vous emmenez, vous, les gens que vous aimez en mer par période de gros temps, le genre de gros grain où vous avez une chance sur deux de couler ?)

P.-S.: Désolé pour mes longueurs ces derniers temps, promis, je prends congé quelques semaines.

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le lundi 11 avril 2011 à 00h24

Combien de personnes souhaiterait sur ce Forum, connaître au minimum la situation de Lulutine ? Clairement, oui, j'abonde dans le sens d'une autonomie affective : apprendre à s'épanouir dans les moments de solitude ou dans l'absence de l'autre. Reste qu'à ce moment là, il me semble plus avisé de mettre en avant le témoignage de cet apprentissage plutôt que l'égoïsme mâle. C'est juste une question de savoir ce sur quoi l'on veut miser, le meilleur pour soi et l'autre ou le pire ?

C'est comme au casino, miser son énergie sur l'égoïsme mâle, vous doublerez votre mise chaque fois que le numéro de cet égoïsme sortira, parce que, oui, il y en a. Mais il y a aussi des qualités. Alors faut savoir ce qu'on veut, les qualités ou les défauts. Prendre une personne en défaut n'a rien d'épanouissant pour la personne, au contraire, cela ne fait que l'enfoncer dans ses défauts et la diminuer dans son estime personnelle.

Gérer la déception de l'écart entre l'ouverture aux possibles et la réalité de ces possibles n'est déjà pas affectivement évidente, mais devoir en plus la gérer dans un costume trois pièces, noeud papillon d'égoïste, là, cela peut relever de la mission impossible !

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le dimanche 10 avril 2011 à 01h30

Pour ma part, je ne vois pas de l'égoïsme de sa part, mais un malentendu entre vous.

L'origine de ce malentendu ?

Les situations de célibat font l'objet d'un étrange tabou dans nos sociétés. À la difficulté de ce tabou s'ajoute la complexité de celui qui reste seul dans une relation polyamoureuse. Pas vraiment seul, mais quelque part... seul. Pourquoi le célibat est un tabou ? Je ne sais pas, mais je remarque que lorsque les personnes en parle, elle n'en parle pas en fait. La plupart du temps, il s'agit de paroles d'incitation diverses à ne plus être célibataire, mais très peu de parole témoignent d'une réelle écoute du vécu de ce genre de situation. Bref, le malentendu vient, ici, à mon sens, d'une carence de notre registre d'expression sur ce genre de situation.

Concrètement, tant que le rôle de la cécité sociétale de ce genre de carence n'a pas été solidement investigué, je ne peux qu'éprouver une farouche envie de m'opposer à ce qui me semble de douloureuse accusation : le parti pris de l'interprétation de l'égoïsme.

Le costume de l'abominable homme des neiges
Être pris dans un malentendu, c'est comme gesticuler dans un costume de l'abominable homme des neiges, ici, celui de l'égoïste. Plus on gesticule, plus on paraît abominable. Impossible de sortir soi-même de ce costume, c'est comme les robes à tirettes, il faut quelqu'un d'autre. Il faut d'autant plus quelqu'un d'autre que ce genre de costume va avec des gros doigts qui empêche de tirer la tirette. Il y a beau vouloir bouffer les doigts du costume, les dents ne sont en caoutchouc comme pour celui qui est affublé du costume alors qu'elles sont réelles pour celui ou celle qui le voit comme tel. Il y a beau gueuler dans toutes les langues que ce n'est qu'un costume, il n'en sort que des grognements incompréhensible. A devenir fou, complètement fou ! Même faire le fou pour faire rire, fait encore passer pour plus fou...

Enfin, bref, Lulutine, t'as l'impression d'avoir un monstre d'égoïsme devant toi, mais ce n'est peut-être qu'un costume d'abominable homme des neiges dont ton regard l'a affublé sur un malentendu ou plutôt, une incapacité de notre société à nous donner les moyens de s'entendre dans ce genre de situation. Le costume de l'égoïste, voilà, tout ce que la société nous offre dans ce genre de situation, mais il est extrêmement douloureux à porter. Mais, n'est-ce pas ajouter à la douleur de sa déception que de prendre le risque de le lui faire porter ?

Ce costume, si tu m'as bien compris, il n'y a que toi qui peut le lui enlever dans ton regard. Demande lui de se retourner et de rester calme, cherche bien la tirette et si tu n'en trouves pas, gratte lui le dos cela lui fera plaisir et il te sera reconnaissant.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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Discussion : D'accord sur le principe, mais...

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le dimanche 10 avril 2011 à 00h52

LuLutine Mais que répondre à quelqu'un qui répète "Je n'ai que toi, je n'aurai jamais que toi" (sous-entendu : la situation doit donc être "équilibrée") ?"

Sous-entendu : la situation doit donc être "équilibrée" ? (Note d'intention : Tout ce que j'écris par la sutie va de le sens que le sous-entendu peut venir de l'interprétation du récepteur du message et, non, de l'émetteur.)

Comme tu le signales toi-même, Lulutine, dans ton post par ce point d'interrogation, tu te poses une question. Il ne s'agit donc pas d'une affirmation.

Pourquoi, je pense que c'est possible de trouver un autre sens ?

J'ai déjà tenu ce genre de propos autant dans des relations exclusives qu'inclusives. Il y avait de l'ironie et du cynisme dans ce propos, propos que je complétais souvent par : "Il ne me reste plus qu'à être un heureux cocu." Je constatais simplement qu'entre l'ouverture aux possibles et la réalité de ces possibles, il y avait un monde d'écart : celui qu'il peut y avoir entre l'idéal et le réel.

De toute évidence, il ne s'agit pas de la même situation. À même propos, situations différentes et donc, sens différents... EN PARTIE ! Cela reste les mêmes propos, non ? Ne s'agit-il pas de l'écart entre l'idéal et le réel ? Lulutine, c'est peut-être de l'humour, un humour dépité, cynique et ironique - Ou que sais-je ? - certes, mais de l'humour.

Oscar Wilde
"L'humour est la politesse du désespoir."

Attend-t-il que ta situation soit comme la sienne, ou t'exprime-t-il qu'il ne s'attend plus à personne d'autre que toi, soit un certain dépit ? Alors, oui, si c'est du dépit, ce n'est guère attirant, mais il y a une certaine lucidité sur ce que peut être le mode de vie polyamoureux qui me semble faire partie du processus normal de maturation d'un tel mode de vie.

Entre déception et égoïsme, il y a un monde de différence. Et ATTENTION, ce n'est pas toi qui fait l'objet de sa déception, au contraire !

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Discussion : Des mots pour le dire...

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le samedi 09 avril 2011 à 23h48

Les mots que tu as envie de t'entendre dire :
"Je ne peux pas te l'interdire."
Tu sais ce que tu attends, c'est déjà çà. Ce que tu veux t'entendre dire, tu peux le lui dire. Tu peux la laisser libre, la mettre face au fait de sa propre liberté, une liberté qu'elle te répondras sûrement ne pas vouloir, mais la lui laisser n'appartient qu'à toi.

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Discussion : " Je ne peux pas te l'interdire ! "

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le samedi 09 avril 2011 à 23h43

Juste rappel, Colvert !

Sinon, je me le suis fait interdire, aussi, dans la plupart de mes relations. Ne pas l'interdire était, pour moi, une manière de rester moi-même et de confronter l'autre sans aborder la question.

- Mais je ne veux pas de cette liberté !
- Et moi, je ne veux pas te l'interdire, je ne veux pas te la prendre.

Loin des grandes discussions, cela installait une situation de fait qui faisait réfléchir : "Elle m'emmerde cette liberté ! En même temps, ..." Bien évidement, tu te fais tester :

- Et si je couche avec n'importe qui ?
- Tant que tu le vis bien, ça me va, mais si c'est pour le vivre mal, je ne vois pas l'intérêt. C'est à toi que tu feras du mal en premier en voulant me faire du mal, juste pour me montrer que je suis incapable d'accepter réellement la liberté que je te laisse.
- Mais tu en es incapable, c'est ça que tu ne veux pas admettre. Alors reprend là cette liberté, ne me laisse pas une liberté que tu es incapable d'assumer.
- Qu'est-ce que tu en sais ? Toi, pas. Oui, peut-être. Tu sais mieux que moi pour toi, comme moi, je sais mieux que toi pour moi.

J'ai eu quelque fois ce genre de conversation et j'ai halluciné, halluciné de voir comment une personne pouvait ne pas vouloir de sa liberté, être prête à n'importe quoi pour se la voir retirée. Mort de Rire, l'impression d'être dans un autre monde ou plein délire hallucinatoire.

P.-S.: Merci, GG025, mais c'est plutôt banal. Tout à l'heure, je fumais une cigarette par la fenêtre de mon salon. Je regardais l'arbre en bas de la fenêtre, le lampadaire à côté et les nuances de verts qui se reflétaient dans son feuillage. Deux piliers tendu vers le ciel, l'un naturel, l'autre artificiel. Quatre jeunes styles rappeurs sont venus s'asseoir sur le banc à côté. On s'est salué avec un sourire con, style : "Qu'est-ce qu'on fout là ?" - à la fois réel, irréel.

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Discussion : Des mots pour le dire...

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le samedi 09 avril 2011 à 04h43

Yep Colvert

Des mots pour le dire...

... donc :
a) Fidélité :
- exclusive
- inclusive
- à soi-même
- à soi-même dans le face à face
- fidélité, synonyme de justesse comme dans "exprimer fidèlement" ou encore, "raconter fidèlement"

b) Amant :
- Les époux ne sont-ils pas amant.
Puisque certains ont initié le genre de la saynète :
"- J'ai un amant.
- Évidement !
- Comment tu le sais ?
- Comment ne pourrais-je pas le savoir ? C'est moi.
- Non, un autre amant."
Autre petite saynète, ou plutôt court extrait de "On ne badine pas avec l'amour" de Musset - Perdican à Camille :
"Tu prendras un amant !"
Ce à quoi Camille aurait pu répondre dans le langage d'aujourd'hui :
"Un lot de consolation, c'est çà ?"
Ca, c'est pour l'une des origines possibles des connotations négatives.

Enfin soit, à mon sens, poly ou mono, les époux sont amants et c'est justement parfois lorsqu'ils n'arrivent plus à se retrouver en tant qu'amants que leur couple commence à vaciller. Voilà, où je veux en venir, un autre usage du terme "amant". Tu veux des mots pour le dire, voilà un usage que vous pouvez vous réappropriez, un mot qui plutôt que vous éloigner, peut vous rapprocher.

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Discussion : " Je ne peux pas te l'interdire ! "

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le samedi 09 avril 2011 à 03h17

"Je ne peux pas te l'interdire !"

En voyant le titre, je ne m'attendais à lire un constat joyeux.

Personnellement, ce genre de phrase correspond à un sentiment que j'ai découvert très jeune et qui a été plutôt libérateur. Avant même d'avoir de relation, il me paraissait évident que je n'avait droit sur les sentiments de l'autre. Dès ma première relation, il me semblait évident que je n'avais aucun droit de décision sur la manière dont elle voulait vivre ses sentiments.

Tout cela peut sonner négatif : "aucun droit" - mais je ne sais comment dire, cela me paraissait et me paraît encore libérateur. La liberté de l'autre, libératrice ? Euh, oui... Non ?

Je reviens à ma première relation. Elle voulait l'exclusivité, soit, elle en avait besoin et savait exprimer ce besoin. Lui demander la même chose ? Cela me paraissait et me paraît encore absurde. Une sorte d'admiration devant la réalité : la liberté de mouvement d'une personne, impossible de se l'approprier. Contraindre, oui, mais cette liberté reste toujours propre à l'autre. Ce qu'un danseur, un patineur, un funambule - Que sais je encore ? - peut réaliser avec son corps est tellement fascinant que... contraindre ? Oui, ce qu'ils arrivent à faire avec leurs corps travaille avec de multiples contraintes, mais il s'agit d'une approche créative des contraintes, non, d'une approche où la contrainte se traduit en interdit. Il n'y a que les interdits de la réalité, du style voler par les seuls moyens de son corps ou de traverser un mur, mais, que les corps s'entrelacent, non, cela ne faisait pas partie des interdits de la réalité. C'est tout aussi possible que de marcher dans des directions opposées. Et personnellement, cela me fascinait avec le même éblouissement que lorsque j'ai fait la découverte, enfant, des autres enfants. Ce même éblouissement que lorsque je les regardais courir partout.

Là, je ne fais que balbutier à propos d'une sensation d'éblouissement face à la liberté de mouvements où sa réalité semble quasi irréel, mais qu'est-ce qu'elle est face à la liberté d'expression ? Réel, irréel, j'ai juste l'impression d'être un con qui bavasse. Pourtant quand je lis :

"Je ne peux pas te l'interdire !"

La première impression qui me vient est un sentiment d'éblouissement, une sensation d'irréalité à fleur de la réalité dans toute sa banalité. Un truc aussi con que la lune, mais qui peu laisser... pantois, avec un air con, très con.

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Discussion : Des mots pour le dire...

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le lundi 04 avril 2011 à 13h07

En une phrase, puisqu'il s'agit de vocabulaire, il s'agit de jouer sur la polysémie du vocabulaire : mono ou poly, il s'agit de "fidélité", exclusive dans un cas, inclusive dans un autre, la médiation entre les deux étant la fidélité à soi de part et d'autre, l'un face à l'autre. (Concrètement, vous êtes déjà dans cet espace intermédiaire.)

P.-S.: T'as changé de fil Colvert, aurais-tu opté pour un lâché prise en termes de faire "évoluer son couple vers le PA... patience" ? Autre vocabulaire en passant, les catégories sujet, objet peuvent être traduite en termes d'agent, patient. L'agir de l'autre ne nous appartient pas, nous sommes de ce fait toujours dans une position de pâtir. Quelle que soit la relation, c'est inévitable, mais il y a plein quelques termes plutôt sympa qui vont avec : sympathie, compassion, empathie, même s'il y a antipathie, apathie.

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Discussion : Des mots pour le dire...

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le lundi 04 avril 2011 à 12h36

En fait, je me retrouve là-dedans.

Par contre, je ne pencherais pas d'emblée pour un vocabulaire polyamoureux. Poly ou mono, je pense qu'il y a une intersection. D'ailleurs, dans ce que j'ai pu t'écrire jusqu'à présent, un bon nombre de mes réflexions me semble valable autant d'un point de vue mono que poly en ce sens qu'elles n'engagent ni dans un sens, ni dans un autre.

Par ailleurs, certains termes comme "fidélité" peuvent s'avérer avoir un sens amphibie, soit voyager selon l'usage d'un amour "solide" à un amour "liquide", mono ou poly. Par exemple, l'usage de l'expression "être fidèle à soi-même" dans la situation du face à face, soit rester fidèle à soi l'un face à l'autre, se donner l'un de l'autre une image fidèle à soi. Dans toutes les relations où j'en ai parlé - chacune en fait - c'est passé comme une lettre à la poste. Pour sûr, la personne en face me répondait exactement ce que je lui répondais : "Je veux bien être comme tu veux, mais ce ne serait pas moi. Je ne me sentirais plus moi-même et je ne pourrais plus me reconnaître." Concrètement, le dilemme reste là de part et d'autre, mais il y a le plaisir de pouvoir se dire que chacun reste soi dans le face à face. Il y a le plaisir de se reconnaître mutuellement dans ses différences.

Cet usage du terme "fidélité" me semble quelque part semblable à un médiateur, révéler ce que chacun peu croire de l'autre - fidere, fideo - et révéler une certaine confiance de part et d'autre. Se dévoiler dans ses différences relève d'une certaine confiance en l'autre. La médiation n'apporte jamais de solution, ce sont aux partenaires de la médiation qu'elle appartient, mais par contre elle permet d'élargir le champ des possibles. L'un des grands principe de la médiation consiste à chercher en dehors de la situation problématique ce qui peut permettre d'y rétablir un équilibre ou encore, renforcer les éléments qui permettent l'équilibre.

Cette fidélité à soi-même, concrètement, comment l'ai-je reconnue dans mes relations ? L'autre n'était pas tel que je le voulais, me le manifestait et cela faisait toute sa réalité. Sa méfiance ? La preuve qu'il n'y avait pas de confiance aveugle entre nous, que la personne n'était pas comme une pâte à modeler dans mes mains et qu'elle avait son caractère propre. Sa résistance ? La preuve de son altérité et de son indépendance d'esprit, car quand bien même je pouvais mettre en doute une certaine indépendance par rapport aux idées toutes faites, force m'était de constater une indépendance d'esprit à mon égard : je n'étais pas pris pour un dieu ; je n'étais pas face à mes fantasmes, mais face à la réalité - que de soulagements ! Contrariants, certes, mais non moins soulageants...

Bref, même si je pouvais avoir parfois l'impression de deux ennemis, j'avais le sentiment d'une inimitié loyale dans cette fidélité à soi et coucher avec l'ennemi...

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Discussion : Faire évoluer son couple, du standard "socialement reconnu" au PA... patience...

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oO0

le samedi 02 avril 2011 à 02h38

Salut Colvert,

je vois les mensonges dont tu parles, à ma manière.

J'ai eu moi-même, dans plusieurs de mes relations, l'impression que c'était une image de moi qui était aimée et non, moi, tel que j'étais. Aujourd'hui, je lisais dans Philomag dont le dossier est le fameux "Je t'aime" que chaque langue a ses nuances. L'une de ses nuances m'a particulièrement parlé, la nuance d'une langue scandinave. Le verbe "aimer" est transitif chez nous, c'est-à-dire qu'il y a toujours un sujet (agent) et un objet (patient). La nuance apportée par cette langue scandinave est le partitif, ce qui donne : "J'aime une partie de toi." L'impression que l'autre se mentait sur moi, préférant une image idéalisée plutôt que ma personne réelle s'est nuancée au fil des ans et de mes relations dans le sens de ce partitif pour donner une autre impression. Non plus d'être aimé pour quelqu'un que je n'étais pas, mais l'impression de ne pas être aimé entièrement.

À l'impossible, nul n'est tenu. Déjà, s'aimer entièrement soi-même...

Autre mensonge, cet art que nous avons de nous mentir à nous-même. Effectivement, n'est-ce pas se mentir à soi-même que de fuir ses sentiments, se mentir à soi et puis aux autres sur soi ?

Colvert, Colvert, Colvert !

Retourne toi ! Tu as évoqué le sujet de la possibilité d'aimer d'autres personnes avec ton épouse ainsi que ton envie d'ouvrir votre couple, non ?!? Notre époque ne nous aide pas beaucoup à aborder ce genre de question sereinement, est-ce de ta faute ou de la faute de ton épouse ? (Cfr. Petite anecdote de Rosy, par exemple.)

Pour ce qui est de la personne qui a éveillé en toi ce questionnement, que tu ne parles pas d'elle à ton épouse ne signifie pas un mensonge, à mon sens. Tu ne lui as pas caché ce questionnement, non ?!? Pour le reste, cela ne concerne pas la personne de ton épouse, mais cette personne, non ? Quant à l'attirance qu'il y a entre vous, visiblement, vous ne vous l'êtes pas cachée, non ?!? Bref, je ne vois, pour ma part, pas de mensonge, juste le dilemme d'une situation sentimentale dans une époque peu propice à ce genre de situation !

(Tu le sens le poids de la honte du mensonge en moins ?!? Toi qui n'aime pas te forcer, ne te sens pas forcer à plus d'honnêteté que l'époque n'en offre les moyens !)

Sinon, du point de vue de mon expérience personnelle, pour cette personne à côté de qui je ne voulais pas passer, le matin même avant que j'annonce à mon amie que je l'avais tromper avec elle - puisque c'est comme cela qu'elle l'a pris - elle m'a écrit l'un des rares "Je t'aime" que j'ai accepté :

"Je t'aime avec ou sans toi."

Même si cela s'est avéré très vite moins évident, je ne me suis rarement senti aussi libre d'être moi-même avec une telle évidence. Tiens, j'en aurais bien pleuré de joie.
________________________

"Avec ou sans", c'est un peu le principe de l'esthétique : apprécier sans vouloir. Exprimer un ressenti sans qu'il oblige à quoi que ce soit, apprécier une toile sans vouloir la posséder pour autant. Quelque part, entre la personne qui a éveillé le questionnement qui t'amène, ici, s'il y a une chose que vous pouvez apprécier d'emblée, c'est d'avoir partagé ce ressenti. Vous pouvez apprécier aussi sa réciprocité.

Sans vous rendre compte, vous avez réalisez un "exercice" périlleux, mais savoureux.

L'un des échanges que j'apprécie le plus, c'est de pouvoir échanger ce genre d'émotions, de sentiments, de désirs et de plaisirs sans se sentir obligé à quoi que ce soit. Ce simple plaisir de se dévoiler, de ne pas se cacher. Le plaisir de se sentir soi face à l'autre et de sentir l'autre face à soi. Malheureusement, ce genre de moments sont très rares. Je trouve d'ailleurs l'époque très complexées pour... de simples mots alors qu'elle exhibe bien plus.

Sinon, dans ta situation, pour passer du périlleux au savoureux, la seule chose qui manque peut-être, ou plutôt en trop, c'est cette obligation palpable de quelque chose de plus entre vous. Ce caractère impérieux du désir ou encore, comme dans ton titre, "faire évoluer son couple vers le PA ..."

Pourquoi faire ? Pourquoi l'obligation d'un faire, d'emblée ?!? Cela ne conduit-il pas à apprécier la situation uniquement en termes de risque, la question du faire ? Cette question n'empêche-t-elle pas d'apprécier la saveur de la situation ?!? Ne frustre-t-elle pas de cette saveur ?

Quelle saveur ? Celle de la reconnaissance mutuelle, de pouvoir se dire de part et d'autre : "Oui, je ne suis pas fou, il y a bien... quelque chose."

Juste çà, ...

Juste çà, c'est déjà énorme ! Et vous l'avez fait.

En gommant, çà et là, le sentiment d'être obligé de vivre quelque chose, cela devrait paraître plus claire. Ce n'est que libéré de l'obligation de ce caractère impérieux du désir qu'il est possible de se sentir libre de le vivre... ou pas. Et même ce caractère impérieux a de la saveur, une saveur qui peut se savourer sans se sentir obligé à quoi que ce soit, ...

... sans se forcer ou se sentir forcé. Tiens, même les dilemmes prennent une autre saveur, celles d'une certaine audace intellectuelle sur sa vie affective. Et j'en passe...

L'histoire personnelle acquiert la distance d'un roman qu'il n'est pas nécessaire d'écrire, mais qui ne s'écrit jamais à une seule plume d'une certaine manière. C'est bien moins aride que la solitude de l'écrivain, mais cela nécessite plus d'abandon puisqu'une bonne part de toute histoire personnelle ne peut s'écrire seul.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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