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Des noeuds dans le cerveau...!!!

Poly/Mono
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Profil

Yoooo

le mardi 08 juillet 2025 à 20h30

Bonjour à toutes et à tous.
Il y a encore 10 jours, j'ignorais ce que ce terme de "polyamour" recouvrait.
Je vous explique un peu le contexte en essayant d'être le plus honnête possible, et demanderais à ne pas être jugé (même si ça ne semble pas être la philosophie du groupe). Je m'excuse par avance si des termes viendraient à choquer les plus aguerris de ce mode de relation. Je débute dans ce monde:
Je suis resté en couple exclusif durant 20 années. Elle comme moi avions notre histoire, notre passé et je pense que l'on s'est pansé mutuellement nos blessure affectives et émotionnelles (même si notre relation ne se résumait pas non plus à juste soigner l'autre). Elle a guérit avant moi de ces blessures et l'arrivée d'un enfant (désiré) dans notre couple a mis fin à notre relation, il y a 1 an (attention, à aucun je ne considère mon fils comme responsable. Mais le fait que cela redistribue les places et fonction dans le couple et lorsqu'on a un attachement insécure, il n'est pas surprenant que le couple explose... Bref).

J'ai rencontré il y a 2 mois une femme avec qui le courant est bien passé, et dont j'apprécie les valeurs, l'intelligence... Après nous êtres vus 2 ou 3 fois, je comprends qu'elle ne souhaite pas de relation exclusive.
Je ne vous raconte pas le cataclysme: entre la blessure narcissique de ne pas être à même de pouvoir combler à moi seul les désirs de l'Autre; l'idée de "partager" celle que je considère comme ma compagne (ce qui aujourd'hui n'est pas réciproque); Comment une telle relation est possible? Etc...

Je me considère comme plutôt progressiste et tolérant sur tout un tas de sujet. Mais il est vrai que pour ce qui concerne le couple, je suis assez traditionaliste.
Je sais aussi que ma conception du couple, stéréotypée, a pour fonction de me rassurer, de contenir des angoisses d'abandon, qui de toute façon finissent toujours par trouver un moyen de s'exprimer (je vous ai parlé de mon ancien couple ^^).

Cette question de la relation sur le mode du polyamour ne quitte pas mon esprit. Je vous assure, je la tourne et retourne dans tous les sens, ce qui est très énergivore sur le plan psychique. Aujourd'hui, je me dis que ceux qui y parviennent avec sincérité et honnêteté ont vraiment de la chance, car c'est peut-être la forme d'amour la plus "pure" et la plus respectueuse de l'Autre et aussi parce qu'elle réclame une sécurité affective de chacun que j'envie.

il y a 10 jours, je ne pouvais pas ne serait-ce que penser ce mode de relation.
Aujourd'hui, après avoir parcouru quelques messages, je me dis pourquoi pas me laisser porter (chose que j'essaye de faire, non sans une sacrée dose d'angoisse), mais le seul compromis que je me pense en mesure de faire est que ma relation à cette femme soit celle qui demeure "centrale".

Je me tourne donc vers celles et ceux qui ont l'expérience de ce mode de relation:
- Y a-t-il une systématiquement une relation "centrale" et d'autres "périphérique". Une relation vers laquelle on revient toujours car c'est celle-ci qui constitue le socle sécure permettant d'aller explorer des ailleurs?

- Y en a-t-il parmi vous qui comme moi, était a priori hermétique à ce mode de relation et sont parvenus à l'intégrer pleinement, au point aujourd'hui de ne plus en souffrir, mais au contraire à s'y épanouir?

- Je me demande également si dans ce mode de relation, la personne ne se retrouve pas dans "une fuite en avant" de la satisfaction de ses désirs/besoins, une course sans fin et effrénée à la réalisation de ces derniers?

Bref, c'est un sacré bordel dans ma tête actuellement et si je sais que le temps fait souvent des miracles pour organiser les choses, j'aimerais avoir vos avis sur mes interrogations.
J'ai sans doute été un peu long, mais je ne pouvais pas faire plus court. Merci à celles et ceux qui auront pris le temps de me lire.

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Caellan

le mardi 08 juillet 2025 à 22h02

Bonjour Yoooo,

Je trouve que tu sembles avoir beaucoup de recul sur tes émotions et ton propre fonctionnement. Déjà, chapeau pour ça ;)

Avant de répondre à tes questions, je voudrais te faire noter que 10 jours, c'est vraiment pas beaucoup. Alors c'est normal que tu sois épuisé par toutes ces réflexions mais il faut aussi que tu te laisses le temps de digérer les informations et de savoir ce que tu veux là-dedans. Quand on rencontre quelqu'un, on a cette phase intense d'émoi qui n'est pas franchement bonne conseillère. Il vaut mieux essayer de ralentir un peu le rythme, même si c'est difficile, et de prendre le temps de dépassionner les pensées.

Yoooo
Y a-t-il une systématiquement une relation "centrale" et d'autres "périphérique". Une relation vers laquelle on revient toujours car c'est celle-ci qui constitue le socle sécure permettant d'aller explorer des ailleurs?

Non, pas forcément. Il y a plusieurs façon de relationner suivant les personnes. Certaines personnes sont hiérarchiques, comme tu le décris. Par exemple parce qu'il y a une relation exclusive pré-existante, lorsque l'on décide d'ouvrir le couple, avec un lieu de vie commun, éventuellement des enfants... Ou parce que comme tu le dis cela apporte une certaine sécurité.
Mais il y a aussi des personnes qui ne hiérarchisent pas leur relation, ou en tout cas pas de cette façon. Chaque relation va prendre une place différente en fonction des besoins et des envies de chacun·e.
L'important c'est de développer un cadre relationnel qui nous correspond. Cela nécessite d'avoir des besoins suffisamment cohérents avec ceux de la personne avec qui on relationne.

Yoooo
Y en a-t-il parmi vous qui comme moi, était a priori hermétique à ce mode de relation et sont parvenus à l'intégrer pleinement, au point aujourd'hui de ne plus en souffrir, mais au contraire à s'y épanouir?

Je ne suis pas dans la situation que tu décris, d'autres personnes ici seront plus à même de te répondre.
J'ai tendance à penser que c'est possible, mais pas forcément favorisant.

Yoooo
Je me demande également si dans ce mode de relation, la personne ne se retrouve pas dans "une fuite en avant" de la satisfaction de ses désirs/besoins, une course sans fin et effrénée à la réalisation de ces derniers?

Cela peut arriver. Surtout quand on débute dans les relations multiples. Un petit peu comme quand en début de vie d'adulte certaines personnes multiplient les relations parce qu'elles sont dans une phase où on a "envie de s'amuser".
En tout cas, je ne pense pas que ce soit spécifique au polyamour ou aux relations ouvertes. Je pense qu'il y a des phases dans la vie où on peut être grisé par une sensation de liberté. Mais je pense aussi qu'on s'en lasse assez vite. Et puis concrètement, on se heurte rapidement à un problème de temps disponible et d'énergie.
J'ajoute que la course à la satisfaction de ses propres désirs ne rentre pas dans un cadre polyamoureux dans lequel on prend soin des besoins de ses partenaires.

Message modifié par son auteur il y a 2 mois.

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Mel971

le mardi 08 juillet 2025 à 23h43

Je suis ébahie par ton recul sur le sujet après seulement quelques jours.

Je suis engagée dans une relation poly depuis un peu d'un an. Les questionnements ne me quittent pas.

J'ai l'impression que le temps apaisent certaines choses.

Qu'il faut être indulgent avec soi et les autres.
Lire ici m'apporte souvent des éléments de recul. Quand je vois la réponse que t'a faite callean, ça m'a fait du bien par rapport à certaines de mes interrogations.

Je pense que c'est un chemin, beau mais difficile. Qu'on n'est pas égaux (armés émotionnellement) par rapport aux embûches que l'on pourrait/pourra rencontrer.

Et je redis la nécessité d'être indulgent avec soi même et savoir s'écouter. Ce qui n'est pas si simple que ça quand tu as écouté le brouhaha des injonctions sociétales toute ta vie....

Bonne route à toi !

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MPB

le mercredi 09 juillet 2025 à 09h15

Coucou @Yoooo (et les autres !)

Pour ma part, je pars de très loin en ce qui concerne les relations plurielles : grosses insécurités entraînant des tendances à la jalousie, une période de dépendance affective, trouble anxieux, vision très monogame exclusive du couple (limite "penser à une autre personne c'est tromper"), bon je grossis le trait mais pas tant que ça.
Autant dire que sur le papier, je ne suis pas là candidate rêvée pour le polya ! Mon histoire serait bien trop longue à raconter, mais aujourd'hui, ma femme a deux relations socles (son amoureuse et moi), peut également avoir d'autres relations moins intenses et moins suivies, et pour ma part j'ai aussi vécu deux histoires amoureuses fortes, le tout après neuf ans de monogamie ensemble et plus de trois ans d'ajustement et d'apprentissage du pluriel.
Je ne dis pas que tout est facile ni parfait aujourd'hui, mais j'aime notre rythme, j'aime ce qu'on a construit, j'aime les valeurs de notre/de nos relations, j'aime me dire que son amoureuse et moi pouvons nous retrouver à deux pour papoter ou lui préparer un anniversaire surprise. Aujourd'hui je n'ai pas d'autres relations romantiques/sexuelles, mais
1) ça pourrait arriver bientôt
2) ça me permet d'avoir beaucoup de temps pour moi et j'adore ça
3) je donne aussi beaucoup de temps à d'autres relations qui ne sont pas moins importantes pour moi, juste vécues différemment
4) j'aime mon équilibre et tout chamboulement survenant dans ma vie, même positif, mettra fin à cet équilibre et c'est ok, juste j'ai envie d'en profiter pendant que c'est là

Ce forum m'a énormément aidée dans les périodes de doute et j'aime y revenir régulièrement même si je n'ai pas toujours le temps/l'énergie d'entretenir de longs échanges, et écrire aussi, écrire autant qu'il le fallait dans mon "journal de bord", pour comprendre, pour disséquer, pour dépasser des peurs et des limites qui n'étaient finalement pas les montagnes que j'imaginais, voire qui ne m'appartenaient pas.

Bon chemin à toi, et merci pour ton partage !

Message modifié par son auteur il y a 2 mois.

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