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Polyamorie et polyamour: une expérience et une incompréhension

Poly/Mono
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Leni

le mercredi 15 décembre 2021 à 19h04

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Message modifié par son auteur il y a un an.

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Topper

le jeudi 16 décembre 2021 à 09h51

Bonjour @Leni, pour ce qui est de la différence entre polyamour et polyamorie, je ne pense pas que ce soit le sujet le plus important. Ce n'est qu'une question de vocabulaire. Dans le premier cas, il y a une notion d'amour, et de potentiellement être amoureux de plusieurs personnes. Dans le second cas, il s'agit d'avoir des relations non-exclusives consensuelles. Il n'y a pas une définition meilleure que l'autre. C'est plus déterminé par notre propre sensibilité et comment on souhaite se définir. Avoir un conflit là dessus, qui met fin à la relation, cela me paraît ridicule. Selon-moi, cela vient d'un autre problème, avec éventuellement des non-dits, et la relation a été sabotée parce que c'était plus simple. Mais comme je disais plus haut, ce n'est vraiment pas le sujet qui me semble le plus important dans ton récit.

Moi, ce que je retiens de ton récit, c'est que tu parles de ton conjoint, beaucoup, que la vie avec lui n'a pas l'air simple, que tu t'adaptes beaucoup et fais énormément preuve d'abnégation. Je ne sais pas si c'est dans ta façon de présenter les choses où si c'est à l'image de la réalité, mais ça donne l'impression que tu te mets au second plan. Tes ressentis, tes difficultés, tu les survoles en quelques mots comme si ce n'était pas si important de s'attarder là dessus.

Et pourtant, c'est d'une importance capitale... Déjà, parce que tu es la personne la mieux placée pour être à ton écoute. Mais également, parce que si tu veux bien vivre les choses, et accessoirement être heureuse, il faut que ce tu fasses des choix qui correspondent à tes envies, tes aspirations et tes convictions.

Toi, de quoi as-tu envie ? Est-ce qu'une vie polyamoureuse est quelque chose qui te fait envie pour toi ? Si ce n'est pas le cas, as-tu vraiment envie d'accepter ça pour lui et pour quelles raisons ? Est-ce que lui permettre d'avoir d'autres relations, n'est pas une façon pour toi de déléguer une charge émotionnel qu'il a sur toi ? Si c'est ça, est-ce que c'est un motif suffisant pour supporter le reste ?

En podcast, je te conseille "Amours plurielles". Il n'y a pas de prosélytisme. Ce sont juste des témoignages d'expériences de non-monogamie. Même si on ne se reconnait pas dans les sensibilités ou raisonnement des personnes invitées, on peut trouver des paroles intéressantes qui peuvent nourrir nos propres réflexions. Il y a donc un intérêt à écouter tous les épisodes. C'est un podcast qui, je trouve, mais très bien en évidence la palette de relations et modes de vie possible dans la non-monogamie, là où la monogamie contraint à un modèle strict.

Hors-sujet : HPi est un diagnostic très contesté. Il se base sur le QI, qui est aussi très contesté et dont la pertinence est remise en cause depuis des décennies. HPi n'est pas considéré comme un trouble. Du coup, étant diagnostiqué ainsi, on explique ou on excuse tout et n'importe quoi du fait d'être HPi. Le problème, c'est que cela peut cacher des choses comme le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), les troubles anxieux, autisme, etc. qui sont des diagnostics sur lesquels il est possible d'établir des stratégies. Si tu veux en savoir plus sur le sujet, je peux t'envoyer une vidéo qui en parlera bien mieux que moi.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Leni

le jeudi 16 décembre 2021 à 16h58

Topper,

Je te remercie pour ta réponse; effectivement, la différence entre les deux notions était bien celle que j'avais en tête - sans aucun jugement de valeur sur l'une ou l'autre.

Comme tu l'indiquais avec pertinence dans ton analyse, un non-dit a été éclairci: c'est le mot "adultère" qui est venu remplacer le mot "polyamorie" dans les propos de cette femme. Comme les discussions avec "mon conjoint" (je ne sais pas comment le nommer autrement, sans le déterminant possessif, l'actualisation du nom est trop flou mais le côté possessif, j'en conviens,doit être remis en question)... Bref, nous avions convenu avec mon partenaire que nous ne voulions plus de dissimulation, alors il a décliné la proposition de cette femme. La fin de cette histoire me semble ainsi plus honnête que simple. Mon partenaire éprouve en effet des sentiments mitigés, entre déception et tristesse, ce que je comprends tout à fait.

Par ailleurs, tu as également raison, quand tu dis que j'ai survolé mes sentiments. Je me rends compte de l’importance de l’échange ; c’est que je m’oublie souvent. Ce n’est pas de l’abnégation, le mot est un peu fort pour décrire ce que je ressens, mais je comprends si fortement les sentiments de mon conjoint que, mélangés aux miens, je suis submergée et il me semblait qu’il y avait une telle urgence à l’accompagner sur «  son chemin » que je ne pouvais pas penser à «  ma propre progression ». Effectivement, c’est un déséquilibre et mon partenaire m’a, tout comme toi, invité à me reposer, à me reconstruire et à penser à ce que je souhaiterai pour moi. (C’est là où la partie vie privée et vie pro se sont entrechoquées au pire moment : mon corps a lâché pour me forcer à me concentrer sur moi, et j’entends parfaitement ton conseil).

Je ne sais pas ce que je veux. Être libre et ne pas être sermonnée ? Je ne veux même pas du nom de «  mono », parce que je ne suis pas une orientation sexuelle : je suis un individu qui noue des liens de différentes natures. L’amour éternel, le mariage, le sexe avec un seul individu et la reproduction ne sont pas des schémas auxquels je crois. Tout simplement parce que je vois beaucoup de monde se rendre triste en s’accrochant à des illusions. Moi-même, j’ai souffert car je croyais que ma relation avec mon partenaire était fondée sur une honnêteté renouvelée… Visiblement, il y a eu dissonance entre nous. L’harmonie n’est donc pas parfaite, mais pour répondre à un autre passage de ton message, c’est un individu qui m’accepte comme je suis et qui accepte l’idée que nous construisions une relation unique, très probablement finie dans le temps, dans laquelle chacun de nous aurait la place de se découvrir et d’enrichir des espaces personnels.

En pratique, je suis une classique et ennuyeuse hétérosexuelle mono… En théorie, je ne voudrais pas m’imposer d’idées préconçues sur moi-même : les autres en ont déjà suffisamment sur moi.

Cette aventure, malheureuse, car je souffre parfois, a remis sur la table la question, difficile et centrale, de ce que je ressens et de ce que je souhaite. À cet égard, je te remercie de m’avoir lue et répondu en mettant le doigt sur ce que je ne dois pas ignorer. J’aimerais que les gens voient comme moi la possibilité de variations amoureuses, de la tendresse, à l’érotisme, de l’amour platonique et intellectuel à la passion charnelle ; j’ai l’impression d’avoir vécu toutes ces choses, mais je ne sais pas si je peux les vivre et les mélanger avec plusieurs individus en même temps, et surtout, je ne crois pas que ce genre de choses se décide unilatéralement.

Comme je le disais plus haut, je ne pense pas que l’on soit «  mono ou poly », mais que les relations le sont ; je n’ai pas l’impression d’avoir rencontré d’hommes intéressés par ma personne imaginant me partager : c’est aussi un problème d’éducation de beaucoup de personnes. On n’envisage pas souvent d’établir une relation autre qu’amicale avec quelqu’un en couple, sauf à vouloir être adultère ou briseur de ménage… Si j’y pense comme une expérience que mon partenaire va vivre dans les mois qui arrivent, je ne sais pas du tout si cela pourrait m’arriver. Je n’ai jamais rencontré de personnes m’invitant à franchir ce pas-là.

J’espère avoir répondu à tes questions.

Pour ce qui est des HPi et autres, je suis intéressée par ta proposition; je partage en partie ton avis, n’est effectivement considéré comme trouble que ce qui empêche de vivre conformément à la structure collective. C’est bien là le problème : la différence devient un handicap quand elle empêche précisément d’être et d’agir normalement. Tout est trouble et rien ne l’est : l’hyperactivité ne serait pas un trouble si l’individu ne devait pas sans cesse se conformer à la société, si à l’inverse, la société tendait à se conformer aux spécificités de chacun, être aveugle ne devrait pas empêcher de lire et être en fauteuil ne devrait pas empêcher d’entrer dans une salle de classe...

Je te remercie encore pour le miroir que tu as tendu à mes interrogations.

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Topper

le dimanche 19 décembre 2021 à 09h57

Leni
Je n’ai jamais rencontré de personnes m’invitant à franchir ce pas-là.

Etant dans une société dominée par le schéma monogame, celui-ci est considéré comme la norme. Sortir de la norme est compliqué. Si toi-même n'affiche pas une ouverture ou une envie d'avoir la liberté de vivre plusieurs relations, la probabilité qu'on te fasse des propositions dans ce sens sont faibles.

Leni
J’espère avoir répondu à tes questions.

Je n'attendais pas forcément des réponses. J'ai énoncé ces questions comme support de réflexion.

Leni
Pour ce qui est des HPi et autres, je suis intéressée par ta proposition;

https://youtu.be/gqWGtNQUzIc

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