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L'art subtil du détachement

Engagement
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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 10h16

Bonjour la communauté!

Alors oui, sujet phare, je sais, et justement : attachement/détachement, en lien avec l'engagement

Chacun a sa definition du polyamour, de l engagement, de la relation, de l amour. Et en plus, c'est mouvant pour chacun... ;)... On n'est pas sortis d'l'auberge ;)

J 'explore le polyamour, la polyrelation, deconstruire les schémas, les représentations etc... La communication avec l 'autre permet d'explorer, d ajuster, de grandir dans l exploration... C'est beau, c'est nourrissant et exhaltant. Et très très questionnant.

Cette notion d'attachement : construire un lien d'attachement plus sain, plus vaste, plus puissant car pas dans la dépendance, pas dans la possession , oui, évidemment que je veux cela (et que je le veuille ou non c'est aussi en reaction à 13 années avec un dependant affectif)

MAIS... Je vis une très belle histoire avec un homme bien plus jeune que moi, depuis un an. On n'est pas ds la meme région. On se voit peu, tous les mois ou mois et demi. Pour un weekd end. Et quand on se voit, c'est indubitablement de l amour, celui où chacun aime voir l autre se déployer dans sa vie, dans son intimité, dans sa liberté d'être soi (on explore ts les deux notre pansexualité).

Il n a pas besoin de lien entre nos rencontres et peu à peu, nous ne communiquons plus ou très peu, par messages.

Pour moi une relation, c'est du lien, être amoureux c'est aussi savoir comment se sent l autre, ce qu il traverse, soutenir, s'envoyer des mots doux etc...

Et du coup je me pose la question du sens du détachement. Moi qui ai vécu un attachement toxique, évidement que le détachement, ça me sécurise presque.

ET là, sans lien entre les rencontres, Je sais plus trop si c'est du détachement ou de l'empêchement. Avoir plusieurs relations pour n'en vivre aucune à fond. Se disperser. (j aime pas dire ça hein, on dirait les gens qui ne vivent pas le polyA et ce que j entends a chaque fois que je parle de polyA)

Donc je me demande si parmi vous, il y a des personnes qui vivent ainsi : des relations polyamoureuses où ce qui compte est le moment de la rencontre et qu'ensuite chacun vaque à sa vie... L amour est là, mais pas la peine de le nourrir entre deux rendez vous.

Merci et belle fin de semaine!

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Siestacorta

le vendredi 09 février 2024 à 12h48

oh putain je viens de misclick et effacer un pavé alors qu'on est sur un sujet central pour moi.

Bref, vite mais je reviens ensuite :
derrière la norme du couple et derrière la question de la non-monogamie, se cache la question d'un spectre des besoin affectifs variés.
Et ce spectre est chassé par un exorciste normatif qui, nous noyant dans les litanies amoureuses, nous empêche de penser des façons plus diverses de faire lien.

Quand on a besoin de peu, on a besoin quand même, et on a seulement les préceptes inscrits dans le dogme de la micro-religion à deux du Kouple pour chercher comment entretenir nos liens.

J'ai voulu aussi évoquer la théorie de l'attachement, le fait qu'être en réflexion sur ses besoins est pas une posture de consommateur, et la question de fabriquer artisanalement ses propres habitudes pour cultiver et donner vie au lien. Bon je repasserai, là le misclick m'a vraiment frustré.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Topper

le vendredi 09 février 2024 à 12h50

Bonjour @PolyZen, je comprends ton ressenti. Pour moi aussi, le lien se crée et se renforce dans le temps par des échanges réguliers. Non, seulement ça permet de mieux connaitre l'autre et développer la relation, mais aussi cela permet de conserver une proximité même en étant à distance.

Naturellement, je vais vers une communication quotidienne. C'est quelque chose qui me plait et si je suis attaché à la personne, j'aime bien savoir ce qu'elle a fait de sa journée, si elle va bien, ou pas, parler de choses futiles ou sérieuses.

A une époque, et parce que je considérais que c'était cette façon de fonctionner qui me convenait, c'était une attente forte. Si bien que ça réduisait mes possibilités de relationner car tout le monde ne fonctionne pas ainsi, n'a pas le temps ou l'énergie pour ça, ou même ne souhaite pas ce type de relation avec moi. Et ce dernier point, il faut savoir l'accepter. Car l'autre peut très bien s'impliquer énormément dans une autre relation et pas la nôtre.

Aujourd'hui, mon fonctionnement naturel est toujours là, et je viens avec lui. Par contre, je m'adapte en fonction de l'autre personne. Si l'autre fonctionne comme moi, très bien. Sinon, je me dis que ce n'est pas grave. Cela n'empêche pas d'apprécier le temps passé ensemble. Je peux toujours aimer la personne de la même manière car pour moi ce sentiment est propre à la personne.

Par contre, mon attachement et mon investissement n'aura rien à voir et la relation sera toute autre. Ce sera aussi une relation beaucoup plus fragile car si à un moment je dois privilégier certaines relations plutôt que d'autres, je vais garder celles qui sont plus enrichissantes pour moi au quotidien.

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GeorgyPorgy

le vendredi 09 février 2024 à 13h49

Je suis d'accord avec ce qui a été dit plus haut.
Et ma pente naturelle sera assez proche de celle de @Topper

Mais j'ai eu à expérimenter une manière de faire & communiquer différente.

Et effectivement, il faut apprendre à fonctionner avec, accepter cette altérité. Ce qui peut être super difficile, car faut apprendre à voir que cette différence de communication qui sort de notre cadre de référence ne signifie pas que la relation n'est pas belle / riche / stimulante malgré tout...

Je pense que la limite cependant, c'est de parvenir à y trouver le minimum qui nous "convienne", qui nous sécurise. Si cette absence de communication occasionne de l'anxiété, voire de la souffrance, c'est important de le formuler.

Faut parvenir à trouver cette cadence, inventer cette granularité, ensemble - si la nécessité d'adaptation est unilatérale & figée dans un tel contexte, ca veut peut-être dire d'autres choses sur la relation...

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Lili-Lutine

le vendredi 09 février 2024 à 14h54

PolyZen

Donc je me demande si parmi vous, il y a des personnes qui vivent ainsi : des relations polyamoureuses où ce qui compte est le moment de la rencontre et qu'ensuite chacun vaque à sa vie... L amour est là, mais pas la peine de le nourrir entre deux rendez vous.

Sujet très intéressant, surtout que j'ai longtemps réfléchi aux mêmes questions, pour des raisons similaires

J'ai vécu des relations où la communication était constante, même à distance, avec des attentes fréquentes de mises à jour sur ma journée et mes autres relations

Cela devenait parfois pour moi épuisant et intrusif, conduisant à des interrogations incessantes, et éventuellement à des pertes de repères dans ces relations

Après avoir compris que cela représentait pour moi une forme de prise de contrôle sur ma vie et mes choix, générant parfois des insécurités, des jugements et des attentes démesurées, j'ai cherché des moyens de sortir de cette dynamique

Selon mon expérience, ce mode de fonctionnement peut conduire à des souffrances, des déceptions, voire des trahisons, alimentées par des incompréhensions et des dépendances affectives

Pour éviter cela, j'ai progressivement appris à décrypter avec plus de finesse les intentions de ma relation lorsque la communication devenait trop intense entre les rencontres et à exprimer rapidement et clairement les inconforts que cela engendrait en moi

Au fil du temps, j'ai également expérimenté des accords explicitement définis avant d'entamer la relation, où l'écriture et les échanges soutenus sont laissés à l'initiative de chacun·e, sans pression ni attente en retour
Ces accords ont permis une communication plus authentique et une liberté d'être soi-même, renforçant grandement la sincérité et l'ancrage des liens émotionnels

À mon sens, la clé réside dans une communication préalable honnête sur nos besoins et attentes en matière de communication
Certains peuvent ne pas être compatibles avec nos propres modes de fonctionnement, et il est essentiel d'en discuter dès le début
Oublier cette étape peut mener à des déceptions, incompréhensions et à des blessures au fil du temps

En somme, il me semble aujourd’hui crucial de communiquer sur ce sujet sincèrement, de comprendre les besoins mutuels et d'établir des accords qui respectent la liberté individuelle tout en maintenant une connexion authentique, tant que chaque personne impliquée dans des échanges à distance, irréguliers ou intenses, est consciente des enjeux, des potentiels contrôles, sous-entendus ou malentendus, d’emprise, etc., afin de s’offrir à soi, à l’autre et à la relation le plus possible de confort, d’authenticité ancrée dans le réel de nos vies, et non pas dans une vie rêvée ou faite de projections ou d’attentes

Personnellement, depuis que nous avons instauré cela dans chacune de mes relations, je vais bien mieux et mes relations ont une bien meilleure qualité émotionnelle et sentimentale qu'auparavant

Cela correspond davantage à qui je suis réellement, et les personnes qui acceptent ce format semblent également assez vite y trouver leur compte en termes d’autonomie et d'épanouissement

Message modifié par son auteur il y a un an.

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 16h44

Merci de vos réponses !

Je vois que je je sais pas répondre techniquement , je n'arrive pas à vous taguer...

Désolée SIestacorta, je comprends la frustration du click qui glisse...

"ce spectre est chassé par un exorciste normatif qui, nous noyant dans les litanies amoureuses, nous empêche de penser des façons plus diverses de faire lien."

Hm je ne parlais pas de litanies amoureuses, ou de rester dans la norme , si c'est reproduire les normes avec autant de relations poly, bonjour l'angoisse !!!!

Je parlais juste d'un lien, et comme tu dis, de le cultiver, tisser, autrement. Mais entre un lien diffèrent et pas de lien, je m interroge sur ma capacité à trouver de l equilibre là dedans.

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 16h54

Ah je vais m améliorer à chaque réponse !
on apprend en faisant ;)

Topper
Bonjour @PolyZen, je comprends ton ressenti. Pour moi aussi, le lien se crée et se renforce dans le temps par des échanges réguliers. Non, seulement ça permet de mieux connaitre l'autre et développer la relation, mais aussi cela permet de conserver une proximité même en étant à distance.

Naturellement, je vais vers une communication quotidienne. C'est quelque chose qui me plait et si je suis attaché à la personne, j'aime bien savoir ce qu'elle a fait de sa journée, si elle va bien, ou pas, parler de choses futiles ou sérieuses.

Ah bon voilà, je suis aussi comme cela, peut etre pas sur une com au quotidien, mais en tout cas savoir ce que traverse la personne, échanger, comme tu dis, futiles ou profonds...

Topper
Aujourd'hui, mon fonctionnement naturel est toujours là, et je viens avec lui. Par contre, je m'adapte en fonction de l'autre personne. Si l'autre fonctionne comme moi, très bien. Sinon, je me dis que ce n'est pas grave. Cela n'empêche pas d'apprécier le temps passé ensemble. Je peux toujours aimer la personne de la même manière car pour moi ce sentiment est propre à la personne.

Par contre, mon attachement et mon investissement n'aura rien à voir et la relation sera toute autre. Ce sera aussi une relation beaucoup plus fragile car si à un moment je dois privilégier certaines relations plutôt que d'autres, je vais garder celles qui sont plus enrichissantes pour moi au quotidien.

Oui c'est ce que j apprends, car je cherche à deconstruire. Et sans doute que ce que tu dis me fait peur sans que je me l avoue : que cette relation passe "au second plan" car même en m adaptant, elle ne me convient plus, que la non communication la fragilise.

Après, c'est aussi peut etre un ressenti d'avoir l impression d'être seule à m adapter, et que c'est son mode de fonctionnement qui prévaut, et là, il y a déséquilibre.

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 17h03

GeorgyPorgy
Je suis d'accord avec ce qui a été dit plus haut.
Et ma pente naturelle sera assez proche de celle de @Topper


Ah bon merci, je ne suis pas la seule à aimer cultiver le lien, pour moi c'est une façon de prendre soin de l autre malgré la distance, il me semble, assurer de sa présence, de son ATTENTION, sans non plus s'immiscer, ni etre intrusive.

"ma pente naturelle", j aime bien tiens cette expression

GeorgyPorgy
Faut parvenir à trouver cette cadence, inventer cette granularité, ensemble - si la nécessité d'adaptation est unilatérale & figée dans un tel contexte, ca veut peut-être dire d'autres choses sur la relation...

Oui et peut etre que je me pose trop de questions aussi, comme si l'absence de besoin de communiquer voulait dire l'absence d'amour (il me certifie que non, mais bon des fois, hein, qd ça gratte ailleurs, ça fait plouf).

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 17h13

@Lili-Lutine
Merci de ce long message

Je vois tout à fait et justement je suis très attentive que mon mode de fonctionnement de communication ne soit pas intrusif

Peut etre que le soucis ici, c'est que je ne me sens pas libre d'être moi-même puisque je me refrène.
Et je ne parle pas d'une communication constante, comme je l ai dit je fuis m'emprise, la possessivité, le contrôle. C'est d ailleurs pour cela que le polyamour me parle tant, car j 'y trouve des personnes avec qui relationner de façon plus authentique, à mon sens

Disons que nous sommes en phase d'ajustement, d'équilibrage... ;)

Et que je suis aussi du genre à m'adapter, à écouter, à respecter les besoins de l autre et que là, je cherche aussi à respecter mes besoins.

Merci à vous !!!

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Lili-Lutine

le vendredi 09 février 2024 à 17h32

PolyZen
@Lili-Lutine
Merci de ce long message

Je vois tout à fait et justement je suis très attentive que mon mode de fonctionnement de communication ne soit pas intrusif

Peut etre que le soucis ici, c'est que je ne me sens pas libre d'être moi-même puisque je me refrène.
Et je ne parle pas d'une communication constante, comme je l ai dit je fuis m'emprise, la possessivité, le contrôle. C'est d ailleurs pour cela que le polyamour me parle tant, car j 'y trouve des personnes avec qui relationner de façon plus authentique, à mon sens

Disons que nous sommes en phase d'ajustement, d'équilibrage... ;)

Et que je suis aussi du genre à m'adapter, à écouter, à respecter les besoins de l autre et que là, je cherche aussi à respecter mes besoins.

Merci à vous !!!

Je n'ai jamais vraiment été du côté de celleux qui ont besoin d'échanges rapprochés à distance avec ses partenaires

Je suis très mal placée pour comprendre les troubles que cela implique en soi :-)

Cependant, la plupart de mes relations (avant que j'en parle dès le début de la rencontre) avaient ce besoin, et cela ne m'a jamais réussi ni épanouie sur le long terme

J'ai donc dû trouver une approche bienveillante et ouverte pour en discuter comme d'un sujet crucial pour moi, afin que ce type d'échanges quasi quotidiens ne mette pas fin à chaque fois à la relation, maintenant la question de comment nous communiquons à distance est réglé dés le début de la rencontre <3

Message modifié par son auteur il y a un an.

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 17h58

Lili-Lutine
Je n'ai jamais vraiment été du côté de celleux qui ont besoin d'échanges rapprochés à distance avec ses partenaires

Je suis très mal placée pour comprendre les troubles que cela implique en soi :-)

Cependant, la plupart de mes relations (avant que j'en parle dès le début de la rencontre) avaient ce besoin, et cela ne m'a jamais réussi ni épanouie sur le long terme

J'ai donc dû trouver une approche bienveillante et ouverte pour en discuter comme d'un sujet crucial pour moi, afin que ce type d'échanges quasi quotidiens ne mette pas fin à chaque fois à la relation, maintenant la question de comment nous communiquons à distance est réglé dés le début de la rencontre <3




Message modifié par son auteur il y a 20 minutes.

Ah oui, merci beaucoup, cela m'éclaire!

Malgré ma profonde empathie, ma conscience de l alterité, mes limites doivent se lover dans cette histoire de communication : à étudier de près donc, pour mieux me trouver, faire évoluer des choses ancrées en moi, j'adore cela!

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Kief (invité)

le vendredi 09 février 2024 à 20h17

Bonsoir Poly zen !

Team "besoin de garder le lien" 😊

J ai eu des relations qui "lâchaient" le lien...et je me suis flagélée en mode "j en demande trop".

Puis j ai rencontré mon compagnon, avec qui je vis une relation à "distance" de quelques kilomètres (une 30 aine) mais que je en peux pas voir tous les jours (enfants...boulot etc) et qui a exactement le même rapport au lien que moi......alléluia.
Je suis donc "normale"....je n avais juste pas trouvé celui qui me correspondait à ce niveau là....

Parce que oui, aujourd'hui je le dis comme ça : je suis qui je suis et j aime être en relation avec des personnes qui comprennent mon besoin de lien et y répondent.

Cela dit dans leur possibilité....donc...je multiplie les liens et les personnes pour répondre à l ensemble de mes besoins de lien 😊

Avant je me serais qualifié de dépendante affective.

Aujourd'hui je suis K. et j aime le lien. C est comme cela que je me nourris et nourris mes relations.

Avantage du polyA....mon amoureux principal ayant le même rapport au lien que moi, il me comble déjà beaucoup.

Aussi, pour mon autre nuage amoureux, j accepte mieux de ne pas être en lien tous les jours.

Je lui ai quand même exprimé mon besoin de "faire lien" et que ses silences étaient plus difficiles que tout le reste mais je n ai pas posé d attente.

Et me sentant très investie ailleurs (il se qualifie lui même de profil évitant et moi de profil anxieux cf. Bolby et les liens d attachement) il a eu toute la latitude de revenir vers moi selon ses modalités. Car il m a semblé qu on ne pouvait se baser que sur le.plus petit dénominateur commun entre lui et moi. Et que donc forcément...c est lui qui donnait le rythme entre nous ou alors j acceptais de lâcher cette relation à laquelle je tiens beaucoup....

(Pour info explicative : B est ma relation principale, A ma relation secondaire mais j ai rencontré A avant B).

Aujourd'hui je sais donc que j ai besoin de lien pour nourrir la relation. Que si ma relation principale n est pas dans ce lien là, je vais souffrir.

Mais que c est ok pour mes relations secondaires, je suis détendue maintenant mais parce que je comble en grande partie ces besoins de lien via ma relation principale....

Je crois que je me répète un peu 😊 mais l idée est là 😋

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artichaut

le vendredi 09 février 2024 à 21h44

Merci pour cette discussion, qui a le mérite, je trouve de pointer précisémment quelque chose. Au lieu, par exemple des poncifs sur la-gestion-du-temps, ou le-nombre-supposé-de-partenaires-maximal-que-l'on-pourrait-avoir… et qui partent du principe sans le dire qu'une relation-digne-de-ce-nom entretient forcément un lien inter-relation à distance, si ce n'est compulsivement quotidien, au moins poly-hebdomadaire.

D'ailleurs c'est quoi un lien ?

PolyZen
Je parlais juste d'un lien, et comme tu dis, de le cultiver, tisser, autrement. Mais entre un lien diffèrent et pas de lien, je m interroge sur ma capacité à trouver de l equilibre là dedans.

Est-ce qu'un lien c'est forcément quotidien ? Forcément téléphonique ? etc.

Je trouve que trop facilement, on part du principe d'évidences partagées sur le sujet. Et donc oui, comme dit @Lili-Lutine communiquer sur ça, dès le début de la relation, c'est heureux, voire salvateur.

Topper
Naturellement, je vais vers une communication quotidienne.

PolyZen
"ma pente naturelle", j aime bien tiens cette expression

Vous êtes plusieurs à utiliser le mot "naturel". Tout ça me semble au contraire, très socialement, très culturellement, construit…

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artichaut

le vendredi 09 février 2024 à 21h54

J'ai envie de vous partager une citaion d'un livre que je lis en ce moment :

Glennon Doyle
Je ne suis pas une bonne amie. Je n'ai jamais été apte ni disposée à assurer l'engagement que nécessite une relation d'amitié. Je ne me souviens pas des anniversaires. Je n'ai pas envie de prendre des cafés. La baby Shower n'aura pas lieu chez moi. Je ne réponds pas aux textos parce que c'est un jeu de ping-pong sans fin. Ça ne se termine jamais. Je déçois inévitablement mes amis, alors ça suffit, j'ai décidé de ne plus essayer d'en avoir. Je ne veux pas être constamment redevable.

Source : Glennon Doyle « Indomptée, cessez de vouloir plaire, commencez à vivre », Livre de poche, p133.

C'est intéressant, parce que ça ne parle même pas d'amour, mais… d'amitié. Il y a-t-il une seule façon de relationner ?
Ne trouvez pas triste que cette femme renonce à avoir des ami·e·s, juste parce qu'elle ne correspond pas à la manière normée de relationner (a fortiori pour une femme) ?

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artichaut

le vendredi 09 février 2024 à 22h07

Perso ce qui compte pour moi c'est d'enlever la pression, d'enlever les injonctions, que chacun·e s'autorise à donner des nouvelles autant qu'iel veut, et que l'autre ne se force absolument pas à répondre, encore moins, rapidement.

Bien sûr si ça crée de l'envahissement, ou de la détresse affective, c'est bien de pouvoir en parler. Et c'est là que le lien, l'engagement pour moi va se vivre, s'éprouver, dans cette capacité à parler et prendre en compte, et chercher ensemble des solutions, mais toujours sans se forcer, et non pas dans le pré-supposé ou le respect, d'un rythme particulier.

Pour moi cette communication —s'il y a amour/amitié— est censé permettre de connecter empathiquement et donc de chercher des solutions. Je dis chercher, et pas proposer, ni même trouver. Car il me semble que ce qui compte c'est déjà de chercher. Chercher ensemble, c'est déjà de l'amour.

Et des fois on ne trouve pas, et des fois la relation s'arrête (et c'est pas grave).

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artichaut

le vendredi 09 février 2024 à 22h22

Perso encore, j'ai pu avoir sur ce sujet des façon de faire très "mec-cis", à savoir être très réactif, voire compulsif, en début de relation (pour confirmer l'existence du lien) et beaucoup moins ensuite (car désormais rassuré).
Et bien sûr, parfois il m'est arrivé d'être moins réactif avec une relation installée et réactif avec une autre relation qui commence.

Constatant mes fonctionnements, et constatant ce que ça pouvait fabriquer chez l'autre (qui a peut-être besoin d'être nourri avec ça, et pas seulement initialement rassuré), j'ai eu tendance avec le temps, non pas à faire des efforts dans mes relation suivies (car je sais que je ne tiens pas sur la durée, mon fort besoin d'indépendance reprenant le dessus), mais plutôt à faire en sorte de diminuer l'intensité en phase initiale (et donc me méfier de la NRE).

Je me plante encore parfois.

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artichaut

le vendredi 09 février 2024 à 22h33

Savoir ce que l'autre fait de ses journées, honnêtement je m'en contre-fiche. Ce qui m'intéresse ce sont les chamboulements émotionnel ou intellectuels, qu'iel traverse. Et ça forcément, il peut y en avoir pas mal en début de relation et moins ensuite… (en tout cas concernant spécifiquement notre relation).

Donc moi, mon idéal relationnel —en amitié comme en amour—, c'est pouvoir ne pas communiquer pendant 1 semaine, 1 mois, 3 mois… (et surtout éviter les futilités), sans que ça ne pose de problème, mais pouvoir tout d'un coup, à l'improviste, passer 2h à échanger des textos sur tel sujet, car l'un·e de nous le traverse et que l'autre se trouve être dispo.

Et j'aime beaucoup les fils de conversation à plus-que-deux (mais pas à trop non plus, 4-5 max.), entre personnes qui s'aiment mutuellement. Comme ça, quand l'un·e de nous à besoin de parler/partager, et que l'un·e n'est pas dispo, une autre personne peut l'être. Je trouve ça hyper confortable.
Je trouve qu'à deux, on tourne vite en rond, ou on tombe vite dans le cercle infini que décrit Glennon Doyle.

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 23h28

artichaut

Pour moi cette communication —s'il y a amour/amitié— est censé permettre de connecter empathiquement et donc de chercher des solutions. Je dis chercher, et pas proposer, ni même trouver. Car il me semble que ce qui compte c'est déjà de chercher. Chercher ensemble, c'est déjà de l'amour.


Oui en effet, chercher ensemble, se questionner, en discuter, c'est une marque d amour et de respect.

Pour le reste, Artichaut, je n en suis pas à ton niveau de déconstruction ni d analyse.

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artichaut

le samedi 10 février 2024 à 10h36

PolyZen
Pour le reste, Artichaut, je n en suis pas à ton niveau de déconstruction ni d analyse.

Ah, oui, désolé si j'ai poussé l'analyse un peu trop loin.
Je me suis un peu laissé emporté, un message en entraînant un autre…
Ce n'est peut-être pas de ça @PolyZen dont t'as envie/besoin sur ce fil…

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Hemma16

le samedi 10 février 2024 à 11h56

Bonjour !

Ce sujet est très intéressant et me parle beaucoup.
J'ai commencé le polyA récemment, sur un bon coup de NRE donc avec tout le lien qui va avec : beaucoup d'échanges, remplis de mots doux. Le ptit texto du coucher, le ptit texto du réveil. Vu qu'on travaille ensemble, aussi les petits regards amoureux, une caresse discrète. Les rendez-vous complètement hors du temps. Bref, je me suis tellement attachée... Peut-être un peu trop...

Car 3 mois plus tard, je sens une distension du lien, moins de messages, moins de mots doux.. du moins, de son côté ! Car le problème, c'est que du mien, je suis restée sur le rythme du début ce qui m'amène à beaucoup de frustrations, mais surtout beaucoup d'insécurités et de doutes. Je ne suis plus sûre d'être une amoureuse pour lui, mais peut être juste une douce amie ?

Il faudrait sans doute que je lui formule, mais j'ai peur de le faire fuir.

Tout ça m'amène à beaucoup de souffrances émotionnelles, j'en viens à douter à mes capacités de polyamoureuse tant je suis concentrée sur cette relation, à en délaisser tout le reste.
Je ne sais pas si je dois me faire à l'idée que le polya c'est aussi des relations moins intenses, ou si je suis finalement quelqu'un de trop romantique/sentimentale voir... Mono ?

Bref je suis complètement perdue !!

(Pour le tableau complet, j'ai un couple socle, qui malheureusement commençait à battre de l'aile avant le polya, et qui est mis à rude épreuve depuis, on commence à exprimer que peut être, ça ne fonctionnera plus pour notre couple. Mais j'ai du mal à faire une croix sur la sécurité affective qu'apporte la vie de couple socle, alors que c'est moi même qui suis en chute libre de sentiments amoureux et d'intimité pour mon conjoint)

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