Polyamour.info

Bonjour,

Je rejoins de cette communauté car je pense que je trouverai ici des gens ouverts et qui sont peut-être passés par là où je suis aujourd'hui.

J'essaie de dresser un portrait de ma situation:
Je suis l'archétype du mâle blanc cis hétéro, qui s'est construit avec tous les modèles patriarcaux, hétéro centrés.
Ma chance réside dans mes capacités d'introspection et de remise en question. J'ai débuté une déconstruction sur de nombreux sujets liés au féminisme, à l'écologie, même si j'ai encore du chemin pour m'aligner pleinement avec mes convictions.

Beaucoup plus récemment, les questions du couple et de la monogamie sont venues me chercher, sans que je m'y attende.
Ma compagne depuis 10ans m'a fait part de son désir de vivre le polyamour.
J'ai compris ce désir, ce besoin, qui s'avère même être une nécessité absolue à son bonheur.
Je comprends et j'aime les idées sous-jacentes que porte le polyamour.
Je n'ai jamais ressenti de jalousie, je pensais avoir suffisamment de confiance en moi pour que ce ne soit jamais le cas.

Aujourd'hui je m'aperçois que j'étais un peu optimiste.
Cette situation vient titiller sur certains vieux traumas et un manque de confiance que je pensais avoir réglé.
Un manque confiance en ma capacité à plaire, à être désiré. C'est un moteur pour la jalousie.
Je prends cette situation comme une chance pour continuer ma déconstruction et pour réparer certaines blessures.

Enfin, je me questionne également sur mon souhait de vivre le polyamour.
J'avais tellement intégré cette idée de monogamie comme conditionnant le bonheur dans le couple, que je crois que je ne laissais aucune place à l'apparition de sentiments amoureux pour d'autres personnes.
Je ne ressent aucun impératif à vivre le polyamour parce que j'en ai la possibilité, mais je pense que l'expérimenter pourrait m'éclairer sur ce qui important à mon bonheur.

Finalement ce qui m'angoisse c'est que la responsabilité de notre bonheur dans mon couple réside uniquement dans ma capacité à ne pas éprouver de jalousie, voire à éprouver de la compersion.

Message modifié par son auteur il y a un an.

Salut Pasdinspi,

Tu as l'air d'avoir déjà fait un sacré bout de chemin sur le sujet !

C'est sûr que l'expérimenter pourrait t'aider à y voir plus clair et aussi à éprouver ta confiance en toi et ta capacité à plaire.

Cela dit, même si on peut se montrer plus ouvert aux rencontres, je pense qu'on ne choisit pas, qu'on ne décide pas de tomber amoureux de quelqu'un. Ca arrive ou pas. C'est en fait une question de temps avant que tu ne rencontres d'autres personnes, mais tu peux aussi forcer un peu le destin en faisant des sorties, des activités nouvelles (voir en allant sur des sites de rencontre spécialisés).

Au passage, je tiens à te prévenir qu'en tant que "mâle cis hétéro" il est souvent plus difficile de trouver de nouvelles partenaires que si tu étais une femme. Personnellement, je connais plein d'hommes dans ce cas. Ca peut être dur à vivre de voir la personne qu'on aime cumuler les relations quand soi-même on ne trouve personne (surtout si on est en recherche active).

Comment ta compagne te soutient-elle par rapport à cette question de la responsabilité ? Lui as-tu parlé des angoisses qu'elle suscite chez toi ?

Merci pour ta réponse.

Ma compagne me soutient beaucoup.
On échange beaucoup sur les émotions que nous vivons l'un et l'autre.
Je suis passé par, c'est de ta faute, c'est injuste, je dois travailler sur moi.
On fait tous les deux des erreurs qui font souffrir l'autre.
Nous sommes tous les deux très sensibles et très empathiques, ce qui ne simplifie pas les choses.
Mais bon, on s'adapte, on corrige et surtout on s'aime.

Quand à la difficulté pour un homme hétéro de faire des rencontres dans un cadre de polyamour, je touche du doigt que ce n'est pas une mince affaire.
Déjà qd j'étais célibataire pour faire des rencontres classique, ce n'était pas mon fort...
Je test OKcupid, déjà pour discuter librement et facilement de ces sujets. Quant à ma capacité à éprouver de l'amour pour une autre personne, seules les rencontres pourront m'éclairer sur ce point.

Message modifié par son auteur il y a un an.

Bon courage.

Mode cynique on...

Mais comme faut s'entraider: prend sur toi, serre les dents, dans trois ou quatre ans cela ira mieux.

Je me questionne sur le fait d'éprouver de la jalousie et de la compersion simultanément.
J'imagine que cela dépend de la définition que l'on donne à ces termes.

Il me semble qu'actuellement (je vis cette situation depuis peu) mon intellec dit que la situation est positive, elle rend ma compagne heureuse et c'est aussi bénéfique pour notre couple.Et j'ai des peurs plus inconscientes voire plus primaires qui font naître chez moi de la jalousie.

Auquel cas ce ne serait pas vraiment de la compersion que j'éprouverais, car il ne s'agirait pas d'un sentiment mais plutôt de pensées.
Alors que l'émotion de peur fait naître un sentiment complexe, qu'est la jalousie.

Ces questions peuvent vous paraître trop rationnelles, mais c'est comme ça que je fonctionne. J'ai besoin de comprendre ce qu'il se passe en moi pour avancer.

Bonjour Pasdinspi,
La compersion n'est pas vraiment l'opposé de la jalousie. Tu peux commencer à éprouver et nourrir ton sentiment de compersion alors que la jalousie est encore présente. Comme tu l'a bien analysé ta jalousie est sans doute lié à tes vieux traumas et ton manque de confiance en toi. Ca s'appaisera plus tard, notamment quand tu te rendras compte que ta femme continue de t'aimer avec le temps qui passe (et aussi si tu travailles sur tes faiblesses).

Pour ce qui est des rencontres, ce que dit Aki n'est pas faux, il y a une femme pour 5 mecs sur les sites de rencontre ... mais si tu retires les mono déguisés en poly pour ratisser plus large, les polyfakes (qui cherchent à tromper leur conjointe) et les libertins (qui ne sont pas vraiment prêt à une relation sentimentale), je dirai que les choses sont beaucoup plus équilibrés, voire qu'il y a un léger manque d'hommes bien alignés. Le plus dur c'est d'arriver à le faire comprendre dans un profil de quelques lignes. Avec de la patience ca finit par marcher mais le mieux c'est les rencontres en vrai dans les cafés et autres événements poly. bonne chance en tout cas. Ton profil me rappelle le mien il y a quelques années.

Merci @FraisDoux pour ton retour.

Effectivement ça m'aide de concevoir que compersion et jalousie peuvent coexister. Il ne faut pas que je culpabilise trop d'éprouver de la jalousie, c'est probablement "normal" d'autant plus que ça ne fait que 1 mois que je vis cette situation.
Je pense que cette situation pourra me permettre de régler certains traumas (même si ce ne sera pas forcement simple).
Merci également pour ta dernière phrase, si je te rappelle par là où tu es passé, ça confirme que ces peurs là s'apaisent dans le temps (ce dont je suis déjà convaincu).

Au-delà du travail que je dois faire sur moi, qui est indispensable pour renforcer ma confiance en moi, il me semble que l'expérience de vivre des moments agréables avec ma compagne, des moments de joie, de bonheur, d'avoir une sexualité épanouissante ensemble, contribuera à atténuer/faire disparaitre mes peurs.
Cela validera le fait qu'elle m'aime, qu'elle me désire, qu'elle est heureuse avec moi, alors je n'aurai pas à m'inquiéter de ce qu'elle peut vivre avec d'autres.
Est-ce que cela a fait parti du processus pour vous aussi ?

bonjour pasdinspi. Dans mon cas la suite a été différente. Ce qui m'a rassuré n'a pas été de voir qu'on pouvait retrouver le bonheur d'avant mais de trouver un nouveau mode de fonctionnement dans lequel j'ai un autre rôle mais un rôle important quand même. Et par ailleurs j'ai gonflé ma confiance en moi à bloc en rencontrant d'autres partenaires, en me rendant compte qu'en étant honnête et transparent on pouvait être hyper sexy et quand ca commence à se savoir ca multiplie les opportunités et les compliments directs et indirects. J'ai pas l'impression d'avoir suivi le schéma classique la dessus. Les poly hiérarchiques retrouvent plutôt une forte intimité de couple et l'homme galère à avoir autant de succès que la femme. Moi c'est plutot l'inverse.