La compersion, c'est part où ??????
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nana007
le mardi 01 août 2017 à 00h06
Bonjour,
Depuis toujours je me sens polyamoureuse. J'ai découvert ce terme il y a 6 mois. Je vis une relation forte et qui remue depuis 4 ans avec l'homme pour qui je me suis séparée du père de ma fille, avec qui j'ai continué à vivre une relation tendre et complice. ( En pensant qu'il faillait bien que je choisisse entre l'un ou l'autre...)
Nous échangeons avec mon amoureux actuel sur cette nouvelle forme de relation, qui semble nous correspondre.
Aussitôt dit aussitôt fait :
il rencontre une sexfriend (qui est au courant, et qui est d'accord avec lui pour vivre du sexe uniquement.)
Pour ma part j'ai recouché avec le père de ma fille.
Autant vous dire que pour mon ami actuel et moi même c'est hyper douloureux, on en chie à mort, avec la jalousie, la peur d'abandon, bien conscient.e.s que ce sont des blessures qui n'ont pas grand chose à voir avec les personnes en lien.
C'est moi qui ai mit le terme de polyamour sur le tapis, avec cette affection toujours vivante pour le père de ma fille, et je me sens absolument ridicule et illégitime de ressentir une telle jalousie, qui me brûle les tripes depuis 3 longues semaines.
Après, tristesses, colères, remises à plat... Nous savons au fond de nous que le polyamour, ou relation libre ( pas encore très clair pour nous) est un format qui nous botte. Mais entre l'idée et la réalité ; il y a un monde !
Aussi, nous appréhendons à donf quand l'un.e est avec son "autre". Alors, on s'est dit que nous ne verrions uniquement nos autres partenaires quand ce sera le cas pour l'autre aussi.
Ex: Il verra sa copine câlins quand je serai en vacances avec ma fille et son papa.
On trouve ça un peu puéril mais sommes pour l'instant incapables de gérer cette difficulté de peur de perdre l'autre autrement.
Qu'en pensez-vous?
Un grand merci pour ce forum qui me(nous) fait grand bien !
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Toinou
le mardi 01 août 2017 à 09h39
Je ferais la même proposition que je fais à chaque fois :
Posez vous et demandez vous pourquoi vous ressentez cette jalousie, pourquoi vous avez peur ?
N'éluder aucune réponse, même les plus dérangeantes et "honteuse". Si vous y pensez regardez et demandez vous honnêtement si c'est le cas ou pas.
Soit vous le fait tout les deux, soit en face à face en vous parlant à cœur ouvert à un moment de calme et le plus en dehors d'une crise que possible, soit vous le fait dans votre coin pour défricher les idées puis vous mettez tout en commun.
Le chemin est long, tortueux et semer d'épine, mais çà vaut le coup.
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lepolyamoureux
le mardi 01 août 2017 à 11h18
Bonjour Laeti,
Oui, il faut en effet continuer de communiquer le plus possible et sur tous les sujets, il n'y a pas de mauvaises questions/réponses à donner lors d'une discussion avec son partenaire. La moindre interrogation laissée de coté et non abordée risque de ronger de l'intérieur jusqu'à devenir problématique. Autant adresser toutes les interrogations d'emblée alors que votre "relation ouverte" est encore jeune afin de partir sur de bonnes bases.
D'ailleurs, oui, votre relation ouverte est encore jeune et il ne faut pas croire que tous ces sentiments douloureux de "jalousie, peur de l'abandon" etc.. sont insurmontables. Vous vous rendrez vite compte qu'une communication sincère sur vos ressentis et le surpassement de ces épreuves ensembles sur le temps long auront raison de ces difficultés.
Après avoir lu ton récit, une question n'arrête pas de me venir à l'esprit. Qu'en est-t-il du père de ta fille? Tu as clarifié que la "copine câlins" de ton partenaire n'avait pas de soucis à le savoir en "relation libre" avec toi mais en est-t-il de même pour ton ancien partenaire? Vous avez été, j'imagine, extrêmement proche par le passé et tu te sens encore très proche de lui, comment vie-t-il le fait que tu sois en relation libre à présent? Si vous avez réussi à régler la question alors tant mieux mais si cela n'a jamais été adressé, je pense qu'il est impératif d'ouvrir le dialogue avec lui sur vos souhaits et aspirations dans ce nouveau chapitre qui s'ouvre pour vous.
Enfin pour ce qui est de la décision de ne voir vos "autres" partenaires que simultanément, ça peut -être une solution au début, quand vous avez encore à trouver vos marques mais sur le long terme je ne pense pas que ce soit une solution viable. D'une part l'amour et le désir ne se contrôlent pas aussi facilement, si ton partenaire se sent d'humeur à voir sa "copine câlins" ce n'est peut-être pas ton cas et inversement. D'autre part tu risques de te retrouver en conflit d'intérêt: tu veux voir ton autre partenaire mais tu sais que cet évènement sera forcément couplé avec le fait que ton partenaire actuel va voir sa "copine câlins".
La compersion est un état d'esprit très difficile à atteindre réellement et il est impensable de pouvoir atteindre cet objectif sans être passé d'abord par tous les autres sentiments forts propres à la polyamorie.
Mais encore une fois chaque relation est unique, à vous de voir ce qui vous convient le mieux et ce qui fait avancer sereinement votre couple en communiquant le plus possible sur le sujet et en se laissant du temps pour respirer. Bon courage =]
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
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Siestacorta
le mardi 01 août 2017 à 12h22
Hello,
assez d'accord avec Toinou : c'est important de savoir de quoi la jalousie est faite. "Elle vient des tripes" retranscrit sans doute une réalité ressentie. Mais ça a le désavantage de fermer une grosse partie du travail de déconstruction, puisque les tripes, ça devient comme un phénomène extérieur à notre personnalité, on dit ça pour dire "malgré mon vrai moi". Le corps qui échappe a l'esprit, notre "nature" irrationnelle... Donc on se déclare d'emblée aveugle sur une part de nous-même, et impuissant parce qu'aveugle.
Or... La jalousie n'est pas une émotion primaire : la jalousie est un sentiment construit à partir d'émotions. On ne ressent pas LA jalousie, on nomme jalousie plusieurs ressentis combinés.
Et ces matériaux sont différents d'une personne à l'autre. Manque de confiance en soi, insécurité sur quelque chose en particulier en amour, peur de l'abandon, colère, paralysie... Ya de tout, agrémenté de nos parcours personnels.
Attention : je ne veux pas dire qu'il suffit d'être parfaitement conscient de soi pour que les ressentis disparaissent... Ni que tout ressenti jaloux est absurde ou nous met d'emblée du côté du Mal. Ce n'est pas le cas.
Mais au moins, se connaitre permet de prendre des décisions solides, pas basée sur "atténuer la peur et puis après on verra", parce que tant qu'on a pas éclairé les racines de la peur, elle reste là, on peut se mettre à fermer autant la porte à sa peur qu'à ce qu'on peut vivre ensuite...
Donc : c'est quoi, l'histoire que tu t'imagines quand tu éprouves ta jalousie ? Qu'est-ce que tu penses qu'il se passe de dangereux pour toi quand tu n'es pas concernée par les évènements relationnels dans la vie de ton amoureux ?
laeti123
Nous échangeons avec mon amoureux actuel sur cette nouvelle forme de relation, qui semble nous correspondre.
Aussitôt dit aussitôt fait :
il rencontre une sexfriend (qui est au courant, et qui est d'accord avec lui pour vivre du sexe uniquement.)(...)
Alors, on s'est dit que nous ne verrions uniquement nos autres partenaires quand ce sera le cas pour l'autre aussi.
Ex: Il verra sa copine câlins quand je serai en vacances avec ma fille et son papa.
(...)
Qu'en pensez-vous?
Vous avez passé des accords.
Chacun les siens, on fait ce qu'il faut pour avancer en terrain inconnu. J'ai entendu parler de tout, dans ce genre là : parler d'une rencontre au moment même où on a conscience de son potentiel amoureux (donc avant un premier baiser), ne jamais découcher une nuit complète, faire ça uniquement dans un domicile commun, jamais avec des gens qu'on connait ensemble, seulement avec des gens qu'on connait ensemble, tout le monde mais pas Lui/Elle, tu m'appelles le lendemain, tu m'en parles jamais...
De tout.
Comme on peut, on se donne un moyen de contrôler ce qui nous arrive... Souvent, en confondant contrôler ce qui nous arrive et ce qui arrive à la relation (je me sens en danger mais tes sentiments pour moi ne le sont pas forcément), et on cadre l'autonomie d'un autre parce que nous ne somme pas en mesure d'agir par nous-même.
Ca se comprend, vraiment. La peur est humaine, chercher à la contourner aussi. Et on ne devient pas d'un coup quelqu'un qui n'a peur de rien. Le polyamour ne fait que donner des occasions de travailler et de se consolider, il ne le fait pas à notre place.
A mon sens le but est de construire progressivement une confiance basée sur et en l'autre (les autres), pas sur des règles faussement neutres.
Les règles ne couvrent jamais tous les cas : quand elles sont nombreuses, il n'y a plus d'espace de vie, quand elles ont l'air simple, on se retrouve avec des imprévus, et si on est pas en train de gagner en confiance, on ajoute une petite règle supplémentaire pour parer à un cas précis... Alors que c'était peut-être un moment à passer.
Quand on encadre sans travailler, parallèlement, sur notre capacité à ressentir et donner de la confiance, on finit par pousser la vie à sortir du cadre malgré nous. Un peu comme le cadre trop serré de l'exclusivité conjugale finit souvent par engendrer l'adultère. Plutôt qu'améliorer le cadre, on cherche une échappatoire.
En pratique, les règles que vous vous êtes proposées, elles ont deux effets secondaires :
- sur la durée, une relation avec une sexfriend devient de toute façon de plus en plus une relation. Si on remplace par la règle "coups d'un soir", soit ça marche pas du tout, soit ça marche jusqu'à ce que parmi plusieurs rencontres, une soit un peu plus forte... Bref, la vie à qui on ferme la porte qui rentre par la fenêtre.
- ne vivre les découchages qu'en même temps, c'est le risque de vivre moins bien ses propres relations : si je prend l'habitude de savoir que lorsque je vois quelqu'un d'autre, l'autre fait quelque chose qui me fait peur, je peux me retrouver à me concentre sur la peur plus que sur la joie de vivre ma liberté amoureuse... Et ça a le désavantage d'obliger des tiers qui ne se connaissent pas à être disponibles en même temps. Zont peut-être leurs propres envies, si ça se trouve.
Bref : je vous dis pas de pas tenter ; mais de le faire moins pour être sûrs que les règles vont fonctionner que pour avoir des occasions de vivre les accidents de règles où pourrait se révéler qu'il y a moins de peur à avoir.
Ca demande du travail, de l'écoute de soi et de l'autre, de la patience, ça vient pas parce qu'on le décide... ça peut venir peu à peu, en regardant de près ce qui se passe bien, en y donnant autant d'importance qu'au peurs/contraintes.
On nous a pas éduqué sentimentalement à faire attention à ça, ni à être affectivement en sécurité d'une manière générale, donc c'est normal que ça ne se passe pas bien tout seul, mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas devenir plus confiant qu'on ne l'a été.
La compersion dont tu parles en titre, tu l'éprouves parfois quand tu te dis "j'ai participé au bien-être de cette personne en lui laissant l'espace pour qu'il trouve sa joie ailleurs qu'avec moi... Mais comme il y a de l'engagement dans notre relation, laisser cette place n'est pas une absence mais un acte volontaire, ça fait partie de notre relation, cette joie qu'il a dehors revient consolider notre lien".
Ca peut être des micros situations qui prennent ce sens là, les sourires spontanés du lendemain, qu'on prend juste pour ce qu'ils sont, quand notre histoire continue par ailleurs bien, pourquoi pas considérer que tiens, ça peut donner de bonnes choses.
Une question : que chacun rencontre l'amant de l'autre, c'est possible ou pas ? C'est déjà fait ? C'est pas obligatoire, mais ça peut dénouer des trucs... Ne serait-ce qu'y penser. Je suis en train de me dire (là je spécule beaucoup, aucun soucis si c'est une fausse piste) que tu culpabilises peut-être encore envers ton ex, puisque l'amoureux est celui pour qui tu l'as quitté. Si ton ex-mari te disait "ben oui, j'accepte ta nouvelle vie, ton amoureux", ce "pardon" t'ouvrirait peut-être des perspectives...
Enfin, dernier point : si tu t'es autorisée à recoucher avec ton ex-mari, c'est parce qu'il y aurait du sexe pour ton amoureux de l'autre côté. C'est une recherche d'égaliser le score un peu "puérile", comme tu dis, mais on va dire que ça part aussi du bon sentiment d'avancer en même temps. Toutefois, comme chacun avance dans ses histoires à sa manière, c'est intéressant de voir pourquoi cette condition sexuelle a été si significative...
Edit : lepolyamoureux pose des questions proches, il a été plus rapide à poster :-).
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
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nana007
le mercredi 02 août 2017 à 01h13
Un grand grand merci...
Vous tapez juste à plusieurs reprises.
En lisant vos réponses copieuses je me suis aperçue qu'effectivement je ne me sens pas en grande sécurité dans notre relation . En tout cas depuis 4 ans celle-ci s'engage lentement.
Je suis une grande tchatcheuse et j'ai un grand besoin de clarifier le moindre pet de travers. Ce qui peut être un peu re-lou pour mon partenaire.
Au fond de moi je suis vraiment convaincue par le polyamour. Ce qui me taraude c'est le travail a fournir pour parvenir à ça.
Ça me renvoie (comme tout un chacun.e.s j'imagine peut être) a des blessures bien ancrées de part et d'autres.
Et pour ma part , le fait d'ouvrir cette porte m'amène à bien plus loin que la relation ouverte. Ça vient toucher a la confiance que les femmes accordent aux hommes, avec cet inconscient collectif, au patriarcat, à nos systèmes de domination invisibilisés par cette masse médiatique et j'en passe. Mais a titre plus individuel ça reviendrai pour moi à faire la paix avec les hommes.
Et ce n'est pas une mince affaire. Je ne pensais pas que ça m'emmenerai là. Dans ce truc bien douloureux. Est ce que c'est le genre de truc que vous vivez aussi? (hommes et femmes?) ou c'est parce ce que je suis particulièrement gratinée côté névroses?
Au vue des témoignages j'ai l’impression que ça vient bien remuer côté déconstruction et représentations....
Par ailleurs, j'ai déjà pensé que le fait de rencontrer sa chérie câlins comme tu l'évoques siestacorta et j'imagine que ça pourai me faire du bien , simplement de dire : vas-y on n'est pas rivales, ça te dit on respecte à donf ce qu'on vit toutes les deux avec lui.
Sans pour autant devenir potes (quoi que...) mais tâter le lien de sororité.
Que tout danger puisse être soit écarté, soit parlé.
Après, j'ai peur que ce soit intrusif, est ce que c'est (encore) un besoin de contrôler??? J'appréhende dans mes vagues d'angoisse d'analyser tout ce qu'elle m'a dit, et de trouver la moindre faille qui puisse me prouver que je ne suis pas importante pour lui. Et de lui servir sur un plateau un de ces fameux jours où il peut être indifférent, et rigide. (Alors qu'il galère aussi avec tout ce qu'il ressens.)
Et qu'en fait, le polyamour, c'est juste une parade pour les gens qui souffrent trop de la peur d'être trahi. Et qu'on se formate à se détacher pour être peinards une bonne fois pour toute.
Je n'arrive pas à distinguer la réelle envie de coopérer, d'évoluer, d'être en amour avec tout ce qui arrive, et en même temps (car les deux existent) ce besoin de contrôler.
Je bosse en thérapie tout ça, c'est cool, mais est -ce que tout les polyamoureux.ses passent par là???
Pour répondre à ta question vis a vis du père de ma fille, oui il est au courant que je chemine, on avait déjà commencé a parler de ça quand nous étions ensemble. Il a été violent avec mon partenaire actuel il y a 3 ans, lui crachant au visage qu'il avait déchiré sa famille. La où j'ai les boules c'est de ne pas avoir écouté ce qu'il y avait au fond de moi dés le départ : rester avec le père de ma fille, et vivre cette belle et profonde histoire amoureuse en même temps. J'en n'étais pas là à ce moment là.
Et il y a non plus de culpabilité, mais une vieille sensation d'aller retour, de chercher, avoir l'impression de trouver, et de me reperdre... Mémé disait : faire et défaire c'est tjrs travailler.
Effectivement, les stratégies pour éviter de se confronter à nos peurs sont nombreuses ( partenaires connus, retrouvailles simultanées, on s'en parle ou pas...) et en même temps, bien grand leur fait . Faire bouger des gardiens qui sont là depuis des années, qui préservent la part pas tout à fait droite dans ses pompes, voir carrément vulnérable de la personne ( en tout cas pour ma part), ne peut pas être irradié par simple force de volonté. (Enfin il me semble). Y aller petit a petit, comme vous le dites, tchatchter tchatcher tchatcher avec soi et/ou les autres peut entrainer une véritable transformation.
J'apprécie les questions à se poser comme vous l'avez suggéré...C'est noté !
Et une vive gratitude a votre égard vous qui prenez le temps de lire toutes ces histoires et d'y être attentif.ve.s.
Merci. <3
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
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Siestacorta
le jeudi 03 août 2017 à 15h29
laeti123
Et ce n'est pas une mince affaire. Je ne pensais pas que ça m'emmenerai là. Dans ce truc bien douloureux. Est ce que c'est le genre de truc que vous vivez aussi? (hommes et femmes?) ou c'est parce ce que je suis particulièrement gratinée côté névroses?
(...)
Je bosse en thérapie tout ça, c'est cool, mais est -ce que tout les polyamoureux.ses passent par là???
Ils en ont plus souvent l'occasion, puisqu'il y a plus de situations à angles multiples à gérer...
Tu te proposes deux filtres, ici : soit les polys auraient "de nature" plus de trucs à régler que la moyenne, soit ce serai toi...
Pour te rassurer un peu sur ces points, je voudrais souligner qu'ils peuvent n'être que des biais de perception.
Ce que tu lis sur le forum, c'est le travail en cours des polys qui écrivent, pas la vie de tous les poly. Et on raconte plus souvent ce qui pique que ce qui coule tout seul. Les polys ne sont donc pas forcément plus galériens que les autres, tu es juste sur un endroit qui en parle, à un moment de ta vie où tu te sens concernée. Mais tu es probablement aussi concernée par l'intelligence relationnelle qui s'exerce dans ces rapports amoureux, l'apprentissage, les découvertes...
Le travail de thérapie qui est peut-être plus souvent évoqué ici qu'ailleurs, c'est peut-être lié à cette volonté de travail sur soi, assumer qu'il y a des solutions à trouver en nous, que faire de bons choix ne dépend pas uniquement d'apprendre à aller dans le sens normatif du couple...
Par ailleurs, la décision poly de mettre en jeu une forme de sécurité n'est pas l'insécurité / l'instabilité elle-même. C'est que peut-être la vie en général n'est pas sécurisée. Les polys ne font que se déclarer prêts à faire avec ça et à communiquer sur le sujet. Cette expression ouverte rend les questionnements de chacun plus visibles, quand ceux des autres peuvent être soit cachés, soit plus admis (oui, ils s'engueulent, mais c'est normal, c'est un couple). Mais faire ce choix, c'est pas plus névrotique que de tenter de reproduire un cadre normatif de foyer familial qui est d'autant plus exposé aux risques qu'il contient une promesse trompeuse de protection.
Je dis souvent que les emmerdes que je rencontre dans ma vie poly sont celles que je choisis d'avoir, par rapport aux emmerdes de l'exclusivité qui ne contiennent pour moi pas de perspective épanouissante.
laeti123
Que tout danger puisse être soit écarté, soit parlé.
Après, j'ai peur que ce soit intrusif, est ce que c'est (encore) un besoin de contrôler??? J'appréhende dans mes vagues d'angoisse d'analyser tout ce qu'elle m'a dit, et de trouver la moindre faille qui puisse me prouver que je ne suis pas importante pour lui. Et de lui servir sur un plateau un de ces fameux jours où il peut être indifférent, et rigide. (Alors qu'il galère aussi avec tout ce qu'il ressens.)
Et qu'en fait, le polyamour, c'est juste une parade pour les gens qui souffrent trop de la peur d'être trahi. Et qu'on se formate à se détacher pour être peinards une bonne fois pour toute
Le contrôle sur les autres ou le contrôle sur soi... C'est des projections, je pense. La réalité est toujours plus riche que ça.
Quand on prend le risque d'explorer, les peurs qu'on a ne restent pas les mêmes. Il en reste (la peur est une alerte, pas forcément une illusion, mais on apprend à faire le tri).
Et vivre les choses différemment ne signifie pas "s'en détacher". On apprend sur notre place dans les rapports humains, ça ne nous enlève ni notre empathie, ni notre appétit de vivre les sentiments.
Ce qui nous laisse peinards, c'est pas les difficultés réelles, parce qu'on va continuer à en rencontrer ; c'est de passer moins de temps à craindre que se reproduisent nos peines antérieures. En prenant conscience de qui on est, on prend de l'autonomie par rapport à ces scénarios. On vit encore des histoires, mais soit on y a plus de liberté d'action (débarrassés de nos propres fausses contraintes), soit on assume que ce qui se répète, c'est ce qui tient à nos choix (les bénéfiques comme ceux qui nous emmènent sur des difficultés "connues").
Ce que disait ta mémé peut aussi être vu comme "tu défais et refais le travail parce que c'est le travail qui t'intéresse". Le château de sable qu'on fait sur la plage, il est beau 5 mn à la fin, mais c'est le bâtir qui a donné plusieurs heures de plaisir.
laeti123
en fait, le polyamour, c'est juste une parade pour les gens qui souffrent trop de la peur d'être trahi
On peut refaire la même phrase avec "l'exclusivité".
Chacun ses stratégies, chacun retirera dans le temps les découvertes qu'il aura pu faire.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
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talulah59
le jeudi 03 août 2017 à 18h34
Merci pour cet échange passionnant! Je suis dans le même questionnent concernant le cadre a poser sur cette nouvelle forme du couple que mon homme et moi souhaitons former.
Pour l instant ni lui ni moi n avons de relations extra conjugale mais la perspective de ce que cela va ouvrir pour moi et pour nous en terme de conscience me rejouit