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L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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Profil

Caoline

le mardi 06 décembre 2022 à 12h19

artichaut


Caoline :
j'ai vraiment besoin que ma place auprès de la personne pivot soit vraiment ok pour la nouvelle personne.

Ben tu vois, ça par exemple, c'est ok que tu ai ce besoin là. Mais le pivot n'en est pas responsable.
Encore faut-il que tu le lui ai clairement dit, que ça ai été compris, que le pivot ai envie de prendre ça en compte, etc.
En fait la question tourne un peu autour de "l'autre doit-il répondre à mes besoins sous prétexte qu'on est en relation ?".
Et la réponse ne peut être tranchée, bien sûr.

En fait si c’est tranché pour moi, c'est que j'exprime ça très clairement avant chaque début de relation. C'est la base du polyamour en fait pour moi, qu'une nouvelle relation ne doit pas faire souffrir une autre, que la situation doit être bien vécue par toutes les personnes concernés.
Donc si on a pas envie de prendre ça en compte, on ne devrait pas relationner avec moi.
Bon concrètement dans la relation dont je parle, la non réelle acceptation de la relation avec moi par la partenaire secondaire qui le savait non exclusif mais pensait que c’était uniquement sexuel donc a mal vécu qu'il ai une relation amoureuse avec moi, ce que j'ai compris avec le temps, c'est rien à coté de la tromperie intégrale faite à sa partenaire officielle de l'époque et au fait qu'il me l'ai cachée jusqu'à ce que je la découvre 18 mois plus tard par hasard.
C'est peut-être aussi pour ça que, malgré l'amour infini que je lui porte, si il recommence à faire quelque chose qui ferait souffrir une femme, ça sera sans que j'en sois complice ou même témoin.


artichaut


Caoline :
Je n'impose pas que ce soit comme ça, mais si ça ne l'est pas, je préfère me retirer je pense.


Oui voilà, c'est ça que je veux dire par "je suis responsable de mes émotions". Je n'impose pas, et si ça ne me va pas, je me retire. C'est aussi comme ça que je fonctionne. Je n'impose pas, j'informe. Et si l'autre n'en a que faire et se sent nullement responsable, c'est qu'il ne m'aime pas au point que la relation avec moi soit possible.

Ah mais ça c'est une base pour moi, personne ne peut rien imposer à personne. Et oui, je considérais que si il n'était pas capable de renoncer à ce type de relation qui ferait souffrir tout le monde, c'est qu'il n'a rien compris, qu'il ne m'aime pas assez et que donc nous ne sommes pas compatibles. Concrètement il a renoncé. J'aimerais encore plus qu'il soit capable de lui dire les choses comme elles sont, qu'elle ai cheminé de son coté, pour qu'elle puisse faire un vrai choix et idéalement qu'ils puissent partager ce qui est possible.

artichaut
En fait dans cette discussion, j'ai l'impression qu'on échoppe sur le nullement. Et c'est là sans doute où joue le filtre genré. Tu as tellement l'habitude que l'autre, si c'est un mec, se sente nullement responsable (au sens de zéro responsable, pas au sens de il est nul !) que pour lui faire comprendre tu lui rejette toute la responsabilité (la tienne te semblant évidente peut-être).

Ben non c'est pas ça, car il n'a jamais nié sa responsabilité. Mais en fait en voulant faire de mal à personne, et vivre ce qu'il avait envie de vivre, il a mis tout le monde, lui y compris, dans des souffrances terribles. Et je pensais qu'il avait compris et ne risquait pas de recommencer, mais pas vraiment, puisqu'il peut encore envisager de recommencer une relation sans que les choses soient totalement claires. Il m'assure qu'elle saurait que je suis toujours dans sa vie, mais pour moi ce n'est pas suffisant. Pour qu'elle puisse savoir si la relation lui conviendrait à elle, il faut qu'elle sache la place que j'ai maintenant dans sa vie, qui en plus est celle dont elle rêvait et qu'elle n'a jamais eue bien qu'ils soient restés en relation bien plus longtemps. Et donc que la place qu'il reste pour elle est encore plus petite qu'avant leur séparation bien qu'il ai une relation de moins. Si elle est vraiment au clair et ok, où même si elle dit que ça la fait souffrir mais qu'elle préfère ça que rien, je serais ravie pour eux qu'ils se revoient, mais pas si il la laisse espérer qu'elle pourrait me virer ou prendre plus de place que moi en maintenant des zones d'ombre. Je ne serais pas complice de ça.

artichaut
Moi je refuse d'être accusé de tous les tords. Et vu que ça n'est pas une évidence pour moi sociétalement de me sentir responsable, je ne part pas du principe que c'est une évidence pour toi que tu as ta part de responsabilité dans l'affaire. Et donc si tu essayes de me dire que je suis entièrement responsable, ben, je vais t'envoyer chier.
Donc chacun prend sa part. Ce que du reste tu disais à un autre endroit de la discussion. Mais pas plus.

Pour moi on a la responsabilité de ses actes, pas de son passé ni de son ressenti. Après bien sûr, on doit prendre on compte ses ressentis, travailler sur son passé si il provoque des émotions trop douloureuses.
Mais il n'empêche que le déclencheur, c'est les actes et que l'acte en question je pense créerait de la souffrance chez toute personne en relation sentimentale forte avec la personne pivot, souffrance variable en fonction de la personne nous somme d'accord.

Si on est pas ok, ou qu'on ne se sent pas capable de respecter l'étique poly, on ne devrait pas créer une relation avec une personne poly. Si on est poly, on ne devrait pas créer de relation avec une personne mono. Si elle veut essayer de s'ouvrir à cette possibilité, on peut essayer, mais si une souffrance s'installe et perdure, et que la personne mono n'est pas capable de quitter pour se protéger, la personne poly devait quitter. Je l'ai fait ça, sans même attendre qu'il y ai vraiment souffrance, juste quand je sentais des attentes monos et ce même si j'étais très attachée à la personne.

Après tout ça c'est de la théorie, la réalité est toujours plus complexe.
Par exemple, quitter peut aussi être une source de souffrance énorme donc comment ont sait quelle souffrance est la moindre ?
Et puis finalement, je n'en veux pas vraiment à mon compagnon dont je parle ici, d'avoir commencé notre relation comme il l'a fait, puisque il n'était pas capable de faire autrement, car après bien des souffrances et un travail énorme de chaun.e, cette relation, l'amour réciproque, la complicité avec mon autre compagnon et nos enfants... me comble de bonheur comme je ne l'avais jamais été de ma vie.

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Profil

Alabama

le mardi 06 décembre 2022 à 15h17

artichaut
En fait c'est ça, je ne veux plus relationner et metamourer que dans des types de relations où toutes les personnes impliquées ressentent de la compersion.

Du coup pour simplifier, et pour parler en langage "commun", je ne veux plus désormais dans ma vie que des relations d'amitié.
Et si quelques rares personnes au milieu de tout ça vivent de la compersion y compris dans le sexe et l'aaamour, alors ok, on peut rajouter ces dimension-là, mais sinon je préfère me passer de tout ça.

Il me semble que tu es cohérent avec toi-même sur ce point, car ce n'est pas la première fois que je te lis/entends le dire. Ceci étant je crois percevoir du pessimisme dans ta phrase, et j'ai pourtant l'impression qu'il est tout à fait possible de relationner avec des personnes en relations non-exclusives et qui soient compersives à tous les bouts. Je pense qu'effectivement il est plutôt sain de connaître ses besoins/limites sur ce plan et d'en tenir compte. Quitte à ce que ça puisse bouger plus tard, ou pas.

artichaut
Ben tu vois, ça par exemple, c'est ok que tu ai ce besoin là. Mais le pivot n'en est pas responsable.
Encore faut-il que tu le lui ai clairement dit, que ça ai été compris, que le pivot ai envie de prendre ça en compte, etc.
En fait la question tourne un peu autour de "l'autre doit-il répondre à mes besoins sous prétexte qu'on est en relation ?".
Et la réponse ne peut être tranchée, bien sûr.

artichaut
En fait dans cette discussion, j'ai l'impression qu'on échoppe sur le nullement. Et c'est là sans doute où joue le filtre genré. Tu as tellement l'habitude que l'autre, si c'est un mec, se sente nullement responsable (au sens de zéro responsable, pas au sens de il est nul !) que pour lui faire comprendre tu lui rejette toute la responsabilité (la tienne te semblant évidente peut-être).
Moi je refuse d'être accusé de tous les tords. Et vu que ça n'est pas une évidence pour moi sociétalement de me sentir responsable, je ne part pas du principe que c'est une évidence pour toi que tu as ta part de responsabilité dans l'affaire. Et donc si tu essayes de me dire que je suis entièrement responsable, ben, je vais t'envoyer chier.

Je pense oui que le genre est à prendre en compte dans ces histoires-là. Effectivement je pars du principe que je fais ma part, et donc quand l'autre me renvoit, sans autre forme de procès que "mes émotions m'appartiennent" sans vouloir comprendre ce qui, dans son comportement, a pu provoquer mes émotions, ça me met hors de moi. D'où la formulation sur laquelle on se retrouve d'accord avec Caoline de dire que l'on est responsable de ce qu'on provoque. Ce qui ne dédouane pas l'autre de sa propre responsabilité.
Je ne sais plus avec qui je discutais récemment, qui préférait carrément partir du principe qu'iel est 100% responsable, histoire d'être sûr.e de ne pas passer à côté de ce qu'iel doit regarder en face. Je pense que quand on est un homme en relation avec une femme, ça peut être un bon point de départ pour tenter de rééqulibrer (à condition de faire attention à ne pas s'auto-flageller non plus).

En tous cas, dans un cas comme celui évoqué où il y a une personne pivot, en ce qui me concerne si je suis la personne pivot je ME considère comme 100% responsable de la situation. Si je fais souffrir des personnes je me demande quoi faire pour que cela cesse.

Si je suis à l'un des bout, je considère que la personne pivot est responsable de la situation, mais je reste responsable de ce que j'en fais, et donc à moi de prendre la décision qui fera cesser la situation problématique, et amoindrira ma souffrance à moyen/long terme (car sur le court terme rompre dans ces conditions peut être vraiment dur émotionnellement).

Je pensais à la discussion ce matin, et en fait, je pense que ton premier post est très vague et "général", il ne décrit pas une situation concrète, ce qui permet à chacun.e de se projeter selon son vécu, ce que j'ai fait également. C'était assez flou pour moi ce dont tu parlais, je crois que c'est devenu un peu plus clair au fil des messages, en particulier celui que j'ai cité au début de ce message, j'aurais sans doute dû te poser des questions pour clarifier.

Je trouve intéressant ce qui a été dit à propos de se couper d'une certaine richesse relationnelle/émotionnelle, je ne sais plus si c'est sur ce fil de discussion ou l'autre sur la séduction. L'Amour est certes problématique par bien des aspects. Cependant il me semble qu'il révèle des parts de nous qui sont blessées, et l'attachement profond qu'il amène permet de vivre un état de confiance et de vulnérabilité qu'en ce qui me concerne, je ne vis pas avec cette intensité dans mes relations non-sensuelles. Pourtant mes amitiés sont fortes, impliquées, et tout aussi importantes (voire plus !) que mes relations dites amoureuses : je n'ai pas moins d'exigence que toi @artichaut sur ce point. Mais je crois, pour l'instant, que l'amour amoureux provoque des chamboulements que ne provoquent pas les autres types de relation (elles en provoquent d'autres), et que c'est une opportunité de grandir.

Je n'ai pas toujours tenu ce discours : j'ai refusé toute relation sexuelle/amoureuse impliquante pendant 3 ans, justement parce que le sentiment amoureux me semblait être indésirable pour ce qu'il charrie de difficultés, de souffrances, d'illusions, de désir d'absolu, etc, etc...

Aujourd'hui j'en reviens, et peut-être qu'un jour je tiendrai à nouveau mon ancien discours. De mon vécu, je crois que j'ai eu besoin de ces périodes de ma vie où je refusais l'Amour, pour pouvoir me comprendre moi-même, me construire sans épuiser mon énergie. Et finalement accepter à nouveau que j'ai le désir profond de vivre aussi des relations amoureuses.

Amour : je l'utilise ici au sens "l'amour avec un grand A, romantique et/ou amoureux" puisqu'on doit bien faire une différence même si pour moi les relations dites d'amitiés n'en sont pas moins des relations d'amour.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Profil

artichaut

le mardi 06 décembre 2022 à 16h19

Alabama
Je pensais à la discussion ce matin, et en fait, je pense que ton premier post est très vague et "général", il ne décrit pas une situation concrète

Oui en effet. Ça dépend des fois. Parfois j'ai envie de parler de moi, d'autres fois je préfère rester vague et dans la "théorie".
Il y a possiblement aussi une part d'opacité paradoxale, comme dirait @Siestacorta

Alabama
je crois percevoir du pessimisme dans ta phrase

Si pessimsime il y a, il est à l'endroit d'une fatigue à relationner dans ce monde-là.
J'ai envie d'inventer un nouveau monde, quitte à ce que ce soit avec très peu de personnes.
Et ce n'est même pas inventer un nouveau monde, car il est déjà là. Mais j'ai l'impression qu'on ne sait pas le voir, le considérer ou le faire exister.

Mon paradoxe, c'est que ce monde (qui n'est ni la monogamie, ni le polyamour, ni l'anarchie relationelle) je viens en parler ici (sur ce forum), et organiser des événements via ce site… car j'ai trouvé ici par le passé une qualité d'écoute appréciable et que venir discuter ici me permet de réfléchir "à voix haute".

En fait je cherche des complices.
Je sais que je suis en chemin pour en trouver, puisque je prends les choses en main, j'organise des événements, je réflexionne et j'expérimente. etc. Je suis tout sauf passif.
Mais c'est un peu comme si j'avais la flemme de regravir une nouvelle fois la montagne (de penser/expliquer/vivre la manière dont j'ai envie de vivre ou penser les relations, trouver les bons mots pour me faire comprendre, etc).
Et aussi j'ai le sentiment que ce monde est empêtré dans cette glue du mono-poly-Amour et que j'ai beau vouloir inventer autre chose, cette glue est toujours-là, hyper-présente.

Peut-être que je suis juste dans une phase de rejet de l'Amour (poly ou mono) comme tu la décris @Alabama, mais j'ai le sentiment que c'est +complexe, +profond que ça.

Et de surcroît je ne suis peut-être pas au bon endroit pour faire ça. Déso d'ailleurs si mes interventions récentes anti-poly blessent des gens ici.
Bon au moins j'ai ouvert mon fil.
Et je peux essayer de ne pas trop pourrir les autres.

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Profil

bonheur

le mardi 06 décembre 2022 à 17h37

Curieux. Tout ça me parle.
C'est toujours complexe et toujours profond :-/
Une fois la buée séchée, l'avenir survient :-)
La foi en l'Amour, les amours... <3 (+)

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Profil

Alabama

le mercredi 07 décembre 2022 à 00h10

@artichaut : je comprends pour le besoin de discrétion. Je faisais juste le constat que j’avais projeté mon vécu sur tes questionnements.
Je trouve le sujet assez passionnant pour ma part, donc merci d’avoir lancé la discussion.

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artichaut

le mercredi 07 décembre 2022 à 02h11

En fait, je me dis que je présente probablement mal les choses.

Ce que je cherche dans le fond, c'est essayer de dessiner le contour d'un changement de paradigme. Changement de paradigme que tout à la fois je tente de faire exister dans ma vie, que j'aimerais partager avec quelques personnes proches et dont je pourrais avoir envie d'esquisser les traits, par exemple ici (mais ça peut être ailleurs), pour le rendre éventuellement partageable par d'autres.

Alors au lieu de parler de ce dont je ne veux plus, peut-être serait-il +judicieux de parler de ce que je cherche à faire exister.
C'est pas simple, car ce monde archi-normé, sans cesse nous ramène à sa norme. Et un certains nombres de mots ont tellement été malmenés qu'ils deviennent vite des récifs contre lesquels s'échouer.

Aussi, au lieu de me demander si l'abscence de compersion révèle, ou recèle, une abscence d'amour… peut-être serait-il +judicieux d'expliquer (encore expliquer, argh j'ai la flemme, …de dessiner alors peut-être…) ce que j'entends par compersion, en quoi j'y vois une forme d'amour qui m'intéresse particulièrement, et que j'ai envie de faire exister, etc.

Même si j'ai un peu peur que ça paraisse naïf ou peu compréhensible. Tant la norme (ou la glue, telle que je l'ai précédemment nommée) est prégnante.

Bon je ne sais pas si j'aurais le coeur à faire ça ici. On verra.

Il y a quelques années j'ai publié ce texte sur le consentement relationnel. Ça faisait quelques temps déjà que je le traînais avec moi. Pourtant j'aurais préféré que quelqu'un d'autre l'écrive et le publie.
Prendre le temps et la peine de rédiger et publier un tel texte —qui en un sens tentait de sauver le polyamour—, alors que moi-même je n'avais déjà qu'une envie, c'était de quitter le navire …était quand même un peu désespérant. Si je me suis donné un coup de pied au cul pour l'écrire, c'est vraiment parce que je ne lisais ça nulle part et que ça me semblait un peu urgent dans le paysage poly. Mais en soi, j'aurais préféré écrire autre chose (comme peut-être ce que je me pose la question de dessiner aujourd'hui).

Même si j'aime toujours venir ici et lire les interventions des un·e·s et des autres, je suis quand même déçu par le peu de réflexions un peu poussées, et la quasi abscence totale de textes publiés en articles. Oui, je sais le constat n'est pas nouveau. D'autres l'ont fait avant moi ici-même. Mais oui c'est sûr, ça me rend un peu bougon. Et entre détruire et bâtir, mon coeur parfois balance.
Car la sempiternelle question demeure : peut-on construire du nouveau, sans détruire un peu l'ancien ?

L'idée du changement de paradigme, pourrait être d'éviter ça justement. Mais je ne suis pas du tout sûr que ça fonctionne.

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Profil

Caoline

le mercredi 07 décembre 2022 à 10h23

En effet, nous sommes partis chacun dans notre compréhension, notre vécu... sans vérifier que nous mettions la même chose derrière le mot compersion.

Pour moi la compersion c'est se réjouir de ce que vit de positif avec une autre personne quelqu'un.e qu'on aime ou apprécie.

Et, pour moi, quand on aime d'un vrai Amour, on veut le bonheur de l'autre, quel qu'en soit le moyen.

Donc l'Amour entraîne automatiquement la compersion, mais je peux ressentir de la compersion aussi pour quelqu'un que j'apprécie, pas besoin de l'aimer d'Amour.

Et je n'aime pas forcément mes metamours, ni même ne les apprécie, et je n'attends pas d'elle.ux qu'i.elle.s m'aiment ou m'apprécient donc je n'en attends pas de compersion.

De mes relations intimes si, mais je conçois qu'on ne soit pas forcément toujours et surtout dès le départ dans ce vrai Amour désintéressé.

Par contre j'ai besoin de ressentir du respect de la part de mes metamours et l'acceptation de la relation que j'ai avec notre partenaire commun.e.

Je dis souvent que je n'aime pas les gens, en général, ce qui peut paraître très étrange car il y a "beaucoup" de personnes que j'aime vraiment : mes 2 compagnons, mes 5 enfants, les compagnons de mes filles, certain.e.s ami.e.s de mes enfants, mes amimoureuses, mes amis intimes et quelques ami.e.s proches.
Mais les autres personnes, j'ai du respect tant qu'il n'y a pas quelque chose qui me repousse trop dans leurs attitudes ou idées, mais je m'en moque un peu, donc sauf à créer une complicité particulière, si affinités en se rencontrant, échangeant..., mes metamours font partie de ces personnes qui me sont indifférentes donc impossible de ressentir de la compersion.

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Profil

Lili-Lutine

le mercredi 07 décembre 2022 à 10h31

artichaut
En fait, je me dis que je présente probablement mal les choses.

Ce que je cherche dans le fond, c'est essayer de dessiner le contour d'un changement de paradigme. Changement de paradigme que tout à la fois je tente de faire exister dans ma vie, que j'aimerais partager avec quelques personnes proches et dont je pourrais avoir envie d'esquisser les traits, par exemple ici (mais ça peut être ailleurs), pour le rendre éventuellement partageable par d'autres.

Alors au lieu de parler de ce dont je ne veux plus, peut-être serait-il +judicieux de parler de ce que je cherche à faire exister.
C'est pas simple, car ce monde archi-normé, sans cesse nous ramène à sa norme. Et un certains nombres de mots ont tellement été malmenés qu'ils deviennent vite des récifs contre lesquels s'échouer.

Aussi, au lieu de me demander si l'abscence de compersion révèle, ou recèle, une abscence d'amour… peut-être serait-il +judicieux d'expliquer (encore expliquer, argh j'ai la flemme, …de dessiner alors peut-être…) ce que j'entends par compersion, en quoi j'y vois une forme d'amour qui m'intéresse particulièrement, et que j'ai envie de faire exister, etc.

Même si j'ai un peu peur que ça paraisse naïf ou peu compréhensible. Tant la norme (ou la glue, telle que je l'ai précédemment nommée) est prégnante.

Bon je ne sais pas si j'aurais le coeur à faire ça ici. On verra.

Il y a quelques années j'ai publié ce texte sur le consentement relationnel. Ça faisait quelques temps déjà que je le traînais avec moi. Pourtant j'aurais préféré que quelqu'un d'autre l'écrive et le publie.
Prendre le temps et la peine de rédiger et publier un tel texte —qui en un sens tentait de sauver le polyamour—, alors que moi-même je n'avais déjà qu'une envie, c'était de quitter le navire …était quand même un peu désespérant. Si je me suis donné un coup de pied au cul pour l'écrire, c'est vraiment parce que je ne lisais ça nulle part et que ça me semblait un peu urgent dans le paysage poly. Mais en soi, j'aurais préféré écrire autre chose (comme peut-être ce que je me pose la question de dessiner aujourd'hui).

Même si j'aime toujours venir ici et lire les interventions des un·e·s et des autres, je suis quand même déçu par le peu de réflexions un peu poussées, et la quasi abscence totale de textes publiés en articles. Oui, je sais le constat n'est pas nouveau. D'autres l'ont fait avant moi ici-même. Mais oui c'est sûr, ça me rend un peu bougon. Et entre détruire et bâtir, mon coeur parfois balance.
Car la sempiternelle question demeure : peut-on construire du nouveau, sans détruire un peu l'ancien ?

L'idée du changement de paradigme, pourrait être d'éviter ça justement. Mais je ne suis pas du tout sûr que ça fonctionne.

Je n’écris pas souvent ici, par flemme, et le plus souvent par manque de temps, je vous lis, souvent en diagonale, le plus souvent juste mes chouchous ici, comme toi @artichaut

Ce matin, peut-être le seul de ce mois de décembre où je peux me poser et avoir l’esprit à peu près disponible pour un seul sujet :-D je me lance, et sorry pour les fautes en tout genre, je dispose de peu de temps, je ne vais pas me relire 3 fois, j’espère aussi ne blesser personne, en tout cas ce n’est pas mon intention !
J’espère ne pas être trop hors sujet ?
C’est une réponse pour @artichaut

Je pense comprendre assez bien où tu es en ce moment, où tu es arrivé exactement, et même peut-être pourquoi tu t’es arrêté pile à cet endroit-là pour venir nous parler de ce que tu vis et a vécu, souffre et a souffert, traverse et a traversé comme expériences et réflexions, et que tu utilises le mot compersion dans tous ces possibles, comme une passerelle entre toi et nous, pour nous emmener vers peut-être une vision des possibles plus agréables à vivre toustes ensemble, loin des enjeux, des jeux de pouvoirs, de séductions, pour aller plus près de cet autre, de ces autres, sans nous faire de mal, sans faire de mal

C’est l'endroit, il me semble, que beaucoup d’entre ont connu, ou vont connaître, à un moment ou à un autre dans leur parcours de vie, que l’on soit poly, végan, militant·e·s, etc etc dès que l’on fait des choix, dès que l'on sort de la norme pour quelle qu’en soit la raison, dès que des gens le savent, s’en mêlent, sont proches de nous, nous sommes exposé·e·s, visibles et donc souvent malmené·e·s et imcompris·es.... et suivant où nous sommes né·e·s nous pouvons en payer le prix fort...

Je comprends, je pense, ta lassitude, et tes mots disent bien aussi que cette lutte t’épuise par le peu de résultat à te faire entendre, à te faire comprendre, à partager et vivre ce que tu sens de bon pour toi avec les autres, et même pour juste être entouré de personnes qui le vivent comme toi, par ce qui te semble, peut-être aussi, être un manque d’intérêt des poly à se poser des questions, en tout cas celles que toi tu te poses, à ne pas les écrire, à ne pas les théoriser peut -être même ? etc

Je ne sais pas si j’ai un petit temps d’avance sur toi, en tout cas en âge et en expérience concernant les relations hors normes, poly, les non-monogamies etc je pense avoir ce petit temps-là d’avance
Je ne sais même pas si ce temps a de l'importance ?
Ce que je n’ai pas, à la différence avec toi, ce que je ne sais pas faire, peut-être par flemme, c’est cette capacité à vouloir tout décortiquer à l’écrit, de théoriser, d’anticiper, de savoir prendre le temps de poser par écrits tes réflexions comme tu le fais au travers de discussions comme celle-ci ou d'articles

Tout ceci posé, et en toute humilité bien sûr, je peux complètement me tromper et je peux dévier de ce que tu recherches ici et dont tu as besoin dans cette discussion !

Malgré tout, j’espère t’apporter un peu d’espoir, voir du réconfort et peut-être une aide ? <3

Il me semble donc être arrivée à cet endroit, où il me semble que tu es, plusieurs fois dans ma vie, en tout cas quelque chose qui y ressemble

Ce qui m’a « sauvé », fait rebondir, ne pas abandonner ( => car je le rappelle, il en faut du courage tous les jours pour se frotter aux autres quand on vit en marge d’une société bancales, souffreteuse, normée et bien-pensante ! ) c’est bien de baisser les bras (=> je parle de mes bras guerriers, c’est une image) non pas d’abandonner ou de me changer en une autre personne, mais bien d’essayer d’arrêter de lutter contre !

Et alors tu fais comment Lili pour te faire respecter, entendre, comprendre si tu ne luttes plus ? ahaha

Et bien je me mets à distance, pas à une distance physique non non, je me pose en tant qu’observatrice de ces autres qui ont l’air d’être heureuxes ainsi, et de fonctionner, ou de dysfonctionner chroniquement, sans trop se remettre en question, je les regarde et je les étudie dans une posture que je tente d'être aimante et empathique, et très souvent je leur trouve des traits de caractères, des fonctionnements, des engagements etc.. qui sont vraiment courageux, culottés parfois même, et c’est beau, et ça me fait du bien de savoir que ces personnes ont des parties d’elles si belles, si profondes, si engagées
Je perçois quelques uns de leurs travers, de leurs manques, de leurs imperfections, de leurs blessures, de leurs paradoxes, de leurs mensonges, des zones noirs, des plus sombres et blessés de leurs êtres, et parfois j'aime, ou j’apprends à aimer, ces parties d’elles aussi

Je suis moi, je sais mieux aujourd’hui qui je suis, comment et pourquoi je fonctionne et dysfonctionne ainsi dans ce monde, je sais aussi que je n’ai pas de place à trouver ou à réclamer dans une relation, je suis là et tu existes dans ma vie, cadeau <3 ! Toi, tu es toi, différent·e, souvent très différent·e de moi, et je comprends mieux aujourd’hui pourquoi tu fonctionnes et dysfonctionnes ainsi dans ce monde, j’ai envie de te côtoyer, de vivre des trucs avec toi, faisons de notre mieux, chacun·e et basta pour les bonnes ou mauvaises façons de faire, et à mort la pseudo-morale des autres ! :-D <3 :-D <3 :-D

C’est assez bluffant au fil du temps combien j’ai fini par être agréablement émue par des aspects de certaines de ces personnes que j'aurais pu fustiger à une autre époque de ma vie !

Je me suis mise à aimer certaines personnes avec des parts sombres importantes, et bizarrement, quand cela m’arrive, je me suis sentie tellement plus libre et autonome, à ma bonne place dans la relation, + en lien, bien + aimante d’une façon générale encore, mes peurs et mes craintes s’apaisant doucement, j'ai moins le besoin de lutter, de chercher à ce que l'on me comprenne, de trouver ma place, j'écoute et je regarde, et souvent j'aime profondément et intensément ainsi

=> Je précise au cas où, que je n’aime pas tout le monde, que je ne vais pas faire ça avec tout le monde, et certainement pas avec des personnes qui ont trahi lourdement ma confiance, cela ne m’est possible qu’avec des personnes que j’apprécie ou avec celles où leurs parties lumineuses me semblent plus importantes que leurs parties sombres !

Si je m’ausculte moi, je vois bien aussi des similitudes avec beaucoup des gens que j’observe, pas toujours aux même endroits, pas sous les mêmes formes ou expressions, mais quand même des zones noirs, tordues, des parts sombres en moi abîmées et en vracs, j’en ai aussi mon lot

Mon envie de socialiser est encore aujourd’hui, et de plus en plus en vieillissant, bien plus forte et puissante que celle de m’exclure des désaccords, des complications, des dysfonctionnements relationnels etc que moi "je juge" souvent futiles, inutiles, faux, impensés etc chez les gens en général et chez mes proches en particulier etc

Par moment, par besoin, je m’exclue de ce monde bruyant, répétitif, inconstant, rempli d’implicites et de faux-semblants... Je m’isole dans ma bulle, mais je reviens vite, toujours, mon cerveau, mon corps et le cœur gonflés de mes besoins de leurs parler, de les aimer, de les toucher, de les comprendre encore et encore et de les trouver magnifiques dans leurs imperfections

Ne pouvant plus lutter autant qu’avant, je n’en ai plus ni la force ni le courage, c’est peut-être juste dû à une forme de maturité, j’ai au fil du temps complètement changé mes approches, mes façons de leurs parler, de les regarder et de les aimer, j’ai complètement changé mes façon de relationner, et avec tout le monde !

J’ai aussi compris un peu mieux qui j’étais au fil du temps, combien moi aussi j’avais de parties sombres ...

J’ai compris que je ne pourrais jamais changer l’autre, juste par ma seule volonté que cette personne devienne ce que je pense être le meilleur pour elle et pour notre relation, maintenant je témoigne de ce que je vis, de comment je le vis, ce que j’aime ou pas, ce que je fais ou pas en cas de désaccord etc etc je ne parle que de moi, l’autre peut m’écouter sans se sentir concernée ou coupable, en tout cas c’est mon intention, je n'attends plus autant de l'autre, je ne cherche plus où est ma place dans la relation, je la vis ma vie point barre, je l'aime déjà telle qu'iel est avec tous ses défauts et qualités, je m'adapte de mieux en mieux, de plus en plus, c'est devenu bien plus facile, plus léger et à la fois plus profond, il y a désormais dans mes relations bien + de confiance et de complicité, bien + de spontanéités aussi !

Et puis ma façon de vivre les non-monogamies n'a rien de très poly au yeux et à la morale de pas mal de poly d'ici et d'ailleurs :-D

Je trace mon chemin de mon mieux, sur certains aspects très discrètement, sur d’autres bien moins, c’est suivant où je me trouve et avec qui, l’important pour moi ce sont les liens, de rester en lien, je pense que c’est seulement quand nous sommes en lien, que nous sommes aimé·e·s, que nous aimons, que nous sommes touché·e·s, que nous touchons, nous embrassons, nous câlinons, transmettons nos savoirs, nos acquis, nos pensées, nos vécus, quand nous rendons service, sourions à l'inconnu·e etc etc, que nous pouvons espérer vivre un peu mieux, trouver un peu de beauté dans ce monde, voir le minuscule petit brin d’herbe verte au milieu de l'infini bitume, vieillir le plus sereinement possible dans un monde qui implose, va exploser , souffre tellement ! <3

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Alabama

le mercredi 07 décembre 2022 à 10h40

Je comprends que ce que tu souhaites, c’est construire un monde où la compersion est au centre des relations, qu’elles impliquent ou non du sexe, du sentiment amoureux, que sais-je, et une version «  extensive » de la compersion puisque tu dis être attristé quand un metamour ne souhaite pas te rencontrer.

Sur ce dernier point je ne sais pas si tu parles «  en général » dans le sens où tu veux rencontrer tous tes metamours ou si c’est une situation particulière, du genre vous êtes tous.tes les deux invités au même événement et la personne ne veut pas que tu y sois. Ça change pas mal la donne pour moi.

Pour moi, construire un monde avec de la compersion c’est se poser la question du terreau dans lequel peut émerger cette compersion en particulier quand ça implique de la sexualité ou des sentiments amoureux. Encore une fois, le vieux monde n’est pas parti et construire autre chose c’est déconstruire pas mal de l’existant (en essayant de garder ce qu’il y a de bon s’il y en a). Nous sommes toutes et tous construits avec l’amour amoureux, des blessures d’amour liées à l’enfance ou les générations antérieures etc… et on ne peut pas faire comme si ça n’existait pas.

Je pensais être assez peu capable de compersion en relation amoureuse. J’ai découvert que c’était surtout parce que les mecs cis het’ sont globalement assez nuls pour comprendre leurs propres émotions et celles des autres. J’ai donc longtemps cru qu’ils étaient tout simplement plus secures que moi (la brochure pour les hommes pro-féministes éclaire assez bien comment ce processus est créé dans l’hetero patriarcat). C’est seulement en tenant dur comme fer à mes besoins dans la relation et en insistant lourdement pour l’instauration d’un partage équitable du travail relationnel que je peux enfin goûter à un sentiment où la compersion domine au lieu d’être minoritaire.

Je dirais donc qu’un monde compersif demande à ce que les personnes en présence soient très proches de leurs émotions, prêtes à discuter des heures, aient conscience de leurs limites et sachent les nommer et les respecter ainsi que respecter celles des autres. ET que les uns et les autres aient ou prennent conscience des enjeux systémiques. En cela je rejoins pas mal des points de ton texte Poly yes !

Bref ça demande pas mal de conditions, et ça me semble être proche d’une forme de recherche spirituelle, toute démarche spirituelle étant en général un chemin vers l’amour inconditionnel. Si l’on parle de chemin cela signifie qu’on est probablement jamais arrivé.

Quand on veut construire un truc qui est hors des normes, j’ai l’impression qu’il y a souvent le besoin de d’abord se replier avec les seules personnes qui sont aussi dans cette démarche, afin de créer un espace où «  on se comprend », sans devoir sans cesse s’expliquer/se justifier.

Je remarque d’ailleurs souvent que lorsque je sors de mon environnement habituel, je rajoute des adjectifs aux mots : je dis «  amitié forte » ou «  ami.e très proche » pour parler de mes amis puisque la norme ambiante d’amitié me semble être assez loin en dessous des liens d’amitié que je vis.
Une manière de trouver un vocabulaire pour me faire comprendre sans pour autant passer mon temps à expliquer.

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Alabama

le mercredi 07 décembre 2022 à 11h03

Je rebondis après avoir lu le message de Lili-Lutine que j’ai beaucoup aimé lire et dans lequel je me retrouve à plein d’endroits : tu décris bien mieux que je ne le ferais ce que je ressens actuellement après 3 années de repli de l’amour.

Je pense que les phases de découragement ou de fatigue ou de frustration ou encore de colère (ou tout cela en même temps) sont des moments extrêmement fertiles «  en creux » pour ce qui va émerger ensuite. Il y a même un mot pour cela : le vide fertile.

Je crois aussi que le repli est nécessaire pour ensuite entrer à nouveau dans le monde et l’appréhender avec un nouveau regard, un peu plus tendre, un peu plus aimant à chaque fois. Peut-être parce que ces temps de replis sont des temps où l’on apprend à mieux se comprendre soi et donc à mieux s’aimer et donc à mieux aimer les autres.

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Lili-Lutine

le mercredi 07 décembre 2022 à 11h53

Alabama


Je pense que les phases de découragement ou de fatigue ou de frustration ou encore de colère (ou tout cela en même temps) sont des moments extrêmement fertiles «   en creux » pour ce qui va émerger ensuite. Il y a même un mot pour cela : le vide fertile.


Oh merci pour ces 3 mots : le vide fertile <3
J'espère ne jamais les oublier ! :-D

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Alabama

le mercredi 07 décembre 2022 à 13h29

Cadeau : un article sur le vide fertile que je n'ai pas encore lu. J'ai appris ce terme en formation de Gestalt thérapeute, donc pour moi c'est un concept propre à la Gestalt mais je crois qu'il est utilisé aussi en-dehors de ce contexte. Très très contente que ces trois mots te plaisent, car la première fois que j'ai entendue cette expression, elle m'a énormément plue aussi. S'il y a 3 concepts dans la vie qui me tiennent à coeur, je crois que ce sont : le vide fertile, le doute et l'amour :) Sans cela, la vie me semblerait bien fade.

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Lili-Lutine

le mercredi 07 décembre 2022 à 13h45

Alabama
Cadeau : un article sur le vide fertile que je n'ai pas encore lu. J'ai appris ce terme en formation de Gestalt thérapeute, donc pour moi c'est un concept propre à la Gestalt mais je crois qu'il est utilisé aussi en-dehors de ce contexte. Très très contente que ces trois mots te plaisent, car la première fois que j'ai entendue cette expression, elle m'a énormément plue aussi. S'il y a 3 concepts dans la vie qui me tiennent à coeur, je crois que ce sont : le vide fertile, le doute et l'amour :) Sans cela, la vie me semblerait bien fade.

Merci <3

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Lili-Lutine

le mercredi 07 décembre 2022 à 14h08

L'absence de compersion révèle-t-elle une absence d'amour ?

J’apprécie le ton franc et direct de ta question ! <3

Je peux répondre rapidement ainsi, ça reflète, en très gros, assez bien ma pensée :-) :

Oui, quand on dit que l’on aime l’autre et que soi-même on relationne avec plusieurs personnes que l’on dit aimer aussi, mais que l’on n’apprécie pas, ou très rarement, les relations de nos relations, ou le mode relationnel ou les choix, de notre ou de nos relations ou métas

Non, car parfois on découvre en l’autre quelque chose de néfaste pour soi, voir pire, et "désamourer" pour certaines personnes, ça prend du temps, et notamment quand nous sommes, consciemment ou pas, dans une relation toxique, pendant ce temps-là on peut encore penser que l’on est dans l’amour, et la compersion devient difficile, voir impossible

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 02h55

Merci pour vos messages. Ça me fait du bien de vous lire.

J'y vois un peu 2 tendances (nullement contradictoires et dans lesquelles on peut être simultanément ou alternativement) :
- se tranformer soi (façon "développement personnel"), agir depuis soi, ne pas chercher à changer l’autre ;
- agir sur le monde (façon "militantisme"), travailler le terreau dans lequel puisse émerger ce que l'on souhaite et s'encourager à plusieurs pour y parvenir.

Et oui au milieu de tout ça, parfois, il y a des vides fertiles, individuel ou collectif.


Je retiens notamment 2 choses de vos interventions :

Alabama
Je remarque d’ailleurs souvent que lorsque je sors de mon environnement habituel, je rajoute des adjectifs aux mots : je dis «   amitié forte » ou «   ami.e très proche » pour parler de mes amis puisque la norme ambiante d’amitié me semble être assez loin en dessous des liens d’amitié que je vis.
Une manière de trouver un vocabulaire pour me faire comprendre sans pour autant passer mon temps à expliquer.

J'ai un peu tendance à vouloir trouver des mots qui fonctionnent partout en tout temps. Mais oui, bonne idée, je prends : peut-être que rajouter un adjectif peut suffire parfois. Je vais y réfléchir, et probablement tester.
Car oui, c'est le +souvent au dehors, que l'on a besoin de mots partageables.
Avec la plupart de mes relations les +proches on a renoncé à mettre un mot pour qualifier notre relation et on le vit très très bien, …mais dès que je doit en parler au dehors, je ne sais plus comment nommer les choses (et pour cause). Au moins pire ça me crée de la confusion et je me sens incompris, au +pire ça crée du flou, et ça peut générer des situations inconfortables pour d'autres.
Et l'avantage secondaire que je vois au [mot+adjectif] que tu propose, c'est de créer possiblement un langage compréhensible par tout le monde (ou qui apelle la dicussion constructive). Peut-être même d'associer un mot-concept et un mot-émotion, comme dans tes exemples. En plus, si besoin, ça peut permettre de caractériser spécifiquement chaque relation.
Et si la compersion devenait… de l'empathie amoureuse, de l'amour contagieux, etc. Bon je m'égare peut-être.

Lili-Lutine
Et bien je me mets à distance, pas à une distance physique non non, je me pose en tant qu’observatrice de ces autres qui ont l’air d’être heureuxes ainsi, et de fonctionner, ou de dysfonctionner chroniquement, sans trop se remettre en question, je les regarde et je les étudie dans une posture que je tente d'être aimante et empathique, et très souvent je leur trouve des traits de caractères, des fonctionnements, des engagements etc.. qui sont vraiment courageux, culottés parfois même, et c’est beau, et ça me fait du bien de savoir que ces personnes ont des parties d’elles si belles, si profondes, si engagées

Opérer une distanciation (et non pas une dissociation). Oui, je fais ça aussi. Merci de me le formuler ainsi.
Notamment je remarque que je fais ça quand je traverse un conflit avec une personne que j'aime. Cette distanciation me permet de retrouver l'empathie, même quand il y a de la colère (en moi).
Un peu comme ce que je disais de trouver de la compersion dans ou en parallèle de la jalousie.
Alors oui, peut-être que je peux le faire aussi en dehors des conflits et aussi avec des personnes que j'aime "moins", ou que je connais moins… (pas avec tout le monde, ni tout le temps, bien sûr)


Merci pour ça déjà. Et pour le reste.

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Lili-Lutine

le jeudi 08 décembre 2022 à 09h09

artichaut

Et si la compersion devenait… de l'empathie amoureuse, de l'amour contagieux



Ah ben voilà enfin une magnifique définition de la compersion qui va bien au delà de soi !
Elle ne plait bien là de suite :-D

<3 La compersion c'est de l'empathie amoureuse et de l'amour contagieux ! <3

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Diomedea

le jeudi 08 décembre 2022 à 09h38

@artichaut
Bien d'accord avec @Lili-Lutine ...
Cette déscription-définition est l'une de tes très belles trouvailles 😊😊

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 11h16

…et moi qui pensait avoir juste donné un exemple (sourire) !
Vous êtes sympas.

L'empathie amoureuse, ça me semble presque un pléonasme. Et l'amour contagieux, limite "maladif".

Mais ok ok. Surtout si vous vous y mettez à deux.
Et puis c'est pour en parler à l'extérieur de nous.
Entre nous on sait bien qu'on parle juste d'empathie et d'amour.

Ça me donne envie de vous raconter ce qui m'est venu cette nuit.
Un truc à la fois +simple et qui, je trouve, va bien +loin que le Poly Yes !
Mais va falloir que je le mette en mots. Et j'imagine qu'ouvrir un nouveau fil (voire en faire un article) serait +approprié.


Et là de suite me vient que je n'ai rien contre la monogamie (sauf en tant que système structurel oppressif, quand même un peu, hein). Peu me chaut que des gens ai envie de relationner avec une seule personne (ou plusieurs d'ailleurs). Ce que je n'aime pas c'est les relations possessives (mon fils, ma femme), ou les relations dépersonnalisantes (mon fils, ma femme). J'ai envie de relationner avec des êtres humains, qui elles/eux-même relationnent avec d'autre(s) être(s) humain(s).

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Mark

le jeudi 08 décembre 2022 à 12h18

artichaut
"... Ce que je n'aime pas c'est les relations possessives (mon fils, ma femme), ou les relations dépersonnalisantes (mon fils, ma femme). J'ai envie de relationner avec des êtres humains, qui elles/eux-même relationnent avec d'autre(s) être(s) humain(s). "

Oui c'est du boulot de consciemment supprimer pronoms possessifs et/ou diminutifs des petits noms doux dans le langage. Mais chemin faisant.... ;-)
Et quand je parle de mes liens, c'est avec un prénom. Ma manière de vouloir rendre visible je pense.

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Diomedea

le jeudi 08 décembre 2022 à 13h00

@artichaut
Ma foi, tu es en bonne forme!!
Je plussoie ta réponse aussi!!😊

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