Polyamour.info



Les messages appartiennent à leurs auteurs. Nous n'en sommes pas responsables.

Merci de consulter notre charte de discussion pour connaître les règles qui régissent les conversations sur ce site.

L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

Communauté
#
Profil

artichaut

le dimanche 04 décembre 2022 à 23h38

Préambule : ce fil s'adresse plutôt a des personnes conscientes de vivre de la compersion. Si ce n'est pas votre cas, vous pouvez bien sûr lire, mais tâchez si possible d'éviter les jugements à l'emporte-pièce. Merci.

____________
Pour avoir goûté à des contextes, des situations, voire des groupes où la compersion domine, j'avoue avoir un peu du mal aujourd'hui quand celle-ci n'est pas au rendez-vous.

Déjà je constate que je "comprends" de moins en moins que l'on puisse se sentir affecté négativement par ce que peuvent vivre deux personnes qui ne sont pas soi. Et les innombrables messages en ce genre sur le forum, me laisse de plus en plus sans voix. Qu'est-ce que ça peut bien me faire que untel et unetelle partage ou pas du sexe (ou autre chose) quand ielles ne sont pas avec moi ? (sauf bien sûr si ça vient concrétement modifier ma relation, mais sinon ?). Et ça me rend même un peu triste quand il n'y a pas de compersion.

Par exemple, me concernant, tel partenaire mono d'une de mes partenaires, qui refuse de me rencontrer ça m'attriste. Ok on ne vit pas dans les mêmes mondes émotionnels, mais c'est comme si l'autre refusait de valider mon existence.

Ou tel·le metamour qui serait blessé·e que je puisse partager de l'intensité (sexe ou autre) avec son/sa partenaire, m'attriste aussi.

Je me sens presque démuni avec ça. D'un côté je sais dans quel monde on vit, qu'on a toutes et tous moultes blessures affectives et que rien n'est simple pour personne. Et je ressent quand même de la compersion pour ces personnes-là et ces relations-là et j'ai envie de les respecter et de prendre en compte leur chemin de vie ou leurs convictions. Mais quand même ça me perturbe.

J'ai constaté que ma compersion a plus de mal à être là si ma partenaire entame une relation avec une personne que je n'aime pas. Je peux avoir encore de la compersion pour ma partenaire, mais plus difficilement pour cette personne que je n'aime pas (quoique parfois, ça me fait l'aimer un peu, ou la voir sous un autre jour).
Alors du coup quand un·e metamour ne ressent pas de compersion pour moi, je me dis qu'iel de m'aime pas (et soite, c'est ok que l'on ne m'aime pas).
Et par contre, si c'est une personne qui dit m'aimer, ça me fait buguer un peu.
Comment une personne qui en aime deux autres pourrait ne pas être heureux/heureuse que ces deux personnes partagent de l'amour ou de la sexualité ? (encore une fois, je ne parle pas de cas où ça viendrait concrétement modifier sa relation).

Sans doute que je fantasme un monde de bisounours où l'on se réjouit du bonheur des autres. Où chacun·e serait exempt de frustrations, de manques affectifs, de blessures émotionnelles, etc.
Même si moi-même je n'en suis pas exempt. Donc je comprends très bien que l'on ressente de la jalousie, des picotis, des screugneugneux, ou des "moi aussi" (et je ressent tout ça régulièrement).
Mais en fait, de même que la compersion n'est pas le contraire de jalousie, et que l'on peut ressentir l'une ET l'autre simultanément, de même quelque soient les blessures qu'il puisse y avoir, quelque soient les picotis, ou les screugneugneux, si en face il y a zéro compersion, je me met à douter qu'il y ai de l'amour.

Je ne sais pas si c'est clair, et loin de moi l'idée de faire de la compersion, une nouvelle norme, une nouvelle injonction. Mais juste sa terrible abscence parfois, me déroute, me questionne, ou à terme peut me faire m'éloigner.

#
Profil

Alinea7

le lundi 05 décembre 2022 à 10h12

Je pense que par bien des aspects je fais partie de ceux qui ressentent ou pas de la compersion suivant les personnes ou les situations, mais en tout cas pour qui ça n'est un enjeu qu'avec ceux pour qui c'est crucial comme toi ou comme mon partenaire de vie.
Et c'est un sujet qui m'intéresse parce que je sens qu'on n'est pas câblés pareils là dessus.

J'ai tellement de réflexions autour du sujet, je vais essayer de cadrer un peu en espérant alimenter la question, même si je doute avoir ma place sur cette discussion en non mixité choisie :-)

A te lire, j'ai l'impression que tu ne refuses pas de croire à l'amour en l'absence de compersion, mais tu doutes, de plus en plus, jusqu'à t'éloigner. J'en déduis mais tu me diras si je me trompe, que la manifestation de la compersion n'est pas nécessaire comme preuve d'amour, à court terme, mais peut le devenir à long terme car pour toi la ressentir est intrinsèquement associé à la notion de ressentir de l'amour. En gros, que pour toi, tu ressens que tu aimes quand tu ressens de la compersion. Et tu ressens que tu es aimé quand on t'en manifeste ?

Si c'est ça c'est intéressant alors car on pourrait imaginer ajouter un language aux cinq languages de l'amour. Qu'est-ce que tu en penses ?

Là où c'est délicat mais le parallèle m'amuse, c'est que, autant on peut se forcer à acheter des petits cadeaux si on sait que c'est ce qui fait que notre amour se sent aimée, autant manifester de la compersion alors ne qu'on la ressent pas ??
J'ai fait exprès de choisir un language de l'amour qui ne me touche pas pour mieux raisonner mais on pourrait prendre un autre je pense.
D'un certain côté, c'est comparable : la personne reçoit de l'amour avec l'objet, c'est quand on lui offre un objet qu'elle ressent qu'on l'aime, c'est la manifestation de l'amour qui n'est pas indispensable à court terme mais peut le devenir à long terme parce que quand on fonctionne avec ce language, on pense qu'offrir des objets, c'est ce qu'on fait quand on ressent de l'amour pour quelqu'un. Et que si ça n'arrive jamais, c'est qu'on n'aime pas vraiment.

D'un autre côté, ça ne se compare pas vraiment parce que, manifester de la compersion alors qu'on ne la ressent pas, je ne vois pas trop ce que ça donnerait ??? Enfin, je ne sais pas ce que tu en penses, spontanément j'aurais tendance à trouver ça malhonnête. Alors que je serais plus flexible sur les objets, c'est important pour toi ok, je fais cet effort pour te montrer à ta manière que tu comptes pour moi...parce que tu comptes pour moi.

Voilà voilà, je ne sais pas si ça te/vous parle ?

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

#
Profil

Alabama

le lundi 05 décembre 2022 à 11h59

Je vais répondre sur mon expérience : ma compersion est inexistante ou minime si je me sens insecure dans ma relation. L’insécurité à mon sens, est plus ou moins grande selon les manques et les éventuels traumas de la personne, mais aussi selon ce qu’est capable le ou la partenaire de mettre en place pour sécuriser l’autre.

Je ressens beaucoup plus facilement de la compersion quand je vois que l’autre est compréhensif, exprime ses propres besoins/doutes, et se sens CONCERNÉ par ce que ses actes me font vivre. On m’a déjà renvoyé que «  mes émotions m’appartiennent » pour refuser de regarder ce qui concrètement avait pu me mettre en colère.

Donc je ne suis pas sûre qu’aimer et être compersif soit complètement corrélés, c’est beaucoup plus subtil que ça : on ne peut pas être compersif si la peur de perdre est intense, qu’elles que soient les raisons sous jacentes. Par contre, vouloir travailler sur la sécurité dans la relation pour laisser une possibilité à la compersion d’émerger me semble être corrélée à l’amour. Et si la sécurité de l’un.e en passe par des règles un peu strictes, cela me semble être en faveur d’une future compersion éventuelle, si ce n’est pas le seul acte posé (en parallèle d’un travail sur soi et de ce qui dans la relation donne de l’insécurité).

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

#
Profil

artichaut

le lundi 05 décembre 2022 à 13h12

Merci @Alinea7 pour ta réponse (comme toujours constructive).

Alors déjà il y a deux choses différentes :
- ressentir de la compersion
- exprimer de la compersion

On peut en ressentir et en exprimer (youpi), en ressentir et ne pas en exprimer (dommage, mais certes tout le monde n'est pas doué à l'expression de ses émotions), ne pas en resentir et ne pas en exprimer (ok), ne pas en resentir et en exprimer (hum…).

Pour ce qui est d'exprimer de la compersion si on n'en ressent pas, oui en un sens je trouve ça malhonnête. Et en même temps, si on va par là, ce monde est malhonnête et les conventions sociales sont malhonnêtes.
Il y a des personnes qui quand on leur offre un cadeau qu'il/elle n'aime pas, se forcent à se montrer enthousiastes, à exprimer de la joie, etc (ou n'ont même pas besoin de se forcer tellement il/elle sont habitué·e·s à faire ça, ou tellement se forcer est devenue une habitude). De même pour l'empathie : exprimer de l'empathie pour quelque chose, ou faire de grands sourires, alors qu'intérieurment on est contrarié. Donc j'imagine que c'est complétement possible pour la compersion. Et même c'est pas seulement j'imagine, mais je l'ai vécu, car justement en milieu "poly & co" la compersion tend à devenir une injonction comme les autres. Donc j'imagine qu'on peut même se convaincre soi-même qu'on en ressent (!)
Mais comme tu l'as bien compris, mon sujet c'est les personnes qui ressentent ou ne ressentent pas de la compersion. Laissons pour l'instant de côté la question de l'expression, qui convoque des données sociétales de bonnes séances, de politesse, voire d'hypocrisie sociale, ou inversement de prendre soin, de considération minimale, ou d'éducation genrée, selon de quel côté on veut se placer.
Et du coup partons du principe (abstraitement) que les personnes qui en expriment en ressentent (car personnellement l'expression de ressentis non éprouvés me fait plutôt un effet contre-productif si je m'en rends compte).

Pour moi la compersion n'est rien d'autre que de l'empathie, une forme d'empathie sur des sujets particulièrement sensibles dans ce monde-là. Et l'empathie, c'est à ça que j'identifie l'amour.
On l'aura compris je pense, l'amour pour moi est vaste, c'est une forme d'intérêt désinteressé pour l'autre. Intérêt au sens d'être touché par l'autre, d'être curieux de l'autre, d'aimer ce qui émane de la personne ou ce qu'elle fait dans ce monde (pas seulement à nous, avec nous), éventuellement d'attirance. Désintéressé au sens, qui n'attend rien en retour (l'amour possesif est pour moi un oxymore).

En fait je me rends compte qu'avec ma définition de l'amour, je réponds moi-même à la question du titre de mon fil si amour=empathie et compersion=empathie, alors compersion=amour, et non_compersion=non_amour, cqfd.
(Déso pour allergiques aux Maths !)

Mais pour aller dans ton sens @Alinea7, peut-être que je n'ai pas besoin d'amour (de l'autre) mais de preuves d'amours. Et peut-être que la compersion (ou l'empathie) est un de mes langages d'amour.

Et encore une fois j'accepte la jalousie, les mals de bides, les frustrations, les failles de confiance en soi… et j'ai même envie d'en tenir compte (je suis empathique envers ça), mais j'ai besoin que l'autre en+ de toutes ces difficultés, ressente quand même de la compersion. Sinon…
Sinon, ça ne va pas faire que je vais me conduire en poly-je-m'enfoutiste-démerdes-toi-avec-ta-jalousie, ça ne va pas faire que je vais exiger ci ou ça de l'autre ("travaille sur ta jalousie !", "sois responsable de tes émotions !", etc), mais par contre sans doute que ça va faire, que je vais ne pas me sentir aimé et que possiblement je vais finir par m'éloigner (mon amour s'il est fort et désintéressé peut passer au-dessus de ça, mais si de fait ça vient créer empêchements sur empêchements dans ma vie, ça peut finir par abîmer le lien, surtout si je me sens peu aimé).
Et peut-être qu'identifier ça, va me permettre de mieux choisir les personnes avec qui je relationne.

Car oui en un sens, on peut dire que la manifestation de la compersion ne m'est pas nécessaire comme preuve d'amour à court terme, mais peut le devenir à long terme.

D'ailleurs même s'il n'y a pas jalousie, etc, je sens que j'ai besoin d'un minimum de compersion. Si l'autre l'autre s'en fout de mes (autres) histoires, je finis pareil, par douter de son amour.
Inversement si l'autre ressent de la jalousie, mais est compersif/compersive ça m'aide à me dire que c'est ok pour elle/lui. Et là je vois un gros biais : si la compersion n'est pas ressentie mais juste exprimée (par volonté de perfection, injonction, ou volonté de prendre soin), ça pourrait ne pas me faire voir que l'autre est en souffrance, et donc que la situation est innaceptable.

Alabama
Je vais répondre sur mon expérience : ma compersion est inexistante ou minime si je me sens insecure dans ma relation.

Clairement si l'autre se sent insecure dans la relation, il y a quelque chose qui ne m'ira pas.
- soit je me sens capable d'aider l'autre à rendre la relation plus sécure (auquel ça peut rejoindre ce que tu dis de laisser une possibilité à la compersion d’émerger) ;
- soit je ne m'en sens pas capable, auquel cas je me considère responsable de stopper la relation.

Peut-être qu'inconsciemment c'est cela que je fais : je "donne sa chance" à l'autre de ressentir de la compersion en essayant à court terme de l'aider, et si ça ne fonctionne pas (s'il/elle ne ressent jamais de compersion) je finis par poser une rupture (même si en soi j'avais envie de continuer) pour ne pas me retrouver pris dans un dilemne entre la souffrance de l'autre et la liberté de mes choix.

Du coup pour moi ça ne contredit pas la corrélation entre amour et compersion (de même qu'entre amour et empathie), mais effectivement c'est subtil.

#
Profil

Alabama

le lundi 05 décembre 2022 à 13h22

Mmm alors dans ce que je dis sur l’insécurité, je considère que les deux personnes sont actrices de la sécurité relationnelle. Et je dirais que dans les relations hetero, les hommes ne font souvent pas ce qu’il faut pour que l’autre soit secure. Donc pour moi il ne s’agit pas seulement «  d’aider », mais de regarder ce qui dans notre comportement ou non-comportement provoque de l’insécurité dans la relation. En somme, je parle autant de la sécurité «  intrinsèque à la personne » qui va être liée à son vécu plus ou moins traumatique , mais aussi de la sécurité liée à la relation et qui dépend des deux personnes et non de besoins d’une seule. C’est en cela que je trouve que c’est subtil car cela demande beaucoup de connaissance de soi et d’écoute de l’autre.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

#
Profil

artichaut

le lundi 05 décembre 2022 à 13h26

Alabama
je considère que les deux personnes sont actrices de la sécurité relationnelle.

Oui, c'est bien comme ça que je l'entendais.
Et donc si je peux pas "aider" (ou si ça me coûte trop), je finirais pas stopper la relation.

#
Profil

bonheur

le lundi 05 décembre 2022 à 13h30

Dans mon instant présent, je dirai que la compersion me permet d'accepter l'éloignement d'une personne que j'aime. Je me suis aperçue déjà que c'était pour moi un possible motif de rupture. Offrir à l'autre un bonheur ailleurs qu'auprès de moi.

Je peux aussi appelé cela différemment : ne pas devenir le boulet que l'autre va trainer avec soi.

Et dans ce cas, la compersion vient "contrarier" l'amour. Le stéréotype est souvent que l'amour, il faut s'y accrocher. Moi j'aspire à cette légèreté dans le choix de poursuivre ou non une relation.

Alabama
Je ressens beaucoup plus facilement de la compersion quand je vois que l’autre est compréhensif, exprime ses propres besoins/doutes, et se sens CONCERNÉ par ce que ses actes me font vivre.

Ca rejoint le discours sur la responsabilité. Je suis d'accord.
/discussion/-Rf-/Amour-et-Responsabilite/

Alabama
...on ne peut pas être compersif si la peur de perdre est intense, qu’elles que soient les raisons sous jacentes.

Je suppose que cette phrase recoupe ce que j'indique au début de ce post. Etre sécure dans le fait que je sois aimée, me permet d'éliminer les "menaces", y compris celle d'une rupture. En revanche, je sais que ma limite sera dans le caractère définitif de la décision. Je ne suis pas jetable, réutilisable, recyclée. Je pense être suffisamment solide pour encaisser certains coups, mais pas l'inconstance dans les actes. A chacun-e ses faiblesses.

Alabama
Et si la sécurité de l’un.e en passe par des règles un peu strictes, cela me semble être en faveur d’une future compersion éventuelle, si ce n’est pas le seul acte posé (en parallèle d’un travail sur soi et de ce qui dans la relation donne de l’insécurité).

Un point que je ne conçois pas. Si les règles strictes aident et qu'elles permettent réellement de faire le travail sur soi pour aboutir à de la compersion et de la compréhension, j'approuve. Toutefois, il faut faire attention. Une règle en général demeure. Sinon on régresse (oups !). Et puis, la rigueur va permettre de mieux vivre la situation, parfois super bien la vivre. Au final, pourquoi faire l'introspection, le travail intérieur, pour élargir à nouveau une règle, alors que l'on sait qu'elle nous mettra à mal ?

Personnellement, je crois que cela peut correspondre à un chantage affectif d'un côté et un délaissement de l'autre, pour aboutir à quoi ? Un équilibre factice et une perte d'équilibre. Je crois que dans cette configuration, ma compersion justement me suggère de rompre, car les bienfaits de l'amour n'existent plus. C'est dans un soucis de préservation que je suis ainsi.

#
Profil

Siestacorta

le lundi 05 décembre 2022 à 13h33

La compersion est une émotion ou un sentiment. L'amour un autre sentiment.

Et le mélange avec tout ce qu'on peut avoir dans le crâne peut se faire, on peut donc ressentir beaucoup avant que la compersion s'exprime et compte dans nos rapports aux métamours et aux amours.

Autrement dit : la compersion et l'amour ne sont pas des garanties d'un fort altruisme. Ils lui y ouvrent un accès, dans les bonnes circonstances, ce qui est déjà beaucoup.

Mais pour aimer les gens tels qu'ils sont, je tente de pas trop durement critériser leur éthique.
J'espère qu'ils en aient une, et je m'écarte quand j'estime finalement que mon empathie se paiera trop cher.

Mais ce qui nous laisse plus centrés sur nous-mêmes qu'ouverts, c'est pas un truc si solide.

En revanche, en positif, une compersion est pour moi un bon indice de compréhension, plutôt que de valeur ou validité de la relation (pire : de la personne).

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

#
Profil

bonheur

le lundi 05 décembre 2022 à 13h37

Il y a eu un chevauchement des posts :-D

#
Profil

bonheur

le lundi 05 décembre 2022 à 13h39

Siestacorta
En revanche, en positif, une compersion est pour moi un bon indice de compréhension, plutôt que de valeur ou validité de la relation (pire : de la personne).

C'est ainsi qu'un mono peut demeurer en lien avec une poly. Oui, c'est positif.

#
Profil

artichaut

le lundi 05 décembre 2022 à 14h20

bonheur
Dans mon instant présent, je dirai que la compersion me permet d'accepter l'éloignement d'une personne que j'aime. Je me suis aperçue déjà que c'était pour moi un possible motif de rupture. Offrir à l'autre un bonheur ailleurs qu'auprès de moi.

Je peux aussi appelé cela différemment : ne pas devenir le boulet que l'autre va trainer avec soi.

Et dans ce cas, la compersion vient "contrarier" l'amour.

Je ne trouve pas que ça contrarie l'amour, bien au contraire.
Ce qu'éventuellement ça contrarie c'est les plans que tu t'étais fait à partir de cet amour.

bonheur

Alabama
...on ne peut pas être compersif si la peur de perdre est intense, qu’elles que soient les raisons sous jacentes.

Ah merci @bonheur de relever cette phrase d' @Alabama, et que j'avais lu trop vite. J'avais lu ce que j'avais envie d'entendre : « on peut ne pas être compersif si la peur de perdre est intense ».
Car si on ne peut pas, alors moi clairement ça me donne envie de fuir. Je pense de pas être cap' d'assumer produire une telle intensité de peur chez l'autre.

#
Profil

Caoline

le lundi 05 décembre 2022 à 14h37

J'avais lu le message d'artichaut ce matin et j'avais commencé une réponse dans ma tête mais en lisant les réponses je vois que je suis trop fatiguée pour tout comprendre, donc pour une réponse détaillée, mais je vais quand même poser mes premières pensées au cas où je n'y revienne pas plus tard.

Je considère que la compersion est la plus belle preuve d'amour, d'un amour intense et totalement désintéressé.
Elle peut en effet aller, comme le dis il me semble bonheur, jusqu'à quitter l'autre, la laisser partir sans la retenir si c’est pour que cette personne aimée soit plus heureuse.
Mes deux compagnons de vie m'aiment comme ça, il se réjouissent vraiment pour moi de ce que je vis sans eux et ne chercheraient pas à me retenir, bien qu'ils en souffriraient probablement beaucoup, si ils pensaient que je peux être plus heureuse en les quittant. Je pense que je pourrais aussi, ce qui n'était probablement pas le cas il y a 10 ans.

Concernant ma compersion, il y a des obstacles, surtout pour mon deuxième compagnon.
Le premier je dois être très prétentieuse mais je ne crois pas trop qu'il pourrait être plus heureux sans moi, donc il me serait compliqué de le laisser partir, mais si je le pensais, je pourrais.
Un autre obstacle à ma compersion fut quand j'ai eu l'impression que son autre compagne l'utilisait plus qu'elle ne l'aimait. Alors que ma compersion était instinctive avant, à partir du moment où j'ai pensé ça, je ressentais plus de malaise que de compersion. Enfin j'en avais encore pour lui, même si j'étais agacée qu'il ne voit pas clair, je savais qu'il était heureux d'être avec elle donc j'étais heureuse pour lui, mais plus pour elle.
Pour le futur, je sais que le manque de transparence qui entraînerait un risque que l'autre personne puisse espérer prendre plus de place qu'il n'y en a dans sa vie, et une peur qu'il ne sache pas mettre de limite, ou même qu'elle cherche à prendre toute la place en me virant, puisque celle envisagée est mono, serait un gros obstacle à ma compersion. Mais en fait c'est que je ne l'aime pas totalement comme il est, car je n'aimerais pas ce manque de transparence qu'il pourrait avoir ! Concrètement puisqu'il comprend mon ressenti il a préféré renoncer pour le moment.

#
Profil

Lili-Lutine

le lundi 05 décembre 2022 à 14h46

Merci @artichaut de partager avec nous tes réflexions sur ce sujet <3

Je réponds juste à ton premier message et à chaud, je n'ai pas trop de temps aujourd'hui pour en lire plus :-D

La première question qui m'est apparue en te lisant c'est :
Mais qu'est-ce donc qu'aimer ?
Pour moi c’est vertigineux !
Parfois on peut tout se dire, se faire, subir... « Au nom de l'amour » !

L'absence de gratitude révèle t-elle une absence d'amour ? :-D :-D :-D

Je préfère ressentir le sentiment de gratitude à celui de compersion
Je connais mieux le sentiment de gratitude que la compersion qui pour moi est encore trop vague, je me méfie de son usage :-D

Le sentiment de gratitude me fait du bien et me rassure quand il est là sur ce que je vis ou sur ce que je sais que vit une de mes relations :-D

Le mot compersion est bien trop souvent « galvaudé » et culpabilisant à mon gout depuis son apparition

Je ne me sens pas d'aimer tout le monde déjà, ni d’apprécier tout ce que font ou disent mes relations avec ou sans moi, et je m'autorise de ne pas aimer ou de ne pas vouloir connaitre, si cela se présente, un.e ou plusieurs de mes métas

La compersion pour moi à tout va m'est impossible :-D telle qu’elle est le plus souvent définie, pour l’instant donc ce mot je m’en méfie un peu, j’attends de voir plus tard ;)

Je ne ressens pas la jalousie, ni la comparaison, ni même le manque, je suis très souvent heureuse de ce que vivent mes relations ailleurs, et particulièrement quand elles m’en parlent et se confient à moi comme à leur meilleure amie

C’est ça que j’aime vivre avec mes relation et quelles qu’elles soient, l’envie, la confiance, la complicité, la sincérité et la spontanéité de nos échanges !

Que ce qui est dit soit fait, que ce qui est fait soit parlé et tout est alors possible, c'est infini même !

Et là je touche du doigt ce qui pour moi est le plus beau et le meilleur à vivre
Je me sens alors traversée par des vagues de gratitudes et certainement d’amours et j’aime être à cet endroit <3

J'aime vraiment beaucoup ressentir le sentiment de gratitude, et j'ai de la chance, ça m'arrive souvent ! <3

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

#
Profil

Caoline

le lundi 05 décembre 2022 à 14h48

artichaut
Oui, c'est bien comme ça que je l'entendais.
Et donc si je peux pas "aider" (ou si ça me coûte trop), je finirais pas stopper la relation.

Même avec les guillemets, ça me fait gloups. Ca sonne pour moi comme les hommes qui aident les femmes dans les taches ménagères. Ce n'est pas ça du tout, il s'agit de faire votre part.
Je suis convaincue que si le comportement de l'autre est vraiment correct, quels que soit les traumas, les insécurités restent gérables. Par contre des erreurs ou inattentions vis à vis de la relation ou de l'autre peuvent être acceptables pour quelqu'un sans traumas, ou avec peu, car sans je ne sais pas si ça existe, et une horreur pour quelqu'un qui en a subi beaucoup. Donc accepter d'être en relation avec quelqu'un de très traumatisé, c'est accepter d'être une personne hyperattentive à son propre comportement et à l'autre. Pour certaine personne c'est naturel pour d'autre trop difficile. Dans ce cas, il faut veiller à ne pas commencer de relation avec une personne traumatisée, pour ne pas faire trop de mal, mais pour ça il ne faut pas que la personne le cache ! Ou alors être prêt à un énorme travail sur soi pour cheminer ensembles et aller vers une relation de plus en plus sereine.

#
Profil

bonheur

le lundi 05 décembre 2022 à 15h06

Artichaut
Ce qu'éventuellement ça contrarie c'est les plans que tu t'étais fait à partir de cet amour.

Des plans ? Une projection certainement, oui.

Ma compersion m'amène à m'extraire. Donc si, elle vient contrarier le relationnel (plutôt que l'amour, erreur de vocabulaire, désolée).
Mon amour, je le connais et je n'ai aucun doute. L'amour qui m'est offert, je le connais et je n'ai aucun doute. L'avenir relationnel est mis à mal par la compersion. A chaque fois que c'est le cas, je fuis. C'est intrinsèque chez moi.

Les causes ? Jamais je ne me transformerai en rivale ou en malveillance par amour. Jamais je ne ferai supporter à un amour de faire un choix. Ma compersion m'accompagne dans l'acceptation des choix d'autrui. J'aurai même tendance à tendre la perche.

Si entretenir une relation avec moi oblige à des sacrifices ou ressentis comme tel, alors je ne me sens plus légitime dans mes émotions. Je ne dis pas que je ne les ressens plus. Je dis que ma compersion m'aidera à rompre, à "encaisser". J'accepte pour une forme de bien commun et non pour moi-même.

Je ne me bats pas pour garder. Je laisse le libre arbitre et ne tente même pas d'influencer. Je m'abstiens au maximum de toute prise de position. La neutralité est difficile, mais tendre à cela est possible.

#
Profil

artichaut

le lundi 05 décembre 2022 à 16h30

Caoline
Je considère que la compersion est la plus belle preuve d'amour, d'un amour intense et totalement désintéressé.
Elle peut en effet aller, comme le dis il me semble bonheur, jusqu'à quitter l'autre, la laisser partir sans la retenir si c’est pour que cette personne aimée soit plus heureuse.

Oui c'est intéressant cette dimension que vous amenez. Moi aussi ma compersion m'a déjà amené à laisser partir l'autre (y compris avec un·e autre).
En réalité même, c'est aidant pour tout le monde la compersion dans ces moments-là.

Caoline
Même avec les guillemets, ça me fait gloups. Ca sonne pour moi comme les hommes qui aident les femmes dans les taches ménagères. Ce n'est pas ça du tout, il s'agit de faire votre part.

On est bien d'accord et faire sa part, parfois ça veut dire stopper la relation. Et le reste du temps ça veut dire s'entraider.
Ce que j'entends par aider l'autre c'est par exemple : l'écouter, le soutenir, l'encourager, valider ses ressentis, proposer des temps formels de discussions, changer éventuellement certains de mes comportements ou changer des temporalités (ralentir, mettre en pause), m'empêcher de vivre des trucs (notamment sexuels), prendre acte et si nécessaire prendre des décisions, etc.
Peut-être que j'utilise le moit "aider" car vu que je suis transparent sur la nature de mes relations, j'estime quand même que les émotions ressenties par l'autre, même si elle résultent d'un de mes comportements, lui appartiennent en premier lieu. Sur certaines choses, je peux aider, mais pas faire à la place de. Et cette nuance me semble importante. Je ne suis pas thérapeuthe de l'autre et ne veut pas l'être.

#
Profil

artichaut

le lundi 05 décembre 2022 à 16h39

Lili-Lutine
Je préfère ressentir le sentiment de gratitude à celui de compersion

Comme quoi, chacun·e ses mots !

Moi gratitude ça me renvoie direct à un truc CNV-truc-muche. Un peu comme "bienveillance". Ça sonne vite faux à mes oreilles, ou alors détaché des réalités socio-culturelles.

Mais je te remercie de pointer du doigt la nouveauté du mot compersion, son côté déjà «  galvaudé » et possiblement culpabilisant.

Lili-Lutine
C’est ça que j’aime vivre avec mes relation et quelles qu’elles soient, l’envie, la confiance, la complicité, la sincérité et la spontanéité de nos échanges !

Que ce qui est dit soit fait, que ce qui est fait soit parlé et tout est alors possible, c'est infini même !

Et là je touche du doigt ce qui pour moi est le plus beau et le meilleur à vivre

Merci pour ça.

Et encore une fois le grand amour ressemble à s'y méprendre à de "l'amitié" !!

#
Profil

Lili-Lutine

le lundi 05 décembre 2022 à 17h03

artichaut


Et encore une fois le grand amour ressemble à s'y méprendre à de "l'amitié" !!

Oui exactement ! Bien que moi je dirais plutôt Nos grands amours ressemblent à s'y méprendre à de l'amitié ahaha

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

#
Profil

Alabama

le lundi 05 décembre 2022 à 17h11

artichaut
On est bien d'accord et faire sa part, parfois ça veut dire stopper la relation. Et le reste du temps ça veut dire s'entraider.

Ce que j'entends par aider l'autre c'est par exemple : l'écouter, le soutenir, l'encourager, valider ses ressentis, proposer des temps formels de discussions, changer éventuellement certains de mes comportements ou changer des temporalités (ralentir, mettre en pause), m'empêcher de vivre des trucs (notamment sexuels), prendre acte et si nécessaire prendre des décisions, etc.

Peut-être que j'utilise le moit "aider" car vu que je suis transparent sur la nature de mes relations, j'estime quand même que les émotions ressenties par l'autre, même si elle résultent d'un de mes comportements, lui appartiennent en premier lieu. Sur certaines choses, je peux aider, mais pas faire à la place de. Et cette nuance me semble importante. Je ne suis pas thérapeuthe de l'autre et ne veut pas l'être.

Dans ce que tu décris, pour moi ce n’est pas du tout le mot «  aide » qui me vient à l’esprit mais bien «  le minimum pour qu’une relation digne de ce nom existe, à fortiori une relation amoureuse». Donc moi aussi le mot «  aider » me fait vraiment tiquer. Être en relation respectueuse, c’est exactement faire tout cela selon moi. On est d’accord que dans notre monde, ce n’est clairement pas la norme.

Aider, c’est quand malgré cela l’autre se sent mal. Et là effectivement le choix peut se poser entre aider la personne, avoir de la patience, éventuellement accepter la monogamie (ça peut être un choix même si de ce que tu écris et de ce que je te connais je suppose que ça ne fait pas partie de tes éventualités), ou quitter.

L’absence de compersion dans ce cas, je ne sais pas si je l’assimilerait à une absence d’amour. Peut être «  mal aimer ». Mais j’ai du mal à dénier à quelqu’un son sentiment d’amour selon le seul critère qu’elle souffre trop de jalousie/peur. Peut-être simplement que son besoin de sécurité est particulièrement élevé et que le polyamour n’est juste pas possible.

En fait dans ton premier message cela me fait un peu comme si tu aimerais que tout le monde ait la même vision que toi des relations plurielles. Ou la même manière de ressentir, c’est à dire ressentir «  légèrement » (les picotements et les scrogneugneu, c’est du léger, clairement , facile à surmonter), or ce n’est pas le cas du tout, en particulier pour les personnes qui ont reçu peu d’amour inconditionnel dans l’enfance.

Du coup je peux comprendre que tu préfères ne pas relationner avec ces personnes, mais j’entends de la frustration de ta part, dis moi si je me trompe ?

#
Profil

Caoline

le lundi 05 décembre 2022 à 17h16

artichaut
Peut-être que j'utilise le mot "aider" car vu que je suis transparent sur la nature de mes relations, j'estime quand même que les émotions ressenties par l'autre, même si elle résultent d'un de mes comportements, lui appartiennent en premier lieu. Sur certaines choses, je peux aider, mais pas faire à la place de. Et cette nuance me semble importante. Je ne suis pas thérapeute de l'autre et ne veut pas l'être.

Je pense que l'on peut être transparent et agir tout de même de façon qui fait souffrir l'autre, par exemple lors d'une nouvelle rencontre ou d'un changement de disponibilité d'une autre relation ou simplement car nos envies évoluent et donc les émotions ressenties par l'autre sont quand même de notre responsabilité en premier lieu, donc ce n'est pas aider mais prendre en considération l'effet de nos actes. Je trouve ça trop facile de rejeter la culpabilité sur l'autre (c'est elle qui a un problème) même si on prend soi la responsabilité de la séparation.
Si on quitte c'est parce qu'on est pas capable de ne pas faire souffrir l'autre.

Répondre

Chercher dans cette discussion

Autres discussions sur ce thème :