Quel est le premier engagement dans vos relations ?
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oO0 (invité)
le samedi 26 septembre 2015 à 22h34
Salut Bonheur,
En fait, cela ne me parle pas, parce que c'est un pur ressenti à la base, juste un vif sentiment d'être défiguré dans la manière d'être traité. Le manque d'authenticité, je vois. D'ailleurs, l'une des personnes l'a explicitement évoqué et cela arrive, ce n'est pas évident d'être (pleinement) soi. Après, c'est plus une question de marge d'erreurs sur la personne de l'autre. Il y a un moment où ce n'est plus possible de se reconnaître pour l'autre, pour soi en tant qu'autre de l'autre. C'est pas la connaissance de soi qui est en jeu, ni celle que l'autre a de lui-même, juste un sens de l'autre plus ou moins juste, en tous cas suffisant que pour ne pas être trop injuste, ce qui laisse une large marge d'erreurs.
Après, c'est quelque chose qui m'est apparu dans une situation de rupture parce que c'était plus évident. Sinon, dans une rupture, il y a un autre sens du respect de ses engagements qui peut illustrer cette large marge d'erreur. Prendre acte d'une rupture ne me prends pas plus d'une minute. Je ne discute pas, ça ne se discute pas pour moi. Par contre, prendre acte n'est pas faire le deuil. Faire le deuil d'une relation ne se fait pas en une minute, c'est manquer complètement de psychologie. Dans toutes les ruptures où j'ai été à l'origine, j'ai accepté que cela puisse prendre du temps pour l'autre, de prendre le temps avec l'autre que l'attachement qui s'est créé dans la relation s'apaise pour arriver à un degré d'équilibre qui corresponde à une rupture psychologiquement acceptée. Pour ma part, cela me semble parfaitement compréhensible que la personne ne puisse pas se détacher du jour au lendemain et il y a autant de responsabilité à prendre dans le fait de s'engager dans une relation que de s'en désengager. Mis à part une personne, quand ce n'était pas moi qui était à l'origine de la rupture, c'est comme si j'aurais dû faire le deuil avant même que la minute ait commencé. (Je caricature, mais une bite doit juste comprendre quand ce n'est plus le moment de rentrer dans une chatte. Je ne vois pas le rapport avec le deuil.) Que l'autre fuient les responsabilités de son désengagement face au processus psychologique de détachement du deuil, ce n'est pas le manque de respect dont je parle. Fuir ses responsabilités, voire les inverser avec le petit lots d'humiliation qui vont avec avec la confusion des différents degrés du processus de détachement et le préjugé du "crampon", c'est avant tout un manque de psychologie bien plus qu'un manque de respect. (Fatalement, dans un processus de détachement, il reste de l'attachement tant qu'il est en cours et cela crée tout aussi fatalement divers degrés de confusions, notamment avec des préjugés vulgaires.) Parfois la personne qui rompt ne se rend même pas compte qu'elle n'a pas non plus fait le deuil de la relation et se lance dans une dernière tentative de changer l'autre et c'est tout aussi compréhensible. D'ailleurs, le deuil de la personne qui rompt est rarement pris en compte. Finalement, même les liens d'une nuit sans lendemains mettent autant de temps à se nouer que de se dénouer. Ce qui se noue peut se dénouer, exception faite des noeuds gordiens qui se tranchent, mais rien n'empêche de couper. Dénouer, couper, trancher, ce sont des choix qui de toute façon n'évitent pas le processus du deuil.
Qui peut se vanter d'avoir un sens de la psychologie parfait ? Fatalement, c'est toujours un peu la foire du début à la fin d'une relation et j'y vois le plus souvent un manque de psychologie plutôt que de respect, manque de psychologie qui concerne une relation tant à ses débuts qu'en cours et, fatalement, à la fin, ... car il y a toujours une fin. Sauf qu'une fin, ça scelle souvent une histoire de manière bien plus forte que l'histoire elle-même.
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LuLutine
le dimanche 27 septembre 2015 à 01h44
Nicolas69
Pas besoins de règles
Règle et engagement ça n'a rien à voir.
Je ne mets pas de règle dans les relations que j'entretiens.
En revanche avec une personne qui n'est pas capable de tenir certains engagements (communication, sincérité), ça ne va pas fonctionner.
sharlin
Autrement dit avant de prendre des décisions (même dans sa vie à soi) qui impactent l'autre et la relation on prévient l'autre, on cherche des solutions pour au moins minimiser l'impact négatif sur l'autre, et on discute.
Je ne peux qu'être d'accord ! (+)
Nurja
Effectivement, quand on connait quelqu'un depuis longtemps, on le connait. Cela dit, ça ne me semble pas être une règle de départ puisqu'au départ, tout est à construire.
Tout-à-fait. Et ce dont parlait Françoise, le fait qu'au bout de quelques années à fréquenter la personne on "sait" quand quelque chose ne va pas, et bien ça fait partie de la communication !
La communication inclut en effet le non-verbal, et quand on "devine" l'état d'esprit de quelqu'un, c'est qu'il y a des signaux (non-verbaux) qui le montrent, tout simplement !
Ce n'est pas de la magie !!!
tentacara
la communication préalable à l'action
Ah oui ça, ça me semblait tomber tellement sous le sens que j'ai pas précisé...
Evidemment que quelque chose du style "Chéri(e)(s), j'ai vendu la maison parce que j'ai trouvé un boulot à l'autre bout du pays...comment ça, on ne veut pas déménager ?!" ça ne le fait pas trop ! ;)
Pour l'anarchie relationnelle, elle ne signifie pas que certaines relations ne peuvent pas être plus impliquées.
Elle signifie qu'il n'y a pas de hiérarchie a priori en fonction de la nature des relations, et c'est très différent.
En tant qu'AR je suis 100% d'accord avec l'affirmation :
tentacara
quelqu'un qui habite chez moi et côtoie mes enfants accepte des responsabilités qui ne concernent pas quelqu'un avec qui je partage un dîner et une nuit de temps en temps.
Bien entendu, les responsabilités en question restent à définir et moduler entre les intéressés (on peut décider de vivre avec un(e) ami(e) et cette personne peut prendre une part plus ou moins grande dans l'éducation d'enfants, qu'ils soient ou non les siens).
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Bref...au final, bienveillance et respect me semblent aussi des termes intéressants !
Il se pourrait en effet que les autres (communication, sincérité...) en découlent...à voir.
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tentacara
le dimanche 27 septembre 2015 à 10h15
Pour moi, le respect, comme la confiance, d'ailleurs, se gagnent, se méritent. On ne peut pas s'engager à maintenir le respect ou la confiance que l'on éprouve pour quelqu'un sur la durée.
Tout au plus peut-on s'engager à partir lorsque l'on constate que l'on ne les ressent plus.
Tout au plus, peut-on accorder à l'autre une forme de "capital" de respect ou de confiance, basé sur ce qu'un-e partenaire montre de lui ou d'elle au début de la relation. Mais la pérennité de ces sentiments repose sur les actes de l'autre.
L'honnêteté, la capacité à communiquer sont des qualités intrinsèques. Je peux m'engager à être honnête, à ne pas mentir, ni en paroles, ni en actes, à entendre et tenir compte du ressenti de l'autre dans les décisions que je prends pour ma vie. Je peux m'y engager parce que cela ne dépend que de moi, parce que je m'en sais capable. A l'inverse, si mon ou ma partenaire, par ses actes se montre indigne de mon respect ou de ma confiance, il ne m'est pas possible de les lui conserver. Je peux au mieux lui donner une ou plusieurs chances de les reconquérir, mais à chaque fois, ce "capital" de départ est entamé, plus ou moins gravement. Je ne peux pas "décider" de ces sentiments, je peux les constater, comprendre sur quoi ils se basent, l'expliquer. Pas faire semblant.
J'ai un grand-père que j'ai été élevée pour respecter. Puis en grandissant, j'ai vu la façon dont il s'était comporté avec sa femme, ses enfants, les gens autour de lui. Et j'ai perdu tout respect pour lui. J'ai refusé de le voir et d'avoir le moindre contact avec lui parce que par ses actes, l'être humain qu'il était se montrait indigne de respect.
Je n'ai pas décidé de ne plus le respecter, j'ai décidé, en constatant que je n'éprouvais plus pour lui ni respect, ni confiance, de cesser de le voir.
En somme, dès le début d'une relation, de quelque nature que ce soit, je peux m'engager et répondre de mes actes, pas de mes sentiments.Dans une relation sentimentale, si mon partenaire se montre indigne de mon respect, s'il trahit ma confiance, j'ai deux possibilités. Soit je lui offre une opportunité de montrer que ses actes relèvent de l'erreur, de l'accident, et non d'une incapacité structurelle à se comporter d'une façon cohérente avec ses discours, soit je n'y crois plus (et en général, je donne beaucoup de deuxièmes chances avant d'en arriver là), et s'y je n'y crois plus, je tourne les talons et je m'en vais sans me retourner.
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sharlin
le dimanche 27 septembre 2015 à 11h15
Lulutine : la communication est plus compliquée quand l'un des deux (ou les deux -dans mon cas) sont autistes. Et surtout l'implicite, puisque justement on a tendance à passer à côté.
Avec mon meilleur ami on a mis des années à se comprendre implicitement et encore très imparfaitement (moins bien que des NT l'auraient fait en beaucoup moins de temps). Avec mon copain on se connaît que depuis un an, avec des interruptions (voyages), et c'est beaucoup plus compliqué de communiquer (notamment pour moi de trouver quand et comment lui dire ce qui va pas et ce dont j'ai besoin). Ce qui explique l'unilatéralisme dont je parle souvent en ce moment.
Tentacara : je trouve ton post très juste encore une fois. Après même si je suis pas toujours d'accord avec toi (que ce soit là ou au débat de mardi) au moins ça m'aura bien fait réfléchir.
Et en l'occurrence, je crois que je suis pareil, je suis incapable de décider consciemment de m'éloigner et rompre si j'ai encore des sentiments, MAIS les sentiments en question sont écornés à chaque violation du duo respect/confiance, et donc le détachement me vient naturellement au bout d'un moment.
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bonheur
le dimanche 27 septembre 2015 à 17h05
Pour OOO : dans le sens où l'on ne peut pas te joindre directement... Toutefois, je ne veux pas parasiter ici les discussions... et oui, il ne faut pas confondre séparation et l'après séparation (ce que tu nommes deuil, sauf que ce mot n'a pas le sens commun pour moi)
Pour reprendre Sharlin, et aussi en un sens ce que dit OOO, il est en effet plus difficile de "rompre" (à mes yeux prendre la décision ne plus être en contact du tout avec la tierce personne) alors que les ressentis sont encore vifs. Il y a en effet le flou et la maladresse durant une période, période que je mets à profit pour indiquer le mal être et redynamiser le lien en gagnant en complicité (sauf qu'il faut être deux pour cela, car là l'initiative personnelle est insuffisante). Si cette spirale n'opère pas, si la situation stagne ou s'aggrave, alors, pour moi, il faut impérativement prendre la décision qui s'impose... avant que tout s'écorne. Pour moi, il est important de rester sur du positif et c'est là que la notion de "deuil" prend tout son sens. Il est plus facile de garder un souvenir positif, si l'on termine sur une note suffisamment positive pour altérer la beauté du vécu.
J'ai remarqué par contre, que les personnes avec lesquelles j'ai "rompu" ignorent (sauf mes deux seules relations qui perdurent), extérieurement en tout cas, les signaux d'alarme et ne se donnent pas la peine d'en tenir compte : "oui, oui, j'ai lu ton courrier" ; "oui, oui, je comprend bien" ; et quoi ? Et rien ? Et un jour ça leur tombe dessus... je suppose que c'est le flou et la maladresse de la fin qui veut cela. A mettre sur le dos de l'explicite ou du "je ne pensais pas que..." même quand c'est dit clairement et nettement. Tout comme souvent le flou et la maladresse des débuts font que si je ne m'y colle pas explicitement, on y sera encore dans 50 ans. Il faut du courage pour dire ce que l'on a au fond du coeur... dans un sens comme dans l'autre.
Je maintiens que l'authenticité et son maintient sur la durée, sont indispensables à une évolution positive. Dès qu'il y a perte d'authenticité, il faut actionner l'alarme, et si malgré cela le lien se détériore, il faut s'extraire du lien et pérenniser la beauté du vécu. Perso, je ne m'accroche plus inutilement, ça sert juste à y laisser sa santé. Comme toujours, mon discours n'engage que moi, en cet instant T.
En ce sens, je conclurais en disant que si la séparation est affaire d'un mauvais état du lien, donc des personnes concernées (qui ne sont plus en accord, harmonie, équilibre, respect,...) ; par contre le "deuil" est affaire purement individuelle, personnelle et chacun-e doit gérer à sa façon. En ce qui me concerne, couper tout contact définitivement avec la personne concernée m'est indispensable. Ma décision étant prise, elle est irrévocable.
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bonheur
le dimanche 27 septembre 2015 à 17h09
A Tentacara : j'aime beaucoup ce que tu as exprimé. C'est plus posé et plus tranquille que mes propos, mais je crois qu'ils se recoupent sous bien des aspects.
J'ai eu également ce rejet de ma grand mère qui pensait qu'elle pouvait tout acheter, y compris d'autres être humains... j'ai également coupé les ponts avec elle durant beaucoup d'années (le décès de mon grand père m'ayant donné cette possibilité de ne pas avoir à choisir)
Message modifié par son auteur il y a 7 ans.
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bonheur
le dimanche 27 septembre 2015 à 17h14
A Nicolas69 : je t'ai envoyé un mp :-D . Consulte la messagerie que tu as rattachée à ton pseudo (attention, les messages des autres membres peuvent arrivés dans les spams ou indésirables)
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Nurja
le dimanche 27 septembre 2015 à 17h55
Une chose importante pour moi, outre la communication dont je parlais plus haut, c'est la fiabilité.
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LuLutine
le dimanche 27 septembre 2015 à 20h13
sharlin
Lulutine : la communication est plus compliquée quand l'un des deux (ou les deux -dans mon cas) sont autistes. Et surtout l'implicite, puisque justement on a tendance à passer à côté.
Je comprends bien ça, c'est pourquoi (un peu comme ce qu'écrit Tentacara) je donne facilement des secondes chances aux personnes qui reconnaissent (en général avec mon aide) le moment où elles ont agi dans un sens qui m'a blessée, et qui expriment le souhait de ne plus agir de la sorte.
Face à une personne qui a du mal à communiquer, je ne peux pas communiquer à sa place, donc si un événement me blesse, je suis simplement pragmatique, les personnes qui ne sont pas capables de m'écouter (y compris si j'ai du mal sur le moment à être parfaitement calme et claire car je me sens blessée) et de dire "Désolé(e), je ne voulais pas te blesser, si j'avais su j'aurais agi différemment, que puis-je faire pour regagner ta confiance ?" représentent pour moi un risque d'être blessée à nouveau, ce que je ne souhaite pas (aux dernières nouvelles, je ne suis pas maso ou alors pas sur ce sujet-là).
Du coup je m'éloigne pour me protéger. Souvent, je coupe complètement les ponts d'ailleurs (il faut dire que je dénombre très peu de personnes à ce jour n'ayant pas été capables de comprendre, et je précise qu'à mon avis ce ne sont pas spécialement des autistes, plutôt des hypocrites en fait).
Il y a en effet des gens qui comprennent leur erreur et d'autres qui passent leur temps à essayer de se justifier ou à te dire (c'est du vécu) "Si c'était à refaire, je referais exactement la même chose".
Moi-même je peux avoir des difficultés à communiquer et je comprends donc la situation, mais ça ne justifie pas de se laisser piétiner (même par quelqu'un qui n'en est pas conscient).
Si quelqu'un me cause de la souffrance même si c'est en ne pensant pas à mal et même si c'est en pensant bien faire, j'applique donc ce qui me semble être un principe primordial : faire attention à moi en premier lieu.
Si la vie m'a appris une chose, c'est que si je ne m'occupe pas de moi, personne ne le fera.
La relation la plus importante est celle que j'ai avec moi-même. Oui je sais, c'est une AR qui dit ça, voilà je fais une hiérarchie, j'avoue, dans ma vie JE passe en premier et avant tou-te-s les autres ! :D
Enfin...ça c'est la théorie, parce que dans la pratique, j'ai passé tellement d'années à apprendre que mes besoins (y compris vitaux) ne comptaient pas, à presque toujours me faire passer en dernier, que je crois que je peux bien adopter l'idée inverse pour le moment, en attendant d'arriver à rééquilibrer les choses...!!!
Nurja
Une chose importante pour moi, outre la communication dont je parlais plus haut, c'est la fiabilité.
Je pense que la fiabilité est facilitée par la communication.
Entre quelqu'un qui te dit "Je sais qu'on avait parlé de faire tel truc" (voire "que je m'étais engagé-e à faire tel truc") "mais finalement je vais pas pouvoir", et un autre qui décide de ne pas le faire mais ne te prévient pas, à mon sens le premier est plutôt fiable (après ça dépend aussi d'autres paramètres, genre s'il annule à chaque fois ce n'est pas la même chose que si c'est exceptionnel), et pas le second.
Etre fiable ce n'est pas se tenir strictement à ce qu'on a décidé avant, surtout si le contexte a changé entre temps, mais c'est tenir l'autre informé.
Comme on l'a dit mardi en café poly, c'est un peu absurde de se tenir à quelque chose parce qu'on l'a décidé il y a trois mois ou trois ans, alors que ça ne nous convient plus (et qu'en plus, vu que ça ne nous convient plus, ça peut ne pas très bien se passer).
En résumé je dirais que la fiabilité est importante pour moi mais qu'elle passe beaucoup par la communication (qui sert aussi d'ailleurs à dire a priori ce qu'on pense que l'autre peut raisonnablement attendre de nous ou pas).
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Nurja
le lundi 28 septembre 2015 à 15h53
LuLutine
Etre fiable ce n'est pas se tenir strictement à ce qu'on a décidé avant, surtout si le contexte a changé entre temps, mais c'est tenir l'autre informé.
(...)En résumé je dirais que la fiabilité est importante pour moi mais qu'elle passe beaucoup par la communication (qui sert aussi d'ailleurs à dire a priori ce qu'on pense que l'autre peut raisonnablement attendre de nous ou pas).
Effectivement, être fiable ne veut pas dire être figé.
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oO0 (invité)
le lundi 28 septembre 2015 à 19h21
Salut, je vous ai lu, je n'ai pas tout compris à la première lecture, mais à la deuxième lecture, je pense avoir cerné l'essentiel.
Tentacara, j'imagine que je dois comprendre que le respect que ton grand-père a perdu chez toi ne signifie pas lui manquer de respect genre : "La personne n'a plus mon respect, je me permets de la traiter n'importe comment." Le sentiment de ne plus avoir de respect pour la personne ne se traduit pas en actes qui rabaissent la personne, j'imagine que c'est ce que je dois comprendre. Personnellement, j'aurais plutôt tendance à dire que la personne a perdu mon estime que mon respect. En fait, c'est juste que je ne sais plus quelle estime lui porter et je ne veux plus me poser la question.
Sinon, si je vous ai bien compris, le manque de respect n'est pas irrévocable tant qu'il y a une volonté mutuelle de revenir au respect qui a été perdu et qui peut s'exprimer de différentes manières : reconnaissance du vécu, responsabilité, réparation, remise en cause, changement, etc. Tout cela ne peut se faire qu'à deux évidemment.
Voilà, petit FeedBack en passant.
P.-S.: Bonheur, j'ai déjà essayé de récupérer mon compte, mais le message arrive chaque fois dans mes spams, des jours après et le lien est périmé. Peut-être qu'au prochain essais ...
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oO0 (invité)
le lundi 28 septembre 2015 à 19h30
Ah, oui, j'avais oublié :
"Bref...au final, bienveillance et respect me semblent aussi des termes intéressants !
Il se pourrait en effet que les autres (communication, sincérité...) en découlent...à voir."
Oui, à voir.
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LuLutine
le lundi 28 septembre 2015 à 21h30
Du coup on parle de communication, mais c'est quoi la communication ?
Parler (ou écrire selon le moyen de communication, mais bon vous voyez l'idée) c'est important.
Mais écouter, aussi.
Vous faites quoi pour montrer à l'autre que vous l'écoutez ?
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bonheur
le lundi 28 septembre 2015 à 22h19
Lulutine
Vous faites quoi pour montrer à l'autre que vous l'écoutez ?
Dans le domaine de la communication (professionnelle), on préconise la reformulation
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LuLutine
le lundi 28 septembre 2015 à 22h56
bonheur
Dans le domaine de la communication (professionnelle), on préconise la reformulation
Et je suppose que si l'autre te dit (j'invente un exemple hein) "Mon hamster est mort, je me sens triste" et que tu lui réponds un truc du genre "Allez, c'est pas grave, c'était qu'un hamster !" ce n'est pas de la reformulation....? :D
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oO0 (invité)
le lundi 28 septembre 2015 à 23h13
Du coup, oui et non, la communication me semble être l'un des modes possibles du respect et de la bienveillance. Je ne sais pas comment l'exprimer, mais j'ai dû apprendre à modérer mes attentes de communication.
Sinon, dans la communication, la reformulation donne clairement le sentiment d'être ecouté et c'est clairement l'un des monde privilégié de l'écoute : le feed-back dans la théorie de la communication. Le plus étonnant, c'est lorsqu'une personne se met à devancer le sujet de la conversation, mais ce n'est pas encore le plus surprenant. Il y a une reformulation implicite quand l'autre devance, tout comme l'autre peut parfois la faire avancer dans une direction inattendue qui respecte pourtant le sujet de conversation et le reformule tout autrement qu'il n'est arrivé. L'écoute procure généralement un phénomène de résonance qui peut avoir lieu simplement dans un échange de vécus différents, c'est parfois même un art de la dissonance. Comment retrouver cette qualité d'écoute en dehors de la communication verbale ? Tout ne peut pas se dire, parfois agir est la meilleure réponse.
Il y a dans le monde du silence une force, qu'est-ce qui se passe au-delà des mots ? Le fait d'être là signifie quelque chose, d'un autre côté la qualité du silence dépend de ce qui s'est dit avant. C'est un peu comme en musique, le silence fait partie de la communication et il y a des moments où le silence suit comme une évidence.
Comment apprivoiser ce qui se dit au-delà des mots, en dehors des mots ? Cela devient parfois un art de s'éviter de longues conversations qui tuent plus qu'autre chose le plaisir et l'envie de communiquer.
Quelle est le juste dosage de la communication verbale, le juste équilibre avec la communication non-verbale ?
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bonheur
le mardi 29 septembre 2015 à 07h56
Lulutine
Et je suppose que si l'autre te dit (j'invente un exemple hein) "Mon hamster est mort, je me sens triste" et que tu lui réponds un truc du genre "Allez, c'est pas grave, c'était qu'un hamster !" ce n'est pas de la reformulation....? :D
Euh ? Non ? Elle est où la reformulation dans ton exemple ?
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sharlin
le mardi 29 septembre 2015 à 08h16
Lulutine
Je comprends bien ça, c'est pourquoi (un peu comme ce qu'écrit Tentacara) je donne facilement des secondes chances aux personnes qui reconnaissent (en général avec mon aide) le moment où elles ont agi dans un sens qui m'a blessée, et qui expriment le souhait de ne plus agir de la sorte.Face à une personne qui a du mal à communiquer, je ne peux pas communiquer à sa place, donc si un événement me blesse, je suis simplement pragmatique, les personnes qui ne sont pas capables de m'écouter (y compris si j'ai du mal sur le moment à être parfaitement calme et claire car je me sens blessée) et de dire "Désolé(e), je ne voulais pas te blesser, si j'avais su j'aurais agi différemment, que puis-je faire pour regagner ta confiance ?" représentent pour moi un risque d'être blessée à nouveau, ce que je ne souhaite pas (aux dernières nouvelles, je ne suis pas maso ou alors pas sur ce sujet-là).
Du coup je m'éloigne pour me protéger. Souvent, je coupe complètement les ponts d'ailleurs (il faut dire que je dénombre très peu de personnes à ce jour n'ayant pas été capables de comprendre, et je précise qu'à mon avis ce ne sont pas spécialement des autistes, plutôt des hypocrites en fait).Il y a en effet des gens qui comprennent leur erreur et d'autres qui passent leur temps à essayer de se justifier ou à te dire (c'est du vécu) "Si c'était à refaire, je referais exactement la même chose".
Moi-même je peux avoir des difficultés à communiquer et je comprends donc la situation, mais ça ne justifie pas de se laisser piétiner (même par quelqu'un qui n'en est pas conscient).
Si quelqu'un me cause de la souffrance même si c'est en ne pensant pas à mal et même si c'est en pensant bien faire, j'applique donc ce qui me semble être un principe primordial : faire attention à moi en premier lieu.
Si la vie m'a appris une chose, c'est que si je ne m'occupe pas de moi, personne ne le fera.
Je suis d'accord. Ce que j'ai retenu de mon expérience avec mes deux peluches, c'est que, par contre, avec un autiste faut PAS compter sur la communication implicite car il risque fort de ne rien capter. Donc faut (particulièrement) très régulièrement communiquer, et le dire clairement dès qu'il y a un souci. Là il peut en tenir compte (ou pas mais dans ce cas c'est un choix conscient), mais c'est seulement implicite il y a peu de chances. (sauf quand la relation est vraiment de longue date et encore, même là mieux vaut de l'explicite).
Et par ailleurs faut aussi (ça c'est par rapport à MON point de vue, qui ai du mal à dire les choses importantes/"qui fâchent" dans les relations) régulièrement s'assurer que cette personne n'a pas de griefs ou de soucis de son côté. Rien de compliquée, juste poser des questions de temps en temps comme "et toi t'es content ?" ce genre de trucs. (ça mettra aussi cette personne plus à l'aise pour oser dire ce qui lui plaît pas, souvent on n'ose pas parce qu'on sait pas comment le dire, qu'on a du mal à gérer les trop fortes émotions et/ou qu'on est habitués à faire paillasson). Donc on va pas forcément initier la communication explicite (ça c'est selon le degré de confiance en soi) et parfois ça peut mettre mal à l'aise l'autiste au début mais au final ça peut justement le mettre plus à l'aise.
Souvent (pas toujours) on ment ou cache assez mal nos émotions notamment quand on n'est pas à l'aise ou heureux (donc même si un autre autiste verra pas forcément grand chose un NT verra les signes de gêne).
Paradoxalement si tu chopes le truc (dans une relation NT-autiste) de communiquer explicitement (quitte à créer un peu de malaise au début, avec l'habitude ça passe très bien), ça peut être plus simple (qu'une autre relation) je pense, parce que justement il y aura pas tous les sous-entendus, implicites etc habituels, qui sont aussi pas mal source de malentendus.
Par contre, si t'en restes à l'implicite dans une telle relation, c'est un peu se tirer une balle dans le pied (enfin dans celle de la relation du moins).
(par contre si l'autre ne veut pas écouter ou en tenir compte même avec de l'explicite là ça peut être en effet le moment de rompre j'admets).
(sur un sujet connexe, même entre NT la séduction me paraît pas si évidente, parce que c'est plein de codes mais souvent les gens n'ont pas tous exactement les mêmes ou ne les comprennent pas de la même manière, d'ailleurs c'est la base de plein de comédies. si t'enlèves tous ces codes ça simplifie la vie).
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tentacara
le mardi 29 septembre 2015 à 10h18
oO0 je trouve tes posts assez confus mais je vais essayer de répondre à ce que j'ai compris.
Le silence dans un climat de confiance, qui s'inscrit dans une expérience de la fiabilité de l'autre peut effectivement être constructif. Le silence qui tait, qui cache, qui prétend masquer l'éléphant dans la pièce, le silence qui ment est assassin. Toujours. Plus il y a d'expériences de dissimulation par le silence dans la relation, plus le silence tire le signal d'alarme.
En ce qui concerne mon grand-père, j'étais bien trop jeune, voire pas encore née lorsqu'il a commis les faits qui lui onnt été reprochés. J'étais en revanche en âge de comprendre les diverses occasions où, placé face aux souffrances profondes, aux traumatismes qu'il avait infligé à sa famille, je l'ai vu se draper dans sa dignité outragée de patriarche, se placer d'autorité hors du champ de la critique et du jugement de ceux qu'il avait fait souffrir.
Je l'ai vu renverser les responsabilités, convaincu qu'il était que le problème ne résidait pas dans ses actes (par exemple les attouchements qu'il avait fait subir à certaines de ses filles) mais dans les réactions de ses victimes, leur rejet, leur refus de laisser leurs enfants en sa présence, leurs accusations frontales, la souffrance qu'elles exprimaient.
Mon mépris est né de ce refus d'assurmer ses responsabilités, de son arrogance, de sa totale absence de remords. II a préféré sauver la face plutôt que tenter, ne serait-ce que par la compassion, la reconnaissance de ses fautes, de réparer les dégâts qu'il avait causé.
Mon grand-père est une sorte de caricature vintage de ce dévoiement que je vois beaucoup ces derniers temps du principe de "own your feelings", où quoi que l'on fasse, on rejette la faute sur la réaction de la personne qui subit plutôt que d'admettre avoir mal agi et tenter de réparer.
Il était incapable de voir que cette confrontation était de la part de ses enfants une chance qui lui était donnée de se montrer plus grand que ses actes. J'ai vu un homme misérable, plus préoccupé de son image "défigurée" par les accusations que de ce que ses actes disaient de son humanité.
Un tel personnage ne mérite ni respect, ni estime, ni amour. Il finit aujourd'hui ses jours seul, séquestré et dépouillé par la maîtresse à laquelle il a sacrifié la santé mentale et finalement la vie de sa femme.
Ma mère dit "Dieu ne paye pas tous les samedis, mais quand il paye, il paye bien".
Je crois en la rédemption, je crois que quel que soit le tort que l'on cause, il est possible de le réparer par la compassion, la contrition, l'expression de remords, la tentative de réparation. Placer celui ou celle qui me fait du tort face à ses responsabilités n'est pas lui manquer de respect, c'est lui donner la chance de se montrer respectable.
La morgue et l'arrogance, rejeter la faute des dégâts que l'on cause sur la réaction de l'autre plutôt que de prendre la responsabilité de ses actes, ne mènent qu'au mépris, à la solitude et à la déchéance.
Dorian Gray finit par revêtir ses laideurs. Toujours.
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(compte clôturé)
le mardi 29 septembre 2015 à 10h36
Coucou,
une petite critique gentille de forme. L'utilisation des acronymes (NT, AR) ne facilite pas la compréhension du fil. En plus, cela me donne la désagréable impression de lire la novlangue juridico-absconse des cadres à haut potentiel de mon boulot.
:-)
Tigre
presque NT, pas tout à fait AR
certainement HS
Message modifié par son auteur il y a 7 ans.