Mon bilan… Et ma tristesse
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Semeur
le mercredi 18 juin 2014 à 14h00
Tu as une piste dans tes propres écrits :
Comme tu dis il m'appartient de vivre ça comme je veux et j'admets que j'essaie juste de gérer quand je le vois. Etre sympa sans +. Mais c'est après que c'est très dur, quand je suis seule. J'ai énormément de mal à supporter les séparations et j'identifie clairement avoir du mal à imaginer qu'il renonce à moi si...facilement.
Pense à cela quand tu es seule. Accepte d'être seule. Un moment. Fais la paix avec toi-même. Avant de la faire avec lui. Accepte qu'il n'aie plus rien à te dire. Non seulement tu n'en mourras pas, mais en plus l'acceptation (peut-être le lacher-prise) te seras très bénéfique (j'ai pas dit « facile »).
Pardonne-toi ta fierté, tes torrents d'émotions, et toutes ces choses que tu juges « immature » [est-ce toi, ou le regard que tu penses que les autres ont sur toi, qui juge ?]. Tu es sur ton chemin, il n'y a rien d'immature à cela. Les seuls qui te jugeraient immatures sont ceux qui n'en sont pas encore là où tu es ;-)
Pour moi — et d'autres, notamment Dan Millman, cf. « la voie du guerrier pacifique » — faire la paix avec soi, s'accepter, lâcher-prise sur ses émotions, c'est le premier pas. Si tu n'es pas en paix avec toi, toute ta colère et tes autres émotions vont rentrer dans la relation, et vous allez en pâtir à deux, à plusieurs. Ou toi seule, si c'est après un aller-retour émotionnel à travers lui : s'il arrive à s'en détacher, comprendre que ce sont les tiennes et te les rendre.
S'il te les rend, tu les reçois en pleine face, ça s'amplifie, c'est encore plus dur de comprendre que ce sont les tiennes, et ce qu'elles disent… Ou alors quelque fois l'autre t'aide à les verbaliser, à te faire comprendre qu'elles sont tiennes. Mais il faut toujours que tu les acceptes !
Écoute ton torrent : reçois-le, accueille-le, cajole-le. Il fait partie de toi. Mais il ne te définit pas pour autant. Il va passer. Demain, dans une semaine, dans un an… Quoi que tu en penses, même si tu en as peur, s'il est là c'est que tu en as besoin. En le laissant couler et en entendant ce qu'il te dit, tu te comprendras mieux.
Des fois c'est « lui » (l'autre) qui doit entendre ton torrent, des fois c'est simplement toi.
Entre mes relations j'ai passé de longues périodes de « célibat » à faire le point sur tout ce que j'ai ressenti avant, pendant, après. Ce n'est pas un mal. Chaque relation suivante n'en a été que meilleure car j'étais meilleur (plus simple, plus sain) : je me comprenais mieux, je savais mieux ce que je voulais, ce que je cherchais, ce dont j'avais besoin… Que ce(tte) « nouvel(le) autre » pouvait combler, ou pas. Et à moi de m'écouter dans cette nouvelle situation. Et ainsi de suite. Et pareil pour les autres.
Ce n'est qu'à force de m'écouter, de creuser, de ne plus avoir peur de mes torrents que j'ai fini par me comprendre, puis m'apaiser, puis m'accepter, et m'aimer. Grâce à cela, les relations que je construis aujourd'hui sont immensément plus saines que celles que je pouvais offrir il y a quelques années. Tout le monde y trouve bienveillance, écoute, accueil, amplification, réconfort, partage. Tout n'est pas rose-orangé-doré bien évidemment, mais les bons moments surpassent largement les mauvais, et les mauvais sont entendus sans être amplifiés, sans avoir plus de conséquence que leur seule existance. Ils ne « pourrissent » plus la relation. Ils n'ont que l'importance qu'on leur donne. Et nous choisissons cette importance, elle n'est plus dictée par les schémas sociaux, familiaux, etc.
Ne pas vivre mes erreurs comme des échecs mais comme des apprentissages m'a beaucoup aidé. Mais encore une fois, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Il a fallu me délester de la notion d'échec qui me collait depuis 2 générations. Beaucoup de personnes m'ont été nécessaires, m'ont aidé. Nous y avons tous laissé des plumes. Les miennes, les leurs. Nous y avons laissé des relations mourantes pour en construire de nouvelles. Nous avons parfois constaté notre inaptitude à m'aider.
C'est triste, ponctuellement. Mais la tristesse passe. C'est bon, souvent. Mais la joie passe aussi. Ne reste que le chemin. Et l'ami Lao Tseu a dit :
« Il n'y a pas de chemin vers le bonheur. Le bonheur EST le chemin. »
À chacun de nous d'ouvrir les yeux pour le découvrir et s'en émmerveiller. Ta vie, ta voie, si tu les acceptes, tu vas découvrir un autre monde.
Personnellement il m'a fallu 11 ans pour faire le deuil de ma toute première relation, et 6 ans de plus pour me rendre compte que j'en avais finalement fait le deuil. Une petite larme de joie, une immense satisfaction d'y être arrivé. D'avoir ré-écrit mes schémas relationnels de manière durable.
D'un côté on peut se lamenter sur ma lenteur, sur toutes ces années perdues, toutes ces relations gachées tant que le deuil n'était pas fait et que j'avais perdu ma capacité à m'abandonner dans l'amour.
Et pourtant je n'ai jamais été aussi heureux qu'aujourd'hui : tout ceci est en ma pleine conscience. Ce passé est le mien. C'est grâce à ces années, à ces personnes, ces relations bancales, handicapées mais finalement bienfaitrices que je me suis construit, et que je peux aujourd'hui me tourner vers les autres. Ce passé « rampant » m'ouvre un avenir « ailé » et amplifie mon présent « en marche ».
Accepte-toi et aime-toi telle que tu es, c'est le plus beau cadeau que tu puisses te faire. Personne d'autre ne le fera à ta place.
[Merci à ceux qui ont eu la patience de me lire ; il est évident que j'ai besoin d'écrire pour partager mon bonheur. Et rêver à ce qu'il puisse être contagieux ;-) ]
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CLM
le mercredi 18 juin 2014 à 16h39
Semeur tu écris et décris très bien ton parcours. On ressent toute la sérénité qui émerge d'années de boulot sur soi, d'introspection et finalement d'acceptation. C'est mon but, mais j'ai comme une impression que je pars avec les pires bases du monde (estime de soi à zéro, complètement dépendant affective, ermite asociale, professionnelle de l'inaction, bref!). Néanmoins je relativise, et je viens partager ma joie à mon tour : J'ai soutenu mon mémoire aujourd'hui et les profs ont été plus qu'enthousiastes! Ils m'ont poussée à aller en doctorat tellement ils ont apprécié mon travail. Travail que, je le précise, j'ai torché en 5h (!!!) 2 jours après avoir été quittée. Ca n'a rien à voir avec le schmilblick mais je dois dire que je suis contente de moi...Fin de la parenthèse!
En tout cas j'aspire à ce cheminement dont tu parles et profondément je m'en sens capable, même si toutes mes relations ont été relativement catastrophiques, je ne regrette rien.
Avec l'ex actuel c'est trop compliqué : trop de colère, de rancune, de sentiments, de désir, de doutes (sur le "pouvoir" qu'il exerce et a exercé dans cette relation : ce n'est pas la même chose d'aller me livrer à lui s'il "jouit" de sa position, que s'il est réellement dans une démarche d'écoute, et je ne peux m'en assurer). Je ne pense pas pouvoir raisonnablement communiquer avec lui dans ces conditions.
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CLM
le mercredi 18 juin 2014 à 17h04
En fait ça va peut-être vous paraître idiot, mais mes émotions je les accepte relativement, j'arrive à faire un retour dessus etc. Ce qui me pose problème est de ne pas être certaine de savoir qui j'ai eu en face de moi pendant 8 mois. Mais comme on m'a déjà dit "tu peux trouver tes réponses seules, tu n'as pas besoin de lui". N'empêche que c'est angoissant...
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Semeur
le mercredi 18 juin 2014 à 18h44
Re,
CLM
Semeur tu écris et décris très bien ton parcours. On ressent toute la sérénité qui émerge d'années de boulot sur soi, d'introspection et finalement d'acceptation.
:-) Merci. Derrière la sérénité apparente se cache le torrent d'émotions, mais je l'aime comme ça. C'est parce que je l'accepte et le laisse couler sur moi que je suis serein.
CLM
C'est mon but, mais j'ai comme une impression que je pars avec les pires bases du monde (estime de soi à zéro, complètement dépendant affective, ermite asociale, professionnelle de l'inaction, bref!).
Ça n'a aucune espèce d'importance, autre que celle que tu donnes à tout cela. Tout ce dont tu parles est parfaitement changeable. Le fait que tu en sois consciente — la « verbalisation » — est une étape.
Je pourrais te parler encore de mon parcours pour illustrer, mais c'est pas le propos, je vais simplifier et dire que mon départ a été similaire.
J'étais largement dévalué par mon entourage, à tort ou à raison.
À un moment, ça a été « soit je trouve un point de départ et je me sauve, soit je me suicide parce que je ne comprends rien à rien y compris à moi-même » (je schématise, mais l'option a été envisagée). J'ai décidé de déconstruire tout ce que j'avais au niveau sentimental/relationnel/émotionnel pour repartir sur des bases propres. J'ai lu, j'ai discuté, j'ai testé.
C'est un peu violent, je suis passé par un état de vulnérabilité tel que je pense que n'importe quelle secte aurait pu m'embobiner, mais j'ai eu de la chance.
Puis j'ai reconstruit lentement uniquement ce dont j'avais besoin, et je suis là. J'ai appris il y a peu que ce processus s'appelle la libre-pensée (= bâtir ses schémas sur sa propre expérience uniquement, sans à priori social / familial / etc).
Et autant dire que c'est COOL. Donc tes bases sont ce qu'elles sont, mais elles ne sont pas moins saines que le vomi de schémas sociaux et le handicap relationel familial avec lequel chaque individu démarre dans la vie. Et puis regarde où nous sommes : Polyamour.info . Si ça c'est pas une lueur de liberté, je sais pas ce qu'il faut ;-)
CLM
Néanmoins je relativise, et je viens partager ma joie à mon tour : J'ai soutenu mon mémoire aujourd'hui et les profs ont été plus qu'enthousiastes ! Ils m'ont poussée à aller en doctorat tellement ils ont apprécié mon travail. Travail que, je le précise, j'ai torché en 5h (!!!) 2 jours après avoir été quittée. Ca n'a rien à voir avec le schmilblick mais je dois dire que je suis contente de moi...Fin de la parenthèse !
NICE. Very NICE. Keep up the torchage ;-)
CLM
En tout cas j'aspire à ce cheminement dont tu parles et profondément je m'en sens capable, même si toutes mes relations ont été relativement catastrophiques, je ne regrette rien.
Tu m'as l'air déjà bien sur la voie.
CLM
Avec l'ex actuel c'est trop compliqué : trop de colère, de rancune, de sentiments, de désir, de doutes (sur le "pouvoir" qu'il exerce et a exercé dans cette relation : ce n'est pas la même chose d'aller me livrer à lui s'il "jouit" de sa position, que s'il est réellement dans une démarche d'écoute, et je ne peux m'en assurer). Je ne pense pas pouvoir raisonnablement communiquer avec lui dans ces conditions.
Ah, le côté manipulateur. Le rapport dominant/dominé patriarcal, toussa. Ou pas…
En fait, qu'il jouisse de sa position a peu d'importance si tu as besoin de te dire à lui. Tu le fais pour toi. Tu as juste besoin de « sortir les trucs » et d'être entendue. En ce sens, ça sera bénéfique pour toi de toute manière si tu arrives à les exprimer tels qu'ils te satisfassent.
Ça peut t'aider à verbaliser ton deuil de rupture et à reprendre le pas, et c'est pour toi. Sa jouïssance n'est qu'une illusion de contrôle sur toi, que tu feras voler en éclat plus ou moins facilement.
Mais à te lire, je dirai que de ton côté l'essentiel est déjà fait. À toi de voir si ce qui reste, ce désir de te dire, est un besoin déguisé, ou un « simple » désir que tu peux alors poser sur une cocotte en papier et brûler — ou pas — pour toi, avec un sourire libérateur ;-)
CLM
En fait ça va peut-être vous paraître idiot, mais mes émotions je les accepte relativement, j'arrive à faire un retour dessus etc. Ce qui me pose problème est de ne pas être certaine de savoir qui j'ai eu en face de moi pendant 8 mois. Mais comme on m'a déjà dit "tu peux trouver tes réponses seules, tu n'as pas besoin de lui". N'empêche que c'est angoissant...
C'est angoissant seulement si tu as peur de t'être trompée, et si tu le vis comme un échec. Tu as dit plus tôt que tu ne regrettais rien, alors vis-le comme ça : qu'il t'aie manipulé ou pas, tu sais toujours d'où tu viens et qui tu es. À défaut de savoir où tu vas, tu prends plaisir au voyage.
S'il est assez naze pour t'avoir manipulée, c'est surtout à lui qu'il a menti : il a joué un rôle, alors que toi, tu étais sincère, et donc toi-même.
Et hop, pirouette, saut à cloche-pied, belle révérence au menteur, sortie du mauvais cercle, et de nouveau sur la route :-D
a+
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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CLM
le jeudi 19 juin 2014 à 10h41
Semeur, c'est drôle ce que tu dis ; car quand je conseille mes amis, notamment par rapport à leur vie affective, ils me disent depuis un an ou deux que je dégage une espèce de "sagesse"...Alors que pour moi aussi, c'est le torrent.
J'ai un parcours qui me semble étrange (mais je m'y fais), dans le sens où, du haut de mes 26 ans fraîchement sonnés, "je n'ai jamais été plus mal mais je n'ai jamais été aussi bien non plus".
Pendant des années j'étais dans une sorte de stabilité dépressive, mais avec une rupture majeure il y a 3 ans, je sais pas ce qui s'est passé, j'ai commencé à m'interroger et si d'un côté j'ai évolué, de l'autre je suis devenue "plus vulnérable" comme tu dis. Je suis toujours là-dedans : une partie de moi est en expansion mais une autre en chie (je suis devenue assez hypocondriaque et sujette aux crises d'angoisses depuis un peu moins d'un an par exemple). Quand j'essaie de l'expliquer à des amis je leur dis "c'est comme si à ma surface, c'était la tempête, mais qu'au fond, quelque chose se mettait en ordre dans une espèce de pente montante cachée par la tempête". Personnellement je n'ai jamais plus vulnérable que maintenant. Je doute de tout. La déconstruction que tu mentionnes, la libre-pensée, ça me parle vraiment. Vraiment vraiment...
Clairement, je n'ai pas assez lu, j'ai trop retardé la psychanalyse, j'ai voulu tout faire toute seule. Je sens qu'il faut que je passe à l'action (oui, je dis aussi ça parce que depuis des mois je passe mes journées au pieu à cogiter, à "sous-vivre").
Je ne parle pas forcément de manipulation sur le versant patriarcal, davantage d'un système relationnel où j'ai été faible (= je n'ai pas su dire stop quand quelque chose touchait à mon respect de moi-même dans la relation, sous couvert de "tester" justement). J'en suis arrivée à un point où tout ce que je ressentais/pensais pouvait être remis en cause. Ma jalousie, ma possessivité, ma colère? Je n'ai fait que les combattre. J'espère vraiment découvrir ce qu'elles ont essayé de me dire. La manipulation, c'est l'idée qu'il était conscient de ça et qu'il en a """profité""" (consciemment ou pas).
Mais c'est vraiment dingue. Je relève des détails qui datent du tout début de notre relation et quand j'y pense maintenant je me dis "mais merde c'était une alerte écarlate quoi", et sur le moment, je laissais tout passer, préférant me remettre en cause moi. Comme si les autres avaient toujours profondément raison par rapport à moi, comme si ce que je ressentais/pensais était provisoire, jusqu'à ce que quelqu'un vienne...penser à ma place? Hum...
Je ne vis pas tout ça comme un échec, plutôt comme un trekking niveau expert dans les vallées de la vie sentimentale. Je pense que j'ai vraiment adoré cet homme, que les raisons pour lesquelles tant d'amour est sorti de moi sont très discutables (je suis un peu une meuf qui s'ennuie avec les "nice guys", dont je pense que je me suis accrochée à lui parce que justement c'était précaire dès le début)...Mais je pense aussi que toute la souffrance que j'ai vécu PENDANT la relation a beaucoup à me dire, au-delà de "qu'est-ce qui est de sa faute ou de la mienne". Au-delà de ça a surtout révélé mon extrême dépendance à l'autre et ma hantise de la séparation...
Désolée pour le pavé :-D
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Siestacorta
le jeudi 19 juin 2014 à 12h36
En tout cas, le travail sur toi semble important.
Hésite pas à trouver les moments de calme, indépendamment de cet apprentissage, et à les valoriser. C'est un peu comme la jachère sur une terre, c'est au moment où elle ne fait rien qu'elle devient plus durablement fertile.
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bouquetfleuri
le jeudi 19 juin 2014 à 14h05
CLM
"je n'ai jamais été plus mal mais je n'ai jamais été aussi bien non plus".
Cioran aurait été content de te lire... et puisqu'il n'est plus là, c'est moi qui me réjouis à tes mots
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Semeur
le jeudi 19 juin 2014 à 19h13
Siestacorta
Hésite pas à trouver les moments de calme, indépendamment de cet apprentissage, et à les valoriser.
J'abonde dans le sens de Siestacorta. Au moment où tu es vulnérable, c'est le meilleur moment pour te poser avec TOI, t'écouter et prendre soin de toi. Écoute tes manques, tes besoins, respecte-les. N'attends pas que quelqu'un d'autre que toi y réponde.
Prends le temps sans te prendre la tête. Profite de toi. Fais ce que tu veux ;-)
Me concernant, ces moments de vulnérabilité intense me rendent bien évidemment fragile, mais ils me rendent ultra-réceptifs à mes émotions et celles des autres. J'amplifie cette facette, ça me fait du bien.
CLM
Mais je pense aussi que toute la souffrance que j'ai vécu PENDANT la relation a beaucoup à me dire, au-delà de "qu'est-ce qui est de sa faute ou de la mienne".
Faute (intentionnelle) ou erreur (de jeunesse ;-)), compter les points de « qui a fait quoi » a effectivement peu d'importance. Ce que tu as ressenti, comment tu as vécu les évènements est plus important, pour définir tes limites de tolérance, éventuellement revoir le(s) schéma(s) sous-jacent(s), et le(s) modifier ou le(s) confirmer suivant ce que tu veux pour toi.
CLM
Je relève des détails qui datent du tout début de notre relation et quand j'y pense maintenant je me dis "mais merde c'était une alerte écarlate quoi", et sur le moment, je laissais tout passer, préférant me remettre en cause moi.
[…]
Au-delà de ça a surtout révélé mon extrême dépendance à l'autre et ma hantise de la séparation...
Donc potentiellement — attention, philosophie de comptoir bien grasse en approche — un manque de confiance en toi, en ton jugement de ce qui est bon pour toi (peut-être une méconnaissance de ce qui est bon pour toi ?), ou en ta capacité à t'apporter du bon, ou apporter du bon à l'autre dans une relation (vastes sujets…).
Si la confiance en toi est un problème, tu peux t'orienter vers « L'estime de soi » de Christophe André et François Lelord. C'est un peu théorique par moment, mais ça m'a bien aidé.
Le pire, c'est que s'il t'a réellement manipulé et qu'il a pensé pour toi, c'est vraissemblablement qu'il a une confiance en lui encore plus faible… Il est incapable de se définir, se poser « vrai » face à toi, sans se cacher derrière la manipulation pour être sûr qu'il te contrôle et que tu reçois une image toujours positive de lui. Je pousse peut-être un peu trop loin, mais c'est une piste que tu peux creuser pour essayer de comprendre, si tu le souhaite.
Mais que tu veuilles le comprendre ou pas, autant dire que tourner la page et prendre soin de toi est ce que tu as de mieux à faire ;-)
CLM
Clairement, je n'ai pas assez lu, j'ai trop retardé la psychanalyse, j'ai voulu tout faire toute seule.
Il n'y a pas de mal à ça, on est tous tombés et on tombera encore ;-)
Une psychanalyse est peu utile. Si tu parlais d'introspection, alors oui. Mais il n'y a pas de « bon moment » pour le faire : c'est quand tu te sens prête. (indice : il n'y a pas de bon moment pour se sentir prêt, il faut juste le faire)
Même si tu as l'impression d'être oisive, on en revient au conseil de Siestacorta : prends le temps pour toi.
Ce temps, c'est là que tu prends soin de toi, de tes éventuelles blessures. C'est là que tu te donnes de l'amour et que tu construis ta confiance en toi. C'est aussi le moment où s'exprime ta liberté de te construire comme tu le veux. Par exemple, pourquoi pas travailler à la fin de ta dépendance affective et au début de ton autonomie ?
Confrontée à toi-même, sans dépendance se nourrissant de ton énergie, tu constateras qu'il ne passe rien qui te détruit, ou que ce qui te détruisait n'est qu'une invention de ton esprit, une illusion issue d'un schéma/mythe qui ne vient pas de toi.
À te lire encore, je confirme : tu est déjà sur la voie.
Et ne t'excuse pas pour le pavé, prends-le comme un cadeau que tu te fais ;-)
à un de ces 4,
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CLM
le jeudi 19 juin 2014 à 21h29
Oui vous avez tous raison.
La route est longue, cette après-midi j'ai été prise d'un manque terrible (envie qu'il m'écrive) et j'ai dormi comme une grosse dépressive de 16 à 21h. Gros gros cafard. Je ne fais plus rien, c'est au-delà de l'oisiveté là...Il faut que je me bouge :-/
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(compte clôturé)
le jeudi 19 juin 2014 à 21h45
Oui, change toi les idées (+) :-D . Si tu veux découvrir Dijon et sa région, il y a une possibilité de venir passer quelques jours quand tes exam seront fini et si tu n'as rien d'autre de prévu. Sortir de ta routine et de ton environnement si tu le peux, même seulement qques jours.
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CLM
le jeudi 19 juin 2014 à 21h55
Merci GCD. c'est ce que je me disais en me levant de cette affreuse aprèm : "oui je pourrais lire, sortir, faire de la musique" mais en fait j'aimerais juste être ailleurs. Ceci dit je ne peux pas (je travaille jusqu'au 13/7) mais je vais quand même me forcer. Ranger la maison, et m'occuper plutôt que de repasser une seule journée au lit à "l'attendre" comme ça.
Merci beaucoup pour ta proposition néanmoins, ça m'aurait fait vraiment plaisir :-)
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(compte clôturé)
le jeudi 19 juin 2014 à 22h00
Si après le 13 tu es tenté, tu me contact en privé, pas de gène avec moi !!!
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CLM
le samedi 21 juin 2014 à 11h53
Je reprends un peu vos réponses en cette matinée ensoleillée (pour moi en tout cas!). Et je vous remercie une fois de plus de prendre le temps de répondre :-)
@SiestaCorta je suis vraiment d'accord, pour l'avoir expérimenté (la jachère, et sur des plans amoureux comme autres). J'aime cette idée de travail inconscient qui se fait pendant qu'en surface tout semble un peu suspendu. Là je suis un poil trop dans le tumulte mais par moments j'arrive à penser complètement à autre chose (quand je suis avec des gens, quand je travaille). Mais j'ai encore beaucoup trop de moments où je rumine sans rien faire et j'admets avoir peu de prise sur ces moments.
@BouquetFleuri, j'aime! Cioran est un peu mon idole! On me taxe toujours de pessimisme quand je le dis, mais il est tellement + que ça. Je l'adore.
@Semeur, pour rejoindre ce que tu dis à propos des propos (!) de Siesta, je me rends compte que "ce que je veux" est encore très brouillé par l'omniprésence de ce pignouf d'ex dans ma tête.
Il ne s'agit pas vraiment de "compter les points" dans le sens où moi je ne joue pas sur le terrain de "coupable VS pas coupable" comme lui le fait. Il s'agit + de mettre les choses à leur place. Il est évident que c'était une relation dysfonctionnelle, et le dysfonctionnement étant de nos deux faits, il me semblait important de savoir ce qui tenait de moi ou de lui, mais hors de toute notion de "faute". Mais je suis moins dans cette obsession, je me sens moins coupable aussi. Par contre j'ai beaucoup d'émotions, de tristesse en repensant à notre "potentiel" en tant que couple, de colère parfois (contre lui et moi), donc ce n'est pas encore une réflexion apaisée.
Je compte bien travailler sur ma dépendance en effet. C'est étrange mais c'est comme si pour moi l'autre avait un ascendant (enfin, surtout lui). Dans nos arguments je ne comprenais jamais totalement ce qu'il disait (flou volontaire de sa part ou vrai problème de communication "on ne parle pas le même langage", je ne sais pas), donc je partais du principe que j'étais un peu trop bête pour comprendre...et quand on ne comprend pas, on a rien à répondre :-D Heureusement ça c'était particulier à LUI, avec d'autres mecs ça ne faisait pas ça. Donc travailler sur mes failles oui, mais à mon avis tout ce qui a été jalousie/haine/retrait pendant cette relation n'étais pas seulement l'expression à 100% de mes failles.
Il vient de m'écrire sur facebook pour une formalité concernant notre activité en commun, super motivant au réveil! "Salut ça va?". Super! On ne s'est jamais connus! Au moins il m'énerve, c'est déjà ça.
Ca m'ennuie car de par notre groupe nous avons des amis en commun et ce soir par exemple, pour la fête de la musique, j'aimerais sortir avec eux mais je vais devoir enquêter pour savoir s'il sera là et je vais devoir me retirer s'il vient, tout en me disant "mais merde tu sors avec tes potes si tu veux, pourquoi c'est toi qui ne viendrait pas?". Je ne sais pas trop comment gérer ça...J'aurais 10 000 potes, je trouverais un autre plan, mais de + ça fait un bail que je suis pas sortie avec eux et ça m'ennuie vraiment.
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Semeur
le lundi 23 juin 2014 à 10h31
CLM
Mais j'ai encore beaucoup trop de moments où je rumine sans rien faire et j'admets avoir peu de prise sur ces moments.
Acceptes-les, ces moments. Laisse-les couler : « tiens, te voilà encore, mon moment ronchon. Que veux-tu que nous fassions ensemble ? » Et il passera d'autant plus vite.
Verbalise-le, dessine-le, construis-le dans quelque chose. Une fois incarné (dans une photo de ton ex, un collage, ce qui te chante…), tu auras beaucoup moins de mal à t'en séparer. Tout moment désagréable a une fin !
CLM
@Semeur, pour rejoindre ce que tu dis à propos des propos (!) de Siesta, je me rends compte que "ce que je veux" est encore très brouillé par l'omniprésence de ce pignouf d'ex dans ma tête.
Il ne s'agit pas vraiment de "compter les points" dans le sens où moi je ne joue pas sur le terrain de "coupable VS pas coupable" comme lui le fait. Il s'agit + de mettre les choses à leur place. Il est évident que c'était une relation dysfonctionnelle, et le dysfonctionnement étant de nos deux faits, il me semblait important de savoir ce qui tenait de moi ou de lui, mais hors de toute notion de "faute".
Très mature comme comportement. J'ai mis deux ans, plusieurs livres et une séparation douloureuse avant d'arriver à faire ça ;-)
CLM
Mais je suis moins dans cette obsession, je me sens moins coupable aussi. Par contre j'ai beaucoup d'émotions, de tristesse en repensant à notre "potentiel" en tant que couple, de colère parfois (contre lui et moi), donc ce n'est pas encore une réflexion apaisée.
Mmmmm. Ça ressemble à une relation amoureuse, tout ça :-D
J'y mets de la légèreté mais je n'en suis pas moins compréhensif.
Ne serais-tu pas en plein deuil de ta relation ?
Pour rappel, les 5 phases du deuil : déni, colère, négociation, tristesse, acceptation. Et la sixième, ma préférée : la reconstruction !!
Je me permet de faire le vieux prof parce qu'il y a une semaine, en relisant mon « cahier d'émotions », je me suis rendu compte qu'il y a 6 ans j'avais fait le deuil de ma toute première relation amoureuse (dont la fin remontait à 11 ans avant, dans une douleur indescriptible…).
Parfois, un rappel de l'évidence fait du bien. Ça peut même accélerer, en fonction du degré que tu as de la conscientisation de ta situation. Du coup je t'en parle.
Je persiste et signe : tu es vraiment en bonne voie ;-)
CLM
Je compte bien travailler sur ma dépendance en effet.
C'est une bonne idée. Moi j'ai complètement laché prise là-dessus. J'ai vécu une passion amoureuse, tellement forte que je n'ai jamais pu la faire taire complètement, même après. En plus, quelle idée débile, pour quelqu'un de passionné, que d'essayer de taire ses propres émotions… Merci moi-même d'avoir des idées aussi saugrenues… Bref. En l'acceptant comme une composante de moi, j'arrive à ce qu'elle ne me fasse plus de mal. Elle est devenue un petit souvenir doré au fond de mon cœur.
Elle y a sa place, toute particulière, dans ma mémoire, mais ne doit plus jamais me pourrir la vie. C'est comme une petite larme d'amour, ce petit pincement que l'on peut ressentir en pensant à un proche disparu. Quand elle arrive, je l'écoute, et je la transforme en satisfaction profonde de l'avoir vécu, en joie d'être vivant et d'être ce que je suis aujourd'hui, et envie d'en vivre d'autres (tiens donc, un poly-amoureux…), car c'est grâce à elle que j'ai pris un jour le chemin sur lequel je suis.
[j'arrête pas de parler, c'est horrible, ya pas un admin qui voudrait me mettre en veilleuse ?]
CLM
C'est étrange mais c'est comme si pour moi l'autre avait un ascendant (enfin, surtout lui). Dans nos arguments je ne comprenais jamais totalement ce qu'il disait (flou volontaire de sa part ou vrai problème de communication "on ne parle pas le même langage", je ne sais pas), donc je partais du principe que j'étais un peu trop bête pour comprendre...
L'incompréhension, le malentendu, est une composante « standard » des relations humaines. Chacun de vous deux a mille raisons de ne pas arriver à se faire comprendre, indépendament de la volonté qu'il pourrait avoir « d'entretenir le mystère » pour créer un ascendant artificiel.
Le fait de ne pas lui demander de précisions, de ne pas lui faire reformuler jusqu'à ce que tu comprennes, et de te sentir « trop bête », me semble aller dans le sens d'un petit manque de confiance en toi. Travaille là dessus. Aucun humain — à part pathologie diagnostiquée — n'est « assez bête » pour ne pas en comprendre un autre. As-tu pensé que ça pouvait être lui qui n'arrive tout simplement pas à s'exprimer avec des mots suffisament simples ?
La réalité de votre situation est un mix que je suis bien incapable d'expliquer sans l'avoir vécu / entendu ; il y a des raisons globales et particulières à chaque situation, à chaque relation.
CLM
Et quand on ne comprend pas, on a rien à répondre :-D Heureusement ça c'était particulier à LUI, avec d'autres mecs ça ne faisait pas ça. Donc travailler sur mes failles oui, mais à mon avis tout ce qui a été jalousie/haine/retrait pendant cette relation n'étais pas seulement l'expression à 100% de mes failles.
On est d'accord.
Il me semble probable — j'ai pas dit « sûr » — que ses actions aies eu pour objectif d'affaiblir ta confiance en toi, justement pour créer une relation dans laquelle il avait cet ascendant qui le rassure.
C'est un « grand classique » — ce qui n'enlève rien aux sentiments forts que vous avez pu éprouver — des relations homme-femme dans notre société patriarcale : les hommes ont peur des femmes qui les fascinent (pour des raisons que je ne fais pas développer, il y a des bouquins de socio/philo dédiés à ça…), et du coup ils tentent de les dominer dans la relation.
Ça peut s'exprimer à différents niveaux, avec différentes forces. Là tu sembles l'avoir vécu à un niveau suffisament évident pour que tu le voies. Ce n'est peut-être pas ça non plus, je peux me tromper, hein. Dans tous les cas, les émotions et les sentiments ont lieu, et sont légitimes. C'est la façon dont la relation se construit et s'équilibre qui est sujette à problèmes.
CLM
Il vient de m'écrire sur facebook pour une formalité concernant notre activité en commun, super motivant au réveil ! "Salut ça va?". Super ! On ne s'est jamais connus ! Au moins il m'énerve, c'est déjà ça.
LOL. [ « y m'énnerve, mais y m'énnerve !» : pense à ton deuil]
Cette colère est toujours une petite bonne raison de ne pas « replonger » ;-)
La phase délicate est la négociation, car « l'ascendant » présente un risque de rechute en ta défaveur.
Mais maintenant tu le sais. Cet ascendant n'existe pas. À toi de le garder toujours à l'esprit.
CLM
Ça m'ennuie car de par notre groupe nous avons des amis en commun et ce soir par exemple, pour la fête de la musique, j'aimerais sortir avec eux mais je vais devoir enquêter pour savoir s'il sera là et je vais devoir me retirer s'il vient, tout en me disant "mais merde tu sors avec tes potes si tu veux, pourquoi c'est toi qui ne viendrait pas?". Je ne sais pas trop comment gérer ça...J'aurais 10 000 potes, je trouverais un autre plan, mais de + ça fait un bail que je suis pas sortie avec eux et ça m'ennuie vraiment.
[là pour le coup je suis en retard à répondre, mais le week-end a été rude. Et BON. Mais rude. Mais BON. Enfin bref…]
Ne « gère » pas. Vis-le.
Fais ce que tu as envie, retrouves tes amis, vois ce que tu supportes, dis-toi à lui, aux autres si tu en as besoin, pour affirmer les limites de ce que tu peux encaisser ponctuellement « je suis bien là, je veux voir mes amis et passer un bon moment, ne me parle pas, ça me fait du mal, va plutôt voir les autres ». Si tu es entourée d'amis, tu seras aidée et accompagnée, les autres comprendront.
Les émotions, les sentiments passent, si on ne les amplifie pas.
Garde seulement ceux que tu veux dans ton album-mémoire.
a+
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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CLM
le lundi 23 juin 2014 à 11h24
Merci Semeur pour ta réponse (et bonjour d'ailleurs!).
Oui j'essaie de faire ça, laisser couler. Quand je suis chez moi et que je fume clope sur clope en ruminant je parle toute seule et au bout d'un moment j'en ai marre et soit je déprime soit je fais autre chose. Visiblement j'en suis encore au stade où j'ai vraiment besoin que la motivation vienne de l'extérieur pour sortir le nez de ma m****.
J'aimerais te croire quand tu dis que je suis en bonne voie. Mais déjà 1 mois à être une carpette, à rêver encore qu'un miracle arrive et qu'on se remette ensemble, tout ça...Je ne sais pas. Je vais te croire, ne serait-ce que pour m'auto-encourager...Je dis ça parce qu'ici c'est mon intellect qui parle, mais dans les faits ça fait 1 mois que je rumine/déprime/chiale/glande et bon...Je sais, je me répète, mais je suis pas rassurée. J'attends tellement ce sentiment, celui où on se réveille un matin et où on l'autre n'est plus la priorité...Qu'on reprend à nouveau sa place.
Et oui c'était un professionnel des soucis de verbalisation. Dès le début d'ailleurs. Quand je fais le tour de notre histoire, même dans les premiers temps il y avait déjà quelque chose qui tenait de l'incompréhension dans les conflits (c'est lui qui a crée, je dirais, les 3 premiers conflits "majeurs" de notre relation, et à chaque fois j'étais abasourdie, je ne réagissais même pas tellement je ne comprenais pas. Plus tard je n'étais plus abasourdie, j'étais devenue anxieuse et terrifiée...). Du reste il me disait souvent "tu es trop obsédée par les mots, c'est les actes qui comptent" "toi tu parles mais tu fais rien", ou encore "à ce stade tu devrais me comprendre sans que j'aie à m'expliquer dix fois". J'ai fini par passer pour une "folle du dialogue" j'ai l'impression. Même quand je l'ai trompé et que j'ai pointé la nécessité d'en PARLER (encore!!! je suis vraiment incorrigible) il m'y a opposé que "moi j'attends des actes, pas des paroles". Comme si l'étape "te faire comprendre pourquoi j'ai agi comme ça et qu'est-ce que j'en ai tiré pour nous" était d'avance obsolète.
Il n'exprimait pas clairement les choses mais reliait tout ce qu'il me reprochait à la "confiance". Je n'étais pas digne de confiance. Ca a commencé dès le début, avant même qu'on "officialise". Après c'est vrai que, comme je partais du principe que c'est moi qui ne comprenais pas, je m'accrochais à son discours "brut" pour en faire quelque chose. De toute façon, je ne compte plus le nombre de fois ou, ultérieurement, j'ai pu lui dire "mais au lieu de te plaindre que je ne comprends rien explique-moi!" et qu'il répondait "si tu ne comprends pas c'est qu'on a vraiment pas les mêmes attentes".
Je place ça comme ça, mais une de mes grosses frustrations dans cette rupture c'est qu'on a eu la majeure partie de nos conflits non pas en face-à-face, mais sur facebook. J'aimerais vraiment retourner en arrière et ne pas faire cette erreur. C'en est lancinant.
Au niveau de la domination c'est encore un grand questionnement. La sensation que j'ai, c'est que lorsque ce mec n'est pas amoureux, il vit des relations cools (comme avec son ex..."dont il avait tout pour tomber amoureux mais n'a jamais réussi, ben tiens, et effectivement cette ex me complexe énormément tant ils sont compatibles, mais bon). Par contre j'ai l'impression qu'il a effectivement été amoureux de moi ("impression" car quand je me suis déclarée il a dit "...bah c'est cool non?" [NO COMMENT], néanmoins je pense que s'il n'avait pas eu de sentiments forts il n'aurait pas pété autant de câbles pendant la relation avec ses délires de confiance). Donc le besoin de contrôle pourrait venir de là. On avait d'ailleurs ce "besoin de contrôle" en commun et on se l'était clairement dit, mais il avait aussi dit peu de temps après sa première crise de jalousie "on ne va bientôt plus rien maîtriser et ça va être rock'n'roll"...
Et comme tu dis, j'ai peur de cet ascendant. La vérité est que j'ai l'impression (illusoire ou justifiée?) qu'on a BESOIN d'avoir une conversation. Mais j'ai peur de cet ascendant (ou de me faire larguer une deuxième fois et de revenir à zéro). Je ne sais pas trop quoi faire...Attendre...Mais l'oeuf ou la poule : est-ce qu'une conversation m'aidera à m'apaiser ou bien est-ce que mon apaisement pourra ouvrir la possibilité d'une conversation?...
Du reste je ne peux absolument pas m'appuyer sur nos amis communs pour un quelconque aménagement de nos activités en groupe étant donné que notre relation était SECRETE PUTAIN (oups).
Pour la petite histoire hier nous nous sommes donc vus avec l'ex, 6 bonnes heures dans le cadre de notre activité et j'étais "excitée agressive". Complètement sur les nerfs (mais du coup je paraissais plutôt "beaucoup trop heureuse"), j'ai même craqué à un moment donné, sans remettre en contexte il avait pas mal parlé et il a dit "bon, je vais pisser ou vous voulez que je détaille?" et j'ai balancé "Mec tu parles beaucoup trop, donc va pisser ça nous fera un peu de silence". Je lui ai envoyé un message suite à ça pour m'excuser de mon agressivité (auquel il a répondu qu'il comprenait et que c'était dur pour lui aussi, super). Je suis effectivement très en colère contre lui quand il est en face de moi, j'ai légèrement envie de le tuer, mais j'ai estimé que j'avais un peu dépassé les bornes selon mes valeurs persos...
J'ai aussi chié sur lui auprès d'un membre commun de notre activité parce que j'explosais, fallait que je le dise à quelqu'un...Mais j'ai bien choisi la personne (qui l'aime bien mais vraiment sans +, il m'avait confié "ne pas aimer sa condescendance méprisante").
BREF
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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sielane
le lundi 23 juin 2014 à 11h35
CLM, pourquoi ne lancerais tu pas un café poly sur ce site. Cela te permettrait de pouvoir parler et sortir. J'ai pu constater la bienveillance des membres. Tu inscrits comme sujet " moi moi et moi" comme cela seules les personnes qui souhaite en toute connaissance de cause y participer y viendront. Je sais qu'il est difficile de prendre ce genre d'initiatives lorsqu'on va mal mais suis persuadé que cela sera bénéfique pour toi. Quelque soit ta décision, courage a toi, demain sera plus beau.....
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CLM
le lundi 23 juin 2014 à 14h09
Merci pour ta suggestion Sielane, je vais y réfléchir.
Suite à une énième prise de bec n'ayant rien à voir avec notre couple ce matin, on a décidé de se voir pour parler cette après-midi.
Attention à la déferlante au retour ici...:-/
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LuLutine
le lundi 23 juin 2014 à 16h23
CLM
"je n'ai jamais été plus mal mais je n'ai jamais été aussi bien non plus".
Tiens, je suis passée par là aussi à une époque...
C'est très étrange comme passage. Mais très libérateur.
CLM
Il vient de m'écrire [...] "Salut ça va?". Super ! On ne s'est jamais connus !
Là, je pense que tu interprètes.
Tu sais, sa position n'est pas forcément facile.
Il a besoin de te contacter donc, pour une formalité comme tu dis. Il doit t'envoyer un message.
Par quoi commencer ? Poser sa question directement ? Ce n'est pas très poli...
S'il utilise une formule "trop affectueuse", il y a peut-être (dans sa tête) le risque que tu te fasses des idées sur ses intentions.
Je crois tout simplement qu'il a pu choisir une formule neutre, ne sachant pas trop quoi écrire d'autre...pour moi, ça montrerait qu'il est au moins aussi mal à l'aise que toi.
Même s'il ne le dit pas ou ne le fait pas voir.
Semeur
[j'arrête pas de parler, c'est horrible, ya pas un admin qui voudrait me mettre en veilleuse ?]
Je te bannis pendant quelques jours si tu veux :P
Nan je plaisante, c'est super intéressant ce que tu racontes, on va pas se priver de toi quand même ! :)
CLM
1 mois à être une carpette
Oh, c'est pas long, j'ai déjà fait bien plus !
T'inquiète, continue ton chemin, remonte en selle petit à petit, ça va (re)venir, y a pas de raison ! :)
CLM
J'attends tellement ce sentiment, celui où on se réveille un matin et où on l'autre n'est plus la priorité...Qu'on reprend à nouveau sa place.
Et si en attendant un peu trop justement, on repoussait au contraire ce moment ?
En tout cas, je ne suis pas convaincue que l'attendre activement (et désespérément ?) le fasse arriver plus tôt.
On ne peut pas aller plus vite que le courant (et encore-moins à contre-courant). On ne peut pas jouer la musique plus vite, sinon ce n'est plus le même morceau...
Peut-être qu'il faut continuer d'accepter...de ne pas avoir accepté ?
Tout en sachant que ça viendra, un jour peut-être. Mais pour l'instant, ce n'est pas le cas.
Même en étant dans ce genre d'état, par le passé j'ai vécu énormément de moments de bonheur. Tout simplement me semble-t-il parce que j'avais accepté que ça n'allait pas. C'était dit (au moins à moi-même, dans ma tête, pas forcément aux autres parce que ça dépend quels autres j'ai en face de moi !), accepté, pris en compte : non, ça ne va pas. Non, je n'ai pas accepté. Et je vis avec ça. Je ne combats pas ce sentiment. Je laisse les choses faire leur chemin...avec le temps nécessaire.
sielane
CLM, pourquoi ne lancerais tu pas un café poly sur ce site. Cela te permettrait de pouvoir parler et sortir. J'ai pu constater la bienveillance des membres. Tu inscrits comme sujet " moi moi et moi" comme cela seules les personnes qui souhaite en toute connaissance de cause y participer y viendront.
Ouaip, bonne idée, j'ajouterais qu'on a déjà fait un peu ce genre de truc par le passé (même si y avait pas d'événement "café poly" officiel, on avait lancé un sondage pour savoir qui était dispo quand et on s'était retrouvés à une dizaine je dirais...pour aider une personne :) ).
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CLM
le mardi 24 juin 2014 à 09h02
Bonjour tout le monde :-)
@Lulutine, ma foi c'est étrange en effet...Heureusement il y a le 6ème sens qui dit que c'est constructeur même si en surface, ça n'a pas l'air de coller. Néanmoins depuis la rupture je suis + down mais c'est normal, mais pour moi ça s'inscrit dans une dynamique "générale" qui depuis environ 3 ans et dans laquelle effectivement "plus ça va moins ça va"...
Et tu as raison, 1 mois ce n'est rien et j'ai un problème certain avec l'acceptation de la souffrance. Je suis quelqu'un d'impulsif et d'extrêmement émotif (je pense que tout le monde est plus ou moins émotif mais je me placerais quand même un peu au-dessus de la moyenne statistique).
Du reste mon interprétation, comme tu le dis assez justement, de son message ne fait que mettre en lumière mon désespoir que, d'un jour à l'autre, on soit devenus..."faux". Et ça vaut pour moi avec mes "Yo" désaffectés et froids quand je lui dis bonjour...
Bref, hier nous nous sommes vus. De 15h à 23h, en fait.
On a réellement parlé. Dans les grandes lignes (comment résumer 8h?) j'ai pu dire tout ce qui m'avait angoissée, freinée, peinée, mise en colère, que ce soit au cours de la relation ou plus spécifiquement lors de la rupture. De son côté, même s'il n'en a pas démordu sur le côté "coupable", il a admis de nombreuses maladresses, le côté "manipulateur" pour avoir vraiment tenté de me faire rentrer dans son "trip", et d'autres détails. Plus globalement, il y a des choses que j'ai comprises chez lui, et inversement. Ca m'a énormément soulagée (aussi de me rendre compte que je n'avais pas affaire à un manipulateur, là j'ai tranché et du coup je me suis sentie une parole libre, enfin délestée de l'obsession de me faire couillonner d'une manière ou d'une autre).
Il y a eu un moment difficile où j'ai réalisé que c'était un peu notre "dernier rencard" et j'ai pleuré. Je lui ai dit qu'il était la personne que j'avais le + aimé, voire la seule avec qui j'avais eu l'impression d'accéder à ça, moi qui étais handicapée des sentiments (soit raide dingue si on me rejetait, soit je ne ressentais rien si le mec s'engageait d'une manière ou d'une autre avec moi). Il m'a dit que je disais ça dans le "feu de l'action" de la rupture, mais je lui ai demandé de respecter ces mots, qu'ils étaient ma vérité et que je les avais pensé pendant 8 mois...et j'ai développé car il me demandait "pourquoi tu as peur?" et j'ai dit en pleurant "parce que c'est un effort énorme, d'avoir découvert un sentiment aussi fort, même si je sais maintenant que je pourrai le ressentir avec d'autres personnes si j'y ai enfin eu accès...mais pour que cette rupture aboutisse il faudra que je traverse un abîme, celui du renoncement à ce sentiment auquel j'ai eu accès...Et j'ai peur du vide qui m'attend face à cet abîme, même si je sais qu'une fois que je l'aurai traversé, je serai à nouveau heureuse et que la peur ne sera plus là...Mais maintenant, elle est là".
J'ai aussi dit des choses qui ont pu favoriser l'idée de reprendre (le fait que facebook a flingué notre lien - ce qui semble une excuse mais c'est vrai -, qu'on avait "mal communiqué"...)...Et du coup le fait de se parler comme ça, à coeur ouvert, ça crée une espèce de sentiment "ben merde...si on peut parler comme ça maintenant, pourquoi ça ne marcherait pas?". Et je l'ai senti comme ça à un moment donné et j'ai eu peur de l'avoir, pour le coup, à mon tour un peu "manipulé" (en disant que je l'aimais, en pointant notre potentiel en tant que couple).
Je me suis sentie apaisée et à la fois un peu triste car quand tant de choses sont dites (il a parlé, nous concernant, de "rdv manqué", a dit qu'on avait "besoin de grandir tous les deux", qu'il avait "foi en le temps si on devait se retrouver" et plus généralement dans sa vie des choses ne le rendent pas satisfait et il songe à partir, à bouger...même de notre activité commune, pour des raisons autres que notre couple) et je me suis dit que ça signait la fin, pour l'instant. Mais ça n'était tellement pas la fin hier...A part toute cette discussion on a marché des heures, à parler de nos souvenirs d'enfance, de nos idées sur la vie, de tellement de choses. Et ça, ça ne sentait tellement pas la fin...Mais je sais qu'il ne faut pas se fier à cette espèce d'harmonie qui peut ressortir quand les mots sortent, enfin, franchement.
Quand je me rends compte du nombre de choses que je n'ai pas réussi à dire et qui sont sorties si librement de ma bouche hier! C'était comme ôter petit à petit les nombreuses épines qui avaient ruiné nos pieds (clin d'oeil à GCD). Alors forcément après, la décharge d'endorphines...
Je suis dans une espèce de sentiment où je n'aimerais pas qu'on reprenne "officiellement", ni réinstaurer forcément une sexualité, pour moi ça irait trop vite, je crois que c'est aussi un piège (au bout d'un mois de rupture...quand les questionnements sont amorcés mais pas achevés...etc). Mais j'aimerais le voir, passer du temps avec lui...comme dans une démarche de douce réparation, en prenant beaucoup de temps, en parlant beaucoup, en marchant beaucoup sans rien dire comme on l'a fait hier...mais sans aller "gâcher" tout ça dans une reprise de couple. Une espèce de transition platonique qui irait soit vers un nouveau couple, soit vers autre chose...C'est très étrange. Je sais qu'il voulait que je l'embrasse en le quittant mais je n'aurais vraiment, vraiment pas aimé ça. Comme si pour le moment j'avais profondément envie d'être avec lui, mais dans la sublimation, sans consommer :-)
PS : Pour le café poly, j'y songe réellement mais je prends un peu de temps pour y réfléchir. Je suis à Paris mais je crois qu'au-delà de cette rupture, j'ai des choses à apprendre de l'amour en ce moment et vos points de vue de polyamoureux ouverts me sont précieux depuis le début de ce fil. Je vous en remercie au passage :-)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.