Insécurité vis à vis du physique
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(compte clôturé)
le vendredi 24 janvier 2014 à 13h08
Je crois que les amours de l'autre sont le bonheur de l'autre et quoique l'on en pense, cela n'est pas notre affaire, sauf si l'on nous demande notre avis.
Avoir un avis partial, si on se place en rival ou en critique...
Ne peut on pas laisser l'autre mener à sa guise sa vie affective et/ou sexuelle.
Lorsque mon mari a découvert l'un de mes affectifs, il en est resté scotché. Il avait compris à quel point je l'aimais mais je n'avais pas fait de description physique, pour moi, l'intérêt n'était pas là. De plus j'avais jusqu'alors toujours rencontré cette personne dans une tenue de travail peu, mais alors vraiment peu avantageuse. Donc, pour moi aussi, ce fut une découverte. Il est canon, bien oui. Et il est célibataire et il se sent mal aimé, pas accepté pour ce qu'il est. Et il est jeune, il est simple, il est sportif, il est merveilleux, sauf que l'on ne le regarde pas de l'intérieur, seulement de l'extérieur, et cela il n'aime pas.
C'était la première fois que j'étais avec quelqu'un de plus jeune (7 ans d'écart) et au début, mon mari n'a pu empêcher la comparaison et pour la première fois, face à l'âge. Aujourd'hui, j'ai un autre affectif qui a 14 ans de moins que moi et ça passe (il est aussi mignon tout plein et tellement riche intérieurement). D'ailleurs, lui aussi n'est pas toujours aimé pour lui, pour ce qu'il est à l'intérieur. Moi, je les aime ainsi, et je me fous du physique.
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bouquetfleuri
le vendredi 24 janvier 2014 à 14h20
bodhicitta8
Je peux méme dire qu'un beau gosse part avec un handicap avec moi... Je suis consciente que par réflexe psycho (ok à la con) j'ai tendance à me dire, à avoir comme 1ére impression, "hum voilà un petit branleur"
tu viens de ruiner mes derniers espoirs... hihihi
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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oO0
le vendredi 24 janvier 2014 à 17h24
bodhicitta8
Je peux méme dire qu'un beau gosse par avec un handicap avec moi... Je suis consciente que par réflexe psycho (ok à la con) j'ai tendance à me dire, à avoir comme 1ére impression, "hum voila un petit branleur"
Je pense que tu n'as pas compris ce que j'entendais par dimension relationnelle. Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que tu te fais une vertu de mépriser les apparences et me semble justement participer d'un préjugé social de superficialité, puis d'un complexe de superficialité pour ceux qui en sont l'objet. Plus simplement, ce handicap va handicaper tes relations avec ces personnes. À moins que ce ne soit justement cela que tu essaies d'exprimer ...
Peu importe pourtant la beauté physique d'une personne, une fois devant une personne bien réelle, cela modifie complètement ce genre de jugement plastique à moins que de ne pas la considérer comme une personne ou comme une personne vide, ce qui revient au même. Ce n'est pas possible d'entrer en relation avec une personne sur base de tels préjugés plastiques : la plupart des personnes ne s'y sentiront pas reconnues en tant que personne, que leur apparence physique soit prétendument favorable ou défavorable. C'est ce moment où derrière l'attrait des traits d'un visage surgit la sensation d'une personne, ce qui conduit à basculer dans un tout autre registre, un registre relationnel où ce n'est plus possible de ne plus prendre en compte le fait de la présence d'une autre personne que soi.
"Bon, j'ai une belle/sale gueule, on peut se comporter comme des personnes à part entière maintenant ?"
C'est tous ces jugements plastiques sur l'autre qu'il n'est plus possible d'avoir à haute voix en face de l'autre-même sans pour autant faire comme si les apparences n'avaient aucune importance, ce qui serait une forme d'hypocrisie qui tend au tabou esthétique au nom de l'éthique.
Qu'elle est la valeur d'une esthétique qui n'a pas d'éthique, certes, mais quelle est la valeur d'une éthique qui condamne l'esthétique ?
Je pense que c'est très dangereux d'évacuer le plaisir esthétique de la vie car c'est un plaisir qui donne goût à la vie, d'autant plus de goût une fois qu'il participe à des relations avec des personnes en chaires et en os. Les physiques qui ne sont parfois pas les plus avenants de priment abord réservent d'agréables surprises et nombres d'imperfections prennent de la singularité et du caractère. Plus le sens esthétique s'affine, plus il s'éloigne des j'aime/j'aime pas et prend plaisir à éprouver du plaisir à la recherche de la singularité. Il s'éveille avec la beauté, puis se maintient en éveil avec la singularité.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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bodhicitta
le vendredi 24 janvier 2014 à 18h26
RIP
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que tu te fais une vertu de mépriser les apparences et me semble justement participer d'un préjugé social de superficialité, puis d'un complexe de superficialité pour ceux qui en sont l'objet. Plus simplement, ce handicap va handicaper tes relations avec ces personnes. À moins que ce ne soit justement cela que tu essaies d'exprimer .
En effet c'est ce que je voulais dire. En disant que j'etais consciente de ce mécanisme mental, j'ai pris du recule, et vu que j'en suis consciente je ne me laisse plus guider par ce préjugé.
Puis à une période j'ai étais "victime" de ce genre de préjugée,
à une période car j'en ai vite tiré les bons cotés. A un moment j'en rajouté méme (à la jeunesse pin up) pour faire le "trie" plus rapidement, les gens qui s’arrêtaient à mon physique, qui cherchaient pas plus loin en se disant "une bonasse donc rien dans la téte". C'etait des gens bien trop superficiel à mon gout donc je n'avais pas forcement envie de les connaitre et qu'ils me connaissent, et c'était plus flagrant, le tri vite fait
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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oO0
le vendredi 24 janvier 2014 à 19h58
C'est dingue comme c'est possible de comprendre les choses de travers pour se retrouver à ressasser des évidences.
Sinon, pour qui tente de saisir un portrait ou créer un personnage, n'importe quel physique s'accompagne à terme d'une fascination esthétique autre que l'attirance érotique. Le portrait ou la création du personnage s'arrête au moment où celui-ci est bien rendu. Dans les relations, l'équivalent est pour moi d'assumer son physique tel qu'il est pour ce qu'il est : arbitraire, soi et étranger à soi, avec plus ou moins d'attrait érotique sans que cela n'enlève rien au fait d'être une personne digne de respect. Ce qui est le plus redouté, je ne pense pas que c'est de plaire ou déplaire, c'est d'être victime de son physique, que le physique devienne un motif de manque de respect.
Au delà de ça, j'ai du mal à comprendre l'insécurité physique car l'apparence physique m'apparaît plus en termes de singularité et d'identité plutôt que de concours de beauté, de rapports de force plastique : elle, c'est une bombe ; elle, ce n'est pas une bombe.
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LuLutine
le vendredi 24 janvier 2014 à 20h24
bodhicitta8
Gaby : [...] Faut souligner le fait que l'on est incomparable, unique et qu'on ne peu comprendre se mettre à la place de l'autre et comprendre ce pourquoi l'amoureux est attiré, donc autant ne pas essayer...
Je dirais de même.
Je me souviens d'une phrase prononcée en café poly (je ne sais plus par qui, enfin je ne suis pas sûre, s'il se reconnaît...).
C'est la meilleure réponse que j'aie entendue à la question "Mais qu'est-ce qu'il lui trouve ?" :
Il l'aime parce qu'il voit en elle, quelque chose que toi, tu ne vois pas.
:)
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Anarchamory
le vendredi 24 janvier 2014 à 20h33
gaby
bonjour, c'est la première fois que j'interviens sur ce site.
Et l'inverse y avait vous pensé ? Mon mari et moi sommes polyamoureux. Sa dernière chérie est bien plus jeune que moi, mais surtout je trouve qu'elle est "moins bien" que moi, physiquement s'entend. Elle est adorable, gentille mais je la trouve "moche".
Certes la jeunesse a sans doute un attrait particulier mais pour le reste je suis comme qui dirait : "décue".
Est ce que du coup je me sens dévalorisée, c'est possible.
Je temporise en me disant que le physique n'est pas l'important, ce qui est vrai mais bon... ca m'interpelle.
Oui, c'est vrai qu'on peut se dire que si une de nos chéries sort avec un homme qu'on trouve mieux que nous, mais que malgré tout elle reste avec nous, c'est donc qu'on est ma foi pas si mal que ça ^^
Tandis que si elle sort avec un homme qu'on trouve moins bien que nous, on va peut-être se dire, "suis-je donc si médiocre qu'elle puisse trouver intéressant de sortir avec ce gars-là ?".
Ça me fait penser à une amie poly qui sortait avec un gars qui se prenait pour un laissé pour compte, ce qui est illogique : si sa chérie sortait avec d'autres gars, et que malgré tout elle continuait de sortir avec lui, ça ne pouvait être que parce qu'elle trouvait un intérêt à cette relation car elle n'était clairement pas en manque affectif, donc si elle n'avait pas trouvé ce gars intéressant, elle ne serait pas sorti avec. CQFD.
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Anarchamory
le vendredi 24 janvier 2014 à 20h39
bodhicitta8
Je peux méme dire qu'un beau gosse part avec un handicap avec moi... Je suis consciente que par réflexe psycho (ok à la con) j'ai tendance à me dire, à avoir comme 1ére impression, "hum voilà un petit branleur"
bouquetfleuri
tu viens de ruiner mes derniers espoirs... hihihi
Moi, par contre, j'ai toutes mes chances du coup ;-)
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bodhicitta
le vendredi 24 janvier 2014 à 20h48
En effet
RIP
d'assumer son physique tel qu'il est pour ce qu'il est : arbitraire, soi et étranger à soi, avec plus ou moins d'attrait érotique sans que cela n'enlève rien au fait d'être une personne digne de respect.
le coté esthétique est bien trop relatif pour qu'il joue un role sur l'avis que je me fais sur quelqu'un ou quelque chose
humm lulutine, tu le dirais p t etre sans fautes d'orthographe toi... :-/
lulutine
Il l'aime parce qu'il voit en elle, quelque chose que toi, tu ne vois pas.
Metazet et bouquetfleuri un gros bisous pour vous c'est mimi...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Anarchamory
le vendredi 24 janvier 2014 à 22h22
bodhicitta8
Metazet et bouquetfleuri un gros bisous pour vous c'est mimi...
:-) Un gros bisou aussi bodhicitta8 <3
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ScottBuckley
le vendredi 24 janvier 2014 à 23h42
CharlieBear
Je suis la plus belle du monde, mes partenaires aussi, leurs partenaires aussi. Comme ça pas de jalousie, pas d'envie. Faut savoir se rendre beaux les uns les autres ;)
En voilà une ' compersion ' bien sentie : être heureuse/heureux de la beauté heureuse des autres ( et cela quelque soit le critère de chacun.e de beauté : on est belle/beau parce qu'on s'aime et/ou que l'on est aimé.e, voilà tout <3 )
(+)
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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LuLutine
le samedi 25 janvier 2014 à 00h43
CharlieBear
ça veut dire quoi Compersion ?
fr.wikipedia.org/wiki/Compersion
en.wikipedia.org/wiki/Compersion
/discussion/-br-/Compersion-Le-contraire-de-la-jal...
Toi, tu as encore beaucoup à lire sur le forum...et ailleurs ;)
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Anarchamory
le samedi 25 janvier 2014 à 01h14
La compersion ne doit pas être confondue avec la compression : la compression, c'est ce que j'ai vécu ces 9 dernières années... la compersion, c'est ce que j'espère vivre toutes les suivantes ^^
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LuLutine
le samedi 25 janvier 2014 à 06h25
MetaZet
La compersion ne doit pas être confondue avec la compression : la compression, c'est ce que j'ai vécu ces 9 dernières années... la compersion, c'est ce que j'espère vivre toutes les suivantes ^^
LOL
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CharlieBear
le samedi 25 janvier 2014 à 08h58
LuLutine
Toi, tu as encore beaucoup à lire sur le forum...et ailleurs ;)
Oui, bien sur ! On peut pas tout lire à la fois ;)
En fait on a inventé Compresion parce que Compassion est devenu péjoratif dans notre language, pourtant la Compassion c'est une belle valeur au polyamour...
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(compte clôturé)
le samedi 25 janvier 2014 à 22h15
MetaZet
La compersion ne doit pas être confondue avec la compression : la compression, c'est ce que j'ai vécu ces 9 dernières années... la compersion, c'est ce que j'espère vivre toutes les suivantes ^^
:-D
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bodhicitta
le dimanche 26 janvier 2014 à 10h02
<3 compersion: <3
PolyOz définit compersion comme « des sentiments positifs que l'on obtient quant un amant connaît une autre relation. Parfois appelé le revers ou le côté opposé à la jalousie ». Ils commentent également que la compersion peut coexister avec les sentiments de jalousie6.
The Polyamory society définit compersion comme étant « le sentiment de prendre du plaisir dans la joie que d'autres que vous aimez partagent entre eux, surtout si ce plaisir est de savoir que vos bien-aimés expriment leur amour pour un(e) autre »
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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JulienPoly
le mardi 28 janvier 2014 à 04h07
Existe-t-il parmis vous des personnes polyamoureuses qui ne ressentent quasiement pas de compersion?
J'exclue ici les personnes qui aiment plusieurs personnes mais qui n'ont jamais eu l'occasion de la ressentir cette compersion pour la simple raison que toutes les personnes aimées sont dans les faits exclusives (même si les relations sont ouverte), et donc n'aiment personne d'autre. Quelle que soit la raison, par choix ou par manque d'occasion...
Pour ceux qui se trouvent dans ce cas de figure:
Ressentez-vous de la jalousie ou de l'envie lorsque les êtres aimés s'épanouissent amoureusement avec quelqu'un d'autre?
Comment est-ce viable pour vous le polyamour?
Etes-vous heureux(se) en polyamour?
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bouquetfleuri
le mardi 28 janvier 2014 à 11h47
Ce mot m'agace vraiment, comme beaucoup d'autres dont je subperçois qu'ils sont des pièges de communication et qu'il faut coller à leur signification pour les employer au lieu de laisser leur sens se développer pour pouvoir le désigner. Il en va de même de tous les mots qu'on invente pour se retrouver entre soi. Comment et que signifie "se retrouver entre soi" si la communication particulière ne laisse in fine pas d'autre choix ?
Bon compersion, donc. Avant d'être confronté à ce mot, j'utilisais l'idée, pour parler du polyamour, de la joie supplémentaire qui se fabrique dans un échange amoureux que connaît un acteur de mon univers, de la transformation du caractère ou du discours qui accompagne mon amoureuse dans ses pérégrinations au-delà de notre cercle intime, ou en l'agrandissant.
Mais si je peux me réjouir pour elle, sincèrement, intellectuellement, je ne peux élaborer mon plaisir sur une évanescence. Quand on me parle de côte de boeuf ou de tagine de légumes, je peux saliver, mais je n'en éprouve de plaisir gustatif que si je les mange réellement.
La compersion se nourrit de l'amour qui existe entre deux individus et qui permet que cet amour, qui n'est pas un logiciel propriétaire, se vive ailleurs, autrement. Elle ne se nourrit pas d'une histoire qui reste étrangère. Elle n'est nullement, pour moi du moins, une permission ou une porte qui s'ouvrirait sous la pression de l'indifférence ou d'un effet de vase communicant. Au contraire.
Je me réjouis de l'amour ajouté. Et j'éprouve du plaisir si j'éprouve cet amour ajouté. Il y a mille façons de le faire. Là j'ouvre, sans jamais la refermer, la grande parenthèse de la liberté et de l'engagement.
Je ne conçois pas de vivre un poly-amour où tout est cloisonné, ce qui ne signifie pas que tout le monde doive obligatoirement se connaître. Mais la compersion doit être un élément ou au moins un symptôme du dialogue.
Et selon les cas, je serai toujours capable de me réjouir pour elles, pour eux, pas forcément pour moi.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.