Je ne retiens pas ma tendresse envers une personne qui en cherche, ni mes gestes, ni mon corps. Cela ne me semblerai pas décent ! Par exemple : La tendresse que ma fille m'enseigne, ne dois-je pas la partager avec tous ? Le meilleur de moi-même, qui s'améliore auprès de chacun, ne dois-je pas le partager avec tous ? Ou devrais-je répondre sans cesse : "Tu n'est pas ma fille. Tu n'es pas mon frère. Tu n'es pas ma mère. Tu n'es pas mon ami. Tu n'es pas ma femme. Tu n'es même pas mon voisin !" Ou encore : "Tu ne mérites pas mon regard heureux. Tu ne mérites pas mes caresses chaleureuses. Tu ne mérites pas mes mots réconfortants. Tu ne mérites pas mon plaisir sincère !"
Quelle est la limite de tout cela ? Et quel en est le sens ? Le sens est, bien sur, de grandir, d'être heureux, utile et libre, d'aider l'autre dans sa recherche de liberté, dans sa recherche de beauté et d'identité. C'est là aussi la limite. Si nous ne grandissons pas au moment de chaque rencontre, si nous ne sommes plus en contact avec le beau, avec le respectueux, alors nous avons perdu le sens, nous perdons notre temps et notre âme !