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April

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(Belgique)

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Discussion : Habitat et non-monogamies

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April

le mardi 23 avril 2024 à 21h41

Je trouve ces réflexions très inspirantes...
mon conjoint et moi vivons séparément depuis quelques mois; j'ai expérimenté plein de solutions de logement temporaires, location de chambre chez propriétaire, alterner une semaine sur deux dans un loft et l'autre semaine dans ce qui est encore ma maison, pour que ma fille ne change pas de lieu de vie, puis location de plusieurs semaines dans une maison où la proprio était partie en vacances prolongées, et depuis peu...location classique.
je crois que j'avais besoin de ces changements de lieux de vie pour réouvrir le champ des possibles, pour réfléchir à ce qui me conviendrait le mieux aussi...
j'avoue que j'espérais probablement inconsciemment que mon conjoint ait un déclic et qu'il accepte qu'on consulte ensemble pour "réinventer quelque chose ensemble"...c'est pourquoi je choisissais des solutions provisoires - d'ailleurs, là j'ai pris un appart et signé un bail d'un an, mais les proprios me laissent la possibilité de quitter avant, si je le souhaite...
Perso j'ai une brique dans le ventre, je suis architecte d'intérieur de formation, et toute ma carrière s'est construite autour de ces questions du logement...le logement qu'on imagine et conçoit, l'urbanisme, l'immobilier, et maintenant l'accès aux logement pour les plus précaires - j'aide les SDF et personnes en situation de grande fragilité à trouver un logement pérenne...
je rejoins lili-lutine dans sa vision de lieu à soi - cocon- où chaque chose est à sa place...c'est probablement ce qui me rassure dans cette séparation, et me plait aussi, pouvoir me réapproprier mon espace sans devoir subir la présence de l'autre...C'est un peu violent comme je le formule, mais j'ai l'impression que j'ai besoin de ces moments de vie seule...
pour ma part, le divorce, amorcé par cette séparation, s'accompagnera de renoncement à la maison que j'ai imaginée et conçue personnellement. C'est une vraie déchirure et je me suis jurée de devenir seule propriétaire sans tarder. c'est dans ces moments de séparation que les écarts de niveau de vie se creusent entre ex époux. et c'est souvent les femmes qui sont perdantes...

je trouve que ce qui a été déposé ici par rapport à ces réflexions autour des habitats non monogames, l'enjeu de la vieillesse, la notion d'habitat qui devrait pouvoir évoluer avec les changements de vie relationnelles et personnelles offre une belle matière à réflexion...je crois que ça va nourrir la mienne, moi qui essaie de me projeter dans une nouvelle habitation à " investir "...

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Discussion : Rayer quelqu’un de sa vie ?

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April

le samedi 29 avril 2023 à 09h59

Anfère
Je crois qu’avec le recul, j’ai vécu une sorte de crise qui dépassait cette seule relation. A priori j’ai pu penser qu’elle prenait énormément de place. Mais j’ai l’impression de justement remettre en question un pan beaucoup plus vaste de ma vie… envie de gros changements au niveau du boulot, de déménager, de m’éloigner de certains « amis ». Je crois qu’il y a un gros ras le bol général. Ce garçon s’en est pris plein la tronche parce qu’au niveau amoureux je peux vivre les choses de façon très intense (Bon aussi parce qu’il n’a pas toujours été très correct). Mais je sens que j’ai besoin d’une rupture plus vaste dans ma vie. Et c’est un moment de remise en question et de grande angoisse.

Bonjour Anfère,

Je me reconnais tout à fait dans ce que tu partages...Pouvoir réfléchir à ce que tu ressens par rapport à cette relation comme un symptôme de quelque chose de plus profond, et l'envisager comme une opportunité d'évolution personnelle, je trouve que ça te remet en position de pouvoir.
c'est en tout cas l'espoir auquel je me raccroche pour le moment...ça permet de prendre du recul et d'envisager les choses sous un angle plus positif.

Idéalement, il faut faire en sorte de ne pas en faire une pression supplémentaire, à se coller sur le dos des injonctions à faire des choix coute que coute et se lancer dans des grands changements (déménagements, ruptures, changements de boulot) dans la précipitation...

Ecrire (ça a été déjà évoqué plus haut), permet de soulager les tensions intérieures, sur le moment, lorsqu'on se sent tellement seule et sans soutien...On peut s'écrire à soi, avec bienveillance, comme le ferait une meilleure amie. Par moments, pouvoir écrire en écriture automatique, sans filtre, sans travestir sa colère ou ses émotions " négatives" , peut-être une autre piste.

D'autres l'ont souligné avant moi, je te trouve très touchante dans cette dureté que tu exprimes vis à vis de toi, alors je t'envoie un peu modestement mes meilleures pensées de réconfort.
Tu ne te résumes pas à cette crise que tu traverses. Tu ne te résumes pas à ce que tu ressens d'inconfortable pour le moment. Tu ne te résumes pas à cette relation insatisfaisante que tu as vécue avec cet homme.
Tu fais ce qu'il faut.

J'ai envie de te dire de te foutre la paix, de te faire plaisir et te concentrer sur des choses basiques qui te permettent de te sentir bien dans l'instant. Il faut pouvoir se donner un peu d'air dans cette crise existentielle que tu traverses...La crise et les angoisses attendront bien un peu ;-)

Prends bien soin de toi

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Discussion : Continuer à avancer, malgré tout

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April

le vendredi 28 avril 2023 à 22h16

Bonsoir Topper,

Merci pour tes conseils et ton partage...
Apaiser la relation, Je fais mon possible pour garder ça en tête...
avec plus ou moins de réussite pour le moment; (dernière crise en date: hier soir)

Je ne sais que dire de plus...tant c'est le bazar dans toutes ces émotions qui me traversent...
Apaiser la relation,
réussir à m'apaiser moi-même avant tout...:-/

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Discussion : Continuer à avancer, malgré tout

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April

le mercredi 19 avril 2023 à 18h31

Bonjour Topper,

Je te remercie pour le temps que tu as pris pour me répondre... Il y a quelques mois, j'avais lu à haute voix à mon mari une de tes réponses à un post sur ce forum, tu y décrivais les bases du polyamour de manière très simple et claire, et sur le coup, pouvoir en faire la lecture à mon mari m'avait apaisée; J'avais l'impression qu'il se montrait plus ouvert à ces questions...
Quel contraste avec ce que nous vivons depuis les dernières semaines...qui me dépasse et me bouleverse complètement. Je n'ai tout simplement pas le recul ni l'énergie nécessaire pour faire face et mettre de l'ordre dans mes idées.

A vrai dire, depuis cette fameuse annonce, le we qui a suivi où il est parti avec elle, j'ai l'impression de sombrer...Nos relations se sont déteriorées. J'ai craqué nerveusement à plusieurs reprises, perdu le sommeil. J'ai des comportements de jalousie que je n'avais jamais connu avant. Je crois que je suis en pleine dépendance affective et je ne me reconnais plus.
Mon mari se mure dans le silence, il me répète qu'il va gérer ça tout seul, qu'il lui faut du temps et "qu'on ne fait que discuter".
Je lui ai à plusieurs reprises proposé de partir quelques jours pour faire baisser cette tension insupportable, je lui ai demandé de réfléchir avec moi à des solutions temporaires (ne fut ce que pour retrouver un rythme de sommeil " normal") mais pour lui si je pars, il considérerait cela comme les prémices d'une séparation.
Alors je me suis forcée à rester, j'ai craqué nerveusement au travail, mes collègues ont été très compréhensifs, je suis allée me mettre au repos une après-midi dans un lieu neutre et cela m'a soulagée un jour ou deux, mais ensuite l'engrenage reprenait (les angoisses, les questionnements, l'absence de prise de recul sur les émotions, l'impossibilité de se concentrer ...)

Nous avons eu une grosse dispute où j'ai été violente physiquement (je l'ai poussé à plusieurs reprises au niveau de l'épaule) et ça a été la dispute de trop. D'autant plus que notre enfant écoutait à la porte et s'est mis à paniquer à l'idée que nous nous séparions. Il lui a fallu plusieurs jours pour commencer à prendre de la distance avec ce qui s'est passé ce soir là. Je pense qu'il s'interroge sérieusement sur la perspective d'une séparation.
Je me sens en complet décalage par rapport à lui - j'ai subi et assisté à la violence de mon père sur ma mère lorsque j'étais enfant, avec des scènes bien plus violentes et extrêmes - mais cela n'enlève rien à la légitimité de son ressenti; après coup, je culpabilise d'avoir utilisé mon propre vécu pour essayer de "justifier" la violence que je lui ai fait subir.

J'ai besoin d'exprimer ce que je ressens, il ne supporte pas les cris ni les discussions calmes, tout est de trop.
J'ai commencé une psychothérapie pour pouvoir déposer ce que je vivais. Je lui propose de voir quelqu'un ensemble. Refus catégorique de sa part.
Son état physique qui s'est dégradé à son retour de compétition ne lui permet pas de reprendre ses entraînements. Il me reproche de l'avoir mis dans cet état.

Depuis quelques jours, nous dormons à nouveau ensemble, et nous sommes rapprochés physiquement. Sans pouvoir se regarder réellement dans les yeux avec la bienveillance d'"avant".

La "bonne" nouvelle, c'est que ces émotions extrêmes m'ont fait passer l'envie de reprendre contact avec V.
C'est comme si je recouvrais la vue après des mois dans le brouillard.
Sauf que je me sens piégée, je ne peux rien interdire à mon mari puisqu'en réalité je lui ai fait vivre cet enfer depuis des mois, sans avoir pris en considération ce qu'il pouvait ressentir.
Pour le moment, j'essaie juste de vivre au jour le jour et faire en sorte de ne pas "faire de scènes" ou réagir lorsqu'il est en retard...

Pour la première fois depuis le début de notre relation, je me suis demandé quelles seraient les conséquences d'une séparation...Si je suis parfaitement honnête, à l'instant T, je fantasme un peu sur l'idée de tout quitter pour repartir à zéro. ou vivre séparément, tout en continuant la relation (sauf que mon mari et moi ne partageons plus grand chose actuellement à part du sexe, des projets de citytrip et des activités en famille) et que vivre séparément ne lui permettrait pas de se consacrer à son sport comme il le fait actuellement.
Je ne pense pas qu'une séparation soit la solution, (et surtout quel gâchis !), je vois ma relation de couple comme un miroir de ma relation à moi-même et apparemment il y a encore beaucoup à travailler !

Le plus dur c'est de ne pouvoir parler à personne d'avoir désiré ailleurs (que dire si nous étions vraiment passé à l'acte?!), se sentir tellement seul.
avoir le sentiment qu'à la prochaine crise, ce sera la fin. (comment peut-on vivre avec cette épée de Damoclès?)

A la lecture des conseils et pistes de réflexion énumérées dans ta réponse, Topper, je me rends compte que je suis la seule à avoir considéré les choses sous l'angle possible du polyamour, de la transparence. Mon mari me dit qu'il a des sentiments pour cette fille, qu'il ne se passera rien entre eux, qu'avec moi c'est différent vu ce que nous avons construit ensemble,....Il ne croit pas au polyamour ou à la possibilité de vivre plusieurs relations simultanément (la distance physique dont il a fait preuve pendant plusieurs semaines le démontre)...

Je sais que je n'ai pas le bon état d'esprit; que j'ai tendance à anticiper les choses de manière disproportionnée pour me protéger et que je suis en train de projeter mes croyances négatives sur ce que je vis. Cela crée une réalité qui m'échappe complètement et qui m'interroge aussi. Est ce que je suis en train de dramatiser la situation?
J'ai l'impression que les évènements s'enchaînent comme une malédiction.

Si je considère les choses sous un angle volontairement positif, je pense que c'est une opportunité de remettre pas mal de choses à plat, et apurer toutes les rancoeurs accumulées qui n'ont jamais vraiment pu s'exprimer. Mais que faire si je suis la seule à vouloir discuter? "revenir sans cesse avec les mêmes choses"?
Dois-je aussi regarder en face cette absence d'envie que je ressens actuellement par rapport à un avenir commun? Suis-je en pleine dépression? ou ma vie est elle une succession de cycles dépressifs et je suis juste dans le creux de la vague, une nouvelle fois?

Je vais m'atteler à travailler ça avec ma psy ( absence d'implication dans la vie de famille de mon côté, difficulté à prendre ma place en tant que mère, dépendance vis à vis de mon conjoint, sentiment d'abandon et de rejet, victimisation, difficulté à lâcher prise et à me faire plaisir,...)

J'en ai marre de tout ce lourd. Elle est où la légèreté dans tout ça bordel?

Je remercie celles et ceux qui ont pris le temps de me lire jusqu'ici. Prenez soin de vous.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Des moments pour se parler

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April

le samedi 01 avril 2023 à 21h01

Voonx
Mais, justement, j'interroge ça, le besoin de communiquer. Au bout d'un moment, si l'autre n'est pas dans un consentement clair (voire une envie...) à ce sujet, à quoi cela sert-il ? Que va-t-on chercher, à se taper la tête contre un mur ? Se faire mal ?
Je ne trouve pas la réponse à cette question.

On cherche peut-être juste à voir clair en soi... et ça passe par le besoin de déposer ce qu'on ressent, dans l'instant. On est sans doute incapable, à ce moment là, de respecter l'autre dans son refus de communiquer...
On n'est pas capable d'élaborer d'autres stratégies, écrire demande un minimum de recul sur la situation, le psy n'est dispo que sur rendez-vous, et trouver quelqu'un de suffisamment neutre pour échanger ou juste écouter qui soit disponible au moment où on a le plus besoin, ben c'est compliqué.

J'ai ressenti ça ces derniers jours, comme un trop plein à évacuer, ... comme une urgence à trouver des réponses, comme une injonction à communiquer coute que coute...c'est contre productif, je crois.
Alors qu'il est sans doute plus sain de s'isoler pour se reconnecter à soi, à ses émotions, ...
Tout n'est pas bon à dire, tout n'est pas forcément audible par l'autre non plus...

Je trouve l'idée de se mettre d'accord sur un timing, un temps pour discuter, évoquée plus haut, assez intéressante...

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Discussion : Des moments pour se parler

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April

le vendredi 31 mars 2023 à 07h19

Voonx
Je suis celui qui a le plus besoin de parler, en ce moment particulièrement, car j'ai souvent du mal à élaborer des messages clairs sur mes émotions. Cela me demande de parler beaucoup, beaucoup, avant de sortir de l'analyse pour pouvoir parler vraiment de moi.

Je suis clairement dans le même cas de figure...Avec un partenaire qui s'est montré disponible mais qui me renvoie aussi des ressentis que je reçois plutôt violemment selon le moment ("on ne fait que parler ces derniers temps...")

J'ai parfois l'impression qu'il s'agit moins de communication que de pouvoir déposer simplement ce que l'on ressent, dans un espace où l'autre est présent et disposé à recevoir.

Sinon, une piste supplémentaire peut-être: écrire dans un carnet à l'intention de son partenaire, et fixer des moments où l'on peut lire ce qui a été exprimé et en discuter...?

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Discussion : Continuer à avancer, malgré tout

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April

le lundi 27 mars 2023 à 11h42

@GeorgyPorgy : « La nouveauté concerne le positionnement de ton homme. On entend dans tes propos une certaine inquiétude de ta part vis-à-vis de cela. Avez-vous évoquer ensemble votre vécu respectif de ce qui se passe, les sensations, les émotions que cela suscite? »

Nous avons beaucoup échangé oui. À mon initiative, essentiellement (putain de charge relationnelle ! ou est-ce juste mon incapacité à faire face seule ? mon besoin d’être rassurée ?)
il semble soulagé de pouvoir s’exprimer un peu, me dit qu’il ne peut en parler à personne – je prends ça pour une preuve de confiance de sa part, mais au fond, jusqu’où dois-je savoir ?
Il me dit avoir besoin de temps, de se mettre dans sa bulle. Il parle de deuil à faire. Je l’ai remercié d’avoir été honnête et transparent (même si après coup),
Il y a certaines choses qui restent inaudibles pour moi, ou difficilement audibles : quand il parle de son charme, quand il sourit en l’évoquant. Je ne suis pas sûre de vouloir entendre ça en fait.

Je suis inquiète, c’est évident. Je passe par toutes les émotions depuis mon retour. Emotions contradictoires et ambigues.
Tristesse, désarroi, insécurité, colère (contre lui, contre moi), culpabilité, peur d’être quittée. Peur de l’avenir, peur de le perdre, peur de ne pas savoir faire face. Peur de devoir renoncer à ma maison. Rien à voir avec la douce sérénité qui m’envahissait par moments lors de mon séjour seule. Et pourtant, elle est là, bien cachée. Je sais que je m’en sortirai toujours, que tout finit par passer. Que ces émotions là, désagréables, passeront elles-aussi.
Et à la fois, je me déteste : J’ai des comportements de jalousie, je voudrais tout connaître d’elle, je cède à la comparaison. je lui demande de me rassurer. Il se justifie (j’ai enlevé mon alliance pour telle raison ( ???) , je prends mon gsm pour tel contact)

Je sais que je dois me rassurer seule, que je n’ai rien à exiger de lui, a fortiori maintenant.
Je souffre de ne pas pouvoir l’embrasser. Je m’isole pour pouvoir me réconforter. C’est très con et ça vous paraîtra très bizarre mais j’ai besoin de me prendre dans mes bras et me caresser, comme pour me consoler.

Tout me pose question : est-ce que j’ai le droit de rester ici ? arriverai je à « faire comme si » au boulot ? quoi dire à notre enfant, qui me voit depuis plusieurs jours les yeux gonflés et les émotions à fleur de peau…

J’ai eu des échanges compliqués avec une amie : selon elle, je suis responsable de ce qui se passe, je n’ai pas pu entendre ces « fais ce que tu veux, je ne veux rien savoir » et j’ai été violente envers mon mari en voulant imposer mon honnêteté et transparence à tout prix. Mon mari se serait senti rejeté et maintenant qu’il « entre dans mon jeu, contre son gré », il se sent rejeté à nouveau.
Je n’arrive pas encore à prendre du recul par rapport à ça. Elle me connaît bien et elle doit avoir raison. Je lui ai juste dit que je n’étais pas prête à accueillir son point de vue ni à y réfléchir pour le moment. Là, maintenant, j’essaie juste d’ intégrer ce qui est en train de se passer.

Et je ne peux m’empêcher de repenser à ce que me disait V. : « tu es en partie responsable de ma rupture »…

"Parviens-tu à définir si tu perçois son évolution comme un élément positif quant à ta volonté d'ouverture en général? Ou bien le vis-tu comme une menace? Tu sembles évoquer l'ouverture à la non-exclu de ton couple uniquement à l'aune de ta relation (compliquée) à V. Est-ce que tu parviens à envisager / imaginer un possible où ce serait ton homme qui concrétise cette non-exclu "en premier" & que ta relation à V n'advienne pas?"

Il me dit que c’est utopique de croire qu’il pourrait y avoir quelque chose de concret entre eux. Elle aurait formulé qu’elle ne souhaitait pas quitter son compagnon et qu’elle tenait à son confort de vie.
Je conscientise (intellectuellement) que je dois lui reconnaître son droit et sa liberté de vivre ce qu’il souhaite avec cette fille. Mais émotionnellement c’est une autre affaire ! Je lui ai dit que toute relation est aussi ce qu’on décide d’en faire. Il m’avoue que je ne lui ai pas laissé le temps d’intégrer les choses entre le moment où je lui ai révélé ce que j’avais partagé avec V. et ce que je ressentais pour lui, et le fait que je souhaitais le revoir etc…Alors que je ressentais une certaine urgence de faire évoluer ma relation avec V., je percevais les mois qui s’écoulaient comme une preuve de patience vis-à vis de mon mari (plus d’un an se sont écoulés depuis mes premières révélations)…Je découvre aujourd’hui qu’il n’a pas ressenti les choses au même rythme et de la même façon.
J’espère maintenir l’absence de contact avec V. J’ai formulé à mon mari que si j’étais face à une autre opportunité (avec V. ou quelqu’un d’autre), j’essaierais de ne pas lui dire pour respecter son besoin de « ne pas savoir ». Après coup, je m’en veux de lui dire ce genre de trucs.

Voilà, mes ressentis des dernières heures, en vrac. Auriez-vous des conseils sur des stratégies à mettre en place pour traverser ça un peu plus sereinement ?
Des retours d’expériences ou votre propre lecture de ce que je livre ici un peu confusément ?
Merci d’avance pour les retours bienveillants et/ou tout simplement de m’avoir lue jusqu’ici. Merci à vous

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Continuer à avancer, malgré tout

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April

le lundi 27 mars 2023 à 10h48

@bonheur et @GeorgyPorgy,

C’est tellement réconfortant de vous lire. Merci pour vos retours et ces pistes de réflexion que vous m’amenez…

Je suis rentrée vendredi soir de ces 3 jours passés ailleurs. Ce temps voulu et espéré depuis des mois sans jamais avoir pris le temps de le concrétiser, ça m’a aidée et ressourcée, même si j’étais malade, et que je n’avais pas prévu l’annonce qui avait précédé mon départ.
J’avais besoin de ça ; pouvoir me rappeler que, malgré tout ce qui pouvait m’arriver, j’avais encore le choix. Le choix de vivre certaines choses (ou pas), le choix de prendre l’air, le choix de répondre moi-même à mes besoins.
C’est con, mais des choses simples comme choisir un Rbnb qui me plaît, me présenter seule dans un resto au lieu d’aller grignoter un truc vite fait dans un fast food, j’ai vécu ça comme de petits cadeaux que je me faisais à moi-même…
C’était trop court, je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser…Je souffrais d’un mal de gorge qui ne m’a pas lâché des 3 jours, et j’ai revécu un épisode de migraine invalidante qui est venu bousculer mon programme – bizarre, je n’avais plus souffert de ça depuis des mois.
Pour moi, c’est un signe de plus que je n’ai pas suffisamment pris en compte mon bien-être mental ces derniers temps ;

@bonheur : « J'ai tout lu et cela m'évoque... du passé concernant cet homme qui attend ce que tu ne lui offriras pas. »

J’en suis toujours à ce constat douloureux : cet homme n’est pas prêt à accueillir le peu que j’ai à lui proposer. Il serait prêt à s’investir mais seulement à la condition que je sois célibataire. Mois après mois, nous avons chacun réduit au maximum nos attentes respectives en espérant qu’elles finissent par se rencontrer, mais tout perd son charme, il n’y a plus d’enthousiasme, c’est trop laborieux, ce n’est pas fluide. Je veux une relation qui s’inscrit dans la durée et il se dit finalement ok pour un one shot ; je veux pouvoir être authentique et j’ai besoin de ressentir un minimum d’intérêt ou de soin à la relation, et cet essentiel, je ne l’ai pas.

«  je crois que ton mari doit vivre ce qu'il veut, et peut. Ce n'est pas parce qu'il partage le sport avec cette personne qu'il te quittera. »</em>

Les derniers jours me déstabilisent. Samedi matin, mon mari rentre plus tard que prévu de son entraînement et je le retrouve assis dans notre lit le regard fixe et les yeux embués. Je comprends immédiatement qu’il l’a revue. Ils se sont avoués leur attirance mutuelle, et ils auraient convenu de ne pas aller plus loin.
Je ne peux m’empêcher de projeter ma propre histoire, ayant moi-même vécu ce rendez-vous il y a un an, une semaine à peine après avoir embrassé V.… Je sais très bien que ce genre de rupture n’en est pas pour le cœur…

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Continuer à avancer, malgré tout

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April

le mardi 21 mars 2023 à 13h15

Bonjour tout le monde,

Je vous écris aujourd’hui, -mon dernier message remonte à plusieurs mois- en sachant pertinemment bien que mon histoire est banale à mourir dans le monde des aspirants polyamoureux, mais j’ai besoin de déposer ce qui me tord le cœur.

Pour resituer un peu le contexte, en couple depuis plus de 15 ans, je me suis intéressée au polyamour à la suite d’une reprise de contact d’une personne dont j’étais tombée amoureuse quelques mois à peine avant de rencontrer celui qui est aujourd’hui mon mari.
C’était il y a 4 ans. Cet homme m’annonçait qu’il avait été trompé par la mère de ses enfants, à la suite de cet adultère ils se sont séparés. Depuis deux ans, j’ai l’impression de vivre des aller-retours incessants entre espoir et deuil, entre prises de contacts et prises de distance…Avec cet homme je n’ai que peu partagé, quelques discussions, quelques échanges sur les réseaux, beaucoup d’attente et de projections, quelques baisers. J’ai longtemps gardé l’espoir de pouvoir vivre quelque chose de concret. Sauf que je suis la seule à reconnaître le lien, cet homme là ne supporte pas « de passer en deuxième » et ne veut pas « se satisfaire de miettes pendant que je continue à vivre tranquillement ma petite vie avec ma famille ».

De son coté, mon mari, passé le choc de l’annonce de ce qui se tramait en moi et du baiser échangé quelques mois à peine après notre mariage, est resté constant à mes côtés, bienveillant. J’ai eu le sentiment que tout ça nous avait rapproché, malgré tout. J’ai compris petit à petit que j’essayais de trouver une nouvelle autonomie dans tout ça, affective, émotionnelle. Mais tout ce qu’il a fallu gérer, ces allers-retours, se rassurer soi dans tout ça, ces tiraillements incessants entre deux hommes que j’aime différemment, ça m’a épuisée. Il m’arrive de penser que je n’ai pas à m’infliger tout ce travail pour si peu de plaisir finalement.
De son coté, mon homme s’est peu à peu « réfugié » dans le sport intensif. Il s’entraîne 5 jours sur 7. Cela implique une bonne dose de contraintes au niveau de l’organisation familiale, et je comprends son besoin de se fixer des objectifs et la satisfaction qu’il en retire lorsqu’il obtient les résultats espérés. Personnellement, je ne fais pas de sport, du coup ça me dépasse un peu ; j’ai toujours été plus artistique, je me réfugie dans le piano pour exprimer une sorte de mélancolie qui m’habite depuis toujours.
Depuis un mois et suite à un énième revirement de situation (reprise de contact de V., rendez-vous planifié puis crise et coupure de contact) , je me sens émotionnellement au plus bas. Je fais ce que je peux pour garder le cap, mais la vérité c’est que je perds pied. Sur le coup de la colère, j’ai demandé à V. de ne plus jamais me contacter.
Il y a deux semaines, le simple fait de me débloquer des réseaux a commencé à perturber mon sommeil. La dernière réaction de V., qui m’est apparue tout à fait disproportionnée, m’a fait prendre conscience sur le coup, que je n’avais pas à faire tous ces efforts, ni m’excuser d’être celle que j’étais, ni avoir peur de faire quoi que ce soit comme bêtement envoyer un message …

Depuis plusieurs mois, mon mari a développé des symptômes physiques qu’il attribue au stress du travail. J’ai tenté d’en discuter avec lui, pressentant que tout ce qu’on avait eu à gérer ces derniers mois n’y était sans doute pas « pour rien ».
Ces derniers jours il s’est montré plus distant. Hier, en évoquant un entraînement collectif auquel il avait participé, j’ai été prise d’émotions, les larmes me montant aux yeux. Mon mari m’a avoué son attirance envers une autre femme de son club. Ils se sont retrouvés seuls il y a quelques jours, mais au moment de l’embrasser, il dit qu’il a soudainement pensé à moi et cela a empêché leur rapprochement.
Il part à l’étranger tout prochainement pour un marathon pour 4 jours…Il est prévu qu’ils dorment dans le même hôtel.

Nous sommes un peu perdus tous les deux je crois…J’ai le sentiment d’avoir ouvert une porte pour lui, je me pose pas mal de questions par rapport au fait de dire les choses, jusqu’où dois-je dire les choses,et, par rapport à lui, jusqu’où dois-je savoir ?
C’est compliqué pour moi de compartimenter ma vie, de réfléchir à mes propres besoins et de bien faire la distinction entre ce que je souhaite vivre personnellement, ou je ne souhaite plus (poursuivre cette « relation » ou pas) et ce que je suis prête à accueillir comme changement chez mon mari…

La situation est aussi compliquée parce que j’apprends tout ceci alors que j’essayais de prendre mes distances vis-à-vis de V. J’ai toujours interprêté ses réponses à mes reprises de contact, ou ses retours entrecoupé de quelques semaines, comme un souhait que les choses évoluent entre nous, malgré tout.

Je pars demain me ressourcer seule, à une centaine de km de chez moi. J’espère que ça m’aidera à prendre un peu de recul, me recentrer un peu et me reposer.

Je remercie ceux et celles qui m’auront lue et serais très heureuse de lire ce que cela vous évoque. Prenez soin de vous ;-)

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Discussion : [Outil] La charge émotionnelle (ou charge relationnelle)

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April

le lundi 31 octobre 2022 à 18h08

Alabama
Pour ma part je suis perdue entre mon aspiration à la liberté en tant que femme et féministe, et le sentiment que le polyamour fait reposer sur moi peut être encore plus de travail que la monogamie.

Je me retrouve tout à fait dans ce que tu exprimes. C'est mon état d'esprit actuel, un sentiment de fatigue mentale extrême mêlée à une sorte de résignation qui me pousse à faire une pause dans mon cheminement vers le polyamour.

Pour resituer un peu les choses, je suis une femme, épouse, maman, qui a laissé revenir dans sa vie un homme dont elle était tombée amoureuse quelques mois avant de rencontrer celui avec qui je construis depuis maintenant 15 ans.
J’ai voulu faire de la place à ce que j’ai vécu alors comme un appel de la vie, j’ai découvert la notion de polyamorie et me suis sentie proche des valeurs qu’elle promeut : la transparence et la communication, la fidélité à soi et à ses envies, le respect de son/ses partenaires et de/des engagements pris envers eux.

La charge relationnelle et émotionnelle de faire évoluer la relation avec l’homme qui partage ma vie, pour pouvoir m’autoriser à vivre quelque chose avec cet homme dont je suis retombée amoureuse, je l’ai portée avec beaucoup d’espoir.
Il s’avère que la personne qui est revenue dans ma vie s’est montrée très mal à l’aise – pour ne pas dire complètement opposée- à l’idée de vivre une relation polyamoureuse avec moi. J’ai mis du temps à le comprendre, à l’accepter. (je n’y ai pas encore renoncé, je crois)
Le paradoxe dans cette histoire c’est que tout ce questionnement qui a été le mien depuis les derniers mois et le cheminement que j’ai pu faire avec celui qui partage ma vie nous ont beaucoup rapprochés tous les deux, me donnant actuellement l’impression de renforcer l’aspect exclusif de notre relation.

La charge relationnelle dont il est ici question n’est pas dû à ma condition de femme ; elle est celle de la personne qui découvre son désir d’ouvrir son couple et qui doit porter seule la responsabilité du changement.
J’ai pu partager ici avec des hommes bienveillants qui pourraient témoigner avec justesse de porter une charge émotionnelle similaire, éprouvante et décourageante par moments, et à la fois enrichissante sur le plan strictement personnel et du couple historique.

Mon ressenti c’est que j’ai pris conscience qu’effectivement, avant même toute cette histoire, c’était moi qui portait la charge émotionnelle de notre couple.
Comment sortir de ce ressenti-là ?
Ce qui me semble juste pour le moment, c’est d’essayer de me recentrer un maximum sur mes envies perso, mes besoins à moi en dehors du couple et de toute relation affective.
M’octroyer un peu de répit dans toute cette quête ; me laisser du temps ; arrêter de me suradapter sans cesse au profit des autres, être plus douce avec moi-même.
Réfléchir à mon besoin d’autonomie et comment le développer.
Je me sens sur la voie, mais perdue quand même. Traverser toutes ces émotions et s’y confronter sans cesse, c’est difficile. Quand au final, ça passe aussi par renoncer à l’espoir d’une relation, à toutes ses projections, on finit par se sentir par moment très seule.

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Discussion : Polydébutante, comment faire son coming out à la personne désirée ?

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April

le samedi 20 août 2022 à 14h26

@BlackOrchid,

Je voulais te remercier pour tes interrogations dans lesquelles je me retrouve beaucoup. Je suis à vrai dire incapable en ce moment de faire un autre retour ou construire un échange - je me sens littéralement vidée émotionnellement- mais voir simplement que d'autres personnes arrivent à mettre des mots sur ce qu'ils ressentent et ont un suffisamment de recul pour pouvoir le faire me donne beaucoup d'espoir... Merci beaucoup et bravo pour ton cheminement...:-)

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Discussion : Je suis la seule à y croire

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April

le lundi 15 août 2022 à 13h23

@bonheur et @GeorgyPorgy,

Je suis touchée par vos retours. Merci infiniment:-)

De temps en temps, je fais des liens avec des choses que vous avez évoquées ici (en lien avec la polyaffectivité pour toi @bonheur, en rapport avec d'autres petites choses qui m'avaient frappées, @GeorgyPorgy)
Etes-vous ok avec le fait que je vous adresse un mp pour vous faire part, le moment venu, de mes réflexions?

Belle journée à tous :-)

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Discussion : Je suis la seule à y croire

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April

le vendredi 12 août 2022 à 19h26

Je viens donner quelques nouvelles ici…Une manière pour moi sans doute de laisser une trace de mes dernières prises de conscience et de mes questionnements du moment.
Je vous lis sur ce site quasiment tous les jours, et ça m’apporte beaucoup dans mon cheminement…Mon regard change sur ce que je vis, sur la manière dont je vois les choses, je perçois différemment certains témoignages, certaines choses me parlent alors que je n’y avais pas prêté attention il y a quelques semaines…
Je passe par des moments de fulgurance où les prises de conscience m’assaillent sur certains aspects de ma relation amorcée/avortée avec V., je fais des liens avec mon passé, je transpose aussi certaines choses avec mon travail ; bref, je suis pleine de gratitude et je me sens plus ancrée, plus consciente de mes vulnérabilités et de mes fragilités, et en même temps plus confiante face à la vie, plus vivante aussi.

La réalité est plus nuancée…s’il y a des jours où je vois des signes partout, il y a des jours plus difficiles où je me sens au bord de la dépendance affective ; j’ai d’ailleurs repris contact avec V. (auparavant, c’était toujours lui qui reprenait contact, pour des motifs futiles, ce qui me fait dire qu’il est probablement déjà depuis longtemps passé à autre chose…)
Suite à cet échange par message, j’ai eu besoin de « le bloquer » sur les réseaux sociaux pendant quelques jours – ce qui est vraiment paradoxal parce que je n’avais qu’une envie, c’est que nos échanges se poursuivent… Je cherchais à retrouver un peu de sérénité, et à perdre cette manie de vérifier trop souvent s’il est connecté…C’est un peu pathétique comme comportement, mais je garde de la compassion pour moi-même en me disant que je mets quand même certaines choses en place quand je sens que ça va «  trop loin»…

Comme l’évoquait justement GeorgyPorgy dans un de ses post, le travail de deuil implique parfois des retours en arrière. Les choses ne sont pas linéaires. La vérité c’est que plus je me sens en phase avec ce que je vis, plus j’ai envie de donner une place à mes espoirs de vivre une relation avec V., en accord avec ce que je construis avec mon mari ; mais les blocages sont là – et la réalité finale restera probablement que ces deux hommes ne partagent pas mon projet- et je dois me faire à l’idée que cette relation n’existe que dans ma tête.
Je mets à profit ce temps qui m’est donné pour me rendre compte que les blocages sont aussi de mon côté. Dans quelle mesure suis-je prête à faire de la place à deux relations dans ma vie ? suis-je réellement capable de gérer cela émotionnellement, tout en étant sereine et en gardant du temps « pour moi » ?

Je comprends qu’il ne s’agit pas tant de recevoir « l’autorisation » de mon mari de m’octroyer des « espaces de liberté » par rapport à notre couple, mais bien d’abord de me donner moi-même cette "autorisation".
Je me confronte à peine avec la peur de me sentir embarquée par tout ça… Mes émotions sont exacerbées, je me rends compte qu’en cas de dispute, le besoin de « foutre le camp » me saute parfois au visage…J’ai pris conscience qu’il était peut-être temps de m’octroyer enfin ce petit week-end seule avec moi-même, auquel j’aspire pour me ressourcer… Qu’il est temps aussi de faire de la place dans cette pièce de la maison qui pourrait être mon espace à moi.

Et je me rappelle aussi de ceci… « Les hommes libres peuvent partir, et quelque fois ils restent. Voilà la plus belle preuve d’amour : prendre la liberté de rester, alors qu’on pourrait s’en aller. » (Camille Laurens)

Merci à ceux et celles qui m’auront lue. Prenez soin de vous ;-)

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Discussion : Histoire familiale & représentations

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April

le mardi 05 juillet 2022 à 22h33

Contrairement à toi, je n'ai pour ainsi dire jamais vu mes parents "heureux", j'ai grandi avec l'espoir qu'un jour ma mère ait le courage de quitter mon père violent et instable...j'ai le souvenir d'avoir très jeune - je devais avoir à peine 8 ans- compris que notre famille n'était pas "normale" et que la seule perspective de connaître un peu de sérénité et de bonheur, ce serait de fuir... Il aura fallu attendre 8 années supplémentaires pour que ma mère ose enfin se libérer de l'emprise de son mari...Elle a attendu que ses propres parents soient décédés - à cette époque, c'était encore mal vu de divorcer- et que la violence atteigne un niveau dramatique pour enfin "foutre le camp".
Lorsque mon père est décédé, et que j'ai récupéré les clés de la maison familiale dans laquelle j'avais grandi, le policier qui m'a reçue avec ma mère se souvenait encore - plus de 20 ans après que nous ayons quitté la région- des interventions pour nous permettre de regagner la maison après les crises de colère du paternel.

Du coup, j'aurais tendance à dire, comme @bonheur, que le choix de l'homme qui partage ma vie, s'est fait en totale opposition au modèle parental que j'ai eu...surtout ne pas reproduire ce que j'ai vécu...

Ce qui est fou, c'est que je commence seulement à comprendre maintenant combien je ressemble à mon père sur certains points (hypersensibilité, tendance à la dépression, rapport au travail, perfectionnisme, anxiété, créativité,...)...et avec mes yeux d'adulte, je perçois leur relation différemment (notamment le rôle de ma mère dans ses accès de violence (enfant, j'ai systématiquement pris la défense de la victime, celle qui prenait les coups,...)

"rester ensemble pour les enfants", "rester ensemble pour le confort matériel", je sais que ce ne serait pas possible pour moi...ce n'est pas sans risques pour autant, quand on doit patienter autant d'années pour retrouver un semblant de sécurité et de sérénité, le risque ne serait il pas de tolérer des situations toxiques pendant trop longtemps, sous prétexte qu'il n'y a pas de violence physique dans la relation?

Pourquoi toutes ces réflexions viennent-elles maintenant? pourquoi ce besoin de déconstruire si criant, alors que je prends à peine un peu de recul avec tout ce que la société nous "vend" comme le bonheur universel (la relation exclusive avec le prince charmant (!), la belle maison, la "carrière", la famille de deux enfants, ...)

En quoi la relation toxique et destructrice que j'ai eu sous les yeux pendant mon enfance a t'elle influencé mon rapport à l'amour? Si je me place du côté de cette relation plurielle potentielle - qui ne se concrétise pas, dans mon cas- Je me demande si je n'ai pas un peu trop bien intégré cette notion d'attente interminable, pendant laquelle on idéalise une relation amoureuse (plus rêvée que vécue...)

J'ai envie de te demander @GeorgyPorgy, comment penses tu que tes propres enfants perçoivent ou ont perçu ce que vous avez traversé toi, ta compagne, et cette personne dont tu es tombé amoureux...
Quand je repense à la petite fille que j'étais et au trouble ressenti cet été là, je m'interroge sur ce que ma propre fille perçoit inconsciemment de ce qui se passe entre ses parents depuis plusieurs mois...

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Histoire familiale & représentations

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April

le mardi 05 juillet 2022 à 22h32

@GeorgyPorgy,

Le thème que tu abordes m'interpelle beaucoup; j'ai moi-même l'intuition diffuse que je reproduis en quelque sorte un épisode de l'histoire familiale...

Je devais avoir 9 ou 10 ans (à peine plus que ma propre fille !), je m'étais liée d'amitié avec une copine d'école d'un an ma cadette...J'allais quitter ma petite école du village, pour entrer en septembre dans le collège où mon père avait lui-même étudié...Cet été-là, mon père s'est "rapproché" de la mère de ma copine. Lui qui n'avait pour ainsi dire aucun ami, aucune vie sociale (mon père était maniaco-dépressif, et avait des phases violentes où il nous terrorisait et battait ma mère...), passait soudainement des soirées entières à philosopher avec cette mère séparée...Je le revois en train de faire faire ses devoirs à mon frère et lui faire réciter l'alphabet grec, assis autour de la table de la salle à manger, dans cette petite maison sans jardin, qu'occupaient mon amie et sa mère.
Je ne sais pas jusqu'où est allé cette "amitié" avec cette dame plus âgée...Mais je sais que c'était suffisamment dérangeant pour que ma mère avertisse le curé du village qui était venu un soir jusque chez nous pour "faire la leçon" à mon père...

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Je suis la seule à y croire

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April

le vendredi 01 juillet 2022 à 20h32

@lau93 : Je ne sais pas si je peux dire que je me suis trouvée (ce n'est pas le travail de toute une vie?), mais en tous cas, ce qui est sûr, c'est que je (me) cherche...Merci pour ton retour bienveillant et encourageant...;-)

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Discussion : Je suis la seule à y croire

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April

le dimanche 26 juin 2022 à 17h48

Bonjour @Ayna,

Merci pour tes réflexions qui nourrissent les miennes...

Je ne sais pas trop où j'en suis sur ce chemin là (déconstruction par rapport au "patriarcat") Mais c'est sûr, je m'interroge. D'abord parce qu'en tant que "jeune" mariée, travaillant à mi-temps, j'ai choisi délibérément de me mettre en situation de dépendance vis à vis de mon mari.
Sauf que j'ai l'impression que le chemin que j'ai fait par rapport à ces questions c'est plus de l'ordre de 'je m'autorise à accueillir ce que la vie m'offre comme cadeaux (avoir le luxe de travailler moins pour vivre à un autre rythme, me marier parce que ça protège le conjoint qui a le moins de revenus, en cas de décès, ...)
Ce n'est pas simple pour autant,...je me mets en situation d'insécurité d'un côté, ça m'ouvre des perspectives d'autre part (j'ai + de temps pour réfléchir à ce qui est essentiel pour moi, envisager d'autres projets, je prends soin de moi...)

ça m'interroge aussi quand je repense au discours de mon père décédé et à ce qu'il projetait pour moi (très caricatural et pas hyper bienveillant pour le coup (!) mais dans les grandes lignes: tu es fragile, hypersensible, le mieux pour toi ce n'est pas de te tuer au travail, trouve-toi un homme qui pourra t'entretenir ...) J'ai pourtant conscience que je suis bien plus que ça !

Et surtout je ne devrais pas me sentir obligée de tout foutre en l'air (quitter mon homme, vivre seule,...) pour me prouver que je sors de ces schémas...
Il y a parfois cette peur qui surgit lorsque je réfléchis à toutes ces questions...
Je n'oublie pas que j'ai dû me construire dans un contexte familial violent, insécurisant, toxique. J'ai d'ailleurs beaucoup idéalisé la vie que j'aurais adulte, la maison que j'habiterais, la famille que je construirais...
Est ce que je ne suis pas en train de recréer une situation inconfortable, dans ma vie trop calme par rapport à ce que j'ai vécu, juste pour me sentir vivante ?!

J'ai envie d'être plus douce avec moi-même, me laisser du temps,...bien comprendre les nuances dans tout ça...
ça prend du temps, ça bouge, mais doucement...
D'une certaine façon, ça m'aide aussi à prendre du recul avec les réactions de V. que je ne comprends pas, ses intentions que j'ai un mal fou à décoder, ses allées et venues (est il définitivement parti? ou en est il de son coté?) et les réactions de mon homme (que j'ai un peu caricaturées pour le coup ("fais ce que tu veux, mais il faudra assumer les conséquences"...)

Donc effectivement, me concentrer sur ma relation avec moi-même, me recentrer sur comment je me vois moi, ce que je ressens, sur ce que j'apprends de moi dans tout ce processus,...ça me paraît de bon conseil ! Au moins j'ai prise sur cet aspect là !

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Je suis la seule à y croire

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April

le mardi 21 juin 2022 à 18h18

Merci @Anny pour ton retour…

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Discussion : Paroles en l'air

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April

le mardi 21 juin 2022 à 17h20

Bonsoir @GeorgyPorgy,,

Idem, je trouve que c’est joliment exprimé et écrit…Attendre à s’en rendre fou, c’est tellement cruel et exaltant à la fois…
Tu reviendras nous dire si la mystérieuse s’est manifestée ?
Bonne soirée à toi,

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Discussion : Statistiques (on revoit rarement l'auteur ou l'autrice d'un sujet posté)

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April

le dimanche 19 juin 2022 à 21h36

@Donald,

Ma demande de stats était plutôt une boutade, le sujet de ce post m’a juste fait penser à une demande de mon homme lorsque j’ai commencé à lui parler de polyamour…

Pour le reste, je trouve aussi que les gens ici sont très respectueux et empathiques…et ça fait franchement du bien…(merci@bonheur!)

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