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Discussion : Tout quitter pour être poly, et au final être celib.

31Tolosa
le mercredi 08 mars 2023 à 21h22
Je pense que dans ton récit, il ne faut pas chercher à trouver où est le monstre ou le coupable. Tout simplement car il n'y en a pas. Tu reconnais avec beaucoup d'empathie que ton chéri a le droit de ne pas supporter que tu développes des sentiments, mais il faut accepter aussi que tes sentiments sont tout aussi normaux que sa réaction.
Même si c'est un homme très bien sur plein d'autres points, c'est important que tu réfléchisses à ce dont tu as envie pour la suite. Je ne suis pas sûre que te frustrer et te limiter en permanence soit une bonne solution à long terme. Tu le dis toi même, c'est plus fort que toi, "je n'ai pas envie de me priver d'aimer" "je ne me vois pas arrêter".
-> Relativise ta situation et comprends qu'elle est NORMALE, même si vous avez établi vos bases de coupe sur l'exclusivité amoureuse. J'espère que cette étape passée ça t'aidera à y voir plus clair sur la suite.
Discussion : Le sentiment de vide

31Tolosa
le mardi 01 février 2022 à 20h41
Siestacorta
C'est vite dit. Dans certains cas ça peut suffire, mais j'ai du mal à croire que ce soit majoritaire.
Ma question c'est : qu'est-ce qui s'est dit, par la suite, pour préciser ce cadre ?
On échangeait souvent sur nos envies, nos besoins, et lui me répétait qu'il n'avait pas envie de fréquenter quelqu'un d'autre, qu'il était bien dans cette configuration. J'engageais énormément de conversations sur le sujet, notamment parce que c'était une période où lui était très seul. C'était le début de notre relation, je suis partie loin pour mes études, il y a eu le confinement. Un jour je lui ai même demandé s'il n'avait pas envie de passer du temps avec une autre pour pallier cette solitude.
Sa réponse a été formelle : non, pas envie/besoin. Quelques mois plus tard j'ai su qu'il avait couché avec son autre partenaire sans m'en informer. On a discuté calmement de ce premier mensonge. J'ai compris. Il m'a expliqué qu'il avait peur de me perdre. Il n'a pas été question pour moi de le quitter. A partir de là, nous avons acté qu'on communiquerait sur ces envies/besoins, et si on passait du temps avec quelqu'un d'autre.
Il était parfaitement d'accord avec cette idée. Moi ça me permettait de lui laisser du temps et de ne pas être trop présente quand il la voyait. Et puis je voulais pouvoir être heureuse pour lui.
Le second mensonge est quand même venu malgré ça, alors même qu'entre temps il était capable de communiquer quand il voyait cette autre partenaire. Je n'y comprends toujours foutrement rien pour être honnête. Je lui ai redemandé si cette configuration lui convenait. Il m'a affirmé que oui. Peut-être que j'ai fait quelque chose de travers ou que j'ai mal compris ? Ça me paraissait plutôt clair et c'était tout autant son souhait.
Siestacorta
Et une autre : puisque tu t'es informée, à quoi ça ressemblerait pour toi une vie poly qui se passerait bien ? Il y a t'il des demandes de ta part sur la pratique (contraception, communication, tes contacts avec l'autre...), des choses que tu refuses (en quantités de temps, en jours particulier, qu'il communique avec elle à certains moments où tu es avec lui) ?
J'ai mentionné le fait qu'on n'en avait jamais vraiment discuté avant, et que ça a sans doute contribué à ce que ça ne fonctionne pas.
Sur mes demandes, que eux se protègent, qu'on puisse tous communiquer quand quelque chose nous dérange. Je ne cherche pas forcément à avoir des contacts avec elle mais s'il faut en avoir, que cela reste cordial. Je n'ai jamais posé ni exprimé de limite. Je sais juste que je réponds aux messages quand il est avec elle, mais je n'en envoie pas spontanément pour ne pas déranger. Pour le reste ça s'adapte en fonction de nos envies du moments.
Siestacorta
J'avoue que cet élément m'intrigue. Ou plutôt, ça m'intrigue que t'en parles (l'honnêteté t'honore !). Peut-être que ce point est juste là "en plus" sur vos difficultés de communication, ou peut-être qu'il est plus lié à la non-exclusivité. Ca peut être significatif, à mon sens (tfaçon le sexe est rarement un truc qui déconne tout seul sans lien avec les gens et l'état de la relation...)
Je ne sais pas pourquoi c'est si intriguant, mais si tu veux plus de détails j'en ai déjà parlé dans une précédente discussion. Nos moments sexuels avaient toujours été dans l'épanouissement, la communication, l'exploration à deux, l'expression de nos envies.
D'un coup, plus rien, aucune connexion, le sexe était une corvée. Pendant ces moments, je le voyais beaucoup fermer les yeux. Je ne ressentais rien, que de la tristesse, j'avais l'impression d'être dans un mauvais porno. Il m'arrivait de pleurer après.
Il m'a avoué plus tard qu'il fermait les yeux pour se représenter ses fantasmes et continuer à être en érection. A côté de tout ça, il voyait quand même son autre partenaire. Je me suis sentie rejetée, pas désirée, pas désirable.
En tout cas, je te remercie pour ce chouette message qui m'a permis d'éclaircir certains points.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Le sentiment de vide

31Tolosa
le mardi 01 février 2022 à 20h31
Jack Haddy
@31Tolosa
J'aime beaucoup tes écrits, sur la l'élégance de la forme, pour le juste milieu de détails et d'informations, pour la conscience et le recul qui en transpirent.
J'aime beaucoup tes écrits pour le fond aussi. Je te lis "polyacceptante", je le devine polymotivé, polynaturel ou polyfacile.
Je lis que ton chemin depuis 1 an et 5 mois a été difficile et douloureux. Pas uniquement, mais quand même, par moments. Tu y as probablement investi beaucoup d'énergie, géré de la souffrance. Des moments de solitude et de jalousie lorsque tu le savais avec elle. Bref, j'ai l'impression que tu as fait le taf.
Pour compléter ces désagréments sont venus s'ajouter des mensonges, tout du moins par omission, des minimisations de faits, et un sentiment de trahison que tu n'exprimes pas, mais dont l'absence m'étonnerait.
Et, finalement, maintenant que tu as parcouru cette longue route très désagréable par moments, que tu as fait des kilomètres pieds nus sur du verre pilé, tu arrives à cet endroit où tu es déçue. Tout ça pour ça. (oui je sais, je parle au "tu", ça ne fait pas très CNV, mais ça m'a l'air adéquat néanmoins)
Voilà ce que je lis, interprète et ressens. Tu peux arrêter la lecture si je tape à côté.
(je m'essaie à un peu d'impératif, qui, je le souhaite, ne sera pas blessant)
Tout d'abord, n'aie pas de regrets. Dis-toi que, quoi que tu as dit ou fait, cela a toujours été juste dans le contexte du moment, avec les informations dont tu disposais, avec les espoirs qui te motivaient, avec tes forces et tes faiblesses d'alors. Que tous tes choix étaient les bons au moment où tu les as faits. Et soit fière de toi, il y a vraiment de quoi! (je ne ressens pas de déficit de confiance en toi, ce paragraphe sera pour d'autres lecteurs à qui il pourra faire du bien)
Pour les responsabilités, est-il réellement nécessaire d'en établir pour les choses passées? Serait-il plus bénéfique pour toi de lâcher prise, de prendre pied dans le présent, de juste regarder où tu en es, de te centrer sur tes besoins et envies pour toi-même? Tu n'en as peut-être pas beaucoup, à l'heure actuelle, à part ce besoin de te "reposer". Si c'est ça, pourquoi ne pas le faire, simplement?
Je comprends, quelque part, les peurs de ton compagnon qui ont motivé ses mensonges. Je ne les trouve pas acceptables pour autant. Si toi tu as fait tout ce chemin, que tu as combattu tes peurs et tes douleurs, pourquoi lui-même n'a-t-il pas travaillé sur les siennes? Cela réveille en moi un sentiment d'injustice. Que le/la polyacceptant-e ait du travail, d'accord, mais le/la polymotivé-e a aussi le sien. Accepter risquer de perdre l'autre (dont le PA ne serait finalement pas la voie), accepter de donner pleinement la transparence demandée, accepter de gérer la culpabilité de faire souffrir par ses actes et ses paroles. Cela me semble être un juste retour des choses, ainsi qu'une marque de confiance.
Finalement, le mensonge, c'est enlever à l'autre une partie de sa liberté, c'est une autre manière de lui mettre des barreaux, de lui construire une prison invisible, de le retenir prisonnier de ce que l'on souhaite. C'est pourquoi, je suppose, la transparence semble être de mise dans les relations poly qui fonctionnent sur la durée. Ceux qui s'y adonnent ressentent un besoin de liberté un peu plus élevé que la moyenne. La boucle est bouclée.
J'ai divergé et n'ai pas le temps de passer sur toutes les choses évoquées dans ton message. Le manque de reconnaissance de ton travail, le manque de confiance que tu peux avoir en lui. La tristesse et le vide peut-être liés à un deuil que tu fais... mais le deuil de quoi? Je reviendrai plus tard, peut-être. Belle journée à toi.
J.
Quelques larmes ce matin en lisant ton message après cette nuit éprouvante. Tout d'abord, merci, pour tes mots si justes et percutants.
J'ai véritablement été apaisée par tes mots. J'ai surtout eu le sentiment d'être comprise. Et c'est ce qui me manque en ce moment : qu'on me comprenne.
Je sais que ce n'était pas toujours simple de le savoir avec elle, mais je crois avoir toujours trouvé de quoi m'occuper. A côté de ça, j'ai identifié une dépendance et une volonté d'être sa sauveuse. Ma thérapeute m'a énormément félicitée pour le travail que j'ai accompli. Et moi aussi je me félicite ! Comprendre ça m'a libérée d'un poids.
J'aime bien ton idée d'avoir marché sur du verre pilé. C'est précisément ce que je ressens quand je regarde dernière moi. Marcher sur du verre pilé, tout en étant obligée de porter le sac de ses blessures passées. De par ses relations précédentes qui n'ont pas pu fonctionner sur le modèle du polyamour, ce sac est rempli des frustrations ressenties dans un modèle exclusif, de la douleur d'être quitté. Et moi, je devais assurer c'est clair, parce qu'on était attachés et que je ne voulais pas le blesser plus qu'il n'a pu l'être. Les moments difficiles, je préférais les partager ici plutôt que de les lui transmettre. C'est ainsi que ce forum est devenu mon petit havre de paix, un peu comme tous les groupes d'échange sur le polyamour. Tu as raison, j'ai cette sensation étrange de "tout ça pour ça".
Pour ce qui est des responsabilités à établir, tu as entièrement raison. J'ai besoin de lâcher prise, pas de jouer à qui a fait quoi.
Tu as tout aussi raison sur la colère que je ressens à l'idée d'être la seule à travailler sur moi. Ajoutons à ça le fait que son étape de "se recentrer sur lui" depuis octobre en est au point mort et que nos discussions sur le sujet tournent inlassablement autour des mêmes conclusions au goût amer.
Je ne sais pas de quoi je suis en train de faire le deuil non plus. De notre relation ? De l'amour ? Je ne crois pas que ça soit aussi simple.
En tout cas, merci infiniment pour ce message plein de justesse que j'ai plaisir à lire et relire quand j'ai besoin de réconfort.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Le sentiment de vide

31Tolosa
le mardi 01 février 2022 à 00h08
J’ai commencé cette relation en tant que polyacceptante il y a 1 an et 5 mois maintenant.
Sur le chemin, un tas d’images : moi qui découvre le polyamour, qui doute, qui apprend puis qui trébuche. Lui qui a peur, qui me rassure, qui cache des choses, qui me dit qu’il m’aime, puis me ment. A certains moments de la frustration, parfois de la compersion, souvent de la colère.
Au départ de notre relation, nous avions établi qu’on se dirait si on souhaitait fréquenter d’autres personnes. Pourtant cette autre partenaire il me l’a cachée pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que je le devine par moi-même et le pousse à être explicite. Je suis vite passée à autre chose car j’ai compris que c’était la peur de me perdre qui le motivait. En comprenant j’ai gommé. Pourtant ce bout de gomme n’a fait que nous détruire encore et encore.
Les confinements successifs nous ont permis de passer énormément de temps ensemble, de s’ouvrir de parler. Lorsqu’il a pu revoir sa partenaire, notre relation ne s’est pas arrêtée pour autant. Ce forum a été mon échappatoire, mon journal intime, mon quotidien. Il l’est encore quasiment. Je vous lis, même si je ne trouve pas forcément quoi répondre. A côté de ça, on a connu des moments sexuels compliqués. Aujourd’hui il dit ne même pas s’en souvenir. Je ne comprends pas comment je peux être la seule à souffrir de ça. Peut-être ne voit-il pas les obstacles comme moi ? J’en fais une montagne, je pleure, j’ai besoin de me confier à la planète entière… et lui oublie. J’envie cette faculté de tri-sélectif.
Et puis un fameux nouveau jour où il me ment à nouveau. Ces mêmes excuses, cette même atmosphère par message et je comprends qu’il est avec elle, qu’il ne veut pas me le dire. J’insiste, mais non il est juste fatigué. S'ensuit les traditionnelles explications, la colère de mon côté et tout le reste.
Depuis octobre, je n’arrive pas à passer à autre chose. On a vaguement défini qu’on voulait rester ensemble. Il a quitté son autre partenaire pour faire le point sur lui-même (ce n’est pas une demande de ma part). Hier il m’a confié ce qu’il pensait de tout ça : je n’aurais jamais accepté le polyamour et ce mensonge de sa part n’était que la révélation de mon refus. Je ne sais pas si je me victimise en disant qu’il jette à la poubelle des centaines d’heures de lecture sur le sujet, de passage sur des forums et de partage en messages privés. Ce qui est sûr, c’est qu’il blesse la part de moi qui pensait bien faire.
J’ai le sentiment qu’on est devenus vides. Lui privé de liberté, frustré (ce sont ses mots) de ne pas passer du temps avec cette partenaire qu’il a choisi de quitter. Moi qui attends patiemment le moment où il se sentira trop étouffé et qu’on devra conclure « ça y'est, c’est la fin ».
Et puis la responsabilité dans tout ça, qui est fautif, qui doit prendre les torts, qui doit avoir mal à la tête et les épaules lourdes ? Je suis d’accord pour dire que les torts sont partagés. J’ai insufflé des doutes, de la peur. Mais ai-je le droit de dire que j’ai le sentiment d’avoir trop travaillé sur moi, trop attendu, été trop blessée, trop subi, et qu’aujourd’hui j’ai besoin de légèreté ?
J’ai découvert le polyamour comme cette chose simple, de partage, de joie, de joie pour l’autre, de joie pour moi-même. Mon chemin a été tout sauf simple et ce soir cette idée m’attriste.
Merci de m’avoir lue.
Discussion : Partir ou la laisser vivre son amour?

31Tolosa
le jeudi 18 novembre 2021 à 22h05
Jean Pouldeau
@Bonconseil
Ah zut j'ai sauté ta réponse. Désolé pour le triple-post du coup.
Note que mon premier post exclut explicitement la vengeance et la haine, donc je zappe cette partie de ta réponse.
A propos de la tromper, point sémantique déjà : Il ne la trompe pas au sens moralement répréhensible si elle est déjà perdue (ce qui est postulé) et qu'elle le trompe au sens plein du terme depuis des mois. Maintenant, pourquoi la tromper ? Parce que voir une ou d'autres femmes est l'un des rares moyens encore accessibles à Sparkle pour reprendre du poil de la bête avant le grand saut qu'est la séparation ou la "confrontation" tant repoussée. Il est fort possible qu'il ne désire pas rencontrer d'autre femme, ça ne l'empêchera pas de comprendre le principe et de trouver une alternative en poil de bête qui lui convient mieux. (Ici se glisse quand même le postulat qu'il se sent vulnérable -- on le serait à beaucoup moins -- et que le déséquilibre entre les deux parties est énorme.)
La pire des situations serait qu'il attende trop et qu'elle prenne l'initiative de le quitter. Mais s'il prend l'initiative alors qu'il est dans cette position de victime ancrée en lui au fil des mois... Là encore, à lui d'évaluer son niveau de vulnérabilité et le niveau d'indifférence de sa femme, mais comme on dit, négocier en position de faiblesse c'est demander à se faire tondre.
Là où on suggère tous les deux qu'il a besoin de se reconstruire, je dis aussi qu'il conserve encore la possibilité de réduire l'ampleur sa propre destruction, tout en s'assurant que sa femme est consciente qu'elle ne devra jamais reproduire ce comportement avec qui que ce soit. (Il est si facile de se mettre la tête dans le sable et de minimiser le mal que l'on cause dans son sillage.) S'il peut la quitter d'égal à égale (par exemple parce que sa vie d'homme n'est pas détruite : Il est estimé et désiré par d'autres), la suite de sa vie sera un peu plus douce -- nettement plus douce s'il a la chance de rencontrer une femme bien avant d'endosser le fardeau de la séparation.
-> Donc tu proposes de créer de la souffrance en reproduisant exactement ce que sa compagne fait en lui mentant et en le trompant... d'accord.
-> Lorsque tu dis « on réduit le déséquilibre relationnel », premièrement ce déséquilibre est souvent quelque chose que l’on crée par nous-mêmes. Je m’explique : les théories du triangle de victime/bourreau/sauveur montrent qu’on peut très souvent se déplacer sur ce triangle, même si on garde une place de prédilection. Quand tu parles de réduire ce déséquilibre, tu lui suggères en réalité de passer de victime à bourreau, donc non pas de « réduire » le déséquilibre mais bien de l’inverser. L’objectif en quittant sa partenaire est donc d’en faire la victime du détachement de Sparkle, ce dernier deviendrait alors le bourreau je-m’en-foutiste qui pourrait partir sans se retourner parce qu’il a atteint le Saint Graal, le désamour. Et puis tout ça c’est si facile, suffit de trouver d’autres personnes avec qui coucher + un délai de 3 mois, tu as donné la recette, nous n’avons plus qu’à l’appliquer sagement à la lettre. Tu te rends compte de la dangerosité d'un tel discours ? Arrête de prétendre que c'est en vue de se protéger d'une blessure, la blessure est déjà là, penses-tu vraiment qu'elle va se boucher en faisant semblant ou que c'est si facile de se détacher de quelqu'un ? Tu vis sur une autre planète.
-> Je sens beaucoup de condescendance dans ton discours. Déjà comment on peut ne pas tromper quelqu’un au sens moralement répréhensible du terme ? Parce qu’elle l’aurait trompé, le fait qu’il la trompe en retour ne serait pas de la tromperie ? Mais alors c’est quoi selon toi ?
-> Qui sommes nous exactement pour nous punir les uns et les autres ? Je trouve cette idée particulièrement violente. Si on me ment ou qu'on joue avec ma confiance, alors je n’ai pas besoin de punir la personne car le simple fait que ma confiance soit brisée et ne puisse pas revenir à la normale devient alors la punition. Ce n’est peut-être pas suffisant selon toi, tu attends peut-être du sang et des larmes, mais je trouve que chercher à devenir le bourreau car la place de la victime nous a trop fait souffrir est toxique. Je ne vais pas idéaliser les choses et prétendre qu’il est simple de sortir de ces rôles dans lesquels on trouve aussi du réconfort. Mais c’est important de prendre du recul. Pourquoi je veux absolument devenir le bourreau ? Et si je m’étais infligé la position de victime en tolérant des choses que je ne dois pas accepter (ex : qu’on me trompe) ? Qu’est ce que ça dit sur ma capacité à m’aimer et est ce que je pense mériter une relation saine ?
Et jamais au grand jamais on n’a besoin de rabaisser les autres pour se valoriser. On a besoin de travailler sur nous, d’aller en thérapie s’il le faut, de comprendre d’où viennent les blessures et comment les traiter. Mettre une personne qui nous a fait souffrir plus bas que terre c’est juste nier notre propre part de responsabilité dans le rôle qu’on joue au sein de ces histoires destructrices. Là encore je prends des pincettes, je ne suis pas en train de dire que Sparkle est responsable de la tromperie de sa compagne. Au contraire je le trouve très courageux d’avoir pris sur lui et en silence ce poids. Mais je pense que ça fait longtemps qu’il se l’impose et que c’est trop.
-> Pour avoir fait le jeu dont tu parles, il explique justement sur la fin qu’on admet la présence d’erreurs. Et ce n’est pas pour autant qu’on se comporte mal (cf le copycat kitten qui ne triche que s’il a la confirmation que la première fois ce n’était pas de la triche pure mais un manque de communication). Attention une fois de plus, je ne soutiens pas du tout la compagne de Sparkle dans sa démarche de mensonge. Pour l’avoir subi c’est absolument destructeur. Mais j’ai aussi su admettre que mon compagnon avait fauté à cause de certaines peurs. Une fois la communication saine remise au centre de la table, je ne lui en veux plus parce que j’ai compris. Je n’ai pas cherché à le tromper à mon tour, à me détacher de lui, ou n’importe laquelle des infamies que tu suggères et que tu tentes de faire passer pour des conseils bienveillants. Tes paroles ne sont pas bienveillantes. Tu n’as pas la science infuse. Tu n’as pas l’air de comprendre quoi que ce soit aux rapports humains. Tu parles de rapport de force comme si les relations humaines pouvaient se résumer à cela. On dirait ces experts en séduction qui parlent de "game" de "mâle alpha" et de "sortir le lion dominant". Tes propos sont risibles.
-> J’ai répondu dans le désordre, je suis sûre qu’en relisant ton vomi j’aurai d’autres points sur lesquels rebondir, je vais m’abstenir car tu as fait assez de dégâts.
-> Toutes tes suggestions sont ridicules en plus d’être dangereuses. Tu encourages la vengeance et la destruction. Pour terminer, oui tu sonnes comme un sage à deux balles car TU ES un sage à deux balles (qui prodigue des conseils non pertinents et déplacés). Je ne cherche pas à te convaincre du contraire, dans ton discours il me paraît clair que tu crois avoir raison et savoir appréhender les relations au mieux ; je te laisse dans cette douce conviction qui je l’espère te reviendra à la figure un jour.
Discussion : Sentiment de culpabilité des deux côtés

31Tolosa
le mercredi 27 octobre 2021 à 00h13
Topper
Bonjour @31Tolosa, je n'ai pas de conseils particuliers par rapport à ta situation, mais j'ai quelques questions qui peuvent peut-être aider à avancer. Qu'est-ce qui se joue en toi lorsque tu penses à la possibilité qu'il ait d'autres relation ? Est-ce que malgré qu'il en ait une aujourd'hui, cela se passe bien entre vous ? Est-ce que tu ressens qu'il s'est éloigné de toi, qu'il t'aime moins, ou globalement que votre relation se soit dégradée ? Selon toi, qu'il ait une autre relation, ou deux, ou cinq, ou dix, qu'est-ce que ça changerait pour toi ?
Je rajoute que je comprends ton sentiment de culpabilité du fait d'appliquer une contrainte, mais être polyacceptante est déjà une abnégation remarquable. Néanmoins, tu n'as absolument pas à culpabiliser d'exprimer un ressenti. Ne serait-ce que pour ouvrir un dialogue, c'est nécessaire, et cela permet à ton partenaire de savoir où tu en es.
Je suis très heureuse de lire cette réponse. En fait, je ne sens pas qu'il se soit éloigné de moi bien au contraire. Je pense que s'il avait 10 relations, on passerait moins de temps ensemble et ça me ferait de la peine car nous vivons loin. Même si on communique tous les jours et que la communication passe aussi par d'autres biais que les messages ou la parole, je me sentirais seule, abandonnée. Encore un point que je dois creuser car je ne dois pas dépendre de lui.
Mais le fait est que je me suis construite selon ce modèle et c'est difficile de se défaire de cette dépendance.
Merci pour ton message de soutien concernant le fait d'être polyacceptante et de ne pas culpabiliser. J'ai du chemin à faire mais cela me fait un bien fou !
Discussion : Sentiment de culpabilité des deux côtés

31Tolosa
le mercredi 27 octobre 2021 à 00h09
lau93
BOnsoir Tolosa
Avez vous pu avancer ton partenaire et toi? est ce moins difficile physiquement? C'est étonnant comme notre corps peut nous dire non parfois alors que notre tête accepte de dire oui... Certaines fois j'éprouve comme de la répulsion ( j'avais un jour comparé cela a l'arachnophobie) a l'idée de le savoir tous les 2 et en effet cela a beaucoup de conséquences sur les sensations physiques (douleurs thoracique, nausées, palpitations etc) alors qu'une partie de ma tête me dit ' mais tu sais que tout va bien , respire....". Je tente les pauses "cohérence cardiaque" ça m'aide parfois. J’espère que de ton côté tu te sens mieux. Je suis dispo en MP si tu veux
Bonne soirée
L
Bonsoir Laurence.
Merci pour ce message très doux, et merci de prendre de mes nouvelles.
J'ai réalisé que je faisais beaucoup trop dépendre mon bonheur sur l'idée d'être sa sauveuse. Donc quand il est heureux en faisant d'autres choses, eh bien j'ai l'impression de perdre mon statut, ma légitimité, alors même que je ne sens pas moins d'amour depuis que notre relation est ouverte.
Le problème est que quand je suis seule c'est très dur. Effectivement, je suis presque énervée, en colère de ne pas avoir de contrôle sur mon corps qui me crie que tout cela n'est pas normal.
Je vois une thérapeute, elle m'aide énormément. Ca me permet aussi de comprendre les mécanismes en jeu derrière toutes ces crises corporelles.
En revanche je suis formelle, je ne souhaite pas continuer sur la voie du polyamour. Je comprends ce fonctionnement, je trouve cela parfaitement logique mais je ne suis pas capable de le vivre car trop "cassée" par un gros manque de confiance en moi (et en lui) sur lequel je travaille.
Je me permets de prendre de tes nouvelles aussi, comment te sens-tu ?
Discussion : Sentiment de culpabilité des deux côtés

31Tolosa
le jeudi 07 octobre 2021 à 14h59
lau93
Bonsoir Tolosa
Déjà je trouve courageux d'avoir pu lui exprimer ta difficulté, puisqu'il me semble légitime que le voir poursuivre l'expansion de ses relations peut te mettre en difficulté et qu'il faut que tu puisse lui exprimer. Pour autant la suite dépend de ta capacité à vivre cette nouvelle marche et jusqu'où va ton acceptance de son "polyamorisme".
Voici mon avis qui n'est qu'un avis qui a l’intérêt peut-être de provenir d'une polyacceptante qui continue à se questionner:
Je comprends que 1/tu as envie de le voir libre et que2/ tu te sens coupable de le brider en creux en lui exprimant que ça ne te va pas.
Si je prends les 2 parties de cette proposition c'est d'abord super positif que tu l'aimes suffisamment pour sentir que son bonheur t'importe au point que tu es prête à lui permettre de vivre d'autre(s) relation(s). C'est amour est aussi quelque chose à lui exprimer.
Et puis dans la seconde partie tu te sens coupable. Moi je pense qu'il est responsable de son ressenti face à l'expression de ta difficulté. C'est à lui de savoir si le malaise vécu quand tu lui dit que ça te fais souffrir, soit il va l'acter en se disant que tu as le droit de ressentir cela et lui le droit de vivre quand même ce qu'il désire et qu'il ne te retire rien en aimant au dela de vous 2; ou bien bien il va se dire " c'est trop dur pour elle" donc je renonce pour le moment. C'est lui qui doit va devoir se positionner. Tout ce qui est dans sa tête tu ne peux pas le voir ni le décider ni en être responsable.
Si tu as envie d'avancer en restant dans l'acceptance, ça peut être des pistes. Mais tu as le droit aussi de te dire que finalement ça ne te va pas tout ça et que tu préfères renoncer pour te protéger.
Quoi que tu décides je te souhaite plein de courage pour avancer sur ton chemin!
Bonne soirée
L
Merci pour ta réponse. Je me retrouve énormément dans ton post sur l'idée de devoir être un mutant pour accepter.
Mes pensées ne sont pas du tout en accord avec mes réactions, notamment mes réactions physiques (quand il m'annonce qu'il va la voir je vois flou, j'ai envie de vomir, je n'arrive plus à respirer )
Paradoxalement je sais qu'il m'aime et qu'il ne cherche pas à me remplacer. C'est très clair dans ma tête. J'aimerais ne pas être aussi indécise et pouvoir trancher : oui ou non.
Ton message est très clair. Je ne peux pas décider pour lui. Ça m'aide beaucoup.
Discussion : Sentiment de culpabilité des deux côtés

31Tolosa
le jeudi 07 octobre 2021 à 14h52
Aki
Vous faites beaucoup de suppositions.
Se sent-il "coupable de ses émotions ou d'avoir de l'attraction pour d'autres", déjà ? A-t-il réellement "envie de plus" ? Il faudrait le vérifier avant toute chose.
Merci pour cette réponse. En fait j'ai le sentiment de le ramener quotidiennement au fait que je ne vais pas bien. Alors je fais beaucoup de suppositions pour ne pas l'embêter avec ça.
Pour l'instant il dit ne pas avoir envie de plus mais il est très entouré, et par beaucoup de femmes qu'il a pu fréquenter auparavant. Donc c'est difficile pour moi de me dire que ça n'arrivera pas.
Il m'a dit "marcher sur des oeufs" Quand il a de l'attirance pour d'autres personnes, ne pas oser m'en faire part de peur de me blesser.
Effectivement je devrais aller doucement sur les suppositions mais je me fie énormément à mon instinct.
Discussion : Sentiment de culpabilité des deux côtés

31Tolosa
le lundi 27 septembre 2021 à 15h45
Bonjour à toutes et à tous,
Aujourd'hui j'ai exprimé à mon amoureux que ce serait difficile pour moi qu'il engage des relations avec d'autres partenaires. Pour information, il en a déjà une, mais je sens depuis peu qu'il a envie de plus. De mon côté je ne suis pas polyamoureuse mais je comprends cette façon de relationner et sa légitimité.
Je me sens extrêmement coupable d'exprimer cela. J'ai l'impression de le priver de ce qu'il a envie de vivre. Je ne veux pas contribuer à de la souffrance mais je sens qu'avec la partenaire qu'il a déjà, j'ai atteint mes limites.
J'ai aussi le sentiment qu'il se sent coupable de ses émotions ou d'avoir de l'attraction pour d'autres.
Avez vous déjà vécu cela ? Comment s'en défaire et avancer ?
Discussion : Polyamour, frustration sexuelle

31Tolosa
le mardi 24 août 2021 à 12h12
Intermittent
Effectivement, je comprends mieux. Ce n'était pas évident dans le post de départ.
Ce que je lis souvent mais pas toujours sur ce site, c'est une situation inverse ou c'est la femme qui n'a plus de désir pour son compagnon mais en a pour d'autres.
Dans les deux cas, c'est extrêmement difficile à gérer sur le plan de l'égo.
Je comprends donc tout à fait ton sentiment de dévalorisation.
Cela dit, contrairement à la citation d'un post, rien n'oblige à accepter ce qu'on ne peut changer ...
C'est se mettre à la merci de n'importe quel comportement ...
31Tolosa
J'ai très peur qu'il culpabilise alors je pleure en silence dans mon coin
.../...
Nos moments ne sont plus du tout complices comme avant, c'est presque machinal. Souvent je pleure après.
.../...
J'ai l'impression qu'il lui en faut toujours plus et je ne me retrouve plus là dedans,
As-tu envisagé de le quitter ? Et sinon, pourquoi ?
Merci pour ta réponse. Oui, je l'ai déjà envisagé, car cela devient pesant et que je ne suis pas là pour lui imposer quoi que ce soit. Je sais que je préfère arrêter la relation plutôt qu'on s'impose mutuellement des choses. Mais je ne sais pas si j'ai des difficultés à accepter par construction sociale (qui peuvent donc être déconstruites) ou parce que c'est profondément dans ma nature et impossible à modifier. Je lis beaucoup sur le sujet, je m'informe, j'en parle autour de moi et ici. Mais il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à tout ça.
Discussion : Polyamour, frustration sexuelle

31Tolosa
le lundi 23 août 2021 à 10h16
Intermittent
Si vous êtes dans un cadre polyamoureux, et qu'il a une autre relation, pourquoi ne pas combler tes manques avec une autre personne ?
Dans ce cas, tu ne lui mets pas la pression et tu fais l'amour avec lui quand il manifeste du désir et que ce désir est réciproque.
Pourquoi se placer dans une position de fidélité sexuelle à tout prix alors qu'il a lui même une autre relation et que vos relations sexuelles sont insatisfaisantes pour toi et, semble-t-il, pour lui .
J'avoue que je ne comprends pas pourquoi ....
Je ne suis ni polyamoureuse ni polysexuelle.
Discussion : "Monoamoureuse" face à polyamoureux : questions (quasi-existentielles) sur la relation à créer

31Tolosa
le samedi 07 août 2021 à 03h52
Merci pour cet avis, ô combien intéressant, construit, éclairé et sincère. Je me retrouve énormément dans ton écrit. Ma situation est un peu différente mais très similaire : accord de polyamour dès le départ, impression d’être dans une relation complètement monogame avec une liberté de parole totale, jusqu’à ce qu’il y ait quelqu’un d’autre. Je vais tenter de formuler une réponse, autant à ce post qu’à moi-même car en ce moment je ne me retrouve plus tellement dans le polyamour.
Ici beaucoup te diront « une fois que tu as identifié tes peurs, travaille dessus »… Là encore, une flopée de questions en découle : comment ça « travaille dessus » ? Quelles peurs, pourquoi, comment ?
J’adore ce forum, il respire la bienveillance et la compersion. Mais travailler sur ses peurs est par essence profond, et nécessite parfois un accompagnement. On n’est pas tous prêts à aller voir un spécialiste pour travailler dessus. Désolée pour cette note un peu plus pessimiste. Ce qui fonctionne très bien pour ma part, c’est l’écriture. Ecrire pour moi, pour demander conseil, pour me libérer, écrire à mon partenaire. J’écris tout ce que je ressens, mes dialogues intérieurs, mes peurs. Avec surprise, il m’arrive de répondre à mes propres questionnements qui me paraissaient pourtant insolubles 10 minutes auparavant.*
Tes questionnements sur ta place sont légitimes et je te comprends. On passe tellement de temps à construire une réflexion sur la place et les projets qu’on a en couple, que dès lors qu’il y a une personne de plus dans l’équation… error system. J’avais les mêmes que toi, et je crois qu’il est difficile mais nécessaire de lâcher prise sur certaines de ces questions. Tu ne peux ni anticiper, ni savoir comment réagir à une situation particulière. Car justement c’est le déclenchement de cette situation qui le déterminera. On peut faire des suppositions longtemps… Mais je crois que l’épuisement permanent d’envisager chaque situation tour à tour finira de nous achever d’ici là. Arriver à lâcher prise sur ce point demande un travail immense, surtout que ton esprit semble riche en pensées et dialogues internes. Encore une fois, écrire fait du bien et ramène à « l’absurdité » de vouloir prévoir via ces questionnements.
Tu as l’air tellement instruite sur les problématiques féministes, que j’espère que tu te retrouveras là-dedans : la peur d’éprouver de la jalousie envers une autre femme, d’avoir l’impression de perdre ta place de « conjointe de » est là aussi une des constructions les plus insidieuses à mon sens. On a appris à se jauger, à se comparer entre filles. En grandissant, à essayer d’être plus belle, plus compétitive, meilleure que les autres femmes. Même si cela ne se manifeste pas forcément, c’est parfois intériorisé. Je ne prétends pas que c’est ton cas, c’est à toi de puiser en ton fort intérieur pour comprendre les éléments constitutifs de TA jalousie. Voici un exemple personnel : je réussis très bien dans mon domaine, mon travail me passionne. Pourtant je ne peux m’empêcher de me comparer à l’autre relation de mon partenaire. Parce qu’elle réussit dans un autre domaine qui m’a toujours plu et dans lequel je pense que j’aurais pu avoir une belle carrière. -> C’est tellement rageant d’éprouver cela, je devrais être heureuse qu’une femme réussisse et soit reconnue pour son talent.
J’estime que l’oppression commence lorsque les hommes s’octroient et profitent des droits communément difficiles voire impossible d’accès pour les femmes. A titre d’exemple, la position hiérarchique masculine prédominante dans le cadre du travail.
Bien que le polyamour soit également sujet à des excès, il ne t’est pas interdit de le vivre. Hommes comme femmes, nous subissons tous les affres du carcan fondamentalement monogame et basé sur l’exclusivité que nous inculquent nos éducations respectives. Si quelques-uns ont la chance d’être déconstruits très tôt, plus ou moins facilement, ce n’est pas notre cas. Alors la charge paraît dantesque, ajoutée à tout ce qui nous pèse dans notre condition de femme. La faculté d’être libre de vivre ses relations comme on l’entend doit être revendiquée, indépendamment du genre. Tu utilises ce terme par toi-même : à tout instant, tu es LIBRE de choisir d’aimer autrement, de ne pas le faire, de te détacher de cette relation ou de la nourrir. Ne te sens pas obligée ni coupable de quoi que ce soit.
Tu as également ton rôle à jouer dans l’ouverture, même si ça ne doit pas être une charge trop pesante (les peurs et l’acceptation étant déjà assez lourdes à supporter). Tu as le droit de définir tes limites, une limite n’étant pas nécessairement immuable dans le temps. Faire part de ce que tu acceptes, et ce que tu n’acceptes pas. Je sais que poser cela sur la table ressemble à un moment crispant et que les règles enferment la relation, mais définir un cadre me paraît capital dans un processus d’ouverture. Sinon, on s’impose des choses qu’on n’accepte pas des deux côtés.
J’ai par exemple un véto absolu de mon côté comme du sien pour les personnes qui souhaitent une relation exclusive. Ça parait normal, mais ce n’est pas toujours respecté. Ça rejoint ton point sur une potentielle demande de plus d’engagement d’une autre femme. Là-dessus, confiance à ton partenaire pour gérer cela selon ses envies et les tiennes. Car quoi qu’il arrive, en choisissant de faire de toi sa relation principale, tes besoins rentrent dans cette équation.
Tu as entièrement raison d’émettre tous ces doutes, et surtout d’envisager l’issue possible si tu n’acceptes finalement pas. Il faut une grande maturité émotionnelle pour se dire qu’on n’imposera ni ne s’imposera une situation donnée. C’est douloureux d’envisager la fin, mais de la même manière qu’on ne parvient pas forcément à accepter le polyamour, le polyamoureux n’accepte pas nécessairement l’exclusivité amoureuse et sexuelle. Se forcer des deux côtés au nom d'un prétendu amour, la voilà la vraie rupture.
Si tu es une habituée des podcasts, le « Cœur sur la table » et tous ses dérivés sont un trésor quand on se sent en questionnement. Plus important encore, un trésor non culpabilisant ; il est souvent difficile de trouver des ressources admettant la normalité de vouloir correspondre à ce que la société attend de nous (aussi consciente et éveillée qu’on soit sur les questions féministes). J’aime aussi énormément « Un podcast à soi », et « Balance ta peur ». Ils sont tous disponibles sur Spotify, Soundcloud ou Youtube ! Enfin, si tu as simplement envie de parler ou de partager tes doutes, mes messages privés sont ouverts. Je trouve ton texte riche et je suis heureuse de m’y retrouver, alors si on peut s’aider ce sera avec immense plaisir.
A bientôt !
31Tolosa (mais pas de Toulouse...)
Discussion : Polyamour, frustration sexuelle

31Tolosa
le vendredi 06 août 2021 à 00h31
Franck-63
Bonjour Tolosa,
Je me suis permis de t'écrire en mp car ce sujet est un peu sensible. Il est peut être parti dans tes spams.
Bonsoir Franck,
J'ai finalement trouvé le message dans mes spams, je t'écris demain. Merci beaucoup.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
Discussion : Polyamour, frustration sexuelle

31Tolosa
le vendredi 30 juillet 2021 à 14h20
holokian
Par rapport à ma propre histoire, j'ai eu de l'anxiété sexuelle la majeure partie de ma vie, tout en entretenant une vie fantasmatique très très importante.
Et ce que je vois, c'est un homme qui est anxieux. C'est à dire qu'il se raccroche à des techniques pour ne pas faillir. Et pour le dire ainsi, probablement pour ne pas vous faire de la peine. Probablement qu'il se dit qu'il a besoin d'autre chose, qu'il a besoin de plus fantasmes ou je ne sais quoi.
Avec ma compagne, j'ai arrêté d'avoir de l'anxiété sexuelle avec elle depuis que je transitionne vers le polyamour. Ce serait long à expliquer. Mais en tout cas, il y a eu une période où j'ai été en grande difficulté. Puisqu'elle pleurait quand je n'y arrivais pas. Cela avait un créé un cercle vicieux.
Et donc, il y a eu deux phases de "guérison". La première, c'est de ne se donner aucun objectif, de prendre le plaisir qui peut exister. De trouver de la complicité sans se raccrocher à des "trucs". Cela veut dire d'accepter les mouvements de l'excitation, de voir que c'est quelque chose de vivant et complexe. Et le vivre quoiqu'il arrive. Et pour lui, accepter qu'il ne perde pas son identité, qu'il n'est pas nul parce qu'il n'y arrive pas. On attend souvent de l'homme qu'il soit excité en permanence. Et c'est une erreur, un homme n'est pas fondamentalement différent d'une femme sur ce point.
Et la deuxième phase, ça a été de comprendre ce qui me plaisait, mais c'est peut être pas son problème. C'est à dire réussir à m'exprimer plus. Sur les moments qui me gênent et les moments où ça me fait plaisir. Je pense qu'avoir recours à un sexologue, ça peut aussi aider.
Voilà, j'espère que vous réussirez à avancer avec ça.
Bonjour et merci infiniment pour votre réponse. Cet avis est précieux pour moi et je comprends tout ça. J'ai très peur qu'il culpabilise alors je pleure en silence dans mon coin sans qu'il ne le remarque, mais je sens qu'on doit en discuter ensemble.
Dans un seul moment sexuel on a des passages intenses, d'autres moins, j'essaie de lui dire que la pénétration n'est pas l'objectif absolu de nos relations sexuelles, qu'on n'est pas obligé de jouir, que parfois simplement être en contact avec lui c'est un vrai bonheur.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi se forcer à avoir des relations avec moi s'il a besoin d'assouvir d'autres fantasmes. S'il souffre du fait qu'il a besoin de plus, cela crée un ricochet de souffrance pour tout le monde. Il est libre.
Si ce n'est pas indiscret, est-ce que vous vous imposiez des relations sexuelles sans avoir de désir ? Je me demande si c'est son cas.
Discussion : Polyamour, frustration sexuelle
Discussion : Acceptation et difficultés

31Tolosa
le mardi 06 juillet 2021 à 18h24
bonheur
Il me fait toujours et encore cet effet merveilleux, @laurence93, ce texte de ton invention.
Pour situer, il s'agit d'une "suite" inventée lors du départ du Petit Prince dans le roman de St Exupéry.
Merci infiniment à vous 2, je suis hyper touchée. Laurence, bravo pour ce texte magnifique, juste, doux.
Je me sens très mal car mon amoureux voit son autre partenaire. J'ai envie de vomir, de pleurer, de tout arrêter. Je suis venue relire ce texte et ça m'a apaisée un peu.
Discussion : Acceptation et difficultés

31Tolosa
le vendredi 02 juillet 2021 à 12h21
Je me sens aussi coupable car je ressens beaucoup de tristesse alors que mon partenaire me rassure beaucoup, il m'envoie des messages en permanence... Juste je ne sais pas comment je vais vivre les prochains jours. Cela me fait peur.
Avec plaisir pour le texte, laurence93 si tu ne souhaites pas le partager publiquement mais que tu es d'accord pour que je le lise, mes mps sont ouverts :)
Discussion : Acceptation et difficultés

31Tolosa
le vendredi 02 juillet 2021 à 11h50
bonheur
Bonjour @31Tolosa,
Définir l'amour n'est pas aisé. Vivre l'amour non plus, d'ailleurs. Je vais me permettre de rappeler quatre anciens fils de discussion afin de t'offrir peut-être des pistes :
/discussion/-Rd-/Ode-a-la-JOIE/
Salut bonheur, merci pour ce partage. Ces topics sont super intéressants et beaux. Ce qui me motive à continuer c'est aussi l'idée d'apaisement derrière le fait de donner et recevoir de l'amour, peu importe les partenaires. Je trouve cela magnifique et j'aimerais arriver à accueillir les émotions négatives comme positives. En ce moment je trouve juste ça plus difficile.
Discussion : Acceptation et difficultés

31Tolosa
le vendredi 02 juillet 2021 à 10h52
Bonjour à toutes et tous !
Pour le contexte, je suis polyacceptante avec un partenaire qui vit à distance. Quand on a commencé cette relation, c'était très clair qu'on voulait être libres tous les deux et on a convenu qu'on se dirait si on fréquentait quelqu'un d'autre. Quatre mois plus tard j'ai appris qu'il avait couché avec quelqu'un sans m'en informer. Bien entendu ce n'est pas pour donner mon accord mais simplement car savoir faisait aussi partie de ma propre construction, je n'avais jamais été dans une relation polyamoureuse avant. Cela m'a un peu traumatisée, mais il m'a dit qu'il avait peur de me perdre et que je n'accepte plus. J'avais pourtant initié beaucoup de discussions sur le sujet, lui ai beaucoup demandé d'exprimer ses envies et besoins même si c'était une envie de voir quelqu'un d'autre. On a énormément discuté et on s'est accordé pour continuer parce qu'on s'aime énormément.
Dernièrement il m'a annoncé qu'il allait la revoir pour quelques jours. J'ai le coeur et la tête en miettes. J'ai l'impression de passer de l'acceptation complète au refus et aux pleurs en l'espace de quelques secondes, c'est très perturbant. Parfois je me fiche complètement qu'ils couchent ensemble, d'autres je trouve ça inacceptable et je me dis d'arrêter les frais et que ça ne me correspond pas.
Je m'en veux énormément car il fait beaucoup d'efforts de communication, il m'exprime plusieurs fois par jour qu'il m'aime, me demande ce que je ressens, il s'inquiète pour moi et a toujours peur que je n'accepte plus et de me perdre.
J'ai des complexes mais globalement je me sens bien dans ma peau et lui me répète souvent qu'il me trouve belle. Je n'arrive pas trop à identifier les idées négatives qui m'envahissent. Possessivité ? Pourtant je chéris cette idée de liberté pour avoir été contrainte dans une autre relation...
Je comprends que c'est une relation qu'il avait avant qu'on soit ensemble et je le respecte. J'ai juste l'impression que c'est un moment où je cogite beaucoup pour d'autres raisons personnelles. Par exemple, j'ai envie de vivre avec lui et qu'on prenne un appartement ensemble mais il y a plein de petites choses administratives (peur de pas pouvoir payer le loyer), les règles qu'on devrait instaurer dans le cadre du polyamour (on tolère d'autres personnes chez nous ?) avec lesquelles il n'est pas à l'aise et moi non plus.
Je sais qu'ils vont être amenés à se fréquenter plus car le confinement et l'arrêt de son métier a un peu stoppé la possibilité de se voir. Et cela me blesse qu'on ne puisse pas réussir à surmonter ça et me dire qu'on passera moins de temps ensemble. Ça me paraît aussi logique que comme elle n'est pas là si souvent (elle est dans un autre pays), je dois leur laisser de l'espace (j'habite à 2h en train). On a juste passé énormément de temps avec le confinement et ça me fait bizarre d'arrêter ça, on passait de super moments.
Je n'ai pas beaucoup d'exigeances dans la vie, on sait qu'on ne veut pas d'enfants mais le fait qu'habiter ensemble serait difficile me blesse énormément. Je ne vois pas ma vie sans vivre avec la personne que j'aime.
Voilà, j'avais juste besoin d'écrire un peu ce que je ressens, merci de m'avoir lue.