Polyamour.info

artichaut

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Rennes (France)

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Discussion : De polyamour et d'eau fraiche

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artichaut

le lundi 29 septembre 2025 à 21h32

Murgien
oui. Quand il me dit que je lui manque, qu'il est d'accord pour qu'on passe moins de temps ensemble mais que c'est vraiment dur pour lui en dessous de certaines fréquences, ou si il y a pas assez de temps juste tous les deux, etc

Et moi aussi je me carapate quand je sens qu'on me mets la pression. Mais je crois que je lui ai expliqué, je crois qu'il a compris,

C'est cool qu'il le nomme, mais oui ça peut être culpabilisant (et c'est ce que ça semble produire chez toi) si c'est trop insistant, récurrent, plaintif…

Murgien
ça va mieux maintenant, je le sens beaucoup moins en souffrance,
et il ne souhaite vraiment pas me forcer,

Super.

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Discussion : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle

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artichaut

le lundi 29 septembre 2025 à 10h59

Tiens je viens de penser à un truc de compersion tout bête. Le fait d'être parents et la joie de partager ça. Qui voudrait être parent tout seul ? Avoir un enfant rien qu'à soi ?
Alors qu'être co-aimant (à deux, à plus que deux), c'est une joie indescriptible. Même si l'on ne s'est pas choisis entre co-aimant·e.

Qu'on ne sache pas le vivre avec le sexe ou l'amour-amoureux, soite. Mais vivons le déjà dans tous les autres champs de la vie.
La co-aimance c'est le début de la communauté, du commun entre humain·e·s.
Et on en a bien besoin par les temps qui courent. Y'a pas que la haine et la colère autour de quoi se rassembler.

C'est peut-être ça aussi le changement de paradigme : au lieu de regarder qu'une personne qui m'aime en aime aussi un·e autre (et voir ce que ça me fait en moins et m'en plaindre), voir qu'une personne que j'aime est aussi aimé·e par d'autres, et voir le commun que j'ai avec ces gens-là (et regarder ce que ça nous fait en plus et m'en réjouir).

Ça me fait penser au verre à_moitié_plein / à_moitié_vide et j'ai envie de l'élargir. T'as un petit fond de très bon vin dans ton verre, et toi, qu'est-ce que tu regarde ? Le gouffre du vide dans ton verre !

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Discussion : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle

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artichaut

le lundi 29 septembre 2025 à 10h39

Lili-Lutine
La compersion est alors devenue pour moi non pas une émotion rare, mais une clé pour sortir des hiérarchies relationnelles

Grave !

Lili-Lutine
Une joie sans possession, sans calcul, juste le plaisir de voir la vie circuler

Ouiii

Lili-Lutine
Elle n’est pas qu’une affaire de "grands cœurs poly"
Je la vis aussi à petite échelle, chaque fois que je me réjouis que quelqu’un·e que j’aime soit nourri·e ailleurs, autrement
Quand je suis touchée, émue, reconnaissante que la vie et les bonheurs de cette personne ne dépendent pas (que) de moi

Voilà la clef pour moi : que quelqu’un·e que j’aime soit nourri·e ailleurs, autrement … que la vie et les bonheurs de cette personne ne dépendent pas (que) de moi.

Ça j'ai l'impression que c'est hyper important pour moi.
Être rassuré que l'autre ne va pas s'effondrer si… je disparais, j'ai moins envie, j'ai besoin de prendre soin de moi et de moi seul, etc.
Être rassuré que l'autre a une vie en dehors de moi.
Être rassuré de ne pas être indispensable à l'autre.
Être rassuré qu'on soit plusieurs à pouvoir prendre soin d'une personne que j'aime.

Quand on y pense c'est tellement affreux d'être le seul, la seule pour quelqu'un…
Brrr ça me fait froid dans le dos.

Même ces trucs de socle, d'ancre, etc.
Je ne veux être le socle, l'ancre de personne. Pas même de mes enfants.
Au secours !

Alors que voir ces gens que j'aime s'enjailler avec d'autres, c'est émouvant, gratifiant, rassurant. Je me dis que j'ai de la chance de voir ça, et de faire partie de tout ça.

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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 23h53

artichaut
Le postulat
En fait on sait toutes et tous globalement s'y prendre relationellement (au moins à certains endroits). Tout le monde vit des relations multiples (au moins dans certains registres affectifs). Tout le monde vit parfois de la jalousie. Tout le monde vit parfois et déjà de la compersion. On sait faire tout ça, juste on ne se sert pas de ce savoir faire.
(…)
Si par exemple je suis compersive avec mes copines. Whaou, super ! Travaillons la compersion à partir de là, au lieu de s'inventer je ne sais quel challenge insurmontable pour faire ressembler ma vie à un film Hollywoodien bâclé. Rien qu'avec des "potes" y'a matière à travailler sur soi, à travailler la jalousie, les émotions et la compersion.

Et changer de paradigme relationnel, peut-être bien que ça commence par la compersion.

Je viens de créer ce fil : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle.

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Discussion : Dis...c'est quoi l'amour ?

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 23h47

artichaut #
Pour moi il n'y a pas d'amour sans compersion.

Je viens de créer ce fil : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle.

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Discussion : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 23h21

Allez, soyons optimistes. Et parlons de ce que j'aime au lieu de critiquer ce que je n'aime pas.

J'ai proposé ici l'expression amours compersives. Oui, alors ok, difficle de faire plus obscur comme concept pour les non-polys.

Et l'an dernier je plaisantais sur le nom de ce forum, en proposant de le transformer en compersion.info.

Rien à faire, j'aime la compersion, son concept, son humeur, son mouvement, ses élans, ses racines. La manière dont elle s'étend et se propage.
Les amours plurielles et le polyamour ne me parlent plus trop. Disons que la notion de pluriel que j'ai pu voir jadis comme une ouverture à une pluralité de point de vue et de pratiques, me semble aujourd'hui se retreindre de plus en plus à une pure question de quantité ou de multiplication de la monogamie. Avoir plusieurs relations à quoi bon, tout dépend ce qu'on en fait.

Amours, je sais pas (même si aujourd'hui j'aime l'amour), alors j'ai élargi le titre de cette discussion aux amitiés compersives, aux interactions compersives.

Qu'est-ce qui m'intéresse dans la compersion ?

Que ça place tout de suite le curseur à l'endroit crucial qui nous (enfin moi en tout cas) intéresse ici.

Quitter la monogamie pour la compersion, voilà un objectif que je trouve ultra stimulant.
Et pas si dificile quand on y réfléchis. Tout le monde vit déjà de la compersion, avec ses amis, sa famille, ses collègues, etc.
Il s'agit juste d'oser élargir un peu plus quelque chose que l'on connaît déjà.

Les moments de compersion que j'ai pu vivre, comme ceux de polyamour convivial sont je pense les plus beaux moments que j'ai pu vivre en non-monogamie, et ils ne sont pas entachés, comme d'autres, de souvenirs pourri-crados résiduels.

C'est, je sais pas, de l'amour au sens large, de l'amour par procuration, de l'amour tel que je le conçois : on aime l'autre pour ce qu'il est pour ce qu'il vit, on est heureux de son bonheur (et pas seulement de ses relations d'ailleurs, mais de ses joies en général).

La compersion, par expérience est très contagieuse en plus. De même que l'amour appelle l'amour, que la générosité appelle la générosité.
Et en vrai je m'en fiche un peu qu'elle s'applique à du sexe ou a de l'amour-amoureux, ou même les deux ensemble, la toute puissante RAS (relation_amoureuse_et_sexuelle).

J'avoue, quand un·e proche m'annonce une nouvelle RAS dans sa vie, je vois déjà les tourments post-NRE. Mais allez, si la personne est provisoirement heureuse, célébrons ce petit rayon de soleil dans sa vie.
Et puis la compersion c'est pas juste célébrer les nouvelles RAS, c'est aussi soutenir dans le lien qui suivra, et c'est aussi célébrer tout le reste, les autres formes de relations/interactions, les joies de la vie, et même les tristesses. On ne célèbre pas assez les tristesses, les ruptures, les transformations relationnelles !

Et si on inventait des rituels compersifs ?

L'amour est quelque chose de vivant. Comme la vie elle-même.
Seul le capitalisme prétend figer tout ça en monobloc de béton durable, écologique, à rentabilité garantie pour l'éternité et le paradis en prime.

La vie est autre. Elle est mouvante, changeante, mortelle aussi, et surtout c'est la seule chose qu'on aie. Une escale sur cette terre, comme dit @Lili-Lutine et que l'on peut partager avec d'autres.
Il en va de même de la compersion. Ça bouge, ça vit, ça s'émeut, ça ne se fige jamais.

S'enjailler des joies de l'autre c'est aussi s'épargner les escalators relationnels, les scripts. Pour une fois on laisse ça à l'autre, aux autres. Quelle tranquillité !

Et à force de vivre des choses simples, nos propres interactions en deviennent plus simples. On gagne mine de rien en expérience. Et on s'entraide mutuellement vers plus de bonheur partagé. On s'entraide et on s'entraîne à voir le bonheur, plutôt qu'à le laisser filer. À le célébrer. À célébrer des petits moments de joies. Qu'importe si ça durera ou pas.

Les amours compersives, les amitiés compersives, c'est aussi la possibilité (et non l'obligation, raconter peut suffir) du polyamour convivial, de faire des expériences incroyablement folles à se rencontrer entre metamours. Partager ensemble sur ce qu'on aime en commun chez une troisième personne est une expérience incroyable que je souhaite sincérement de vivre à tout le monde.

Ça brouille rapidement les codes de genre et d'affectivités normatives, même en milieu très hétéro. On se met à partager facilement de la tendresse (verbale, émotionnelle d'abord… puis tactile si l'on aime) avec tout genre de personnes. On se découvre ému·e par des personnes qu'on n'imaginait pas pouvoir nous émouvoir (et par lesquelles possiblement on n'est pas du tout attiré ni sexuellement, ni amoureusement, et pourtant on partage un commun de cet ordre via une autre personne qu'on aime) c'est absolument dingo et bouleversant.
Et ça ouvre des champs des possibles inenvisagés et inenvisageables jusque-là.

La tendresse devient un but en soi, et non plus un prélude à autre chose. Le sexe ou l'amour-amoureux ? Des trucs joyeux parmi tant d'autres.

La compersion c'est juste foufou.
Parlons-en, cultivons-la, documentons-la.
Sans quoi on parle tout le temps ici de problèmes, de souffrance… et de mono+gamie.

Et non la compersion n'est pas reservé à une élite de supra-fortiches affectifs.
Tout le monde en a déjà vécu.
Juste on voudrait tout, tout de suite, comme d'hab'. La transposer illico à la RAS, au trouple, à une vision totalisante et totalitaire des relations.

À croire qu'on aime plus se plaindre et souffrir que vivre et ressentir de la joie.
L'herbe est plus verte ailleurs ? Réjouissons-nous qu'elle soit verte quelque part. Ça ne va peut-être pas durer.

Compersion je te kiffe. Tu enjailles régulièrement ma vie.

À quand les cafés compersifs ? compersion.info ? la oui-compersion au lieu de la non-monogamie ? À quand l'amour, tout simplement ?

Ou bien on continue à se jalouser les un·es les autres, à se plaindre, à marchander nos relations, à réclamer toujours plus, et à regarder la paille dans l'œil du voisin ?

À quand la solidarité en amour ?


___
Voir aussi :
- [Lexique] Compersion - définition(s) incluant le post où je référence des ressources sur la compersion.
- Changer de paradigme (relationnel), déc 2022
- les outils pour relations non-normées.

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Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 21h45

Lili-Lutine
Je propose 4 pistes concrètes pour passer de la logique Relation à une dynamique de Rencontre sans perdre le soin ni la clarté

Je relis et j'adore !

Même si y'a un côté didactique/théorique presque froid ou universitaire, on sens je trouve le vécu et les années de réflexion derrière tout ça.

Merci. Je me sens un peu moins seul.

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Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 21h18

Lili-Lutine
Je propose 4 pistes concrètes pour passer de la logique Relation à une dynamique de Rencontre sans perdre le soin ni la clarté

Whaou, mais d'où sort tu tout ça @Lili-Lutine ?!

J'aime beaucoup cette idée d'escale.

Une de mes amies proches, très poly, est récemment devenue monogame. Ça m'a fait un choc et pas mal perturbé dans notre lien.
J'ai finit par me dire qu'elle vivait une phase monogame. Et du coup moi, ça m'a fait du bien de me dire que c'est une phase (et si elle veut la faire durer toute sa vie, libre à elle).

Rien n'est éternel. Si les autres veulent le croire, libre à eux. Mais je ne suis pas obligé de penser pareil ! Ouf.

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Discussion : Egalité entre demande mono et demande poly ?

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 21h02

quest
On peut très bien avoir envie d'amours plurielles parce qu'on se sent aligné avec ça.

On peut avoir envie d'amours compersives parce qu'on se sent aligné avec ça, mais c'est rare en ce monde, je trouve.


En tout cas, merci, ça m'a fait inventer un nouveau mot/concept : les amours compersives. Voilà c'est ça que je veux vivre.

En soi amour et compersion devrait être synonymes, mais dans la pratique ça ne l'est pas (comme l'agriculture biologique) donc il est nécessaire de préciser de quoi l'on parle.

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Discussion : C'est quoi l'engagement ?

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 20h14

MPB
Prendre soin. Je crois que pour moi, dans la notion d'engagement, il y a le fait de prendre soin. De l'autre, du lien, de soi-même (pas forcément dans cet ordre-là d'ailleurs).

Ça me parle, mais je pense que j'aurais besoin qu'on explicite ce qu'on entend par prendre soin. Terme très employé et dont je ne suis pas sûr d'avoir l'acceptation courante, ou pour lequel je doute de vouloir m'engager (notamment si ça devient une morale, des obligations, ou des attendus).
Mais si le soin n'implique pas de se forcer, alors oui… mais je n'en ferait pas un engagement, plutôt un signe de mon sentiment d'amour.

À la limite je mettrais plus le respect (de l'autre, de soi) dans les engagements; mais pareil, je trouve que ça ne veut pas dire grand'chose, ou que ça mériterais d'être défini, explicité, co-construit entre personnes concernées, …comme on fait là de l'engagement.

MPB
Après, j'imagine qu'il faudrait aussi séparer l'engagement émotionnel de l'engagement physique, voire de l'engagement legal (en cas de mariage par exemple).

Oui, en effet.

Lili-Lutine
À propos de qui «  juge » l’engagement

L’auto-évaluation est nécessaire, l’évaluation mutuelle est utile, le tribunal extérieur l’est rarement

J'aime beaucoup !

Lili-Lutine
Je serais curieuse de lire vos manières concrètes de poser un minimum viable d’engagement sans tomber dans le contrat rigide

J'ai tendance à poser très tôt certain·e de mes besoins et limites. Et à demander si l'autre veut le faire. Pour moi c'est pas tant un contrat à discuter que l'intersection de nos envie/besoins et la somme de nos limites.
Ce que veut/ne_veut_pas l'autre je ne le négocie pas. Et ce que je veut/ne_veut_pas n'est généralement pas négociable.

Lili-Lutine
Quels rituels ou check-ins vous aident à garder le lien vivant plutôt que figé

À une époque j'ai utilisé un questionnaire relationnel.
Aujourd'hui plutôt les sujets s'abordent de manière impromtue ou anticipée, quand l'un·e en ressent le besoin, ou parce qu'il y a un élan en ce sens, ou des choses nouvelles à nommer.

Je ne sais pas si j'ai des rituels en la matière. Ça pourrait me plaire d'en avoir. Mais aucune idée ne me vient là comme ça.

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Discussion : C'est quoi l'engagement ?

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 20h09

artichaut
Je tâcherais de répondre moi-même à la question. (…)
- Soit sous l'angle d'une définition censée être objective, proposer/partager une/des définition/s.
- Soit "c'est quoi l'engagement selon la Norme ?" (Norme monogame notamment).
- Soit plus spécifiquement, c'est quoi l'engagement pour vous, dans votre vie ? Comment l'incarnez vous ?

J'avais dis que je répondrais à ma propre question. J'ai tardé à le faire. Faut dire que vos réponses étaient déjà bien fournies.
Mais je peux répondre au moins pour moi.

L'engagement pour moi, ce en quoi je considère que je m'engage avec les gens que j'aime (ce qui ne veut pas dire que j'y arrive, mais disons que ce sont des sortes d'intentions).

D'abord je dirais qu'il y a : être moi-même. Et si possible authentique, sincère, entier.
J'y arrive plus ou moins, mais plutôt plus que moins, je dirais. En tout cas c'est important pour moi.

En matière d'interactions/relations je nommerais
- ne pas se forcer et ne pas forcer l'autre (ce qui inclut le consetement sexuel et relationnel : non pas prétendre toujours le respecter, mais en faire un sujet, presque un leitmotiv) ;
- ne rien faire parce qu'on me le demande (par exemple dans les relations avec des féministes) mais toujours si_et_seulement_si je le comprends et que je le 'valide' (c'est une question d'honnêteté avec moi-même et avec l'autre, une garantie pour l'autre que je ne vais pas me désintégrer, ou m'oublier dans la relation) ;
- encourager l'autre à vivre la vie qu'il/elle se choisit, même si ça doit me rendre triste, ou que pour ça l'autre doit s'éloigner de moi ;
- travailler à résoudre les conflits, en tout cas en faire un sujet et tenter de trouver, ensemble ou séparément, des chemins d'accueil et de compréhensions (ce qui implique de trouver un terrain d'entente sur la manière de résoudre un conflit… je me suis rendu compte récemment que ça n'était pas toujours simple, quand on n'a pas du tout les même codes, usages et besoins en la matière) ;
- convoquer autant que possible mon empathie et mon sentiment d'amour pour l'autre (ce qui est pour moi à peu près la même chose) ;
- transformer la relation si celle-ci ne fonctionne plus et donc accepter d'avance que toute relation est mouvante, que rien ne peut se graver dans le marbre, que tout sera toujours remis en question ou sur le tapis ;
- m'intéresser aux relations de l'autre (mais ça ce n'est pas un engagement, plutôt une passion) ;
- ne pas ghoster.

Ce à quoi j'aimerais m'engager, mais pour l'instant je n'y arrive pas :
- nommer mes désirs, mes envies, mes peurs, mes blessures, expliciter qui je suis et comment je fonctionne pour être mieux compris ou accepté (j'ai tendance à vouloir qu'on m'accepte tel que je suis sans rien expliquer)

Ce à quoi je refuse catégoriquement de m'engager
- me forcer à quoi que ce soit, agir contre mon gré, ou contre moi-même ;
- respecter une quelconque régularité dans le lien (ni en présentiel, ni à distance) ;
- être toujours disponible pour l'autre, même à distance (j'ai même découvert que j'ai parfois besoin de ne pas être là pour l'autre, même dans des moments difficile pour lui) ;
- dépasser les limites que je nomme clairement ;
- aimer l'autre plus que moi-même ;
- devenir indispensable à l'autre ou que l'autre me devienne indispensable.

Un engagement dont j'aimerais bien me débarasser
- je me sens quasiment obligé de répondre quand on me pose une question (par exemple à distance) — c'est à dire une phrase avec un point d'interrogation à la fin — et ça peut m'obséder longtemps et souvent tant que je n'ai pas répondu.


Et je ne pense pas trop avoir besoin que le niveau d'engagement soit équilibré de part et d'autre. En tout cas j'ai l'impression d'avoir vécu plein de fois des niveaux d'engagement différents (dans les deux sens) et que ça s'est bien passé.

Quant à la cohérence paroles-actes aujourd'hui je ne sais plus. Ça a toujours été un genre de précepte requis/exigé chez moi, pour moi et pour les autres, et donc j'imagine que ça reste important, mais je sens que ça a bougé, sans être capable là d'expliciter en quoi…
Peut-être que je n'y crois plus trop. Que ça me semble prescriptif mais irréaliste. Je ne sais pas. Faudrais déjà être capable de dire, de se dire, ce dont je doute être très capable, finalement, et que je me sens de moins en moins légitime à exiger des autres.
Alors je dirais que cette cohérence paroles-actes (ou non-cohérence paroles-actes) fabrique de la compatibilité (ou de la non-compatibilité) mais qu'elle n'a plus besoin d'être pensée comme un engagement pour moi.

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Discussion : Et si on arrêtait de se forcer ?

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 17h47

[Ça fait un moment déjà que je pense à ouvrir cette discussion. Que j'en ai le titre. Et que je ne le faisais pas (trouver le temps, trouver les mots…) alors je me lance aujourd'hui, qu'importe si c'est imparfait, je reviendrai de toute façon, compléter, poursuivre mes idées.]

Le titre est volontairement ambigu, ou plutôt polysémique :
- Et si on arrêtait de se forcer soi ?
- Et si on arrêtait de se forcer mutuellement ? (de forcer les autres)
C'est des deux dont je veux parler.
Car à mon sens ça procède de la même dynamique.

Je me force moi, donc j'estime que les autres doivent se forcer aussi, ou que je suis légitime à forcer les autres.
On me force donc j'estime que je peux forcer les autres.
Les autres se forcent donc j'estime que je dois me forcer.
Etc.
Ça tourne en boucle mais on en revient toujours à la même chose : il faut se forcer dans la vie, il faut se forcer en amour. (de même qu'il faut souffrir pour être belle/beau).
Et moi j'ai l'impression que justement c'est tout le contraire.
Et que cette pensée-là fait foirer nos liens avant même qu'ils ne commencent.

Qu'est-ce que l'amour ? C'est quoi l'engagement ?

On se force dans le sexe, on se force en relation.
On se force à être poly, à combattre la jalousie, à ressentir de la compersion.
J'ai le sentiment que selon nos constructions genrées on va être plus enclin·e à forcer l'autre sur le plan de la sexualité (je veux du sexe et j'estime normal d'en recevoir gratuitement), ou sur le plan relationnel (je veux que l'autre soit toujours là pour moi). Même si bien sûr ça s'entremêle. Et je trouve qu'on peut avoir tendance à minimiser l'un ou l'autre, le forcing sexuel ou le forcing relationnel, voire à négocier l'un en échange de l'autre.

À quel moment on dit stop à tout ça ?

Évidemment je vois venir les critiques. « Ah tu prône un système utopique ultra-libéral, où personne ne se force jamais, où chacun·e fait ce qu'il/elle veut de sa vie et de son corps, et où tout le monde s'en fout de tout et des autres ? Vive le capitalisme décomplexé, quoi ! Et surtout profite bien de tes privilèges, hein ! »

Et pourtant…
J'ai beau mettre en balance tout plein de choses, j'en reviens toujours au même constat, on se force soi et on force les autres, et de là viennent — à mon sens — beaucoup de nos problèmes.

Ça commence avec pas grand chose, ça commence insidieusement, ça mange pas de pain. On se force juste un peu, on force l'autre juste un peu. Allez quoi… Aimes-moi plus, aimes-moi mieux, aimes en moi ce que moi-même je n'arrive pas à aimer en moi, etc etc.

Et on en vient à banaliser le forcing, à remettre en question les limites de l'autre. Parce que bon tu pourrais faire un effort quand même ! Si tu m'aimes vraiment, tu pourrais te forcer un peu quand même ! Un peu comme la Jalousie en monogamie qui est une preuve d'amour, se forcer pour l'autre serait aussi une preuve d'amour.

Pour moi l'amour de l'autre commence par l'amour de soi. Et l'amour de soi commence par ne pas se forcer, à rien, pas même d'un iota. Et l'amour de l'autre par ne pas forcer l'autre, en rien, pas même d'un iota.
On pourra dire que c'est idéaliste, utopique, irréaliste, voire égoïste, ou masculiniste (dans certains contextes), etc.
Je ne le pense pas, et pour moi ne pas se forcer n'est pas synonyme de s'en foutre de l'autre, des autres. Au contraire c'est même une manière de les respecter vraiment. Et j'ai le sentiment d'à-peu-près réussir à le vivre dans ma vie (je dis bien à-peu-près, disons que c'est un fil rouge).


Dès que je sens que je me force ou que l'autre se force, ça me donne envie de stopper, de faire pause, voire machine arrière.
Mon chemin dans le consentement fait qu'aujourd'hui j'ai très à coeur de ne pas forcer l'autre, non seulement sur le plan sexuel mais aussi sur le plan relationnel.

Et quel goût a l'amour ou le sexe quand l'autre se force ?
Ai-je vraiment envie que l'autre se force pour mon bien, pour mon bonheur ?

Arrêter de forcer l'autre ça commence par accepter de renoncer parfois au "je veux" à "j'exige que", voire à "j'estime normal que", c'est accepter que tous nos désirs ne seront pas exaucés (ou que bien peu le seront), c'est accepter justement de renoncer à certains de nos privilèges sociétaux. Ça demande une vraie attention à l'autre et à soi, de chaque instant. Mais pour moi le jeu en vaut la chandelle. C'est que les interactions que je vivrai seront réellement pleinement consenties.
Quand on est un mec cis ça peut vouloir dire diminuer par 10, par 100, ou par 1000 les possibilités sexuelles ou amoureuses. Soite. C'est mon choix. Je sais pourquoi je le fais. Et ce faisant je (re)découvre ou (re)valorise d'autres formes d'interactions corporelles (le tactile pour lui-même, la tendresse…) ou d'interactions relationnelles (l'amitié…).

Je quitte cette course à toujours plus, ou aux interactions survalorisées par la norme (sexe, amour-amoureux, couple…). Mais ça c'est mon chemin, je présume qu'il y en a d'autres possibles.

En revanche je constate chaque jour les dégâts qu'opère le forcing tout autour de moi. Et ça me donne envie de proposer ce : Et si on arrêtait de se forcer ?

Ce site regorge de témoignage de gens qui se plaignent que l'autre n'est pas ci, pas ça, trop ci ou trop ça. Que l'autre ne fait pas les choses comme on le voudrait, que l'autre ne nous aime pas comme on le voudrait, etc, etc.
À quel moment on arrête de vouloir faire entrer l'autre dans notre moule, dans notre modèle, dans le miroir de nos désirs ?
À quel moment on aime l'autre pour ce qu'il/elle est, pour sa singularité, pour son altérité ?

Vouloir que l'autre se force pour nous, en quoi est-ce de l'amour ?
Se forcer pour l'autre, en quoi est-ce de l'amour ?

Mon but n'est pas de créer une nouvelle injonction, ouhla non. Je ne voudrais pas que quiconque se force à ne pas se forcer. Ça serai un comble !
Je suis convaincu au contraire, qu'on ne fait vraiment une chose que lorsqu'on on est convaincu (dans les tripes, pas que dans la tête) de son bien fondé (pour soi, pour l'autre, pour le monde, …mais surtout pour soi).

Quand j'ai lu BellHooks sur l'amour en tant que verbe d'action, ça m'a parlé, et ça me parle toujours. Oui, j'ai envie que mon amour se matérialise dans des actions. Oui, j'ai envie de mettre l'accent sur les choses positives et concrètes dans les interactions et les liens. Et je comprends qu'on regarde les actions de l'autre plutôt que ses "beaux" discours, ses actes plutôt que ses promesses. Mais si je me force à faire des choses (pour quoi, pour prouver mon amour ?) quel sens ça a vraiment ? Et est-ce que je m'aime vraiment en le faisant ? Là est mon fil rouge peut-être : est-ce que je m'aime en aimant l'autre ?

Et si je n'aime pas les actions (ou non-actions) de l'autre à mon égard, si je ressent que l'autre ne m'aime pas comme je le voudrais, soite. Je peux le lui exprimer, le lui expliquer, mais après basta. On ne fait pas le bonheur de l'autre malgré lui. Et si je dois m'aimer moins pour pouvoir continuer à l'aimer, alors pour moi c'est niet.
Alors certes souvent, je ne prends pas assez la peine d'exprimer mes besoins, mes peurs, mes états d'âmes, mais je ne peux reprocher à l'autre de ne pas deviner à ma place. Et si je lui exprime tout ça, et qu'il/elle n'en fait cas, alors je suis renseigné sur l'endroit de son amour pour moi, ou de son amour pour lui. Dans tous les cas je ne voudrais pas qu'il/elle se force pour moi. Surtout pas au détriment de lui-même.

C'est plus pragmatique qu'idéaliste à mon sens.
C'est je pense chez moi, lié à un profond sentiment de réciprocité. Non pas dans l'égalité (on n'a pas les mêmes besoins, les même envies, les même limites…) mais dans le fait d'accueillir l'autre tel qu'il/elle est. Car c'est ce que je veux qu'on fasse avec moi.

Bien sûr je n'y arrive pas, je suis jugeant, exigeant, égoïste et touti quanti. Mais encore une fois c'est mon fil rouge. Ne pas me forcer, ne pas forcer l'autre. Pas même d'un iota.

J'arrive à vivre ça avec de rares personnes, et c'est tellement… reposant.
S'enlever au maximum la pression. Et laisser venir ce qui voudra venir.

Le soin pour moi commence là. Et commence déjà par soi-même.

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Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 16h19

J'ai failli poster sur le fil [Vocabulaire] Relation ou pas ?, mais finalement je poste ici :

J'ai le sentiment en fait qu'il y a une injonction à la relation, à être en relation, à nommer nos liens « relation » et à vouloir aller vers une relation dès qu'il y a rencontre.
C'est pas très nouveau par rapport à ce que j'ai pu déjà écrire ici. Mais voilà nommer cette injonction, visualiser cette injonction spécifique-là, ça me fait du bien. Car c'est pouvoir m'autoriser à m'en détacher.

Et de cette injonction à la relation découle à mon sens l'injonction à la relation amoureuse et sexuelle qui toujours nous englue dans la monogamie, aussi bien que le fait de dénombrer, compter et valoriser, en milieu non-mono, le nombre de nos relations. Comme s'il fallait prouver qu'on est bien en relation quand on n'est pas mono.

Il y en a qui sont asex, aro, voire anarel, moi j'ai l'impression que j'ai juste envie d'être a-relation. Envoyer bouler tout ça. Le bébé monogame et l'eau de son bain.

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Discussion : De polyamour et d'eau fraiche

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 14h43

Murgien
j'ai toujours cru que énoncer les risques les réduisait fortement, et permettait aux uns et au autres d'agir en conscience du risque, d'ajuster leur prudence

Oui, je partage cet avis. Comme pour toute les relations de pouvoir. Nommer le biais de pouvoir permet de l'atténuer, ou en tout cas de le prendre en compte.

Murgien
si je m'en dédouane aujourd'hui en mode "il fait bien ce qu'il veut", en quelle mesure j'assumerais plus tard qu'il s'effondre

Oui, c'est une bonne question (à te poser).

Murgien
et en vrai, je mesure le risque d'effondrement sur mes fonctionnements émotionnels, mais s'il juge qu'il ne va pas s'effondrer (ou s'il juge que ça en valait la peine quel que soit l'issue) ?

Tu ne peux certes pas décider de son bonheur à sa place.

Murgien
si je maintiens une relation sans l'Hamour, parce qu'il y a tant d'autres formes d'attachement à vivre, est-ce que ce n'est pas, quelque part, acter la hiérarchie des relations ?
acter que je ne m'essaierais probablement jamais plus à lui donner une importance égale à celle que je donne à ma relation ancre ?

Égale c'est sûr que non. Mais pourquoi faudrait-il l'égalité ? Le contraire de la hiérarchie n'est pas forcément l'égalité. Ça pourrait être disons… la non-compétition ?
À moins que de définir l'ancre pose en soi la hiérarchie et la compétition ?

Qu'est-ce qu'une ancre pour toi ?

Siestacorta
C'est un des aspects de l'injustice que tu évoques : toi tu as une relation ancre, lui n'en a pas.

Est-ce forcément une injustice ?
Le nomme t-il ainsi ?

Murgien
mais au fil des mois, en vrai, on voit bien qu’il a envie de moi bien plus que je n’ai envie de lui
et lui,
bah,
ça lui fait très mal
mais alors vraiment

Qu'est-ce qui lui fait mal exactement ?
Le déséquilibre dans le désir, dans l'envie ? La qualité ou quantité de temps passé ensemble ? Le fait de ne pas te posséder "pour lui seul" ? Le fait de sentir que tu l'aimes moins que lui t'aimes ? L'inéluctable diminution de l'implication post-NRE ?

N'est pas aussi ça qui te fait fuir ? Qui te donne moins envie ?
Ces déséquilibres, ces vases (non-)communiquants sont toujours très complexes à gérer, même indépendemment des autres relations. Là non plus il n'y a jamais d'égalité. Et ce sont des engrenages qui s'auto-alimentent et tendent à s'empirer avec le temps.

Te sens-tu sous pression de sa part ? (même involontaire de sa part)

Moi, plus on me met la pression (ou plus je me sens sous pression) plus ça me donne envie de fuir. Je déteste ça. Peut-être que j'ai un attachement évitant finalement…

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Discussion : De polyamour et d'eau fraiche

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 14h37

Siestacorta
Tu as une relation ancre, ça compte pour toi de la cultiver, et d'autres relation ne t'engageront pas aussi profondément ?

Est-ce que la relation ancre (celle qui t'attache au fond ?) est forcément moins profondément engageante que les autres ?

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Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 14h25

Siestacorta
Pour répondre à ta question sur "est-ce que ça doit faire mal de quitter la monogamie", je crois que la question de la sécurité est centrale.

On pourrait alors demander :
- est-ce que ça doit faire mal de quitter la sécurité ?
et aussi
- peut-on quitter la monogamie sans quitter la sécurité ? (là est peut-être un bon chemin de prospection — c'est peut-être d'ailleurs ce que tentent les personnes avec "couple socle" : quitter la monogamie, mais pas trop)

Siestacorta
Et le problème, c'est que la "simplicité" de la réponse par la monogamie, bien que rarement appuyée sur une connaissance de soi vraiment solide, c'est psychologiquement convaincant.

Et pourtant on sait que c'est un leurre. Divorce et ruptures, ou même décès "prématuré", sont là pour nous le rappeler sans cesse.
Mais je suis d'accord, ça reste "psychologiquement convaincant". Comme pas mal de discours simplistes : un problème / une solution.

Siestacorta
c'est moins effrayant que ce que je ne sais imaginer et n'ai pas vécu, ou pas eu l'occasion de désirer.

Quitter la monogamie c'est un peu comme quitter la religion. Ça fait forcément peur, et c'est forcément éprouvant, même si ça peut être stimulant et joyeux. C'est un saut (ou en tout cas un chemin) vers l'inconnu.

Siestacorta
Par ailleurs...
Comme c'est la norme, la non-exclusivité va en plus surgir plutôt que d'être d'emblée présent dans le paysage.
Ça surdétermine un parcours souffrant...

Ce qui surgit est forcément souffrant ?
Mais je vois ce que tu veux dire, oui.
Quoique la souffrance sera surtout du côté de la "non-exclusivité subie".

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Discussion : Egalité entre demande mono et demande poly ?

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 14h16

Nouna
C’est un peu pessimiste non?

Ça peut, oui.
(J'ai toujours été très optimiste, mais en ce moment je dois admettre que je développe un certain pessimisme — ou peut-être fatalisme — vis à vis du monde et des humains).

Nouna
Ne veut on pas le bonheur de l’autre en général?

Je pense que non. En tout cas pas en tant que mec cis. En tout cas ça n'est pas mon chemin, et je n'ai pas été socialement construit comme ça.
Il m'a fallu avoir un enfant, découvrir l'amour et l'empathie (tardivement) pour commencer à en arriver là.
Avant je voulais le bonheur théorique de l'humanité, certes, mais pas réellement le bonheur des autres.
Et même aujourd'hui, à part le bonheur de rares personnes que j'aime, je sais pas trop…

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Discussion : Egalité entre demande mono et demande poly ?

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 12h53

Nouna
J’ai un peu l’impression que c’est vraiment d’un côté :
Vouloir plus de liberté donc accepter la liberté des autres
Contre
Vouloir plus de sécurité donc accepter d’avoir moins de liberté pour sécuriser l’autre.

Et dans les deux cas c'est accepter (sous-entendu quelque chose qu'en soi, si on avait le choix, on ne voudrait pas). On est loin de la compersion… et plutôt dans cette acceptation du consentement comme quelque chose que l'on concède à l'autre…

C'est-à-dire que politiquement/philosophiquement on voudrais plus (de liberté ou de sécurité — pour soi, comme pour les autres, vu que c'est une valeur) mais qu'intimement/concrétement on ne souhaite pas vraiment le bonheur de l'autre, des autres. Au mieux on accepte de partager nos richesses (affectives, matérielles…) ?

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Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 12h35

J'ai adoré cette scène de sincérité radicale quelques temps après que Camila soit venue habiter chez Alicja et Sebastian :

à 1h14
Alicja et Camila sont sur un lit, elles se font un câlin, puis se séparent l'une en face de l'autre.
- Camila : Je te déteste, Alicja.
- Alicja : Je sais, je le sens.
- Camila : Et je sais… que toi aussi, tu me détestes.
- Alicja : Plus maintenant. À une époque oui, mais plus maintenant.
- Camila : Moi, je sens que je te déteste. Je ne te supporte plus. Je ressens de la colère envers toi. Je suis jalouse de toi. J'aimerais que tu disparaisses. Et je ne sais pas comment faire pour renouer le dialogue et raviver l'amour entre nous, parce que pour l'instant on ne se supporte plus.
- Alicja : Je préférerais que tu parles pour toi. Pas de "on ne se supporte plus", "on se déteste". Dis-moi ce que tu ressens.
- Camila : OK. Je ne te supporte plus.
- Alicja : Merci.
- Camila : J'aimerais qu'on trouve un terrain d'entente qui nous convienne à toutes les deux, mais je ne vois aucune solution.
- Alicja : Actuellement… Je ne te déteste pas. Je suis désolée que tu en sois arrivée là. Je suis passé par là, moi aussi. Je sais ce que c'est. Maintenant, ma priorité, c'est de m'aimer moi. Je ne veux plus passer du temps avec toi ou t'avoir auprès de moi. Je veux juste prendre soin de moi. Je dois me protéger de toi. Je compatis, je suis désolé, mais je ne t'aime pas comme Sébastian peut t'aimer.

La scène continue (mais hors contexte du film, c'est peut-être moins pertinent, je la transcris quand même) :

- Camila : Donc, Sebastian, souffre, mais tu ne peux pas l'aider parce que tu dois t'occuper de toi ?
- Alicja : C'est une question ridicule.
- Camila : Pourquoi ?
- Alicja : Parce que le lien n'est pas le même.
- Camila : OK, mais réponds-moi, tu serais capable de l'aider ?
- Alicja : J'en sais rien.
- Camila : Même si tu penses d'abord à toi ?
- Alicja : T'as vu Sébastien ? On dirais un vieillard. Il est vraiment au bout du rouleau.
- Camila : Oui.


En revanche j'ai detesté que la thérapeuthe de couple coupe la parole à Alicja, alors que pour moi on arrive au noeud de l'intrigue :

à 1h17 (juste après, donc)
"2023, Berlin."
Alicja et Sebastian sur un canapé face à probablement une thérapeuthe pour couple.
- Alicja : Je ne sais pas quoi faire. Analysons la situation. Camila et moi, on ne se parle plus. Ou difficilement.
- Sebastian : Il y a sûrement une solution…
- Alicja : Je peux ? Ne m'interromps pas. Ne m'interromps pas.
- Sebastian : Ok
- Alicja : Je veux dire qu'au vu de mes faits et gestes à la maison, de mes agissements, compte tenu de la nouvelle personne que je suis et de mes limites, j'ai l'impression d'être une enfant qui apprend à marcher. C'est la vérité. Et j'admets que j'aimerais que mon chez moi redevienne un lieu où je peux recharger mes batteries.
- Sebastian : Tes limites ? C'est ma chambre aussi. C'est chez moi et c'est ma vie aussi.
- Alicja : T'avais l'habitude que je cède, que j'accepte tout…
- Sebastian : Ça n'a rien à voir !
- Alicja : Que je sois conciliante, et toujours prévenante, mais aujourd'hui, j'en ai assez d'être prévenante.
- La thérapeuthe : Ok. Et si on faisait une pause ? Je crois qu'on n'est pas très constructifs. C'est quoi pour toi la liberté ? De quoi as-tu besoin pour te sentir libre ?
Et Alicja répond à la question.

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Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024

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artichaut

le dimanche 28 septembre 2025 à 01h16

artichaut
Quitter la monogamie doit-il nécessairement se faire dans la souffrance ?
Et si oui pourquoi ?

Je reformule ma question en l'élargissant au delà du film :

Est-ce inhérent à la monogamie que la monogamie soit si souvent si douloureuse à quitter ?

Et si oui, pourquoi ?

Vous en pensez quoi ?
(de préférence des personnes pour qui justement ça a été — ou c'est encore —douloureux)

Est-ce parce que c'est une norme ? Par ce qu'elle est sur-valorisée et présentée (le couple, le mariage) comme l'apanage d'une vie réussie ? Est-ce pour le confort (affectif, matériel, social…) réel ou symbolique, qu'elle apporte ? Est-ce parce que pour la plupart on a vécu dedans étant enfant, donc c'est notre seul modèle réellement intégré, comme inscrit familialement en nous ?

Et la jalousie est-elle le symptôme de cette douleur, de cet arrachement ?

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