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Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

artichaut
le samedi 30 novembre 2024 à 19h38
GeorgyPorgy
1. la sortie progressive d'un état de limérence, de passion
2. la compréhension qu'il ne s'agit pas de "convaincre" & l'empathie.
3. savoir voir des endroits de non-exclusivité moins évidents,
4. la reconnaissance & l'acceptation qu'une relation peut être "autre"...
Merci @GeorgyPorgy pour cette synthèse !
Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

artichaut
le samedi 30 novembre 2024 à 19h25
Tiao88
Et effectivement on a eu une discussion où il me disait que je lui avais un peu imposé cela... Chose avec laquelle je ne suis pas tout à fait d'accord (dans le sens où il aurait pu rompre avec moi).
Je fais partie de ceux qui considère que dans un tel cas, c'est à toi de poser la rupture (de porter la responsabilité de la rupture), pas à lui.
Tiao88
Pour moi, la non-exclusivité, ça tombe sous le sens que ce soit de l'amour (charnel, agapé, platonique) ou du sexe (même si le sexe pour le sexe, personnellement je trouve ça pas très appétissant). Parce que le reste, ne pas faire que des activités avec son amoureux.euse, avoir des ami.e.s de sexe opposé, c'est peut-être pas évident ou la base mais essentiel.
Et surtout (ou alors je vis vraiment dans un ghetto culturelo-hippie) parce que peu de gens ne se sentent jaloux.se parce qu'on fait des activités sans elleux (sauf si c'est tout le temps le cas et au détriment de la relation mais c'est un autre sujet).
(…)
(Mais merci pour ces exemples :) )
Ça tombe sous le sens, en système strictement monogame, oui.
Pour le reste, j'ai vu des jalousies s'exprimer, et j'ai moi-même ressenti de la jalousie pour bien d'autres choses. Par ex. que l'un·e de mes ami·es dorme avec quelqu'un d'autre au lieu d'avec moi, ou de les voir se faire plein de câlins affalés sur un canapé, ou qu'iels aient une discussion yeux dans les yeux pendant hyper longtemps, ou juste de sentir de la complicité/joie entre elles/eux à un moment où c'est compliqué avec moi.
Nul besoin de sexe ou d'amour-amoureux pour que s'exprime la jalousie.
Il y a souvent de la jalousie dans mon réseaux d'ami·e·s.
Tiao88
Sauf qu'au bout de 3/4 ans y a un manque d'intimité/sexe qui s'est fait ressentir. Mais quand on n'a jamais évoqué cela difficile d'en parler ouvertement (et peur de blesser l'autre personne en face). Et comme dit @HareRama, faire un stage de jongle, ça ne résout pas le schmilblick, ni voir mes ami.e.s ni aller à un concert (et pourtant j'aime les 3 activités, avec ou sans mon compagnon).
Faire un stage de jongle, sûrement pas, mais il y a mille autres activités. À commencer par l'auto-sexualité débridée et assumée (une super manière de commencer en "non-exclusivité sexuelle" : ma sexualité n'appartient pas qu'au couple, pas à l'autre).
Tiao88
J'avoue avoir du mal à comprendre comment on peut d'un côté dire à quelqu'un "tu n'as pas le droit de m'imposer de l'intimité/sexe dont je n'ai pas envie" (et je suis parfaitement ok avec cette partie du message, à 300%) "mais moi je vais te dire quoi faire et surtout ne pas faire avec ton corps/coeur, parce que j'ai un droit de regard dessus" (->et cette seconde partie du message me donne envie de hurler). J'ai besoin de me sentir libre aussi amoureusement et sensuellement (quitte à ne pas en faire grand chose en dehors de ma relation avec mon amoureux une bonne partie de l'année).
Oui, c'est tout à fait un motif légitime de rupture. Même si en soi on ne peut absolument rien reprocher à l'autre (et c'est même primordial de ne rien lui reprocher en la matière). D'où, si ça n'est pas tenable pour nous, une rupture posé par soi, sans culpaliser l'autre, ni le rendre responsable, de nos besoins.
Tiao88
Et peut-être aussi qu'on met beaucoup trop de choses / pression sur le dos du couple. Et comme je demandais à un crush il y a peu : ça veut dire quoi "être ensemble"? Si c'est habiter ensemble tout le temps (bon déjà ça se limite qu'à une seule relation), avoir des enfants ensemble, acheter une maison ensemble, avoir 3 chats ensemble... Je ne suis même plus avec mon propre amoureux... J'ai surtout (au délà de la sensualité) envie de partager des moments de vie (et pas que les drôles parce que une relation c'est pas juste quand l'autre est joyeux, c'est tout le temps)
Oui ça veut dire quoi "être ensemble" ?
Très bonne question.
Discussion : Critique de la relation socle

artichaut
le vendredi 29 novembre 2024 à 06h03
On entend de plus en plus souvent parler de "relation socle". Ce terme entre peu à peu dans le glossaire poly empirique. Et devient l'un de ces termes qui devient presque est un marqueur de ce qu'est (devenu) le polyamour.
Qu'est-ce donc qu'une relation socle, et pourquoi, depuis toujours, ce terme me dérange ? De quoi la relation socle est-elle le nom ? pourrait-on dire (en empruntant à Badiou, sa formule devenue célèbre)
Une relation socle, serait une relation qui par sa nature spéciale apporte une stabilité particulière, une sécurité affective rassurante.
Il s'agit généralement d'une relation conjugale, (ayant été) amoureuse et sexuelle.
Pourtant je vois au moins 2 caractéristiques induites, rarement nommées, voire carrément niées.
1. La relation socle est hiérarchique
La relation socle me semble être une relation primaire qui ne dit pas son nom.
Qu'est-ce qu'un socle ? Une base sur laquelle repose une construction. Une construction qui se veut grandiose, et qui comme telle, se montre, s'affiche au yeux du monde (telles les statues dans nos cités). Et qui regarde le monde depuis sa hauteur de socle. Le socle élève, le socle isole, le socle cloisonne. Et grave dans le marbre que cette relation est importante et différente de toutes les autres. Mais pourquoi ce besoin de marquer ainsi, de distinguer ainsi, cette importance et cette différence (importance et différence qui en soi sont le propre de n'importe quelle relation) ?
Qu'il s'agisse de rassurer son partenaire (souvent son/sa conjoint/e) ou de se rassurer soi, j'y vois quelque chose de l'ordre d'une priorité donnée, d'une promesse de longévité aux yeux des autres et de la société, d'un piédestal aux yeux du monde.
2. La relation socle est monogame
La relation socle me semble être une relation monogame qui ne dit pas son nom.
Qu'est-ce qu'un socle ? Une base sur laquelle repose une construction. Une base destinée à porter, comme on vient de le voir, une représentaion sociale du duo-formant-couple. En plus de la sécurité matérielle et affective, c'est exactement le rôle symbolique de la monogamie. La relation socle assoie ses privilèges en se montrant socle au yeux du monde. Et ce faisant, le socle enferme, emprisonne dans sa chappe de béton, cette liberté pourtant prônée et désirée, mais qui fait peut-être trop peur.
Pourquoi en définitive, ce terme me dérange ?
Ce terme me donne le sentiment d'un truc non assumé.
Je veux vivre le polyamour mais ne veut pas renoncer à ma relation monogame historique, je veux la liberté libertine et la bienséance conjugale, je veux être libre mais paraître en couple, etc. Bref je veux… le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crèmière.
Mais le dire et l'assumer comme tel, serait un peu trop mal vu, alors on invente des euphémismes.
Comme s'il était trop difficile, en tant que néo-poly, d'assumer vouloir, ou avoir besoin, ou ne pas vouloir se séparer… d'une relation monogame hiérarchique (pardon pour le pléonasme).
_________
Voir aussi :
- le Lexique du site et sa page discussion.
- les Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)
- le fil générique : Décortiquons la Monogamie, sept 2020.
Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

artichaut
le jeudi 28 novembre 2024 à 02h33
HareRama
(donc non amoureuses ou sexuelles).
non amoureuse et sexuelle
non monogame en fait.
L'amour est vaste, le sexe aussi.
Mais quand on associe les deux, on retombe généralement dans la monogamie.
HareRama
je pourrais partir seul faire un stage de macramé, mais face à une relation amoureuse et sexuelle intense, franchement, ça ne fait pas le poids
C'est bien là que le bât blesse.
On nous a tellement bourré le crâne, qu'on ne sait plus voir autre chose que cette promesse de la "relation amoureuse et sexuelle intense".
Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

artichaut
le mercredi 27 novembre 2024 à 02h09
HareRama
Je suis ouvert à toute alternative à l'"absolutisme" - je veux bien que tu développes le continuum exclu - non-exclu.
Que cherches-tu avec une autre relation (tout en gardant celle-ci) ? Si c'est de l'amour et du sexe, c'est déjà une façon de dédoubler la relation existante. Si c'est revivre le frisson des débuts, idem. Etc.
Bien souvent on croit chercher quelque chose de différent, alors qu'on cherche en réalité +ou- la même chose, ou la même chose au passé.
Tu parle beaucoup au passé, du passé de votre relation. Ça m'évoque l'idée de la nostalgie de quelque chose qui s'est effacé et que tu voudrais retrouver.
Le continuum exclu - non-exclu, comme tu dis, c'est ne pas chercher à sauter dans le bain poly, sans s'être ne serait-ce que trempé les pieds avant. Et sans y aller un minimum ensemble.
Élargissez vos horizons. Autorisez-vous des choses que vous n'avez jamais faites. Selon les couples ça peut-être plein de choses : cesser de dormir ensemble tous les soirs, avoir des ami·es de sexe opposé, cesser de n'avoir des projets engageants qu'avec notre "moitié", faire une déclaration d'amour-amitié à un·e ami·e, etc. La liste est infinie, et ne se résume pas à… avoir une autre relation amoureuse et sexuelle… option qui, à mon sens, ne devrait s'envisager qu'après avoir testé plein d'autres choses, avoir mis nos jalousies respectives à l'épreuve sur des choses moins émotionelles, etc.
Surtout si le couple s'est assagit, ramollit au fil du temps. Et que vous avez un peu perdu l'habitude de gérer vos bails émotionnels (ensemble et séparément). Auquel cas sauter dans le polyamour c'est le meilleur moyen de foncer droit dans le mur. Et au final aller vers une rupture, mais avec un maximum de fracas et de dommage collatéraux.
Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

artichaut
le mercredi 27 novembre 2024 à 01h54
HareRama
Je ne comprends pas les autres modalités possibles, et la comparaison au voyage ne me parle pas : quelles sont les autres modalités ? Quel serait l'équivalent d'aller dans une autre ville ? (Désolé pour mon incapacité à suivre la métaphore)
Je détaillerai sans doute plus tard.
Mais déjà ça : au lieu de se poser la question de rompre ou ne pas rompre, on peut se poser la question de transformer la relation.
Où en sommes-nous ? Que voudrions nous changer (toi+moi) ? Comment qu'on s'y prend ?
Et non pas "Je veux aller là, es-tu d'accord ou pas ?". Posé comme une injonction unilatérale, sommant l'autre de prendre la décision à notre place. (Et si t'es pas d'accord, je te quitte, ou je me morfonds.)
HareRama
La séparation n'enleve pas le beau de notre histoire, mais c'est la fin des projets communs engageants.
Et alors ?
Une rupture, s'accompagne forcément de la fin de quelque chose et début d'autre chose. Ce n'est pas en soi négatif, c'est un recommencement. Se retrouver enfin soi. Faire vraiment le point. Ne pas se contenter de l'acquis. etc.
HareRama
Ça sera un traumatisme pour la famille (quand je dis la famille je parle essentiellement des enfants),
On projette beaucoup trop sur nos enfants. Alors qu'on ne peut absolument pas savoir ce que ça sera pour eux. Parfois la rupture des parents est salvatrice. Et leur donne l'exemple que eux non plus, ils ne sont pas obligés de rester dans des faux choix. C'est faire preuve de courage et leur montrer l'exemple que le plus important est de se respecter soi.
HareRama
de notre amour qui nous a fait tant de bien
(…)
Le (mon) renoncement serait renoncer à vivre une histoire qui m'a fait un bien fou, m'a fait me découvrir sur des aspects que je ne soupçonnais pas, et même si ce que j'ai vécu m'appartient pour toujours, j'ai peur de vivre dans le regret de cela et de passer à côté d'une partie de ma vie.
Ce qui est passé est passé. Tu peux le regretter ou l'honorer. Mais de fait, c'est du passé. Rompre n'est pas renier le passé, c'est passer à autre chose.
HareRama
Sur l'acceptation, c'était dans le sens "poly-acceptant" (que j'ai pu lire ici et là). Même si je préférerais un polyA partagé (car plus équitable, et que je suis convaincu que ça enrichit la personne et même les autres relations), la question n'est pas sur la table.
À mon sens la "poly-acceptance" n'existe pas. Je la vois comme un concept inventé par des monos souhaitant imposer leur envie de polyamour à leur partenaire historique.
HareRama
Qui a parlé de dédoubler le schéma mono ? Je n'ai pas parlé de l'autre relation, car ça n'est pas le sujet ici, mais ça n'a jamais été mon intention. Je ne suis pas sûr de te comprendre
C'était une hypothèse.
Le sujet me semble au contraire tout à fait pertinent et n'est en rien détachable du problème. Que cherches-tu avec cette autre relation ? (si tu acceptes d'y répondre).
Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

artichaut
le mercredi 27 novembre 2024 à 01h25
Je reprends donc la suite de la discussion…
HareRama
Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)
Bon alors déjà cette parenthèse que tu as ajouté me semble significative (et quelque peu foireuse).
mono->poly
Tu pose la charrue avant les boeufs, le but avant la discussion, la finalité avant le chemin.
Si tu décides que c'est là (et pas ailleurs) que tu veux aller, alors oui il ne te reste plus que le choix de rompre ou imposer ton choix.
C'est exactement ce que je critique.
Et la réponse est alors contenue dans la question :
Si "mono->poly" est le but alors il s'agit de rester dans le dilemne rompre ou ne pas rompre.
Sortir de ce dilemne c'est tenter de poser le problème autrement. Et donc déjà renoncer à poser un but ultime, pour traiter les choses dans l'ordre. À savoir déjà poser le problème avant de vouloir chercher des solutions.
La formulation juste, selon moi, serait "Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono)".
Car pour l'instant tu es, vous êtes, dans un contexte mono.
Discussion : Stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie

artichaut
le mardi 26 novembre 2024 à 13h34
HareRama
@artichaut le constat n'est pas le mien mais celui présenté par ma femme en l'occurrence.
Ah pardon, je me suis trompé.
Mais du coup qui cherche à "ouvrir le couple" ? Toi ou elle ?
Si c'est toi, et vu que tu dis être d'accord, ça ne change pas grand chose.
Si c'est elle (et que j'ai vraiment tout compris de travers) alors tu peux lui faire lire mon message.
HareRama
soit j'ouvre mais on se quitte, soit l'un des deux change de position sur la non-exclusivité.
C'est nottament cet "absolutisme" que je critique.
Voir l'exclusivité ou la non-exclusivité, comme un bloc.
Mais ça mériterais un développement, qu'il n'est sans doute pas judicieux d'avoir ici, pour ne pas continuer de détouner ce fil de son sujet.
Peut-être créer un nouveau fil de discussion ?
Par exemple : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ?
ou tout autre titre qui te (ou me) conviendra.
Si toutefois ça t'intéresse de poursuivre cette discussion, bien sûr (je peux notamment être tranché dans mes propos et mes positions, ce qui n'est pas forcément au goût de tout le monde, et je sens que j'ai moins de patience/bienveillance qu'avant sur ce forum).
.
J'ai l'impression qu'il serait judicieux non pas de créer un kit "Comment ouvrir son couple ?", mais de créer le kit "Comment gérer l'apparition d'un questionnement sur le polyamour dans un couple hétéro monogame longue durée ?".
Ça concerne tellement de posts sur ce forum…
Et le sujet pourrait mériter un livre, en soi. Mais n'étant pas et n'ayant jamais été concerné par le sujet, j'avoue que j'ai un peu la flemme d'écrire ce livre.
Discussion : Stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie

artichaut
le mardi 26 novembre 2024 à 13h14
Perso, je n'ai pas le sentiment de ressentir beaucoup d'auto-stigmatisation (que je pourrait associer à la culpabilité, chose que je ressent peu ou très rarement), mais j'ai pu ou je peut avoir un sentiment d'errance, d'être bloqué dans des labyrinthes, de ne pas trouver le chemin. Ce qui au final, fabrique peut-être la même chose.
Ce que tu décris @LilouM comme une non acceptation de ton orientation relationnelle est peut-être une façon de ne pas oser. Ne pas oser être soi, aller vers ce qui nous attire.
Ce qui nous en empêche est-il réel, ou purement imaginaire ? Choisis ou purement injonctif ?
Les risques a y aller sont-ils réels ? Et quels sont-ils exactement ?
Que se passerait-il si je les ignorait ?
etc
Discussion : Stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie

artichaut
le mardi 26 novembre 2024 à 12h55
Pour la stigmatisation, j'ai l'impression qu'il faudrait différencier les cas des personnes non-impliquées et non-proche de nous (ça arrive très souvent et c'est juste innacceptable) des cas des personnes directement impliquées (nos partenaires…) où se mélange des enjeux certes possiblement de stigmatisation, mais aussi de gestion de la relation, de résurgences de conflits non résolus, de rapports de force, de considérations systémiques, etc.
Et dans ce deuxième cas il n'est pas toujours facile de tirer au clair, ce qui est réellement de la stigmatisation. Faute aussi de définir précisément ce que regroupe pour soi la non-monogamie, et comment l'autre a la capacité de l'appréhender.
Il pourrait par exemple être paradoxal de reprocher à l'autre de nous stigmatiser sur le sujet, si de fait, on est en relation monogame avec cette personne.
Il y a aussi le risque vis à vis des autres objets de stigmatisation cités (orientation sexuelle, genre, maladie mentale, origine ethnique...) de venir comparer des choses qui peuvent difficilement l'être en terme de violence reçue.
La question de l'auto-stigmatisation, me semble en un sens plus intéressante. Ou en tout cas, me semble avoir le pouvoir, à la fois de mieux tirer au clair, ce que l'on veut et aussi ce qui nous atteind.
Donc de pouvoir mieux se positionner aussi face à l'extérieur (les autres et la société) vis à vis de cette stigmatisation que l'on peut ressentir.
Et il me semble que déceler en nous l'auto-stigmatisation, c'est souvent déceler les injonctions intégrées/intériorisées (sociétales, familiales, conjugales…) ou nos shémas contradictoires.
Discussion : Stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie

artichaut
le mardi 26 novembre 2024 à 12h28
HareRama
Donc je suis face au dilemme suivant: soit on se quitte et on perd tous les 2 ce qu'on a construit (…), soit j'abandonne une partie de moi que je viens de toucher du doigt (…), soit elle accepte.
3 "solutions", et pas une seule de bonne.
Je n'ai pas tout lu, mais ce passage m'interpelle, et me semble assez illustratif d'une manière de penser que je pourrait qualifier de simpliste, ou même de monogame (le simplisme de la pensée monogame, si on veut). Presque j'aurais pu dire binaire, s'il n'y avait pas 3 solutions.
Qu'il y ai un nombre fini de solutions, et un nombre aussi petit, m'interpelle.
- soit on se quitte et on perd tous les 2 ce qu'on a construit
Pourquoi se quitter serait forcément synomyme de perdre quelque chose ? Est-ce que vous avez capitalisé votre relation, ou est-ce qu'une relation se vit à chaque instant ? Pourquoi arrêter quelque chose, ou se_quitter serait forcément vécu comme négatif ? Pourquoi le nombre d'année (25 ans) serait-il forcément important, vu comme un critère négatif au lieu de positif ? Et si ça faisait 15 ans que tu aurait déjà du partir ? Et si l'on pouvait fêter honorer ces 25 ans et s'arrêter là ? Et si se séparer et reconstruire devenait une joie ?
- soit j'abandonne une partie de moi
De même pourquoi penser en terme d'abandon ? Abandonner l'autre, se faire abandonner, abandonner une partie de soi ?
Pourquoi renoncer en bloc à tout ? Pouquoi penser cette "partie de toi" comme séparée ? Mais qu'est-ce vraiment que cette "partie de toi" ? Vouloir être poly pourrait-il être un fantasme, et qu'il y a t-il vraiment derrière ce fantasme ?
- soit elle accepte
Alors là j'ai envie de dire : "c'est mort". On ne fait pas — sans dommage important — faire accepter quelque chose à l'autre qui nous concerne soi.
Dans les 3 cas, je ressent quelque chose comme un refus d'accepter que certain choix te reviennent à toi et uniquement à toi (et que c'est à toi d'en assumer les conséquences), ou inversement un refus, ou du moins une réticence, à ce que la co-construction relationnelle transforme véritablement l'image fantasmée de ce vers quoi tu voudrais aller.
C'est un peu comme si tu habitais dans un pays avec une personne, que tu a envie d'aller dans un autre pays. Et que les seules solutions que tu envisage sont
- partir seul dans ton pays
- renoncer complétement à ton projet et te morfondre de ça
- obliger l'autre (lui faire "accepter") à venir avec toi dans cet autre pays
Si tu pars seul, ou si tu fait accepter à l'autre, tu impose ton choix, ton point de vue, en possiblement laissant entendre (ou en te faisant croire à toi-même) que le choix est partagé, alors qu'il n'est que de ton fait.
Si tu renonce, le choix est de ton fait, mais il y a un fort risque que tu accuse l'autre d'en être responsable.
Dans les trois cas, je vois l'éventualité d'une volonté d'imposer son point de vue en même temps qu'un déni de responsabilité. Le tout dans un fonctionnement un peu "binaire" de, c'est ça, ça ou ça. Avec l'idée (que soutient paradoxalement le truc de la lenteur "aller au rythme du plus lent") qu'on va quelque part, qu'il y a un but à atteindre (changer de pays, de gré ou de force).
N'y a t-il pas mille autres possibles ?
Changer de ville, sans changer de pays ? Aller en vacances quelque part sans déménager pour autant ? Rénover l'appartement ?
Il y a t-il forcément une binarité (tu es poly ou tu es mono, tu vis le polyamour ou tu ne le vis pas) ou pourrait-il y avoir une infinie façon de vivre les choses ?
Renoncer au shème mono, c'est renoncer à vouloir recréer une deuxième relation avec les même marqueurs que la première. Ne pas vouloir tout tout de suite, ne pas vouloir dédoubler sa relation mono. Sinon il faut être clair que l'on veut dédoubler la monogamie, et ne pas prétendre déconstruire quoi que ce soit. Que c'est une façon (égoïste ou égocentrée) de vouloir +++, et qu'en ce sens ce sera forcément une façon d'enlever quelque chose à l'autre (le fameux critère de l'emploi du temps non extensible). Et c'est pas mal d'en avoir conscience et de l'assumer.
.
@LilouM j'ai conscience que mon message déborde du cadre de ce fil de discussion. Or le sujet stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie m'intéresse beaucoup. Mais peut-être était-il bien de poser d'où je pars avant de l'aborder. Et un peu d'auto-critique (du polyamour) ne fait pas de mal avant d'envisager de parler d'auto-stigmatisation (de la non-monogamie).
Discussion : La fermeture du couple

artichaut
le jeudi 14 novembre 2024 à 10h48
On entend souvent parler ici d'ouvrir son couple*, mais on parle plus rarement de son pendant, la fermeture du couple.
S'il y a besoin d'ouvrir son couple, c'est que celui-ci est fermé. Comment et pourquoi l'est-il devenu ? Était-ce là dès le début, ou est-ce venu en cours de route ? Est-ce inhérent au couple ? Ou cela concerne t-il d'autres structures affectives ou sociales ?
À quoi répond ce besoin, cette envie (cette injonction), de se mettre en couple ? Il y a t-il un besoin initial de fermeture ? Et si oui, pourquoi ?
De même pour le couple libre. Si l'on parle de "couples libres", cela signifie en creux que le couple en soi, ne l'est pas, ou a minima, que cela ne va pas de soi, qu'il le soit. Le couple est-il un enfermement ? Si oui, pourquoi et comment se laisse t-on enfermer, voire choisit-on soi-même de s'enfermer, de s'emprisonner ? Il y a t-il un virage invisible qui fait qu'à un moment on se laisse enfermer, ou l'on s'enferme soi-même ? L'enfermement est-il par exemple, inhérent à l'intensité de la NRE, et celle-ci est-elle la clef de voûte qui incite à sceller le couple à jamais ?
Je pose des questions sans y répondre, car j'ai surtout envie d'ouvrir… la discussion.
Qu'est-ce qu'un couple ? Pourquoi choisit-on de se mettre en couple ? Quels sont les bénéfices ou les inconvénients associés ? Et pourrait-on imaginer "se mettre en couple", sans pour autant s'enfermer ? Si oui, serait-ce encore un couple ?
—
* ce qui est ici pensé pour le couple, pourrait s'élargir bien évidemment au trouple et autres combinaisons, …mais aussi a toute forme de groupe
Discussion : [Outil] Relationner à trois : trio, trouple, triade, etc. Outils et ressources.

artichaut
le vendredi 08 novembre 2024 à 00h53
Merci @Charlie_princesse_des_enferts
Il est vrai qu'au fil des ans, je mène un genre de travail de fond.
Je le fait d'abord pour moi, j'aime classer, ranger, ça m'aide moi-même à y voir clair, et retrouver parfois quelque chose que j'ai rencontré.
Mais je suis +que ravi que ça serve à d'autres.
Ton message m'a fait plaisir.
Discussion : [Outil] Relationner à trois : trio, trouple, triade, etc. Outils et ressources.
Discussion : Couple à 4

artichaut
le mercredi 06 novembre 2024 à 11h15
À défaut de répondre à la question, je signale ceci :
Relationner à trois : trio, trouple, triade, etc. Outils et ressources. (ou comment relationner en trio affectif ?)
Je signale également ces films concernant des quatuors (∆ spoil dans les commentaires de ces liens) :
- Bob & Carol & Ted & Alice
- Pourquoi pas !
- Peindre ou faire l'amour
- Happy Few
Et ces posts sur le forum
- Arte Radio : "Ménage à quatre"
- un quouple de 4 hommes
- comment nommer un "couple à 4" ?
- « Si un seul de nous quatre est malheureux, nous seront tous malheureux tous les quatre »
Discussion : Comment accueillir le sentiment amoureux sans douiller ?

artichaut
le jeudi 17 octobre 2024 à 01h43
Saltatio
Comment accueillir le sentiment amoureux que l'on ressent pour une personne avec sérénité, sans en vouloir plus que simplement la côtoyer? Voilà mon questionnement du moment.
Alors oui, ce post ne va pas tellement parler de non-monogamie éthique, surtout de sentiments. Et de comment on gère le sentiment amoureux pour qu'il ne vous pourrisse pas la vie.
Pourquoi me pose-je cette question ? Hé bien parce que je suis en train de tomber amoureuse d'un de mes collègues (et ami), et que ça n'est pas la première fois que ça m'arrive.
J'ai déjà vécu ça 2 fois par le passé, et je suis passée à 2 doigts de la dépression les 2 fois précédentes. La seconde fois, j'avais tellement maigri que j'en étais méconnaissable.
Je ne comprends pas pourquoi vouloir accueillir ce sentiment puisque visiblement l'expérience montre qu'il ne te fait pas du bien ?
Acceuillir le sentiment amoureux, c'est souvent mettre son destin dans les mains d'un·e autre. Ce n'est effectivement pas sans risque.
À titre perso, j'ai l'impression que ce que l'on nomme "sentiment amoureux" n'est la plupart du temps qu'un miroir déformé de ce que l'on voudrait ressentir pour soi-même, ou à défaut qu'un·e autre nous donne le sentiment qu'il/elle pourrait ressentir ça pour nous.
Discussion : [Lexique] Sexogamie

artichaut
le dimanche 13 octobre 2024 à 15h58
Cendre
Hey oui,
je suis sexo game.
Merci, ça me fait plaisir que ce texte et ce concept jailli inopinément, puisse servir, et même puisse faire sens chez des (au moins une) personnes concerné·e·s.
Cendre
Tiens, j'ai même une entrée dans mon journal qui parle de ça :
Ah mais tu as un journal en ligne !
Dis donc, on en apprend tous les jours…
Discussion : [Jeu] Jeux de société

artichaut
le jeudi 10 octobre 2024 à 00h35
Aki
Qui l'a essayé ?
Je l'ai essayé.
Je trouve que c'est un super jeu pour des cafés poly. Mais je le trouve très axé sur le négatif (comme les cafés poly, en général, ou ce forum en particulier : on y vient pour résoudre des problèmes relationnels).
Et perso, je lui préfère Discultons, chez le même éditeur. Jeu qui d'ailleurs manquait grave à ce fil.
Ce n'est pas un jeu au sens "jeu de société" (pas plus que Constellations d'ailleurs), mais c'est un super lanceur de discussions.
Discultons, le jeu qui (re)lance la conversation
Un jeu de cartes créé par Léa du compte Instagram des sexualités conscientes et positives Merci Beaucul, pour parler de Q sans tabou et avec bienveillance.À travers ses questions qui abordent tous les aspects de la sexualité (de désir à plaisir, en passant par consentement, anatomie ou fantasmes), le jeu a été pensé pour démarrer des conversations significatives, en apprendre plus sur l’autre et sur soi, redécouvrir ce qu’on pensait déjà connaître.
Que vous soyez en couple depuis huit ans ou en premier date, que vous soyez plan Q, exclusifs ou polyamoureux, une personne cis, trans ou non-binaire, pan ou hétéro, ce jeu est fait pour vous !
source : Gender Games
Discussion : [Outil] Outils pour relations non-normées

artichaut
le jeudi 10 octobre 2024 à 00h31
Cendre
Je l'ai pas essayé (encore), mais on m'en a dit beaucoup de bien.
Ah oui, c'est vrai, je pourrais mettre certains jeux, à titre d'outils.
Enfin, j'ai renvoyé ci-dessus vers la pages des jeux. Mais c'est vrai que c'est un peu noyé dans la liste des infos.
Merci pour l'ajout.
Cendre
Merci pour ce fil extraordinaire.
Content que ça te plaise.
Ça mériterais sans doute d'être mieux rangé. Mais c'est une fenêtre vers plein d'autres choses.
Et j'ai aimé lister tout ça, avec cet axe en tête : des choses pratiques, qui servent, sont utiles, nous aident à mieux voir, à mieux vivre.
Discussion : [Lexique] Sexogamie

artichaut
le jeudi 10 octobre 2024 à 00h20
Lili-Lutine
laisser évoluer (…) que ce soit envers nous-mêmes ou les autres, sans que cela ne devienne un drame à chaque transformation
>>> laisser évoluer <<<
Ça me plaît beaucoup !
Lili-Lutine
une société plus libre et respectueuse de nos désirs pluriels passe par cette remise en question des normes patriarcales et hétéronormatives 🌈
…et pour une fois j'ai envie de dire les normes patriarcales et… sexonormatives.
Parce que franchement je ne vois pas de différence entre milieu homo ou hétéro sur le sujet.
Du reste, se définir homo ou hétéro n'est-il pas déjà donner trop d'importance au sujet ?
Alinea7
Étymologie gamie
Ah mais ça renvoie aussi à… gamètes, et donc à la reproduction… (encore et toujours)