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Discussion : Le polyamour : j'ai testé, mais je n'y suis pas arrivée...

artichaut
le lundi 22 octobre 2018 à 17h59
@bidibidibidi
Ah ben désolé si je t'ai énervé, et si tu l'as ressenti comme des assomptions sur ton éducation. Je ne le nommerais pas comme ça, mais bon je ne vais pas chipoter. Et je comprends que mon "oui je sais, pas toi" puisse être énervant, dis comme ça (ouais je reconnais c'était même un peu condescendant, et c'est pas joli-joli).
Ton message, pour le coup, m'a +dépité qu'énervé (quoique si… ok… ton PPS m'a énervé). En l'occurrence c'est plus le message de calinou696 qui m'a énervé : il semble lui-même avoir des griefs contre des (néo-?)féministes, et vient troller ce fil, où aucune d'entre elles ne s'expriment. Bon passons.
Certes, je sais bien que ce fil n'a pas été initié comme un sujet sur le genre, mais je ne vois pas en quoi ça invalide le fait de convoquer des grilles d'analyses sociologiques, pour l'étude de cas, dont il est question ici. Ça se fait beaucoup sur ce forum, et ça ne pose généralement pas de problème. C'est quand même pas comme si les recherches sur les questions de genre, était un truc que l'on peut aujourd'hui ignorer, ou balayer d'un simple revers de déni.
Et j'avoue que j'ai du mal à entrevoir que l'on puisse encore penser aujourd'hui que nos comportements (jusque dans nos lits) ne sont pas éminemment façonnés par ce social dont nous sommes pétris. Le genre n'est que un parmi d'autre, mais tout de même, non des moindre en matière de sexualité et de relation (poly)amoureuse !
Après, une analyse sociologique reste une analyse sociologique, c'est à dire une approximation (ou du domaine du "typiquement" comme tu dis). On pourra toujours trouver des contre exemples à la règle. Mais les nommer n'a aucun intérêt. La sociologie ne s'intéresse pas à ça.
Alors oui, comme toute grille d'analyse, elle à sa limite. Mais elle me semble parfois tellement pertinente ça et là, qu'il serait dommage de ne pas la convoquer.
Discussion : Le polyamour : j'ai testé, mais je n'y suis pas arrivée...

artichaut
le lundi 22 octobre 2018 à 15h22
Ce que tu écris me semble assez simpliste et binaire. Ça vise le zéro charge mentale et le moindre effort.
Moi ça me semble plus complexe que ça.
Déjà entre Accepter et Se forcer il y a un monde au delà de la binarité.
Ensuite il y a des gens qui "se forcent" (oui je sais, pas toi) par construction sociale. Et que les aider à aller vers un chemin où moins se forcer, ce n'est pas juste en disant "C'est facile, il suffit de ne pas le faire. Regardes moi j'y arrive bien !".
Et puis tout ça me semble assez triste et manquer d'empathie ou je sais pas… d'humanité (à savoir quelque chose de vivant, de non figé dans le temps et dans l'espace, etc).
Si on reprend ton exemple précédent :
bidibidibidi
Tu lui demandes de t'écrire des textos, parce qu'il ne le fait pas.
De là, il peut :
- T'écrire des textos parce que ça lui fait plaisir de te faire plaisir.
- Ne pas t'écrire de textos parce que ça l'ennuie et que ce n'est pas lui.
- T'écrire des textos parce qu'il se "force".
On pourrait dire (et j'en oublie forcément) :
De là, il peut :
- T'écrire des textos parce que ça lui fait plaisir de te faire plaisir.
- Être en empathie avec toi, et s'étonner lui même de se mettre à t'envoyer des textos avec plaisir
- T'écrire des textos un peu plus souvent
- T'écrire des textos à des moments où il sait que tu en a plus particulièrement besoin
- Ne pas t'écrire de textos parce que ça l'ennuie et que ce n'est pas lui.
- Ne pas t'écrire de textos parce que c'est l'un des trucs qu'il déteste profondément dans la vie
- T'écrire des textos parce qu'il se "force".
etc
Et d'ailleurs c'est une de ces choses que tu dis faire au final (écrire des textos, ou mots doux, un peu plus souvent) …mais en gardant le contrôle d'affirmation ("Non je ne le ferais pas"), en restant dans le binaire et l'inamovible théorique, et en refusant de prendre en charge la complexité de la question.
En outre une demande de "+de textos" peut vouloir dire plein de choses (cf le post de Siesta sur le langage amoureux) et on peut y répondre de plein de manières (pas que en envoyant des textos !). Juste répondre "Non je ne le ferais pas parce que ça m'ennuie et ce n'est pas moi", me semble tellement froid, distant et déshumanisé…
—
PPPPS : Non c'est sûr, rentrer dans les débats sur le genre des comportements, ça n'aide pas… la personne qui ne veut pas se forcer, …ni changer ses comportements.
Discussion : Le polyamour : j'ai testé, mais je n'y suis pas arrivée...

artichaut
le samedi 20 octobre 2018 à 00h31
…bah, il y aura tjs des réfractaires dès qu'on porte une analyse un tant soit peu sociologique…
et oui, pourtant, on est pétri de ce monde qui nous façonne…
pour aller plus loin, l'empathie me semble liée à la confiance-en-soi
la logique serait qu'elles fonctionnent ensemble, et pourtant c'est rarement le cas
quand elles se rejoignent ça donne quelque chose de beau, comme la compersion
d'ailleurs, travailler son empathie (pour les uns) et travailler la confiance-en-soi (pour les autres) me semble d'ailleurs +positif que de dire "travailler sur la jalousie" (qui a tout de suite un air +rébarbatif)
.
perso, la confiance-en-soi m'a été (socialement) donné, quand à l'empathie, j'ai du la conquérir (ou pour être +précis, on m'a aidé à la conquérir)
y'en a d'autres c'est le contraire…
Discussion : Le polyamour : j'ai testé, mais je n'y suis pas arrivée...

artichaut
le vendredi 19 octobre 2018 à 18h57
pour nuancer un peu tout ça, il n'est pas inutile de préciser :
- que ce dont il est question ici, sont des comportement très très très genrés (il ne s'agit pas tant de "faire des efforts" que d'avoir de l'empathie, et l'empathie c'est comme la jalousie : …ça se travaille… !)
- que l'on n'est pas des êtres immuables, on peut changer, se changer (j'en sais quelque chose, je ressemblait beaucoup, avant, au portrait de cet homme, et c'est grâce à une amoureuse très très très patiente que j'ai changé, …et j'en suis bien content aujourd'hui)
certes il y a des incompatibilités, mais si chacun.e reste sur son quant-à-soi on ne peux pas avancer
il y a souvent, je trouve une hypocrisie (mec-cisgenre-hétéro, pour ne pas la citer) de se prétendre comme ci ou comme ça, alors qu'il y a juste la volonté, en effet, de rester dans sa bulle de privilèges, de mettre la merde sous le tapis, de faire zéro efforts (mais où il est le travail relationnel ?), de ne pas s'engager, ne pas se mettre en jeu, ne pas prendre le risque de montrer ses émotions, et j'en passe
après oui, la différence entre l'hypocrisie virile (générant le fait que c'est tjs les même qui se tapent la charge mentale et la charge relationnelle) OU une vraie limite importante (générant éventuellement incompatibilité), c'est pas tjs facile à discerner, autant pour soi-même, que chez l'autre
toujours est-il qu'en tant que mec-cis-hétéro, on se ment beaucoup à soi-même
à force de vouloir tjs paraître fort, immuable et sûr de soi, on passe à côté de beaucoup de choses…
perso j'en découvre encore tous les jours
et le travail sur l'empathie, whoua, c'est comme le travail sur la jalousie, ça te réconcilie avec toi-même, ça te permet de résoudre des blessures profondes, et tant d'autres belles choses…
Discussion : [Rennes] Café poly-pop#7 (au bar La Bascule). Novembre 2018.

artichaut
le jeudi 18 octobre 2018 à 22h01
Nouveau bar pour nos cafés poly !
La Bascule est un café culturel solidaire et associatif. Le demi y est à 2,6e, la pinte à 4,7e. Le lieu propose un service de restauration, merci donc de ne pas apporter de pique-nique. (assiettes apéro 3,5e / repas 12e / réservation conseillée pour manger, par sms au 07 83 83 95 87).
Pour ce café poly-pop nous vous proposerons, ce mois-ci, notre désormais classique discussion à thèmes par petits groupes.
___________
Précédents café poly-pop de Rennes : #0, #1, #2 , #3, #4, #5,#6
(avec comptes-rendus dans les pages discussions).
Discussion : Le polyamour : j'ai testé, mais je n'y suis pas arrivée...

artichaut
le mardi 16 octobre 2018 à 21h34
Caoline
J'aime bien cette idée, je te la pique.
Ce n'est pas de moi. Mais je ne sais plus exactement d'où ça viens (un podcast-poly il me semble).
Discussion : Le polyamour : j'ai testé, mais je n'y suis pas arrivée...

artichaut
le lundi 15 octobre 2018 à 23h24
HeavenlyCreature
…d'ailleurs je l'avais mis en garde : "attention de ne pas me considérer comme acquise". Donc tu as raison Siesta, c'est probablement moins le caractère polyamoureux de cette relation, que le manque de communication et de considération (de mon point de vue) qui a posé problème, et qui aurait tout aussi bien pu me faire souffrir dans une relation dite exclusive.
Pour un peu, presque parfois, moi ce que j'appelle "polyamour" c'est uniquement ça : « de la communication et de la considération » dans les relations.
HeavenlyCreature
Cette histoire m'a permis de me rendre compte de mes brèches et qu'on ne rempli pas une coupe percée. Que l'amour envers moi-même doit avant tout venir de moi, au lieu de projeter trop d'attentes sur l'autre. Si j'étais capable de ça (m'aimer suffisamment moi-même), je crois que j'envisagerais de reprendre la relation - différemment bien sûr - mais je me sens encore trop fragile pour prendre le risque de me fragiliser davantage.
Et oui, pour être poly, il faut déjà être soi-même et s'aimer soi-même.
On nous rabâche beaucoup que le cooouuuuple doit nous permettre de devenir nous-même, de combler la partie manquante, j'en passe et des meilleures.
Alors qu'être poly, bien souvent, c'est réussir à considérer que sa seule et unique relation principale-hiérachique-prioritaire-etc …c'est la relation avec soi-même.
Le reste c'est que du bonus.
Alors oui, n'hésites pas à prendre du temps avec toi-même, ou à chercher ce qui te renforce, te construit, te donne confiance en toi …ailleurs que dans ces foutues relations "amoureuses" qui trop souvent ne sont que des relations déguisées de tout un tas de "jeux" de dépendance, de possessivité, d'enfermement de l'autre, etc.
Toute relation saine avec une personne est déjà du polyamour : s'aimer soi même ET aimer une autre personne en plus.
…en ce moment j'aime bien le "Je nous aime" (au lieu du traditionnel "je t'aime").
Discussion : Transformation relationnelle : passer d'une relation amoureuse à une relation d'amitié

artichaut
le lundi 15 octobre 2018 à 20h15
C'est quoi "le moment poly" ?
Est-ce que pour toi c'est synonyme de l'époque contemporaine ? Ou bien ça fait référence à d'autres choses ?
Et tu le date quand ?
Le "moment poly" c'est les années 2010 ?
(ce site est né en 2008)
Discussion : "Tour de France" de la polyamorie

artichaut
le lundi 15 octobre 2018 à 16h55
C'est marrant comme idée.
(…et ça peut en générer d'autres…)
J'espère qu'on aura droit à un compte-rendu !
Discussion : Transformation relationnelle : passer d'une relation amoureuse à une relation d'amitié

artichaut
le lundi 15 octobre 2018 à 16h13
Merci @raz pour cette suggestion.
Puisque tu remontes ce fil, je vais donner quelques nouvelles. Et c'est avec grand plaisir que je vous annonce, 5 mois après, que la transformation à réussie… ou qu'en tout cas, nous sommes sur la très bonne voie.
Ceci est passé par différentes phases, dont certaines mentionnées ici. Merci pour le soutien, les conseils, etc. Ça m'a aidé, je pense, à anticiper, donc gagner du temps, et du coup à rendre les choses moins douloureuses et plus sécurisantes pour chacun.e de nous deux.
Pour rappel : c'est elle qui me quittait. Mais je ne pouvais me résoudre à abandonner toute forme de relation.
Je ne sais plus forcément et exactement dans quel ordre, mais nous avons :
- laisser passer du temps et, autant que possible, évacué l'urgence (ça prendra le temps que ça prendra)
- défini qui posait les nouvelles modalités (en l'occurence, vu que c'est elle qui me quittait, elle a accepté que ce soit moi qui définisse les manières dont en entrerais en contact dans un avenir proche)
- défini des modalités sur qui re-prenait contact et avec quels moyens de communications (en l'occurence, moi, par texto ou par mail)
- défini des modalités sur des espaces où l'on pouvait se croiser (en l'occurence, elle évitais mes espaces collectifs, et j'évitais les siens)
- trouvé de l'aide et du soutien, via nos autres relations affectives
- essayé d'endiguer/rassurer la panique, que le nécessaire et temporaire "zéro contact" génère
- câlé finalement assez rapidement, un moment pour se revoir
- essayé de maintenir autant de contact que possible, amenant le moins de souffrance possible (donner tout ce que je peux donner, tout en écoutant mes besoins et mes limites) et faire évoluer ça avec le temps
- tenter d'ajuster sans cesse le possible avec le souhaitable en tenant compte de soi-même et de l'autre (une rupture en mode "silence radio" perturbe la communication, alors qu'il en faudrait justement… pour se caler sur comment opérer les ajustements nécessaires)
- essayé de se rappeler que ce n'est facile pour personne (même pour celle qui a pris la décision de rupture)
- décidé de nous revoir uniquement seul-à-seul pour commencer
- débrifé sur pas mal de désaccords récents entre nous (en l'occurence, j'ai beaucoup écouté tout un tas de désaccords qu'elle a eu besoin d'exprimer, dont des choses qui nécessitait une remise en question ou un changement de ma part, si je voulais qu'une quelconque relation puisse continuer)
- débrifé sur des comportements inhabituels (manque d'empathie, mensonge par omission, colère,…) pendant la période de rupture
- continué à prendre soin de l'autre, même alors qu'une rupture à été posée (ne pas mettre devant le "fait accompli", ne pas imposer publiquement une nouvelle relation, s'assurer sur comment l'autre peut vivre certaines décisions…)
- continué à développer de la compersion
- nommé d'abord une séparation, puis le fait que notre relation ne s'est en fait jamais arrêté, et bien qu'elle ai ralentie un temps (non sans remous émotionnels, bien sûr) a évoluée et s'est transformée
- réussis (une fois les différents débrief effectués) à nous revoir pour le plaisir de nous revoir, repasser du temps ensemble, etc
- nommé que cette relation est extrêmement importante et précieuse pour chacun.e de nous
.
Au final, nous ne sommes officiellement plus en relation amoureuse et sexuelle (et il n'y a pas d'ambiguïté là dessus, aucun.e de nous ne veut revenir là dessus), mais nous nous voyons de nouveau régulièrement.
Tout ce qui a été vécu depuis 2 ans et demi, y compris d'avoir pu vivre ce moment de séparation, participe à rendre cette relation précieuse, tant par ce qui a été mis en jeu, ce qui a été expérimenté, que par les modalités mises en place.
La différence majeure, de mon point de vue, est que je n'ai plus d'attentes spécifiques à cette relation. J'ai l'impression d'avoir réussi à supprimer le manque ressentis pendant une longue abscence. Et de mieux réussir à ne pas faire porter mes "besoins" à l'autre.
Et ce qui a été transformé/gagné dans cette relation, l'a été pour d'autres et m'a aidé aussi pour entamer plus sereinement une nouvelle relation.
Cette transformation, à également été pour moi l'occasion de repenser l'ensemble de mes relations affectives, réussissant enfin à vivre et ressentir physiquement, ce que je savais/pressentais en théorie depuis longtemps : que chaque relation est unique, et que les cases "amitié", "amour", "sexe" & co ne disent finalement RIEN de ce qui fait une relation, de son intensité, de sa richesse, de son importance, etc.
Ça m'a permis aussi de raviver des relations que j'avais un peu minorisées ces dernières années, sous prétexte qu'elle n'étaient pas "amoureuse et sexuelle".
Ça m'a permis de me rendre compte que j'étais affectivement plus riche que je ne le pensais (tant dans ce que je peux donner, que dans ce que je reçois ou peut recevoir).
.
Merci encore pour vos avis, aides et conseils. Et longue vie à ce site !
Discussion : Quitter la monogamie

artichaut
le lundi 15 octobre 2018 à 14h33
Hum, pas simple en effet.
Tu as fait le choix de dire la vérité à ton partenaire, au moment même où il y a insécurité avec ton ami (qui a une nouvelle amoureuse, et dont tu sais qu'il "rêve d'une vie de famille complète"). Du coup insécurité et inconfort de chaque côté.
Sans doute un moment difficile à passer, donc. Mais peut-être aussi au contraire l'occasion d'enfin résoudre certaines questions en suspens :
- que ton partenaire se confronte à sa jalousie
- que ton ami se confronte au choix (mono ou poly)
et que toi tu gagnes en clarté.
Des pistes, des conseils, je ne sais pas :
- l'idée de possession de ton corps, il faut absolument en parler
- mais aussi être compréhensif avec ton partenaire, qui a été trompé (donc le rassurer sur le fait que tu es tjs cette même personne qu'il a tjs connu et pas une autre, même si on évolue, même si on fait des erreurs)
- comprendre pourquoi tu lui a menti (pour ne plus le refaire, autant que pour essayer d'y trouver du sens)
- te poser (vraiment) la question : et si lui va voir ailleurs, tombe amoureux d'une autre, ça te fait quoi ? et s'il te trompe ? (même si chaque cas est différent, tu vis avec ton ami, à peu près ce que tu as fait vivre à ton partenaire, ça peut aider à se poser les bonnes questions, ou à trouver des réponses)
- quant à ton ami, il va peut-être falloir mettre des mots sur l'importance qu'à votre relation (peu importe qu'il y ai ou non du sexe) à vos yeux, et la place que vous voulez lui donner dans vos vies
- rencontrer la nouvelle amoureuse de ton ami, lui raconter ta feuille de route (si elle veut bien entendre) t'en faire une alliée, pas une ennemie
- etc
+ emmener ces différentes personnes à des cafés poly ?
Discussion : Le polyamour : j'ai testé, mais je n'y suis pas arrivée...

artichaut
le dimanche 14 octobre 2018 à 23h26
Bienvenue ici HeavenlyCreature.
Tu as choisis comme thème de ce premier post Jalousie.
C'est à toi de savoir si tu es (à envie d'être) ou non polyamoureuse. Mais en tout cas, tu sembles bloquer sur un cas de jalousie, tout en étant absolument non-jalouse dans d'autres cas de figures. Tout n'est peut-être donc pas si binaire. Un cas où tu reconnais toi-même que tu as mis la "merde sous le tapis". Tu as pris sur toi, en refusant d'exprimer/extérioriser ta jalousie. As-tu vraiment pensé que ça pourrais ne jamais ressortir ? J'ai plutôt tendance à penser, que ce qu'on cherche à enfouir, finit toujours par ressortir d'une manière ou d'une autre…
Par ailleurs, il est possible que tu ne sois pas capable de vive sereinement une histoire avec ce garçon. Il ne semble pas t'apporter la sécurité et les mots d'amour dont tu as besoin. Lui as-tu dis cela ?
Est-ce à cause d'elle, à cause de lui, ou à cause de toi que tu le quitte ?
Je ne dis pas qu'il ne fallait pas le quitter. Si tu a fais ce choix, c'est que d'une manière ou d'une autre tu en avais besoin (a minima sans doute, quitter les montagnes russes émotionnelles).
Mais je me demande si vous avez exploré d'autres manières de relationner, si vous avez tenté de changer des choses, etc.
Et je me dis que comprendre d'où vient précisément cette décision, peut éventuellement t'aider à y voir plus clair.
Chercher à savoir pourquoi tu est/étais jalouse d'elle aussi.
Aussi, peut-être, sembles-tu parfois, un peu attendre que des choses arrivent, sans les demander. Non ?
Le combat intérieur entre ton cœur et ta raison est complexe oui. Laisser passer du temps peut aider à concilier les deux.
Et puis rediscuter avec lui, un jour. Caler une date peut-être. De quoi avez-vous envie ? Ne plus jamais vous voir ? Vous voir mais autrement ?
Dans tous les cas, je te souhaite bon courage.
Tu es capable de prendre des décisions, même difficiles. Oui tu peux en être fière. Quelque soit la suite de l'histoire, ce sont les décisions qui font avancer les choses.
Discussion : Je me lance ! Traductions et vulgarisations -> Amours Vulgaires

artichaut
le samedi 13 octobre 2018 à 15h48
Bienvenue ici Elo-Edwyge et c'est chouette de te lancer dans des traductions.
Je te signale qqs erreurs :
Elo-Edwyge
Notre société manqué de mode d’emploi de conduite (…) partager les finances and éventuellement élever une famille
Je sais pas si c'est la traduction, ou le style de l'auteur d'origine, mais la lecture du texte sonne bizarrement je trouve.
Et des expressions comme "mode d’emploi de conduite" (ci-dessus) me semble étranges…
Ne faudrais t-il pas plutôt dire "mode d'emploi relationnel" ou "code de bonne conduite" ?
Bon ce n'est qu'un exemple…
Discussion : [Rennes] Café poly-pop#6 (au bar l'Amaryllis). Octobre 2018.

artichaut
le mardi 09 octobre 2018 à 19h43
Compte rendu du café poly-pop #6
Micro-café, ce 5 octobre : nous n'étions que 5 participant.e.s !
L'orga était assurée par @Nww, @myrah et @artichaut.
Nous avons présenté la soirée, énoncé les règles de ce Café poly-pop et la manière dont nous voulions procéder. Puis nous avons fait un tour de prénom/pseudo associé à un « Point météo ».
Nous avons ensuite présenté les 3 outils/ateliers que nous proposions pour cette soirée :
- la carte mentale de la sécurité affective
- réconfort et sécurité minimale
- montrer/recevoir de l'affection
Ces outils, ne sont pas spécifiquement « poly » et peuvent s'appliquer à toutes les relations affectives.
D'un commun accord nous avons décider d'utiliser les deuxième : réconfort et sécurité minimale.
Nous avons distribué une feuille aux participant.e.s.
Chacun.e dispose de 15 minutes environ pour remplir sa feuille, contenant deux rubriques, sous forme de listes à constituer :
- 1ère partie : "Quinze façon de vous faire du bien"
Faites une liste de choses qui, dans un moment difficile, vous apporte du réconfort, vous permet de prendre soin de vous même (c'est pas grave si vous n'en trouvez pas 15).
- 2ème partie : "Ce qui vous apporte de la sécurité"
De quoi avez-vous besoin ou quels sont vos besoins minimaux pour vous sentir en sécurité (dans vos relations ou dans la vie en général) ?
Après avoir rempli individuellement cette feuille, on se retrouve en petit groupe (ici tout le monde, vu que nous n'étions que 5) pour partager collectivement autour de nos réponses : on cite dans l'ordre, une réponse à tour de rôle ; en s'autorisant à commenter, à rebondir sur la réponse de telle personne, à faire des digressions pour comparer nos expériences, puis à revenir au tour de table des réponses, etc.
Partager nos réponses de la 1ère partie permet de partager de l'intime, de se trouver des points communs et des différences, bref de se mettre mutuellement en connexion et en confiance. C'est ludique, drôle parfois, enrichissant et stimulant ("ah moi aussi j'ai mis ça", "mais un peu différemment", "comment ai-je pu oublier de mettre ça ?!", etc).
Exemples de réponses à la première partie :
Prendre un bain, Jouer du piano ; Jardiner ; Manger ; S'allonger au sol ; Être seul.e (ou au contraire voir des gens) ; Bricoler ; Arpenter un espace ; Relire un livre annoté.. etc.
La 2ème partie permet ensuite d'entrer véritablement "dans le vif du sujet". C'est là qu'apparaîssent les problématiques poly. À ce stade les digressions se font plus vives et plus longues. Au point qu'il est même difficile d'arriver au bout de nos listes.
Exemples de réponses à la deuxième partie :
Être dans son appart/sa maison (fermée à clef) ; Comprendre l'autre et être compris.e ; Ne pas subir/Me sentir maîtriser les choses ; Avoir du temps pour comprendre et dire les choses ; Se sentir en interdépendance ; La confiance en ce que chaque personne impliquée cherche sincèrement à prendre soin des autres personnes impliquées ; etc
Le fait de n'être que 5 à ce café poly ne fut pas du tout gênant, bien au contraire. La qualité d'écoute et de partage n'en fut que plus prégnante et réjouissante. Et puisqu'il n'y a avait, cette fois là, qu'un seul atelier et un seul groupe, ça évite la frustration de se demander "si ce n'est pas mieux dans le groupe d'à côté".
La soirée s'est terminée vers 23h environ.
Si vous avez des idées, suggestions, retours a posteriori, remarques etc vous pouvez les faire, ici, ou en message privé.
Si vous avez des idées/propositions de bars, pour les prochains rendez-vous, n'hésitez pas à le dire.
À bientôt !
Nww, myrah & artichaut
—————————————
prochain café poly-pop le 13 novembre à Rennes.
Discussion : Le "polyamour" n'est-il pas en fin de compte une escroquerie intellectuelle?

artichaut
le mardi 09 octobre 2018 à 16h28
…et plutôt que d'écrire : « je n'ai pas besoin de toi » (qui peut être ressentis de manière très blessante), j'aurais envie d'écrire « je n'ai pas besoin de toi » (quitte à prendre le risque que ce soit tout aussi blessant).
Perso, ça m'a beaucoup aidé de reconnaître que j'ai des besoins (j'ai l'impression que beaucoup de gens le nient ou cherchent à le minimiser). Mais par contre je ne suis en aucune façon légitime
- ni à confondre ces besoins avec une personne (personnifier mes besoins)
- ni à faire porter à d'autres le poids, la charge (mentale et matérielle) de combler ses besoins.
A l'un des derniers café poly de Rennes, on a causé de la différence entre besoins et attentes :
J'ai des besoins. Ce que je partage (affection, sexe, tendresse…) avec telle relation comble une partie de mes besoins, avec telle autre relation comble une autre partie de mes besoins, etc et c'est tant mieux. Mais je n'ai pas à avoir d'attente vis à vis de telle relation qu'elle comble spécifiquement tel besoin. Si ce n'est pas le cas, eh bien, c'est à moi de chercher une autre manière (par ex seul, ou avec une autre relation) de combler ce besoin.
Et ce que je dis là, je le dis surtout en terme d'idéal, c'est à dire en terme de ce que je projette sur l'autre, pas en terme de ce que je suis capable de lui donner (car l'autre n'est pas forcément capable des même choses que moi).
Donc autant je ne me considère pas légitime à avoir des attentes vis à vis de telle ou telle personne (je prends ce qui viens, ce qu'on me donne, je ne réclame pas, et à moi de combler mes besoins autrement), autant je peux être solidaire parfois de personnes qui ont des attentes (à condition tout de même de savoir poser des limites).
Ce qui rejoins l'idée de :
J'ai des besoins (affectifs & co) et je suis tellement heureux qu'on me donne des choses qui comble ces besoins, que à mon tour je donne (de l'amour, de l'affection, du temps…), plutôt sans compter, plutôt au maximum de personnes, et plutôt sans chercher à savoir si je réponds à des besoins, des attentes, etc.
(…et c'est là que, sans y prendre garde, les chaudoudoux pointent le bout de leur nez)
Discussion : Le "polyamour" n'est-il pas en fin de compte une escroquerie intellectuelle?

artichaut
le mardi 09 octobre 2018 à 16h09
bidibidibidi
La dépendance affective, c'est un besoin maladif de s'accrocher à l'autre, de ne pas le laisser partir, d'accepter n'importe quoi de lui parce qu'on ne peut supporter la perte affective. En général, les personnes qui finissent dans des relations toxiques (battus, pervers narcissiques et autres) sont dépendants affectifs.
Je ne suis pas d'accord avec ça. Moi, j'ai besoin de me dire et me sentir dépendant affectivement.
Par contre dans la théorie de l'attachement, je suis plutôt de nature sécure. Mais l'un n'empêche pas l'autre.
Me dire, indépendant affectivement, serait pour moi à la fois prétentieux, faux, méprisant, condescendant, et j'en passe.
Reconnaître ma dépendance affective, c'est reconnaître que j'ai besoin de relations et donc que j'accepte que les autres en aient besoin aussi, et c'est s'engager à prendre soin de toutes ces différentes relations (les miennes et celles des autres).
Après la nuance importante, c'est de réussir à passer de "j'ai besoin de telle personne" à "j'ai besoin d'être entouré d'affection", sans
- ni se perdre dans un flou où tout serait équivalent
- ni dévaloriser telle personne ou telle relation (je n'ai pas besoin de toi, ne veut pas dire que je ne t'estime pas, et que tu n'es pas hyper importante pour moi, et que parfois/souvent ce ne serait pas extrêmement difficile sans toi)
- ni refuser de consacrer beaucoup de temps et d'énergie à telle personne, telle relation, et plus généralement à s'entraider les un.e.s, les autres (que ça ne devienne pas un prétexte au "chacun se démerde dans son coin")
Refuser de me dire indépendant affectivement c'est peut-être le garde-fou, à une vision libérale du "polyamour".
J'ai besoin d'affection, ce qu'on me donne est précieux, alors je suis prêt à donner beaucoup. (sans forcément attendre qu'on me donne pour donner, ni donner que si on me donne, ni forcément à la même personne, etc).
Discussion : Le "polyamour" n'est-il pas en fin de compte une escroquerie intellectuelle?

artichaut
le mardi 09 octobre 2018 à 15h37
IrisBubulle
Je crois aussi que ça a commencé à aller mieux quand j'ai arrêté de créer des hiérarchies, ou au moins en les réorganisant de manière plus ouverte et souple.
Oui, ça, ça me parle.
Prétendre qu'on a aucune hiérarchie, que toutes les relations se valent, c'est souvent un leurre (à soi-même, et donc un manque de clarté envers les autres aussi), ça peut être une manière de dévaloriser/désintensifier certaines relations.
Mais on a pas à hiérarchiser selon les normes en rigueur. Une relation distante peut être +importante qu'une relation proche, une relation d'amitié +importante qu'une relation amoureuse, une relation sans sexe, +importante qu'une relation sexuée, etc.
Et puis la "hiérarchie", s'il y en a, peut se baser sur des critères différents : la relation avec qui je passe (ou j'ai envie de passer) le + de temps, celle avec qui je vit les trucs les +intenses, celle avec qui je me marre le +, celle avec qui c'est grave le pied au lit, celle avec qui j'ai des discussions les +intéressantes, etc
Pas besoin de tout hiérarchiser. Mais pas besoin non plus de tout aplanir, et chercher à tout pris à mettre sur le même plan, faire comme si tout se valait.
Discussion : Le "polyamour" n'est-il pas en fin de compte une escroquerie intellectuelle?

artichaut
le mardi 09 octobre 2018 à 14h16
bienvenue ici @IrisBubulle
merci pour ton partage d'expérience
ça me semble parfaitement juste et limpide ce que tu dis
même si pour s'en rendre compte vraiment (pas juste en théorie, mais dans son corps, dans sa chair) et être capable de le vivre pleinement, avec toutes les conséquences que ça implique, et les reconfigurations nécessaire… ça prend un peu de temps quand même (!)
…et aussi j'aurais tendance à être d'accord avec toi : en vrai il y a très peu de personnes monogames
déjà parce qu'il y a une majorité de personnes monogames de fait (pour qui ce n'est nullement un choix éclairé), que par conséquent y'a beaucoup de gens qui dealent tant bien que mal avec cette monogamie (adultère et j'en passe), enfin parce qu'à priori tout le monde à d'autres types de relations affectives, et donc aime plusieurs personnes à la fois (sans forcément se le dire comme tel, ou alors en créant des hiérarchies)
Discussion : Le "polyamour" n'est-il pas en fin de compte une escroquerie intellectuelle?

artichaut
le lundi 08 octobre 2018 à 23h22
alinea7
Dans cette optique il me paraît beaucoup plus accessible d'avoir des émotions et d'essayer d'en faire autre chose que du négatif, que de ne pas avoir d'émotion lorsque mon partenaire voit quelqu'un d'autre.
J'aime beaucoup cette vision des choses. Là peut-être pourrait se trouver parfois une escroquerie dans le "polyamour" : quand certains prétendent minimiser les émotions (surtout celles de l'autre). Et
C'est peut-être celà que je nomme engagement : une manière de ne pas nier les émotions (les siennes et celle de l'autre), d'accepter de les prendre un minimum en compte, et de prendre le temps qu'il faut pour bien vivre avec, ou mieux : les transformer en positif.
alinea7
Dans un monde aux ressources limitées il n'est pas tout à fait bizarre que l'anxiété et la jalousie apparaissent avec la mise en concurrence pour l'accès à la ressource (mais je suis d'accord qu'on peut penser différemment, en attestent les chaudoudous, ceci dit ça me semble effectivement un habillage au point où j'en suis)..
Il faut être très confiant, en soi (et sa capacité à remplir ses besoins sans cette personne), en la personne aimée et en l'avenir, pour pouvoir lâcher prise sereinement.
Le point de départ de beaucoup de mal-être me semble être ce monde aux ressources limitées.
Mais j'ai l'impression que ce monde là, est un monde partiellement factice. Un certain nombre de choses, crée chez nous de la frustration, du manque, et en même temps du désir, de la dépendance, etc. Et le marketing sociétal est très fort pour nous névroser à cet endroit là.
Inverser la tendance permet de gagner beaucoup de confiance en soi et de pouvoir lâcher prise sereinement.
J'ai assez récemment, à un moment où je me suis retrouvé pour ainsi dire célibataire, revisité l'ensemble de mes relations, pour me rendre compte que mon cercle affectif était riche alors que je le croyais pauvre.
Dans le monde mono il y a une injonction à être en couple (et aussi à avoir des aventures extra-conjugales). Dans le monde poly, il y a une injonction à avoir plusieurs relations "sexuelles&amoureuses". Mais les définitions normées de ces relations laissent sur le carreau tout un tas de relations affectives, pourtant essentielles et revitalisantes, dès qu'on se met à leur accorder de l'importance et à les valoriser.
Et l'on peut se retrouver entouré d'amour quand on croyait ne plus en avoir. Et comme l'amour est contagieux, on est pas loin de se retrouver bientôt dans le monde des chaudoudoux, alors qu'on s'imaginait précaire dans un monde aux ressources limitées.
Tout devient alors nettement plus simple.
Discussion : Comment vaincre les émotions engendrées par l'infidélité consentie dans une relation?

artichaut
le lundi 08 octobre 2018 à 22h50
alinea7
Et en bout de ligne, je crois que j'aime bien questionner cette limite que j'ai et la faire reculer. ^^
Ce qui me plaît bien chez toi c'est cette façon de questionner les limites.
Comme venir sur ce forum, en tant que "mono" (et c'est précieux pour les monos, et autre personnes en questionnement, qui passent par ici).
Moi aussi questionner les limites et les faire reculer (tant que ce n'est pas quelqu'un qui les dépasse contre notre gré, bien sûr) ça me plaît bien.
Aller voir de plus près si c'est la norme qui nous a formaté, ou si effectivement dans tel domaine ce que prône la norme est pleinement ce qui nous convient, et savoir le cas échéant, revenir en arrière, ne pas dépasser la limite.