[Livre] Des BDs sur le polyamour ?
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artichaut
le dimanche 20 janvier 2019 à 00h38
Et dans le cadre de la Bibliographie commentée sur le polyamour, connaissez-vous des bandes dessinées qui traitent de près ou de loin du polyamour ?
Pas trouvé grand'chose sur le forum… :
Toinou
En BD, j'ajouterais bien Mars Horizon de Florence Porcel.
Ce n'est pas le thème de la BD, mais le postulat est que les premiers colons martiens seront Poly :)
Ce qui est d'ailleurs logique quand on veux coloniser à partir d'un petit nombre d'individu.
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@ScottBuckley tu l'a réalisée ta bd ?
Et @misskennedy la tienne ?
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En passant (invité)
le dimanche 20 janvier 2019 à 10h46
Bonjour, il y a bien sûr la bd de la suédoise Liv Stromquist , Les sentiments du prince Charles.
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artichaut
le dimanche 20 janvier 2019 à 11h35
…il doit y avoir des choses chez Baudoin, qui pratique les amours plurielles (cf le film Edmond, un portrait de Baudoin, de Laetitia Carton, 2014), mais lesquelles ?
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cactus
le vendredi 15 février 2019 à 21h17
Bon, ça reste vraiment plus loin que près, et c'est satellite par rapport à l'histoire racontée, mais je viens de finir le 8ème - et dernier tome - de la série de Loisel "Le grand mort" : sur la fin, le trio de héros est mis en scène dans une configuration polyamoureuse.
J'avoue que j'ai été agréablement surprise de trouver une évocation des amours plurielles dans une BD quand même assez grand public. Je sais pas... ça m'a fait plaisir quoi ! :)
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artichaut
le mardi 30 avril 2019 à 12h05
En passant
Bonjour, il y a bien sûr la bd de la suédoise Liv Stromquist , Les sentiments du prince Charles.
Je viens de trouver ce fil à propos de Les Sentiments du prince Charles.
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artichaut
le mardi 30 avril 2019 à 12h24
des BDs en ligne, citées sur le forum :
- A polyamorous person’s guide to coming out to your monogamous partner (en)
- KimchiCuddles (en)
- des BDs sur l'asexualité (fr)
- Contes de la Maison Blanche de Diana (fr)
- Le Spectre des relations amoureuse de Kirstin Rohwer (fr)
d'autres BDs en ligne :
- une BD sur les 5 langages de l'amour, extrait de la BD "Friandises philosophiques" d'Art-Mella (fr)
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artichaut
le mardi 30 avril 2019 à 12h26
Faut-il ajouter « Le Bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh (Glénat, 2010) ?
Je l'ai lu, pourtant, mais ne me souviens plus si y'a une dimension poly.
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Quelqu'un·e a lu ? :
Libres ! Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels de Ovidie (texte) et Diglee (Illustrations), Delcourt 2017
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Et j'ajoute :
"I'm Every woman", Liv Strömquist, Rackam 2018, contenant un chapitre citant Voltairine de Cleyre.
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Et encore :
Junon #
dans l’excellente série de BD Les Cœurs boudinés de Krassisnsly, se trouve un joli récit d'amours plurielles
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Livres pas forcément poly, mais pas si loin non plus
(Commentaires bienvenus, si vous les avez lu.)
- L'Origine du monde, Liv Strömquist, Rackam, 2016
- Les Joies d'en bas, de Nina Brochmann et Ellen Stokkendahl, Actes sud, 2018
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artichaut
le mercredi 22 mai 2019 à 23h22
Les Amours insolentes, 17 variations sur le couple, Loustal & Benacquista, Casterman, 2010.
Les "amours insolentes" sont les amours qui défient l'érosion. Même s'il y a de belles histoires, dans l'ensemble c'est très très mono. Et on aurait pu attendre+ de ces variations sur le couple.
L'histoire n°11 « Le premier tango à Paris » est presque poly :
Steve et Kate sont un couple libertin. Mais steve n'est pas pleinement comblé. C'est grâce à une histoire avec Amy (dont on ne sait si elle est adultère ou non, qui dure un peu et qui finis par se terminer) qu'il sort de sa dépression et retrouve le bonheur et le plaisir du libertinage avec Kate.
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ScottBuckley
le jeudi 23 mai 2019 à 11h42
artichaut
Et dans le cadre de la Bibliographie commentée sur le polyamour, connaissez-vous des bandes dessinées qui traitent de près ou de loin du polyamour ?
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@ScottBuckley tu l'a réalisée ta bd ?
Et @misskennedy la tienne ?
Bonjour artichaut,
et merci pour ton message!
Eh bien je ne dirai plus ' BD ' car - pour ma part - ce ne serait pas le bon mot (concernant l'état actuel du projet), mais par contre cela a évolué vers un carnet de croquis, sketches, bulles & questionnements à voix hautes des personnages.... je préfère continuer sur ce chemin d'un très modeste carnet spirale de 20-30 pages, car je ne suis pas du tout un pro du dessin, j'ai pas fait les beaux-arts, et j'ai manqué de témoignages (écrits, audios...) pour enrichir certaines pages.... et ce carnet ne sort pas de chez moi donc seul.es certain.es ami.es de passage à l'appart ont pu l'apercevoir ...
Bref, cela reste un projet évolutif, expérimental, humble, qui témoigne en partie de l'évolution de plein de ressentis + émotions & questions que j'ai eues ou partagées ou entendues sur le polyamory , depuis environ 10 ans (2009) ....
( à suivre :-) )
*NB : il est bien ce fil de discussion, ça donne envie de trouver toutes ces BDs et de les dévorer!!
** suis très peu sur le forum donc n'hésite pas cher Artichaut à m'écrire plutôt par email perso . Merci!
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zesensei
le jeudi 23 mai 2019 à 13h13
Bonjour,
J'ai lu 'Extases' de Jean Louis Tripp, Tome 1.
Je recommande ce livre à tous (d'abord), ça raconte le parcours amoureux et sexuel de l'auteur (parcours qui semble riche).
Pour le moment, on n'est pas franchement dans le poly même si l'auteur aborde le problème de la jalousie dans les échanges libertins/libres et relate des épisodes d'amours à plusieurs.
Le personnage principal se décrit lui même (avec sensibilité, justesse et humour, je trouve) comme un coeur d'artichaut ne comprenant pas les règles qu'on voudrait lui imposer sur ses relations (de mémoire).
Pour moi il y a peu de doutes que la suite n'aborde pas des formes d'amours plurielles (et du tantra, vu le titre).
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artichaut
le vendredi 24 mai 2019 à 14h22
ScottBuckley
ce carnet ne sort pas de chez moi donc seul.es certain.es ami.es de passage à l'appart ont pu l'apercevoir ...
Bref, cela reste un projet évolutif, expérimental, humble, qui témoigne en partie de l'évolution de plein de ressentis + émotions & questions que j'ai eues ou partagées ou entendues sur le polyamory , depuis environ 10 ans (2009) ....
( à suivre :-) )
Ah ben ça donne envie de voir/lire/regarder… Vivement que t'arrive à la dernière page de ton cahier, et que tu te sentes le devoir de le scanner et le partager +largement !
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bohwaz
le dimanche 26 mai 2019 à 11h55
Le sujet est également abordé dans les "Grand Vampire" de Joann Sfar (et "le bestiaire amoureux" qui en découle, ainsi que "L'homme arbre").
Notamment :
Joann Sfar, L’homme-arbre, tome II, page 58.
Profondément, elle se sent étrangère à toutes ces histoires d’exclusivité, de fidélité. Elle a plusieurs amis, elle ne se demande jamais lequel elle aime le plus. Elle ne comprend pas ces gens qui disent s’appartenir. Ca doit être une obsession propre aux mammifères. Les ancêtres des hommes vivaient dans des grottes, ils avaient peur de tout. On ne savait jamais s’ils allaient rentrer vivants de la chasse. Alors ils ont appris à s’accrocher les uns aux autres. Ils se refont des grottes préhistoriques dans leurs maisons, dans leurs mariages.
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artichaut
le mercredi 29 mai 2019 à 09h02
terrains vagues - Baudoin - L'association 1996
Le personnage principal et narrateur (Baudoin lui même ?) est amoureux de deux femmes et ne cesse d'être attiré par d'autres. Il cherche l'histoire de la vie.
— SPOIL —
terrains vagues, p12
Cette nuit-là j'ai rêvé de Camille.
Camille que j'aimais et qui étais dans mon rêve me regardait un peu tristement.
Le lendemain je lui écrivais pour lui dire mon amour.
Trois jours après avec Louise je refaisais l'amour. Avec plus d'application. Avec déjà des "Je t'aime". On s'en fait un tricot. Avec Camille je vivais une belle histoire.
Les seins de Louise avaient le goût des fruits qu'enfant je volais dans les jardins.(…)
Alors je me dis : comment vais-je faire avec Camille que j'aime ? Camille qui croit si fort en moi. Camille à qui je ne peux pas mentir.
Il ne ment pas donc. Mais aucune des deux n'acceptent vraiment.
Même sa fille a qui il raconte tout, lui dit :
terrains vagues, p 41
Moi, quand je serais grande, je n'aurais qu'un seul amour.
Le narrateur, qui a pourtant plein d'amour à donner et à recevoir est pris dans la culpabilité :
terrains vagues, p15
J'avais de la culpabilité collée sur mes chaussures.
Cette maladie chrétienne m'empêcha de l'aimer comme je l'aimais et c'est à ce moment là que j'ai commencé à lui mentir.
…culpabilité masculine et morbide :
terrains vagues, p19, 21, 16
Longtemps j'ai eu peur de mon sexe. Peur de ne pas bander, peur qu'il soit trop grand ou trop petit.
(…)
Je ne peux pas lui dire qu'au milieu de la beauté, toujours je vois la mort.
(…)
Elle s'ouvrait pour s'anéantir, oublier qu'elle était seule depuis toujours et à jamais. Qu'il lui fallait aller très loin, très haut, quitte à plonger asphyxiée, la mort dans la bouche, dans des abîmes de détresse.
Mais lorsqu'on ne semble voir (ou n'être attiré par) que de la beauté chez les femmes (sexisme bonjour), forcément la mort n'est jamais loin.
terrains vagues, p21
Les agaves fleurissent une fois, après elle meurent.
Cette pulsion morbide le pousse même jusqu'à l'envie de meurtre :
terrains vagues, p23, 25
Une fois j'ai voulu tuer Louise.
(…)
Aujourd'hui faisant revivre cette histoire sur du papier, j'ai un peu la distance d'un lecteur, et le personnage masculin m'est antipathique. C'est peut-être pour cela que je le dessine rarement de face. Je ne sais pas.
Alors non cette BD n'est pas poly, mais elle aurait pu l'être et en contient tous les germes.
Au moins il y a t-il de la lucidité et de la recherche.
Ces personnages se cherchent eux-même et semblent ne pouvoir relationner qu'à travers leurs blessures.
En définitive, il ne ne parviens qu'à être un serial monogame :
terrains vagues, p47
- Dis ! Tu ne crois pas que tu exagères un peu ? Es-tu un monstre d'égoïsme ou d'inconscience. Tu t'es servi de Louise pour fuir Camille, de ta fille pour fuir Louise, de ton dessin pour fuir tout le monde. (…) Il n'y a que toi que tu aimes. Tu m'as d'ailleurs une fois fait une théorie sur le fait que les hommes sont incapables d'amour, que ce n'est que possessions et peurs. (…) Mais laissons l'amour. Ce qui est grave c'est ton histoire avec les femmes. (…) Toujours la même histoire recommencée avec les filles. Bientôt tu seras vieux. Est-ce ta manière de conjurer la mort cette accumulation ? (…) Des amours que tu ne finis pas, surtout pas. Une fuite en avant. Tu dis faire des brouillons de bandes dessinées, tu fais aussi des brouillons de vies. (…) Tu arrêtes les choses avant la fin… tu as si peur du mot Fin ? Et puis très vite, tu cherches un autre amour. Est-ce ton élixir d'éternelle jeunesse ? (…) Tu ne crois pas qu'il serait temps pour toi de prendre un tournant ?
Mais ni lui, ni son ami Paul, qui lui parle ainsi, ne connaît de solutions.
Assumer les relations multiples. Cesser de fuir. S'engager, se poser, vivre pleinement l'amour avec franchise et sans culpabilité. Tout cela est impossible ?
terrains vaugues, p63
J'ai fui chaque fois que j'ai cru qu'on voulait m'attacher.
Peut-être parce que fuyant un attachement possessif et mono, il ne semble pas capable d'autres formes d'attachements.
Les personnages ne voient pas de solutions, car ils ne se sont pas trouvé eux-même. Ils cherchent chez l'autre, ce qu'il y a à trouver en eux-même. L'un veut s'attacher, l'autre ne fait que fuir.
terrains vagues, p30
Et c'est ainsi que j'ai saigné du nez pendant 4 ans. Avec mon désespoir de ne pas exister comme je le voulais. J'ai fait dans ta vie mille entailles pour m'y faufiler. Et toi avec un fil très doux, tu reprisais partout où j'avais déchiré. Avec des mensonges aussi.
Pourtant je n'ai rien épuisé de notre amour. Et je t'aime encore.
Les personnages ne se comprennent pas. Ils se quittent alors qu'ils s'aiment.
Ils ne cessent de chercher le sens de la vie dans les relations amoureuses.
terrains vagues, p17
Tu vois ces oiseaux noirs qui ressemblent à des hirondelles. Ce sont des martinets. Quand j'avais ton âge je les regardais… Ils tournaient devant chez moi. À force d'essayer de comprendre l'écriture qu'ils traçaient dans le ciel, j'étais arrivé à une espèce d'évidence… le cercle vivant qu'ils dessinaient n'était plus un simple vol de dix ou quinze martinets, mais quelque chose qui les dépassait, comme si ensemble les oiseaux étaient devenus les cellules d'une intelligence inconnue. Ce cercle n'avait pas encore de nom, et il me semblait toucher là à quelque chose d'essentiel. J'avais alors l'impression que l'on a quand on cherche un mot et qu'on croit l'avoir sur la langue. Que voulait me dire ce cercle ? … Je ne l'ai trouvé pas trouvé.
Alors, poly, les martinets ?
Ce que j'aime chez Baudoin, c'est cette capacité à porter des réflexions sur ce qu'il fait, ce qu'il vit, ce qu'il aime, ce qu'il dessine même.
Il se met en jeu dans son dessin. Avec ses défauts, même.
C'est ce qui rend ses personnages attachants.
Alors non, ce n'est pas poly. Juste pré-poly, pourrait-on dire…
Et puis, ok j'ai spoilé tout le texte, mais il reste la beauté des dessins, et relire ces textes dans leur contexte.
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zesensei
le vendredi 14 juin 2019 à 10h48
Bonjour,
La BD en elle même n'est pas poly mais comporte un personnage qui me semble s'en rapprocher :
Ranma 1/2 de Rumiko Takahashi.
Le personnage auquel je pense est Kuno, qui est amoureux simultanément d'Akane et de Ranma, et qui a aucun moment ne peut choisir entre l'un(e) (car le personnage principale Ranma est fille et garçon suivant le moment de l'histoire) ou l'autre.
C'est une comédie légère, donc pas de réflexion sur le polyamour en lui même mais le fait d'aimer deux personne simultanément est explicite.
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artichaut
le samedi 12 octobre 2019 à 01h13
Corps Sonores, de Julie Maroh (Glénat, 2017)
(Julie Maroh est également autrice de « Le Bleu est une couleur chaude »)
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(compte clôturé)
le mercredi 02 septembre 2020 à 23h14
Bonsoir,
Je viens de lire la BD Rosa, de François Dermaut.
Ça se passe à la fin du 19e siècle, suite à un pari de qui sera le meilleur au lit, Rosa décide d'être celle qui élira le gagnant. Elle le fait pour assurer les meilleurs soins à son mari très malade.
Sans être fan du dessin, l'histoire permet d'explorer les amours et désirs d'une femme, mais aussi des hommes.
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artichaut
le jeudi 03 septembre 2020 à 15h46
Je me rends compte qu'on a pas cité Emma (Un autre regard, Éditions Massot). Elle ne parle pas à proprement parler de polyamour, mais son travail sur la charge mentale et la charge émotionnelle est très utile en relations poly.
Notamment ces 2 BDs dispos en ligne :
- « Fallait demander », 2017.
- « Le pouvoir de l'amour », 2018.
J'en parle notamment ici.
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(compte clôturé)
le samedi 26 septembre 2020 à 15h32
A lire la magnifique BD Malgré tout de Jordi Lafebre