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Discussion : En passant

Siestacorta
le vendredi 13 janvier 2017 à 12h05
Je suis pas forcément bien en accord avec Bonheur, qui a choisi un parti très clair (et au moins, assumé, c'est honnête) ; et il me semble que la feuille de route de princesse est valable dans le pays de Théorie, parce qu'en Théorie, tout se passe bien.
La suggestion de bonheur "utilise des lectures", lectures comparées sur les sujets et situations (polyamour, infidélité), c'est vraiment pas mal, ceci dit. Les titres, tu choisis ce qui te parle, mais lire sur des expériences qui te renverront à tes propres situations, ça t'aidera probablement.
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Discussion : En passant

Siestacorta
le jeudi 12 janvier 2017 à 21h34
777
c'est moi qui ai lancé le sujet.
Ce n'était donc pas une bonne idée vu les réponses.
ben il y a une part de toi qui touche au poly;
Tu es heureuse pour lui qu'il ait deux amours. C'est un sentiment que les polyamoureux appelle "compersion", être heureux pour l'autre quand il est heureux avec un autre.
Dans une société monogame, c'est pas encore très connu...
Du coup, si tu as eu l'idée, c'est peut-être que tu pourrais le vivre... Mais ça aussi demande du travail, comme les questions que tu t'es posée avec l'amant. Et surtout, l'idée, c'est que, déjà, tu te sacrifies pas, et même que personne ne soit sacrifié du tout.
Personne ici ne peut dire ce que tu dois faire, on raisonne juste avec nos idées à nous. (enfin avec chacun nos idées dont on partage certaines :-) )
Et on se doute bien que si tu viens parler ici, c'est que tu te poses des questions, que tu y mets ta bonne volonté, pour faire avancer les choses. A la fin, c'est bien sûr toi qui sais ce qui est le mieux pour toi.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : En passant

Siestacorta
le jeudi 12 janvier 2017 à 21h00
777
il y a une part de mensonge.
mais comme je ne maitrise pas cette part, je me dégage de cette responsabilité. j'ai proposé qu'elle soit mis au courant, je ne peux rien faire de plus.
J'ai suffisamment d'angoisses et de solutions à trouver pour y ajouter des problèmes dont la gestion m'est interdite.
Un peu rude comme façon de faire, mais je me protège comme je peux.
C'est pas mal, déjà tu te préserves. Et tu as raison, à mon sens, de pas te juger sur ce que tu ne peux pas maîtriser.
Après... le fait que tu arrives à deux relations, toi ça peut faire que tu bouges dans ta vie, mais ça créerait, par le mensonge, d'autres asymétries : le nouvel amant, qui serait sujet aux conséquences du mensonge du premier. En gros, si le premier dit "ce soir, finalement non, ma femme ceci-cela", la règle de base pour toi sera de respecter ça, quand le nouvel amant lui n'aura pas ce droit-là sur toi. Par contre, si toi tu attends des nouvelles du premier amant, tu pourrais parfois te voir mettre en standby quelqu'un avec qui il y a de l'honnêteté, parce que lui devra respecter des règles "faussées", venant d'une histoire où il joue un rôle (avant que tu l'aies rencontré) sans avoir le droit de négocier les contraintes.
Bon, je fais dans le scénario compliqué, mais je veux dire que les mensonges d'un autre compliquent déjà beaucoup de choses, même pour des tiers avec qui il n'est pas en relation directe.
Nos propres mensonges, ceux qu'on maitrise, peuvent simplifier les choses de façon précaire...
Bref.
Tout ça pour dire que, avec ou sans mensonge, commencer une relation pour régler des problèmes issus d'une autre relation, c'est pas une bonne idée, parce que la nouvelle relation concerne une personne, qui apportera forcément des choses, bonnes ou mauvaises, mais on peut pas lui demander de n'avoir qu'un "rôle" écrit pour elle par d'autres.
Sinon, ton amant, il t'a parlé en premier du polyamour ? Ou c'est toi qui a abordé le sujet ?
Est-ce que, à part la vie à trois, il a été envisagé des options où l'épouse serait "seulement" au courant ?
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Mon histoire, mes questionnements pour l'avenir...

Siestacorta
le jeudi 12 janvier 2017 à 11h40
Salut et bienvenue !
Déjà, ça fait plaisir d'entendre des histoires qui commencent si tôt... Et qui se travaillent si tôt, aussi ! Félicitations déjà pour ça.
Je sais pas où le polyamour ira dans la société, mais je suis content que son chemin continue.
Alors...
smurf
en "couple" avec deux filles de mon âge depuis bientôt 5 ans. L'une étant ma première petite amie et l'autre ma meilleure amie qui nous a "rejoint" plus tard.
C'est pas forcément ta question, mais beaucoup de choses se jouent déjà là.
Antériorité d'une petite amie sur une autre ET première relation, ce qui joue beaucoup sur les suites. Depuis combien de temps, en tout, l'autre relation ?
L'autre est elle la seconde, ou une rencontre dans un parcours amoureux qui a été plus long par ailleurs ?
"nous" a rejoint... C'est à dire que c'est une forme de polyamour où un partenaire nouveau entre en relation avec tous les autres forcément, ou c'est juste comme ça pour l'instant ?
smurf
Pensez-vous que s'installer en ménage pourrait changer nos relations (en bien ou en mal). Car c'est une chose d'aimer des personnes, c'en est une autre d'aimer vivre avec elles 24/24.
Oui, ça peut changer les choses, tu le sens toi-même, tu vois aussi que les monos ont la même question. Je souscrit à la réponse sur la richesse matérielle : ça peut supposer de trouver un lieu qui offre assez d'intimité pour chacun. Des chambres à soi.
Mais disons qu'avant ça, ya des expériences possibles, de séjours communs, l'organisation.
Et que par ailleurs, faut pas qu'un objectif ambitieux vous coince dans la situation d'avant, en attendant. En gros, beaucoup de solutions seront bonnes si vous considérez pasqu'elles se doivent d'être parfaites d'emblée, pérennes par nature. Histoire de pas, implicitement, considérer "échec" ce qui serait "étape" (à l'échelle du groupe ou à l'échelle personnelle, d'ailleurs).
smurf
Ensuite, il va bien falloir annoncer notre relation à nos familles respectives et j'appréhende un peu. Oui on va me dire "le regard des autres on s'en fout etc.." mais il y a tout de même un risque que ça se passe mal. Des conseils sur la façon d'aborder ça ?
Non, on s'en fout pas ! On peut apprendre à s'en détacher, mais ça fera toujours quelque chose, multiplié par le nombre de partenaire, puisque chaque famille aura sa réaction propre, plus ou moins impactante pour chacun et sur ses relations.
Tu as donc raison de te poser la question.
Je conseillerai de faire preuve de pragmatisme, selon la solidité de votre confiance, l'ouverture "morale" des parents en question, et les possibilités différentes : gros "coming out", discrétion (c'est piégeux pour celui qu'on cache, attention), infos diluées dans le temps "colocs", on se sent bien, ça se passe bien, plus qu'amis, on s'aime, on a un projet de vie... Bon.
Une chose, c'est que la "perfection" des intentions poly ("on s'aime, on fait ça tout en transparence") vaccine de toute façon pas contre les réactions extérieures, ni contre la richesses des changements internes possibles... Je dis ça parce que la situation présentée me semble "sans défauts", ce qui peut être, en creux une espérance transformée en affirmation.
Autrement dit, les radotages d'un pépère quand il a vu votre âge, peut-être.
smurf
Enfin, je ne suis pas contre l'idée d'intégrer une quatrième fille (que je connais et que j'aime et que mes copines connaissent également) à notre groupe amoureux mais je crains que cela ne "dérègle" tout et ne se finisse mal pour tout le monde.
Relationner toi avec une troisième personne et l'intégrer à un groupe, c'est différent. Il y a un éventail d'options où tu as cette relation sans l'intégrer et que tout le monde reste polyamoureux.
Ce qui m'amène à une autre question que tu n'abordes pas directement, mais qui a son importance pour "voir venir" : et si c'était un homme qui entrait en relation avec une de tes amoureuses, est-ce que tu serais aussi en recherche de solutions ? Parce que l'équilibre de l'ensemble (groupe ou pléiade, selon les liens) dépend de la façon dont chacun a un équilibre et ses libertés propres.
Et même si sur le papier un centre aux relation ça a l'air plus simple, en réalité ça dépend de la satisfaction de chacun.e, qui ne peut pas être juste pré-écrite parce qu'on était là avant et que c'est moi qui t'explique des conditions de vie et de rapports que t'as pas eu la possibilité de négocier avec tes intérêts en tête.
Disons... un homme qui a pour compagnes des femmes qui n'ont que cet homme, et que "ça va durer comme ça parce que", le "parce que" a déjà souvent été posé, dans l'histoire des relations conjugales, avant que les gens se mettent à parler de polyamour. Or si on parle de polyamour plutôt que de retour à des formes antérieures, c'est pour offrir de nouvelles options...
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le mercredi 11 janvier 2017 à 19h06
Curiosité
Les 809 restants à l'encontre de qui ? des enfants, des transgenres ?
C'est peut-être qu'il pourrait y avoir plusieurs plaintes sur un même acte ? mais j'avoue pas avoir d'explication meilleure, là c'est une question. Les enfants, oué, ça peut être ça, ces stats victimologiques peuvent bien ne parler que des majeurs sexuels, quand les plaintes existent quand même.
Curiosité
Viols conjugaux à l'encontre d'hommes ? Je vois mal une femme violer son mari même à l'aide d'un objet contondant;.
Quant à forcer un homme à être actif dans une relation sexuelle non consentie, ça me paraît encore plus difficile
Serai-il possible d'avoir plus de précisions.
La conjugalité comprend les PACS. Donc, un homme sur un autre, c'est compté. L'auteur du viol restant un homme dans la plupart des cas.
Sinon, si, un objet contondant, ça compterait.
Et si on te fait l'amour alors que tu es sous psychotropes ou bourré, le consentement peut être contesté.
Maintenant, faut savoir bien regarder ce qui a du sens dans les cas spécifiques... t'as vu des chats manger de l'herbe, ça veut pas dire qu'ils sont pas carnivores (c'est pour le raisonnement et sa portée, pas pour essentialiser)
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le mercredi 11 janvier 2017 à 15h31
Faut que je décroche. Je vais y arriver un jour.
Acajou
Femmes et hommes face à la violence :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/1280920
Hm.
On a aussi des repères assez forts
homicide
"En 2012, dans 17 cas des 26 homicides commis par une femme sur son conjoint, celui-ci était auteur de violences sur sa conjointe (65% des cas). Sur les 148 femmes victimes d’homicide par leur conjoint, 14 d’entre elles étaient auteures de violences conjugales (9% des cas)."
viol (déclarés)
"En 2011, sur les 4 983 plaintes pour viols, 3 742 viols ont été commis à l’encontre de femmes et 432 contre des hommes. Parmi ces viols, 906 sont des viols conjugaux commis à l’encontre des femmes et 179 contre des hommes."
et les chiffres de la population en prison...
Donc, oué, les victimes (déclarées...), et, aussi, les auteurs.
"En novembre 2014, en France, sur une population carcérale de 77 788 personnes, les femmes représentent 2794 détenues, soit 3,6%, tandis que les hommes sont 74 994."
www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/violences-de-genr...
Et j'insiste sur le fait que les violences conjugales (sexuelles ou non) sont sous-déclarées, la partie visible de l'iceberg, tout ça.
Voilà.
Donc, les hommes n'ont pas le privilège de ne pas être victimes de violence, ça veut pas dire qu'ils en ont pas. Ils peuvent être victimes auss, certes evidemment, mais pas de la même chose, dans plein de conditions tout de suite la balance penche.
"Oui mais mon expérience personnelle moi j'ai aussi un problème à moi"... voir l'extrait de blog cité par pseudoléatoire.
T'as le droit de causer, de pointer des trucs qu'existent, mais on compare pas ce qu'est pas comparable (le coup de manger trop contre malnutrition, le fait que les deux existent ne signifie pas qu'on peut pas juger de leurs causes).
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le mardi 10 janvier 2017 à 16h24
je-suis-une-princesse
Comme je ne crois pas à toute cette histoire de privilèges, cela va dans les deux sens: je suis attentif aux discours de ceux qui sont moins privilégiés que moi ainsi que aux discours de ceux qui sont plus privilégiés que moi.
Ben... je relève que soit tu y "crois" pas, et il devrait alors n'y avoir plus ni moins privilégiés que toi.... selon toi.
Ta phrase dit pourtant, texto, que tu sais te situer ET que tu ne crois pas à l'intérêt de te situer.
Tu fais un coup confiance au test et à ma bonne foi pour relever où j'en suis, un coup non pour dire que pour toi ça compte pas.
Tu défends ton droit à ne pas te poser ces questions là, ça les empêche pas d'être posées, par des gens qui ne pensent pas comme toi, et si tu leur dit, ils te répondront avec une éthique. Le polyamour pose d'emblée une égalité entre les partenaires. Donc, indépendamment de leur genre. Comme le genre a une incidence forte dans la vie, le salaire, les stats de délinquance, on trouve un moyen de dire pourquoi le polyamour ne constate pas une réalité égalitaire dans le monde, il la propose.
Je boucle, j’arrête, en plus j'ai à faire.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le mardi 10 janvier 2017 à 15h49
je-suis-une-princesse
Voila, je le savais! pour l'instant, celui qui a le plus long insisté sur les avantages des privilégiés est le seul qui a eu la vie facile!
Qui admet avoir eu.
Et c'est pas un scoop, vu qu'une partie est décrite dans ma présentation.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le mardi 10 janvier 2017 à 14h42
"You’re quite privileged. You’ve had a few struggles, but overall your life has been far easier than most. This is not a bad thing, nor is it something to be ashamed of. But you should be aware of your advantages and work to help others who don’t have them. Thank you for checking your privilege"
J'ai peut-être pas assez insisté sur mes souffrances et tenté de voir celles dont le questionnaire parlait. Je peux empirer le score si j'insiste.
Mais les crises de bonne foi, ça fait pas mal.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le mardi 10 janvier 2017 à 12h20
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le lundi 09 janvier 2017 à 20h58
Acajou
Après il est indéniable qu'ayant un lambeau de terre en Afrique et en n'ayant pas vu la pluie ni récoltes pendant des années, on ne peut strictement rien faire pour pouvoir manger plus. Mais une maladie liée à la surcharge pondérale peut empêcher de vivre totalement, comme ça arrive souvent aux USA. Je ne sais pas ce qu'il y a pire.
C'est bien le soucis. Bon, je boucle, donc je ferais mieux d'arrêter.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le lundi 09 janvier 2017 à 16h50
Acajou
La richesse peut aussi être un problème.
Je vais parler de mon cas personnel
(..)
Du coup la richesse, comme la pauvreté peut être un problème
(...) [la richesse] ça peut être un poison également (...)
Pas "comme".
Pas au même titre.
Pas "également" un poison, aussi un poison, certes et encore, si on parle pas du fait que la redistribution des richesse, bref, que la richesse de l'un va en plus être le poison de l'autre... bref.
La comparaison et l'empathie pour une histoire individuelle ne créent pas d'équivalence entre les situations.
Si quelqu'un a mal au ventre parce qu'il mange trop c'est un problème, si un autre a mal au ventre parce qu'il n'a pas accès à assez de nourriture, c'en est un autre.
La possibilité de manger moins est plus accessible que celle de pouvoir manger à sa faim, ou alors riche et pauvre, c'est que des mots aussi, ça correspond pas à aucune réalité générale, on peut échanger les rôles finalement c'est pareil...
A ce niveau de réalisme là, effectivement, plus la peine de dire que d'autres rapports de force persistants existent, ils n'ont pas de réalité non plus, on est tous autant des grains de sable, ou tous autant le centre du monde, ya rien qui permet de décrire les phénomènes récurrents entre les deux, sauf des mots inventés forcément de mauvaise foi, vu que j'ai une expérience individuelle différente.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Les Anarchistes Relationnels... Et les autres.

Siestacorta
le dimanche 08 janvier 2017 à 12h57
You're welcome
(j'aimerai bien qu'on ajoute une trompette et quelques effets de lumière de soleil couchant pour accompagner, mais je suis juste content que ça t'ait parlé).
Discussion : Quelques mots pour APH, Luc Istelie, ainsi que peut être d'autres personnes... Une logorrée nombriliste, mais avec l'intention de répondre un peu à vos questions. Avec l'espoir, surtout, de le faire avec justesse et bienveillance.

Siestacorta
le dimanche 08 janvier 2017 à 12h46
Albanoun : ta citation, santé mentale / société malade est de Krishnamurti.
Et merci pour le reste du message.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Découverte, polyamour, libertinage et question qui fusent

Siestacorta
le samedi 07 janvier 2017 à 00h02
Hello,
halors, je crains que mes réponses ne puissent pas aller beaucoup beaucoup plus loin, dans le sens où visiblement, tu fais déjà pas mal de boulot sur toi, ou que les choses te travaillent déjà fortement. Et ces changements en cours sont forcément plus pertinents, même si parfois difficiles, que ceux auxquels je peux penser en quelques échanges.
Je vais donc juste tenter de mieux exprimer ce qui ne t'as pas paru clair dans mes réponses - désolé, mes qualités d'écriture sont intermittentes, je peux avoir des passages plus obscurs que d'autres.
Tu parlais de ton amant qui exprimerait :
blablabla "vouloir profiter des gens mais du temps qu'il passe avec eux"
Et tu te demandais quel sens y donner.
J'y vois deux sens possibles.
Le premier... c'est que c'est un avertissement. En disant quelque chose qui signifie "je profite du temps présent", il dit "je ne projette pas de relation". C'est cohérent avec le fait qu'il souhaite rester marié, avoir une autre maîtresse... Donc il ne s'investira pas, il n'est pas aussi tourmenté que toi parce qu'il ne s'engage pas plus que dans le présent.
Le deuxième sens "plus profond", est moins dans son contexte à lui : on peut décider justement que seul le présent existe, qu'aimer se fait sans promesses, que projeter autre chose c'est décider à la place des autres quand, dans le fond, "je t'aimerai demain aussi" n'a pas forcément autant de valeur que "je suis en train de t'aimer".
Je pointais le double sens parce que le second peut s'inscrire dans certaines philosophies de vie compatibles avec le libertinage ou le polyamour. Mais le premier sens me parait psychologiquement déjà juste, dans le contexte : te dire ça sur son fonctionnement, c'est t'encourager à ne pas t'investir avec lui au delà du présent. Je pense que même s'il a une philosophie, cette intention existe, dans le contexte.
Grevan
Pour quelles raisons suis je dans 2 situations adultères? Et en quoi une seule dépend de moi? La encore, je suis perdue.
Si j'ai bien compris, ton mari n'est pas au courant qu'il y a une relation. C'est un adultère.
Tu es la maîtresse d'un homme marié. C'est un deuxième adultère.
Je peux avoir surinterprété...
Mais j'insiste sur ces repères parce que le polyamour signifie qu'on ne ment pas à ses partenaires, pas seulement qu'on en aime plusieurs.
Seul la partie dans ton couple dépend vraiment de toi : tes décisions, ce que tu diras, cacheras, tentera de transformer. Mais tu n'as pas ce pouvoir sur le couple de ton amant. Même si tu allais voir son épouse, ce serait quand même pas à toi de décider.
Enfin, je reviens sur
Grevan
il est très secret dès qu'il ne s'agit pas de notre relation...et c'est ce qui me fait penser que je suis un vulgaire PC...ce qui réduit à néant mon estime pour moi...alors que lorsque j'en parle avec mon amie, elle me certifie que non, nous partageons plus!
Le secret te dit, comme l'histoire de "seulement profiter du présent", qu'il limite son investissement. Ca ne veut pas dire qu'il y a zéro ressenti autre que le désir sexuel. Donc oui, vous pouvez partager autre chose... sans pour autant que ça devienne une relation constructible.
Il y a des adultères, semi-avoués, qui sont des arrangements presque poly - sauf que souvent, un des deux prend son mal en patience pendant que l'autre s'épanouit. Et l'amant ou la maîtresse sont bloqués dans une petite case de la vie, un présent, ou un futur ultra précaire ("j'avais dit que je viendrai mais finalement je peux pas, tu comprends, c'est l'autre" est toujours possible, ainsi que "oui mais deux minutes après je te laisse").
Ce pouvoir de celui qui demande le secret est fort. Et ton amant demande déjà le secret à une maîtresse, si j'ai compris (le mot "maîtresse" dit ça, au masculin, "amant" est plus ambivalent). Il ment déjà à sa femme sur cette première maîtresse, j'imagine. Le côté "secret" servirait à protéger ce type de mensonge. Du coup, tu sais qu'il est capable de mentir, donc, pourquoi ne te mentirait-il pas aussi à toi ?
La plupart des maîtresses pensent que leur homme leur réserve une honnêteté particulière, qui compenserait le système de mensonge qui va avec.
Le polyamour n'a pas forcément le pouvoir de transformer cette situation-là en quelque chose de faisable. Tout le monde n'y trouve pas le même intérêt. Je dis pas : tu ne seras jamais dans une situation honnête avec tout le monde. Mais pour arriver à ça, il faut que tout le monde soit volontaire.
Pour finir sur un note un peu plus optimiste, le "stop" de la jalousie... tu me dis "ce n'est pas parce qu'on voit le paysage qu'on peut avancer". C'est totalement vrai. Et parfois on a raison de ne pas avancer, de prendre une autre route. Mais voir le paysage est la seule manière d'être bien avec les choix à venir, tourner, avancer, un tour de rond-point et demi-tour... C'est pas parce que c'est pas possible d'avancer maintenant que ça ne le sera jamais. En attendant, tu étudies tes choix, tes besoins, tes possibilités "virtuelles", tes jauges d'essence et d'eau, ce que font les autres véhicules. C'est déjà mieux que de sauter du véhicule en marche parce que "ah, je sais paaas !"
(je vais essayer de me calmer sur les métaphores routières).
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le vendredi 06 janvier 2017 à 22h42
Maxence_Lascombe
Sauf que pour ce qui me concerne, je ne parle pas au nom des autres,
Ah ?
Parce que, quelques posts plus haut...
Maxence_Lascombe
ils portent la responsabilité de faire fuir toutes les personnes qui arrivent dans les groupes de discussion autour du “polyamour” ou de “l’anarchie relationnelle”.
Et je parle pas du passage ou évoquant les messages privés de tant de gens qui se plaignent. Les masses silencieuses !
C'est pas toujours grave de parler avec ou pour d'autres, faut juste savoir se situer.
Le diable est dans les détails de "chacun ses biais de confirmation", quoi.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Dieu est mort...

Siestacorta
le vendredi 06 janvier 2017 à 18h05
Dieu est mort. On dit que c'est l'archange Michel qui a fait le coup...
Ou Zarathoustra.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le vendredi 06 janvier 2017 à 17h56
je-suis-une-princesse
Bof... à la base, ici on voulait justement ne pas parler d'oppression, de privilèges, et de questions de genre...
Mais, premières lignes de la première intervention sur le fil :
je-suis-une-princesse
Ce que j'ai remarqué est que le concept du polyamour a été de plus en plus approprié par des groupes militants féministes-LGBT, qui ont de plus en plus imposé leur questions et leur jargon (tous ces différents concepts d'oppresseurs et oppressés, ces histoires de cis-hétéro-misandrie, etc...).
Pompier pyromane, non ?
C'est à dire que débarquer sur un fil avec un sujet spécifique en disant "yen a marre de telle façon de traiter le sujet", c'est un peu comme si je disais "salut, je vais vous demander de vous concentrer et de pas penser à une licorne rose".
Surtout si je dis ça dans un lieu où je sais pertinemment qu'il y a des gens qui s'intéressent aux licornes.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le vendredi 06 janvier 2017 à 17h38
gdf
Bref, je veux bien être personnellement un oppresseur qui s'ignore
Oppresseur, j'avoue que je suis prudent. On a nos actes, nos paroles, quel ordre on soutient ou remet en cause...
Mais faire partie d'une classe dominante, ça peut s'identifier. Sans culpabiliser, on en tient compte.
gdf
Marx n'a peut être pas assez parlé des ouvrières, mais on doit pouvoir dire qu'il y avait de l'oppression dans l'air dans les usines même pour les HBCH.
(...)
Bref, je veux bien être personnellement un oppresseur qui s'ignore mais j'aimerais bien qu'on ne mette pas tous les pauvres serfs, mineurs, ou poilus dans le même panier que moi.
Peut-être que ne pas bénéficier de privilèges de classe n'empêche pas de bénéficier d'autres privilèges ? Et qu'avoir été victime d'une oppression et d'abus de pouvoir nous vaccine pas contre une capacité d'oppression. YA rien de contradictoire à être exploité dans une mine et à battre sa famille en rentrant. Par contre, les lois et les coutumes font que c'était moins criminalisé pour un homme que pour une femme. Et dans les rapports de genre, à peine quelques générations après, c'est encore présent.
Et même avoir un privilège de classe peut-être accompagné d'un situation d'oppression ou d'un privilège supplémentaire.
A l'époque des serfs, donc, il y avait des nobles. L'aîné héritait du titre. Privilège. Ses frères et sœurs avaient aussi un privilège de classe, et pouvaient vivre un peu mieux que les serfs. Mais la position de jeune frère t'envoie dans des tranchées plus dangereuses que ton ainé, ou prendre l'habit sacerdotal.
Bon, faut aimer, mais c'est déjà quelque chose, un statut qui pouvait s'améliorer par l'action. Quand t'es la sœur, même pas forcément la plus jeune d'ailleurs, tu fais quoi ? Mariée ou non. Cloitrée, parfois, sans que t'aies ton mot à dire.
Et t'es encore une noble, hein ? Avec plus de quoi manger et moins à travailler que le serf. T'as un privilège, pas les autres. Mais t'es aussi oppressée comme ton frère ne le sera sans doute jamais. Parce que ton frère, s'il renonçait à son privilège de classe et partait aux Amériques sous un autre nom, ben il aurait des emmerdes, mais t'en aurais encore plus s'il te prenait l'idée de faire pareil.
Bon, alors quand t'étais ouvrier, ou ouvrière...
On va pas dénier à cette fille que c'est plus pénible que d'être un de ses frères, même pas l'aîné.
Pas plus qu'on va dénier que c'est une saleté d'être mineur, poilu, serf.
Un peu comme bosser aux Amériques, avant l'abolition de l'esclavage. Tu pouvais avoir une vie de paysan super dure (pléonasme, passons), et croiser un noir émancipé. Ben le noir qui avait les même conditions matérielles que toi, il restait dans un cadre d'oppression, tu avais le privilège de pas subir la même. Oué, même les années où on t'avait piqué toute ta récolte.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
Discussion : Liens entre polyamour et genre

Siestacorta
le vendredi 06 janvier 2017 à 11h51
Abolir le privilège de certaines personnes ne signifie pas détruire les personnes qui le détenaient.
C'est seulement dire "c'est injuste, faisons plus juste".
On dit rarement "c'est injuste" comme on dit "pour moi ce sera un sucre dans le thé, s'il vous plait". Donc oui, ça sonne dur. Et personne n'aime entendre "tu es bénéficiaire quand d'autres sont discriminés".
Mais une fois la blessure narcissique distinguée de l'observation sociale, qu'est-ce qu'il est juste de faire ?
Oui, cela, on le fait souvent un peu déjà, dans nos vies...
On est probablement pas méchants. Voilà.
Mais ça suffit pas à dire que l'observation de l'inégalité est inutile et non-avenue, que l'expression militante de recherche d'égalité et d'abolition de privilèges est une monstruosité. L'assimiler à Staline, Mao ou la Terreur est une contre-mesure disproportionnée (et un reductio at stalinum ) : il n'y a que des discussions tendues, pas réellement de camps de rééducation avec barbelés et fouets sur ces sujets. En revanche, il a bien, au quotidien, des discussions tendues liées aux genres des personnes qui s'impliquent, et ces discussions peut aboutir à des violences réelles, qui auraient eu moins de chance d'avoir lieu si on était dans ce monde idéal où ces problèmes seraient seulement des accidents terribles, pas une norme (comme, en temps de guerre, un bombardement peut être une norme, un quotidien).
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.