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Siestacorta

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Discussion : Problème de compersion et arrivée de la jalousie :-(

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Siestacorta

le mercredi 24 janvier 2018 à 23h20

Hello Sylvia.

Je te félicite de la part de travail sur toi-même, déjà. Je sais pas si ça aboutira bien, mais ça fait plaisir de lire quelqu'un qui travaille sur sa responsabilité.
Au point où, quand même, je me questionne un peu sur celle que prend ton amoureux...

Avant de continuer, j'aimerais faire un point que m'inspire le titre du fil : "problème de compersion". J'ai l'impression de sentir un mélange d'auto-culpabilisation et d'idéalisme souffrant, avec cette expression.
D'abord parce qu'on peut pas que s'en vouloir de pas être le meilleur humain possible tout le temps. On se doit de faire du mieux possible, mais la perfection, ça épuise tout le monde vite fait.
Ensuite parce que la compersion, c'est pas ce qu'on ressent à la place de la jalousie (et encore moins ce qu'on doit ressentir pour être un Poly Parfait™ ). On la ressent parfois, mais ça n'interdit pas du tout de ressentir autre chose, de ressentir aussi de la jalousie, voir de rien ressentir de particulier dans pas mal de cas.
Je sais pas, c'est comme si je disais "j'ai un problème de joie" à chaque fois que je suis pas au mieux de ma forme, en me fustigeant de pas être jouasse tout le temps. Ca va vachement aider, tiens.

Donc je sais pas si ça te parle, mais si tu met tes attentes envers toi-même trop haut, tu peux te décevoir plus souvent qu'à ton tour.

Sylvia

Je n’ai aucune jalousie quand il s agit de mon mari car je sais qu’il m’aime et je le suis avec mon amoureux parce que j’ai des doutes sur ce que je représente pour lui.
Pour le moment j’ai discrètement pris un peu de distance avec mon amoureux, (je lui dit ne pas être dispo en ce moment) le temps que je me calme.

Je trouve que se laisser refroidir le temps de reprendre ses esprits, c'est pas mal, honnêtement, le temps de faire le tri entre les émotions sur lesquelles on aura besoin de soutien et celles qui nous pousseraient à dire des choses à la réalité vraiment trop fugace pour les expédier dans la tête des autres ; mais dès ce passage je pense qu'il faut relever qu'une communication insuffisante entraîne ici vers encore moins de communication.

Sylvia
Je me raisonne en m’appuyant sur ses actes (il est très attentionné) qui pour moi sont des preuves d’amour plus forts que les mots et je m’efforce de me remettre à ma place mais pour l’instant pas facile.

Un letmotiv que je me contrains parfois à observer : dire ce qu'on fait, faire ce qu'on dit. Oui, les actes c'est important, mais les vivre "plus forts que les mots", ça peut mener à voir de l'intensité en manquant la profondeur. Donc, même si ton amoureux "fait" bien, ça ne rend pas la parole inutile.
Maintenant, tu peux aussi t'accorder avec lui sur votre langage amoureux. C'est pas parce que vous ne parlez pas le même au départ que vous ne pouvez pas vous comprendre. Je te suggère une lecture. Le livre auquel la bd faire référence m'a pas mal aidé à comprendre une partenaire, à défaut de spontanément m'exprimer comme elle.

Sylvia
J’ai envie d’entendre qu’il m’aime et que je suis importante dans sa vie...c’est fou ça ne me ressemble pas.

On est pas la même personne dans toute nos relations, et même, pas d'une semaine à l'autre.
L'intérêt du polyamour est aussi de découvrir plusieurs de nos facettes affectives... Alors ça nous fait passer par des moments pas agréables, mais ça nous donne aussi le moyen de "nous cultiver", de mieux se comprendre et de mieux comprendre les autres. Justement au moment où ça pique...

Sylvia
Là j’ai l’impression de m’etre menti à moi même et de ne pas être plus évoluée qu’une gamine de 15 ans...me foutrais des claques et me sens totalement nulle

Ya pas de quoi. Tu sors de ta zone de confort, tu te vois dans une configuration différente et ça fait peur. Mais c'est de la bonne grosse vie bien juteuse, aussi.
Et par ailleurs, cet homme qui parle peu, ben t'as le droit de lui demander de causer, t'es pas coupable d'avoir besoin qu'il t'entende et te réponde. C'est une relation d'amour, pas de la télépathie : alors, on parle.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

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Siestacorta

le mardi 23 janvier 2018 à 16h44

@FredCLK

Dans le genre dictionnaire, je propose quelque chose d'intéressant aussi. La polysémie y est assez large.

Je comprend l'intérêt du fond moral, et j'ai rien contre son expression, je peux constater qu'effectivement, chez moi et chez pas mal de gens que j'ai lu et entendu parler, il y a bien une dose importante d'individualisme.
Mais puisqu'il s'agit d'un positionnement critique et pas seulement d'une proposition, le débat et le retour de flamme sont plutôt des suites logiques...

Maintenant, ce qui me gêne, c'est que la charge de la critique conduit à beaucoup polariser les approches, sous prétexte de les simplifier pour le lecteur.
Et faire référence au consumérisme et à la pensée libertarienne (et opposer une conception américaine à une conception européenne...), ça participe à fabriquer un épouvantail plus facile à réduire en cendres que les comportements relationnels de gens qui respectent l'individualité (la leur et celle des autres).

Altruisme et individualisme, c'est pas deux options imperméables l'une à l'autre, qui amèneraient deux façons systématiquement opposées de vivre des relations. Ce sont, comme tu le dis dans les passages montrant un peu de recul, des tendances.
Dans les deux cas, les gens concernés vont montrer de l'empathie. Ya pas d'un côté des gens qui ne voient que leur nombril et rejettent les responsabilité, et de l'autre des ingénieurs sociaux incapables de comprendre les réalités différentes de chacun.

Je pense qu'il faut reconnaître un biais avant d'évaluer l'individualisme dans le discours qu'on peut tenir à des poly qui décrivent leurs difficultés.
Si on part de l'individu, c'est que c'est généralement la matière première des relations et des débats.
C'est rarement un couple ou une triade qui s'exprime et pose des questions, c'est plus souvent une personne qui nourrit sa réflexion à elle. Et la réponse la plus honnête - pas forcément la plus complète - ne répond qu'à cette personne, son ressenti, et propose d'agir là où elle a le plus de pouvoir : elle-même, ses propres actes.
Proposer d'agir sur l'autre ou au nom de l'autre, quand on a pas son feedback, c'est un risque de parti-pris. Alors le faire en plus au nom de l'Hâmour, ça évacuerait tout une réflexion personnelle en jouant sur les conditionnements sociaux déjà très puissants.

Enfin, je parle de parti-pris... Je concède que les gens qui débattent dans la polysphère penchent vers un parti-pris poly. On mélange parfois la critique du couple monogame et la critique du rapport amoureux. En proposant un polyamour qui remet en cause le premier, une partie du discours peut donner l'impression de rejeter le second...
Justement, la critique n'est pas un absolu. "Critique", c'est aussi ce qu'on dit au "moment critique", celui où les enjeux sont les plus clairs. Mettre en évidence la position d'un individu dans ce temps-là, ça n'empêche pas d'encourager aussi ce dernier à préserver ses attachements, les siens comme ceux des autres.

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : Polyamour et infidélité (encore !)

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Siestacorta

le samedi 20 janvier 2018 à 16h07

Salut, et merci déjà pour ton témoignage.

Renarde
Où s'arrête la sphère "privée" quand on a une relation avec quelqu'un qui a déjà un quelqu'un, pour vous ? Peut-être cette question est-elle indigne d'interêt..?

Ah non, c'est même une question extrêmement importante. Mais elle n'a pas de réponse unique : parmi le gens qui choisissent le polyamour, tu peux trouver des gens qui vivent à plus de deux en communauté comme des gens qui papillonnent ouvertement, et énormément de possibilités encore.
La vie privée dépend donc des attentes de chacun et des situations. C'est totalement légitime de l'aborder. C'est même souvent nécessaire à la longue : on peut parfois préférer être discrets, ça ne veut pas dire qu'on met les choses sous le tapis. Pour pas se prendre ledit tapis dans les pieds en avançant dans l'histoire.

Bref : la sphère privée c'est pas la sphère d'invisibilité, ça fait partie des choses dont on discute. Tu peux avoir envie de savoir où l'autre en est dans une relation sans demander des détails d'alcôve. Tu peux demander comment l'autre se protège des MST sans lui dire quoi faire en dehors de vos relations. Tu peux rencontrer les autres partenaires sans chercher à rentrer dans leur vie.

La sphère privée est liée à la place que vous vous donnez l'un l'autre. Ca peut être compartimenté ou perméable... C'est important de définir les informations dont tu as besoin. Il peut bien sûr refuser de les donner, ou te demander une confiance inconditionnelle, mais rien ne t'oblige à rester dans des modalités de relation qui ne te conviennent pas.

Tu parles de "relation secondaire", et c'est une expression à la fois courante et mal acceptée. Assumer cette situation, c'est assumer aussi une forme de hiérarchie, non pas des sentiments (ce serait à mes yeux effrayant ou naïf ou les deux...), mais dans les priorités et les privilèges (qui on va rencontrer dans l'entourage de l'autre, qu'est-ce qu'on peut projeter ensemble). A mon sens, être heureux dans une relation secondaire est possible, mais cela demande de savoir sur quoi on peut et veut compter dans la relation, et quand ça devient nécessaire, d'en parler.
Bien sûr, la vie est pleine de souplesses et de surprises, mais s'il y a des besoins et des attentes, vaut mieux compter sur la bienveillance mutuelle que sur le karma pour se sentir bien là où on est.

Renarde
Un exemple : est-ce légitime de savoir s'il a encore des relations sexuelles avec elle ?

Oui. Si ça change quelque chose pour toi, c'est légitime de demander, et de voir comment il répond (ou pas...). Tu seras sans doute plus confiante en étant au clair avec toi-même sur ce que ça détermine pour toi...
Tu te poses sans doute la question parce qu'il ne l'a pas abordée de lui-même... Si je comprend l'histoire, lui ne se définit pas forcément comme un polyamoureux, sinon ce serait un peu plus probable qu'il s'exprime spontanément (avec la pratique on sait que nos relations ont toujours des impacts les unes sur les autres, esquiver le sujet ne change pas ça).
Les relations ouvertes demandent de l'engagement. Vous débutez peut-être tous les deux, savoir "ce qu'il faut faire" n'est pas inné, d'autant que ça change selon les personnes et les situations. Mais ça reste une relation, et si on se sert des mots du polyamour, c'est justement pour se donner le moyen de communiquer.

Renarde
Mais je m'intéresse profondément à ce qu'il vit et j'ai la sensation TRÈS étrange d'être...3, dans cette histoire.

C'est assez réaliste, la définition même du polyamour suppose qu'on peut être plus de deux...
C'est étrange parce que tu n'as pas l'habitude, mais en pratique, oui, vous êtes trois et ça repose sur la bonne foi de chacun.
Chacun peut développer des qualités pour bien vivre la situation. Ceci dit, la personne "pivot" entre plusieurs partenaires est un peu plus responsable que les autres, elle a plus souvent plus de choix à faire, et à faire comprendre.

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Discussion : Polyamour et infidélité (encore !)

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Siestacorta

le mercredi 17 janvier 2018 à 02h40

aruspice
Bon, si c'est ce que vous avez voulu lire... dommage.

Bah oui, une perception partisane des questions honnêtes d'un simple quidam avide de connaissances.

Je vais panacher un peu ce qu'on trouve avec les questions :

aruspice

"cela résume bien une philosophie qui n'en est pas une mais simplement, et purement une recherche de plaisir individuel existentiel, à l'ère des droits sans obligations. "
(...)
"il faut des perdant-e-s pour cela...

Mais est-il possible d'y penser si cela vient freiner nos désirs ? Non, bien sûr ! "
(..)
" Aucun-e polyamoureux ou polyamoureuse ne s'avouera égoïste, bien sûr. Au contraire même, il ou elle instrumentalisera le plaisir que l'autre prend ailleurs comme un noble geste de liberté, voir de don...

Mais c'est en réalité, avant tout le plaisir d'avoir soi, pour soi, de multiples relations."
(..)
"tout ce que j'ai vu m'a paru pour l'instant des plus douteux dans le fond et cela m'interroge profondément sur les dérives accélérés de l'individualisme, et de la 'sauvagerie' sociale, utilitariste qui se développe, le plus souvent avec des discours un peu trop facile et séduisants. "
(..)
"N'y a-t-il pas là, surtout un individualisme exacerbé qui cherchent à profiter à chaque minute de la vie quitte à devoir en laisser certain-e-s, beaucoup sur le bas côté ? "
(...)
"de la voracité à vivre, si possible plusieurs à la fois, peu importe ce qu'il en coûte à d'autres... "

En moins de vingt-quatre heures entre le premier message et le plus récent, ya du level...

Je vais détourner un slogan : si ce genre d'affirmations et de jugements fait pour toi partie d'un questionnement qui ouvre sur une discussion, alors un coup de pelle dans la gueule, c'est du jardinage.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Polyamour et infidélité (encore !)

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Siestacorta

le mardi 16 janvier 2018 à 18h32

Camille_B
Vouliez parler de l'acide de votre bile ?

Vous ne décapez rien du tout, vous déclamez de grande généralités qui s'ancre exclusivement dans un sentiment d'injustice lié à votre obsession pour les mâles qui seraient "désavantagés sur le marché sexuel".

Le polyamour vous dérange car vous y voyez un microcosme de gens riches, intelligents et beaux qui cumuleraient les femmes et empêcheraient les autres d'y avoir accès.

Ce qui n'est pas vraiment le cas, mais je doute que vous me croyiez. Qu'importe.

J'appelle ça l'expression de son ressentiment, pas du "décapage d'incohérences".

Soutenu.

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Discussion : Polyamour, une forme d'égoïsme ?

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Siestacorta

le mardi 16 janvier 2018 à 18h25

aruspice


Aucun-e polyamoureux ou polyamoureuse ne s'avouera [égoïste], bien sûr.

Personne ne s'avouera totalement égoïste, c'est pas une question de modalité relationnelle. Mais dire que je pense à moi un peu plus souvent que je ne pense aux autres, j'y arrive très bien.

aruspice

Au contraire même, il ou elle instrumentalisera le plaisir que l'autre prend ailleurs comme un noble geste de liberté, voir de don...

Ou alors ils éprouvent une forme d'empathie.
Je sais pas si c'est "noble", mais considérer qu'on est libre à condition que l'autre soit libre aussi, c'est un égoïsme qui me parait tout à fait tolérable.

aruspice

Mais c'est en réalité, avant tout le plaisir d'avoir soi, pour soi, de multiples relations.

Un peu comme la monogamie c'est avant tout le plaisir d'avoir pour soi l'exclusivité de la relation ?

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : La question d'aborder

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Siestacorta

le mardi 16 janvier 2018 à 14h14

bidibidibidi

Au final, tu n'as pas plus d'info sur un site de rencontre. 90% des profils contiennent peu voire aucune information (quand ils sont seulement remplis, les nanas n'ayant pas besoin de description pour être abordées, donc beaucoup ne font même pas l'effort).

Par contre, l'info qu'on obtient directement sur le site de rencontre, c'est que la personne souhaite être abordée...

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Discussion : La question d'aborder

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Siestacorta

le mardi 16 janvier 2018 à 12h45

Je pense qu'on aurait moins de difficulté à discerner aborder-séduction, drague-harcèlement dans un pays où les comportements les plus balourds sont moins fréquents. Dans ce genre, j'ai eu des échos de Suède, d'Allemagne, du Québec...

En France, je pense qu'on doit assumer que nos approches ne se caractérisent pas seulement par nos bonnes intentions, bonnes manières et subtilités personnelles : notre comportement individuel s'inscrit dans l'ambiance générale de nos rues, et en ce qui concerne les rapports hommes-femmes, nos rues sont pas de purs espaces de liberté décomplexée pour tout le monde. Surtout vu sous l'angle d'un quotidien de quelqu'un qui peut être abordé plusieurs fois dans la journée.

Du coup, j'y vois un lieu de rencontre plutôt moins bon qu'un autre.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : L'ego polyamoureux : en paix ou avide ? libre ou craintif ?

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Siestacorta

le jeudi 11 janvier 2018 à 22h27

[très gros edit de mon précédent post, qu'était écrit du pied gauche même si moi je voyais bien où je voulais en venir]

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Discussion : L'ego polyamoureux : en paix ou avide ? libre ou craintif ?

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Siestacorta

le jeudi 11 janvier 2018 à 09h31

Korial

Alors, est-il possible d'établir une gradation entre l'amour de plusieurs êtres et la contemplation aimante du tout ? L'ego polyamoureux est-il serein ou insatiable ? Cherche-t-il l'authenticité ou des rustines à la solitude ?

Polyamour, c'est plusieurs relations, et ça peut aussi vouloir dire plusieurs types de relations et de sentiments simultanément.
L'occasion de vivre à chaque fois quelque chose d'autre, pour plus de possibles, pour apprendre sur soi, les autres et les relations. Que ce soit en termes de vertus, d'émotions ou de corps, il s'agit pas d'empiler pour obtenir "plus", mais d'avoir plus d'occasions de connaître et comprendre, par amour, par désir, par attachement.

Caricaturalement, même si un polyamoureux se comportait avec avidité face à ses relations, il aura de grande chances de se retrouver en train de vivre autre chose... dont de la solitude ! Puisque les partenaires ne font pas leur emploi du temps en fonction des besoins de notre ego. Et ce résultat inattendu a autant de valeur d'apprentissage que l'appétit initial (soit dit en passant, la solitude peut être assez difficile à trouver dans l'encouplement traditionnel : les injonctions pour entretenir ce type de sentiment et de lien peuvent aussi être lues comme une forme d'avidité relationnelle impensée).

Bref, on découvre, selon les circonstances et les personnes, des qualités de relation dans la vie elle-même, qu'on aurait peut-être pas vécues autrement, plutôt que de devenir ou chercher un (des) Polyamoureux Parfait(s)™ , un (des) amoureux inspirés ultra ++... La quantité de relations n'est pas un carburant qu'on aspire, plutôt un moteur qu'on peut faire tourner en s'adaptant à la route. D'autres ont trouvé le moyen d'avancer avec un amour unique, d'autres n'avancent jamais... C'est pas le polyamour ou la monogamie ou la contemplation comme mieux universellement bénéfiques, qui compte, c'est trouver ce qui donne, à chaque flamme belle unique et fragile pour reprendre tes mots, le moyen de briller et chauffer. Faisons feu de tout bois !

Il y a une grande variété de recherches. On peut chercher de l'érotisme, du développement, de la profondeur, mûrir, de la sécurité... Tout ce que les gens cherchent dans les relations humaines, quoi, rien de plus ni de moins, à part le supplément de dialogues nécessaires pour faire avec plus d'Autres.

Je ne crois pas qu'on puisse mettre des gradations dans les attentes amoureuses, les besoins de chacun. On est faits différents les uns des autres ; certains viennent avec des besoins d'être rassurés, d'autres avec un besoin de donner d'eux-même, d'autres avec beaucoup de libido, d'autres en s'explorant, d'autres parce que la vie les a surpris... Et ça va sans doute changer dans le temps, avec l'âge, l'expérience, les occasions. Et on va s'aimer et se croiser avec des attentes différentes, et on va se lier quand même.

Pas de gradation, seulement ce qu'on a à explorer, ce qu'on trouve, et des gens, ni meilleurs ni pires que les autres. Si un poly se retrouve par la suite illuminé sur la Nature Authentique du Grand Bol de Soupe Cosmique, tant mieux pour lui... Mais une soupe pour deux ou trois, ça va aussi.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Conseil, mon copain est polyamoureux

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Siestacorta

le mercredi 10 janvier 2018 à 19h11

Hello.
Juste pour dire que même si tu es ici chez les poly, il faut reconnaître que ce genre d'annonce peut effectivement te perturber. Pas seulement parce que c'est pas ton mode de vie, mais aussi parce que c'est un changement par rapport à ce que vous viviez avant. Comme annoncer un déménagement, un enfant... C'est pas un petit truc, ça demande que vous vous accordiez ou décidiez que vous ne pourrez pas le faire.

Il y a beaucoup de ressources sur le site, je pense qu'en fouillant tu vas trouver du grain à moudre.

Je te propose cet article... Il déborde pas d'optimisme, et il parle plutôt de l'histoire de monos qui viennent de rencontrer un poly, mais il parle de quelques sujets à ne pas laisser planqués sous le tapis.

Sinon, un point, c'est qu'on ne se découvre pas vraiment polyamoureux... Enfin si, mais ça se fait rarement aussi vite que ça. C'est pas parce qu'on se retrouve capable d'aimer plusieurs personnes qu'on va se mettre au polyamour, puisqu'il y a plein de gens qui ressentent des choses et n'en feront rien, et d'autres qui mènent des relations en s'en cachant.

Pour savoir à quoi t'en tenir, l'important c'est de discuter... Il veut faire des rencontres, mais il a quelles attentes ? Qu'est ce qui l'a mené à employer le terme "polyamour" ? Est-ce qu'il sait que c'est pas juste quelque chose qu'il va faire en te laissant te débrouiller, mais que ça suppose ton accord ?

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Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

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Siestacorta

le lundi 08 janvier 2018 à 23h06

Disons que j'ai senti une empathie envers les personnes indépendantes, mais que la polarisation entre les deux postures est pas mal à charge. Le titre de l'article parle quand même de "mauvaise influence", c'est difficile de n'y voir qu'un léger rééquilibrage !

Le "own your feelings" de la Salope éthique, c'est pas "je suis pas concerné par les ressentis de l'autre", c'est "avant de voir ce qu'on peut faire ensemble, faisons la part des choses sur ce qui a eu lieu / ce qui a été ressenti".
Ce serait effectivement bizarre de ne tenter aucun aménagement ni de rien faire pour soutenir l'autre si dans le cadre de la non-exclusivité il passait par des ressentis jaloux.
Mais ce qui demande d'être "assumé", c'est de prendre conscience de l'investissement jaloux autant que de la situation qui l'a fait naitre. Parce qu'on peut être aussi douloureusement jaloux face à quelques textos que face à une nuit passée dehors, face à tel tiers avec qui on est moins à l'aise que face à tel autre qui fait vraiment des sales plans... La jalousie peut donc trop facilement ignorer le contexte, s'auto-légitimer indépendamment de la rudesse ou de la légèreté des évènements.
Faire des efforts pour consolider la relation quand on fait face aux changements climatiques poly, c'est nécessaire, c'est ce qu'on conseille à tous les poly, mais ça servira à rien si le ressenti, la réaction et la demande jalouse sont "absolutisées" et pas travaillées.

L'importance de "own your feelings", c'est que cela va à l'encontre de la perception monogame de la jalousie, où toute non-exclusivité est d'emblée vécu comme une trahison.
Mais le polyamour propose justement un autre engagement...
Ça ne signifie pas que les peurs n'entrent plus en jeu, mais que d'une alerte émotionnelle semblable à celle vécue dans l'exclusivité, on est appelé à tirer des réactions, questionnements et demandes différentes.
Les occasions où notre partenaire verra un tiers se renouvelleront, donc on ne peut pas en rester à "je ressens de la jalousie, j'ai donc le droit de te demander de ne pas vivre la non-exclusivité".
Et encore, de demander, certes, d'exiger, non. L'autre prend une responsabilité de bien me traiter quand il voit que je souffre, mais ça ne m'enlève pas la responsabilité de m'occuper de ce qu'il ne peut faire évoluer à ma place, ma façon de réagir et d'apprendre de mon expérience.

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : Est-il polygame, dans sa façon d 'agir ?

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Siestacorta

le lundi 08 janvier 2018 à 18h37

Il papillonne, mais même en étant mono, un seul rendez-vous après contact sur site de rencontre, ça me semble pas non plus un comportement qui dit grand chose de sa façon de vivre les relations.
Vous avez décidé de vous rencontrer, vous vous êtes pas fiancés, quand même.
.
Après, tu as sans doute pas l'habitude de venir sur ce forum... Mais la polygamie, ça implique des mariages et dans la majorité des cas c'est un homme + x femmes. Le polyamour en revanche, ça implique "seulement" de déclarer à l'autre qu'on a ou peut avoir plusieurs relations simultanément, et c'est autant valable pour une femme que pour un homme...
Là pour l'instant ton crush il n'est dans aucun des deux cas, mais il y a peu d'experts en polygamie ici, c'est pas notre sujet...

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Discussion : [Texte] Le polyamour, Le nouveau miracle au pouvoir dégraissant – Brigitte Vasallo, janv 2018

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Siestacorta

le lundi 08 janvier 2018 à 13h03

Merci !
J'ai dû le dire autrement ailleurs sur le forum : ni le polyamour ni la monogamie ne "fonctionnent", parce que les gens ne sont pas des piles.

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Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

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Siestacorta

le lundi 08 janvier 2018 à 12h58

Hm.
Ca réduit beaucoup l'individualisme au néo-libéralisme, au consumérisme, à une pensée libertarienne...
Il y a toute une façon de penser l'individualisme qui ne dit pas "moi d'abord et ensuite débrouillez-vous" mais plutôt "si je peux me connaître moi-même, j'ai une meilleure chance de respecter et aider l'autre, et si lui se connaît-lui-même, on pourra mieux prendre nos décisions communes".

Inversement, prôner l'altruisme comme "l'autre a généralement raison de me demander d'être solidaire", c'est plus une morale qu'une éthique.
Le "bien" est défini par avance comme communautaire, l'indépendance serait non-seulement un refus du commun, mais un refus de toute contrainte et de toute responsabilité. Ce qui est faux, quelqu'un d'indépendant sait choisir les contraintes acceptables et même rendre des contraintes fertiles.
Au lieu de considérer sa responsabilité comme permanente, il la mesure pour savoir quand la prendre, quand la partager, quand elle n'est pas tenable.

Un individu qui a compris ce qu'est la vie en société et la place qu'il peut y tenir ne s'en coupe pas, se donne le choix d'accepter des contrats avec elle, avec les gens.
"Contrat" est un mot un peu fort, disons qu'il s'associe en connaissance de cause. Il s'engage, non pas parce qu'on a décidé pour lui que c'était "bien" (ou altruiste), mais parce qu'il l'a compris par lui-même, pour lui-même, et qu'il tient compte de ce que l'autre y trouve.

Je pense que si on ne prend pas cette responsabilité de faire la différence entre ce qui est bon pour soi et ce qui est bon pour soi avec l'autre on se retrouve à confondre non seulement son bien individuel et le bien tout court, mais aussi le nous et le toi avec moi. Au point de trouver juste de voir une priorité à chercher le bien de l'autre même quand l'autre n'a pas participé à ce choix.

Message modifié par son auteur il y a 6 ans.

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Discussion : Comment en parler ?

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Siestacorta

le vendredi 05 janvier 2018 à 13h42

Je crois que tu peux te faire un minimum de culture poly, lui en parler, en expliquant qu'il s'agit pas pour toi de définitivement nommer votre situation ainsi, mais de lui montrer qu'il y a plein de gens qui n'ont pas peur de la non-exclusivité.
Il s'agit pas forcément de lui faire admettre qu'elle est poly quand elle ne souhaite peut-être pas le devenir, mais de lui faire comprendre qu'il y a des façons pour toi de faire avec sa liberté.

Depuis combien de temps êtes vous en relation ? Quel âge avez-vous ?

Autre piste : faire le point sur les aspects concrets de la situation à propos desquels tu aurais besoin de communiquer. Que tu saches déjà toi les nommer, ce que tu ressens à leur égard.
Je suggère des protocoles de discussion, comme la Communication Non Violente ou le protocole Imago (voir l'exemple du Miroir à la moitié de la page)
Évidemment ça marche beaucoup mieux si vous vous êtes tous les deux engagés à utiliser les outils et que vous faites chaque étape chacun votre tour...

Par ailleurs tu peux faire le point entre toi et toi si tu préfères vivre comme tu vis aujourd'hui ou faire avec d'éventuels changements de vie entrainés par une recherche de transparence. Est-ce que tu serais ok de la voir communiquer plus ouvertement avec l'autre homme, à ce qu'elle intègre officiellement ses rencontres dans l'emploi du temps, à déterminer, après que vous ayez posé votre situation, si vous avez envie ou besoin que quelqu'un de l'entourage connaisse une partie de l'histoire...

Enfin, une idée qui m'est venue et que je te soumet juste au cas où : sa recherche de compartimentation peut avoir une autre explication que la culpabilité de pas faire comme tout le monde. Elle peut vouloir protéger un amant qui serait lui-même infidèle...

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Discussion : Polyamour ou non ?

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Siestacorta

le jeudi 04 janvier 2018 à 18h53

Kuoni
Mon épouse est en couple avec un autre homme, pas moi.
Notre "contrat" stipule que notre vie à "3" est acceptée.
Mais on a jamais discuté la possibilité que je rencontre quelqu'un. C est un débat différent que je devrai ouvrir , si cela arrive un jour.
Je ne pars pas du principe que c est œil pour œil, dent pour dent. J accepte qu elle soit polyamoureuse. Mais je comprendrais qu elle ne soit pas naturellement "prête" de ce fait à accepter l inverse, sans avoir le droit de ressentir de la jalousie, de la peur...

Evidemment ! l'autre a parfaitement "le droit de ressentir" jalousie ou peur, tout autant la liberté d'en parler, de faire des demandes de limites (qui seront acceptées ou non).

Dans le cas de Douce, ça me semble aller un peu au delà, "lui ne veut pas me partager avec un autre que mon compagnon", dans un échange où il a beaucoup été question de promesses... J'ai vraiment l'impression qu'il compte d'emblée sur une forme d'exclusivité, et ça peut être significatif de sa façon d'être en relation avec ses partenaires.

Douce semble culturellement mono, et explore sa situation sous l'angle poly. Elle propose un début de contrat moral à un amant lui aussi culturellement mono, un peu coureur sur les bords. Alors, si ça se trouve dans leur relation ils en ont rien à fiche de l'équité, mais si dans le poly on en parle si souvent, c'est aussi pour souligner que la liberté et la responsabilité sont équitablement réparties...Donc que ya pas de raison de trouver normal que l'attente d'une femme sera de limiter les rencontres et l'attente d'un homme sera de les multiplier, plutôt des raisons d'être circonspect si la proposition va pourtant dans ce sens : ça commence à ressembler plus à du machisme banal qu'à du polyamour. Faut pas tirer de conclusion hâtive, mais ça fait déjà quelque chose qui gratte un peu.

Dans le dialogue entre un homme coureur assez probablement infidèle et une femme qui se pose plein de questions sur si elle peut construire quelque chose à partir de là, et avec une perspective crédible qu'elle se sente plus résignée qu'acceptante après cette attente exprimée d'exclusivité de la part de l'homme, je crois que c'est bien de souligner le côté pro-actif et égalitariste d'un choix polyamoureux.
La liberté d'aller ailleurs, c'est comme une revendication forte qui donne du muscle à la possibilité d'influer sur le cadre de relation même quand on ne va pas ailleurs. Si dans le polyamour on demande la Lune, on obtiendra plus facilement un deal sur le lancer de satellites :-)

Même si bon...
Pour revenir à la situation présentée, d'un côté une infidélité (pas "un adultère", puisque Douce n'est pas mariée), de l'autre un homme infidèle et a priori pas dans la transparence ni avec elle, ni avec la mère de son deuxième enfant... Amener 4+x personnes dont deux pas volontaires vers du polyamour assumé, ça me parait vraiment coton.
Et dans l'autre option de maintien du secret, la marge de liberté qui peut être ouverte entre deux gros blocs de cachotteries me semble très restreinte, et le bien-être de chacun plutôt précaire. Je ne peux qu'espérer que chacun se responsabilisera au mieux, mais ça tient vraiment sur un fil.

En revanche, Douce, même si subjectivement, à partir du peu que tu as exposé, je crois pas fortement à une sortie pleinement polyamoureuse mais plutôt à "restreins tes attentes ou pars" (ce sont que des estimations au jugé, évidemment), j'estime que tes questions ont tout à fait leur place ici, puisque tu te le demandais. Même si au final tu n'entrais pas dans un parcours poly, venir discuter ici pour t'interroger sur tes choix face à des relations multiples (les tiennes ou celle de ton amant) te donnera sans doute un éclairage meilleur.

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Discussion : Polyamour ou non ?

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Siestacorta

le jeudi 04 janvier 2018 à 16h30

Pour commencer par la question posée dans le titre du fil :

- si c'est pour dire "est-ce que c'est du polyamour, est-ce que ma relation avec cet homme est du polyamour" ?
La réponse est "aujourd'hui, non".
SI j'ai compris, déjà, de ton côté, tu es en train de tromper un partenaire ? (et pas un mari donc ce n'est pas, techniquement, de l'adultère). Je juge pas ça, ta vie affective et comment tu prends soin de toi et des autres, ça peut prendre des formes variées.. Mais bon, je crois que si tout cela est voué à durer, alors l'honnêteté est à terme un meilleur choix .
Par ailleurs, lui te demande explicitement de ne pas avoir d'autres partenaire que ton compagnon ?
Le déséquilibre des libertés me gêne beaucoup, même si tu n'aurais pas l'usage de ta liberté. Il existe des cadre poly avec des limites "numériques" (pas plus de x compagnon plutôt que le pas plus de 1 de la monogamie), mais dans l'histoire que tu racontes, la demande me semble a priori plutôt pousser dans le sens d'un gars pas particulièrement ouvert, qui cherche à garder votre relation mais s'est pas beaucoup intéressé à ce que ça signifierait de l'entretenir à la façon poly.

- si la question est "est-ce que je dois me mettre au polyamour", la réponse risque d'être nettement plus compliquée...
Histoire de prendre ce problème par un bout, deux questions :
- la "vraie relation de couple" de ton amant avec la mère de son 2e enfant, c'est une relation ouverte ou il est infidèle ?
- est-ce que tu penses que cet homme s'engagerait aussi à une relation avec toi si tu n'avais plus d'engagement avec ton compagnon historique ?
Parce que promettre à une femme libre une fidélité non-exclusive, une durabilité de la relation, c'est très différent que de le promettre à une femme déjà engagée et en plus contrainte par ses propres secrets. La seconde promesse, c'est un peu comme dire à un eskimo "oui, oui, si un jour t'as besoin d'un climatiseur pour avoir de l'air frais, promis, on se débrouillera", quand la première c'est le même climatiseur pour un habitant d'une région où il ya des vrais étés très chauds après les hivers. Pas la même prise de risque que la demande se concrétise...

Donc il peut compter sur les limites de ce que tu peux prendre comme place pour faire durer votre relation...
S'il était engagé avec toi dans du polyamour (a priori pas, parce qu'en ayant déjà une relation, envisager d'en avoir lui d'autres et annoncer qu'il ne souhaite pas que toi tu en es, ça me parait pas venir d'un pratiquant de l'ouverture consentie et informée des relations...), ça l'emmènerait sur des situations qu'il ne souhaite pas forcément (que tu rencontres d'autres, que tu puisses demander où il en est, qu'il y ait la possibilité qu'il devienne un jour connu de ton compagnon, que tu prennes plus de place dans sa vie si tu te retrouvais plus disponible..). Le polyamour ouvre des possibilités, il a peut-être pas forcément envie d'en avoir beaucoup !

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Discussion : Compètement perdu...

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Siestacorta

le lundi 25 décembre 2017 à 17h25

Bonjour, tusse, et joyeuses fêtes.

Ton message dit que tu aimes encore beaucoup cette femme. Je t'apprend rien, mais je te confirme que rien dans ce que tu dis, dans les temps de pause, ne semble aller dans le sens d'une séparation définitive. Vous vous laissez toujours une porte.
Vous vous faites de la peine (en amour, ça arrive, il ne faut pas l'occulter mais pas non plus considérer que c'est "la fin" à cause de ça), mais jusqu'ici la peine ne vous rend pas la relation impossible.
Je ne te promet pas que tu sauras dépasser la jalousie. Certains n'y arrivent pas. Mais sans promettre à ton aimée d'y arriver, tu peux dire que tu vas essayer d'y travailler, si elle est prête à voir ce qu'elle peut faire pour te ménager.

Ce que tu dis de ton aimée me fait penser qu'elle a un gros besoin de mouvement, d'investissements qui se renouvellent. Pas seulement en relation amoureuse : elle voyage, change de pays, fait des expériences, tente de changer la forme de son engagement avec toi (c'est à dire qu'elle ne revient pas sur votre début d'histoire, mais qu'elle cherche à la transformer)... J'ai l'impression que c'est cette part de son caractère qui lui fait envisager le polyamour. Je ne sais pas si c'est ce qui lui conviendrait ou vous conviendrait en relation, mais, dans l'idéal c'est vrai que ça permet de concilier ce goût de la nouveauté et la fidélité à ce qu'on chérit déjà.

Il y a des accords qui peuvent se faire pour que votre relation vive avec l'ouverture poly, ils sont cependant différents de ceux que, plus ou moins explicitement, la plupart des gens passe quand ils commencent une relation.
Si vous allez dans le sens poly, il faut intégrer ça, en plus du mode de pensée poly qui serait possible pour vous.

Ceci dit, un triangle amoureux avec une deuxième fille n'est qu'une des possibilités... J'ai l'impression que ton aimée ne cherche pas une liberté trop fortement conditionnée.

Bon, tu écris que "partager te ferait trop mal"... C'est peut-être vrai. Mais je crois que tu as déjà vu des changements forts dans votre relation, que tu as réussi à espérer. Je ne dis pas que ça suffira toujours, mais une fois le choc d'un changement possible encaissé, une confiance mutuelle peut se cultiver.
C'est du boulot, il ne faut pas se le cacher. Mais tant que tu ne peux pas faire autrement que de l'aimer, ça peut valoir la peine (si elle aussi elle bosse, hein. C'est pas tout de constater qu'on aime plusieurs personnes, si on désire vivre poly, faut bosser la communication, le savoir-vivre... ya pas que toi qui devrait être dans l'effort, lire sur le sujet... Et vu que ton aimée a eu tendance à communiquer plutôt après-coup, c'est clair que ça lui en demanderait aussi).

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Discussion : Pourquoi?

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Siestacorta

le dimanche 24 décembre 2017 à 01h58

Francesco2211
Merci pour ta réponse aussi.
J'essaye d'en tirer un complètement de mon jugement en évitant une expérience du mal, oui. Dans beaucoup de cas on peut savoir qu'on se fait du mal sans l'essayer personnellement, par exemple en sautant par la fenêtre, donc c'est judicieux éviter de sauter ou pire de faire sauter quelqu'un par la fenêtre.

Je comprend le raisonnement ; mais dans la mesure où la prise de risque inutile que tu cherches à éviter serait valable aussi pour la monogamie. D'autant qu'il y a assez d'exemples d'échecs douloureux de la monogaime pour estimer qu'il y a clairement un risque de faire mal ou se faire mal là aussi.... Donc, interroger le risque de l'option poly doit se faire à l'échelle du risque de l'option mono, aussi rigoureusement.

Sinon : il y a aussi un côté scientifique de la démarche à faire des expérience ! Sachant que la plupart des risques qu'on prend ne sont comparables à des sauts par la fenêtre que très théoriquement, en pratique décider d'embrasser un ou plus de personne ne conduit pas souvent à l’hôpital.
Comparaison n'est pas raison, etc...

Et si j'insiste sur la valeur de l'expérience subjective, empirique, c'est que les façons de se faire mal sentimentalement dans les relations amoureuses sont vraiment variables... Par exemple, en terme de "mal", beaucoup parlent de "LA jalousie", mais en fait, la peine de chaque personne jalouse dépend de son tempérament (peur de l'abandon, blessure narcissique, dépendance affective..). On a pas tous le même béton qui nous attend sous toutes les fenêtres et certains ont le vertige quand ils sont aux premier étage.
Et on fait pas exprès ! on parle d'une matière émotionnelle. J'ai lu et entendu tant de témoignages qui disent "sur le papier je pense que le polyamour est meilleur, en pratique j'en suis pas capable" que j'ai besoin d'insister : il suffit pas que ça nous semble intellectuellement faisable, il ne faut pas se faire souffrir en voulant le faire par "devoir moral", tout en faisant souffrir l'autre parce que notre discours volontaire ne correspond pas à nos réactions in vivo.

Je passe à un tout autre point.
Je ne crois pas au partenaire idéal, donc je peux pas t'aider sur cette partie du développement. Je crois à l'investissement, aux efforts conscients, aux attentes et aux déceptions... et ça marche dans toutes formes de relations.

Si, quand même : objectivement, je trouve que c'est lourd d'être l'unique responsable de tous les types de satisfactions affectives (sécurités, romantismes, érotismes...) de quelqu'un. J'espère pouvoir apporter le plus possible d'épanouissement, mais en souhaitant le bien de l'autre, je lui souhaite au-delà de celui que je peux lui apporter, donc y compris quand ce n'est pas moi qui l'apporte.
Mettons qu'on s'aime vraiment, mais qu'elle adore les voyages et que moi je peux pas mettre les pieds dans une gare ou un aéroport sans paniquer. Je crois que l'aimer c'est me dire qu'elle va pouvoir voyager et embrasser quelqu'un à Venise, que moi je serai heureux si elle peut faire cela tout en conservant sa relation avec moi.

Ou mettons qu'on s'aime très fort, qu'on est pratiquement sûr qu'on va rester ensemble toute la vie, mais qu'elle aime aussi les filles, et que j'en suis pas une.

Ben faut qu'elle y aille, ce serait trop bête de pas vivre ça.

Ce sont des exemples simplistes, mais ça parle assez bien de ce que j'estime être une vraie limite à ce qu'on veut vivre en amour si on choisit l'exclusivité.

Voilà... Ca reste subjectif, parce que je parle de ce que je me sens moi capable de faire, laisser faire, je peux pas prétendre qu'universellement les gens réagissent comme ça ni devraient réagir comme ça. Mais je pose ça en face des limites contractuelles d'une relation exclusive, un contrat que rien ne nous oblige à signer : je crois que puisque la vie ne nous donne pas "physiquement" des limites aussi restrictives que ce que nous propose l'amour monogame et puisque regarder au-delà est possible, qu'il ya des gens qui sont d'accord pour qu'on le fasse, alors on a raison d'essayer.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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