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Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

Siestacorta
le vendredi 26 janvier 2018 à 00h45
D'accord, artichaut, tu touches aux questions de l'article que la dichotomie artificielle cache un peu.
Je pense pas qu'on puisse faire une philosophie d'une somme de comportements différents, que la plupart des gens (gros parleurs ou non) n'ont pas en pack et pas forcément durablement. Encore moins de façon assumée...
Oui, on peut cacher de l'égoïsme derrière own your feelings... Mais si la salope est éthique, c'est qu'elle ne fait justement pas ça.
La prise nulle de responsabilité affective est rare. D'abord le "ne pas nuire", ce à quoi Fred fait référence sous l'expression "bienveillance neutre", n'est pas réellement une passivité en pratique, parce qu'elle est juste un minimum éthique. Oui, l'altruisme vient après et en plus dans le raisonnement, mais pour ce que je comprend des quelques idées libérales (au sens anglo-saxon) que je connais, le "en plus" est presque certain - et recherché.
Il y a des gens qui cherchent une responsabilité affective faible, ça me parait évident.
Déjà je peux dire que pour certains c'est peut-être mieux qu'ils prennent pas en charge ce qu'ils feraient sans doute foirer...
Et le manque de responsabilisation n'est pas propre aux relations plurielles. Celles-ci peuvent le cacher, mais t'en trouveras aussi dans la monogamie en série, et même dans des couples classiques...
En fait, c'est difficile de pas voir que le reproche de fuir la responsabilité affective pourrait arriver sous la même forme de la part de monos. Alors que justement, depuis le temps qu'on se prend la tête ici et ailleurs, c'est pour travailler cette responsabilisation plus que pour la fuir. Alors en plus prêter cette intention égoïste aux gens qui s'expriment le plus... Ca passe effectivement pas bien.
L'examen critique de la quête insistante d'autonomie n'arrive pas pour rien : on cherche un équilibre affectif différent, et ça nous demande de travailler aussi cette autonomie. Mais ce terme, dans la vie affective et encore plus dans une vie d'amours plurielles, c'est à prendre dans un sens très restreint. Réfléchir différemment à nos interdépendances, c'est pas les nier. Fred pointe plutôt bien l'interdépendance nécessaire aux relations - quand il va pas jusqu'affirmer qu'il a vu beaucoup de gens revendiquer de jamais accepter aucune dépendance.
Bref... Il y a sans doute des gens qui se remettent pas en question... ça durera ce que ça peut, on conduit rarement longtemps les yeux fermés. Certes, ça peut suffire à faire des dégâts. On est là pour aider à en éviter quelques uns, j'imagine.
Et je sais plus si c'est sur ce fil ou sur un autre que j'en parlais, mais si on parle de ce own you feelings si souvent, c'est que le "t'es le responsable de mon bonheur et de mon malheur", dit avec peu de nuances, c'est très présent dans la culture de l'amour exclusif. Donc le discours est déjà un rééquilibrage par rapport à un discours amoureux autrement plus souvent bombardé que les réflexions poly. C'est bien, vraiment, qu'on ait un discours critique, des voix diverses (c'est justement parce que l'article les restreint plus qu'autre chose que je grumpf). Ne pas avaler tout rond cette idée de responsabilité individuelle, je vois bien l'intérêt. Mais elle s'oppose pas à la responsabilité relationnelle.
"On s'attaque pas impunément au moi"... Bon, à mon sens dans la sphère post-baba qui jouxte la sphère poly, c'est pas non plus d'une rareté folle, de déconstruire l'ego. Et l'injonction à mettre son ego en veilleuse est souvent aussi la construction d'un "ego d'apaisement militant". On peut reprocher un peu la même chose que ce que dit la (relativement juste) critique faite sur une utilisation manipulatrice de la CNV : on se sert de cette sagesse non-occidentale d'ego à faire tomber pour ne pas avoir à dialoguer, parce que le dialogue, c'est ton mental, c'est la rationalité, c'est pas l' <3 être <3 : hoplà, j'ai pas à faire attention à ce que j'envoie comme émotions, puisque si tu les prends pas bien, c'est à cause de ton ego.
Et je trouve que les conseilleurs en savoir-être ont souvent un sens aussi aigu de la contradiction que leurs interlocuteurs...
Comme je l'ai dit (je crois...), je suis bien d'accord sur cette idée de personnalité en flux plutôt qu'en plomb. Et oui, les gens se font une idée restreinte d'eux-même.
Mais on devrait entendre ça aussi chez son psychanalyste, s'il est pas trop con.
Bon, par ailleurs, je demande en capillotractant un peu plus que nécessaire : la responsabilité affective, si l'ego est une illusion, ça sert à ménager quoi, chez l'autre ? Ca demande à l'autre de ménager quoi ?
De quelle affectivité on parle, justement ? Un truc très égotique, je crois, qui sous prétexte de responsabilité, ramène beaucoup la richesse de ce que vit l'autre à des irritations de son propre nombril et à des exigences de le protéger en conséquence.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

Siestacorta
le jeudi 25 janvier 2018 à 21h11
J'admet sans soucis être dans l'interprétation.
Je traduis un peu à ma sauce, mais je crois que je ne trahis pas tant que ça le fond.
Je vais donner une interprétation presque ligne par ligne. Ca va être de la caricature de ce qui est déjà proposé comme schématique, je vous préviens ; et en même temps, je vais m'appliquer, on verra bien comment c'est "interprété". Le but c'est pas de dire que l'article ne dit rien de valable, ni de dévoiler une partialité que FredCKL assume en fait parfaitement et explicitement, mais de mettre en évidence la partie du fond que je trouve pas claire.
Oui, il y aura beaucoup dérision... Ça prouve, en l’occurrence, que ça m'intéresse : au fond j'apprécie plutôt de pouvoir débattre du sujet, et je suis content que Fred m'en donne l'occasion.
Derrière la dérision, ya une exigence de rigueur. Je me moque pas du texte ou de l'auteur pour dire qu'ils sont nuls, je veux simplement dire que le côté "maintenant que les choses sont posées vous avez plus qu'à équilibrer vos choix", ce n'est pas l'affirmation principale.
Donc, allez, ma traduction après filtre biaisé mais je crois peu déformant de la réalité de ce qui est écrit.
Je veux dire : les citations ne sont pas complètes et écartent les précautions oratoires, mais comme vous avez le texte original aussi ici, si la déformation vous parait un peu plus malhonnête que nécessaire, c'est pas difficile de le pointer.
FredCKL
Titre : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence
Spoiler alert : ya un méchant dans l'histoire.
Sous-titre
FredCKL
Réflexions sur le rapport entre individualisme et polyamour, ou entre vision européenne et nord-américaine des relations multiples.
Individualisme = U.S
Polyamour = Europe
FredCKL
Sous-partie 1 : Individualisme ou altruisme relationnel : la mauvaise influence
(...)
Ces influences venues des États-Unis - une culture individualiste - que ce texte propose de mettre en concurrence avec l'altruisme relationnel.
(...)
Bon, donc, le méchant, c'est l'individualisme d'origine américaine, et en face, ya un altruisme de la vieille Europe, en garde, tous pour un !
FredCKL
Alors que l'individualisme relationnel considère les personnes comme indépendantes et met l'accent sur le besoin de liberté, l'altruisme relationnel considère les personnes comme interdépendantes et met l'accent sur la solidarité."
Il y a ceusses qui aiment la liberté d'un côté, et de l'autre ceusses qui aiment la solidarité. Je vois pas qui pourrait chercher les deux en même temps. Et plus de positions, c'est des histoires d'embrouilleurs de messages.
FredCKL
Le courant individualiste relationnel semble s'imposer de plus en plus dans les prises de parole publiques, au risque de parfois constituer une nouvelle norme polyamoureuse.
Et j'arrive à la rescousse, parce que la norme, c'est pas moi.
FredCKL
Sous-partie 1.1 : Individualisme ou altruisme relationnel : retour aux sources du polyamourremontant au 19ième siècle, avec le rejet anarchiste de la « propriété amoureuse » - il en va de l’amour libre comme du père noël et de Saint Nicolas : originaire d’Europe, il nous est revenu dénaturé par une culture individualiste et consumériste, dont l’influence culturelle et commerciale nous a fait oublier le modèle d’origine.
Alors c'est des individualistes libertaires les anarchistes en question, d'accord, mais le mot "individualiste" ça va mieux avec coca-cola qu'avec polyamoureux.
FredCKL
L’amour libre a un fondement politique issu d’une remise en cause libertaire et révolutionnaire de l’amour propriétaire et des enjeux de pouvoirs - présence de règles et de structures
(...)
Le modèle libertarien prône quant à lui l’absence de règle et la quête individualiste et sans entrave de la satisfaction personnelle.
Ya le bon anarchiste et le mauvais anarchiste. Le mauvais anarchiste, il fait sauter les règles, comme ça, direk, comme un pignouf américain. Le bon anarchiste, il fait sauter les règles, mais c'est un bon anarchiste...
Et sinon, la liberté à l'américaine est un truc de pionner qui devient petit patron sans entrave, le libertarianisme. La liberté des individualistes, c'est la liberté du droit du plus fort, j'ai fait un lien wikipedia pour vous expliquer à quel point l'individualisme c'est un truc de de cow-boys cocacolants, et liberté-libertarien, vous avez pas besoin d'être un expert pour voir le lien.
FredCKL
Sous-partie 1.2 : l'égo, cette illusion d'individualiste cartésien(Synthèse)Descartes et Freud parlent d'un ego permanent, et croire en ça c'est croire en son indépendance. Tandis que dans d'autres philosophies, dont celles liées au bouddhisme, on reconnait l'impermanence et l'illusion, et on estime que les influences extérieures sont plus importantes que ce "soi", donc on reconnait l'interdépendance. Et le déterminisme social.
Mon plan Individualiste Vs Altruiste me permet de mettre plein de concepts et d'idées complexes dans la même sauce et vous faire croire qu'ils s'articulent tous seuls.
Sachant que d'un côté ya une illusion, et que je vous l'ai mis en gras "le vrai moi n'existe pas", vous voyez un peu qui sont les benêts dans l'Histoire des idées ? Un indice : mon raisonnement est basé sur une opposition.
Il est impossible de passer de la psychanalyse, à la fluidité de la personne, à l'interdépendance, je vous le dis tout net.
FredCKL
Partie 2 : A la source de l’individualisme: la croyance en un “vrai moi” immuableDans l'individualisme relationnel, les personnes qui se conçoivent comme étant insensibles aux influences extérieures sont souvent amenées à penser chaque personne comme seule responsable de ses émotions.
(...)
Que je sois sensible ou non à la jalousie pour un stimulus identique n’est pas exclusivement de ma responsabilité, mais aussi de la responsabilité des personnes qui ont contribué à faire de moi qui je suis à cet instant.
Les individualistes se croient insensibles aux influences extérieures. Sisisi. Je rigole pas. De purs sociopathes. Alors si je parle de co-responsabilité, ils y comprennent rien, évidemment. Le fait que "own your feelings" ne se traduise pas par "j'en ai rien à battre des tes sentiments mon amour", c'est juste de la propagande de ces individualistes normatifs pas capables de réfléchir honnêtement au contexte d'un ressenti jaloux.
FredCKL
Individualisme ou altruisme relationnel : paradoxe de la bienveillance neutreDans un idéal de liberté individuelle maximale...
je vais vous parler du libéralisme et d'utilitarisme en éthique et en philosophie des mœurs, je vais appeler ça, tiens, individualisme, qu'est un libertarianisme de cow-boys consuméristes bercés par l'illusion de leur égo et insensibles à leur rapports à l'autre.
Vous pouvez utiliser d'autres mots qu'individualiste si ça vous chante, mais vous pouvez pas dire que ya pas de concept, là.
FredCKL
bienveillance neutre : respecter l’isolement de l’identité de l’autre, sans chercher à créer des ponts entre elle et son environnement. C’est par exemple écouter ce que l’autre a à dire, en n’exprimant aucun jugement, en émettant aucun commentaire, sans chercher à créer d’interaction rationnelle avec elle.
(...)
Respecter le consentement préalable de l’autre va souvent de pair avec cette attitude, en faire une condition nécessaire à toute action peut s’avérer contre-productif.
Et voilà. Ce gens vous disent vraiment que dans les rapports humains, on peut s'arrêter là. Ils envisagent pas le dialogue, mais ils se disent bienveillants. Vous le voyez, le paradoxe ?
La liberté maximale et la liberté totale, ils voient pas la différence. C'est ça, des individualistes.
Ainsi, questionner l’autre sur ses choix, lui permettre d’apprendre, de corriger ses erreurs, de prendre de meilleures décisions ou de sortir de comportements addictifs ou irrationnels négatifs sort tout à fait du cadre de la bienveillance neutre.
Parce que quand on est pas individualiste, on sait que faire la leçon à l'autre et le traiter d'irrationnel quand ce qu'il demande ne va pas à notre conception de l'altruisme et de la relation, c'est cool.
FredCKL
Individualisme ou altruisme relationnel: Dépendance affective et paradoxe de l'exigence vis-à-vis de l'autre
" aller à l’encontre des envies temporaires d’une personne (même si elles peuvent être contraires à son intérêt sur un plus long terme) peut être vu comme une violence faite à cette personne, une négation de son autonomie. (...)Au delà de ça, agir sans consentement explicite préalable revient aussi à prendre un risque d’avoir mal analysé les envies et les besoins de la personne pour laquelle on agit.
Dans le cadre individualiste, dépendre de l’autre est vu comme une faiblesse ou un dysfonctionnement.
(..)L’individualisme nous pousse à identifier, analyser et exprimer nos besoins pour les accueillir, mais à « lâcher prise » sur l'obtention de leur satisfaction par autrui.(...) paradoxe: l'individualisme relationnel mène davantage à renoncer à la satisfaction de ses propres besoins que l'altruisme relationnel
(...)
L’altruisme vise à diminuer les souffrances de l’autre et augmenter son bonheur. Il nous encourage donc à nous sentir concerné·e·s par les émotions de l’autre. (...) Nos bonheurs étant interdépendants, cette communication relationnelle est bénéfique pour les deux personnes.Dans ce cadre, l'altruisme s'oppose à la négation de nos propres besoins.
D'un côté, ya ceusses qui ne souhaitent pas intervenir dans la vie de l'autre, de l'autre, ceusses qui ont compris que le bonheur de l'autre et le leur sons liés. Et donc, "notre bonheur", c'est mieux que nos deux bonheurs, parce que si je pose des limites à ce que tu peux exiger de moi, c'est que je suis totalement insensible à toi et à ma propre capacité à être heureux. L'altruisme, c'est quand je t'ai compris mieux que toi, l'individualisme, c'est quand je te saoule avec le consentement, jusqu'à te dire que si tu me demandes de me voir plus souvent, c'est que tu nies mon autonomie.
C'est simple, on peut pas avoir de relation quand on a de l'individualisme en tête. Je dis ça, bien sûr, par soucis de rééquilibrage par rapport au discours omniprésent de tous ces gens qui poussent les poly débutants à ne pas avoir de relations humaines.
FredCKL
Communication émotionnelle - chantage affective - CNV - CNV attention danger quand " elle devient une violence pour la personne émotionnellement touchée ne sachant pas aussi bien utiliser cet outil. La communication non violent silencie ainsi les victime de l’individualiste"
Et qui est capable de cette violence ? Je rééquilibre et je vous donne dans le mille : les cow-boys.
FredCKL
Individualisme ou altruisme relationnel : le polyamour comme plusieurs couples / le polyamour comme célibat libertin
Oui, j'aime bien les oxymores. Avec opposition entre les deux oxymores. Haha, vous savez ce que j'affirme, là ? Ben que les altruistes ils ont des relations, et les individualistes, ils sont là pour le cul.
FredCKL
Dans sa définition originelle (et désuète), le libertinage était la remise en question des normes morales (et parfois leur rejet) (...). Souvent, le libertinage (..) repose exclusivement sur le fait de coucher avec plus d'une personne. (..) Une personne peut être à la fois polyamoureuse et libertine, pour peu que toutes ses partenaires (même d'un soir) soient au courant de cette non exclusivité.
(...)Cette volonté de limiter les contraintes dans la pratique polyamoureuse mériterait bien plus le qualificatif de « libertarisme relationnel » que « d'anarchie relationnelle »
Donc je continue à opposer deux options seulement, et je vais commencer par les cow-boys partouzeurs, pour les opposer à, devinez quoi,
FredCKL
des relations de confiance où l'altruisme relationnel pourra se développer bien plus facilement que dans des relations sans engagement affectif
(...) le fait d'entretenir en même temps plusieurs relations romantiques étant à la fois sexuelles et affectives. Vivre son polyamour comme la participation à plusieurs relations amoureuses implicantes et durables
gagné !, l'altruisme romantique Vs l'individualisme amateur de sexfriends, et d'amitiés peu contraignantes.
FredCKL
Individualisme ou altruisme relationnel : l’importance de la diversité d'opinions
Diversité = 2.
FredCKL
En France, les pratiques actuelles des personnes polyamoureuses semblent plus imprégnées d'un altruisme relationnel conforme à la norme romantique monogame. Cependant, beaucoup de personnes dévouées à la communauté polyamoureuse et prenant la parole publiquement (par écrit ou lors de d'événements communautaires) adhèrent davantage à des conceptions individualistes.
Je représente la majorité silencieuse, les gens qui ont cette autre opinion aberrante (que j'ai construite dans mon texte avec tout ce qui me chiffonne) prennent une place illégitime.
Et en passant, la norme monogame est de base altruiste.
FredCKL
Cette différence entre les pratiques et leur représentation publique peut s'expliquer de plusieurs manières.
- les auteur·e·s français·e·s plus proches d'une vision libertaire et altruiste (tel·le·s que Françoise Simpère) sont en minorité
- Les personnes les plus prolifiques sur les blogs et les forums sont encore une fois les personnes ayant fait le plus de recherche, ayant eu le plus de mal à vivre le polyamour.
Or, il y a fort à parier que les théories individualistes, encourageant à ne pas s'occuper des autres pour mieux s'occuper de soi, aient un succès particulier auprès des personnes vivant avec difficulté leurs relations intimes
- Les cow-boys nous ont envahi. J'en ai rien à taper que Françoise Simpère vende des milliers d'exemplaires et ait été largement lue et commentée depuis plus longtemps que les libertariens sans cœur.
- ceux qui parlent vivent avec difficulté leurs relations intimes. Oui, c'est une critique personnelle, tranhquhihl. J'irai pas jusqu'à dire qu'ils sont pas bien dans leur tête, mais vous pouvez le lire comme ça.
FredCKL
Il en ressort que ce genre de parole publique, encourageant à favoriser l'interdépendance et à se sentir responsable de l'autre, sont assez minoritaires
Je l'affirme. Vous aurez beau parler de relation, de l'attention que vous portez à l'autre, du moment que vous revendiquez de commencer par travailler sur vous avant de travailler sur la relation, je n'entendrai que "i'm a rock, i'm a island" et pas "like a bridge over troubled water".
FredCKL
il est important que les personnes qui découvrent le polyamour puissent avoir accès facilement à des conceptions et avis contradictoires sur ce qu'est le polyamour et et les différentes possibilités/ manières de le vivre.
J'affirme que depuis la fondation du forum (bien dix ans avant que je débarque...) et des café poly, on a entendu qu'une seule opinion. Désormais, il y a le choix entre deux opinions : la mauvaise et la mienne.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Problème de compersion et arrivée de la jalousie :-(

Siestacorta
le jeudi 25 janvier 2018 à 13h24
Je comprend que tu te mettes en retrait pour respecter ce qui se passe en dehors, et que c'est favorisé par le fait que tu as déjà une relation historique...
Et que tu te prépares au pire pour pas être déçue (halala, l'anxiété).
Mais je crois que cette délicatesse et cette prévoyance de se mettre en retrait devraient être communicantes. Pas pour demander de se voir vite vite, pour dire que se voir garde une valeur, et que tu aimerais ne pas être la seule à mettre des mots dessus.
Pour dire justement que tu comprends bien que leur attachement se développe, mais que tu aimerais que le votre aussi existe et puisse de nouveau exister.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

Siestacorta
le jeudi 25 janvier 2018 à 13h11
Pour revenir à un défaut du texte, agréger plusieurs choses pour en faire un postionnement cohérent, il y a l'opposition polyamour-plusieurs couples et polyamour-célibat libertin.
Comme si c'était seulement ça, les deux options.
Plus haut dans le texte, anarchisme relationnel et libertarisme relationnel sont mis dans le même sac, donc déjà, une conception pourtant pas irresponsable des relations est balayée sans plus de procès.
L'option des relations plurielles hiérarchisées est aussi esquivée. Cette dernière a une mauvaise presse justement à cause une conception informe des rapports libres. Les relations ne sont pas libres parce qu'elles sont équivalentes, mais parce qu'elles se font entre égaux, et peuvent donc se vivre en fonction des possibilités pratiques hiérarchisées (vies communes ou partagées, intégrations plus ou moins fortes avec la famille et les proches).
En pratique, on peut avoir une relation ou plus qui s'approche des engagements d'un couple classique, et avoir aussi, avec d'autres gens des engagements plus légers. Ou plein d'autres configurations intermédiaires qui ne mettent pas la même chose dans toute relation.
Pour être honnête, ça demande un sens de l'équilibre de la part de tout le monde qu'on a pas eu beaucoup l'occasion d'apprendre dans la norme contemporaine, qui favorise une forme de concurrence des relations plutôt qu'une richesse écologique.
Il faut aussi admettre que plus la configuration est riche, plus elle demande une richesse en disponibilités de temps et d'espace (faut trouver chez qui on dort sans déranger).
Mais justement, ces limites pratiques donnent une limitation naturelle à un faux consumérisme...
On peut parler aussi des amitiés amoureuses, où l'exigence ne se présentera pas forcément entre un engagement de couple et de la pure jouissance.
On peut aussi remettre en cause un non-dit sur la question de l'engagement : il suppose que l'engagement ne vaut qu'en grimpant dans l'escalator relationnel. C'est à dire, ce n'est de la "vraie relation respectueuse" que si c'est long et que si on est toujours prêt à aller plus haut. Tout ce qui en sort n'est qu'échecs et blessures. Alors que le polyamour peut ouvrir sur des façons d'investir les relations plus larges. Les amours sont multiples dans leurs formes et dans leurs temps, à la rigueur on devrait plutôt parler de polyamours...
C'est d'ailleurs un truc que je trouve bizarrement pas cohérent dans le texte, l'auteur insiste sur une conception de soi qui fluctue dans le temps pour critiquer des positionnements de gens qui justement tentent de donner de la souplesse à leur vie affective.
Bon, et sur une note différente, je pense que mon agacement doit être augmenté par une dynamique de "si loin si proche", dans la façon de voir le monde. Je suis à peu près sûr que sur, allez, 70 % des sujets politiques et moraux, je vais plutôt être plus d'accord avec l'auteur qu'avec d'autres gens.
Mais avoir creusé nos propres cohérences polarise... Tant pis, hein. Je suis individualiste, je respecte facilement la subjectivité et la variété :-P
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

Siestacorta
le jeudi 25 janvier 2018 à 12h11
On devient un peu techniques :-)
C'est pas ce qui sera le plus intéressant pour débattre de l'article, mais je pense que ça joue.
artichaut
en l'occurence plutôt :
les valeurs d'individualisme libertarienne
contre les valeurs anarcho-collectivistes (altruiste libertaire)
Suis pas sûr, je pense justement qu'il y a aussi une confusion plus ou moins consciente de l'auteur entre individualisme libertaire et pensée libertarienne. Les deux découlent de principes individualistes, mais à mon sens on peut avoir une éthique et des engagements altruistes sans prôner une politique collectiviste, et/ou être farouchement indépendant sans faire primer la propriété privée sur toutes les autres valeurs politiques.
En fait, derrière "individualisme", je devine l’assimilation du libéralisme de mœurs et du néo-libéralisme économique, comme si la vie intime et les intentions politiques se jugeaient sur exactement les mêmes critères.
Les deux pensées ont des liens, évidemment, mais je trouve qu'il y a dans la critique une façon de mélanger les petits cochons et les gros porcs au moment de souffler sur leurs maisons... une façon de vouloir mettre de l'ordre et de la vertu dans la liberté, quoi, en place de la responsabilité individuelle.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Problème de compersion et arrivée de la jalousie :-(

Siestacorta
le jeudi 25 janvier 2018 à 09h41
Sylvia
cette crise a été provoquée par le fait qu’on passe nettement moins de temps ensemble en ce moment et comme je n’ai pas eu d’explications je me suis sentie évincée, j’ai eu peur de perdre ce qu’on partage et de n’être plus rien pour lui, j’ai eu peur d’une rupture en fait.
Je vais peut-être tournicoter une lime à ongle dans la plaie, merci de le lire en pensant plus à l'attention sensible, si tu peux...
Son économie de mots, la communication moindre et tes réactions inquiètes, avec ce qu'elles comportent d'intuition, peuvent avoir un sens autre que "c'est un mec gentil mais taiseux ". Pas forcément "il se prépare à partir"... Mais il faut aussi envisager qu'il y a des limites à votre relation, et que vous n'avez peut-être pas les mêmes attentes.
En premier lieu : votre relation l'un pour l'autre n'est pas votre relation primaire. Ca n'empêche pas du tout des sentiments amoureux de se développer, mais c'est un cadre quand même... Ca casse un peu le romantisme nébuleux, mais préciser la place que prend la relation, les temps qu'on peut lui donner, les choses qu'on peut faire, même si se sont des contours sentimentaux et pratiques qui par ailleurs évoluent dans le temps, les désigner peut éviter les déconvenues. Oui, ça limite l'imaginaire ; ça crée aussi les occasions de vivre. Si par exemple chacun sait qu'à telle heure c'est bien pour communiquer et qu'à telles heures c'est plutôt difficile, alors on investit ce temps plus consciemment. Il peut y avoir d'autres temps "en plus", en attendant ça peut être rassurant de se connaître une base.
En deuxième lieu, il se définit comme libertin et ne donne pas beaucoup dans les mots d'amour, quand toi, tu peux les apprécier. Je veux pas te gâcher la fête, mais il a pour le coup exprimé quelque chose, pas seulement sur lui, mais par extension sur sa façon de percevoir la relation. Et tu l'as entendu, puisqu'en réponse tu tends à laisser la relation exister avec ce cadre-là.
De ton côté, tu accueilles, tu respectes sa façon d'être, tu as du mal "à demander quoi que ce soit" et tu valorises le temps passé ensemble, et tu préfères prendre du recul que dire directement ce qui te chiffonne. Je trouve cette façon de faire effectivement respectueuse et écoutante, je tend à la partager, mais elle a un travers possible : ne pas oser confronter ses attentes à ce qui se passe vraiment. Les explications un peu trop précises pourraient casser la magie du moment... Sauf que ne pas parler pour éviter le pouvoir des mots, ça peut aussi empêcher la magie d'agir pour nous ! Et, si des craintes s'avèrent fondées, affronter la réalité "dos au mur" peut être plus difficile que de s'y confronter dès qu'on l'a vue venir... D'autant que le résultat peut être influencé par la prise en charge faite assez tôt (même si ça passe par un moment critique) : on peut soit-même se mettre dans une position finalement meilleure, on peut laisser à l'autre la place de faire de même.
Peut-être qu'en t'exprimant et en lui demandant de s'exprimer, tu vas confirmer des choses que tu crains.
Déjà, peut-être pas...
Et aussi, ça peut ouvrir sur une confiance : se rendre vulnérable en exposant ses sentiments et ses attentes, faire avec un éventuel rejet (ou la "non-fusion" qu'on peut parfois confondre avec un rejet), c'est aussi donner une chance à une confiance mutuelle de se construire. C'est à dire que le libertin pas causant, s'il entend à la fois ton honnêteté, ta vulnérabilité comme la bienveillance envers lui, il peut se permettre de dire pas forcément autant de grandes déclarations que celles dont on se gaverait au kilo quand on aime, mais peut-être quand même plus que ce que lui dicte la prudence d'un libertin qui ne veut pas faire de promesses intenables.
Sylvia
Je vais lui dire de ne pas rester silencieux quand on ne se voit pas car ça me blesse.
Ca, c'est effectivement le début d'une demande pratique, tenable... Il peut l'accepter ou la refuser, mais ça s'inscrit dans un dialogue où il y a moyen de définir ce qu'on se voit faire "sans se forcer", de se proposer des choses. Essentiellement, des façons de s'aimer.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

Siestacorta
le jeudi 25 janvier 2018 à 08h39
artichaut
j'ai le sentiment qu'à la fois cet article tente de défendre des choses qu'on oublie un peu trop parfois (altruisme relationnel, questionner la dépendance affective, communauté solidaire, revalorisation des couples) et qu'en même temps le chemin pour y arriver (ancrage libertaire, revalorisation de l'amour libre, critique de l'ego occidental, anti-américanisme…) est… facultatif
Je sais pas si c'est facultatif, je pense que les chemins décrits expriment un sens voulu par l'auteur, une grille de lecture morale.
On peut argumenter sur ce plan, questionner un peu, mais la simplification "binaire" de l'argument limite aussi ce qu'on peut en tirer.
Les points évoqués sont utilisés essentiellement dans le double travail de disqualification de l'individualisme et de légitimation de l'altruisme ; et derrière, les valeurs d'individualisme libertaire contre les valeurs anarcho-collectivistes et la liberté contre le devoir - plutôt que gauche/droite, à mon avis...
Individualisme et altruisme sont très partiellement définis, ne s'opposent a priori pas aussi directement dans la vie poly que ne le suggère le texte, et ce que produit l'un ou l'autre dans une relation réelle n'est décrit que par jugements de valeur : le texte se sert de catégories morales et politiques pour dénoncer ou promouvoir des comportements affectifs...
Ca peut être fait, mais la longueur du raisonnement n'en fait pas une rigueur.
Peut-être que ces jugements sont nécessaires pour donner l'occasion d'y répondre... Mais leur accumulation me cache un peu la part "constructive", alors que malgré mon désaccord de fond, je vois bien que l'auteur a souhaité travailler ses propres conceptions.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Problème de compersion et arrivée de la jalousie :-(

Siestacorta
le mercredi 24 janvier 2018 à 23h20
Hello Sylvia.
Je te félicite de la part de travail sur toi-même, déjà. Je sais pas si ça aboutira bien, mais ça fait plaisir de lire quelqu'un qui travaille sur sa responsabilité.
Au point où, quand même, je me questionne un peu sur celle que prend ton amoureux...
Avant de continuer, j'aimerais faire un point que m'inspire le titre du fil : "problème de compersion". J'ai l'impression de sentir un mélange d'auto-culpabilisation et d'idéalisme souffrant, avec cette expression.
D'abord parce qu'on peut pas que s'en vouloir de pas être le meilleur humain possible tout le temps. On se doit de faire du mieux possible, mais la perfection, ça épuise tout le monde vite fait.
Ensuite parce que la compersion, c'est pas ce qu'on ressent à la place de la jalousie (et encore moins ce qu'on doit ressentir pour être un Poly Parfait™ ). On la ressent parfois, mais ça n'interdit pas du tout de ressentir autre chose, de ressentir aussi de la jalousie, voir de rien ressentir de particulier dans pas mal de cas.
Je sais pas, c'est comme si je disais "j'ai un problème de joie" à chaque fois que je suis pas au mieux de ma forme, en me fustigeant de pas être jouasse tout le temps. Ca va vachement aider, tiens.
Donc je sais pas si ça te parle, mais si tu met tes attentes envers toi-même trop haut, tu peux te décevoir plus souvent qu'à ton tour.
Sylvia
Je n’ai aucune jalousie quand il s agit de mon mari car je sais qu’il m’aime et je le suis avec mon amoureux parce que j’ai des doutes sur ce que je représente pour lui.
Pour le moment j’ai discrètement pris un peu de distance avec mon amoureux, (je lui dit ne pas être dispo en ce moment) le temps que je me calme.
Je trouve que se laisser refroidir le temps de reprendre ses esprits, c'est pas mal, honnêtement, le temps de faire le tri entre les émotions sur lesquelles on aura besoin de soutien et celles qui nous pousseraient à dire des choses à la réalité vraiment trop fugace pour les expédier dans la tête des autres ; mais dès ce passage je pense qu'il faut relever qu'une communication insuffisante entraîne ici vers encore moins de communication.
Sylvia
Je me raisonne en m’appuyant sur ses actes (il est très attentionné) qui pour moi sont des preuves d’amour plus forts que les mots et je m’efforce de me remettre à ma place mais pour l’instant pas facile.
Un letmotiv que je me contrains parfois à observer : dire ce qu'on fait, faire ce qu'on dit. Oui, les actes c'est important, mais les vivre "plus forts que les mots", ça peut mener à voir de l'intensité en manquant la profondeur. Donc, même si ton amoureux "fait" bien, ça ne rend pas la parole inutile.
Maintenant, tu peux aussi t'accorder avec lui sur votre langage amoureux. C'est pas parce que vous ne parlez pas le même au départ que vous ne pouvez pas vous comprendre. Je te suggère une lecture. Le livre auquel la bd faire référence m'a pas mal aidé à comprendre une partenaire, à défaut de spontanément m'exprimer comme elle.
Sylvia
J’ai envie d’entendre qu’il m’aime et que je suis importante dans sa vie...c’est fou ça ne me ressemble pas.
On est pas la même personne dans toute nos relations, et même, pas d'une semaine à l'autre.
L'intérêt du polyamour est aussi de découvrir plusieurs de nos facettes affectives... Alors ça nous fait passer par des moments pas agréables, mais ça nous donne aussi le moyen de "nous cultiver", de mieux se comprendre et de mieux comprendre les autres. Justement au moment où ça pique...
Sylvia
Là j’ai l’impression de m’etre menti à moi même et de ne pas être plus évoluée qu’une gamine de 15 ans...me foutrais des claques et me sens totalement nulle
Ya pas de quoi. Tu sors de ta zone de confort, tu te vois dans une configuration différente et ça fait peur. Mais c'est de la bonne grosse vie bien juteuse, aussi.
Et par ailleurs, cet homme qui parle peu, ben t'as le droit de lui demander de causer, t'es pas coupable d'avoir besoin qu'il t'entende et te réponde. C'est une relation d'amour, pas de la télépathie : alors, on parle.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

Siestacorta
le mardi 23 janvier 2018 à 16h44
Dans le genre dictionnaire, je propose quelque chose d'intéressant aussi. La polysémie y est assez large.
Je comprend l'intérêt du fond moral, et j'ai rien contre son expression, je peux constater qu'effectivement, chez moi et chez pas mal de gens que j'ai lu et entendu parler, il y a bien une dose importante d'individualisme.
Mais puisqu'il s'agit d'un positionnement critique et pas seulement d'une proposition, le débat et le retour de flamme sont plutôt des suites logiques...
Maintenant, ce qui me gêne, c'est que la charge de la critique conduit à beaucoup polariser les approches, sous prétexte de les simplifier pour le lecteur.
Et faire référence au consumérisme et à la pensée libertarienne (et opposer une conception américaine à une conception européenne...), ça participe à fabriquer un épouvantail plus facile à réduire en cendres que les comportements relationnels de gens qui respectent l'individualité (la leur et celle des autres).
Altruisme et individualisme, c'est pas deux options imperméables l'une à l'autre, qui amèneraient deux façons systématiquement opposées de vivre des relations. Ce sont, comme tu le dis dans les passages montrant un peu de recul, des tendances.
Dans les deux cas, les gens concernés vont montrer de l'empathie. Ya pas d'un côté des gens qui ne voient que leur nombril et rejettent les responsabilité, et de l'autre des ingénieurs sociaux incapables de comprendre les réalités différentes de chacun.
Je pense qu'il faut reconnaître un biais avant d'évaluer l'individualisme dans le discours qu'on peut tenir à des poly qui décrivent leurs difficultés.
Si on part de l'individu, c'est que c'est généralement la matière première des relations et des débats.
C'est rarement un couple ou une triade qui s'exprime et pose des questions, c'est plus souvent une personne qui nourrit sa réflexion à elle. Et la réponse la plus honnête - pas forcément la plus complète - ne répond qu'à cette personne, son ressenti, et propose d'agir là où elle a le plus de pouvoir : elle-même, ses propres actes.
Proposer d'agir sur l'autre ou au nom de l'autre, quand on a pas son feedback, c'est un risque de parti-pris. Alors le faire en plus au nom de l'Hâmour, ça évacuerait tout une réflexion personnelle en jouant sur les conditionnements sociaux déjà très puissants.
Enfin, je parle de parti-pris... Je concède que les gens qui débattent dans la polysphère penchent vers un parti-pris poly. On mélange parfois la critique du couple monogame et la critique du rapport amoureux. En proposant un polyamour qui remet en cause le premier, une partie du discours peut donner l'impression de rejeter le second...
Justement, la critique n'est pas un absolu. "Critique", c'est aussi ce qu'on dit au "moment critique", celui où les enjeux sont les plus clairs. Mettre en évidence la position d'un individu dans ce temps-là, ça n'empêche pas d'encourager aussi ce dernier à préserver ses attachements, les siens comme ceux des autres.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Polyamour et infidélité (encore !)

Siestacorta
le samedi 20 janvier 2018 à 16h07
Salut, et merci déjà pour ton témoignage.
Renarde
Où s'arrête la sphère "privée" quand on a une relation avec quelqu'un qui a déjà un quelqu'un, pour vous ? Peut-être cette question est-elle indigne d'interêt..?
Ah non, c'est même une question extrêmement importante. Mais elle n'a pas de réponse unique : parmi le gens qui choisissent le polyamour, tu peux trouver des gens qui vivent à plus de deux en communauté comme des gens qui papillonnent ouvertement, et énormément de possibilités encore.
La vie privée dépend donc des attentes de chacun et des situations. C'est totalement légitime de l'aborder. C'est même souvent nécessaire à la longue : on peut parfois préférer être discrets, ça ne veut pas dire qu'on met les choses sous le tapis. Pour pas se prendre ledit tapis dans les pieds en avançant dans l'histoire.
Bref : la sphère privée c'est pas la sphère d'invisibilité, ça fait partie des choses dont on discute. Tu peux avoir envie de savoir où l'autre en est dans une relation sans demander des détails d'alcôve. Tu peux demander comment l'autre se protège des MST sans lui dire quoi faire en dehors de vos relations. Tu peux rencontrer les autres partenaires sans chercher à rentrer dans leur vie.
La sphère privée est liée à la place que vous vous donnez l'un l'autre. Ca peut être compartimenté ou perméable... C'est important de définir les informations dont tu as besoin. Il peut bien sûr refuser de les donner, ou te demander une confiance inconditionnelle, mais rien ne t'oblige à rester dans des modalités de relation qui ne te conviennent pas.
Tu parles de "relation secondaire", et c'est une expression à la fois courante et mal acceptée. Assumer cette situation, c'est assumer aussi une forme de hiérarchie, non pas des sentiments (ce serait à mes yeux effrayant ou naïf ou les deux...), mais dans les priorités et les privilèges (qui on va rencontrer dans l'entourage de l'autre, qu'est-ce qu'on peut projeter ensemble). A mon sens, être heureux dans une relation secondaire est possible, mais cela demande de savoir sur quoi on peut et veut compter dans la relation, et quand ça devient nécessaire, d'en parler.
Bien sûr, la vie est pleine de souplesses et de surprises, mais s'il y a des besoins et des attentes, vaut mieux compter sur la bienveillance mutuelle que sur le karma pour se sentir bien là où on est.
Renarde
Un exemple : est-ce légitime de savoir s'il a encore des relations sexuelles avec elle ?
Oui. Si ça change quelque chose pour toi, c'est légitime de demander, et de voir comment il répond (ou pas...). Tu seras sans doute plus confiante en étant au clair avec toi-même sur ce que ça détermine pour toi...
Tu te poses sans doute la question parce qu'il ne l'a pas abordée de lui-même... Si je comprend l'histoire, lui ne se définit pas forcément comme un polyamoureux, sinon ce serait un peu plus probable qu'il s'exprime spontanément (avec la pratique on sait que nos relations ont toujours des impacts les unes sur les autres, esquiver le sujet ne change pas ça).
Les relations ouvertes demandent de l'engagement. Vous débutez peut-être tous les deux, savoir "ce qu'il faut faire" n'est pas inné, d'autant que ça change selon les personnes et les situations. Mais ça reste une relation, et si on se sert des mots du polyamour, c'est justement pour se donner le moyen de communiquer.
Renarde
Mais je m'intéresse profondément à ce qu'il vit et j'ai la sensation TRÈS étrange d'être...3, dans cette histoire.
C'est assez réaliste, la définition même du polyamour suppose qu'on peut être plus de deux...
C'est étrange parce que tu n'as pas l'habitude, mais en pratique, oui, vous êtes trois et ça repose sur la bonne foi de chacun.
Chacun peut développer des qualités pour bien vivre la situation. Ceci dit, la personne "pivot" entre plusieurs partenaires est un peu plus responsable que les autres, elle a plus souvent plus de choix à faire, et à faire comprendre.
Discussion : Polyamour et infidélité (encore !)

Siestacorta
le mercredi 17 janvier 2018 à 02h40
aruspice
Bon, si c'est ce que vous avez voulu lire... dommage.
Bah oui, une perception partisane des questions honnêtes d'un simple quidam avide de connaissances.
Je vais panacher un peu ce qu'on trouve avec les questions :
aruspice
"cela résume bien une philosophie qui n'en est pas une mais simplement, et purement une recherche de plaisir individuel existentiel, à l'ère des droits sans obligations. "
(...)
"il faut des perdant-e-s pour cela...Mais est-il possible d'y penser si cela vient freiner nos désirs ? Non, bien sûr ! "
(..)
" Aucun-e polyamoureux ou polyamoureuse ne s'avouera égoïste, bien sûr. Au contraire même, il ou elle instrumentalisera le plaisir que l'autre prend ailleurs comme un noble geste de liberté, voir de don...Mais c'est en réalité, avant tout le plaisir d'avoir soi, pour soi, de multiples relations."
(..)
"tout ce que j'ai vu m'a paru pour l'instant des plus douteux dans le fond et cela m'interroge profondément sur les dérives accélérés de l'individualisme, et de la 'sauvagerie' sociale, utilitariste qui se développe, le plus souvent avec des discours un peu trop facile et séduisants. "
(..)
"N'y a-t-il pas là, surtout un individualisme exacerbé qui cherchent à profiter à chaque minute de la vie quitte à devoir en laisser certain-e-s, beaucoup sur le bas côté ? "
(...)
"de la voracité à vivre, si possible plusieurs à la fois, peu importe ce qu'il en coûte à d'autres... "
En moins de vingt-quatre heures entre le premier message et le plus récent, ya du level...
Je vais détourner un slogan : si ce genre d'affirmations et de jugements fait pour toi partie d'un questionnement qui ouvre sur une discussion, alors un coup de pelle dans la gueule, c'est du jardinage.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Polyamour et infidélité (encore !)

Siestacorta
le mardi 16 janvier 2018 à 18h32
Camille_B
Vouliez parler de l'acide de votre bile ?
Vous ne décapez rien du tout, vous déclamez de grande généralités qui s'ancre exclusivement dans un sentiment d'injustice lié à votre obsession pour les mâles qui seraient "désavantagés sur le marché sexuel".
Le polyamour vous dérange car vous y voyez un microcosme de gens riches, intelligents et beaux qui cumuleraient les femmes et empêcheraient les autres d'y avoir accès.
Ce qui n'est pas vraiment le cas, mais je doute que vous me croyiez. Qu'importe.
J'appelle ça l'expression de son ressentiment, pas du "décapage d'incohérences".
Soutenu.
Discussion : Polyamour, une forme d'égoïsme ?

Siestacorta
le mardi 16 janvier 2018 à 18h25
aruspice
Aucun-e polyamoureux ou polyamoureuse ne s'avouera [égoïste], bien sûr.
Personne ne s'avouera totalement égoïste, c'est pas une question de modalité relationnelle. Mais dire que je pense à moi un peu plus souvent que je ne pense aux autres, j'y arrive très bien.
aruspice
Au contraire même, il ou elle instrumentalisera le plaisir que l'autre prend ailleurs comme un noble geste de liberté, voir de don...
Ou alors ils éprouvent une forme d'empathie.
Je sais pas si c'est "noble", mais considérer qu'on est libre à condition que l'autre soit libre aussi, c'est un égoïsme qui me parait tout à fait tolérable.
aruspice
Mais c'est en réalité, avant tout le plaisir d'avoir soi, pour soi, de multiples relations.
Un peu comme la monogamie c'est avant tout le plaisir d'avoir pour soi l'exclusivité de la relation ?
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : La question d'aborder

Siestacorta
le mardi 16 janvier 2018 à 14h14
bidibidibidi
Au final, tu n'as pas plus d'info sur un site de rencontre. 90% des profils contiennent peu voire aucune information (quand ils sont seulement remplis, les nanas n'ayant pas besoin de description pour être abordées, donc beaucoup ne font même pas l'effort).
Par contre, l'info qu'on obtient directement sur le site de rencontre, c'est que la personne souhaite être abordée...
Discussion : La question d'aborder

Siestacorta
le mardi 16 janvier 2018 à 12h45
Je pense qu'on aurait moins de difficulté à discerner aborder-séduction, drague-harcèlement dans un pays où les comportements les plus balourds sont moins fréquents. Dans ce genre, j'ai eu des échos de Suède, d'Allemagne, du Québec...
En France, je pense qu'on doit assumer que nos approches ne se caractérisent pas seulement par nos bonnes intentions, bonnes manières et subtilités personnelles : notre comportement individuel s'inscrit dans l'ambiance générale de nos rues, et en ce qui concerne les rapports hommes-femmes, nos rues sont pas de purs espaces de liberté décomplexée pour tout le monde. Surtout vu sous l'angle d'un quotidien de quelqu'un qui peut être abordé plusieurs fois dans la journée.
Du coup, j'y vois un lieu de rencontre plutôt moins bon qu'un autre.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : L'ego polyamoureux : en paix ou avide ? libre ou craintif ?

Siestacorta
le jeudi 11 janvier 2018 à 22h27
[très gros edit de mon précédent post, qu'était écrit du pied gauche même si moi je voyais bien où je voulais en venir]
Discussion : L'ego polyamoureux : en paix ou avide ? libre ou craintif ?

Siestacorta
le jeudi 11 janvier 2018 à 09h31
Korial
Alors, est-il possible d'établir une gradation entre l'amour de plusieurs êtres et la contemplation aimante du tout ? L'ego polyamoureux est-il serein ou insatiable ? Cherche-t-il l'authenticité ou des rustines à la solitude ?
Polyamour, c'est plusieurs relations, et ça peut aussi vouloir dire plusieurs types de relations et de sentiments simultanément.
L'occasion de vivre à chaque fois quelque chose d'autre, pour plus de possibles, pour apprendre sur soi, les autres et les relations. Que ce soit en termes de vertus, d'émotions ou de corps, il s'agit pas d'empiler pour obtenir "plus", mais d'avoir plus d'occasions de connaître et comprendre, par amour, par désir, par attachement.
Caricaturalement, même si un polyamoureux se comportait avec avidité face à ses relations, il aura de grande chances de se retrouver en train de vivre autre chose... dont de la solitude ! Puisque les partenaires ne font pas leur emploi du temps en fonction des besoins de notre ego. Et ce résultat inattendu a autant de valeur d'apprentissage que l'appétit initial (soit dit en passant, la solitude peut être assez difficile à trouver dans l'encouplement traditionnel : les injonctions pour entretenir ce type de sentiment et de lien peuvent aussi être lues comme une forme d'avidité relationnelle impensée).
Bref, on découvre, selon les circonstances et les personnes, des qualités de relation dans la vie elle-même, qu'on aurait peut-être pas vécues autrement, plutôt que de devenir ou chercher un (des) Polyamoureux Parfait(s)™ , un (des) amoureux inspirés ultra ++... La quantité de relations n'est pas un carburant qu'on aspire, plutôt un moteur qu'on peut faire tourner en s'adaptant à la route. D'autres ont trouvé le moyen d'avancer avec un amour unique, d'autres n'avancent jamais... C'est pas le polyamour ou la monogamie ou la contemplation comme mieux universellement bénéfiques, qui compte, c'est trouver ce qui donne, à chaque flamme belle unique et fragile pour reprendre tes mots, le moyen de briller et chauffer. Faisons feu de tout bois !
Il y a une grande variété de recherches. On peut chercher de l'érotisme, du développement, de la profondeur, mûrir, de la sécurité... Tout ce que les gens cherchent dans les relations humaines, quoi, rien de plus ni de moins, à part le supplément de dialogues nécessaires pour faire avec plus d'Autres.
Je ne crois pas qu'on puisse mettre des gradations dans les attentes amoureuses, les besoins de chacun. On est faits différents les uns des autres ; certains viennent avec des besoins d'être rassurés, d'autres avec un besoin de donner d'eux-même, d'autres avec beaucoup de libido, d'autres en s'explorant, d'autres parce que la vie les a surpris... Et ça va sans doute changer dans le temps, avec l'âge, l'expérience, les occasions. Et on va s'aimer et se croiser avec des attentes différentes, et on va se lier quand même.
Pas de gradation, seulement ce qu'on a à explorer, ce qu'on trouve, et des gens, ni meilleurs ni pires que les autres. Si un poly se retrouve par la suite illuminé sur la Nature Authentique du Grand Bol de Soupe Cosmique, tant mieux pour lui... Mais une soupe pour deux ou trois, ça va aussi.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Conseil, mon copain est polyamoureux

Siestacorta
le mercredi 10 janvier 2018 à 19h11
Hello.
Juste pour dire que même si tu es ici chez les poly, il faut reconnaître que ce genre d'annonce peut effectivement te perturber. Pas seulement parce que c'est pas ton mode de vie, mais aussi parce que c'est un changement par rapport à ce que vous viviez avant. Comme annoncer un déménagement, un enfant... C'est pas un petit truc, ça demande que vous vous accordiez ou décidiez que vous ne pourrez pas le faire.
Il y a beaucoup de ressources sur le site, je pense qu'en fouillant tu vas trouver du grain à moudre.
Je te propose cet article... Il déborde pas d'optimisme, et il parle plutôt de l'histoire de monos qui viennent de rencontrer un poly, mais il parle de quelques sujets à ne pas laisser planqués sous le tapis.
Sinon, un point, c'est qu'on ne se découvre pas vraiment polyamoureux... Enfin si, mais ça se fait rarement aussi vite que ça. C'est pas parce qu'on se retrouve capable d'aimer plusieurs personnes qu'on va se mettre au polyamour, puisqu'il y a plein de gens qui ressentent des choses et n'en feront rien, et d'autres qui mènent des relations en s'en cachant.
Pour savoir à quoi t'en tenir, l'important c'est de discuter... Il veut faire des rencontres, mais il a quelles attentes ? Qu'est ce qui l'a mené à employer le terme "polyamour" ? Est-ce qu'il sait que c'est pas juste quelque chose qu'il va faire en te laissant te débrouiller, mais que ça suppose ton accord ?
Discussion : L'individualisme et le polyamour — La mauvaise influence

Siestacorta
le lundi 08 janvier 2018 à 23h06
Disons que j'ai senti une empathie envers les personnes indépendantes, mais que la polarisation entre les deux postures est pas mal à charge. Le titre de l'article parle quand même de "mauvaise influence", c'est difficile de n'y voir qu'un léger rééquilibrage !
Le "own your feelings" de la Salope éthique, c'est pas "je suis pas concerné par les ressentis de l'autre", c'est "avant de voir ce qu'on peut faire ensemble, faisons la part des choses sur ce qui a eu lieu / ce qui a été ressenti".
Ce serait effectivement bizarre de ne tenter aucun aménagement ni de rien faire pour soutenir l'autre si dans le cadre de la non-exclusivité il passait par des ressentis jaloux.
Mais ce qui demande d'être "assumé", c'est de prendre conscience de l'investissement jaloux autant que de la situation qui l'a fait naitre. Parce qu'on peut être aussi douloureusement jaloux face à quelques textos que face à une nuit passée dehors, face à tel tiers avec qui on est moins à l'aise que face à tel autre qui fait vraiment des sales plans... La jalousie peut donc trop facilement ignorer le contexte, s'auto-légitimer indépendamment de la rudesse ou de la légèreté des évènements.
Faire des efforts pour consolider la relation quand on fait face aux changements climatiques poly, c'est nécessaire, c'est ce qu'on conseille à tous les poly, mais ça servira à rien si le ressenti, la réaction et la demande jalouse sont "absolutisées" et pas travaillées.
L'importance de "own your feelings", c'est que cela va à l'encontre de la perception monogame de la jalousie, où toute non-exclusivité est d'emblée vécu comme une trahison.
Mais le polyamour propose justement un autre engagement...
Ça ne signifie pas que les peurs n'entrent plus en jeu, mais que d'une alerte émotionnelle semblable à celle vécue dans l'exclusivité, on est appelé à tirer des réactions, questionnements et demandes différentes.
Les occasions où notre partenaire verra un tiers se renouvelleront, donc on ne peut pas en rester à "je ressens de la jalousie, j'ai donc le droit de te demander de ne pas vivre la non-exclusivité".
Et encore, de demander, certes, d'exiger, non. L'autre prend une responsabilité de bien me traiter quand il voit que je souffre, mais ça ne m'enlève pas la responsabilité de m'occuper de ce qu'il ne peut faire évoluer à ma place, ma façon de réagir et d'apprendre de mon expérience.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Est-il polygame, dans sa façon d 'agir ?

Siestacorta
le lundi 08 janvier 2018 à 18h37
Il papillonne, mais même en étant mono, un seul rendez-vous après contact sur site de rencontre, ça me semble pas non plus un comportement qui dit grand chose de sa façon de vivre les relations.
Vous avez décidé de vous rencontrer, vous vous êtes pas fiancés, quand même.
.
Après, tu as sans doute pas l'habitude de venir sur ce forum... Mais la polygamie, ça implique des mariages et dans la majorité des cas c'est un homme + x femmes. Le polyamour en revanche, ça implique "seulement" de déclarer à l'autre qu'on a ou peut avoir plusieurs relations simultanément, et c'est autant valable pour une femme que pour un homme...
Là pour l'instant ton crush il n'est dans aucun des deux cas, mais il y a peu d'experts en polygamie ici, c'est pas notre sujet...