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Témoignage : viol conjugal sous emprise de la fatigue

Sexualités
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Greleon

le lundi 05 février 2018 à 16h43

Bonjour à toutes et à tous.

Je choisi de partager ce témoignage ici car ma situation est malaisante et j'ai besoin de partager cela avec des personnes ouvertes d'esprit et bienveillantes.

Bonjour à toi qui me lis. Ceci est un témoignage d'une situation récente à laquelle je n'aurais jamais pensé être confronté. Et pourtant si, c'est arrivé, et ça peut certainement arriver à n'importe qui. J'ai ressenti le besoin de le partager, un manière de l'assumer, de l'accepter, et de m'aider à avancer. Je te remercie d'avance pour ta patience si tu veux continuer à lire. Je te propose de me donner des retours si cela t'évoque quelque-chose, mais ta simple lecture, sans jugement, m'apporte déjà beaucoup.

Une nuit avec mon amoureuse, la dernière avant de ne plus se voir pendant un mois, j'ai eu un comportement déplacé et je n'ai pas respecté son consentement. Nous étions tous les deux fatigués et on s'est dit qu'on avait envie de dormir. C'etait dit clairement et entendu. Cependant dans la nuit je me suis mis à la toucher (je choisis ce mot bien que mon intention aurait été d'échanger des caresses, mais elle dormait) de manière stimulante, sans qu'il y ait de liens de causalité dans mon esprit. J'étais dans un état second de fatigue, quand le cerveau s'amuse à divaguer en tout sens. Le lendemain matin, elle m'a fait part qu'elle était mal à l'aise car elle ne s'était pas sentie respectée durant cette nuit. On en a parlé un moment puis on est passés à d'autres sujets avant de se séparer.

Un peu plus d'un mois après, alors que l'on se retrouve, le soir, elle me parle de cette dernière nuit passée ensemble. Elle aurait simplement voulu que je m'en souvienne, être rassurée que ça ne se reproduise pas. Mais c'était plus fort que ça : elle associait cette nuit avec son amoureux avec de mauvaises expériences passées, ce qui était très désagréable pour elle. Elle voulait en reparler simplement, pour reprendre confiance, mais ce n'était pas simple, ça la remuait vraiment. Et moi j n'arrivais pas à comprendre comment j'avais pu agir ainsi. À force de discussion on a réussi à se rassurer un peu. Sauf que la nuit même tout s'est effondré. Au début je nous sentais distants. Après la discussion je n'avais pas envie de proximité, de toute manière. Mais dans la nuit j'ai ressenti un besoin de tendresse, de proximité, et sans savoir pourquoi je suis mis petit à petit à la toucher. De manière de plus en plus déplacée... Dès qu'elle me l'a dit j'en ai pris conscience : j'agissais sans raison car pour moi la tendresse se partage et je donne des caresse pour montrer mon affection et mon amour. Alors que là, elle dormait et m'avait dit qu'elle était fatiguée. Et puis je n'avais pas envie non plus que mes caresse mènent à quoique ce soit. Étrange sensation. Le lendemain, on passe une plutôt bonne journée mais on est fatigués. Evla nuit est pire que les autres : à plus de quatre reprises elle me fait signe et je réalise que j'ai des gestes déplacés. À chaque fois j le reconnais immédiatement, je suis mal à l'aise, j'en ai honte, mais... après être retombé dans la fatigue elle me surprend à nouveau. On passe donc une mauvaise nuit (nuit de pleine lune en plus). Et le dimanche on n'en parle pas. La nuit suivante je me souviens très bien de ce qu'il est passé avant. Cette fois-ci rien ne se passe. Mais mon amoureuse se sent désormais en danger lorsqu'on dort ensemble, lorsqu'on se touche, et même lorsqu'on se prend dans les bras la journée. Je le sens. Elle est très mal et y pense beaucoup.

On s'est ensuite quittés pour une nouvelle période de plusieurs semaines. Puis on s'est téléphoné car elle se sentait vraiment mal. la discussion à été apaisante, on a décidé de prendre de la distance, de ne plus se toucher aussi longtemps que nécessaire pour reprendre confiance. Cela nous a rassurés, mais je suis vraiment embêté et je me questionne. Le respect du consentement était quelque chose de si évident, normal, logique pour moi. Je n'avais jamais imaginé que j'allais être ainsi concerné, avec mon amoureuse. Je ne comprends pas pourquoi j'ai agi ainsi, j'ai la sensations d'avoir perdu le contrôle de moi-même.

Avez-vous des témoignages ou des pistes de réflexion à me proposer ? Des questions pour m'aider à avancer ? Merci d'avance pour votre lecture et votre bienveillance !

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Heika

le lundi 05 février 2018 à 17h39

Lu ;)
Beau témoignage qui me parait être une preuve d'amour et de bienveillance malgré sa teneur et son titre.

Alors déjà : pour info on ne peut parler de "viol" que s'il y a pénétration sexuelle (un doigt suffit certes, mais une simple caresse externe n'en est pas pas légalement). Par contre ça reste qualifiable d'agression éventuellement :/ (je ne dis pas ça pour t'accabler je précise, plutot pour t'éviter l'auto flagellation/accusation de violeur là où elle est probablement disproportionnée).

Ensuite, peut-être que si tu n'arrives pas à t'empêcher de laisser se balader un peu trop tes mains quand vous dormez à deux, vous pourriez simplement dormir un peu écartés l'un de l'autre ou quelque chose de ce genre. Enfin trouver des solutions "matérielles" pour éviter les situations "à risque".

Pour les témoignages, j'avoue que j'ai jamais eu ce soucis avec mes partenaires, dans le sens que ça les gêne par en dormant (en cuiller par exemple) que mes mains se "posent" sur une poitrine, une hanche ou une aine. Par contre je me reconnais un peu dans le fait de poser "machinalement" ces gestes juste comme une marque d'affection pour une amoureuse, et sans chercher à "aller plus loin". Je ne suis pas sûr que ça t'avance beaucoup mais bon ^^'

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bonheur

le lundi 05 février 2018 à 19h06

Je suppose qu'il y a des "degrés". Entre mettre mal à l'aise et viol.

Je suppose que du repos, physique comme psychologique, peut être souhaitable.

Je ne sais que dire d'autres. La répétition n'est pas bonne, également.

Courage à tous les deux !

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Greleon

le lundi 05 février 2018 à 21h50

Merci pour vos réponses. Je savais que j'utilisais un mot fort dans le titre, mais je n'en connaissais pacla définition exacte. C'est vrai que ce n'est pas adapté à la situation, et loin de là heureusement !
(Je ne sais pas comment modifier le titre).
Du repos, oui, ça c'est sûr ! Et de la communication. Je crois qu'une hypersensibilité s'est développée comme conséquence...
Il faudra du temps, peut-être beaucoup, mais la volonté y est et on se soutien.
Et puis j'en apprends sacrément sur moi-même... !

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bidibidibidi

le mardi 06 février 2018 à 09h51

Je trouve ce sujet intéressant, parce qu'avec les récents "débats" sur les agressions sexuelles, on a tendance à un peu tout mélanger, et à considérer que tout est agression. Or, pour moi, tout n'est pas blanc ou noir, il y a des zones grises, comme dans le cas présent.

Le fait que tu aies du désir pour ta compagne est normal. Le fait que, sous l'emprise du désir, tu la caresses est normal. Elle a le droit de le vivre mal, mais ça ne rend pas ton acte inacceptable. Déplacé, pas très respectueux (notamment du fait de la répétition alors qu'elle t'a dit ne pas aimer), mais pas inacceptable.

Après, vous avez un décalage. Un décalage entre ton désir, ta manière de l'exprimer, et la façon dont elle le ressent. Et ça, c'est un problème de couple, qui demande discussion, et évolution.
Pour moi, aucune raison de te sentir coupable. Par contre, vous avez besoin de trouver une solution au problème. Il faut que de ton côté, tu fasses en sorte d'exprimer ton désir pour elle de manière plus douce, plus lente, et qu'elle accepte que l'expression de ton désir n'est pas toujours très policée.

Mes deux cents.

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Siestacorta

le mardi 06 février 2018 à 10h12

bidibidibidi

Le fait que tu aies du désir pour ta compagne est normal. Le fait que, sous l'emprise du désir, tu la caresses est normal. Elle a le droit de le vivre mal, mais ça ne rend pas ton acte inacceptable. Déplacé, pas très respectueux (notamment du fait de la répétition alors qu'elle t'a dit ne pas aimer), mais pas inacceptable.

Heu... si il y a un refus explicite, ça n'est plus acceptable, pour la personne touchée déjà et, c'est compréhensible aussi, ça ne l'est plus non plus pour la personne agissante quand elle fait le point comme ici (et c'est vachement bien d'arriver à faire ce point - je pense par ailleurs, @Greleon, que même si dialoguer peut être complexe, tant que chacun le souhaite, c'est la meilleure chose à faire).

@bidibidibidi : si c'était acceptable pour elle, la personne caressée ne dirait pas "je ne veux pas de ça". Que d'autres "en général" l'acceptent, ya pas grand chose à en dire sans les connaître ; mais l'évidence du désir et l'évidence du respect "en général" sont aussi présents l'un que l'autre, et doivent être traités avec beaucoup d'attention ; d'autant que l'évidence du respect fait plus facilement défaut (dans la vie, pas spécifiquement chez G.) que l'évidence du désir.

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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bidibidibidi

le mardi 06 février 2018 à 11h42

Siestacorta
Heu... si il y a un refus explicite, ça n'est plus acceptable, pour la personne touchée déjà, et c'est compréhensible aussi, pour la personne agissante quand elle fait le point.

Si tu relis son témoignage, à chaque refus explicite exprimé sur l'instant il arrête. Par contre, c'est irrespectueux, maladroit et insistant (ce dernier point est certainement le plus gênant). Mais non, à mes yeux, il n'a pas franchit la barre de l'inacceptable. Ou, du moins, le fait qu'il ait franchit cette barre est sujet à discussion. On est dans une zone grise pour moi.

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Greleon

le mardi 06 février 2018 à 12h10

Encore merci, j'apprécie que chacunE donne ce qu'iel ressent. La diversité des points de vue est nourrissante, le tout étant d'échanger :-).

@bidibidibidi
Je suis d'accord que le désir que je peux ressentir soit normal. Il est même appréciable autant pour moi que ma compagne :-).
Son expression cependant peut prendre différentes formes plus ou moins marquées d'attention, d'écoute, de douceur, de dialogue. Je trouve ça très important.
Je n'en suis pas m'autoflageller, je veux juste reconnaître objectivement ce qu'il s'est passé. Comme précisé, je ne me suis pas senti conscient aux moments en question. Ça a l'effet étrange de me déresponsabiliser psychologiquement
(pas dans les faits bien entendu).
Je sais que j'en suis responsable et j'ai envie que ces incidents soient l'occasion d'en apprendre sur moi, d'avancer, de communiquer, de s'accorder.
Je veux faire évoluer mon comportement plutôt qu'elle accepte cette manière pas très "policée" d'exprimer mon désir.
Merci de m'aider à prendre du recul !

@Siestacorta
Merci aussi pour ton retour. Je me retrouve dans ce que tu as écrit quand à l'acceptabilité. Et je me sens très "chanceux" que mon amoureuse et moi ayons l'opportunité de dialoguer et d'échanger à ce propos. Je suis reconnaissant qu'elle m'en parle, et même si c'est un problème sensible, on a envie de se soutenir et d'avancer ensemble.

Ce qui est délicat et sur quoi j'aimerais porter la discussion, c'est que cela touche deux fois à l'inconscient :
- de son côté mon amoureuse se rend compte que désormais être avec moi lui évoque de mauvaises expériences de son passé. C'est difficile pour elle du fait que c'est une réaction"subie", incontrôlable, assaisonnée d'une bonne dose d'irrationnel.
- de mon côté je sais qu'après discussion la situation s'est renouvelée "malgré moi". C'est déconcertant de ne plus se sentir responsable/maître de ses actions.

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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Acajou

le mardi 06 février 2018 à 13h32

Je te sens pris d’émotions contraires.
A la fois tu ressens le besoin de transgresser le consentement, et à la fois tu culpabilises au point de t’accuser de pire.
Comme si tu étais à la fois très sensible au mal-être de ta compagne, et à la fois tu ressens une grande frustration qui mène à probablement une haine envers son rejet de l’intimité.
C’est assez logique puisque l’un implique l’autre.
Je te conseillerais d’expliciter ces deux facettes à ta compagne, car ressentir des émotions contradictoires provoque de grandes souffrances, et fait généralement disjoncter.

Je comprends ce que tu vis, très bien car je vis la même chose, en bien pire. J’ai fait bien pire que ça, beaucoup plus violent, et pas qu’avec mes compagnes, et j’ai culpabilisé bien pire, au point d’avoir envie de me suicider.
Il faut absolument que tu parles, que tu ne gardes pas tout ça pour toi, que tu explicites vraiment les deux côtés extrêmes que tu ressens.
L’agression elle est surtout dans cette confusion mentale, dans cet espèce de brouillard où on ne sait pas si on est coupable ou ou pas, si on est victime ou agresseur, et bien souvent ce sont les deux, et ce autant pour elle que pour toi.

Les conditionnement passés peuvent aussi aider à comprendre, moi dans mon cas c’est un mélange entre une éducation castratrice, et puis des violences graves contre lesquelles j’ai dû me blinder. Donc à la fois je perçois et ressens très fort la souffrance que les autres expriment à travers leurs attitudes, et en même temps j’ai dû me protéger, ne rien ressentir puisqu’on me l’a fait à moi (quand j’étais enfant en plus), donc ça buggue. J’ai comme une énorme carapace envers un truc très sensible chez moi.

Et je pense que ta compagne doit elle aussi douter, et hésiter entre l’attachement qu’elle a probablement pour toi (ce qui lui fait minimiser) et puis l’agression qu’elle a ressentie. Je pense qu’elle a bien compris que tu culpabilisais mais j’ai l’impression que tu assumes mal le fait d’avoir des désirs, tu laisses transparaître une culpabilité, alors qu’au fond de toi tu as aussi des besoins. Pas besoin de trouver une excuse débile «  sous l’emprise de la fatigue », non t’as des désirs, assumes-les, ça sera mieux. Mais assumer c’est pas écraser l’autre, c’est admettre surtout.

Sincèrement je pense que la meilleure solution dans tout ça c’est trouver un équilibre, entre contrôler ses désirs et ne pas les renier non plus. Les extrêmes comme penser qu’à son désir ou trop les renier, trop se castrer, mènent tous les deux à des situations malsaines.
En espérant t’avoir aidé, à mettre quelques mots sur tout ça.

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Greleon

le mardi 06 février 2018 à 13h56

Merci @Acajou :-)
Ce que je voulais faire passer par "sous-emprise de la fatigue", c'est le fait que mon désir n'était pas conscient.
Lorsque je suis conscient j'aime exprimer mon désir, le partager, et cela ne pose pas de problème car la personne avec qui je suis peut y répondre ou non et tout est clair.
Là j'agissais sans conscience, comme un somnambule. J'aurais ressenti du plaisir que je ne m'en serais peut-être pas rendu compte ! Du coup je trouve que ça remet en question l'utilisation du mot "désir". Isn't it ?

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Greleon

le mardi 06 février 2018 à 14h00

Merci @Acajou :-)
Ce que je voulais faire passer par "sous-emprise de la fatigue", c'est le fait que mon désir n'était pas conscient.
Lorsque je suis conscient j'aime exprimer mon désir, le partager, et cela ne pose pas de problème car la personne avec qui je suis peut y répondre ou non et tout est clair.
Là j'agissais sans conscience, comme un somnambule. J'aurais ressenti du plaisir que je ne m'en serais peut-être pas rendu compte ! Du coup je trouve que ça remet en question l'utilisation du mot "désir". Isn't it ?

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Acajou

le mardi 06 février 2018 à 14h13

Alors peut-être que j'ai beaucoup plus conscientisé les choses que toi. En revanche l'exprimer reste difficile pour moi, même si je le sais, beaucoup plus que ce que tu as l'air de dire. Moi je n'aime pas exprimer mon désir, mais j'aime bien en être conscient.

Du coup cette question est intéressante, en fait pour ta dernière question, je dirais que tout dépend comment on voit les choses, le désir est en lien avec la conscience et avec l'expression envers autrui.
Ce n'est peut-être pas le désir lui-même qui est à remettre en question mais plutôt que nos problématiques sont différentes : en ce qui te concerne c'est de savoir si c'est du désir, et moi de savoir comment l'exprimer.

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Caoline

le mardi 06 février 2018 à 14h33

Personnellement je trouve ça tout à fait normal d'avoir envie de caresser, câliner la personne que l'on aime et que l'on désire et de le faire spontanément sans même s'en rendre compte dans un demi-sommeil. On fait ça tout le temps avec mes amoureux.

Il parait que quand je suis trop fatiguée et donc que ça me gène, je grogne. Ca réveille mon amoureux si il était dans un demi-sommeil, il comprend et n'insiste pas, mais j'imagine qu'il peut recommencer dès qu'il est à nouveau assoupi. Et jamais je ne ferrais le lien entre ça, même si il insistait involontairement plusieurs fois et ce que j'ai subi enfant.

Là où il y a un souci, c'est le fait qu'elle, ça la mette mal à l'aise, qu'elle se sente agressée... donc oui, il faut trouver une solution mais à part ne plus dormir ensembles, je ne vois rien d'autre que ce que elle fasse un travail sur les agressions subies et puisse dissocier des caresses naturelles de son compagnon d'une agression.

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Greleon

le mardi 06 février 2018 à 14h49

Oui @Acajou , je suis d'accord avec cette distinction :-). En fait je n'avais pas cherché à comparer nos situations, mais poser ces mots aide à mieux comprendre. Je n'avais pas bien réalisé la problématique de "est-ce du désir ?" En l'écrivant. Ce sont tes mots qui m'ont mis la puce à l'oreille ! Merci.

Ensuite je pense que l'on touche à un autre sujet pour l'expression du désir, ça mériterait une nouvelle discussion ! (Peut-être déjà faite ?)
Tu donnes trois formulations différentes qui pourraient découler lesbunevdes autres : 1"exprimer mon désir reste difficile.", 2"je n'aime pas l'exprimer" et 3"je ne sais pas comment l'exprimer".

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Greleon

le mardi 06 février 2018 à 14h59

@Caoline
Je comprends ton point de vue et je suis d'accord que c'est normal de se câliner même dans un demi-sommeil. Je crois aussi avoir toujours fait ça.
En fait, mon amoureuse avait un grand besoin de sommeil et on n'en avait pas parlé suffisamment. C'est la violation de son sommeil qui lui a déplu, et à créé une situation d'insécurité (car c'est difficile de défendre son sommeil en dormant) qui a lié la situation à d'autres qui elles étaient problématiques de façon purement sexuelle, vis à vis du consentement.
Merci, à chaque fois ça s'éclaircit un peu plus ! :-)

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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Kallista

le vendredi 09 février 2018 à 19h15

bidibidibidi
Si tu relis son témoignage, à chaque refus explicite exprimé sur l'instant il arrête. Par contre, c'est irrespectueux, maladroit et insistant (ce dernier point est certainement le plus gênant). Mais non, à mes yeux, il n'a pas franchit la barre de l'inacceptable. Ou, du moins, le fait qu'il ait franchit cette barre est sujet à discussion. On est dans une zone grise pour moi.

A chaque refus explicite donné sur le moment, oui. Pour autant, ce ne sont pas les seuls dont elle lui a fait part, que ce soit par le fait qu'elle ait posé vouloir dormir, ou par les discussions qui ont suivi la première nuit racontée. Quand elle exprime être mal à l'aise vis-à-vis des gestes qu'elle a subi, elle exprime bien un refus qui ne l'a pas empêché de reproduire les événements. La zone n'est pas grise du tout.

(Et on ne le dira jamais assez, mais une personne inconsciente/endormie n'est pas consentante...)

Acajou

L’agression elle est surtout dans cette confusion mentale, dans cet espèce de brouillard où on ne sait pas si on est coupable ou ou pas, si on est victime ou agresseur, et bien souvent ce sont les deux, et ce autant pour elle que pour toi.

Je ne suis pas bien sûre de comprendre ce passage. Tu veux bien expliciter ce que tu dis ici ? Parce que je vois pas tellement en quoi on pourrait ici qualifier la compagne de l'auteur du post d'à la fois victime... ET agresseur ou coupable.

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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Siestacorta

le samedi 10 février 2018 à 00h23

bidibidibidi
Si tu relis son témoignage, à chaque refus explicite exprimé sur l'instant il arrête. Par contre, c'est irrespectueux, maladroit et insistant (ce dernier point est certainement le plus gênant).
(..)
On est dans une zone grise pour moi.

La part grise est dans le titre : il parle de la fatigue et il était pas vraiment "conscient". Et comme, si je comprend bien, on parle de quelque chose qui s'est arrêté avant d'aller jusqu'à une pénétration, on peut se dire que la conscience est pas loin.

Sur le fond ( pas seulement Greleon - qui s'auto-éduque ici à ne pas retomber dans le même travers, on ne peut que le féliciter - mais pour ce qui concerne ou a pu concerner tout amant dans cette situation) la répétition n'est pas seulement "insistante", parce qu'elle a lieu après que le soucis ait été verbalisé, autant sur le soucis de fond que sur les effets émotionnels.
Ce qu'il y avait de "gris" avant une conversation sur la perception de la situation avec la partenaire est un peu plus éclairé à chaque fois.

Après, on peut voir ça plutôt comme un processus de prise de conscience que comme un casus belli.
Ce serait intéressant, dans ce cas, de discuter de gestes à faire pas faire, d'une part ou de l'autre, pour "explorer" l'état d'esprit, conserver la possibilité d'exprimer un désir spontané sans risquer de l'imposer quand il ne rencontre pas celui de l'autre.
Mais si la partenaire souffre, le dit, et bloque là-dessus, ça n'est plus gris, pour nous qui pouvons nous dire "bon ben ça je le ferai pas ou plus".

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Acajou

le samedi 10 février 2018 à 08h10

Kallista
Et on ne le dira jamais assez, mais une personne inconsciente/endormie n'est pas consentante...

Non, ça dépend du ressenti de chaque personne.

Mes compagnes pouvaient me réveiller au milieu de la nuit pour me demander quoi que ce soit, une crise de panique, ou même me violer si elles voulaient, j'étais là pour elles.
Et même si je n'ai pas toujours envie, ce n'est pas grave, je ne leur en voudrais pas.

Kallista
Je ne suis pas bien sûre de comprendre ce passage. Tu veux bien expliciter ce que tu dis ici ? Parce que je vois pas tellement en quoi on pourrait ici qualifier la compagne de l'auteur du post d'à la fois victime... ET agresseur ou coupable.

Il arrive souvent que des femmes victimes d'agression culpabilisent en se disant "j'ai porté une robe", ou "je suis sorti tard la nuit" etc..ce qui est à mon sens pas une raison, mais elles peuvent se sentir coupables pour ces raisons-là.

Sinon personnellement je vis le rejet comme une violence, ça me fait beaucoup plus souffrir que de me faire toucher le corps. Parce que ça a débuté dès l'enfance, parce que j'avais une surdité, parce que j'ai subi trop d'abus, de violence et d'isolement social...pour plein de raisons, et je pourrais reprocher à une personne qui me rejetterait de manquer d'empathie, et de ne pas se rendre compte de la chance qu'elle a de ne pas avoir vécu tout ça.
Après j'entends bien qu'elle le vit comme une agression, ça lui appartient, je n'ai rien à dire, mais j'ai le droit moi de mon côté de ressentir les choses différemment, et que ça soit également entendu.

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Siestacorta

le samedi 10 février 2018 à 11h52

Acajou
Non, [le consentement d'une personne endormie] ça dépend du ressenti de chaque personne.

Non, parce qu'on ne peut évidemment pas exprimer un oui ou un non en dormant. Donc le consentement n'a pas lieu à ce moment là, mais avant. On peut en discuter après un évènement, mais en pratique, la personne éveillée doit avoir pas mal de clés avant de toucher la personne endormie.
Et dans l'histoire évoquée, le consentement n'a pas été donné, ça n'avait apparemment pas été discuté en amont, puis quand ça l'a été, c'était pour dire une souffrance et poser une limite.
Ca dépend pas de qui a posé la limité ou de ce qu'elle a ressenti, toute personne qui n'aurait pas dit d'avance "c'est ok, et ça le reste là tant que je ne dis pas l'inverse" ne nous offre pas de consentement.
Avoir pensé d'avance "oué mais y en a qui veulent bien" n'est clairement pas un sauf-conduit : la question mérite d'être posée, la limite mérite d'être prise en compte. C'est ce qui se passe après qu'on ait posé la question du consentement, qui varie selon les gens, pas le fait qu'il y ait une question.

Acajou
Sinon personnellement je vis le rejet comme une violence, ça me fait beaucoup plus souffrir que de me faire toucher le corps.
(...) et je pourrais reprocher à une personne qui me rejetterait de manquer d'empathie, et de ne pas se rendre compte de la chance qu'elle a de ne pas avoir vécu tout ça.

Tu pourrais ressentir un rejet comme une violence.
Je pense que c'est dit comme une généralité, et que l'idée devient encore plus sensible dans le rapport affectif ou sensuel entre toi et une femme. Et qu'avant même l'idée de "rejet", on parle d'un "non", tout court. Là, ce que je lis, c'est la continuité non=rejet=violence.

Donc, oui, tu peux ressentir ce que tu veux, en parler si ça t'aide à avancer, écouter si il y a une réponse (et accepter qu'il n'y ait pas de débat quand la personne ne le souhaite pas).

Mais " reprocher" cet échange à l'autre ? Croire que ça change quoi que ce soit à la validité du non ? Qu'exprimer ce "ça me fait mal que tu me dises non, arrête de me faire mal comme ça", ça amène plutôt un "oui" de quelqu'un d'empathique ?
La personne devrait penser que la violence que tu as ressentie avec un "non" compte plus que de se préserver de ce qu'elle ne souhaite pas vivre ?

Non.

(la suite du message appartient à une discussion plus globale que j'aimerais ne plus avoir, idéalement. Je répète ou reformule des choses déjà dites à Acajou, à l'écrit et un peu à l'oral. Je ne devrais pas, je vois là une énergie dépensée pour pas grand chose. Bon là j'en ai, exceptionnellement.)

J'entends bien la souffrance, je pense que tu dois la travailler, j'entends aussi qu'elle devient colère à un moment ; et visiblement ce process est déjà en place avant les rencontres et les échanges mal vécus : si ta blessure compte tant dans les relations, le soin et la prévention dépendront toujours plus de toi que des gens que tu fréquentes, surtout quand tu prends des initiatives. Tu peux en prendre, mais si tu sais d'emblée que lorsqu'elles ne te mènent pas où tu désires, tu vas reprocher un rejet et ta souffrance à l'autre, tu (vous) laisse pas assez d'options valables, et surtout très peu à la personne avec qui tu vas interagir.

Si les autres, et en l'occurrence c'est important, les femmes, en disant juste pas "oui" à un rapport avec toi commettent une faute que tu peux leur reprocher et deviennent dès lors des "agresseuses par défaut", c'est que les rencontres et échanges sont abordés d'emblée dans un déséquilibre dangereux.
Pour toi si tu le dis je le crois, pour elles j'en suis encore plus certain.

Tu sembles faire le choix d'assumer ce déséquilibre de départ... Mais tu aurais le choix d'un rétablissement et de chercher le moyen de mettre tes attentes et besoins d'attention au même niveau que ceux des autres ; tu ne les rendrais pas responsables de ce qu'ils ne t'offrent pas.

Brefffff. On peut discuter du consentement, explorer avec l'autre comment il a lieu avec lui - c'est fait pour.
Mais dire qu'il y a des situations où on peut le zapper ou pas trop s'en soucier même après coup, ça n'en fait pas quelque chose de vain, puisque ça ne dépend pas seulement de ce que pense une des personnes impliquées. Agir avec une idée d'un consentement tout relatif, ça réveille ou engendre des souffrances, et des rapports de force brutaux.
Et même certains rapports de force peuvent être consentis, c'est bien l'intérêt de connaitre ses besoins, ceux de l'autre, et de les exprimer. Le consentement, c'est poser des non pour créer les meilleures occasions de dire oui.
On. Y. Perd. Rien.

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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LeaBridou

le samedi 10 février 2018 à 12h29

Bonjour,
Pas réagi depuis le début de ce post parce que l'impression de marcher sur des charbons ardents, ceux des autres et les miens.... donc j'ai pris du recul...

Juste sur le dernier point qui vient d'être abordé par Acajou et Siestacorta, je suis tombée hier sur un article en anglais (si ça intéresse je peux rechercher le lien), que je n'ai malheureusement pas complètement compris mais il y avait une idée très intéressante.
Désolée si je résume ça très mal. Quand un enfant frappe un adulte et qu'on lui dit "tu as frappé untel, ça ne va pas, nous n'acceptons pas ce comportement". Si on lui a appris que, quand on blesse quelqu'un, on doit le reconnaitre, aller le voir pour s'excuser /dire qu'on est désolé et proposer une aide pour réparer la blessure , alors il peut répondre "tu me dis que j'ai frappé untel , que je suis mauvais , du coup je me sens mal à cause de toi, tu dois t'excuser de ce que tu viens de me dire." Logique non? sourire.
Bon, honnêtement je suis plutôt partisane de "chacun est responsable de ses émotions , quand on ressent une blessure , la première chose à faire c'est de travailler dessus" , mais c'est intéressant parce que ça montre que l'enfant peut être tellement pris dans sa culpabilité, dans sa peur qu'on le définisse comme quelqu'un de mauvais, qu'il n'arrive pas à ce moment-là à faire preuve d'empathie pour la personne qu'il a frappée.
Si l'enfant en question a un adulte qui peut le rassurer à ce moment-là, lui dire "je t'aime quoiqu'il arrive, tu es quelqu'un de bien, je ne dis pas du tout que tu es mauvais, tu as juste fait une erreur comme nous en faisons tous et tu dois juste essayer de réparer cette erreur au mieux" alors , en grandissant il sera plus à même de gérer sa culpabilité et son empathie pour ses "victimes" (on fait parfois des victimes involontairement).

Mais beaucoup n'ont pas cette chance d'un adulte bienveillant et peuvent toute leur vie , se sentir assaillis par cette peur de ne plus être aimé, de ne plus être considéré comme quelqu'un de bien , quand ils sont confrontés à leurs erreurs. Du coup la culpabilité prend trop de place pour arriver à entrer en empathie avec leur victime. Parce que la souffrance prend toute la place.

Juste ma piste de réflexion du samedi , j'espère qu'elle vous apportera autant qu'elle m'a apporté :) Un beau week end à tous.

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