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Siestacorta

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Discussion : Difficultés chez les polyamoureux de longue date

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Siestacorta

le vendredi 10 décembre 2010 à 11h45

Comme le calme semble s'être pointé sur le fil, et que j'aime bien la réponse d'Amorgen, j'hésite à en remettre une couche.
(Héhé, le vlà apprécié de tous, il va en faire une maladie le bougre).

Prenons du recul : malgré les montées de lait et agacements, malgré les convictions et les mise en cause, personne ne va mettre personne au bûcher.
C'est un forum, ça se tire la bourre, c'est normal.
C'est un conflit, il y a des moments moins agréables que d'autre, mais personne ne mourra de n'avoir pas eu raison ici.

Ça c'est un peu calmé ces dernières heures, tant mieux. Ça me laisse le temps de placer qu'entre les positions "vous rejetez ce qui n'est pas comme vous" et "vous n'admettez aucune contradiction", on file tout droit au point Godwin. On l'a même approché d'assez près, si on lit bien.

Ce qui signifie que le débat ne portait plus sur ses questions de départ (les rapports des PA) mais sur les hypothétiques rapports de pouvoir des forumistes entre eux.
C'est la forme de HS qui peut complètement tuer le fil, quand des digressions plus civiles permettent de l'ouvrir, d'y revenir...

Pour la partie contrat, je crois avoir pas mal explicité ce qui me semble bon là dedans. Je crains de refâcher si je reprend de suite les mots des autres pour dire en quoi l'a priori de liberté et de confiance ne suffisent pas à la qualité de la relation.

J'ai eu parfois des idées sur les difficultés du long terme, mais comme cette partie de la réponse me prenait, je les ai pas racontées.
Peut-être une autre fois : le sujet est vaste, et intéressant.

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Discussion : Difficultés chez les polyamoureux de longue date

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Siestacorta

le jeudi 09 décembre 2010 à 17h30

Goffio : tu peux aussi dire "c'est cui qui dit qui y est".

Ce serait la traduction sobre, et ce ne serait pas entièrement faux. En tout cas j'admet faire un peu la leçon, à mon tour. Mais ensuite, ça extrapole popaul...

Je reviens plus tard pour cerner les limites de la "petite dictature" d'un "mauvais esprit" "propriétaire" "normatif" et "parigot".
Indice : ceci est juste un forum.

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Discussion : Difficultés chez les polyamoureux de longue date

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Siestacorta

le mercredi 08 décembre 2010 à 18h27

Lulutine : ah, non, je comprend en quoi ça peut gêner Titane ou Amorgen. Le contrat va contre une liberté absolue vers laquelle ils tendent (et qu'ils n'entendent pas de la même façon). Je ne donne pas à tout le monde la même liberté sur moi.
Le contrat n'est pas nécessairement explicite, mais oui, un peu formalisé, dans le sens où on peut rappeler à l'autre des éléments, souvenirs, mots, sur lesquels on s'entend. On a à l'esprit la forme qu'a pris notre rapport, et le contrat nous sert de référence (et pas de loi...) pour exprimer là où on est entré en conflit.
C'est pas le contrat qui crée la relation, c'est l'inverse... Quitte à changer de contrat plus tard, à le dénoncer ou à y renoncer.

...
[Balise HS partiel. Mais comment analyser ce qui se présente comme un tout sans aborder plusieurs parties ? Désolé, Rosalie, pour le coup, et ne lisez pas si ça vous semble hors débat, si vraiment ça débouche pas je reporterai ça ailleurs]

Titane : Je sais qu'il y a une part de construction de Titane. Je sais que le Titane, au quotidien, n'engendrera pas chez moi les mêmes réactions que le Titane de forum. Je sais aussi distinguer ma caricature de l'argumentation réelle.

Je joue parfois sur la caricature, mais vraiment, pas tout le temps. Ce serait caricatural de dire le contraire, non ? :-)
Si je construis certaines projections de tes idées, tu y aides beaucoup, et pas seulement par provoc' . Un discours établit une relation entre celui qui parle et ses idées, et la construction du tien a réellement un registre, des tendances.
En gros, tu n'es sans doute pas un prêcheur, mais ton discours prêche beaucoup, même quand je ne viens pas y ajouter l'encens et les ommm que j'y accorde facilement (trop facilement, je le confesse Maître).

[/ balise HS]
...

Dans ce discours du spontané et naturel, on part du principe que l'amour de notre amour et celui des autres fonctionnent de la même manière, nous motivent pareillement. On y pense l'amant à travers une "nature" humaine commune, un sentiment qui nous unit. C'est très peu. Tout ce qui fait que l'autre est différent et unique (l'altérité), ça n'est pas du détail ni dans mes sentiments, ni dans la relation, ni sa durée. La différence n'est pas indifférente, si je peux me permettre de tautologer pour souligner.

Comme je le répondais à Goffio, l'amour et le naturel se distinguent beaucoup trop pour moi pour suffire à rendre la relation "bonne".
Comme tu le dis, ce que j'y apporte, c'est volontairement.
Je ne demande pas à l'autre de me faire confiance comme ça, juste parce que j'ai l'air de bonne volonté. Et je ne désire pas qu'on me le demande. A partir de là, on parle, on explique, on se montre et on s'accepte : contrat.
"Je t'aime, alors t'es en confiance, et ta confiance fait que je t'aime... Tout ça va sans dire, parce pas la peine de garantir". Là, c'est monolithique, ça tourne en rond. Ca peut être une un cercle vertueux, j'admet, mais à lui seul il ne suffit jamais. Ou alors tous les amours finissent bien, ce qui les arrête ne fait pas partie de la vie. J'adore la simplicité, j'ai du mal à la montrer mais j'aime ça quand j'y arrive, quand je la ressens avec quelqu'un ; mais le simplisme n'est qu'une illusion de simplicité.

Pour tous les moments où je ne donne pas spontanément du bonheur, où on ne me donne pas spontanément ce que je désire, j'ai besoin de parole, d'échanges, de gestes et de formalisation. De trucs qui définissent la vie en société. Oui, l'amour est une vie en société. Mon choix de Poly est de lui donner de la souplesse. La libre-association, faut voir, j'y repenserai.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Père-Noël Secret - Paris - samedi 18 décembre 2010

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Siestacorta

le mercredi 08 décembre 2010 à 11h45

Hum... Si le tirage au sort a lieu avant la préparation du cadeau, le cadeau parle au destinataire, si le tirage a lieu après, le cadeau parle de celui qui donne.

Non, ça a l'air philosophique, comme ça... Zut.

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Discussion : Difficultés chez les polyamoureux de longue date

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Siestacorta

le mercredi 08 décembre 2010 à 11h30

Rosalie : cet échange autour d'un "contrat" est tout à fait dans le sujet, je crois. Ce n'est pas le seul qui soit concerné par l'idée de long terme, mais c'est une façon de penser les difficultés.

En fait, Titane, tu "luttes" contre la projection. Tu parles de l'amour et de la confiance au présent, parce que ça te semble être ce qui mérite d'être investi, et qui subjectivement, l'est le plus.
Sur cela, je te suis à peu près.
En revanche, je n'arrive pas à considérer ma confiance et mon amour comme des phénomènes qui me dépassent. Ils n'ont pas de continuité sans qu'on les aide.
Tiens [balise : attention, cette caricature se transforme en argument après] si je dis : "L'amour est une sorte de fluide créé par tout être vivant, une énergie qui nous entoure et nous pénètre, et qui maintient la galaxie en un tout unique".
Ben c'est n'importe quoi. C'est une réplique de Obi-Wan sur la Force, j'ai juste mis "amour à la place. [ / balise]
L'amour et la confiance sont des forces, pas la Force.
Comme pour les autres forces, il y a une interaction. Et l'interaction n'est pas le détail à corriger pour que ça aille en ligne droite, mais bien ce qui définit la force au départ.

Le contrat, c'est ce qui permet de cadrer les interactions, de dire pourquoi et quand ça nous fera du bien, pourquoi et quand on risque d'en souffrir (charges, bénéfices). On peut tendre vers un contrat minimaliste, ou les parties ne mettent pas tout les aspects dedans, et prennent beaucoup de responsabilité personnelle. A tort ou à raison, on a effectivement confiance sur certains points sans les préciser (je suppose que mon amante ne me tuera pas pendant mon sommeil). Mais il y en a d'autres où on a moins confiance. On a vécu, on a senti... On sait que ces points sont sensibles. On sait que sur le< long terme les chances de tomber sur ses points sont fortes pour nous. Alors on le dit, et l'autre nous dit comment il peut se comporter par rapport à ça. On s'engage à prendre compte de ces points ; ils peuvent pour nous être des détails par rapport à notre sentiment, mais, comme manifestations intenses, sont l'autre réellement, définissent aussi ce qu'on représente pour lui.

Oui, ces points sensibles sont des peurs. La peur et la douleur, c'est pas des trucs irrationnels, qu'on peut exclure par la force du coeur. C'est là, très humain, très vivant, très normal. On fait avec, on soigne, ça va pas passer à coups de grandeur d'âme. Ca sera probablement là tout le temps. Alors on en parle, on pose, on décrit, on écoute, on reconnait ses limites, on en donne.

Ce n'est bien sûr pas la seule manière de parler d'amour, de relation. Evidemment que d'autres aspects existent. Mais pour faire face à des difficultés, ce rapport à la parole de l'autre est utile.
Le contrat ou pacte, c'est aussi une manière de proposer quelque chose à quelqu'un qui n'a pas forcément l'habitude de s'exprimer calmement sur ses sentiments, de discuter de choses difficiles sans que les émotions, les sentiments et les caractères soient confondus.
Une façon d'être clair et compréhensible pour l'autre, ce qui peut pas mal l'aider à avoir confiance.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : [Le site] Appel aux dons

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Siestacorta

le mardi 07 décembre 2010 à 11h39

Ecoute, je sais pas sur combien de temps tu tiens les comptes. J'ai pas mal de gros soucis de fric, mais en fonction des étrennes, je ferai sans doute un don. Mais pas de suite, quoi.

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Discussion : Père Noël

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Siestacorta

le lundi 06 décembre 2010 à 14h08

Aurelien
Et si le 18 décembre, on se faisait un pré-Noël poly avec un Père Noël secret, qui serait partant ?

C'est quoi, un père noël secret ? Un type qui t'offre des cadeaux que t'ouvre pas en public ?

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Discussion : Présentation et questionnement

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Siestacorta

le lundi 06 décembre 2010 à 14h06

Bonjour, Lila. Bienvenue.

"certaines blessures", "je ne sais quoi qui passe pas"...
Je comprend bien que ce n'est pas facile d'être plus concret en venant parler sur un forum où tu ne connais personne, où tu as pas tes aises, mais les expressions que tu choisis renforcent le côté "je montre pas mes émotions négatives".

A travers le polyamour, tu peux gérer un peu différemment de d'habitude ces émotions, parce qu'il fait vivre un choix dont peu de gens parlent.
Le seul moyen pour que ça marche ou pour ne pas continuer la relation, mais en connaissance de cause, et pour combler ce fossé entre coeur et intellect : analyser ce que tu as dans le coeur, être en paix avec ce que tu as dans le crâne.

Il faut donc que tu connaisses précisément tes douleurs, et que tu puisses les exposer complètement (pas forcément ici, n'importe où tu te sentiras en confiance), pour voir comment tu peux vivre, quel est TON équilibre (yen a pas un qui conviendra à tout le monde).

Alors, dans quelle circonstance ce respect de toi risque-t'il d'être perdu ? Tu te condamnerais alors sur quel critère ?
Et quels sont les moments douloureux ?

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Discussion : Jusqu'où s'arrêter dans le nombre de partenaires?

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Siestacorta

le dimanche 05 décembre 2010 à 23h45

titane
Ouhlala...

Je me plie à la loi des grands nombres et présente mes excuses à ceux et celles que j'ai blessés...

... Et vais lécher mes poly-morsures dans mon coin...

Pas de blessure, chez moi. Et je répète : sarcastique, oui, mais pas si blessant que ça, pas inconséquent. Si je mords, c'est comme les animaux de compagnie quand ils jouent, tout en retenue. Quand on est habitué, on sait qu'on se fait pas vraiment mal, ou alors par maladresse...

Tentacara

Ce que je vois dans le sarcasme de Siesta, c'est justement son agacement (que je partage, je crois que ça s'est vu), face à des discours qui posent l'amour non pas comme une question philosophique, mais comme une réponse dogmatique.
Les interventions en mode "vous rencontrez des difficultés parce que vous ne savez pas aimer (...)".

Mais c'est pas ce que je voulais... Ah, si, en fait !
Bon, je vis moins ce qui m'agaçait (précision : les posts de Titane ne sont que les plus développés, pas les seuls à m'avoir un peu hérissé) comme de la condescendance.
On a bien le droit d'avoir des convictions, dont celle de penser que le poly
amour serait le summum de l'amour, et que l'amour n'est que beauté et grandeur.
Mais trop lire cette conviction-, sur ce site, je peux pas. Je voudrais que le polyamour soit un choix comme un autre, pas qu'il soit montré comme le meilleur.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Difficultés chez les polyamoureux de longue date

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Siestacorta

le dimanche 05 décembre 2010 à 23h15

capucine
Juste de l amour
sans contrainte
sans limite
sans barriere
Libre ,spontané et gratuit !

J'ai des limites, moi. Si l'amour se déverse sur moi sans limites, ou s'il me fuit gratuitement, ça va pas être bon longtemps.

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Discussion : Difficultés chez les polyamoureux de longue date

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Siestacorta

le dimanche 05 décembre 2010 à 23h05

Lune
Si je dis à l'autre que je n'ai pas envie de savoir telle ou telle chose susceptible de me blesser et qu'il me confirme son engagement à s'y tenir, vous appelez ça un contrat ?

C'est justement le sens qu'on donne à "pacte" ou "contrat" qui est en débat, en même temps... Donc c'est normal que ça ne soit pas une chose similaire selon celui qui en parle.
Le mot contrat a été utilisé ici pour comparer l'engagement amoureux avec celui du mariage.
Je n'ai rien contre ce mot, même si ce n'est pas celui que j'emploierai pour décrire mes engagements. Mais je le reprend ici pour montrer que j'assume bien le côté formel que ça suppose, le côté un peu pointilleux.

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Discussion : Jusqu'où s'arrêter dans le nombre de partenaires?

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Siestacorta

le samedi 04 décembre 2010 à 12h53

Will be back.
Je me voulais provocateur, certainement. Sarcasatique, sans aucun doute. Pas nécessairement blessant ; mais j'ai toujours pensé qu'un échange piquant pouvait être suivi d'un truc plus amène.

Disons que mon sarcasme est l'expression d' un agacement que je n'ai pas envie de cacher ; mais que je garantis que si on me renvoie la charge (sur le mode "aie bobo" ou, "pour qui tu te prend peau d'couille" ou "pas compris, redis-voir ?" ou "t'as dit le mot de trop, cow-boy"), il y a encore de l'écoute derrière, l'envie de continuer à causer, en variant les formes et les contenus...

Passer du brut au neutre au cordial à l'amical à l'hostile peut sembler parfois un peu faux jeton pour ceusses qui se vexeraient de mes bourrades, mais j'ai de la bienveillance ( sisi, ya du bon en moi, ne vous arrêtez pas à mon t-shirt déchiré plein de sang) je crois la transmettre aussi, et je peux en rajouter un peu si le besoin s'exprime.

J'essaie de faire état de ma complexité, de la revendiquer comme forme et comme fond. Et j'admet mes variations d'intelligence, aux écarts météorologiques.

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Discussion : Déplacer le problème

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Siestacorta

le samedi 04 décembre 2010 à 02h54

Sur déplacer le problème, j'ai des trucs à développer, enfin, je connais une partie de mes propres déplacements.
Mais, avant d'en arriver là, je n'ai aucune honte à dire que j'ai BESOIN d'amour. J'en avais besoin en naissant, je le ressens aujourd'hui que ça aille bien ou mal pour ma pomme, et si je devais en vieillissant avoir dépassé ça, j'espère que je serai toujours aussi incapable de me servir correctement d'un fusil.

Je n'ai pas plus honte de ce besoin que de dire que je ressens le manque, et que j'aime pas toujours ça. Oui, des fois c'est une douce mélancolie. D'autres soirs t'en ferme pas l'oeil, et merci la France de laisser l'alcool en vente libre.
Mais globalement, ça passe, et quand ça passe pas, je sais bien que ça rend pas l'amour plus profond.
Seulement je ne souffre pas moins parce que je dis "même pas mal". C'est pas parce que c'est pas incurable que ça n'existe pas, ou que c'est superficiel.

Bref, le problème peut être déplacé en étant nié. On le rend seulement plus inaccessible aux autres, ainsi.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Discussion : Jusqu'où s'arrêter dans le nombre de partenaires?

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Siestacorta

le samedi 04 décembre 2010 à 02h25

Tentacara : pas la première fois... C'est pour ça que le reste du temps je surcompense un peu en essais de gentillesse.

Gin : je sais que je suis limité... Je sais bien. Mais c'est un des éléments de cette caricature caricature : je trouve que ce schmilblick là n'avance pas, ou ne donne pas à ceux qui ne le partagent pas le moyen de le faire. Je caricature aussi cette immobilité, pour qu'on me réponde quelque chose.

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Discussion : Difficultés chez les polyamoureux de longue date

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Siestacorta

le vendredi 03 décembre 2010 à 16h45

Ben c'est aussi bien que certaines idées avec lesquelles on pense être d'accord puissent aussi nous irriter. Ca prouve qu'il ne s'agit pas de propos génériques, comme ces horoscopes où on ne peut pas ne pas se reconnaître :
- ah, alors ce mois ci, vous aurez des bons moments mais quelques mauvais aussi.
- ah, l'amour c'est quand il y a de la confiance, pas de la haine.
Certes.

Ou quand un masseur te dit "ah, je sens de la tension là". C'est nécessairement vrai, s'il n'y a pas du tout de tension dans ton corps, c'est que t'es mort.

Pour revenir à l'intérêt d'un contrat :, c'est qu'on peut revenir dessus, et le rompre.

Ma chère Tite-Anne (oui, pour l'exemple, on va imaginer que j'ai une relation avec une fille qui fonctionne selon les principes que Titane décrit par-ci par là).

Tite-Anne, donc... Tu dis que t'as pas besoin qu'on discute, ni qu'on soit particulièrement honnête, puisque l'amour est confiance.
Ma confiance n'est pas gagnée d'avance. Elle dure ce qu'elle dure, elle dépend de ce qu'on fait ensemble, de ce qu'on se fait l'un à l'autre. Pourquoi je te ferai confiance tout le temps ? Ou t'as vu que ça se passait tout le temps bien, la vie ?
Tu as de bonnes intentions ? Mais qui tu es pour les juger bonnes pour moi ? Je veux qu'on se mette d'accord sur "bonnes".
Ah, tu veux pas me prouver tes bonnes intentions, parce que les preuves, c'est nul, c'est de la peur cachée.
Comme tu es tout amour pour moi, tu es abondance de bienfaits ?
Mais j'aime pas n'importe quel bienfait, machonner de l'herbe en pensant à toi c'est pas pareil que d'aller ensemble dans un resto gastronomique.
Dans l'absolu, si ? Heu, t'as jamais goûté de homard, toi, je me trompe ?
Ah, alors je mange le homard en ton absence, je pense à toi et c'est comme le partager, parce que le manque c'est la présence mentale.
Oki. Donc si je masturbe mais que je te fais plus l'amour parce que je suis trop fatigué (et parce que je fais ça bien), au fond je t'aime pareil, si tu manques de quelque chose de toute façon t'es libre de partir, c'est ça ?
Ah, tu peux partir. Mais on le dit pas, parce que ce serait un contrat, le contrat la contrainte, il faut pas se donner de limites, non ?
On doit donc pas dire les choses même si on les vit ? Tu sais ce que c'est, le principe de la novlangue, si, si, c'est lié, attend.
La novlangue, c'est dans ce roman, 1984. L'Etat fait la guerre. Mais comme la guerre a pas bonne presse, ils rééditent les dictionnaires, et après, on n'écrit plus jamais guerre, on écrit "maintien de la paix". Du coup ça passe. Alors bon, on écrit plus manque, on écrit "je pense à toi".
Comment, ça n'a rien à voir ? Je ressens l'amour, donc tout va bien ? Heu... Non. Soit l'amour est une émotion, et ça bouge tout le temps, et autant qu'on sache un peu comment chacun de nous bouge, soit c'est un concept et t'as pas besoin de moi pour vivre un concept.
Mais justement, t'as pas besoin de moi ?
Ah. Bien. Je veux dire au départ, tant mieux, hein, je préfère que tu saches manger seule. Au moins à court terme. Mais pas besoin de moi... heu... jamais ?
Envie.
Comme une envie de fraises, alors ? Oui, t'es libre de bouffer toutes les fraises que tu veux, c'est sûr. Mais tu veux dire que ton amour, c'est la liberté d'avoir des envies de fraises, ou j'ai rien compris ?
Je fais semblant de vouloir comprendre avec de vraies-fausses questions ?
C'est pas faux.
Mais toi, tu fais semblant de pas être attachée, Tite-Anne. Ca te rassure peut-être de penser que tu dépends de rien et donc pas de moi. Mais c'est pas vrai. Je t'ai vue faire ta petite abondante, là, avec moi, au lit, quand tu me fais des cadeaux, quand tu m'écoutes révolutionner l'ontologie sans Sartre et sans les mains. T'es amoureuse, sisi. J'en suis pas fier, mais je crois que c'est parce que je suis un type bien. Tu me fais confiance pas parce que tu m'aimes, mais parce que tu peux.
Oh, si je te cognais, tu resterais peut-être aussi, les amoureux c'est pas très raisonnable. Mais tu me ferais pas confiance. Des fois, je te ferai peur. Et entre nous, ce serait pas le bel amour dont tu parles.
Fais pas chier à rien vouloir comprendre de moi, et à ne pas vouloir mettre des formes, des gestes, à faire semblant d'ignorer les preuves et les compréhensions. A ce jeux-là, tu risques de gagner, donc, de me perdre.
Tu t'en fous, puisqu'on peut tout perdre demain ?
Okay. Tu as truqué ta carte d'identité, et t'as juste 13 ans en fait, non ?Nan mais sans dec, informe moi parce que je suis assez sensible, sur les liens entre liberté et responsabilité.
La responsabilité te fait chier ?
Moi aussi. C'est pour ça que je veux connaître celles que je choisis et celles que j'écarte.
T'en veux aucune, la Liberté toujours ?
Ah mais parfaitement d'accord. Arrête de me barrir ça dans l'oreille, c'est pas une manif, je suis pas CRS, on prend juste un café.
Donc mais t'as besoin de quel espace, pour être libre ? Parce que moi je veux plus te lâcher, là. Oké, tu peux aller aux toilettes seules, mais je veux regarder.
Ma liberté et la tienne sont pas d'accord ?
On fait un contrat, alors, comme ça on sait si...
Non ?
T'es pas nettement plus chiante que moi, en fait, avec tes grands mots ?

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Siestacorta

le vendredi 03 décembre 2010 à 16h39

Mon amour c'est moi.
Pas toi. Je n'ai besoin de l'amour de personne, puisque je suis l'amour. Je n'ai pas besoin qu'on me parle, qu'on me caresse, qu'on me comprenne, qu'on m'écoute. Je n'ai besoin de rien.
Mon amour c'est moi, le monde est illusoire, il suffit de dire "j'aime" et abracadrabra, tout est beau. Oui, même quand tu me boudes, quand je rentre tard, quand je te réponds pas : c'est beau, c'est libre, c'est gratuit, je suis spontané, je suis amour.
C'est l'amour, c'est bon parce que je l'ai décidé, si tu ne ressens pas ça c'est que tu choisis de te tromper.
L'amour, c'est moi.

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Siestacorta

le vendredi 03 décembre 2010 à 13h30

mon amour, c'est moi...

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Siestacorta

le jeudi 02 décembre 2010 à 23h12

Rho, que de crispation sur un mot, "contrat"... un vrai-faux débat.... les mots ne sont pas importants... il faut revenir à l'essentiel... le sens... l'amour est l'éther de l'humanité, partout.... Mais on ne le voit pas avec les yeux de l'âme.... ooooommmm... regardez et voyez....

(pardon... )

Disons qu'ici, un contrat n'est pas pas dans le sens legislatif et répressif du terme. Dans une vision plus éthique et sociale, c'est juste l'ensemble des choses sur lesquelles on s'est compris, entendu, tacitement ou explicitement.
C'est pas des commandements, un truc qui trace des frontières sans retour. C'est plus les habitudes qu'on prend, montre, accepte de l'autre sur le long terme.
Enfin, le contrat, c'est un outil de libre-association, on le fait ou défait selon la continuité de son intérêt.

Moi j'ai besoin de verbaliser, de dire pourquoi certains trucs peuvent me faire réagir, parce que je ne crois pas qu'il y ait d'universalité dans les réactions humaines (les gens ont une personnalité, souvent), et que je n'ai aucun talent télépathique.
Mais d'autre ont un sens de l'harmonie plus spontané. Peut-être une écoute... Mais même si je tombais sur quelqu'un comme ça, je sais que si on ne me dit pas qu'on m'a compris et que si on ne m'explique pas les choses, je vire aigre.

Ce sont mes peurs qui se manifestent, le manque de confiance quand l'amour est au dessus de ça, à plusieurs encablées stellaires, rejoignant par là le Grand Bol de Soupe Universel (TM) ?
Yep. J'ai des peurs. O surprise, je suis humain, dis donc.
J'ai donc tendance à prendre ceci en compte dès le départ : dans une relation, on devra faire avec les peurs de l'autre, on ne vivra pas un perpétuel enchantement d'harmonies et de licornes zen. Oké. Alors autant que ce soit avec un peu de civilité, d'échange. Le contrat social, donc, plus que le contrat de mariage.

Si de temps en temps, on fait sans, que la confiance seule suffit, tant mieux. Mais si c'est un idéal après lequel courir, ce n'est qu'une "méta narration émancipatoire" de plus (je viens d'apprendre l'expression, je vous la balance donc...) : "crois en X, tu atteindras l'Eden". X peut être Dieu, l'amour qui sauve, le communisme, le couple mono, l'Union Liiiiibre, l'égalitarisme... Pour moi, c'est trop abstrait pour aider à vivre le mélange passionnel et social des relations amoureuses. Au moins, ce qu'on a dit, on peut revenir dessus.

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Siestacorta

le jeudi 02 décembre 2010 à 09h53

titane
Oui... En parler... En "discuter" ?

Idéalement oui bien sur... Mais pas forcément comme une "obligation", même camouflée sous "c'est la moindre des choses, non?"

c'est tout...

Ben, Rosalie parle de discussions, mais c'est pas tellement sur les annonces, c'est sur l'ensemble des accrocs qu'on peut rencontrer. Et le contexte donne autant au mot le sens "négociation" que celui d' "explication". Sa demande est assez ferme, mais elle ne part pas avec le but à priori de changer les options dont on va lui parler.

Tentacara, quand elle relève sa difficulté, ne dit pas "discuter".
Son "a minima" est plus dans la mention de l'information significative...

Message modifié par son auteur il y a 15 ans.

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Siestacorta

le mercredi 01 décembre 2010 à 13h02

Le seuil d'exigence de Tenta me semble le bon : on doit en parler s'il s'agit d'un fait qui va changer quelque chose.
Même si en parler ne changera rien au fait lui-même ("je vais partir à l'étranger", "j'ai un nouvel amant avec qui je vais habiter"), ça changera bien sûr les conséquences, ça donne de la liberté d'action et de réaction à l'autre.

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