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Discussion : Le mariage est une arnaque...

Abel
le dimanche 19 mai 2013 à 13h05
Luminada
L'idée de MetaZet me parle.
Ahaha, ça foutrait la zone dans quelques couples ça !
dr.housececi dit quand le poteau rose est découvert c'est autre chose.
:-)
Discussion : Quand les "ex" refont surface dans le couple

Abel
le dimanche 19 mai 2013 à 12h32
Je ne pense pas être une exception, mais pour ma part j'ai toujours réussi à conserver des relations amicales voire affectueuse avec mes précédentes relations amoureuses qui ont compté. Pour certaines "ex" le lien c'est distendu et l’éloignement faisant nous avons pu perdre le contact, c'est la vie, mais je les garde toujours dans mon cœur. Il ne s'agit cependant plus d'amour. De la même manière que je n'ai jamais pu concevoir entretenir deux (ou plus) relations sentimentales en même temps, je n'ai pu entamer une nouvelle aventure amoureuse que lorsque la rupture avec la précédente était faite.
De son côté, mon amie poly, m'a toujours avouer la pérennité de ses sentiments vis-à-vis des ses ex, même si la rupture était effective. Or, si je pense pouvoir accepter ses relations parallèles nouvelles, j'ai beaucoup de mal à pouvoir envisager de la même manière un "retour de l'ex", surtout s'ils ont été en couple. Il s'agirait pour moi en quelque sorte de la reprise d'une histoire qui au lieu d'être parallèle à notre propre relation, viendrait la parasiter et la mettre en danger. Ainsi, je craint que l'ex ne puisse se contenter d'une relation "secondaire" en cas de reprise. J'ai peur que la nostalgie d'une histoire passée et l'espoir qu'elle redémarre sur de nouvelles bases, pour l'un comme pour l'autre, ne soit plus fort que la construction d'une nouvelle relation (avec moi en l’occurrence).
Discussion : Couple polyamoureuse épanouie et mono assumé : Droit dans le mur ou utopie à réaliser ?

Abel
le dimanche 19 mai 2013 à 11h52
Bonjour,
Je souhaiterai recentrer le débat sur la fin de mon premier post, à savoir la question du partage du polyamour de l'un(e) avec le l'autre non-poly.
Abel
Elle ne voit pas comment vivre sereinement son polyamour sans pouvoir le partager avec un autre polyamoureux. En effet, elle ressent un grand besoin d'échange dans le polyamour et crains d'être amputée d'une partie de ce qu'elle recherche dans ce type de relation, à savoir, être heureuse des expériences de l'autre.
Dans mon évolution, ma prise de connaissance et de conscience du polyamour de mon amie, je suis passé de la tolérance à l'acceptation de ses (désirs) d'amour-pluriels. Par contre, de là à aller jusqu'au partage, il y a encore du chemin à parcourir.
Si dans un premier temps, j'avais demandé d'en savoir le moins possible de ses autres relations, j'ai très vite ressenti le besoin de savoir (dans la limite de ce qu'elle voulait bien me dire), pour justement pouvoir les accepter. Cela n'était pas toujours plaisant mais me rassurait aussi. Cela me permettait de me positionner vis-à-vis de(s) l'autre(s) et de travailler sur moi et ma jalousie. Ainsi, si notre relation perdure, je pense être capable d'être à l'écoute si elle veux parler ses autres relations.
Mais dans sa quête d'absolu, elle aimerai aussi à terme avoir un compagnon qui puisse lui parler de ses amours à lui. Or je suis monoamoureux (enfin pour le moment ) et elle a peur que cette insatisfaction ne ronge notre relation peu-à-peu.
Y'a t-il ici des polyamoureu(es)x qui partage cette même envie de partage de leurs amours avec leur compagnon? Et s'il(le) n'est pas aussi poly, ressent-il(le)s une frustration ? Et si oui, arrivent-il(le) à la dépasser et comment ?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Quand les "ex" refont surface dans le couple

Abel
le dimanche 12 mai 2013 à 21h17
Le sujet du fil était sur « Le retour de l’Ex » dans la perspective du Polyamour.
La question m’a intéressé car je me suis demandé si, et en quoi, pour les poly, les ex avaient le même « statut » que leurs autres relations parallèles. Je me suis posé cette question car, en tant que mono compagnon d’une poly, « le retour d’un Ex » ou « l’arrivée d’une nouvelle relation » dans la vie sentimentales de mon amie, pour moi me semble vraiment être deux choses différentes. Je me place bien sur dans le cadre d’une relation de « couple » (mono-poly) et d’un « Ex-couple » (mono-poly ou poly-poly).
Si j’ai été maladroit je m’en excuse, il ne s’agissait pas de mettre en cause votre capacité à accepter ou non la fin d’une relation, mais plutôt d’interroger le fait que, comme je l’ai lu ailleurs sur un autre fil, lorsqu’un(e) poly aime, c’est généralement pour la vie. Cela m’interroge, car c’est aussi ce qu’à pu me dire mon amie. C’est aussi quelque part ce que tu dis Lulutine : « Une forme de rupture, oui. Définitive, non. » et « Dans la vie, rien n'est définitif... ».
Cela vous est-il arrivé, comment les deux partenaires (ou plus) l’on vécu et comment avez-vous gérer la situation ? ou plus généralement, comment les poly gèrent-ils leurs Ex ?
ps: j'ai été étonné de ne trouver qu'un seul fil traitant des ex sur ce forum, alors qu'il me semble, dans le cadre d'amours pluriels, cette question devrait être plus récurrente, enfin du point de vu mono en tout cas. ;-)
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Quand les "ex" refont surface dans le couple

Abel
le dimanche 12 mai 2013 à 12h28
La question de l’Ex est effectivement un point sensible je pense dans le polyamour.
J’entends par ex, un précédent partenaire de couple, pas un petit copain de jeux.
Qu’ils aient oui ou non réussi à reconstruire une relation amicale, les mono considèrent avoir tourné la page après une rupture. A chacun ses méthodes pour faire le deuil de sa précédente relation qui va de, sauter directement dans une autre relation, ou d’attendre le temps nécessaire pour digérer avant de pouvoir à nouveau aimer. Chat échaudé, fut-il noir, craint l’eau froide. Pour ma part, j’ai toujours essayé de m’assurer que le deuil de la précédente relation de mes partenaires soit effectif avant que d’aller plus loin dans notre propre idylle.
Pour les poly, cela semble différent puisque généralement (d’après ce que j’ai pu lire sur le forum), lorsqu’il/le(s) aiment, c’est pour la vie. Vous avez donc beaucoup de difficultés à accepter une rupture, surtout lorsqu’elle est provoquée par un partenaire mono qui n’arrive à tolérer vos relations plurielles.
Pour le mono que je suis, c’est un moindre mal, de l’instant que cette rupture soit bien effective, sinon, le retour de l’ex apparait automatiquement comme une mise en danger, une concurrence déloyale, et compromet de fait votre relation. C’est d’autant plus épineux s’il s’agit lui/elle aussi d’un(e) mono, ou d’un(e) poly ayant entretenu une relation forte, « primaire », avec votre partenaire. Le mono aura alors beaucoup de difficultés à se situer et à croire en la pérennité de sa relation. Il n’arrivera pas à se projeter avec sa poly car pour lui, le plus souvent, il aspire à une relation de couple, « primaire » donc, et ne pourras concevoir de ne pas être le seul à bénéficier de ce "statut".
Pour cela, dans le cadre d’une relation mono-poly, le retour de l’ex, contrairement à ce que les poly seraient enclins à penser, me semble encore plus déstabilisant que chez des mono-mono.
Discussion : Relation primaire, secondaire, tertiaire… J’aimerai « ranger * » mon cœur ce printemps ☺ !

Abel
le dimanche 12 mai 2013 à 11h32
Ce que j'ai écrit là j'aurai dû l'écrire ici.
Désolé, c'est qu'à force de surfer sur les multiples fils de discussion de ce forum, qui se croisent, qui s’emmêlent...
Discussion : La relation "primaire"

Abel
le dimanche 12 mai 2013 à 10h56
Permettez-moi de relancer ce fil car il est l’un des points qui questionne ma relation actuelle avec mon amie polyamoureuse (voir ce fil). Je comprends parfaitement que certain(e)s polyamoureux « expérimentés », et/ou instinctifs, ou n’ayant tout simplement pas envie de hiérarchiser leurs relations/sentiments soient gêner par les notions de « primaire » ou de « secondaire », voir de « tertiaire ». Toutefois, je trouve que c’est un bon outils à l’usage des partenaires mono ou des polyamoureu(se)x débutant(e)s pour ne pas se perdre.
Désolé de reparler de mon histoire, mais je ne peux parler qu’à partir de mon expérience, évoluant ainsi au fil des posts. Comme je l’avais expliqué, au début de notre relation avec mon amie, bien qu’elle soit polyamoureuse, j’étais alors son unique relation sentimentale. Si d’après moi, nous n’étions pas en couple (pas de bien ni de projets en commun), nous étions bel et bien « ensemble ». Lorsqu’a débuté sa seconde relation et que nous en avons discuté, celle-ci ne remettait pas en cause notre propre relation car justement elle était « secondaire » (nous n’employons pas ce terme alors). Pour elle et lui, qui était en couple de son côté. Cela m’a rassuré un temps et permis de tolérer la situation qui était nouvelle pour moi, jusqu’au moment ou ma jalousie a pris le dessus. N’assumant plus le fait d’être Un « avec » les autres, je suis devenu Un « parmi » les autres (je ne connaissais pas alors les notions de primaire et secondaire). De fait nous n’étions plus ensemble. Pour le mono que je suis, il fallait qu’il y ait rupture, afin que je puisse me positionner et contenir ma jalousie en lui ôtant toute légitimité. Me plaçant ainsi à égalité vis-à-vis de son/ses autre/s relation(s), je ne me donnais plus le « droit » de regard sur celle(s)-ci. Chez un couple de mono la rupture aurait sans doute été définitive, mais vu qu’elle est poly et moi toujours amoureux, nous avons continué ainsi. Nous avons donc maintenant une relation « secondaire» formelle entre deux célibataires et "égalitaire" vis-à-vis de(s) l'autre(s).
Aujourd’hui, à l’heure où je me sens prêt à recouvrer ma situation de « primaire », je commence à penser qu’à terme, cette hiérarchisation des relations/sentiments pourra être dépassée. Elle n’aura été qu’un outil, une étape nécessaire à la (re)construction de notre relation. Il n’y aura alors peut-être que des situations différentes suivant les partenaires à gérer au mieux suivant les disponibilités et les désirs de chacun. Pour le mono que je suis, s’il pense avoir découvert la partenaire avec laquelle il voudrait faire sa vie, la perspective du couple reste.
Pour mon amie non plus, qui est plus « instinctif » ça n’a été facile. Elle semble toujours se questionner là-dessus. D’un côté, dans son cœur je suis toujours resté au niveau « primaire » c'est-à-dire au plus haut dans ses sentiments et dans l’importance de notre relation, et d’un autre côté, elle exprime le besoin de rester célibataire, pour le moment au moins, afin de mieux pouvoir repenser et gérer ses relations.
Pour conclure, je pense qu’il ne faut pas confondre, hiérarchisation des relations et hiérarchisation des sentiments. D’autre part, je pense aussi que hiérarchisation des relations ne veut pas dire classement qualitatif. Chaque relation doit avoir son importance. Que l’on emploi les notions de primaire, secondaire ou d’autres, l’important pour les différents partenaires est de trouvé sa place, son équilibre, au sein des relations multiples de sa/son/ses partenair(e)s. Bref, de savoir où l’on habite.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Couple polyamoureuse épanouie et mono assumé : Droit dans le mur ou utopie à réaliser ?

Abel
le samedi 11 mai 2013 à 19h26
Marie-Georges>>
J'espère qu'à la lecture de ce fil ton compagnon mono-libertaire trouvera la force de dépasser ses peurs et de les affronter en face afin de décaper la rouille déposé. Pour moi, ça a été la seule manière pour enfin passer à autre chose et commencer à prendre réellement conscience du polyamour de mon amie. Je ne dis pas que le travail est terminé, loin de là. Toutefois, je pense que pour un mono, il faut d’abord régler son problème avec soi-même et ses peurs, la jalousie, en déconstruisant ses mécanismes. Ensuite, lorsque l'on commence à être dans l'acceptation, et non dans la tolérance, alors s'ouvre le domaine des possibles. Bref, il ne faut pas faire avec.
Enfin, c'est comme ça que je résumerai mon parcours. Mais le voyage est long et pas facile. A ce propos, à la lecture de différents fils sur ce forum, j'ai cru remarquer que pour les polyamoureux, il s'agit souvent pour eux comme une évidence, ou une quasi révélation. Pour un mono, même ouvert, ce n'est pas le cas.
Leolu
Et non sur les célibataires autonomes, qui ne vivent pas au quotidien avec chacun-e de leurs amours.
Leur "contrat" à eux tient juste aux fondamentaux du polyamour : honnêteté et acceptation conjointe du partage.
Ils n'ont pas à gérer cette "nouveauté" que constitue un partage supplémentaire (ou en moins) puisqu'ils ont admis le principe du polyamour dès le début et ne se sont jamais vus comme exclusifs (ou primaire). C'est cet état d'esprit que je résumais par "instinctif".
Je ne suis pas sur du tout que tous les célibataires autonomes ne vivent que des relations dites secondaires...
Discussion : Couple polyamoureuse épanouie et mono assumé : Droit dans le mur ou utopie à réaliser ?

Abel
le vendredi 10 mai 2013 à 11h06
Ce n'est pas hors sujet, enfin je ne trouve pas. Pour ma part, après m'être voilé la face en refusant d'envisager l'envisageable, en n’anticipant pas sur mes réactions, en me disant "on verra bien comment je réagirai" et bien je me suis pris le mur dans la g...
Maintenant j'essaye un maximum de me projeter afin justement d'éviter les obstacles en intégrant les différents scenarii possibles. En faisant cela je me suis aperçu que petit à petit, des situations qui me paraissaient inenvisageables dans un premier temps, le sont devenues. Ex: rencontrer ensemble son/ses partenaire/s. C'est ce qui a permis, en plus des discutions, mon évolution pour une meilleure acceptation du polyamour de mon amie. Je n'en suis pas à envisager un trouple, ni même un amour primaire parallèle, mais qui sait... peut-être serais-je de mon côté, un jour aussi, capable d'assumer d'aimer deux femmes à la fois.
Ne jamais dire fontaine...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Les amours plurielles, est-ce politique ?

Abel
le jeudi 09 mai 2013 à 19h20
Dr House,
La question est de savoir pourquoi on veux se pacser (où se marrier) à deux, trois, quatre, etc.
En tant que libertaire, je considère que ni les curés (ni rabin, ni imam, ni...), ni l'Etat, n'ont à mettre leurs nez dans mes relations affectives et sexuelles. Cela ne concerne que moi et mes partenaires. Après, je peux comprendre le besoin de reconnaissance sociale, politique et le symbole d'intégration que cela peut représenter pour des "minorités" jusque là ignorées, voir bafouées.
Comme pour le droit de vote aux immigré(e)s, alors que moi même je ne participe pas au processus électoral, je militerais pour le mariage pour tou(te)s, même si pour moi il n'est pas question que je passe devant le maire.
Après, faut pas être con non plus, si ça peut faire gagner du pognon en impôt, faciliter un prêt à la banque pour acheter une baraque, permettre l'adoption, la régularisation d'un(e) sans-papiers ou des points pour une mutation professionnelle dans le service public, y'a pas plus de question que ça à se poser si on est clair avec ses partenaires.
Discussion : Les amours plurielles, est-ce politique ?

Abel
le jeudi 09 mai 2013 à 18h40
Wacko,
Je n'ai pas dis que les anars étaient les seuls à avoir réfléchi sur le sujet, mais il ne faut non plus considérer la mouvance libertaire comme un bloc monolithe. Il existe plusieurs courants et plusieurs organisations. Ainsi, ceux qui ont le plus avancer sur ces questions au début furent les anarcho-individualistes. Ces dernières années je pense que ce sont les anarcha-féministes qui font le boulot. Pour rappel "Au delà du personnel" est une édition des Atelier de Création Libertaire. ;-)
wacko
... je trouve qu'il y a encore des attitudes très sexistes dans certains milieux qui véhiculent un discours censé être au delà de ça. Mais c'est mon point de vue ça.
Oh que oui... La connerie est certainement la chose la plus également répartie dans le monde, y compris dans les milieux libertaires. Cela n'a pas toujours été facile en interne pour les filles de la commission femme de la Fédération Anarchiste. Je ne sais même pas si cette commission existe toujours. A la CNT elle est en sommeil c'est sur. Il faut avouer que le militantisme, politique ou syndical, est généralement un sport d'homme, de couillus. Alors, lorsque des camarades viennent leur demander de s'interroger sur le genre, certains ont tendance à prendre ça pour une remise en cause personnel. Pour ma part, ayant fait mes classes au début des années 90s dans un groupe de la FA très "anarcha-féministe" j'ai été conscientisé de fait. Par contre, aujourd'hui, au sein de ma section syndicale, dont les membres sont venu à l'organisation par le monde du travail et non par affinité "philosophique", l’éducation est âpre. Les acceptations de principe ne sont pas toujours suivi de faits. Ils ne sont pas homophobes, mais pour insulter le patron, ils le traitent d'enculé. Faut être patient. Après, il ne faut pas non plus s’arrêter à certaines postures. Je pense en particulier à certains RASH (Red & Anarchiste Skin Head) qui ont des attitudes qui transpirent la testostérone, mais qui ont pu me surprendre par leur réel engagement féministe et antisexiste.
Quelque part, être libertaire, c'est comme être polyamoureux. Nous sommes en décalage avec une société à laquelle nous ne sommes pas adapté. On doit donc faire avec, au mieux avec nos contradictions et nos paradoxes, tout en essayant à notre échelle, de changer les choses.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Les amours plurielles, est-ce politique ?

Abel
le jeudi 09 mai 2013 à 13h18
A ce propos, je voudrais vous recommander le n°29, automne 2012, de la revue "Réfractions : recherches et expressions anarchistes" qui a pour thème : Voies sexuelles, Voix désirantes.
Bien que cela ne parle pas spécifiquement du polyamour, vous y trouverez un article intéressant de Jacques Lesage de La Haye sur : Sexe et politique.
Les parisien(ne)s la trouveront à la librairie Publico, 145 rue Amelot dans le 11e, au prix de 15 euros. Les autres pourront le commander directement sur le site de la revue.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Les amours plurielles, est-ce politique ?

Abel
le jeudi 09 mai 2013 à 08h50
wacko
Au pire, ce qu'on peut craindre de la politique, c'est une récupération de l'idée d'amours plurielles/multiples/polyamour par une quelconque organisation, parti, syndicat etc. Ce qui à mon sens serait une aberration terrible.
Je nuancerai ce propos pour rappeler que s’il y a un courant politique qui peut s’honorer d’avoir, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours, d’une part combattu le sexisme et le patriarcat, et d’autre part, réfléchi, théorisé, expérimenté et diffusé sur l’amour-libre en général, ce sont les anarchistes. Au moins ceux-ci, et leurs organisations politiques (FA, AL, OCL, etc) ou syndicats (CNT) vous ne pourrez pas les accuser de récupération.
Discussion : Couple polyamoureuse épanouie et mono assumé : Droit dans le mur ou utopie à réaliser ?

Abel
le jeudi 09 mai 2013 à 08h01
Pour quelqu’un qui a grandi à proximité de la côte, j’ai toujours su ce qu’était l’océan et j’ai toujours été surpris par l’impression de ceux qui savaient que cela existait, mais qui le découvraient pour la première fois. Entre savoir et voir, prendre conscience de quelque chose, c’est deux choses différentes.
Pour ma part, je connaissais l’amour libre en tant qu’idée, et je dirais même que, vis-à-vis de mon amie, lorsqu’elle m’a annoncé son attirance pour un autre, cela ne m’a pas posé vraiment de problème. Là où vraiment j’ai commencé à ne plus pouvoir gérer, c’est lorsque j’ai été amené à Le croiser pour raison professionnel et là, malgré le fait que ce soit a priori quelqu’un de bien et qu’il est fait « profil bas », ma jalousie m’a submergé. Nous n’avons pas pu alors en parler, lui et moi, et avec le recul peut-être était-ce mieux ainsi, car je ne suis par sur que j’aurais alors été capable d’en discuter sereinement et avec le recul nécessaire. Nous avons prévu de nous rencontrer prochainement pour en discuter car je ressens le besoin de lui dire, sans pour autant lui faire de reproche ou le culpabiliser, ce que j’ai subi alors et le chemin que j’ai parcouru depuis. Pour mon amie, il s’agit de toute évidence d’une relation secondaire et moi, malgré notre « rupture », je suis resté dans son cœur, au niveau primaire. C’est moi qui ai « dégradé » notre relation au niveau secondaire d’un point de vu formel, afin de pouvoir gérer ma jalousie et mon besoin d’exclusivité de monogame. Aujourd’hui, je pense en effet être capable d’assumer les désirs polyamoureux de mon amie dans un cadre hiérarchisé de ses relations. En tant que mono, je ne me sens capable, pour le moment, de le faire qu’en position primaire et seul à cette place. Le problème, et tu as mis le doigt dessus Leolu, merci à toi, tient surement à cette hiérarchisation des relations que mon amie a du mal à concevoir par principe et à long terme. En particulier concernant l’exclusivité de la relation primaire et elle a peur de me faire à nouveau souffrir si, dans l’avenir, elle devait avoir un autre amour tout aussi fort que celui qu’elle me porte. A ce propos pourrais-tu Leolu développer stp ton concept de polyamour « instinctif » ? Est-ce que Thalmann appel le polyamour "égalitaire" où chacun tient la même place ?
Le second écueil tient au fait de son besoin de communiquer sur ses désirs et expériences polyamoureuses. Je connais des couples qui pratiquent l’amour libre, mais généralement le ou la compagne refuse de connaître les détails des relations extraconjugales de leur partenaire. Pour ma part, j’ai besoin de savoir pour mieux accepter, mais par contre, je pense mieux pouvoir gérer les polyamours de mon amie s’ils restent hors de mon environnement. Or, comment peut-on exiger cela alors que la majorité des rencontres et relations amoureuses se produisent dans les milieux que l’on fréquente : professionnel, amical, etc. Accepter une telle relation est une chose, vouloir et pouvoir y participer, même indirectement en est une autre. Il me faudra encore beaucoup de travail sur moi pour en arriver là. Or c’est bien ce à quoi elle aspire, elle, d’où son doute, à terme, concernant un couple poly-mono et ma question initiale.
Au fond, peut-être que la véritable question porte t’elle sur les compatibilités entre modèles hiérarchique, égalitaire ou « instinctif » du polyamour.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Couple polyamoureuse épanouie et mono assumé : Droit dans le mur ou utopie à réaliser ?

Abel
le dimanche 05 mai 2013 à 20h30
Apsophos : Ce que je fais, c'est pour elle bien sur, c'est pour nous, mais c'est avant tout pour moi. Au delà de la jalousie, réussir à me projeter ainsi, c'est quelque part une manière pour moi de dépasser un carcan culturel et sociale que je croyais dépasser. C'est affronter mes paradoxes pour être en accord avec mes idées, mettre en phase mon cerveau droit avec mon cerveau gauche. Accepter son polyamour n'est pas une concession de ma part. C'est l'accepter comme elle est tout en élargissant le champ de ma liberté. Entre monogamie et amour-libre (polyamour) y’a pas photo. C’est la seconde qui libère et la première qui contraint. Sa liberté me fait peur (la jalousie) mais je me dois de dépasser cette peur afin que sa liberté me rende libre à mon tour. Attention, je ne dis pas que j’en suis à vouloir devenir poly, je dis simplement qu’il faut, pour moi, dépasser les peurs que l’amour-libre induit.
Reprendre ma place première, c’est plutôt à nouveau « être ensemble », revenir au niveau Primaire dans la hiérarchie des relations usitée par certain(e)s poly. Position que je n’ai en fait jamais vraiment perdue pour elle, mais que je ne pouvais plus assumer moi. Mais tu as raison, mauvaise expression, il est certain que si nous décidons d’être à nouveau ensemble, se sera une nouvelle relation. Les bases auront changé. Plus riche de l’expérience.
Boucledoux : Merci pour ton commentaire. Concernant la brochure, tu dois faire référence à : « Au-delà du personnel », Atelier de Création Libertaire, Lyon 1997. Sinon j’ai acheté La « Salope Ethique » le we dernier. Je ne l’ai pas entièrement parcouru, mais il est bien effectivement et j’y ai trouvé certaines ouvertures même si je trouve que c’est essentiellement le point de vue féminin qui est mis en avant. Sinon, les auteurs que j’ai cité ne sont pas récents mais replacé dans leurs contextes historiques c’est très intéressant. En particulier « La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse » d’Emile Armand qui à été rééditer en 2009, Edt. La Découverte, collection Zone, avec un avant-propos remarquable de Gaetano Manfredonia.
Discussion : Couple polyamoureuse épanouie et mono assumé : Droit dans le mur ou utopie à réaliser ?

Abel
le dimanche 05 mai 2013 à 09h31
Je veux ici présenter ma situation et les questions qui en découlent afin de les livrer à votre expérience, avis et sagacité bienveillante.
Je suis un homme, hétérosexuel, mono, quadra « célibataire » et militant libertaire. Je n'avais eu, jusqu'à présent, que des histoires d'amour avec d'autres mono dont une longue relation de couple d'une douzaine d'années. Pendant huit ans j'étais englué dans mon célibat, n'arrivant pas à rencontrer de femme avec laquelle partager ma vie. Je précise ici qu'au cours de mes différentes expériences, plus ou moins longues, malgré les opportunités, j'ai toujours été un mono fidèle, incapable émotionnellement d'assumer ni même d'envisager d'autres relations parallèles. Il y deux ans j'ai rencontré une jeune femme, polyamoureuse consciente mais non pratiquante à ce moment là, qui contre toute attente m'a sorti de mon marasme affectif. Précisons que dès le début de notre relation elle m'avait averti de son orientation. Moi, en tant que libertaire, je lui avais dit que, autant éthiquement que politiquement, cela ne me posait pas de problème mais que par contre, en tant que mono n'ayant jamais été confronté à cette situation, je ne savais pas du tout comment je le vivrais si un jour elle entamait une relation parallèle. Je n'avais jamais connu la jalousie. Pour ma part, il était hors de question de la frustrer dans ses désirs en la laissant libre de vivre d'autres relations. Mono ou non, en couple ou non, je considérais en effet et considère toujours que chaque individu doit rester libre de son corps et de ses sentiments en toute circonstance.
Pendant une année nous avons donc eu une relation mono sans soucis au point où je commençais à envisager avec elle une relation de couple effective avec projets communs, etc. C'est alors qu'elle a rencontré un autre homme et que j'ai donc eu à confronter mes idées libertaires avec ma réalité affective et en particulier, ma jalousie. Refusant de la lui faire subir afin de ne pas entraver sa liberté, j'ai tenté en toute conscience de contrôler ma jalousie, de l'enfouir, mais elle a fini par ressortir tel le Pandore de sa boîte me renvoyant face à mes paradoxes. Après un mois d'éloignement, de réflexions, tenant toujours à elle mais n'arrivant pas à assumer la situation, à être Un avec d'autres, j'ai tenté de n'être que l'un parmi les autres. Nous avons rompu officiellement, nous n'étions plus « ensemble », mais avons tout de même tenté de maintenir une relation sentimentale, moi en tant qu'un amant à l'égal de(s) l'autre(s). Ne me plaçant plus en position primaire dans notre relation j'ai ainsi pu, petit à petit, travailler sur l'acceptation de la situation et de(s) l'autre(s). Je ne dis pas que j'ai réussi à vaincre ma jalousie mais tout au moins à la domestiquer, avec des hauts et des bas (et débats entre nous, nombreux, riches, constructifs, sans violence) comme il se doit. Toutefois, dans mon fort intérieur de mono, en toute conscience, je m’apercevais qu'il ne pouvait s'agir là que d'une solution transitoire me permettant à terme de « reprendre » ma place première, mais cette fois dans des conditions acceptables pour nous deux, sans ou avec le moins de souffrance possible. Pendant cette période je me suis replongé aussi dans les écrits disponibles des anarchistes ayant pratiqué et théorisé au sujet de l'amour libre depuis la fin du XIXe siècle : E. Armand, Emma Goldman, Voltairine de Clerc, etc. Je dois avouer que ces six derniers mois furent une période difficile mais riche d'introspection, où j'ai beaucoup appris sur moi, en me remettant en cause, tout en conservant mes idées libertaires.
Aujourd'hui, bien que toujours mono, mon amour pour elle et mon état d'acceptation de sa polyamorie, me laissent croire que nous pourrions envisager de reprendre notre relation là où elle en était au moment où, et même à terme d’entamer une vie de couple. Je ne dis pas que ce sera facile ni que la réussite est au bout du chemin, ni même que je suis encore prêt à faire ce pas, mais je l'envisage de plus en plus. Après la baffe que je me suis pris par naïveté, je ne suis pas prêt à resouffrir de cette manière, même s'il fallait peut-être ça pour que je prenne conscience à la fois de la hauteur de mon amour et de la réalité du polyamour.
De son côté, elle aussi a évolué. Si hier déjà elle doutait de la possibilité de couple poly-mono épanoui, aujourd'hui elle n’y croit presque plus. Elle ne voit pas comment vivre sereinement son polyamour sans pouvoir le partager avec un autre polyamoureux. En effet, elle ressent un grand besoin d'échange dans le polyamour et crains d'être amputée d'une partie de ce qu'elle recherche dans ce type de relation, à savoir, être heureuse des expériences de l'autre. Or, je suis et reste un mono et n'ai aucun désir conscient de « passer » au polyamour. D'autre part, bien que n'étant pas contre un modus vivendi, nous permettant de vivre ensemble dans le respect de l'autre, de ses orientations affectives et de ses limites, elle doute quant à l'application de ce dernier à long terme. Dans le cadre d'un couple fort et déjà constitué, cela eut été possible peut-être. Certaines discussions sur ce site en font état. Mais nous n'en étions pas là. Construire un couple « mixte » poly-mono dans le respect total des envies et désirs de l'autre, là est notre défi.
Bien que nous nous aimions toujours et fortement, que nous ne voulions pas nous perdre (dans tous les sens du terme) la situation parait inextricable.
Qu'en pensez-vous ? Droit dans le mur ou utopie à réaliser ?