Polyamour.info

aviatha

aviatha

(France)

Participation aux discussions

Discussion : Amour = Souffrance

Profil

aviatha

le mercredi 09 octobre 2013 à 14h12

J'appuie Siesta sur le choix de ne pas choisir et je tiens à appuyer sur le fait que prendre ce chemin là, c'est aussi, quelque part, envoyer à celui/celle/ceux d'en face le message qu'on est capable de vivre dans une situation qui les fait souffrir (et nous aussi, mais ça, c'est notre problème), donc quelque part qu'on préfère leur souffrance à devoir faire un choix. Je ne dis pas que c'est une mauvaise chose en soi, mais simplement qu'il faut garder ça en tête et ne pas s'étonner si, au bout d'un moment, la réaction en face est violente, ce n'est pas un message facile à entendre.

Voir dans le contexte

Discussion : Le Pauvre mari victime de la perversion sexuelle d'un prédateur

Profil

aviatha

le lundi 07 octobre 2013 à 15h54

Comme c'est moi la victime, il convient de remplacer "salope" par "connard" et "pervers" par "salope" (notez bien, il y a toujours une salope dans l'histoire). Sinon c'est tout comme. Donc j'ai soigneusement choisi ceux à qui le dire (et ma mère n'en fait pas parti, déjà qu'elle a pas une passion pour lui, alors là...), et ceux-là savent que je ne veux pas entendre ce genre de réflexions. Aujourd'hui, elles tournent plus autour du : "ok, ptet qu'il fait ce qu'il veut et qu'elle est gentille, mais regarde dans quel état tu es, ce n'est pas vivable, ce n'est plus possible". Et là pour le coup, je ne démens pas.
Parce que c'est vrai que mon état est préoccupant d'une part, mais surtout parce que ça, c'est le genre de critique que je veux bien entendre, c'est pas un jugement moral à deux balles, c'est dire "cette situation te fait du mal et on s'inquiète pour toi", et ce n'est pas la même chose.
Je n'interdis pas aux autres de dire des choses négatives sur cette relation, je ne veux juste pas que ce soit facile et gratuit. Et dire "écoute, je t'observe, ça fait des mois que tu vas de plus en plus mal, je pense que cette situation est toxique pour toi" ce n'est ni facile, ni gratuit.

Voir dans le contexte

Discussion : Amour = Souffrance

Profil

aviatha

le lundi 07 octobre 2013 à 13h46

Je ne dis pas que tu la nies, seulement tu ne l'évoquais pas dans ton post, donc je ne savais pas si tu en avais conscience ou pas, et je m'excuse si cela a pu paraître un peu dur, ce n'était pas mon intention.
Je me doute bien que ta baisse de désir est liée au bébé (tu le dis toi-même, tu te sens moins femme avec lui parce que cela renvoie à cet "échec") et non à lui directement, mais je pense aussi sincèrement que lui voit les choses ainsi, même si tu le rassures. Aimer ne veut pas dire désirer, je pense qu'il sait que tu l'aimes énormément, cela n'empêche pas qu'il se sente moins désiré (de ce que tu dis, c'est effectivement le cas), et il est très difficile de faire accepter un deuxième conjoint quand le premier a l'impression que cela lui enlève quelque chose (désir, temps, attention...).
Je répète ce que j'ai déjà dit, s'il refuse que tu en vois un autre (en plus de la jalousie de base sans doute) c'est sûrement parce que c'est la marque la plus cuisante de son échec, tu dis bien que tu n'aurais sans doute pas aimer J. si tu avais pu avoir ce bébé. Et c'est sans doute une limite chez ton conjoint. Ne pas avoir le bébé, d'accord, se sentir moins désiré, d'accord, ne pas pouvoir fonder cette famille avec toi, d'accord, sentir qu'il n'arrive pas à te rendre pleinement femme et heureuse, d'accord, que tu en vois un autre qui représente tout ce qui l'"abime", non, ça c'est au-delà de ce qu'il peut supporter. Tu dis qu'il commence à détester J., je pense qu'il déteste ce qu'il représente plus que la personne vraiment (et ça, c'est plutôt une bonne chose en fait).
Clairement, qu'est-ce que tu attends de l'avenir ? Essayer quand même d'avoir un bébé avec O. ? Tenter le coup avec J. ? Les garder tous les deux indéfiniment ? Et si le bébé arrive, quelle sera la place de celui qui n'est pas le papa ? Je pense qu'il faut que tu te penches sur ces questions là avant de chercher quoi faire, elles te diront déjà un peu ce qui se passe.

Voir dans le contexte

Discussion : Amour = Souffrance

Profil

aviatha

le lundi 07 octobre 2013 à 12h42

Bonjour,
Je profite de mon nouveau temps libre pour faire un tour du forum et je viens de tomber là dessus.
Et je me pose une question. Sans rire, comment veux-tu que ton conjoint le prenne bien ? Tu dis que tu te sens atteinte dans ta féminité de ne pas avoir ce bébé, et c'est très compréhensible, mais sans doute est-ce le cas de ton chéri également. Ne pas arriver à avoir d'enfant, pour beaucoup d'hommes, c'est très castrateur, ils se sentent vieux (les vieux c'est stérile, c'est les jeunes qui font des enfants), impuissants (fécondité et vitalité sexuelle sont très liées dans l'inconscient), moches, nuls, pas désirables (les beaux et sexys se reproduisent dans la nature, pas les canards boiteux) et en échec dans leurs vies (je me doute que si tu parles de bébé, il était désiré des deux côtés, et ne pas arriver à fonder une famille doit être vu comme une défaite particulièrement amère).
Et là dessus, arrive tout ce dont il a peur ou qu'il a l'impression de ne plus être : un jeune avec qui tu as des relations sexuelles, plus désirable que lui à tes yeux (tu dis toi même avoir eu une baisse de désir pour lui) avec qui tu veux une vraie relation (donc, dans sa tête, potentiellement reconstruire ta vie). C'est normal qu'il veuille le voir disparaître, il est tout ce qu'il rêve d'être pour toi !
Et puis, généralement, les poly arrivent (plus ou moins bien) à rassurer le conjoint premier en lui disant que le nouveau ne comble pas un manque, ou une faute de sa part, c'est juste différent. Mais là, il n'y croira jamais, dans sa tête, il n'y a qu'une idée fixe : si j'avais été capable de lui faire ce bébé, elle ne serait jamais tombée amoureuse de cet autre. Et le pire, c'est qu'il a peut-être raison.

Voir dans le contexte

Discussion : Amoureuse de 2 hommes : incapable de gérer

Profil

aviatha

le mercredi 02 octobre 2013 à 17h32

Je suis très fatiguée, alors je vais être synthétique
1- Essaye de comprendre pourquoi tu serais jalouse et vivrais très mal la situation à sa place, ça t'aidera à comprendre ce qu'il vit et pourquoi il réagit ainsi, mais aussi ça te donnera une idée de par où entamer la discussion avec ton mari
2- Le problème n'est pas que tu aimes deux personnes en même temps, là où tu n'es pas logique c'est que pour toi c'est une chose facile et évidente alors que tu ne supporterais pas qu'il t'arrive la même chose. C'est plus ce décalage qu'il faut interroger à mon avis.
3- Pourquoi ton amant réagit-il comme ça maintenant ? Parce qu'avant ses actions envers toi n'avaient pas pour "prix à payer" de faire du mal à sa femme dans son esprit. Maintenant qu'ils se sont disputés, il ne peut plus faire abstraction du fait qu'elle est contre et que cela la fait souffrir. Ce n'est pas une question de positionnement mais d'empathie.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le lundi 30 septembre 2013 à 17h56

Je pense que le doute est la marque des monos dont le conjoint se découvre poly. On se demande ce qu'on a fait, pas fait ou mal fait. Parce que pour nous, que l'autre aime quelqu'un d'autre est forcément un désamour de nous (ce n'est pas forcément vrai, mais c'est ainsi qu'on le reçoit de prime abord). Alors on doute. De nous. De l'autre. De notre histoire. De tout. On affronte le doute parce qu'on ne veut pas qu'il nous dévore. Mais c'est un peu un dialogue de sourd "s'il ne t'aimais plus il serait parti avec l'autre - s'il m'aimait vraiment il n'y aurait pas eu d'autre".
Dans mon cas en plus, la maladie n'aide pas à rester lucide. Je sais à peine ce que je pense, comment puis-je avoir une idée de ce qu'il pense vraiment. Je doute de ce qui, il y a quelques mois encore, était une évidence sans ombre. Peut-être cela passera-t-il avec les traitements.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le lundi 30 septembre 2013 à 17h28

Je vais redonner une métaphore que j'aime bien, car elle illustre assez bien la dépression pour en parler aux gens qui ne la vivent pas, ainsi que pour ceux qui se sentent à l'origine et qui culpabilisent.

Tu vidais le lave-vaisselle, tu te retournes un peu vite avec un couteau dans la main et du plante accidentellement quelqu'un. Est-ce que tu es responsable ? Oui. Est-ce que tu es coupable ? Certainement pas. Être à l’origine d'un accident domestique ne fait de personne un assassin en puissance. Maintenant, c'est sûr qu'il ne suffit pas retirer le couteau pour que ça aille mieux (sur le moment ça peut même être pire). Il faut arrêter l’hémorragie, cautériser, recoudre, traiter, cicatriser, enlever les fils, rééduquer... Et la peau ne sera jamais comme avant, une cicatrice va rester, et le muscle sera peut-être aussi fort qu'avant, mais on aura peut-être peur de s'en servir trop souvent, maintenant qu'on a eu si mal... C'est sûr, il ne reviendra pas comme il était avant, il ne le sera jamais plus. Moi non plus d'ailleurs. Ce n'est pas forcément un mal en soi toutefois.

Un de mes amis m'a dit un jour à propos de mon cher et tendre "tu es la femme de sa vie, mais il ne s'en rendra compte que quand il sera trop tard". J'espère qu'il se trompe.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le lundi 30 septembre 2013 à 16h43

Je sens dans ta question à mon sujet celle que tu te poses aussi au sujet de ton mari.
Malheureusement je ne suis pas sûre de pouvoir d'aiguiller cette fois.
Le chagrin m'a rendue malade, gravement malade. Et si on peut mettre une écharpe à un enfant pour qu'il n’attrape pas froid, une fois qu'il a une pneumonie on ne peut rien faire que le veiller, surveiller son traitement et attendre, en espérant qu'il reprenne le dessus. Il ne peut plus diminuer ma souffrance comme on ne peut pas enlever les microbes du corps à mains nues. Mais il me veille. Les soirs où il n'est pas là, il m'appelle et il me joue de la musique au téléphone pour m'endormir.
Est-ce que ton mari en est au même point ? Je l'ignore. Je ne le souhaite pas. Si c'est le cas, il n'y a rien à faire d'autre que le veiller, et attendre qu'il guérisse. Si ce n'est pas le cas, continuer avec la thérapeute l'empêchera peut-être de prendre froid.

Voir dans le contexte

Discussion : Paumée avec un polyamoureux

Profil

aviatha

le lundi 30 septembre 2013 à 15h12

J'emporte vos bons souhaits avec moi, j'ai besoin d'ondes positives. Merci beaucoup

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le lundi 30 septembre 2013 à 15h11

Je suis contente que vous ayez trouvé quelqu'un a qui parler, qui à l'air d'être quelqu'un de bien.
Je comprend sa sensation de marchandage "tu peux faire ça donc moi aussi", même si ça part d'une bonne intention, c'est en réalité plus vexant qu'autre chose.
Je ne pense pas que ton mari ne voit pas ta souffrance, seulement, et je suis malheureusement bien placée pour le savoir, il arrive un stade de souffrance où elle prend toute la place ou presque (ce que Janis décrivait dans le cadre de la dépression), et ce n'est pas qu'on ne voit pas ou ne veut pas voir la souffrance de l'autre, on sait qu'elle est là, mais la nôtre prend déjà tellement de place que celle des autres a du mal à nous atteindre. S'il réellement atteint un niveau d'autodestruction, veille à ce qu'il soit bien entouré.
Mon cher et tendre en est au même niveau de réflexion que toi vraisemblablement, est-ce que la mise perdue n'est pas trop lourde à supporter, est-ce que le jeu en valait vraiment la chandelle ? Mais là je ne peux pas t'aider, je peine à le consoler, j'ai déjà tant de mal à m'aider moi-même.
Courage.

Voir dans le contexte

Discussion : Paumée avec un polyamoureux

Profil

aviatha

le samedi 28 septembre 2013 à 23h07

Il arrive qu'on voit que la situation se dégrade, que les voyants virent au rouge les uns après les autres, que toutes les machines nous lâchent, que les relevés indiquent des mesures impossibles, et pourtant on hésite à déclencher l'état d'urgence. Sans doute parce qu'on cherche à se convaincre que ça va aller, qu'on peut reprendre la situation en main, qu'il y a un moyen d'inverser la tendance. Et c'est stupide. J'ai été stupide.

Cela fait des semaines que les évènements se précipitent, que je recommence à avoir des à-côtés dans tous les sens, pas par envie, même pas par désir, encore moins par amour, juste dans l'espoir, je ne sais pas, que les étreintes arrivent à m'ouvrir en deux et à faire sortir tout ce qui hurle à l'intérieur. Bien sûr ça ne marche pas, ça me soulage 3h et après c'est pire. Comme l'alcool dont je commence franchement à abuser, comme les médicaments qui vont avec, comme, comme, comme...

Et puis l'autre jour, en regardant mes analyses de sang, le médecin m'a demandé comment je pouvais marcher avec tout ça à l'intérieur, et si j'essayais de me tuer. Et ça a été le déclic. Je ne m'en sortirai pas cette fois, pas toute seule, pas même avec la meilleure volonté du monde, pas même avec tout son amour qui m'inonde. J'ai été à nouveau étiquetée "dangereuse pour elle-même". Je retourne en psychiatrie jeudi. Et j'ai l'impression d'avoir perdu une grande bataille contre moi-même.

Dire qu'il est effondré est un euphémisme. Jamais je n'aurais pensé qu'il avait autant de force dans les bras pour me serrer contre lui. Il se sent responsable. Un peu comme on ne choisit pas d'habiter un sixième sans ascenseur quand on vit depuis des années avec quelqu'un en fauteuil roulant. J'allais bien depuis si longtemps, il a oublié que j'étais malade et qu'il suffisait de peu de chose, que vivre avec quelqu'un comme moi impliquait une part de responsabilité, mais je ne peux pas lui en vouloir, j'avais moi-même fini par oublier.

Il a été très touché sur l'autre fil par un post de je ne sais plus qui, qui donnait cette citation "quand on joue, mon ami, il faut s'attendre à perdre". C'est exactement son ressenti, il a l'impression d'avoir fait un beau rêve et d'avoir été prêt à jouer gros, très gros, sur cette partie là. Et d'avoir perdu plus encore qu'il ne pouvait l'imaginer. Et je ne sais même pas comment le consoler.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le mercredi 25 septembre 2013 à 20h59

Je dois avouer demeter que j'ai pas vraiment compris la fin de ton intervention.
Pour ce qui est du début, je vois ce que tu veux dire, le problème étant actuellement qu'aucune décision "violente" ne peut amener une situation qui convienne à l'heure actuelle. Comme le suggère femme partie, je lui imposer d'arrêter de la voir, de mettre un terme à leur relation ? C'est une violence, qui va lui faire beaucoup de mal à elle, à lui aussi et ne l'empêchera pas de l'aimer pour autant, ce qui me fera toujours du mal. Autre possibilité, je pars ? C'est à l'opposé absolu de ce que je veux, lui m'a déjà expliqué à quel point il ne pourrait pas supporter mon départ, et de ce qu'elle me dit elle en culpabiliserait tellement que, un, elle serait incapable de poursuivre leur relation, et peut-être même qu'elle viendrait me chercher avant lui. Donc, en fait, je ne vois pas comment la violence peut amener une situation qui convienne... Mais la réponse est peut-être dans la fin de ton post que je n'ai pas bien compris.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le mercredi 25 septembre 2013 à 17h21

Je te rassure, le "sans trop de réactions" est erroné... Survivre, puisque c'est toi qui utilise le terme, ne veut pas dire faire comme si tout allait bien. Je ne vais pas bien, je lui dis, il le sait, il redouble d'attention à mon égard, il guette la moindre de mes sautes d'humeur, il surveille le niveau de mes bouteilles dans mes placards et ma consommation de médicaments, il sait qu'il faut peu de choses pour que mon état s'aggrave brutalement. Nos longues heures de discussion font que je sais qu'il est loin de se voiler la face et qu'il est très au courant de notre ressenti, à moi et à son amoureuse également, qui vit difficilement la situation.

Voir dans le contexte

Discussion : Poly + non poly = voie sans issue

Profil

aviatha

le mardi 24 septembre 2013 à 18h27

C'est décidé, je veux un bouton "j'aime" à ce forum !
Plus sérieusement je retiens surtout cette phrase qui résume bien ma pensée L’une des clefs c’est peut être, de ne pas considérer le polyamour( en tant qu’idée ou way of life ) comme le plus important, mais l’être, les êtres que l’on aime et leurs choix Je crois que tout est dit là en fait ^^

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le mardi 24 septembre 2013 à 00h48

De toute façon, c'était une amie à lui avant, et ça n'a pas de raison de s'arrêter. Donc ils se verraient de toute façon. De plus je pars du principe qu'interrompre les choses par la violence, à terme, ne créée que de la rancune, et je n'ai pas envie de passer ma vie avec quelqu'un qui m'en veut.
Ouais, je fais ça souvent, j'ai le chic pour aider les autres et me nuire en même temps... Plus sérieusement, c'est un être humain. Un être humain en grande détresse, qui avoue elle-même n'avoir personne vers qui se tourner ou à qui parler véritablement. Et en désespoir de cause (et aussi dans l'espoir que ça apaiserait un peu l'affaire), elle s'est tourné vers la seule personne au monde qui peut ressentir ce qu'elle ressent, amoureuse du même homme, souffrant de ce mode de vie, et désireuse que l'autre disparaisse sans pour autant vouloir lui nuire le moins du monde. Peut-être que je creuse ma propre tombe, sans doute plus que si je ne lui parlais pas et œuvrais contre elle chaque jour. Mais au moins je peux me regarder dans la glace.
Jusqu'à quel point, c'est une excellente question, et je ne sais pas y répondre moi-même, je ne suis tout simplement pas assez lucide pour l'instant. Oui, je repousse sans cesse mes limites, car je tiens toujours mes promesses et je prends toutes mes paroles, très au sérieux. "Je te donnerai tout le temps que je pourrais donner", tant que je peux, je reste. C'est vrai, mes forces s'épuisent, les remparts autour de mon esprits cèdent, les uns après les autres, ma maladie gagne en force chaque jour, et il le voit et le sait. Mais je suis de la race de ceux qui ne se rendent pas, quoi qu'il leur en coûte. C'est peut-être stupide, sans doute même, mais c'est comme ça. Je fais partie de ceux qui restent "jusqu'à ce que la mort nous sépare" ou presque (mais du coup, cause ou conséquence, je suis très rarement amoureuse). Il me semble, étrangement, que c'est elle qui a trouvé les mots juste pour me décrire : "il y a des soldats qui hissent le drapeau blanc quand ils sentent qu'ils risquent d'y passer, toi, pour que tu t'avoues vaincue, il faudra t'abattre sur la barricade". J'ai promis que je resterai tant que j'aurais des forces. Je reste.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le mardi 24 septembre 2013 à 00h06

Je pense que ce n'est pas un "ultimatum". Un ultimatum c'est "fais ça, sinon...", mais là il ne te demande pas une décision et il ne veut pas faire un choix pour toi, tu l'as dit toi-même, il a "juste" pris une décision (juste étant un euphémisme là, clairement).

Quand mon compagnon et moi en avons discuté, ça a été très simple. Je lui ai dit "si c'est un coup de cœur, quelque chose qui te manque à vivre (il n'a eu qu'une seule histoire avant moi et l'exclusivité ne lui a posé aucun problème pendant plus de cinq ans), je veux bien faire cet effort et essayer de te donner le temps de vivre ça, mais si tu envisage d'en faire un mode de vie, j'arrête les frais, et je les arrête là maintenant tout de suite, je sais que je ne suis pas capable de te suivre là-dedans". Il m'a confirmé ne pas vouloir vivre comme ça, et lui même, je cite, n'aime pas ce qu'il est en étant dans cette situation. Tous nos projets se font toujours à deux, et cela a été très clair depuis le début avec son amoureuse, qui est une personne que j'aime beaucoup par ailleurs, que je reçois chez moi, que j'aide, écoute et console, au moins si ce n'est plus qu'il ne le fait. Cela n'enlève rien au fait que je n'ai pas envie qu'elle fasse partie de ma vie de couple, et je lui ai dit, elle sait, et quelque part ça la rassure car, comme je lui ai expliqué "je ne lui demanderai jamais de te quitter, je ne veux pas qu'il te quitte, ça je m'en fous, je veux qu'il t'aime plus, c'est très différent". Un faux-semblant ne m'intéresse pas, je ne veux pas qu'il ne soit qu'avec moi si c'est pour que toutes ses pensées se tournent en permanence vers elle, ça n'a pas de sens. Mais il sait parfaitement que j'ai des limites, qu'elles sont soumises à rude épreuve depuis des mois, et que chaque jour de plus qui passe dans cette situation est un pas de plus que je fais en direction de la sortie.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le lundi 23 septembre 2013 à 18h14

Pour une tendance à se dévaluer, je le comprends, c'est une réaction un peu épidermique (aka "on s'est bien foutu de ma gueule") mais elle est globalement erronée, et chez moi en tout cas, elle n'est pas restée longtemps, donc je ne m'en ferais pas trop là-dessus.

Cela rejoint exactement la question qui (je sais plus si c'est MetaZet ou Siesta qui l'avait formulée ainsi) est apparue dans plusieurs fils "est-ce que c'est plus dur pour moi de vivre poly sans lui ou mono avec lui ?" (en gros). Et il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse il n'y a que celle qui est vraie pour toi. Ce n'est pas une question de "droit à l'évolution", c'est de savoir ce que tu est prête à risquer, prête à payer pour ça. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Quand à savoir si tu as atteint sa limite de tolérance, je ne saurais le dire, mais demander le divorce n'est pas un geste anodin.
Sur ta dépendance c'est une belle prise de conscience, autre le fait qu'elle te permette d'avoir une idée de la forme de souffrance à laquelle il fait face, à toi de voir ce que tu en fait.

Pour ce qui est des thérapeutes, je ne sais pas, et d'abord quelle région cherches-tu ? Toutefois, je tenais à vous faire part à tous de ma découverte agréable du 190 dans le XIème, centre de santé sexuelle majoritairement, où les médecins, les secrétaires et les infirmières ont l'habitude de tout entendre et ne vont JAMAIS émettre le moindre jugement. J'y suis allée pour un dépistage général, et ça m'a fait du bien de ne pas entendre la moindre critique à l'égard de mon compagnon ou de voir le moindre regard condescendant quand j'explique la situation. Je conseille donc.

Voir dans le contexte

Discussion : Soirée Open kiss & polysensuelle

Profil

aviatha

le dimanche 22 septembre 2013 à 14h10

Pour ce qui est du respect et de ne pas regarder quelqu'un dans les yeux, c'est une constante chez à peu près tous les primates (d'ailleurs chez les gorilles regarder un mâle dans les yeux est une agression directe, et seule la femelle dominante se le permet sans devoir engager un combat derrière).
D'un point de vue biologique, fixer quelqu'un dans les yeux équivaut à s'imposer dans son monde mental, d'où le fait que la plupart des primates, y compris nous-même, y voient d'abord une agression: un inconnu qui s'introduit dans notre monde et s'y impose, c'est une attaque de territoire. A l'inverse, entre individus proches, c'est un moyen de contact profond privilégié, et les mêmes espèces l'utilisent pour savoir ce que l'autre pense de telle ou telle chose avant qu'on la tente, y réponde etc...
On nous a appris que "c'est pas bien" parce qu'on ne sait pas l'expliquer nous même, ça nous met mal à l'aise sans qu'on sache pourquoi tellement c'est instinctif. En fait, c'est une part de réalité biologique, plus ou moins évidente selon les individus.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le samedi 21 septembre 2013 à 16h40

@ MetaZet
Non je ne mélange pas, et je comprend bien ces deux phases distinctes. Seulement je dis que, lorsque homme parti a entendu parler du poly pour la première fois, tous les arguments qu'on lui donnait était "de fait" faussés car une part de la situation était cachée. Puis il s'y est confronté, cherchant à se convaincre que les arguments qu'on lui avait donnés étaient bien fondés (la transparence, le consentement du conjoint, l'idée qu'on peut vivre une relation sans qu'elle en chasse une autre...). Sauf que à ce moment-là, il se rend compte qu'en face, on ne respecte pas du tout les principes qu'on aimerait le voir accepter : il n'y a pas eu de transparence car leur relation a commencé sur de l'adultère "classique caché, le conjoint de l'autre n'est absolument pas au courant, ce qui fait que même lui ne vit pas une relation "au grand jour" en prenant des risques pour la première. L'impression qui en ressort pour lui (même si c'est une fausse impression et qu'il y a eu beaucoup plus de maladresses que de mauvaise volonté à mon avis) est qu'on s'est bien fichu de sa tronche. Alors maintenant quand on lui dit "oui mais là je veux être honnête avec toi (ce qu'il a déjà entendu avant) et partir sur des bases honnêtes et transparentes (ce qu'il a aussi entendu avant) pour en discuter (ce qui était aussi le cas avant)" il a toutes les raisons du monde de ne pas y croire et de se dire que, puisqu'on lui a déjà menti avec ce genre de discours, il n'a aucune raison d'accorder de nouveau sa confiance.
Ce n'est sans doute pas le meilleur comportement à adopter pour aller vers une réconciliation et un travail commun, c'est sûr et certain, et je suis d'accord avec ce que tu dis sur la stabilité de la relation avec un poly-acceptant. Il n'empêche que sa réaction est totalement logique au vu de ce que s'est passé.

Quand à ce que j'ai dit pour l'ouverture pas incompatible avec la vie de mono, femme parti ne parle pas d'amour ni de sexualité dans ses envies d'ouverture, même si elles en font visiblement partie, ce qui me fait dire, effectivement, qu'il y a sans doute chez elle d'autres envies et d'autres changement qui viennent s'ajouter au poly sans en être, et qui eux ne sont pas incompatibles avec la monogamie.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Profil

aviatha

le samedi 21 septembre 2013 à 02h12

femme parti
Pourquoi abandonner ma vie de mono ? Pour me redécouvrir à travers les autres, par une certaine lassitude peut-être de pas tout partager hormis mon mari, par une envie de donner aux autres, un peu fouillis mais pas réellement explicable, juste un besoin qui a germé doucement en moi.

Honnêtement, je ne vois pas en quoi ce que tu expose est incompatible avec la vie de mono (pas plus qu'avec la vie de poly d'ailleurs), moi même ayant une vie très ouverte sur les autres, très proche de beaucoup de gens, très dans l'affection profonde avec beaucoup de proches, donc j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de changements chez toi, et pas juste le passage de mono à poly, peut-être que ça brouille les cartes du coup.

femme parti
J'ai la responsabilité d'avoir brulé les étapes, de l'avoir trahi quant à mon autre amoureux. J'ai cherché à le ménager en m'y prenant mal. Je le sens s'éloigner de moi et j'ai l'impression d'un retour de manivelle.

A mon avis c'est un peu le cas. Je ne porte aucun jugement, je ne fais qu'analyser. Mais tu lui as parlé du poly, lui as parlé de la nécessité de la confiance, de la transparence, du fait de dire la vérité comme une forme de respect de l'autre, et il se rend compte que tu as commencé cette transformation, cette relation avec ton autre amoureux en faisant exactement le contraire, même si ça partait d'une bonne intention. Comment veux-tu qu'il puisse désormais te faire confiance ? Il va lui falloir du temps pour digérer avant de le pouvoir à nouveau. Comment veux-tu qu'il soit rassuré par ce que tu lui expliques tu fonctionnement poly (si j'en aime un autre je ne te quitterais pas pour autant, je veux passer ma vie avec toi même s'il y en a d'autres etc...) s'il a comme seul expérience un cas où il n'a été respecté ni par toi (qui lui a caché ton amoureux au début) ni par ton amoureux (qui n'était pas du tout dans un fonctionnement poly en lui réclamant de l'être) ? Ce n'est pas étonnant que tu le sentes s'éloigner de toi, même si, ça se trouve, il ne cherche qu'à prendre un peu de recul.
Mais si tu ajoutes à ça le fait d'un rejet viscéral du poly comme tu sembles le décrire, ce n'est pas étonnant qu'il soit perturbé.

LuLutine
Par contre, comme raisonnement c'est totalement illogique. Je pense qu'il s'en rend compte ?
En effet, si tu redevenais exclusive pour lui, comme les sentiments ça ne se maîtrise pas, le jour où tu tombes amoureuse d'un autre, il est sûr que tu le quittes !
Alors que dans une configuration poly, si tu tombes amoureuse d'un autre, comme vous ne seriez pas exclusifs, tu n'aurais aucune raison de le laisser tomber, car cela ne t'interdirait pas de vivre ton autre histoire.

Je pense au contraire que son raisonnement est très logique. Car il a accepté les explications et la théorie sur le poly pour se rendre compte qu'elles n'étaient appliquées véritablement par aucun des membres du "trio" (sa femme et son amoureux donc) qui s'en revendiquait. Il a toutes les raisons de refuser de croire désormais à ce qu'on lui explique sur "la configuration poly qui permet que..." comme il se dit qu'il a eu tort de croire à ces explications sur la transparence, la mise au parfum du conjoint, la recherche du consentement du conjoint "officiel"... Peut-être qu'il a tort. Il n'empêche que son expérience actuelle lui indique clairement qu'il n'a aucune raison de croire à nouveau les explications qu'on lui donne à ce sujet.

Voir dans le contexte

Retour au profil