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Discussion : Ces déclarations qui font peur...chez les poly aussi ?

LuLutine
le mercredi 14 août 2013 à 15h29
@MetaZet : Je ne vois pas la pertinence de ton histoire de chocolats, même en ajoutant que "la comparaison tient pour les câlins", car non, pour moi la comparaison ne tient pas. (Et même si c'était le cas, il n'y a pas que "les câlins" qui peuvent faire partie des "extra")
En effet même si on peut rentrer dans des discussions philosophiques sur "Où sont les limites de moi-même, est-ce que tout l'Univers de fait pas qu'un, ne suis-je pas relié à tout être et à toute chose dans l'Univers" etc., j'estime que ce n'est pas du tout la même chose de donner un câlin ou un chocolat. Donner le chocolat ne m'implique pas moi directement, alors que donner le câlin si.
Tu dis qu'un câlin "ce n'est guère plus difficile à donner qu'un sourire, qu'un chocolat, qu'une poignée de main" : et bien pour moi, si.
Je n'ai pas envie de toucher certaines personnes, par exemple. Si je dois serrer la main à quelqu'un alors que je voudrais l'éviter (mettons, dans un contexte professionnel par exemple, un supérieur que je n'apprécie pas), je vais le faire à contre-coeur. Je n'aurai pas envie de lui sourire non plus et je ne le ferai pas ou alors un bref sourire poli et crispé (ce que je n'appelle pas un sourire, mais c'est une autre histoire).
Par contre, ça me coûterait clairement moins de lui donner un chocolat.
Et ça me coûterait en revanche beaucoup plus de lui faire un câlin (et vu que ça ne se fait pas dans mon milieu professionnel, je pourrais refuser sans trop de dommages, en supposant qu'il me le demande, ce qui a priori n'arrivera pas !).
Donc non, la comparaison ne tient absolument pas dans mon ressenti (et possiblement, dans celui d'autres personnes - d'ailleurs oui, j'en connais).
Pour moi la limite ne se situe pas dans le fait que le geste puisse être qualifié "d'amoureux" ou non. Chacun a ses propres limites :
Par exemple, en ce qui me concerne, avec mes amis je suis parfois très distante et d'autres fois plus proche (ces fois-là, c'est rarement moi qui propose un rapprochement physique car ce n'est pas "mon truc" mais s'ils le proposent je l'accepte). Et je peux être au même moment distante avec l'un et proche avec l'autre, c'est une envie et je n'ai pas envie d'aller chercher le pourquoi du comment (vu que je ne le leur demande pas à eux lorsque la situation est inversée).
Autre type d'exemple : si un amoureux me dit qu'il va s'isoler pendant plusieurs semaines et qu'il ne répondra pas ou peu aux messages, je l'accepte. Ce sont ses limites. Pourtant, "rester en contact", ce n'est pas juste un truc que font les amoureux, c'est même un truc que font les amis...et même parfois toutes sortes de gens qui ne sont même pas amis.
Pour le reste, je suis d'accord avec toi, même si on est déçu de n'avoir qu'un chocolat, on respecte le souhait de la personne. J'ai déjà vu des gens proposer devant moi des sucreries à d'autres et ne pas m'en proposer (et la situation rendait clair le fait que je "n'y avais pas droit", je préfère le préciser). Je ne voyais pas pourquoi insister ou me plaindre, je n'en ai pas besoin pour vivre. Ce n'est pas comme si on m'interdisait de respirer non plus !
@bouquetfleuri : oui, tu mets le doigt sur le truc central je pense : la communication. Et la capacité de chacun à entendre ce que dit l'autre.
Si l'on dit "j'éprouve telle chose pour toi mais je n'ai pas telle et telle attentes", il faut que ça soit entendu et que l'on ne se mette pas à s'inquiéter d'attentes qui n'existent pas !
Si l'on dit "j'aimerais passer tant de temps avec toi" et que l'autre répond "on passera du temps ensemble, mais pas autant que ce que tu espères", il faut que ça soit entendu aussi et que le premier ne se mette pas à attendre que l'autre lui consacre plus de temps puisqu'il lui a été précisé que ça ne serait pas le cas.
bouquetfleuri
La conscience et le combat contre la domination masculine a sans doute pesé beaucoup dans mon comportement.
En lisant cette phrase je me dis qu'ils ont peut-être (inconsciemment) pesé dans le mien aussi....sauf que je suis une femme !
Du coup, j'ai fait le contraire de toi : j'ai tendance à être plus "cash" et à parler de mes sentiments assez souvent de façon explicite.
C'est aussi - très probablement - en raison du fait que j'ai "laissé filer" (perdu de vue) un garçon, lorsque j'étais ado, sans avoir été claire avec lui sur mes sentiments.
Je me dis que si quelque chose avait dû se passer, ça se serait passé, mais j'étais timide à l'époque, et il y a longtemps eu cette petite voix qui me disait : "Et si tu avais osé ? Et si tu l'avais dit ? Au moins tu aurais été fixée..." (Surtout qu'à l'époque j'étais dans une logique exclusive, la recherche du "bon" qu'il ne faut pas laisser filer, etc. A présent c'est plutôt parce que j'ai besoin qu'on sache un peu à quoi s'en tenir d'un côté et de l'autre que j'ai tendance à être explicite sur mes sentiments.)
Discussion : Nos plus beaux témoignages d’Amours de poly-heureux ☺

LuLutine
le mercredi 14 août 2013 à 14h43
Evavita
PS :tant pis pour le hors sujet, sachez que je m'auto-flagellerai sévèrement pour cet écart !
Et moi aussi, c'est moi qu'ai commencé (ouille !) ! :)
Discussion : Nos plus beaux témoignages d’Amours de poly-heureux ☺

LuLutine
le mercredi 14 août 2013 à 13h45
Evavita
Et pendant la lecture, j'ai refusé que ce soit lu à haute voix et je me suis planqué dans un oreiller.
"Dans" un oreiller ? :P
Et alors, y avait des plumes ? Elles ne t'ont pas trop chatouillée ? ;)
Enfin, je vois bien l'idée. Tu te planques tellement la tête sous l'oreiller que tu aimerais être dedans... :)
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

LuLutine
le mercredi 14 août 2013 à 13h18
Je plussoie aimerplusieurshommes et Evavita.
Pour ma part je me sens incapable de mentir à long terme sur quelque chose d'aussi "gros" qu'une autre relation (même à court terme j'ai un doute d'ailleurs), du coup j'en parlerais à mon compagnon, mais comme l'indique Evavita, ce choix est individuel et varie d'une personne à l'autre.
Pour ma part je ne supporte tellement pas de cacher les choses que je pense - après avoir essayé malgré tout ! - que je ne pourrais pas faire des projets de vie avec quelqu'un qui ne veut pas entendre parler de l'existence des autres. Même s'il sait que je vois d'autres personnes, sans plus de détails, je ne pourrais pas supporter de ne jamais parler d'eux à celui qui partage le plus souvent ma vie. Tout simplement parce qu'ils font partie eux aussi de ma vie, et que partager une portion seulement de ma vie, me censurer, tout en voulant construire quelque chose ensemble, c'est juste impossible pour moi sur le long terme.
Lorsque j'ai été attirée par une autre personne que mon copain exclusif de l'époque, je le lui ai dit, mais je n'avais pas de relation avec l'homme concerné, ça a donc été plus facile.
Si j'avais "dérapé", je pense que je l'aurais dit aussi, en acceptant d'assumer les conséquences éventuelles. Cela dit ça reste un choix personnel.
Tu peux te trouver très bien en cachant (certaines de) tes relations aux uns et/ou aux autres. Ce faisant, tu acceptes aussi le risque que ça se passe mal (ou pas d'ailleurs ! - on a parfois des surprises) si le pot aux roses est découvert.
Discussion : Ces déclarations qui font peur...chez les poly aussi ?

LuLutine
le mercredi 14 août 2013 à 13h01
MetaZet
je peux [...] me contenter du petit extra qu'on me donne,
Y a juste un truc qui me chiffonne, juste dans ce passage-là.
Mais c'est peut-être qu'on n'a pas la même définition du mot "extra". Ou que tu as tapé un peu vite, et/ou que tu ne t'es pas relu.
Dans ma définition, si l'autre te donne "un extra", il/elle te donne quelque chose qu'il/elle n'a pas envie de donner à la base. Il/elle se force. Et ça me gêne profondément.
Pour prendre un exemple que je connais - donc le mien - je peux avoir envie de donner quelque chose, et ne plus avoir envie de le donner le lendemain (d'ailleurs c'est vrai aussi dans des relations où les sentiments sont quasi symétriques, mes envies varient et c'est normal). Je peux avoir envie de le donner une fois, et plus du tout après, pendant un certain temps plus ou moins long (jours, semaines, mois, années...).
Si je donne un "extra" à quelqu'un, c'est un truc que je n'aurais pas donné de mon plein gré. Probablement qu'on me l'a demandé, et que j'ai accepté (en général à contre-coeur) de faire un effort.
Cela dit, de manière générale, je ne donne pas "d'extra". Le fait que j'aie par exemple eu envie de le donner hier et plus du tout aujourd'hui n'en fait pas un "extra" pour autant : lorsque je le donne, c'est de mon plein gré, ce n'est donc pas un "extra", un "truc en plus". Lorsque je ne souhaite pas le donner, je ne souhaite pas le donner, point ; et je ne vois pas de raison de me forcer à accorder un "extra"...
Dans quelques cas heureusement rares, il peut arriver que je ne voie pas d'autre solution que d'accepter ce que pour le coup, je pourrais vraiment appeler un "extra" (comprendre : quelque chose qu'on me demande et qui va un peu au-delà de ce que j'aurais bien voulu donner). Mais dans ce cas je vais couper court aussi vite que possible, et je ne vais pas le vivre très bien, alors je pense que si j'étais la personne qui "bénéficie" de cet "extra", je ne me sentirais pas très bien non plus, j'aurais l'impression de profiter de l'autre, et cela je ne le souhaite pas.
Donc pour ma part, je ne veux surtout pas d'extra, dans le sens "l'autre se force pour me donner quelque chose".
Discussion : Ces déclarations qui font peur...chez les poly aussi ?

LuLutine
le mercredi 14 août 2013 à 12h20
Green-Man-Outside
Je pense vraiment que ça n'a rien à voir avec la monogamie et l'héritage (hum...) qu'elle pourrait laisser sur nous culturellement.
Je me rends compte qu'il y a un gros implicite dans mon premier message : comment je fais le lien entre ces réactions et la "mononormativité".
De plus, j'ai bien précisé que c'est dans mon expérience et à aucun moment je n'ai fait de généralité.
Simplement, dans un cadre où il n'est possible d'avoir qu'un seul partenaire amoureux, et dans mon expérience donc, lorsque les sentiments de part et d'autre ne sont pas "égaux" (100% d'accord avec toi pour les guillemets !), le raisonnement est le suivant :
"Si A continue d'avoir des sentiments pour B, A ne peut pas en avoir pour d'autres personnes et va rester bloqué(e) sur B, ce qui va mettre dans l'embarras les deux ; il vaudrait mieux qu'A oublie B, donc si A ne s'éloigne pas, c'est B qui le fera" (ce que j'ai appelé "s'enfuir en courant").
C'est effectivement indépendant de l'implication avec d'autres personnes (une personne exclusive à qui j'ai fait une déclaration il y a quelques années s'est à peu près enfuie en courant, et cette personne n'avait pas de raisons de savoir que je fréquentais déjà quelqu'un).
Mais ça me semble pouvoir relever quelque part d'une logique exclusive. En effet, le polyamour orientant vers des relations floues (contrairement au monde "mono" où il faut mettre les gens clairement dans la case "mon amoureux(se)" ou bien "mes amis" etc.), il existe des poly qui seront suffisamment "sages", du côté de A pour apprécier ce que B leur donne (en supposant qu'il y ait réellement une asymétrie, ce qui n'est pas certain, c'est peut-être juste que A et B n'ont pas le même vocabulaire pour décrire leurs sentiments), et du côté de B pour comprendre que A ne viendra pas "exiger plus" (cette "exigence de plus", je l'ai souvent observée chez des mono).
Donc non, dans mon expérience, ça ne change pas rien d'être dans un cadre mono ou poly. D'ailleurs, les mono qui savent que je suis poly et comprennent plus ou moins le concept fuient peut-être moins qu'avant (ils prendraient mes déclarations moins "au sérieux" du fait que je vis plusieurs histoires peut-être ?). C'est de l'observable, du vécu, mais à aucun moment je n'ai généralisé, je ne me le permettrais pas.
Green-Man-Outside
non, non et non, tous les polys ne vont pas "en parler" ou avoir moins peur.
Où est-ce que j'ai dit "tous" les poly ? Bien au contraire, je n'ai jamais dit cela. Juste que je l'avais observé chez des poly.
En tout cas, ton témoignage illustre très bien ce que je disais sur le fait qu'une déclaration, ce n'est pas non plus une demande en mariage/vie commune-maison-enfants-chien etc. :
Green-Man-Outside
J'étais très amoureux de ma partenaire précédente et quand elle me disait "j'ai l'impression que tu me fais des mini-déclarations" avec un ton de reproche, ça me blessait, comme si elle me disait que je n'avais pas le droit de l'aimer. Et croyez-moi, je ne savais pas où on serait trois mois plus tard, ni chien ni monospace à l'horizon. :-D
Green-Man-Outside
Aujourd'hui, quand ma partenaire actuelle me parle de ses sentiments alors que j'estime de mon côté être dans une simple tendresse posée, sans exaltation, peut-être même sans amour, je me dis que je vais la faire souffrir en ne lui donnant pas ce qu'elle attend.
C'est là où il existe des poly qui raisonnent différemment : dans un cadre exclusif, où l'on est la seule source d'amour (romantique) du partenaire, il peut en quelque sorte dépendre entièrement de nous, alors que dans un cadre poly, on sait que notre partenaire a - ou peut trouver - d'autres sources d'amour.
Dans mon expérience il peut donc y avoir une énorme différence entre le cadre mononormatif "tout-ou-rien" et le cadre poly où chacun profiterait de ce que la relation peut fournir.
Ensuite, un point que je n'ai pas abordé, c'est la situation en fonction des personnes réelles qu'on a face à soi :
- Dans ton cas, tu as une relation avec une "mono", il est donc pensable qu'elle va te considérer comme sa seule source d'amour (romantique) et de pas mal d'autres choses, ce qui change la donne par rapport à un cadre poly (et je comprends alors que tu te poses les questions que tu te poses) ;
- Pour ma part, je ne vais pas refuser une relation avec quelqu'un qui semble avoir plus de force de sentiments que moi, mais si je sens la personne pressante, en attente de quelque chose que je ne peux pas lui donner, je vais prendre mes distances (sans couper les ponts pour autant, juste m'éloigner un peu) ; donc je ne suppose pas d'entrée de jeu que cette situation va se produire, mais dès que je la sens venir, je coupe court ;
- Lorsque c'est moi qui semble avoir plus de sentiments, je m'applique à ne pas solliciter la personne d'une manière qu'elle pourrait trouver exagérée et je cultive mon indépendance ; ayant eu à le faire même lorsque j'étais en relation exclusive, ça n'est pas insurmontable pour moi.
Green-Man-Outside
Ca me culpabilise un peu,
Je pense que tu n'as pas à culpabiliser. C'est une personne adulte tout comme toi, vous dialoguez, elle est donc en mesure de gérer son implication émotionnelle, tout comme tu assumes la tienne. Enfin, c'est juste mon opinion hein.
Pour ma part si une personne que j'aime / pour qui j'ai des sentiments amoureux / qui me plaît / etc. commence à culpabiliser parce qu'elle ne pense pas avoir la même force de sentiments que moi, je crois que je ne me sentirais pas mieux pour autant - au contraire même !
Quelqu'un qu'on apprécie, on a en général envie de le voir bien et heureux ! (Même s'il y a des exceptions...)
Green-Man-Outside
quand j'exprimais mes sentiments du bout des lèvres, je n'avais pas l'intention de "demander" quoi que ce soit en retour autre qu'une écoute. Qu'on accueille mes sentiments même s'ils n'étaient pas réciproques. Qu'on m'entende.
Je fonctionne comme toi. :)
Green-Man-Outside
si ça se trouve, ma partenaire pense ne rien demander/exiger alors que pour moi c'est gros comme une maison. Et si ça se trouve, c'est exactement ce que se disait mon ex.
Oui, c'est possible, et très intéressant comme remarque. Ca rejoint ce que je disais sur le fait que dans "je t'aime"/"je suis amoureux(se)"/"tu me plais", certains peuvent entendre : "Marions-nous, achetons une maison, adoptons un chien et faisons trois gosses" ou au moins : "Passons tout notre temps ensemble".
Je pense que la différence entre cette hypothèse d'une demande et la réalité peut s'observer avec le temps. Au bout d'un moment, c'est dans le comportement et l'attitude de la personne qu'on a une chance de voir si elle attend/espère ou non quelque chose qu'on ne peut pas lui donner. Dans son comportement et son attitude toujours, qu'on voit si elle s'adapte ou non au fait que l'offre en face n'est pas égale à la demande.
Green-Man-Outside
Si on s'inquiète, c'est peut-être qu'on est lucide sur cette inégalité, tout simplement ?
Oui et non. Disons que dans ce contexte, si l'inégalité est bien gérée (pour moi, c'est principalement à la personne qui a la plus grande force de sentiments de gérer - et j'ai très souvent été cette personne - mais c'est mon opinion), on n'a pas de raison de s'inquiéter, c'est même contre-productif. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le garder en tête dans un coin et y faire attention. Mais s'inquiéter, ou avoir peur, ces expressions que j'emploie, ce sont des mots forts je trouve, bien plus fort que "y faire attention", pour une situation qui peut au final très bien se passer.
Si ça se passe bien, à quoi bon s'inquiéter dans le vide ? Beaucoup d'être humains passent leur vie à avoir peur de choses qui n'arriveront pas...
Discussion : Week-end à la grange

LuLutine
le mercredi 14 août 2013 à 00h50
MetaZet
En effet, tu n'es pas sélective... avec les chats ! ^^
Ca, tu n'en sais rien. Tu n'as pas assez d'observations pour généraliser. :P
Discussion : Ces déclarations qui font peur...chez les poly aussi ?

LuLutine
le mercredi 14 août 2013 à 00h45
D'après mon expérience, dans le monde "mononormatif", si on annonce à quelqu'un qu'on a des sentiments pour lui, s'ensuit assez souvent une gêne chez l'autre, lorsqu'il ou elle pense (à tort ou à raison) ne pas avoir la même intensité de sentiment que nous. Gêne pouvant parfois aller jusqu'à la peur, en passant par l'inquiétude.
En effet, d'après mon expérience du monde "mononormatif" toujours, "tu me plais", "je suis amoureux(se)", "je t'aime", etc. sont assez souvent traduits en : "Je t'envisage comme partenaire potentiel de vie, avec enfants, maison et chien à la clef". ; ou quand ce n'est pas à ce point-là, en : "J'attends de toi que tu veuilles me voir souvent et développer une relation à un rythme plutôt soutenu".
Le "j'attends de toi" en question signifiant peu ou prou : "Je n'accepterai pas moins que ça, si j'ai droit à moins je serai malheureux(se) et je t'en voudrai."
Quand on entend ça dans une déclaration, et qu'on apprécie la personne mais - a priori - pas au point où elle nous apprécie, c'est plutôt humain de prendre peur je trouve !
Là où je veux en venir, c'est que j'ai l'impression que le fait d'être poly ne met pas nécessairement à l'abri de ce genre de réaction. Vous me direz, après tout la plupart d'entre nous ont été modelés par une société "mononormative". On ne se débarrasse donc pas comme cela de nos vieux réflexes !
Fort heureusement, des poly, plutôt que de jouer le rôle du "mono-qui-prend-peur-et-s'enfuit-en-courant" (je caricature exprès ;) ), vont choisir d'en parler. En effet, ils savent que les expressions que l'ai citées plus haut n'ont pas la même signification pour tous.
Exemple : "Tu dis que tu m'aimes, mais qu'est-ce que cela signifie pour toi ? As-tu des attentes par rapport à notre relation ?" Etc.
Malgré cette aptitude au dialogue qui permet je pense de mettre à plat à peu près tout ce qui doit l'être, j'ai l'impression que nous les poly commençons quand même assez souvent par...nous inquiéter de la situation. Comme les mono que je décrivais plus haut. Alors qu'il n'y a pas forcément lieu.
Bon, c'est humain après tout. Une réaction conditionnée ? Un peu comme la jalousie : ce n'est pas parce qu'on est poly qu'on en est forcément exempt...
Discussion : Week-end à la grange

LuLutine
le mardi 13 août 2013 à 23h41
Geraldin-e
ou alors toute une vie tant qu'à faire ? !
Oui, c'est aussi ce que je me suis dit pendant que j'étais à la grange...
Par le passé j'ai souvent imaginé une maison assez grande pour y vivre avec des amis (puis, lorsque j'ai découvert le polyamour, pourquoi pas mais sans que ça soit obligatoire, aussi avec des amoureux) ; par la suite j'avais fini par me dire que vivre seule me convenait bien...
Mais je pense qu'une vie de groupe - où quand même chacun a son espace pour se retirer de temps en temps, et peut quitter le groupe sur une période plus ou moins longue pour partir en voyage puis y revenir, etc. - me conviendrait encore mieux !
Petite précision, j'ai beaucoup apprécié la grange à 10 ou 15 personnes, mais quand on a été 40 le vendredi soir, ça faisait quand même beaucoup pour moi ! Cela dit ce n'est peut-être pas seulement parce que j'aime les petits comités mais aussi parce que le lieu n'est pas fait pour accueillir 40 ou 50 personnes sur la durée.
Avant de vivre seule j'ai aussi vécu à deux (avec relation amoureuse ou pas), et je trouve cela "moins bien" que la vie de groupe (ce n'est pas un jugement objectif, c'est un sentiment personnel par rapport à ce qui me conviendrait à moi, je précise).
Bon, je ne tenterais pas l'expérience de la vie de groupe avec n'importe qui (n'en déplaise aux personnes qui pensent que je ne suis pas sélective). Mais vu la générosité et l'ouverture de la plupart des poly, je pense que ça pourrait bien fonctionner :)
Discussion : [Film] Lutine, d'Isabelle Broué, 2016
Discussion : Ça le rend malade.

LuLutine
le dimanche 04 août 2013 à 01h04
Même si je ne les relève pas forcément une à une cette fois-ci, je confirme qu'il y a beaucoup de choses qui me ressemblent dans ton discours, Cendre. :)
Discussion : Mais de quelle couleur est ce sentiment ?

LuLutine
le samedi 03 août 2013 à 17h40
Mysterhill
Et as-tu cherché ce qui avait provoqué le déclic ? l'envie d'avoir plus de complicité ?
Ca remonte à plusieurs années et je ne suis pas sûre que ça se soit fait à un niveau vraiment conscient....alors c'est impossible à dire.
C'est le genre de choses qui se fait petit à petit, qui mûrit avec le temps...je ne sais pas si c'est clair ?
Discussion : Mais de quelle couleur est ce sentiment ?

LuLutine
le samedi 03 août 2013 à 03h53
Mysterhill
Sans être indiscret, apparemment, Lulutine, tu ne le revois que dans quelques temps, pourquoi dis que c'est dans beaucoup trop longtemps ?
Y a t-il quelque chose de changer entre vous ?
De changé entre nous, non.
De changé dans ma tête, peut-être.
Je ne l'explique pas, mais aujourd'hui j'ai juste pas envie d'attendre des mois et des mois avant de commencer à tenter de voir si on peut avoir un peu plus de complicité.
En fait, il se trouve juste que ça m'a sauté aux yeux récemment : j'aimerais bien avoir plus de complicité avec lui. Alors, pourquoi ne pas commencer à essayer ?
Je ne crois pas que je vais attendre de le revoir cette fois-ci. D'habitude on ne s'écrit pas beaucoup, on se donne rarement des nouvelles. Je sais pas, là j'ai bien envie d'en avoir plus souvent. S'il souhaite les donner évidemment (mais qui ne demande rien n'a rien..).
Discussion : Mais de quelle couleur est ce sentiment ?

LuLutine
le vendredi 02 août 2013 à 18h31
MetaZet
Mais en moyenne, n'est-ce pas comme je le dis ?
Pas dans mes observations.
Mais pour faire une "vraie" moyenne, il faudrait compiler toutes les observations et vécus de tout le monde sur Terre...ou alors, au moins en France, ou dans une zone donnée, et/ou sur une population donnée...là, on pourrait parler de "moyenne".
Je dirais qu'on ne peut conclure ni dans un sens ni dans l'autre.
Pour ma part je ne fais donc pas de moyenne, je m'adapte aux réactions individuelles des uns et des autres, du mieux que je peux.
MetaZet
Non, pas par message, quand tu le verras la prochaine fois.
C'est dans beaucoup trop longtemps... :P
MetaZet
Peut-être que tu pourrais juste commencer par aborder des sujets personnels un peu moins controversés
Oui, c'est un peu ce que je me suis dit dernièrement. Solliciter son avis peut-être pas, mais voir sa réaction déjà. J'aimerais aussi le connaître mieux, connaître mieux sa vie personnelle, mais comme il n'en parle pas beaucoup, j'ai peur qu'il prenne ça comme intrusif de ma part, forcément...
Discussion : Mais de quelle couleur est ce sentiment ?

LuLutine
le vendredi 02 août 2013 à 17h59
Deneb
on choisit à mon humble avis, selon des critères subjectifs et objectifs ! Les premiers étant peut-être plus conscients que les seconds ? :-)
Voui voui, je voulais dire "seulement en fonction de critères objectifs".
Bien entendu qu'ils jouent aussi.
Mais MetaZet et toi postez tellement, que je n'ai pas forcément le temps de me relire trois fois.
@MetaZet : les hommes sont moins sélectifs ? Pareil, je ne suis pas d'accord. Je connais des hommes très sélectifs et des femmes qui ne le sont pas du tout...tu vas encore pouvoir "affiner tes conjectures".
Pour le reste : lui demander tout de go ce qu'il en pense ? Non, je ne le sens pas en fait. Puis envoyer un message pour dire ça...bof.
Discussion : Amour, amour...

LuLutine
le vendredi 02 août 2013 à 17h49
gcd68je propose des "parades" permettant à l'autre d'aimer avec son corps et ses hormones malgré tout.
Tiens, ça ça m'intéresse, tu peux développer ? Donner des exemples ?
Ou pas ?
Disons que pour moi lorsque les deux en ont envie, je ne vois pas pourquoi le sexe serait interdit. Face à quelqu'un qui n'en a pas envie, et même si j'en ai envie, je gère très bien la frustration en général (elle s'envole très vite)..
Donc typiquement, face à quelqu'un comme toi, qui a décidé que (et avec qui c'est très clair), ça ne me pose pas de souci.
Discussion : Mais de quelle couleur est ce sentiment ?

LuLutine
le vendredi 02 août 2013 à 16h08
MetaZet
Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà vu un mec ("vrai" ou "faux") ne pas savoir s'il avait ou non envie d'embrasser une fille.
Ca ne signifie en rien que ce comportement n'est pas influencé socialement.
Pour ma part, je n'ai jamais vu (de mémoire, du moins) personne qui ne sache pas s'il avait envie d'embrasser quelqu'un. A part moi. Mais je ne m'occupe pas de la vie privée des gens, alors...
Cela dit, des mecs qui ne savent pas tout de suite ce qu'ils veulent, j'en ai connus, désolée de te contredire (c'était pas spécifiquement pour un baiser, mais pour d'autres choses du même registre).
MetaZet
A titre personnel en tout cas, je pense que je pourrais embrasser une femme même si je n'en ai pas envie (d'ailleurs ça m'est déjà arrivé), à partir du moment où je n'éprouve pas non plus un sentiment de répulsion. Idem, d'ailleurs, pour le sexe. [...]Il me semble que la plupart des mecs fonctionnent comme ça aussi.
Bon, alors je fonctionne comme "la plupart des mecs". :P
Sans répulsion, je peux embrasser quelqu'un pour qui je n'ai pas d'attirance (je l'ai fait avec une femme que je connaissais bien, par exemple). Idem pour le sexe, comme tu dis (cf l'ami dont je parle ici : je n'en ai pas envie, mais s'il proposait, l'idée ne me dégoûterait pas, et je dis vraiment ça au sens littéral : je n'ai pas envie en particulier qu'il le propose, c'est plus une "expérience de pensée".)
MetaZet
Il me semble que la seule chose qui pourrait empêcher un mec de sortir avec une femme et d'avoir des relations sexuelles avec elle ça serait si cette femme était physiquement laide (au plan de la beauté physique).
Permets-moi encore de te contredire. Tous les hommes ne sont pas comme ça, je connais des contre-exemples...je vais finir par penser que tu le fais exprès...
Quant à tes commentaires sur la personnalité et la "beauté", sache qu'on ne choisit pas quelqu'un en fonction de "critères objectifs".
D'ailleurs je crois t'avoir expliqué moi-même dans une conversation privée qu'il y avait certaines personnes dont je me disais "objectivement" qu'il serait idéal pour moi d'avoir une relation avec. Malheureusement (ou pas, parce que c'est la vie, que c'est comme ça et que ça ne me viendrait pas à l'idée de m'en plaindre), je ne suis pas attirée. Je ne ressens pas ce "petit truc" qui fait qu'on se dit "oui, je veux avoir une relation intime avec cette personne". (Et souvent la non-attirance semble réciproque, donc tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes :P )
J'ajouterais que je connais des personnes qui m'ont dit la même chose ("Un(e)tel(le) serait idéal(e) pour moi, objectivement parlant, mais je n'ai pas envie de sortir avec...")
Deneb
après, tout dépend comment toi tu sens qu'il pourrait être réceptif" ou pas :-/
Je le sens plutôt "ou pas". C'est ça le souci.
Lorsque j'ai (re)parlé du fait que je n'étais pas exclusive par exemple, il ne m'a pas relancée sur le sujet. Un peu comme s'il l'évitait. Donc pas eu envie de relancer de mon côté. Si c'est pour le mettre mal à l'aise...
Pourtant typiquement, discuter des relations humaines (juste pour en discuter), de comment lui voit les choses, ça m'intéresserait. Il compte pour moi et je ne sais même pas (contrairement à d'autres amis) comment il voit ma manière de vivre ! Ni même s'il l'a bien comprise...
Geraldin-e
Oui c'est ça la complication. Peut-être faire les choses dans l'autre sens alors ? L'explication de texte d'abord.
Et comment tu fais l'explication de texte avant le texte ? :P
Discussion : Amour, amour...

LuLutine
le vendredi 02 août 2013 à 15h41
Pour moi, la sexualité n'est pas nécessaire.
Mais elle n'est pas interdite non plus !
Discussion : Mais de quelle couleur est ce sentiment ?
Discussion : Mais de quelle couleur est ce sentiment ?

LuLutine
le vendredi 02 août 2013 à 02h08
MetaZet
Du reste, une véritable amitié, c'est une relation égalitaire, où l'on n'est pas obligé de tout accepter de l'autre, où on n'est pas constamment à son service pour montrer à quel point on est gentil, où on échange/partage des choses personnelles et intimes en confiance.
Ouaip, pour moi ça marche aussi pour toute relation saine en fait. Entre autres, amoureuse. On n'a pas à se limiter au cas de l'amitié.
Bon, y a juste certaines relations où le côté "intime" ne serait pas forcément présent, mais pour lesquelles le reste reste vrai.
MetaZet
[...]si j'en crois une amie avec qui j'ai discuté ce soir même.
D'après elle, au moins avec 80% des femmes, il faut un peu forcer le consentement,
Tu lui feras copier cent fois les articles de l'Elfe. Tous ceux sur le viol et la notion de consentement.
La dernière personne avec qui j'ai noué une relation amoureuse m'a demandé la permission avant de me toucher et avant de m'embrasser. Ce n'était pas utile parce que j'en avais envie, et peut-être l'avait-il compris, mais j'ai apprécié la démarche... (Par contre, le gars qui une fois, a essayé de me peloter, simplement parce que j'avais accepté de venir chez lui, j'ai apprécié moyen.)
Je sais, je suis une extraterrestre. Mais j'apprécie qu'on s'assure de mon consentement, surtout lorsque je ne connais pas la personne depuis longtemps.
Il y a quelque temps, j'ai d'ailleurs vécu une situation similaire avec un ami, qui m'a demandé la permission avant de me prendre la main (j'ai accepté, je voulais bien) puis avant de m'embrasser : et là, j'ai répondu "je ne sais pas". Il a très bien interprété que si je n'étais pas très au clair là-dessus, il valait mieux s'abstenir. "Dans le doute, abstiens-toi."
Et il a bien fait. Plus tard, j'ai su que je n'en avais pas envie (en fait, assez rapidement, quelques minutes peut-être, mais je ne sais plus exactement). S'il avait "forcé le consentement" comme le "dragueur-type" que décrit ton amie, je suis sûre aujourd'hui à 99% que je l'aurais regretté (et probablement que lui aussi, du coup, mais c'est plus son problème que le mien).
Je crois que ton amie vit dans un monde où "les hommes" doivent lire dans la tête des "femmes" et comprendre que "Ok, là elle veut bien, mais elle ne le dira pas clairement, donc si je force un peu ça va passer ; et si elle dit qu'elle sait pas, ça veut dire oui ; et si elle dit non mais qu'elle accepte de venir chez moi, je peux quand même lui sauter dessus" etc. Je trouve cette approche sexiste et irrespectueuse. Enfin, je pense que c'est aussi ton opinion hein, ne me fait pas dire que tu penses comme ton amie, je sais que ce n'est pas le cas.
Dans le monde de ton amie, certaines femmes (comme elle sans doute) ont tellement intégré ces idées qu'elles se comportent en fonction de cette croyance, ne disent jamais rien clairement et acceptent de voir leur consentement "forcé". Moi, je ne supporterais pas cela...et puis, lorsque "l'homme" se trompe de cible et se jette sur une femme qui ne voulait vraiment pas, au final elle ne le supporte pas non plus !
On n'a le droit de les "forcer" que si elles sont déjà d'accord...
Alors, 80% des femmes ou pas, je pense qu'il serait mieux qu'on apprenne à éviter ce genre de raisonnement.
D'ailleurs, tu convoqueras tou(te)s les ami(e)s de ton amie qui pensent pareil, pour leur faire copier les mêmes articles de l'Elfe, et puis tiens, tu leur rajouteras aussi les articles sur le "vrai mec" et la "vraie fille", ça leur fera du bien :P !