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Discussion : Quels mots pour se déclarer poly ?

Cendre
le jeudi 21 février 2013 à 14h26
Ce qui est bien, c'est qu'avec ce forum, c'est que j'ai de quoi assouvir une dose certaine de boulimie. Même si en ce moment, elle se double d'un désir d'expression qui rend mon activité visible (légère dérive exhibitionniste ?).
Donc, je prend plaisir à lire ces vieux post et à noter ce qui m'a frappé :
Lulutine
POLYAMOUREUX/POLYAMOUR
En plus du fait que la plupart des gens ne connaissent pas le mot, je trouve que ça fait un peu "Ecoute, en fait, je suis un(e) extraterrestre..."
C'est peut être que le post date de 2009, mais je suis tombée sur au moins une personne qui connaissait le mot avant que je ne lui dise.
Et puis, je SUIS une extraterrestre, je le sais depuis longtemps...
Lulutine
Autre approche peut-être : évoquer nos autres relations ("Je suis allée au ciné avec A voir tel film, j'ai dîné avec B l'autre soir..."), mais sans préciser la nature de ces relations.
C'est ma technique ancestrale, d'autant plus que je fonctionne en relation primaire : je drague en parlant à tout bout de champs de mon "officiel". Au moins, celui qui s'avance sait où il met les pieds !
Bon ça règle pas le problème dans l'autre sens, à savoir, quand par miracle y'en a un qui vient, comment prévenir "l'officiel"...
C'est comme ça que je suis arrivée ici d'ailleurs.
Titane
Car finalement le sol qui se dérobe n'est autre que le dé tricotage de nos illusions, projections et de nos peurs... ainsi ce n'est pas une chute, mais on flotte comme une bulle... non pas pleine de vide, mais pleine de possibles !
Puisse mon mari flotter aussi bien (!)
Clown Triste
D'autre part, je pense que pour beaucoup de gens la monogamie est une manière d'agir en adulte : on ne peut pas tout avoir, on fait un choix et on s'y tient.Dans le regard de beaucoup, le polyamoureux est une personne qui se comporte en grand gamin : "je veux tout, en même temps, sans avoir à faire de choix."
D'ailleurs, je m'interroge souvent sur cette notion de maturité / sagesse qui voudrait que "savoir faire le deuil d'une chose que l'on désire pour le bien d'un choix que l'on a fait par le passé" soit une preuve du passage à l'âge adulte...
J'en suis exactement là. Merci pour vos arguments aux uns et aux autres.
Lulutine
Il y a plein de monogames en série très instables. D'ailleurs à ce régime-là, est-ce qu'il ne vaut pas mieux être polyamoureux ;) ?
Je pense qu'il y a aussi des monogames "permanent", qui sont très heureux du compagnon qu'ils se sont trouvé et ne cherchent pas, ni à en changer, ni à en trouver d'autres. Je pense que mon mari aurait pu en faire un bel échantillon, si je n'avais pas secoué tout ça (enfin, on saura jamais ! )
Siestacorta
Peut-être un petit reste d'éducation chrétienne : si j'en bave pour l'avoir, j'ai droit ?
Aucun doute, ce type d'argument a beaucoup plus de poids chez moi que je ne voudrais l'admettre...
Siestacorta
Quidoncatoutsuivi ?
J'ai droit de dire que j'adore ta façon de t'exprimer ? Aujourd'hui comme il y a trois ans et demi ?
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
Discussion : Goûter poly un dimanche à Paris

Cendre
le jeudi 21 février 2013 à 13h29
J'ai une âme profondément joueuse. Vivre sans ce coté ludique, ça vaut vraiment pas le coup. La plupart du temps, je cloisonne (jeu de rôle, jeu de plateau) mais c'est bon aussi quand ça déborde.
Bref, je voulais surtout noter ici ce que je n'avais pas reconnu dans la remarque de Siesta :
/discussion/-eb-/L-effet-papillon-derapage/
Mieux vaut en rire !
Discussion : Monoamoureux poly-compatible ?

Cendre
le jeudi 21 février 2013 à 11h52
Les besoins de chacun
Je continue ma réflexion en me relisant (je me disais aussi, un post aussi court pour un truc pareil, c'était tout simplement pas possible)
Les besoins de chacun.
C'est une de mes très vielle utopie, qui nous a d'ailleurs réuni à l'époque de notre rencontre, et pour laquelle je sais que certain d'entre vous ont des affinités.
Donner en fonction de ses moyens, recevoir en fonction de ses besoins.
C'est très beau comme idée, très noble, tout ce que vous voulez. Mais ça pose très vite de gros problèmes pragmatiques : comment est-ce que l'on juge des moyens et des besoins des uns et des autres ?
Je suis contre un système égalitariste, parce que justement, ces moyens et ces besoins ne peuvent pas être identiques d'un individu à un autre, et j'ai toujours prôné l'équité à la place.
Mais c'est forcément subjectif, comme démarche !
A partir de quand on juge que l'obèse exagère, et qu'il surestime ses besoins en nourriture ?
Qui juge ? qui intervient auprès de lui ? et comment ?
Je suis une gamine trépignant dans un stand de bonbons.
Mon mari redoute l'indigestion (ou a plus long terme, l'obésité) qui peut s'en suivre.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
Discussion : Monoamoureux poly-compatible ?

Cendre
le jeudi 21 février 2013 à 11h35
J'en reviens pas de ce qui s'est passé hier.
J'ai envie de m'y replonger, de structurer un peu, de partager avec vous aussi...
« L'homme qui compte tellement dans ma vie. »
C'est sur, je n'ai pas confié ma vie, mon bonheur et je ne sais quelle notion romantique à n'importe qui. C'est mon n'importe qui à moi. Celui qui est là, pour moi, à mes cotés, sur lequel je peux compter, pour m'accompagner, et en ce moment, pour me suivre sur un chemin qu'il n'aurait probablement jamais envisagé seul.
Alors bien sur, le polyamour, c'est basé sur le consentement de chacun en connaissance de cause, sur la circulation de l'information, et le fait que chacun prenne en charge ses sentiments. Il est conscient de cela, accepte la démarche.
Mais il estime quand même que je ne lui laisse pas le choix. Que je lui demande des concession et pas tout à fait des compromis.
Il m'aime, il souhaite vieillir avec moi, élever des enfants avec moi, il veut me voir heureuse et épanouie. Et une fois qu'il a posé ça, il n'a plus d'autre choix que de me faire confiance, de me laisser vivre ma vie avec mes autres amoureux, auprès d'eux, même si ça lui fait mal...
Et moi, de mon coté, je ne peux pas croire qu'il me suffit d'être effrontément heureuse. C'est tricher.
C'est moi qui ai fait sauter les barrières, les limites de « notre mariage plan-plan ». Et voir l'horizon, aussi loin que porte mon regard, est tout à fait grisant. Mais il nous en faut des nouvelles, de limites. Juste, je ne sais pas lesquelles, je ne sais pas comment les formuler, comment les évoquer, comment les travailler pour qu'elles soient évolutives en fonction des besoins de chacun.
Je dis ça et on en a formulé quelques unes, hier, à propos de la translucidité. Et du « vol de temps ».
Je dis ça et je n'ai jamais eu autant confiance en lui, en Nous, en notre capacité d'écoute et d'adaptation respective, et le plus important : notre capacité à faire grandir encore notre amour par cette expérience.
Mais quand même.
Y'a tromperie sur la marchandise, y'a un truc de « pas juste » dans l'affaire...
Vous êtes sur qu'il faut pas que je garde un bout de cette culpabilité là ?
Discussion : Goûter poly un dimanche à Paris

Cendre
le mercredi 20 février 2013 à 20h43
Sauf contre temps majeur, je vais venir, accompagnée de mon mari ( que j'aime et si vous lui faites mauvaise impression, je vous trucide tous ! )
Moi, en tout cas, cette perspective me réjoui beaucoup !!
Discussion : L'amour complet et le polyamour

Cendre
le mercredi 20 février 2013 à 20h36
Merci pour le fil, et pour les liens, que j'ai suivi et lu pour la plupart, qui m'ont plus ou moins plu.
Je ne suis toujours pas sortie de ma dernière question, à chercher ce qu'est cet amour là, complètement désacralisé, qui me permet de me lier à d'autres que celui avec qui je me suis mariée.
(vague honte d'être tombée amoureuse deux fois en moins de 6 mois, c'était pas l'image que j'avais de moi à la base, mais on choisi pas, d'où mon incapacité à répondre à mon mari quand il me demande c'est quoi être amoureuse...)
Mais s'il y a bien quelque chose que je redécouvre, dont Coquelicot m'avait pourtant déjà parlé dans ce fil là, c'est qu'il est possible de revivre la passion avec la même personne.
Mon mari est quelqu'un d'extraordinaire, avec qui je partage les trois points de la théorie triangulaire, les 5 points de l'Amour vrai et tellement tellement plus encore qu'il est impossible de les aligner bout à bout (j'ai essayé sur un journal intime, et j'ai pas fini encore)
Alors je sais toujours pas ce que c'est que l'amour, ce truc qui nous transporte, qui ne se mesure pas, que l'on ne peut pas comparer, qui empli des manques, des failles.
Mais je l'aime.
Discussion : Être en public avec un autre quand on est mariée... et le regard des autres

Cendre
le mardi 19 février 2013 à 23h44
Je m'excuse, Inessa et Trillian, de squatter ce post, de le détourner à mes problématiques, mais elles sont assez proches des miennes et la question me turlupine sérieusement.
vieuroutar
tant que vs n'avez pas d'attitude équivoque ils pourront penser que c'est un ami
Justement, les attitudes équivoques, c'est bien ce dont on parle là. De celles que l'on s'autorise, ou pas, en fonction du public, des personnes en présences, potentiellement témoins.
S'en priver sous prétexte du qu'en-dira-t-on est justement ce que je fuis, car c'est le pendant logique de l'adultère "classique". Et que si j'en étais à vouloir vivre mes adultères (au pluriel, oui, comme fait remarquer mon mari, je ne suis pas vaccinée...), à vouloir les vivre de façon classique, je serais pas ici, sur ce forum, à lire en long et en large les expériences poly et à tenter de mettre de l'ordre dans ce qui est important pour moi.
vieuroutar
Ils vont croire que c'est ton mari et c'est tout.
Ben justement, c'est pas mon mari, et c'est bien ça qui me chagrine. C'est que l'on va présupposer, du fait que je suis jeune mariée, quelque chose qui est fondamentalement faux et que j'ai pas envie d'avoir à démentir par la suite.
Bien sur, Paris est d'un anonymat extraordinaire, et j'en ai usé (et abusé) avec l'un. Je sais ce qu'il m'en a coûté, de reporter ces réflexions à plus tard. Alors maintenant, je m'y colle.
Donc, il ne s'agit pas du regard du passant. Lui, je m'en moque bien. Il s'agit du regard des proches (et là, je retrouve le sujet de Trillian)
Parce que d'un coté, je suis tellement bien dans ce qui m'arrive que j'ai envie de le crier sur tous les toits. Enfin, cette envie là me prend parfois. Ne serait-ce pour vivre ce que Siesta mentionne dans un autre fil, cette « Cette confiance à horizons larges ».
Mais d'un autre, et ben, ça bloque.
Comme certainement ça bloque chez le conjoint de Trillian.
J'ai l'impression d'être prise en flagrant délit de déviance à chaque fois que j'évoque le sujet ( même avec ceux qui savent ). Alors, la déviance, je commence à m'y faire. Ne pas l'associer à un délit, c'est pas gagné.
Parce que j'ai passé des années à essayer de comprendre les normes sociales, à essayer de comprendre ce qui collait pas chez moi pour que je n'ai pas de meilleures relations que cela avec mes petits camarades, à tenter d'imiter, de faire comme, d'apprendre... d'entrer dans le moule quoi.
Bon, il s'est trouvé que le moule était vachement moins restrictifs à mesure que les années passaient, que je me retrouvais avec d'autres extraterrestres de mon genre, et puis j'ai du apprendre aussi au passage.
Donc si on regarde mon entourage relationnel au début de l'été 2012, il est suffisamment « normal » pour que je ne m'en inquiète plus.
Et ben, mettre tout ça en l'air parce que je me suis découverte polyamoureuse, et observer comment ça retombe (comptez pas sur moi pour avoir la réaction adéquate avec chacun, c'est au delà de mes capacités), ça me fout une peur bleue.
Alors comme je supporte pas le mensonge, avec la peur, ça fait mauvais ménage.
Bon, je sauve les meubles.
Tous mes partenaires sont au courant (par allusions à minima), un très vieux pote est au courant (faut juste que je trouve le temps de l'appeler pour en rediscuter tranquille), je commence à manier l'art de l'allusion qui m'a permis d'en glisser un mot à mon camarade de bureau et un autre connaissance m'a surprise ce soir en citant de lui même le polyamour à partir des cailloux que j'avais semés.
Mais le groupe d'amis que je partage avec mon mari, ou la famille, ou pire, la belle famille... C'est juste, comment dire. Inconcevable.
Bref, je me dis qu'il me faut du temps. Que cela viendra. Que l'important est de rester ouvert à ce type de conversation, d'avoir un peu de vocabulaire pour en parler au cas où ça tombe.
J'en suis pas fière, mais on fait comme on peut avec ses propres contradictions...
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
Discussion : Être en public avec un autre quand on est mariée... et le regard des autres

Cendre
le dimanche 17 février 2013 à 00h55
Trillianmentir et se cacher... C'est au quotidien que c'est difficile ! L'amour c'est une chose tellement merveilleuse ! Pourquoi en avoir honte ?
C'est pour cela que je suis ici. Associer un nouvel amour avec le mensonge, c'était juste impossible.
Il m'a fallu deux mois pour le dire à mon mari, mais je l'ai fait, une fois déjà. Avec un immense soulagement.
Et pourtant, j'en suis pas sortie, encore, de ces questions.
Quand on s'est retrouvé à trois à la même soirée, nous avons fait semblant. Quand on s'est retrouvé à mon boulot, on a attendu d'être seuls ou d'être loin pour se toucher.
Alors que je suis en train de tomber amoureuse d'un autre, mon mari n'en sait toujours rien (notez la précaution oratoire de la forme progressive, comme si cela pouvait changer quoique ce soit à l'évidence !! )
Le problème du mensonge, c'est que c'est toujours un choix que l'on fait seul, et que l'on impose de facto à ceux à qui l'on ment. Avec les bizarreries que le décalage entre nos comportements et nos dires vont provoquer. Moins serein, moins vrai. De quoi envenimer sérieusement des relations, surtout que dans ton cas, il s'agit de proches.
Mais en même temps, le mensonge, c'est le cadre « normal » de l'adultère. C'est ce que m'a conseillé mon premier amour quand je me suis tournée vers lui, complètement désemparée par ce qu'il m'arrivait. Il m'a conseillé de ne pas coucher avec ceux que l'on aime, et, dans tous les cas, de ne rien en dire. Que c'était un coup à briser mon couple.
Aujourd'hui, je suis fière de nous, du chemin parcouru. Notre couple tient bon, il va même très bien, mieux qu'un mois après notre mariage. Mais j'en suis vraiment pas encore à pouvoir assumer sur toute la ligne.
Il me faut du temps.
Pour en parler, pour que cela vienne dans la discussion. Pour que ça ne soit pas une « annonce », mais une info, un truc naturel. Comme j'ai pu le faire avec mon collègue (vrai bonne surprise, sur ce coup là, de pouvoir lui glisser comme ça, au détour d'une phrase, le terme de polyamour, lui qui se doutait depuis un certain temps de quelque chose, et qu'il le prenne comme ça, comme une info sur laquelle il va se renseigner....)
Alors je comprends la position de ton conjoint, Trillian.
Et quand les passagers du bus ne sont pas d'accord, on ferme la fenêtre...
Il faut que tu en discutes avec lui (c'est tout moi, ça de conseiller ce que je ne sais pas faire), que tu lui montres combien la situation t'es inconfortable, que tu penses que le risque des cachotteries est plus grand et plus destructeur que celui de montrer que vous vivez très bien cette situation.
Bon courage à toi dans cette aventure !
Discussion : Goûter poly un dimanche à Paris

Cendre
le samedi 16 février 2013 à 19h39
Je me sens pas vraiment en légitimité pour donner mon avis, je suis même pas sure de venir...
Mais pour moi, la solution « elle vient juste pour discuter et prendre contact, pas de micro, pas de caméra » me semble un bon compromis !
Discussion : Notre opacité paradoxale

Cendre
le samedi 16 février 2013 à 19h26
Je sais pas pourquoi, Siesta, je me sens quelque peu visée par cette conversation depuis son démarrage... Alors je t'y lis (et relis quand j'ai pas compris) avec attention.
Siestacorta
Vous savez, ce moment où on est super bien publiquement avec plusieurs personnes auxquels on est lié / a été lié amoureusement ? Cette confiance à horizons larges ?
Le tout dans une banalisation et du bien-être, et de nos capacités à bien réagir.
Oui, j'en ai eu un avant goût lundi dernier. C'est vraiment une sensation inoubliable. Cette confiance que l'on s'accorde, d'abord à soi, puis aux autres, avec globalisation.
Mais j'ai mis du temps avant de pouvoir la qualifier. Et si tu ne l'avais pas mise en mots pour moi, je ne m'en serais pas vraiment rendue compte.
Pour moi, le biais principal est là.
On écrit quand on a besoin de rationaliser, de conceptualiser, de verbaliser. Quitte à perdre le sentiment original au profit de ce que dessinent ces phrases.
(voir /discussion/-Du-/Le-polyamour-serait-il-pour-les-i... )
Et il est des sentiments qui ne font pas surgir ce besoin de conceptualisation. On se contente de les vivre, et de jouir du bonheur qu'il procurent...
(c'est flagrant en ce qui concerne ma sexualité... aucune envie de la verbaliser plus qu'elle ne l'est)
Sur ce, j'ai encore à écrire sur cette confiance en moi, et un doute qui s'y insinue, qui me chuchote qu'elle n'est pas réelle, qu'elle est juste engendrée par l’énergie de la relation nouvelle, et que je suis pas à l'abris d'un méchant retour de circonstances.
Je vais sûrement vous raconter tout ça autre part, c'est pas vraiment le sujet ici ^^
Discussion : Rencontre avec sa femme

Cendre
le mercredi 13 février 2013 à 18h06
Je sais pas où écrire ça, alors, je le fais ici, c'est dans la suite logique, somme toute...
Je découvre un nouvel aspect du polyamour.
Aimer un autre partenaire ne nous ampute pas de l'amour que nous avions pour les précédents. Mais de même, dans l'autre sens, ces amours et les bonheurs qu'ils procurent ne nous protègent pas de la souffrance que génère une relation qui n'évolue pas comme nous le souhaiterions...
Je suis en train de renoncer à le revoir.
Ce que nous avons vécu il y a quinze jours nous a profondément transformé, lui comme moi, mais je ne verrais pas de visu le résultat. Je n'en aurais que les brides, les reflets qu'il voudra bien m'en donner.
Et prendre cette mesure, ça fait très mal.
Je devrais être en colère, sûrement. Mais j'ai juste mal.
Discussion : Notre opacité paradoxale

Cendre
le mercredi 13 février 2013 à 00h42
C'est inévitable. Car on touche à l'intime.
En se connaissant les uns les autres, on perd l'avantage de l’anonymat donné par le pseudonyme, et se sachant potentiellement lu par des personnes chères à nos yeux, on perd en liberté d'expression.
Sur ce, sur un forum d'entre aide, il est courant d'avoir une sur-représentation des problèmes des nouveaux, les anciens ayant, soit plus d'outil à disposition pour régler leur problèmes seuls, soit des connaissances avec qui en parler ouvertement.
Je ne pense pas que cela soit un problème, surtout une fois qu'on l'a clairement énoncé comme Siesta l'a fait pour nous.
Avec un peu de chance, on gagne en intimité auprès de nos confidents ce que l'on perd en solidarité ici.
Et puis, comme le fait remarquer BouquetFleuri, si on a vraiment envie d'exposer un problème personnel, ça nous force à prendre du recul pour en exprimer une facette générale.
Voilà un post qui ne sert à rien, puisque je ne fais rien d'autre que reprendre ce qui a été dit. Si j'ose ajouter mon idée personnelle, ce serait celle là :
Une caractéristique fondamentale du polyamoureux serait l'autonomie, et que nombres de soucis peuvent trouver solution par introspection. Tâche grandement facilité par la confiance en soi, elle même alimenté par la confiance que nous accordent nos partenaires amoureux...
Mais oui, je confirme, en tant que nouvelle, j'ai été un peu surprise d'en apprendre si peu sur les histoires des poly-praticants. C'est limpide, maintenant...
PS : je retiens l'idée du speudo, éventuellement anonyme, au cas où je viendrais à craquer de nouveau !
Discussion : Questionnement d'une polyamoureuse bisexuelle

Cendre
le mardi 12 février 2013 à 13h28
Je confirme !
Le polyamour, c'est pas simple.
T'avais un cadre donné par la société, : « l'amour, c'est fait pour exister entre un homme et une femme », avec les échappatoires toutes prêtes fournies « Si tu souhaites un autre partenaire que ton officiel, cache toi », la peur de la punition en retour « si tu en est malheureux, c'est de ta faute, il fallait rester dans le cadre. », et la solution de réparation « C'était un accident, on promet de plus jamais recommencer et on passe l'éponge »
Alors là, t'es sorti du cadre. D'une part avec la bisexualité, d'autre part avec le polyamour. C'est le grand saut dans le vide, et on peut plus se fier à ce que l'on savait de nous avant.
Il y a des choses qui étaient tellement impossible qu'elles n'ont jamais été imaginées qui arrivent. Et boum, faut se remettre (encore !) en question, tout remettre par terre, et essayer de comprendre, pourquoi est-ce que l'on peut faire (laisser faire) un truc pareil, et pourquoi on arrive pas à en assumer toutes les conséquences qui semblent pourtant si logiques !
Sur ton problème précis (j'vais arrêter de semer des allusions au mien), je ne peux pas t'aider beaucoup. J'en discutait hier, je fais parti des rares qui sont peu enclins à la jalousie, c'est un sentiment que je ne connais pratiquement pas (croisons les doigts).
Tu as commencé à chercher ce qui était sous-jacent à ton blocage, je pense qu'il faut continuer dans cette direction.
Et soigner ton égoïsme. C'est un allié très précieux. Tu dois avant tout avoir confiance en toi-même. Le polyamour génère quand même pas mal de situation où l'autre est absent. Et dans ses conditions là, il vaut mieux être au clair sur ce que l'on peut prendre sur soi (de façon pérenne) et ce qui relève de l'exception, de l'accident, de ce qui devra être corrigé pour ne plus se reproduire tel quel...
Voilà,
Je te souhaite une bonne réflexion.
Parce que si le polyamour n'est pas tous les jours facile à vivre, je ne pourrais, pour rien au monde, renoncer aux plaisirs qu'il donne...
Discussion : Les lundis poly - 11 février - Paris - Bubble Bar

Cendre
le mardi 12 février 2013 à 06h57
C'est tout moi craché ça : je tombe sur une communauté où je me sens bien, où j’apprécie la qualité de parole, le niveau de réflexion, où je n'ai pas à avoir peur du jugement des autres, où je suis entendue...
Et je fais montre d'une impolitesse rare !
Mes plus plates excuses pour avoir si peu discuté avec vous, pour avoir ignoré certains d'entre vous qui ne le méritaient certes pas.
Je vous remercie pour la complicité, l'indulgence et la bienveillance que j'ai reçu en retour.
Je serais plus disponibles au prochains café poly, assurément.
Merci LittleJohn pour l'organisation de la soirée et la conduite du débat.
Merci à tous,
Merci.
Discussion : L'amour complet et le polyamour

Cendre
le dimanche 10 février 2013 à 22h58
regis13
Bien entendu cela fonctionne beaucoup moins bien dans le cadre du polyamour !
J'ai beau lire et relire le truc, je comprends vraiment pas pour cela fonctionnerais beaucoup moins bien dans le cadre du polyamour. Au contraire !!
J'ai bien les trois caractéristiques avec mes deux hommes, car si je n'ai d'engagement matériel qu'avec le premier, l'engagement spirituel tel que présenté ici existe bel et bien avec le deuxième.
Donc, je comprends très bien ceux qui ne cherchent pas l'amour complet (c'est un peu comme courir après un mirage), mais pour moi qui ai été assez absolue dans mes amours (jusqu'à présent, dirons-nous), le cadre que tu proposes me convient, et je m'y retrouve.
En particulier au niveau de la dimension passionnelle.
Je l'avais un peu perdue de vue avec mon mari (en autre en m'accablant de responsabilités, de charges et de devoirs), et si elle est revenue entre nous, je suis intimement convaincue que c'est par l'énergie de la nouvelle rencontre qui m'a été fournie par l'éclosion d'un autre amour.
Donc, pour moi, je ne vois vraiment pas où il y aurait incompatibilité !
Discussion : Ma nature polyamoureuse

Cendre
le dimanche 10 février 2013 à 19h49
Merci à tous pour vos encouragement.
On en reparle lundi, hein ?
Discussion : [Musique] "Moi et mon copain" d'Elli et Jacno (1980)

Cendre
le dimanche 10 février 2013 à 19h43
Les paroles des chansons sont rarement explicites, c'est ce qui en fait le charme. Et après, on interprète comme on veut.
Ainsi, J'avais une chanson de Pagny (veuillez excuser l'erreur de jeunesse) où il parle d'un autre qui m'avait toujours intriguée...
Je suis retombée sur ces paroles et cette interrogation il y a peu : j'ai voulu vérifier. Et ben, il n'y a aucun doute, c'est mon fantasme qui parlait, la chanson est on ne peut plus normée. Cet autre est tout bêtement l'évocation de leur enfant.
Mais bon, pour moi, dans mon cœur, une marque de plus que je traîne des questions sur la non exclusivité depuis très longtemps...
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
Discussion : Rencontre poly interrégionale

Cendre
le dimanche 10 février 2013 à 01h59
J'ai passé une soirée réellement délicieuse.
Et pouvoir mettre un visage sur vos interventions, aux uns et aux autres, c'est du pur bonheur.
Une soirée est bien trop courte pour vous connaître, ne serait-ce que pour avoir le temps de discuter. Je vais bien être contrainte de revenir ^^
Discussion : Le polyamour serait il pour les intellectuels/philosophes, et l'adultère pour ceux ne l'étant pas ou moins...?

Cendre
le samedi 09 février 2013 à 20h05
J'ai plusieurs réaction à cela, je vais essayer d'ordonner tout ça (et de pas faire trop long non plus :P)
D'abord, nous sommes sur un forum, c'est-à-dire entre personnes aimant lire et écrire. C'est un biais non négligeable. Bien des polyamoureux vivent autrement, résolvent leurs problèmes autrement.
Ce point commun, l'amour pour l'écrit est généralement lié à une nature assez intellectuelle, assez philosophique, et une tendance à vouloir rationaliser tout ça, à donner une logique, une argumentation, des causes et des conséquences.
Or, je vais tâcher de reformuler ce que m'a dit Thomas hier. C'est qu'il est des choses, en amour, qui sont tout sauf rationnelles. On vient avec ses tripes.
Et accepter sa nature polyamoureuse, c'est (en particulier pour moi, très scientifique rationnelle de formation) c'est accepter que ces sentiments, ces arguments irrationnels sont aussi valable que n'importe quelle construction théorique, et qu'il va de toute façon falloir en prendre compte, quelque peuvent être leur contradiction avec la vision que nous avions du monde.
Je ne désespère pas, et si je continue de lire et d'écrire ici, c'est que je souhaite faire évoluer ma vision du monde vers une autre, tout aussi rationnelle, mais qui englobe mieux ces « anomalies». Mais je suis consciente que mon modèle théorique sera toujours en retard, et toujours à coté de la réalité, qu'il présentera toujours des failles, des points d'achoppement où l'expérience s'avère à l'opposé de ce que nous attendions...
Mais bon, faire évoluer ma vision du monde, me montrer que je suis capable d'évoluer, de m'adapter d'une part, et de retrouver un peu de cohérence d'autre part, c'est indispensable pour moi pour pouvoir continuer à assumer la place nouvelle que je donne à l'Amour dans ma vie...
Discussion : Ma nature polyamoureuse

Cendre
le samedi 09 février 2013 à 18h44
Préambule : je suis navrée pour le pavé, je me doutais bien que j'étais longue, mais pas à ce point. Je remercie d'avance tous ceux qui auront l’obligeance de tout lire...
Merci.
Je suis en train de me découvrir une passion dévorante. Une passion pour l'amour, qui croit à mesure que j'en découvre toujours plus sur le polyamour, et que je me reconnaît de plus en plus dans sa démarche...
C'est ainsi que j'ai envie de me laisser emporter par cette passion nouvelle, d'y passer tout mon temps libre et plus encore.
Pour moi qui me suis toujours considérée comme une personne raisonnable et pondérée, cette démesure me fait un peu peur. Sur l'emprise qu'elle peut prendre sur ma vie, sur ce que je vais y sacrifier. Et en même temps, cette envie ne me lâche pas.
Comme un drogué à la nicotine qui ne peut plus imaginer ne pas allumer sa clope à partir du moment où la possibilité en a été évoquée...
Ainsi, j'ai envie d'en savoir plus sur l'amour.
J'ai envie de lire et d'écrire sur le sujet à longueur de journée, que ce soit dans ses aspect purement théoriques que dans la confrontation à la pratique.
J'ai envie de comprendre ce qui se passe, comment cela fonctionne, d'en savoir plus sur l'étincelle magique qui va passer entre deux être, qui va modifier leur relation, qui les lie l'un a l'autre, comme aimantés...
Et surtout, j'ai envie de renouveler personnellement cette expérience. Je peux toujours arguer mon approche scientifique de la chose, dans un but d'observation et de compréhension, mais soyons honnête avec soi même, c'est avant tout parce que je prend un plaisir immense à tout cela, et en particulier à sentir les relations s'établir en moi, à entendre mon cœur battre sur trois fois rien, sur une connivence, un regard...
Enfin, je passe vite fais sur les plaisirs sexuels, où j'ai encore tant à apprendre...
Sensations intellectuelles et physiques, à la fois reproductibles, universalemment connues, chantés par tous les poètes, ressentie par chacun d'entre nous (avec plus ou moins de variantes) et pourtant, sensations impossibles à planifier, qui savent fuir quand on cherche à les forcer, et qui peuvent survenir dans un contexte parfaitement inattendu, nous prendre complètement par surprise.
Cette passion me fait vraiment peur. Par le temps que je peux y consacrer.
J'ai peur d'y sacrifier tous mes plaisirs quotidiens qui faisait auparavant le socle de ma bonne humeur, et même de la constance de mon humeur.
J'ai peur de prendre du retard sur tout le reste, tout ce qui ne sera pas classé comme prioritaire dans ma caboche, de mon boulot à l'administration de l'appart (entretien/paperass), ou pire encore de négliger toujours plus mes autres relations amicales ou familiales (Je suis déjà une « copine en carton » qui prend jamais le temps de donner des nouvelles, mais ça pourrait devenir encore pire)
J'ai peur enfin de devenir inconstante, effrontément heureuse ou au contraire irritable pour mon entourage en fonction de mes avancées ou recul de ma passion. Comme le supporter de foot qui gueule sur sa compagne parce que son équipe a perdue. S'en est vexant de se dire que je suis prête à me laisser aller à de telles tels comportements, mais je les sens là, prêts à éclore...
Ces remarques-là sont valable pour n'importe quelle passion excessive. Céder à l'euphorie, s'investir à fond, quitte à morfler en cas de déception...
Mais à ces peurs là s'ajoutent encore d'autres peurs, plus liées à l'objet de cette passion : l'Amour.
C'est une passion qui n'est pas reconnue en société, qui est même plutôt associée à un manque de maturité, un maque de respect, même quand elle n'est pas excessive. J'étais déjà un extraterrestre social, je m'enfonce toujours plus dans l’excentricité.
Et enfin, c'est une passion qui concerne l'un de mes pilier d'avenir : la famille.
Je croyais que je voulais construire un cadre rassurant et sécurisant pour y éduquer des enfants, que c'est même pour cela que l'on avait mis tant de temps à se marier. Et voilà que je prend le risque de tout foutre en l'air, que j'ouvre la boite de pandore, et tout ce qu'elle peut contenir comme incertitudes, comme phases de négociations délicates, comme évolutions futures impossibles à prévoir à l'avance...
C'est difficile d'imaginer situation plus instable.
Tout ça pour quoi ?
Pour satisfaire une envie irrépressible...
C'est quand même un péché de gourmandise.
Vous êtes un certain nombre à comparer nos amoureux à des pâtisseries (chacune apportant des plaisirs différents). Et ben là, moi, j'ai une furieuse envie d'acheter tout l'étal de la boutique, et j'ai vraiment peur de passer pour une morfale qui sait pas se contrôler...
Alors, je traîne une vague honte, une culpabilité sourde qui me gâche pas mal ma relation à ma nouvelle passion. Pourquoi moi ? Qu'est ce que ma petite personne a de supérieur ou de différent pour que je m'autorise à m'investir dans cette passion, là où tant font l'effort de bien se tenir ? Qui suis-je pour leur balancer à la figure qu'ils ne sont que des idiots, qu'ils auraient du se laisser tenter plutôt que de rester coincé avec leur balais...
Mais en même temps, assumer ce que je suis.
Ma nature polyamoureuse ne fait aucune doute, elle m'est fondamentale.
Elle est suffisamment inhérente à moi-même pour que deux personnes dont je suis très proche (mon conjoint et un très vieil ami) se sente complètement démunis face à ma révélation, dans l'incapacité complète de nourrir le moindre espoir de me changer, dans « l'obligation » de prendre en compte cette nouvelle donne, qui n'est que l'expression de quelque chose qu'il ont toujours su en moi...
Alors ?
Pour gérer tout ça, j'essaie de conserver le même cap, la même ligne directrice qui me guide depuis 5 mois maintenant : Ne jamais faire ce que je ne saurais avouer/assumer par la suite ; que ce soit en action ou en inaction, que ce soit en amour ou en tout autre domaine. (exemple : j'ai couché avec untel -ou bien- J'ai zappé un rendez-vous professionnel)
Quand il s'agit d'un truc qui n'est pas public, l'aveu se conçoit aussi bien immédiatement, beaucoup plus tard ou jamais. L'important, c'est qu'il ait été prévu dès le départ et pas qu'il soit extorqué par une contraire extérieure. Et c'est justement cette possibilité de dire, de transformer l'aveu (de quelque chose de honteux) en une simple information (au fait, il s'est passé ça), qui me permet de me regarder dans la glace tous les matins, et, outre de m'y trouver belle (et lui, le polyamour a pas mal regonflé mon estime personnelle) de m'y trouver digne.
Digne de la confiance de mes proches, en particulier.
Je pense que j'en suis capable. Que je peux le faire.
Il n'empêche que je joue les équilibristes. Je risque gros sur ce coup là.
Mais peut être puis-je faire confiance à mon mari, qui me connaît mieux que moi même sur certains points : il m'a toujours trouvé une certaine propension à incarner un élémentaire du chaos...
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.