La sexualité avec un A
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clairobscure (invité)
le lundi 24 octobre 2011 à 18h42
@Dan: "On donne trop d'importance au sexe et on passe à côté de l'amour avec un grand A": c'est vrai, mais la vraie question, c'est pas tout à fait "quoique j'ai pas envie de sexe?", c'est plutôt "pourquoi je ressens rien pour personne?" Ca redirigera peut-être la compréhension de ce que j'ai dit (moi).... mais peut-être pas alygator par contre :P
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oO0
le mardi 25 octobre 2011 à 07h30
D'un autre côté, le comportement masculin est souvent surinterprété. J'ai du frais à raconter, mais c'est tellement désagréable que je n'en ai pas envie. Tellement de peurs dans ces surinterprétations, que c'est à se vômir.
Quant à l'amour avec un A, désolé, mais celui-là ne m'a jamais inspiré confiance : jamais assez bien pour, toujours reprochable à ses yeux, trop réel pour correspondre à l'idéal. Une p... d'impression de devoir tenir la comparaison avec un dieu. Principale cause de ma vie, A... sexuelle.
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Junon
le mardi 25 octobre 2011 à 18h20
Eh bien là, je ne suis pas d'accord avec toi. Ce peut être une priorité, opposer sexe et amour est une erreur, à mon sens. L'un n'est pas plus légitime que l'autre!
Et même si l'amour donne beaucoup de force pour supporter des passages difficiles du couple, le manque de désir peut être insupportable, à force.
C'est assez culpabilisant pour celui qui ne supporte plus le manque de sexe, ce discours-là. On ne quitte pas son compagnon/sa compagne parce qu'il est malade/handicapé/asexuel...compréhension n'est pas mortification, si?
dan
Alygator :
le sexe ne doit pas être une priorité, le plus important c'est l'amour.
On peut très bien vivre une relation très forte avec quelqu'un sans sexe. Le sexe n'est qu'un moyen, mais il y a tellement de façons de montrer son amour.
Ton partenaire acceptera cette situation s'il t'aime. Surtout ne te forces pas et ne fais pas semblant ; un jour , le désir peut revenir ou pas .Si ça ne vient pas ,tu vas vivre des choses qui peuvent être très agréables quand même.
On donne trop d'importance au sexe et on passe à côté de l'amour avec un grand A. Toi tu vis surement un grand amour ; la preuve ton compagnon est toujours présent.
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lilitu
le mercredi 26 octobre 2011 à 03h42
@Clairobscure: Quand tu te demande "pourquoi je ne ressens rien?", il y a déjà derrière cette question un désir de comprendre l'absence de désir, et un désir de ressentir quelque chose. C'est peu mais c'est déjà du désir. J'ai remarqué que quand je cherchais à forcer mon désir, à aller plus vite que ma cadence intérieure, c'est comme si quelque chose s'épuisait en moi, et aussi comme si je me faisais violence. Je le ressens même physiquement, cela crée des tensions musculaires.
Aller tout doucement, ne pas me laisser presser comme un citron par les désirs des autres, et si il n'y a rien surtout rester avec ce rien. Plus je force plus ça met longtemps à revenir. En fait j'ai trouvé que le premier pas vers le retour de cette force vitale qu'est le désir, c'était d'écouter et d'accepter profondément le fait qu'il n'était pas là. Le premier désir à revenir, c'était celui d'accepter en profondeur l'absence de désir, qui était en fait un désir de repli sur moi, de me donner l'espace et le temps nécessaire pour trouver mon rythme, pour apprendre à m'aimer moi-même, et à panser les blessures du passé. C'est aussi le temps qu'il m'a fallu pour apprendre à raconter de belles histoires avec toutes les rencontres que j'avais vécu avant ;) ça m'a pris trois ans et demi. Et ça en valait vraiment la peine!
Maintenant, j'en suis à apprendre à prendre l'initiative du rythme comme tu le dis, RIP. Je suis un peu perdue là-dessus, mais bon petit à petit, j'apprends. En fait, me retrouver "le bec dans l'eau" ça me fait rudement peur... ce qui est un peu bête, parce que je retiens au moment ou il y aurait de l'intensité de mon côté, et ensuite, je me laisse porter par celle de l'autre, lorsque j'aurais besoin de plus de temps, de créer plus de tension... pfff tout à l'envers, en fait ;)
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clairobscure (invité)
le mercredi 26 octobre 2011 à 12h28
Il me semble que, dans un contexte polyamoureux au moins, vos avis à tous les deux, junon et dan, sont tout à fait compatibles... non? chacun suit son rythme sans que l'autre soit obligé de "subir" le manque de désir de l'autre. Quitte à contrarier certains, le sexe peut avoir une influence sur les sentiments, même si ce n'est pas tout et même si les sentiments peuvent aussi se construire sans, mais je trouve que ça aide, aussi parce qu'on en ressort avec une autre connaissance de l'autre.
Tu as raison lilitu, bien-sûr qu'il ne s'agit pas de se forcer. Mais je sais aussi que le désir et la libido ne fonctionnent pas comme la faim: ce n'est pas parce qu'on n'y a pas touché et qu'on ne l'a pas ressenti depuis longtemps que ça sera de plus en plus intense, du moins que ça reviendra avec le temps, au contraire.
Enfin, de toute façon, à part attendre patiemment en étant attentive à l'effet qu'ont les autres sur moi, il n'y a pas grand chose à faire, je crois même que comprendre le "pourquoi" n'y changerait rien ^^
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oO0
le vendredi 28 octobre 2011 à 16h21
J'aimerais bien relancer ce fil, mais je ne sais pas comment. Je me retrouve face à ma propre impasse... sur laquelle je m'exprimerai à l'occasion.
Sinon, Junon, je suis d'accord avec toi sur le fait que le "manque de sexe" du partenaire qui éprouve encore du désir puisse être culpabilisant s'il est vu comme l'intention de forcer l'autre. C'est prêter des intentions qui peuvent être blessante ou déstabilisante car de telles intentions ne suggère ni plus, ni moins que des situations proches du viol ou à tout le moins de l'obsession sexuelle. Reste que cela peut être tout aussi blessant ou déstabilisant d'attribuer au regard de l'autre le fait de prêter de telles intentions. L'absence ou l'excès de désir constituent des états du désir à respecter et accepter comme partie intégrante de la vie affective, mais ce n'est pas évident à intégrer sans se laisser piéger dans des préjugés, des complexes, etc. Préserver un climat d'estime mutuelle ne va souvent pas sans passer par l'épreuve des malentendus et mésententes qui résultent de ce genre de pièges.
Lilitu, cela fait partie de l'apprentissage de l'initiative du rythme. Là, tu te retrouves à devoir apprivoiser le risque de te retrouver le "bec dans l'eau", mais ce n'est pas plus terrible que de tomber habillé dans une piscine. C'est comique, à défaut d'être érotique, même si cela n'a rien d'évident à rendre ce genre de situation comique et surtout à la vivre de part et d'autre avec humour. Pourtant, il y a tellement peu de réalité en jeu dans une rencontre que cela devrait avoir cette légèreté.
Claireobscur, effectivement, c'est surtout une question de personne qui fait la différence, l'effet que peut nous faire une personne.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
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Mysterhill
le dimanche 30 octobre 2011 à 02h45
Je me glisse sur la pointe du clavier. Votre fil me parait si intime , je voudrais pas déranger et en même temps j'aime beaucoup son ton.
Je trouve qu'il reflète bien un grand malentendu entre femmes et hommes dans nos attentes les uns des autres.
Tout d'abord , RIP, je me sens très proche de tes ressentis, quand tu écris : "que je m'entende souvent dire qu'il faudrait que j'insiste plus alors que cela me laisse juste le sentiment d'entretenir une forme de harcèlement dans les rapports hommes-femmes".
J'ai tenté l'expérience de m'inscrire sur site de rencontre avec un profil féminin. Je me senti assailli par une meute affamée. Envie de fuir, et en tant qu'homme aussi, pathétique compétition entre photos de voiture/moto/muscle...stéréotype de prise de contact , insistance déplacée, et cette idée que s'il fallait en passer par là pour nouer une relation, je préférais jeter l'éponge.
J'aimerai partager avec vous l'envie d'avoir envie, ce sentiment intense de vie que procure le désir, la séduction qui va avec dans les premiers instants.
Le cheminement est compliqué. Et pourtant que la route est belle ! Celles des premiers instants, de la découverte de l'autre aux délicieuses attentes, le coeur battant. Peu importe la fin, vous avez parlé de déception, une rencontre, c'est un petit bout de vie et tout comme pour la vie, il y aura une fin , quoiqu'il arrive.
J'aime aussi beaucoup cette idée qui a été énoncée: nos sentiments continuent de perdurer même après la séparation. Pendant longtemps j'ai eu du mal avec mes ressentis. J'avais comme une barrière mentale. Qu'on le veuille ou non, on est programmé pour une forme de relation : le couple exclusif avec un idéal d'amour romantique et éternel. Cette soupe nous est vendue à tous les rayons, éducation, livres, film etc... J'ai mis 20 ans pour m'apercevoir que les liens ne sont pas éternels, ils peuvent varier en intensité, se resserrer ou se desserrer.
Mes rencontres sont toujours parties d'amitiés, d'un profond sentiment de sympathie, c'est ma réponse à une question de ce fil : " c'est quoi une bonne relation ? ".
Effectivement il y a tant de relations plates, une bonne relation pour moi est une relation intime, où les échanges portent sur ce qui nous touche. Des sentiments naissent, il se passe alors parfois quelque chose de mystérieux : l'alchimie du toucher. Elle fonctionne ou pas. Et les corps ne mentent pas. Un peu comme le coeur, ils sont indépendants de la raison. A chaque fois que j'ai cette chance de pouvoir conjuguer sentiment et sensualité, accord des corps et des coeurs, nous allons au delà du plaisir physique, nous nous laissons envahir, bouleverser, par des émotions intenses. Je dis bien la chance. Celle qui fait que des destins se croisent, il suffit d'avoir confiance.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
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oO0
le lundi 31 octobre 2011 à 01h36
Intime ? Oui et non. Sensible, certainement. Il ne s'agit certainement pas d'un sujet qui se prête à de grands débats d'idées à couteaux tirés. Pour ma part, j'ai souvent l'impression de passer à côté du sujet, mais c'est un sujet qui me plaît, je ne sais trop pourquoi.
Je peux tout au plus, ici, esquisser un halo de sensations qui renvoie davantage à la sensualité qu'à la sexualité/ l'érotisme sans pour autant l'exclure, mais sans l'inclure non plus. Une atmosphère aquatique, s'assoupir dans son bain, se délasser sous la douche. Une sensation d'apaisement par rapport à un certain état d'harrassement, le délassement d'une certaine fatigue émotionnelle. C'est un état que je retrouve facilement au moment de s'assoupir à deux dans le sommeil, de sieste entre éveil et sommeil ou encore, de répis dans un fauteuil l'un contre l'autre, lové l'un contre l'autre, la tête sur le ventre de l'un ou de l'autre. Des états entre lassitude et lascivité où le fait que le corps soit majoritairement composé d'eau est quasi palpable . Si j'en ai pris conscience à l'intérieur de mes relations, je ne l'ai pas moins vécu en dehors. Enfant, en m'endormant dans les bras de mes parents ou de proches ou en m'y réfugiant quelques instants. Avec d'autres enfants, devant un film, par exemple. C'est un état qui se partage encore fréquemment à l'adolescence. Un état étrange qui se retrouve avec certains animaux de compagnies aussi, le chat qui vient partager une sieste ou encore le chien, voire le cheval étendu sur son flanc qui le prête à une sieste. Il s'agit là d'une animalité toute différente que ce qui s'entend habituellement par animalité. Je ne sais pas si vous voyez, ces petits groupes d'enfants ou d'ados qui ressemblent à une portée de chatons ou de chiots. Avec de nombreuses personnes et nos compagnons les animaux, la sexualité est complètement inappropriée car elle en dénatureraient totalement le partage... à l'exception de rares personnes. Certains gestes d'affection, caresses au visage, sur le bras, dans le dos, l'épaule participent du partage de cet état.
Cet état relève d'un pur effet de présence, d'abandon à l'effet de présence de l'un et de l'autre. Je ne sais pas comment en parler, ni comment nous en parlons, ni même si nous en parlons. Reste que je sais que c'est cet état qui dirige, ici, mes interventions sur ce sujet : la sexualité avec un... A. Cet état en est proche, sans se confondre avec bien qu'il me semble y jouer un rôle essentiel, une sensualité qui n'est pas celle de la sexualité, mais sans laquelle cette dernière n'en aurait pas ou moins, voire beaucoup moins.
Tout ce que je sais, c'est que la conscience de cet état m'a aidé et m'aide encore, même si le partage en devient plus rare. Quoi qu'il en soit, il repose sur un certain état de confiance et c'est peut, là, que cela rejoint ta conclusion sur la confiance qui a vraisemblablement orienté mon écriture de ce post. Reste que va situer cet état, dès que tu le limites à l'érotisme, il disparaît, mais en dehors de cette limite, il devient difficile à situer et laisse pressentir des limites scabreuses à mille lieux de l'innocence de cet état.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
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oO0
le lundi 31 octobre 2011 à 01h55
Mysterhill,
je n'ai rebondi que sur peu de passage de ton intervention, mais cela n'empêche que justement je ne voyais pas comment mieux les formuler. Bref, cela me semblait possible d'envisager un autre angle qui positive directement l'état "a...sexuel". Quelques postes faisaient écho à des attentes proches de la sexualité, sans être pour autant sexuelles.
Sinon, l'envie de jeter l'éponge, oui, c'est mon état actuel. Je crois même que l'éponge est jetée, même si je la reprend de temps à autre. (Ca m'a fait plaisir de voir que tu t'es montré attentif à ce malentendu des genres.)
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
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Mysterhill
le mardi 01 novembre 2011 à 19h58
Rip, j'aime beaucoup ton approche tendresse et douceur, pour moi, c'est la base d'une suite réussie, laisser les corps se connaitre, s’apprivoiser, et aller plus loin si affinité... je crois beaucoup aux premiers contacts physiques. en cas de répulsion, inutile d'insister.
Et en même temps, tous les cours de séductions le disent : il ne faut jamais s'engager sur la voix de l'amitié pour séduire. Dès qu'une femme t’envisage comme ami , c'est fini.
Et pourtant, je persiste, même si c'est plus compliqué, et j'ai envie de t'encourager à reprendre l'eponge.
Cependant comme le dit Clairobscure : "Enfin, de toute façon, à part attendre patiemment en étant attentive à l'effet qu'ont les autres sur moi, il n'y a pas grand chose à faire", la solution d'attendre vaut pour les femmes ou les sosies de Brad Pit.
Coté homme, on se retrouve vite "Bel au bois dormant".
Alors que faire ? Le paradoxe c'est que les techniques des séducteurs marchent. J'ai teste. J'en ai même été étonné, et même un peu effrayé : j'ai eu l'impression de n’être plus moi même. Quel intérêt de séduire sur une mise en scène ?
Je n'ai pas de solution, il faut peut être se faire violence parfois.
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clairobscure (invité)
le mercredi 02 novembre 2011 à 14h51
Woaaaw! excuse-moi pour cette réaction immédiate, mais quand je lis "cours de séduction", la méfiance arrive en trombe...
En tant que femme, je peux te dire que c'est faux quand tu dis "il ne faut jamais s'engager sur la voix de l'amitié pour séduire. Dès qu'une femme t’envisage comme ami , c'est fini.": du moins tout dépend comment tu envisage la suite: si ton but c'est seulement de passer une nuit torride, éventuellement... si c'est de donner un coup de pouce à une relation amicale pour la pousser vers une relation plus intime, il faut avoir l'attitude en conséquence pour faire passer le message et "aller plus loin", l'amitié n'empêchant rien. Mais si tu envisages une relation authentique à "durée indéterminée", l'amitié est une bonne façon d'établir des liens sincères.
Encore une fois, quand je dis "Enfin, de toute façon, à part attendre patiemment en étant attentive à l'effet qu'ont les autres sur moi, il n'y a pas grand chose à faire", tu l'as mal interprété: je ne dis pas "la solution d'attendre vaut pour les femmes ou les sosies de Brad Pit. [qu'on me tombe dans les bras]", mais plutôt attendre que quelqu'un me donne envie d'aller explorer son intimité plutôt que me jeter sur le premier venu en espérant que "l'appétit vienne en langeant" :/
En fait, tu donnes toi-même la réponse: "Alors que faire ? Le paradoxe c'est que les techniques des séducteurs marchent. J'ai teste. J'en ai même été étonné, et même un peu effrayé : j'ai eu l'impression de n’être plus moi même. Quel intérêt de séduire sur une mise en scène ?" (voir mes réponses plus haut)
Et antithèse: "Je n'ai pas de solution, il faut peut être se faire violence parfois.": ???!!! qu'est-ce que tu cherches au final?...
Voilà, juste pour rétablir la compréhension sur ce que j'ai dit dans mes posts précédents et te donner ma réponse à tes questions/affirmations. :)
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clairobscure (invité)
le mercredi 02 novembre 2011 à 14h54
et zutre.. :/ je voulais dire "l'appétit vienne en MANGEANT"!! ^^ et, non, ce n'est pas un lapsus révélateur, juste une faute de frappe, hein... :P
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LuLutine
le mercredi 02 novembre 2011 à 15h01
Mysterhill
Dès qu'une femme t’envisage comme ami , c'est fini.
Quand je lis ça, je bondis de ma chaise.
Chez moi, c'est plutôt le contraire (si un homme n'est pas déjà mon ami depuis un certain temps, il aura en moyenne beaucoup plus de mal à m'approcher).
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Junon
le mercredi 02 novembre 2011 à 16h29
Même réaction de mon côté. Très peu de mes histoires de cul ou d'amour ne débutent pas par de l'amitié...
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oO0
le mercredi 02 novembre 2011 à 18h58
Mysterhill, par rapport aux techniques de séductions, je pense que tu as résumé le pourquoi j'ai jeté l'éponge.* Mais, ...
... je ne sais pas. Tu as pris la direction inverse de celle que j'ai prise. Je ne pense pas avoir abordé la question en termes d'efficacité et j'aurais du mal à dire en quels termes. Comme je le signifie, je pars d'un halo de sensations. Je pense que tu aurais passé laissé la question de l'efficacité cela serait mieux passé ou encore, traduite en termes de communication, celle du langage corporel.
Clairobscure, Lulutine, Junon, je serais intéressé de vous voir développer. Mysterhill part d'un lieu commun à laquelle la réalité semble souvent correspondre. Plutôt que d'essayer de le contrer, tenter le contraste me semble une approche plus féconde. J'ai tendance à abonder dans votre sens, mais à me remettre en question dans son sens.
Enfin soit, ce serait dommage de rentrer dans un conflit d'idées. Comment vous l'orienterez-vous ce contraste ?
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*J'ai jeté l'éponge, mais cela ne m'empêche pas de dire ce que je ressens quand je le sens.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
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Mysterhill
le jeudi 03 novembre 2011 à 00h07
Clairobscure, Lulutine, Junon, vos réactions m'enchantent. Bien sur que l'amitié est fondamentale, elle est certainement l'elément essentiel qui fait que les relations durent plus de trois ans.
Cependant vous ne faites pas partie de la majorité des femmes. Ce que j'ecris est une règle triviale , basique des séducteur et autres coach en séduction (google avec les mots clés "art de seduire friendzone"). c'est un lieu commun comme le dit RIP.
Les techniques de ces coach sont pragmatiques, elles se basent sur des observations simples : ce qui marche (ou pas) avec le plus grand nombres, elles utilisent aussi les principes de la manipluation.
Nous touchons le paradoxe des relations Homme / femme, le malentendu dont nous parlions precedement. Les techniques de séduction fonctionnent, dans un majorité de cas, elles aboutissent à des relations souvent biaisées, et j'y vois certainement une des raisons des ruptures, divorces qui ne cessent d'augmenter.
c'est un cercle vicieux : ces techniques sont conçues pour apporter la reponse qu'attendent la majorité des femmes, heureusement pas toutes :-).
Mais on s'eloigne et je partage l'interet de RIP, j'aimerai aussi vous voir développer.
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clairobscure (invité)
le jeudi 03 novembre 2011 à 12h00
J'ai pas tout à fait compris sur QUOI précisément vous voudriez qu'on développe?
Je ne pense pas être différente de la plupart des femmes, mais me sentir ou, pire, me rendre compte plus tard que j'ai été manipulée pour qu'on obtienne de moi ce qu'on veut, et surtout mon cul, ça me met de plus en plus en colère...
Quand on cherche à développer une relation, on ne peut pas faire l'impasse d'être franc avec la personne en face, et avec soi-même par la même occasion, car on se révèle très vite de toute façon, qu'on le veuille ou non, et l'impression d'avoir été trompée est très désagréable, donc mauvais départ. Après, si c'est un jeu où personne n'est dupe, c'est encore autre chose...
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Alygator427
le jeudi 03 novembre 2011 à 13h59
Mysterhill
Et en même temps, tous les cours de séductions le disent : il ne faut jamais s'engager sur la voix de l'amitié pour séduire. Dès qu'une femme t’envisage comme ami , c'est fini.
Je suis d'accord avec LuLutine et clairobscure et Junon ....
C'est bien beau de parler de lieu commun, mais on peut pas parler de réalité et de concret plutôt ?
Je ne doit quand même pas être la seule à ne pas apprécier la drague et autres jeux de séduction.
Comme vous le dite c'est une manipulation, un objectif a atteindre, rien qu'un jeu de rôle un peu fourbe.
Chaque relation se construit différemment, pas besoin d'une norme.
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oO0
le jeudi 03 novembre 2011 à 21h22
Ben, en fait, pour ma part, si je souhaiterais vous voir développer, c'est simplement parce que je ne me sens plus d'aborder la réalité et le concret. Là, il y a l'expression d'une attente que, personnellement, je partage. Certes elle n'a rien avoir avec certains lieux communs, mais c'est là que c'est intéressant, que leur contraste met en évidence une attente d'amitié hors du communs. Le lieu commun, c'est qu'habituellement, l'amitié entre personnes susceptibles de s'attirer (hétéro et homo) est un contrat tacite d'asexualité. Là, j'aborde ce lieu commun de l'autre côté présenté par Mysterhill, non pas l'amitié comme impossibilité de la sexualité, mais comme possibilité de l'asexualité.
Ce lieu commun de l'amitié comme contrat tacite d'asexualité, personnellement, je l'apprécie et prend plaisir à le respecter sans le considérer comme un obstacle. Ce qui est intéressant à développer, c'est que dans la perspective que vous offrez, il n'y a pas de close d'exclusion (définitive) de la sexualité - pour filer la métaphore contractuelle. Je m'y retrouve, mais je serais bien incapable de m'exprimer car cela ressort d'une évidence muette pour moi.
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Alygator427, je viens de relire le post avec lequel tu as ouvert ce fil et cette phrase m'a frappé parce que je m'y reconnais à moitié : "J'ai peur de pouvoir m'en passer." Quelque part, je peux reconnaître cette peur chez moi, mais le fait de pouvoir m'en passer correspond à la réalisation d'un souhait personnel. Je n'avais aucune envie de vivre mes relations "sexuelles" ou "amoureuses" comme un besoin à satisfaire. Si le fait de pouvoir s'en passer est une libération, il est cependant possible de s'y laisser aller et là, oui, quelque j'ai peur car il y a un goût de vivre qui se perd dans ce laisser. Non pas le goût de vivre, mais un goût de vivre.
Sinon, pouvoir s'en passer, signifie une certaine autonomie et indépendance où le désir n'a plus rien à voir avec la manière dont il a pu se manifester à l'adolescence. L'impatience du corps à l'adolescence pousse à se jeter à l'eau. Sans la poussée de cette impatience, personne ne se jetterait probablement à l'eau. Parfois, cette impatience est même insupportable et ne donne aucune envie de se jeter à l'eau. Tout cela pour dire que la première expérience du désir s'impose à soi, soit le mode d'une affectivité passive. Progressivement, chacun, chacun gagne en autonomie et le désir ne s'impose moins qu'il n'est possible d'en disposer. Une fois arriver à la possibilité de s'en passer, attendre qu'il se manifeste dans la passivité revient à attendre qu'il s'impose comme à l'adolescence. Cela nécessite de se défaire de l'a priori de passivité de l'affectivité. Demeter, dans un autre fil, l'avait bien exprimé à sa manière. Pour ma part, pour se défaire de cet a priori de passivité, je ne peux que renvoyer à l'expérience fait de l'affectivité dans l'activité de l'acteur : sensations et émotions s'y manifestent en action. Manque-t-elles d'authenticité et de sincérité sous prétexte qu'elles sont mises en jeu ?!? L'inactivité ne tue-t-elle pas l'affectivité si celle-ci est réduite à une forme de passivité sensée engendrer d'elle-même l'activité ?
Enfin soit, dans ta situation, peut être que c'est à toi de pouvoir chercher en action, bref, de mener la danse. Les arts, en la matière sont d'immenses champs de recherches qui permettent d'expérimenter en action, émotions et sensations, sans résultats parfois, et alors ? Sinon, s'il y a une chose qui me semble importante à retenir, c'est que l'asexualité, pouvoir s'en passer, peut être vu et vécu comme une forme de maturité. Pas la seule forme de maturité, certes, non, mais non moins une.
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Alygator427
le samedi 05 novembre 2011 à 12h10
Personnellement mon adolescence était très asexuelle et désintéressée. J'ai tout appris, y compris à m'intéresser au sujet une fois adulte. Mais peut être qu'il ne s'agit que d'un certain retard.
En fait, ça m'embête sur tout au niveau de la tête. Puisque que physiquement tout va bien. Et puis ce n'est pas seulement à cause de mon compagnon mais c'est aussi pour moi, accepter ce changement est difficile. L'impression de ne pas vivre pleinement, un signe de maturité, je ne sais pas, je suis pas mature.