Lutter contre une IST : la gale
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Aki
le lundi 17 novembre 2025 à 20h39
Je ne sais pas si le sujet est au meilleur endroit, ni s'il peut être pertinent. Je n’ai pas trouvé de sujet spécifique sur le forum. Libre aux modérateur-risses de le supprimer / déplacer.
Merci d’apporter vos remarques, vos témoignages, pour compléter ou corriger ce texte !
Je le mettrai à jour régulièrement.
AVERTISSEMENT :
Ce sujet parle de parasitisme. Il ne contient pas de photo.
TEMPS DE LECTURE : 15 minutes
CONTEXTE :
Suite à une mésaventure affreuse (qui aura duré plus de 6 mois et m'aura fait perdre des dizaines d'heures de sommeil, et des relations !), je voulais témoigner et donner des conseils concernant une maladie peu connue et peu fréquente (0,3 % des français), considérée comme une IST, et qui peut potentiellement ruiner nos relations polyamoureuses.
J'ai nommé : la gale. :-/
Tout d'abord, il n'est pas simple d'avoir une information claire et exhaustive sur le sujet, quand bien même cette maladie est connue et documentée depuis des siècles par une grande partie de l'humanité. Vous pouvez trouvez quelques informations d’ordre général sur la page Wikipedia dédiée : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gale
Je ne peux faire l’économie de m’attarder sur la description de la maladie et des traitements, ce qui m’a beaucoup manqué quand je l’ai attrapé, pour comprendre comment ça marche, comment en préserver mon entourage et comment me (re-re-re)soigner. Je voudrais surtout donner des conseils pratiques, issus de mon expérience et de celle de personnes de mon réseau relationnel qui ont été touchées.
EN GÉNÉRAL, AU QUOTIDIEN :
- demandez systématiquement à tout-e nouveau-elle partenaire sexuel-le si elle a des IST (test en laboratoire pour le VIH, hépatites, bactéries, virus, etc) ET si iel se gratte. Si un-e partenaire vous affirme qu’iel est « clean » mais qu’iel a des lésions aux zones typiques de la gale (voir plus bas), méfiez-vous et parlez-en ensemble. Le préservatif n’est d’aucune aide pour éviter sa transmission.
- ne portez pas de vêtements trouvés en friperies ou prêtés par des inconnus sans les laver à 60°C minimum (idem que pour les puces, punaises, etc). Si c’est impossible, laissez-les dans un sac fermé pendant une semaine minimum (aspergés d’un acaricide acheté en pharmacie, si possible).
- méfiez-vous des lits dans les lieux collectifs (gîtes, squats, auberges, etc). Apportez votre propre couchage (matelas, drap, couette, duvet, oreiller) si possible. Sinon, changez toujours la literie vous-même et restez attentif-ve à vos sensations de peau dans les semaines suivantes. En cas de démangeaisons nocturnes inhabituelles et répétées, consultez immédiatement un médecin (idem que pour les puces de lit et autres).
- évitez de serrer la main aux inconnu-es qui se grattent manifestement beaucoup et/ou ont des lésions de grattage aux mains.
EN CAS DE DÉMANGEAISONS :
- si vous ressentez plusieurs jours d’affilé des démangeaisons inhabituelles dans certaines zones du corps (voir plus bas) vous devriez :
- suspecter la gale ;
- cesser immédiatement toute activité sexuelle avec d’autres personnes, câlin peu habillé, massage, caresse, etc, jusqu’à nouvel ordre ;
- vérifiez si, au cours des 2 derniers mois, l’un-e de vos partenaires sexuel-les n’aurait pas eu la gale (oui, les gens mentent ou cachent des choses parfois) ;
- prévenir toutes les personnes avec qui vous avez partagé un lit (a fortiori nu-es), chez qui vous avez dormi (famille, ami-es, métamours, etc), ou à qui vous auriez emprunté des vêtements au cours des semaines précédentes ;
- éviter de serrer la main aux gens. Préférez le salut, la bise ou une simple accolade.
- prendre rendez-vous avec votre généraliste puis éventuellement un dermatologue, le plus vite possible, avant que l’infection ne s’aggrave.
DESCRIPTION DE LA MALADIE ET DE LA VIE DU PARASITE :
- la gale se manifeste, quelques semaines après infection, par des démangeaisons plus ou moins fortes provoquant un grattage irrépressible (« prurit ») entre les doigts des mains et/ou des pieds, aux coudes, aux aisselles, aux genoux, aux fesses, aux cuisses et/ou à l’entrejambe (bref, dans les zones externes potentiellement humides), surtout au début de la nuit (ou pendant). Elle ne touche normalement pas le visage, les cheveux ni la barbe (suspectez plutôt des poux, ou autre chose). Elle provoque de petites « piqûres » qui saignent quand on les gratte, mais peut aussi entraîner des démangeaisons sans anomalie apparente de la peau (gale dite « des gens propres »).
- le parasite adulte responsable de la maladie, le sarcopte (d’une taille de 0,2 à 0,35 mm) est un acarien difficilement observable à l’œil nu ; mais il est possible de le voir avec une loupe x10 ou l’appareil photo d’un smartphone suffisamment grossissant. La tête des femelles dépasse parfois de la peau et forme comme un « deltaplane » foncé. Faire une recherche de photos d’exemple sur le web. On ne peut pas le confondre avec grand-chose d’autre de connu (tique, puce ou autre).
- le parasite est mobile (1 cm / heure environ) et actif surtout la nuit. Les femelles fécondées creusent des sillons sous la couche externe de la peau pour pondre, et les mâles se déplacent en surface et se cachent à la base des poils. Les sillons contenant les œufs sont visibles à la loupe ou avec un « test à l’encre » (voir un dermatologue).
- les œufs éclosent au bout d’environ 5 jours, les larves se transforment alors en nymphes puis en adultes. Ceux-ci deviennent féconds au bout de 3 semaines environ (c’est souvent le début des premières démangeaisons après infection, car les femelles s'activent). Les mâles meurent peu après la fécondation et les femelles peuvent vivre encore deux mois et se reproduire plusieurs fois.
- les sarcoptes meurent en dehors du corps humain en quelques jours (3 à 5 jours selon les sources) et ne se transmettent normalement pas aux autres animaux domestiques. Iels peuvent rester vivant-es quelques jours sur certaines surfaces. Iels résistent au savon et à l’alcool hydroalcoolique. Iels meurent exposé-es à une température supérieure à 50°C. Je n’ai pas trouvé d’info sur leur résistance au froid.
- la transmission se fait principalement de peau à peau, par les zones infectées du corps (mains, sexe, cuisses, notamment), beaucoup plus rarement par les tissus (mais ça arrive !). Plus le temps de contact est prolongé, plus les risques sont grands. En résumé, partager du sexe avec une personne infectée puis dormir ensemble dévêtus vous assure quasiment de l’attraper, même si la personne se gratte peu ou plus du tout. C’est pourquoi, en cas de suspicion de gale, il faut se préparer à ne plus partager de sexualité avec personne, pendant au moins un mois, le temps d’évaluer l’efficacité du traitement.
CONSEILS POUR LE DIAGNOSTIC :
- cette maladie ne peut pas se guérir d’elle-même. Notre corps est incapable de détruire des acariens logés sous notre peau. Inutile donc d’espérer une quelconque auto-guérison. Je répète : vous ne guérirez pas sans traitement. Si vous ne faîtes rien, vous allez certainement être de plus en plus infecté-e, jusqu’à vous arracher la peau jusqu’au sang et ne plus pouvoir dormir du tout, à en devenir complètement épuisé, voir dingue.
- d’après toutes les personnes à qui j’en ai parlé (médecins, laborantin-es, pharmacien-nes), les erreurs de diagnostic sont assez fréquentes. Peu de médecins européens ont en effet directement observé la gale au cours de leur carrière (0,3 % des personnes l’ont en France, mais 300 millions dans le monde). Ils peuvent donc facilement confondre les symptômes de la gale avec ceux d’une autre maladie de peau, voir être dans le déni. Certain-es professionnel-les de santé pourront vous diagnostiquer de l’eczéma, une dyshidrose, une dermite atopique, une maladie de peau quelconque, etc. Il est même possible qu’un test en labo (observation sur prélèvement) soit négatif. En cas de doute, faîtes vérifier que vous avez bien la gale (et éventuellement d’autres maladies) par différents professionnels de santé.
- montrez toutes vos lésions à votre médecin généraliste (y compris dans les zones intimes), décrivez ce que vous ressentez physiquement depuis le début, en oubliant aucun détail (horaires, partenaires infecté-es, etc). Si vous avez eu des diagnostics différents avec d’autres médecins / infirmier-es / pharmacien-nes, dites-lui (vous avez peut-être chopé d’autres maladies entre temps).
- si iels ne vous fait aucun examen (prélèvement, observation directe au dermatoscope ou test à l’encre), qu’iel vous baratine en vous disant que "vous n’avez pas la gale" ou que vous avez "juste autre chose", insistez pour qu’iel le fasse. Si iel refuse de vous ausculter et/ou de vous donner un traitement, changez de médecin !
CONSEILS JUSQU’A LA GUERISON COMPLETE :
- respectez les mesures préventives citées plus haut (ne faites pas de sexe, d’aucune façon). Vous pouvez faire de rapides câlins habillés (mais c'est potentiellement un tout petit peu risqué).
- dormez seul-e, si possible dans votre propre lit, et ne le prêtez à personne.
- ne mélangez pas vos vêtements (pull, gants, bonnets, écharpes, chaussons, etc) avec ceux de vos conjoints, coloc, etc. Ne les prêtez pas. Mettez votre linge sale en sac fermé une semaine ou lavez-le à 60°C.
- évitez si possible de partager les sièges de voiture, fauteuils, canapés, etc, avec d'autres personnes (surtout avec des vêtements légers).
- expliquez à vos cohabitants la nécessité des traitements personnel et de votre environnement commun (voir les modalités plus bas).
- dites la vérité à vos partenaires intimes, à vos proches, expliquez-leur la situation et ce que vous mettez en place pour vous soigner et limiter la propagation. Soyez clair-e et concis-e. Si des inconnu-es vous voient vous gratter et vous posent des questions là-dessus, vous n’avez pas à leur répondre, sinon éventuellement que vous êtes malade (et que vous attendez un diagnostic / traitement). Si vous êtes salarié-e, parlez-en à votre hiérarchie, elle ne devrait normalement pas trop insister pour que vous veniez travailler malgré tout.
- coupez-vous tous les ongles, sinon portez des gants épais la nuit pour ne pas vous blesser dans votre sommeil.
- essayez de vous gratter le moins possible (je sais, ça peut être atrocement difficile). Préférez frotter avec la paume de la main autour de la zone. N’utilisez pas d’objet abrasif (brosse). Si vous saignez malgré tout, désinfectez et protégez vos plaies pour éviter les surinfections. Ne vous baignez jamais dans des eaux non-traitées (lacs, rivière, mer, etc) qui peuvent contenir des bactéries pouvant vous infecter par le sang (staphylocoque doré, par exemple). Si la gale traîne à être soignée, vous aurez peut-être à traiter plusieurs maladies de front, dans un certain ordre. Si vous avez d’autres symptômes que ceux de la gale, parlez-en immédiatement à votre médecin.
- votre peau risque d'être en PLS à cause de la gale et potentiellement des traitements, il est possible que vous fassiez des réactions inhabituelles. Evitez donc tout contact avec des choses irritantes ou allergisantes : poussière, tissus de canapé, herbes sauvages, animaux domestiques, produits d'entretien, etc.
- l'eau chaude a tendance à aggraver les démangeaisons (surtout le soir au coucher), apprenez à prendre des douches tièdes, voir froides. Paradoxalement, l'eau brûlante peut amener un mieux chez certaines personnes. Vous pouvez utiliser des pains de glace entouré de tissu (ou des poches de gel refroidissant) pour calmer localement (et dormir un peu).
- soignez votre peau avec des produits désinfectant et des produits hydratant, si besoin. Lavez-vous et changez-vous régulièrement.
- si possible, prenez des photos datées de vos lésions, gardez une trace de l’évolution de la maladie (emplacement des « piqûres », état de la cicatrisation, autres maladies suspectées, etc) pour évaluer l’efficacité du traitement plus tard.
CONSEILS POUR LE TRAITEMENT :
- contre la gale, il existe des traitements oraux (cachets) et des traitements externes de la peau (crèmes, lotions). Vous pouvez prendre l’un, l’autre ou les deux en même temps (il n’y pas d’étude démontrant de « meilleure » méthode). Lisez bien les modes d’emploi et respectez les délais entre les deux prises (voir ci-après). Les traitements oraux rendent le sébum de la peau toxique pour le système nerveux du parasite (mais pas ses oeufs). Les traitements externes sont des acaricides (qui ciblent spécifiquement ces parasites). Demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien-ne.
- il est fortement conseillé de se traiter soi-même ainsi que ses cohabitants (conjoint, coloc, famille, personnes de passage) en même temps et de respecter des mesures préventives (voir ci-dessus). Inutile de traiter vos animaux (et surtout pas avec des traitements pour les humains !).
- prenez le(s) traitement(s) en fin de journée. Il agira pendant la nuit, au moment où le parasite est le plus actif. Pour les lotions / crèmes, mettez bien 2 couches, en laissant sécher votre peau entre deux (10-15 minutes à température ambiante). Ne vous lavez pas les mains pendant 24h. Si c’est impossible, portez des gants étanches.
- vous devez, le lendemain matin, traiter aussi votre environnement immédiat pour éviter de vous réinfecter : lit, chambre, fauteuils, canapés, moquettes, etc. Bref, tous les trucs où vous restez longtemps assis-e ou couché-e d’habitude. Changez toute votre literie, retournez votre matelas et utilisez des produits acaricides en aérosol sur les tissus (à acheter en pharmacie). Lavez tout le linge sale (n’oubliez pas les chaussons, gants, écharpes, bonnets, etc) à 60°C si possible, sinon enfermez-le dans des sacs plastiques une semaine (le temps que les potentiels sarcoptes meurent) ou traitez-les à l’acaricide si vous en avez besoin rapidement. Personnellement, je traitais tout, fermais ma chambre et partais de chez moi le lendemain matin du traitement, pendant une semaine (avec des vêtements et ma literie propres).
- la première dose tue les femelles (et éventuellement les mâles) en moins de 24h. Vous devrez prendre la deuxième dose (selon le traitement et la notice du fabricant) au moins 7 jours après la première (et au plus tard 3 semaines après). C’est la « fenêtre » pendant laquelle les derniers œufs pondus (potentiellement la veille du traitement) ont éclos mais où les parasites ne sont pas encore adultes (et sont donc encore inféconds).
- important : les traitements peuvent être agressifs pour certaines peau et entraîner des sensations légères de brûlure et/ou de picotement, pendant quelques jours (lire la notice du produit). Votre corps peut continuer à réagir aux traces de sarcopte jusqu’à plusieurs semaines après le traitement. Vous ne saurez donc pas si vous êtes totalement guéri-e avant au moins un mois, si des démangeaisons persistent.
- vous pouvez éventuellement faire une réaction au traitement. Dans ce cas, consultez la notice et contactez le numéro indiqué par le fabricant.
- dans les collectivités, vous pouvez théoriquement retourner au travail 3 jours après le traitement. Ça ne veut pas dire que, même si vous faîtes tout correctement, vous serez réellement guéri-e.
- si malgré les mesures préventives et les traitements, vous avez des personnes dans votre entourage qui se grattent, recommencez tous-tes à zéro. Conservez un historique de qui a quoi, depuis quand, partagez les gestes préventifs, documentez l’évolution de la maladie, communiquez les informations que vous avez obtenues sur la maladie, appelez votre médecin pour des conseils, etc.
- si votre corps réagit mal au traitement, si les démangeaisons ne baissent pas en intensité en quelques jours, si vous en avez à nouveau après quelques semaines, retournez voir votre médecin, refaites faire des observations de vos lésions, refaites le traitement (voir demandez à en essayer un autre). Bref, ne désespérez pas : recommencez en continuant à garder les mesures préventives, jusqu’à être soigné-e.
- une fois que votre peau a bien cicatrisé, que vous n’avez plus aucune nouvelle piqûre ni démangeaison, vous pouvez recommencer à toucher, masser, partager de la sexualité et / ou dormir avec d’autres personnes (ouf !). (+)
Sources : - dermato-info.fr J'espère que ce retour d'expérience vous aura aidé. N'hésitez pas à me contacter en MP (ou mieux, à contacter un professionnel de santé) si vous avez des questions personnelles.
Message modifié par son auteur il y a 2 jours.
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Diomedea
le lundi 17 novembre 2025 à 23h36
@Aki
Merci beaucoup pour ces précisions et avertissements.
Même avec mon passé médical je n'en avais pas conscience de la gale en tant de IST : comme pour la gamme des infections apportées par les herpès, c'est important de connaître toutes les IST, y compris celles qui sont comparativement rares et peu médiatisées, car elles empoisonnent la vie amoureuse (et sont parfois réellement dangereuses).
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Aki
le mardi 18 novembre 2025 à 04h15
Je n'ai pas précisé quelques éléments de contexte de la situation que j'ai vécue :
- la personne qui m'a infecté avait été infecté, une semaine avant que nous ayons un rapport, par un homme qui prétendait n'avoir rien de grave et disait avoir consulté un médecin lui ayant dit qu'il avait juste "des acariens". Il vivait dans des conditions très insalubres et portait énormément de piqûres. Il avait lui-même été infecté lors d'un voyage en Europe de l'Est (je ne sais pas comment).
Cette partenaire ne m'avait pas prévenu qu'elle avait couché avec lui une semaine avant (et donc qu'elle était potentiellement porteuse). Je l'ai découvert en l'appelant, suite à mes premières "piqûres" aux mains, 3 semaines après.
- j'ai pris 2 traitements oraux ("Ivermectine" en 2 doses) à un mois d'écart, dès les premiers symptômes, puis un traitement externe. Les symptômes diminuant, un médecin m'a annoncé que j'étais guéri et que j'avais juste de l'eczéma (je n'en ai jamais eu de ma vie). Cette confusion n'est pas rare, selon mes investigations auprès d'autres personnes ayant eu cette maladie. Il est possible que les traitements n'aient pas bien marché et/ou que je me sois réinfecté par l'environnement ou une autre partenaire, quelques temps après avoir guéri.
- aucun professionnel de santé ne m'a jamais fait aucun examen (à part une analyse de prélèvement sur des plaies aux mains, 6 mois après, qui a révélé uniquement une infection au staphylocoque doré ... mais pas de sarcopte). Je n'ai donc jamais eu aucune preuve tangible d'avoir eu cette maladie (mes partenaires oui) !
- en parti à cause du déni, d'un manque flagrant de professionnalisme et des erreurs de diagnostic de la part de nombreux médecins que nous avons consultées, au moins 6 personnes ont été infectées après moi (jusqu'à 3 niveaux). Il a fallu que certain-es d'entre nous insistent fortement pour obtenir un diagnostic correct (observation du sarcopte) pour obtenir un traitement et un suivi. Nous ne savons pas clairement qui a réinfecté qui, ni quand.
- nos colocs respectifs, ami-es (et certains métamours) n'ont étrangement jamais contracté la gale, malgré une certaine proximité (vie commune, câlins, etc). C'est pourquoi il faut la considérer comme une IST.
Conclusion : si ça vous gratte, ne faites plus de sexe avec personne, ne croyez pas les médecins qui vous font des diagnostics à l'emporte-pièce ou au doigt-mouillé, demandez des examens approfondis, traitez-vous ainsi que votre entourage et votre environnement en respectant les recommandations des autorités de santé et des fabricants. Recommencez jusqu'à n'avoir plus aucune démangeaison pendant un mois.
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Allyah148 (invité)
le mardi 18 novembre 2025 à 12h14
Merci d'avoir parlé de ce sujet qui est effectivement important et méconnu chez nous.
Une amie a été infecté par son partenaire qui revenait de l'étranger (je ne sais pas comment il l'avait attrapé). Vu le peu de connaissances des médecins en France il a été compliqué de se faire traiter et elle a fini par infecter ses parents chez qui elle vivait.
Tous les 3 ont galéré pour s'en sortir pendant des mois...
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LeGrandStyle
le mardi 18 novembre 2025 à 12h37
Merci beaucoup pour toutes les infos! Le dépistage des IST est un sujet central dans la non-monogamie et malheureusement les informations sont dispersées ici et là.
Toutes les IST sont probablement recensées ici: https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/mst-ist/m...
Par exemple, il y est indiqué que: “Les poux de pubis ou « morpions » et la gale, lorsqu'il existe des lésions autour des organes génitaux, peuvent se transmettre sexuellement.”
Il y a aussi les liens suivant que je trouve utiles:
- https://depistage.be/wp-content/uploads/2022/11/af...
- https://cemagcare.com/wp-content/uploads/2022/09/C...
La capote ne protège vraiment que du VIH et de l’hépatite C, donc tout nos rapports, protégés ou non, sont à risque.
Les rapports protégés sont moins à risque, mais pas forcément autant qu’on le pense.
De ce que je sais, le VIH, la syphilis et le chlamydia peuvent être asymptomatique, ou on peut avoir l’impression d’avoir guéri naturellement alors que on ne l’est pas.
Du coup il faut au moins dépister ceux-ci régulièrement (tous les 6 mois ~ 1 an) ou/et à chaque nouveau partenaire.
Les depistages HPV doivent aussi être fait régulièrement pour les femmes car entraînant des liaisons précancéreuses dans ~10% cas, et des cancers dans ~0.1% des cas.
Il semble que le HPV soit aussi responsable de cancer mais c’est 10x moins, donc ~0.01%, #pas-de-chance.
Après à choisir, il est probablement mieux pour notre santé de faire un test sanguin (cholestérol, taux de globule blancs etc.) chaque année que de se dépister pour le HPV.
Le manque d’éducation à ce sujet est simplement indécent, quand on a le temps pour apprendre la flute et dessiner à l’école, on devrait en avoir pour protéger notre santé et celle des autres. M’enfin c’est un pavé balancé à la mer :’)
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Pollen (invité)
le mardi 18 novembre 2025 à 12h48
Il existe un produit, valable pour la gale et les aoûtats : ascabiol.( vente libre)
Il s’agit d’appliquer le produit au pinceau sur tout le corps, de la tête à la base du visage. On ne se lave pas pendant 24h.
Le principe est de boucher les pires, les parasites ne pouvant respirer, ils meurent.
Très efficace.
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Aki
le mardi 18 novembre 2025 à 13h03
@Pollen
Oui, Ascabiol fonctionne plutôt bien.
@Allyah148
Je compatis tellement !
Ca peut en effet prendre des mois et des mois d'insomnie, de gêne, de doute, d'incompréhension.
Le pire dans cette histoire, à part l'errance médicale et la perte de relation avec des personnes chères, a été l'attitude légère (parfois hautaine) des médecins et pharmaciens, des "sachants". La plupart avaient un manque cruel d'empathie qui influait sur leur détermination à prendre le problème à bras-le-corps en faisant leur boulot (mais comment pourraient-iels savoir ce que ça fait de vouloir arracher sa propre peau, en dormant seulement quelques dizaines de minutes par nuit ?).
Une pharmacienne, dont le collègue refusait de me donner un traitement en l'absence d'observation direct du sarcopte (ce que je n'arrivais pas à obtenir), m'a même prescrit de l'homéopathie pour traiter mon "eczéma" et ma "dyshidrose", après m'avoir vendu des crèmes hors de prix et totalement inefficaces, évidemment.
J'ai alors repensé à mon frère qui avait eu une tumeur cérébrale à 18 ans et à qui plusieurs médecins prescrivaient simplement de l'aspirine. Notre mère, infirmière, avait du exiger des examens approfondis (IRM ?), ce qui avait permis de l'opérer (pendant 8h) et de lui sauver la vie à temps.
Là je me suis dis "stop, il faut que ces gens arrêtent de raconter n'importe quoi et reconnaissent qu'elles sont ignorantes et démunis, que je trouve des professionnel-les aptes". J'ai donc changé de pharmacien, et de médecin.
Si vous avez mal, si vous savez "à priori" ce que vous avez (infection connue, maladie familiale, etc) et qu'on ne vous écoute pas, ne vous laissez pas faire.
Message modifié par son auteur hier à 14h.
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artichaut
le mercredi 19 novembre 2025 à 15h57
merci pour ce récap' et partage d'expérience
j'ai beaucoup fréquenté de (mi)lieux où des épidémies de gale sont récurentes.
j'ai eu la chance de toujours passer au travers.
quelques règles d'higiène de base m'ont sans doute aidé.
Aki
- évitez de serrer la main aux inconnu-es qui se grattent manifestement beaucoup et/ou ont des lésions de grattage aux mains.
j'aurais dis "évitez les contacts physiques, a fortiori peau à peau" et pas seulement "évitez de serrer la main"
et j'aurais dit :
- prenez l'habitude de laver vos vêtements à 60°C (pas seulement ceux récupérés d'occasion), c'est valable pour d'autres parasites
tu pourrais aussi ajouter :
- utilisez votre propre serviette de toilette