Le polyA et la consommation de l'humain
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Loic74
le mardi 24 juin 2025 à 15h57
Bonjour
Nous avons ouvert le sujet il y a plusieurs moi, et j'ai donc ouvert mon couple, uniquement de mon coté, car mme ne souhaite pas s'ouvrir pour le moment.
En couple depuis 21 ans, marié, 4 enfants, nous habitons en haute savoie, voilà pour la bio rapide.
Dans les nombreuses lectures faites, il y a un sujet qui m'interpelle, c'est un sujet de société aujourd'hui, qui a trait à la consommation.
Aujourd'hui, l'humain consomme de plus en plus de services. Je parle ainsi de services au sens de service matériels, mais aussi de services de tout type (services d'assistanat, services psychologiques, services d'aides)...
On peut aussi y rattacher selon moi un développement de l'individualisme et également le développement d'une forme de désengagement: la société de consommation personnelle domine au détriment du fameux vivre ensemble.
On prends, avant de donner. L'engagement fait peur.
Maintenant, si nous mettons cela en relation avec le polyA, il me semble qu'il peut s'agir peut être du même débat sur le fond.
On prends une relation secondaire, mais sans s'engager finalement, car il y a la relation primaire qui est présente (je trouve cela bancal franchement d'ailleurs).
On vit des soirées ou des WE avec sa relation secondaire, mais est-il prévu d'assumer le quotidien aussi, et de s'engager dans les projets de vie (construction d'une vie, éducation des enfants, projections financières...) Et avec quel niveau de partage alors...
Je trouverait cela faux de passer uniquement de très bon moments, toujours positifs, mais ne jamais partager les moments plus difficile...(je fais un aparté sur les sites de rencontres: c'est formidable car tout le monde adore aller en soirée, au ciné, sortir, faire des randos. Personne ne mets "j'adore faire ma déclaration, réparer mon évier boucher, tondre ma pelouse, ou bien gérer la fatigue et les interactions entre les enfants ;-D )
J'ai l'impression de nombre de relation PolyA sont comme cela?
Alors qu'en pensez vous, comment concrètement vivez vous vos relations poly ?
Merci d'avance, je découvre ce site, j'ai l'impression qu'il y a du public pour répondre et débattre !
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Tiao88
le mardi 24 juin 2025 à 16h25
Loic74
Dans les nombreuses lectures faites, il y a un sujet qui m'interpelle, c'est un sujet de société aujourd'hui, qui a trait à la consommation.
Aujourd'hui, l'humain consomme de plus en plus de services. Je parle ainsi de services au sens de service matériels, mais aussi de services de tout type (services d'assistanat, services psychologiques, services d'aides)...
On peut aussi y rattacher selon moi un développement de l'individualisme et également le développement d'une forme de désengagement: la société de consommation personnelle domine au détriment du fameux vivre ensemble.
On prends, avant de donner. L'engagement fait peur.
Maintenant, si nous mettons cela en relation avec le polyA, il me semble qu'il peut s'agir peut être du même débat sur le fond.
On prends une relation secondaire, mais sans s'engager finalement, car il y a la relation primaire qui est présente (je trouve cela bancal franchement d'ailleurs).
On vit des soirées ou des WE avec sa relation secondaire, mais est-il prévu d'assumer le quotidien aussi, et de s'engager dans les projets de vie (construction d'une vie, éducation des enfants, projections financières...) Et avec quel niveau de partage alors...
Je trouverait cela faux de passer uniquement de très bon moments, toujours positifs, mais ne jamais partager les moments plus difficile...(je fais un aparté sur les sites de rencontres: c'est formidable car tout le monde adore aller en soirée, au ciné, sortir, faire des randos. Personne ne mets "j'adore faire ma déclaration, réparer mon évier boucher, tondre ma pelouse, ou bien gérer la fatigue et les interactions entre les enfants ;-D )
J'ai l'impression de nombre de relation PolyA sont comme cela?
Alors pour moi il y a une différence entre partager de la quotidienneté et/ou habiter ensemble et être là pour les bons comme les mauvais moments.A mon sens on peut être là, physiquement ou au téléphone pour des moments pas fun (voiture qui démarre pas/enfant malade/coup dur) et pourtant ne pas habiter tout le temps ensemble ou se voir quotidiennement. Et ça s'étend au domaine/amour amical.
Après il faut voir aussi à quel point le/les partenaires, famille déjà présente veulent bien faire de la place aux nouvelles relations venues. Car certes, la personne qui fait son entrée dans ta vie peut vouloir s'impliquer mais en face, faut lui faire de la place aussi.
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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Caellan
le mardi 24 juin 2025 à 17h35
Bonjour Loic,
Je trouve ton interrogation vraiment intéressante :)
Loic74
Je trouverait cela faux de passer uniquement de très bon moments, toujours positifs, mais ne jamais partager les moments plus difficile...
Qu'est-ce que tu trouves faux, exactement ? Faux par rapport à quoi ? Qu'est-ce qui serait vrai ?
Je suis dans la configuration que tu décris puisque je suis hiérarchique : j'ai une relation principale cohabitante avec le père de mes enfants, et une relation secondaire que je vois quelques fois, le week-end dans des bulles qui sont toujours de très bons moments. Je ne crois pas pour autant qu'il s'agisse d'une forme de consommation de l'autre.
Je trouve qu'il y a consommation quand on ne se soucie pas de l'autre, de son bien-être et de ses besoins. Le fait de faire la déclaration d'impôts ne me semble pas être un indicateur de ça.
Par ailleurs il y a une forme de partage des moments plus difficiles. Avec mon amoureux (ma relation secondaire), on est toujours en contact, on se soutient dans le quotidien même s'il n'est pas possible d'être là physiquement. Aujourd'hui, j'ai du mal à imaginer ma vie sans sa présence dans mon quotidien, même si cette présence ne se manifeste presque que par des messages sur mon téléphone (mais beaucoup de messages ^^).
Loic74
On prends une relation secondaire, mais sans s'engager finalement, car il y a la relation primaire qui est présente (je trouve cela bancal franchement d'ailleurs).On vit des soirées ou des WE avec sa relation secondaire, mais est-il prévu d'assumer le quotidien aussi, et de s'engager dans les projets de vie (construction d'une vie, éducation des enfants, projections financières...) Et avec quel niveau de partage alors...
Et puis, pour revenir à cette histoire de faux ou de vrai, j'ai l'impression que tu t'attaches à des indices d'engagement très monogames. Les projets de vie que tu donnes en exemple sont directement en lien avec la vision du couple monogame qui se doit d'évoluer au fur et à mesure, en augmentant le niveau d'engagement visible avec des actes prédéfinis et attendus implicitement.
Avec mon amoureux, nous ne prévoyons pas d'un jour assumer le quotidien ensemble. Nous ne nous projetons pas dans une parentalité ou dans un partage financier. En revanche, j'espère bien continuer de l'accompagner dans sa vie (un peu de loin la plupart du temps, mais quand même bien là) très longtemps et peut-être même toujours. Et j'espère que lui sera toujours là aussi à mes côtés. En ce sens, je le vois comme un compagnon.
Cela me semble être déjà une projection assez forte. J'ai envie d'être là pour partager ses joies et ses peines, qu'il puisse se confier à moi quand il en ressent le besoin. Je pense qu'il est une des personnes qui me connait le mieux. Et je peux me tromper, mais je crois que c'est réciproque.
Peut-être qu'on peut faire un pont avec les relations que les monogames peuvent avoir avec des amis proches. On ne partage pas non plus d'engagement financier, et on ne se dit pas qu'il faut forcément une forme d'évolution. Ils sont là, ils partagent nos vies d'une certaine manière qui n'est pas celle du couple que tu décris. Pourtant ce sont aussi de vraies connexions profondes et durables.
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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Intermittent
le mardi 24 juin 2025 à 18h10
Loic74
On prends une relation secondaire, mais sans s'engager finalement, car il y a la relation primaire qui est présente (je trouve cela bancal franchement d'ailleurs).On vit des soirées ou des WE avec sa relation secondaire, mais est-il prévu d'assumer le quotidien aussi, et de s'engager dans les projets de vie (construction d'une vie, éducation des enfants, projections financières...) Et avec quel niveau de partage alors...
Elle en penserait quoi ta femme si tu t'engageais de la même manière dans ta relation secondaire (construction d'une double vie de couple, enfants, projections financières etc ) sans compter le temps nécessaire pour mener deux vies de couple de front.
Et d'ailleurs qu'en penserais-tu si c'était elle qui tenait ce type de discours ....
Parce que là t'es confortable avec un couple ouvert d'un seul côté .... c'est assez facile de fantasmer sur tous les possibles.
Au premier abord, ça me semble être une réflexion purement théorique.
Mais on bute assez rapidement sur la réalité.
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Caellan
le mercredi 25 juin 2025 à 10h11
J'ai continué de cogiter sur ta question et donc j'ajoute quelque chose.
En fait, dans ta question tu pré-supposes qu'il n'y a pas de consommation de l'autre dans une relation monogame.
Pourtant dans une relation où toute la charge ou presque et repose sur l'un·e, on peut parler d'une forme de consommation. Quand il y a une situation très inégalitaire, avec un membre du couple qui cuisine, qui s'occupe des enfants, qui gère la planification familiale... pendant que l'autre "profite" du confort familial, alors je trouve qu'il y a quelque chose de l'ordre de la consommation. Celui qui est en position de profiter n'a que les avantages de la vie familiale, sans assumer les contraintes que cela engendre.
Ce que je décris peut sembler extrême. Pourtant je connais plusieurs couples qui fonctionnent plus ou moins comme ça, avec une augmentation de l'inégalité au fur et à mesure du temps. On s'installe dans cette situation sans vraiment s'en rendre compte.
Tout cela pour dire que ce que tu dénonces ne me semble pas forcément dépendre d'une modalité relationnelle, mais plutôt d'une attention à l'autre et à son épanouissement qui est là ou pas.
Je ne sais pas si c'est bien clair exprimé comme ça, c'était des réflexions nocturnes, c'est toujours un peu confus...
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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cec
le mercredi 25 juin 2025 à 12h54
Merci pour cette question, cette réflexion.
Je suis relation secondaire et plus les mois passent plus ce système me paraît problématique. Mon amoureux fait au mieux pour ménager la chèvre et le chou mais au final j’ai juste l’impression que je suis la maîtresse d’un homme marié, avec en plus sa femme ou ses problématiques de couple socle qui peuvent poser ses limites sur notre relation…
Au final je me sens régulièrement utilisée et pas très bien avec ça, même si je ne doute pas de la sincérité de ses sentiments envers moi…
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LeGrandStyle
le mercredi 25 juin 2025 à 16h02
Loic74
Je trouverait cela faux de passer uniquement de très bon moments, toujours positifs, mais ne jamais partager les moments plus difficile...
Si je comprends bien, toutes nos relations d’amitié sont « fausses » ?
Franchement personne n’a envie de tondre la pelouse à deux, et encore moins si c’est pas notre pelouse… mais tes partenaires peuvent être un support moral dans les passes difficiles.
Après à voir ce qu’on entend par « l’engagement », dans la plupart des cas l’engagement ne tient que tant que chaque partie trouve son compte dans la relation.
Quand tu parles d’engagement, tu parles surtout de ce que toi cherche dans une relation.
Je pense qu’attendre que quelqu’un fasse de gros sacrifices pour nous n’est pas raisonnable, même dans une relation monogame.
Il y a aussi le postulat sous-jacent que partager un quotidien est un besoin pour tout le monde, ce qui n’est pas forcément le cas.
Loic74
Alors qu'en pensez vous, comment concrètement vivez vous vos relations poly ?
De la même manière que je vis mes relations amicales, avec parfois l’aspect sexuel en plus.
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Caellan
le mercredi 25 juin 2025 à 17h00
cec
Merci pour cette question, cette réflexion.
Je suis relation secondaire et plus les mois passent plus ce système me paraît problématique. Mon amoureux fait au mieux pour ménager la chèvre et le chou mais au final j’ai juste l’impression que je suis la maîtresse d’un homme marié, avec en plus sa femme ou ses problématiques de couple socle qui peuvent poser ses limites sur notre relation…
Au final je me sens régulièrement utilisée et pas très bien avec ça, même si je ne doute pas de la sincérité de ses sentiments envers moi…
Je crois que c'est quelque chose qui revient souvent dans les histoires quand la situation n'est pas symétrique. C'est sans doute plus difficile dans ce cas de trouver un équilibre. Est-ce que toi tu as d'autres relations ?
Il m'est arrivé en tant que relation secondaire de subir les effets de problèmes non résolus dans le couple socle. C'est douloureux, et en ce qui me concerne cela a mené à des ruptures. Mais je ne crois pas que ce soit nécessairement toujours comme ça.
En tout cas, je continue de penser que ce n'est pas directement une question de modalité relationnelle dans l'absolu. On peut décider à titre individuel que le polyamour hiérarchique ne nous convient pas. Cela ne signifie pas que "le système" en lui même est problématique.
Dans les relations exclusives monogames, il y a plus d'échec et de ruptures que de couples qui fonctionnent. Pourtant, on ne se dit pas que c'est l'exclusivité le problème. Cela peut être une incompatibilité entre les personnes impliquées, ou des traumas pré-existants qui viennent polluer la relation par exemple. Et alors on retente avec quelqu'un d'autre. On trouve normal de passer par des échecs avant de trouver une relation qui nous convient.
Pourquoi est-ce que dans le polyamour, l'échec amènerait à remettre entièrement en cause le principe même ? Peut-être que c'est simplement une question d'incompatibilité. Même quand on s'aime, parfois ça ne fonctionne pas. C'est triste, c'est douloureux, mais ce n'est pas inhérent au polyamour.
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Topper
le jeudi 26 juin 2025 à 14h16
Loic74
On prends une relation secondaire, mais sans s'engager finalement, car il y a la relation primaire qui est présente (je trouve cela bancal franchement d'ailleurs).
On vit des soirées ou des WE avec sa relation secondaire, mais est-il prévu d'assumer le quotidien aussi, et de s'engager dans les projets de vie (construction d'une vie, éducation des enfants, projections financières...) Et avec quel niveau de partage alors...
Je trouverait cela faux de passer uniquement de très bon moments, toujours positifs, mais ne jamais partager les moments plus difficile...(je fais un aparté sur les sites de rencontres: c'est formidable car tout le monde adore aller en soirée, au ciné, sortir, faire des randos. Personne ne mets "j'adore faire ma déclaration, réparer mon évier boucher, tondre ma pelouse, ou bien gérer la fatigue et les interactions entre les enfants ;-D )
J'ai l'impression de nombre de relation PolyA sont comme cela?
Alors qu'en pensez vous, comment concrètement vivez vous vos relations poly ?
Bonjour @Loic74,
Je trouve ce questionnement intéressant mais je vois dans la critique qui en résulte une perception monogame des relations.
Pourquoi s'impliquer dans une relation devrait être forcément assumer le quotidien et s'engager dans les projets de vie ?
Et que signifie assumer le quotidien ? Est-ce que ça se résume à la logistique ? Faire les courses, payer les factures, le ménage, etc. ?
Je connais des personnes qui sont monogames, en couple, et font le choix de vivre seules. Dans ce cas, elle n'assument pas le quotidien de l'autre. Chacun fait ses courses, paie ses facture et fait son ménage. Cela ne signifie pas pour autant que c'est une sous-relation. C'est un choix de vie comme un autre.
Pourquoi faudrait-il des projets de vie en commun pour atteindre un grade particulier dans une relation ? Si deux personnes ont tout ce qui leur faut dans leur vie et n'ont pas de projet particulier qui impliquerait nécessairement quelqu'un d'autre, pourquoi faudrait-il absolument s'engager dans les projets de vie pour rendre son couple valable ?
A partir d'un certain âge, beaucoup de personnes ont déjà des enfants. Pour les jeunes générations, avoir des enfants, est de moins en moins un passage obligé et un objectif de vie. Ce changement de paradigme bouscule drastiquement l'organisation des relations.
Rappelons que dans la famille dite "nucléaire", c'est à dire une unité familiale composée d'un couple parental et de leurs enfants biologiques ou adoptés, les enfants sont centraux. Ils justifient à eux seuls l'escalator relationnel monogame : avoir une vie professionnelle, trouver un/une partenaire de vie, s'installer ensemble, mariage, avoir une vie confortable, acheter un logement, un chien, le monospace (rayer les mentions inutiles), dont l'objectif final est d'accueillir des enfants.
Si il n'y a pas de volonté d'élever des enfants ensemble, est-ce que ces "projets de vie" sont nécessaires et est-ce qu'ils ont encore un sens ? Est-ce qu'on doit vraiment partager un lieu de vie ? Est-ce qu'on doit avoir acheter en commun un monospace ?
Or, dans les relations polyamoureuses, il est rare qu'il y ait un projet d'enfant. Si ce n'est pas le cas, tous les "projets de vie" liés à la parentalité n'ont plus de sens. Autrement, les "projets de vie" ressurgissent à cette occasion.
J'avais des discussions avec une monogame qui était très intéressée par mon mode relationnel polyamoureux. Elle en comprenait la plupart des fonctionnements et raisonnements. Par contre, ça faisait un bug dans sa tête sur un point : "Mais comment pouvez-vous construire une relation ?"
Elle était exactement dans cette façon de penser qui est que pour qu'un couple soit valable sur la durée, cela implique d'avoir des projets de vie commun qui construisent la relation, ou en d'autre termes qui lie les deux personnes ensemble. C'est comme si il fallait être ensemble sur un contrat d'assurance pour que le couple ait une valeur particulière.
Le piège de ça, est que lorsqu'on est arrivé au bout de l'escalator, il n'y a plus rien. Quels sont les projets après le travail, la maison, les enfants, etc. ? Si on prend ces projets de vie comme lien et moteur du couple, que se passe-t-il lorsqu'on a rempli les objectifs et que les enfants quittent la maison ? Selon-moi, c'est en partie pour ça que beaucoup de couples monogames se séparent à ce moment là. Ils n'ont pas su réellement construire une relation. Ils n'ont rempli que des objectifs communs dictés par la société.
Si on devait voir la construction d'une relation autrement ? Est-ce que la construction ne doit pas être vue à travers le lien qu'on construit avec l'autre plutôt qu'à travers des considérations logistiques et matérielles ? Est-ce qu'il ne faudrait pas plutôt le voir dans l'implication que l'on a dans la relation ?
J'ai eu de multiples relations en ayant une relation historique et en étant hiérarchique. Pourtant, je m'implique énormément dans mes relations extérieures. C'est variable d'une relation à l'autre, et c'est aussi en fonction de l'autre, mais naturellement je suis comme ça.
J'ai eu des partenaires que l'on peut qualifier de relation secondaire qui s'impliquaient énormément, d'autres moins, d'autres pas du tout. Celles qui s'impliquaient le plus n'étant pas forcément les plus disponibles ou des célibataires sans enfants. Pour moi, c'est à la fois une question de personne et une question de connexion et de partage.
J'ai une amoureuse qui vit loin. Mis à part le fait que l'on ne soit pas physiquement ensemble, on partage tellement de choses, on s'implique tellement dans le quotidien de l'autre, que ça ne fait pas grande différence avec ma relation principale. En ce qui me concerne, je trouve qu'on a construit une très belle relation et je suis très heureux de l'avoir dans ma vie.
J'ai l'impression que l'aspect consommation des relations n'est pas propre au polyamour ou plus généralement aux relations non-monogames. Les monogames passent d'une relation à l'autre avant de trouver la bonne personne et peuvent avoir par moment la même frénésie de rencontre que les non-monogames.
Pour moi, le côté consommation vient à la fois des applications de rencontre qui ont facilité le contact avec de nouveaux partenaires potentiels, et une exigence plus importante de ce qui est attendu dans une relation par rapport à auparavant. Dès qu'une relation est insatisfaisante ou peu satisfaisante, il est aujourd'hui plus facile de chercher mieux alors qu'on avait davantage tendance avant à se contenter de ce qu'on avait même si c'était nul ou toxique.
Selon-moi, si quelqu'un ne s'implique pas avec soi, c'est soit qu'on est pas compatible, soit qu'on ne donne pas envie à l'autre de s'impliquer ou qu'on ne lui donne pas cette possibilité.
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Loic74
le jeudi 26 juin 2025 à 16h52
Bonjour!
Et bien cela a déclenché quelques réflexions en effet, je vais essayer de répondre point par point.
Je dis que cela sonne faux car il peut sembler très facile et être vu comme un échappatoire le fait d'aller vivre des moments dans une bulle, sans son partenaire principal.
Après, je raisonne en effet en couple mono/poly, car je pense que je risque de culpabiliser de laisser mme gérer les 4 et le reste pendant que je vis dans ma bulle. Pourtant, je la pousse aussi à prendre du temps et des WE seule dès qu'elle peut (ce n'est pas souvent...!) pour qu'elle puisse souffler et être seule.
Cela me fait énormément plaisir pour elle, et en plus j'adore être seul avec mes enfants, le relationnel est différent! Je conçois que ma vie avec 4 enfants n'est pas classique, mais on est bien occupé, même si avec les années cela va de mieux en mieux (12, 10 ans et 8 ans pour les jumelles)
Quand @Caellan tu parles d'accompagner ton partenaire dans sa vie, il serait intéressant de voir jusqu’où, et si cela s'est vraiment déroulé ainsi...Le jour ou il se casse une jambe et est immobilisé avec besoin d'assistance non couvert par sa mutuelle/sécu? Le jour ou il est en difficulté dans son emploi, ou en difficulté financière ?
Est-ce que polyA rime avec non engagement ? L'amour, les sentiments et l'engagement sont des notions différentes, mais liées selon moi: quand on aime, on cherche à rendre heureuse la personne, à l'aider, à la soutenir, à être présent mais de manière concrète, pas juste une oreille...donc on s'engage...c'est la réalité du partage souvent évoquée...partager des restaurants, partager une nuit, c'est facile je trouve ;-)
Pour répondre à @Intermittent, la réflexion est théorique en effet, car la pratique pose ses limites, les journées ne font que 24h pour tous. Mais dans la pratique, le modèle se traduirait finalement par des maisons "ouvertes" avec par exemples 2 couples en polyA, avec enfants partageant le foyer commun...pour simplifier justement la gestion du temps et du matériel...
C'était une des base des discussions avec mme, combien de temps elle "m'autoriserait" à passer en dehors de notre foyer...
Et enfin, ce n'est pas un fantasme, c'est l'application concrète des discours théorique ;-)
@Caellan, en effet dans une relation monogame, il y a bien sur consommation de l'autre, mais il y a une notion de durée...on conserve longtemps, on ne prends pas pour "jeter"...
Après tu évoques les couples complètement asymétriques dans leur mode de vie, avec un qui gère tout et l'autre qui "profite"...ce n'est pas le débat, ce modèle est dépassé selon moi, je vois plus loin, même si apparemment il est encore très présent.
@cec, tu évoques pleinement cette problématique, même si chaque relation est complexe et aucune ne n’inscrit dans un modèle type. Il te faudra analyser en profondeur et beaucoup de discussions avec ton partenaire pour avoir un meilleur équilibre peut être...
@LeGrandStyle, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de vrais relations amicales, sincères, honnêtes. Chacun aura la définition qu'il souhaite bien sur, mais des vrais amis je pense qu'on en a 1 ou 2 dans la vie...
Alors oui quand je parle d'engagement, c'est en effet ma vision des choses, je cherche à confronter avec d'autres, ce n'est pas la vérité universelle...
@Caellan, tu dis Dans les relations exclusives monogames, il y a plus d'échec et de ruptures que de couples qui fonctionnent. ce n'est pas juste ;-)
@Topper , tes écrits sont très intéressants, ils sont à relier aussi avec un article sur les micros dons que j'avais lu, mais que je ne retrouve pas...L'auteur déplorait les micros dons, car il n'y avait en effet aucun cout derrière, c'était complètement transparent...Or, un don doit être couteux pour soi même, sinon cela ne s'appelle pas donner...
Mais je te rejoins sur les projets de vie: sans des enfants, je conçois que c'est radicalement différent.
Je précise aussi que je suis TDAH, et que je ne vis pas mes relations comme "tout le monde", je n'ai pas les mêmes codes ni les mêmes fonctionnement...ceci explique cela aussi pour éclairer !
Pour la petite histoire, quand une enseignante d'un de mes enfant a appris que c'est moi qui portait le TDAH (3 enfants extra sur les 4 chez moi...), elle s'est exclamée "Ah, tout s’explique " :-)
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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Caellan
le jeudi 26 juin 2025 à 21h15
Loic74
Quand @Caellan tu parles d'accompagner ton partenaire dans sa vie, il serait intéressant de voir jusqu’où, et si cela s'est vraiment déroulé ainsi...Le jour ou il se casse une jambe et est immobilisé avec besoin d'assistance non couvert par sa mutuelle/sécu? Le jour ou il est en difficulté dans son emploi, ou en difficulté financière ?
C'est difficile de te répondre parce que plusieurs choses se mélangent dans ta question. Oui, s'il a besoin d'une assistance concrète, c'est quelque chose que je pourrais faire. Il m'est arrivé dans une relation précédente, d'accompagner mon amoureux à des rendez-vous médicaux à l'hôpital parce qu'il n'avait pas de voiture à ce moment là.
Cela dit, c'est quelque chose que je fais pour mes amis aussi. Je peux par exemple aller passer une semaine chez une amie qui a besoin d'aide. Je considère ça normal de le faire (si je peux le faire matériellement) pour les gens que j'aime. Et dans ma relation actuelle, la question ne se pose pas vraiment puisqu'il est lui-même en couple et que c'est sa compagne qui prendrais ce rôle là a priori.
En revanche, il n'y a pas de solidarité financière entre nous. Je pourrais le dépanner en lui prêtant de l'argent par exemple, encore une fois quelque chose que j'ai déjà fait pour une amie d'ailleurs, mais pas davantage. Parce que ça implique aussi l'argent de mon conjoint et à plus long terme de mes enfants. Mais je ne vois pas ça comme une spécificité de la relation polyamoureuse. C'est aussi quelque chose qui existe dans des familles recomposées et des couples monogames. Par exemple, ma mère n'a jamais partagé de solidarité financière avec mon beau-père, alors même qu'ils vivent ensemble depuis près de 20 ans, parce qu'ils ont chacun des enfants et qu'il leur semble plus raisonnable de gérer les questions financières séparément.
Loic74
Est-ce que polyA rime avec non engagement ? L'amour, les sentiments et l'engagement sont des notions différentes, mais liées selon moi: quand on aime, on cherche à rendre heureuse la personne, à l'aider, à la soutenir, à être présent mais de manière concrète, pas juste une oreille...donc on s'engage...c'est la réalité du partage souvent évoquée...partager des restaurants, partager une nuit, c'est facile je trouve ;-)
Absolument pas. Au contraire même. Je trouve que le polyamour est une forme de relation ouverte qui met l'accent sur l'engagement.
En revanche, je crois que tu mets derrière le mot engagement un certain nombre de concept plus ou moins implicites qui ne sont pas "obligatoires". En particulier, j'ai l'impression que la question de la solidarité financière est très importante pour toi. Je comprends, mais je crois qu'on peut être très engagé même sans ça.
Je ne crois pas n'être qu'une oreille. Je crois que ma présence dans la vie de mon amoureux lui donne de la force, de la confiance en lui, de la joie, et de la sécurité. Ce ne sont pas des choses concrètes faciles à exprimer. Mais il y a bien des liens qui se construisent dans le polyamour qui dépassent les partages concrets d'une nuit ou d'un resto.
Loic74
@Caellan, en effet dans une relation monogame, il y a bien sur consommation de l'autre, mais il y a une notion de durée...on conserve longtemps, on ne prends pas pour "jeter"...
Ben dans le polyamour non plus, on ne prend pas pour jeter. Après, comme partout, il y a des gens qui se comportent mal et qui font ça. Mais pour le coup, ça existe aussi dans les relations monogames.
A titre personnel, le "je prends, je profite, je jette" c'est un peu ce que je reproche aux libertins, mais bon, c'est un autre sujet ^^
Loic74
@Caellan, tu dis Dans les relations exclusives monogames, il y a plus d'échec et de ruptures que de couples qui fonctionnent. ce n'est pas juste ;-)
Alors si, je persiste. Mais je ne me suis pas exprimée très clairement donc je précise ma pensée.
Au cours d'une vie, sauf cas exceptionnel, on passe par plusieurs relations monogames. Donc, mécaniquement, on vit plus de relations monogames qui échouent que de relations monogames qui réussissent (une seule du coup).
Par exemple, avant d'être avec mon conjoint, j'ai eu 3 relations monogames "sérieuses" qui ont conduit à des ruptures.
Donc il y a bien plus de couples qui ne fonctionnent pas que de couples qui fonctionnent. Mais ce n'est pas une critique, c'est juste normal. Mon propos était simplement de dire que peut-être on pourrait ne pas remettre en cause le polyamour au moindre échec, de la même façon qu'on ne remet pas en cause la monogamie au moindre échec.
Loic74
Après, je raisonne en effet en couple mono/poly, car je pense que je risque de culpabiliser de laisser mme gérer les 4 et le reste pendant que je vis dans ma bulle. Pourtant, je la pousse aussi à prendre du temps et des WE seule dès qu'elle peut (ce n'est pas souvent...!) pour qu'elle puisse souffler et être seule.
Cela me fait énormément plaisir pour elle, et en plus j'adore être seul avec mes enfants, le relationnel est différent!
Ce que tu dis là m'intéresse beaucoup plus que les considérations théoriques. Je trouve ça important.
Je comprends bien que ça puisse être culpabilisant. Mais je pense que ce sont aussi des moments qui permettent de revenir en étant plus disponibles pour la famille.
Dans mon couple socle on a tous les deux toujours eu besoin de solitude. C'est lié à nos personnalités. Quand nous étions monogames, cela se traduisait déjà par des moments où l'un de nous partait. On a d'ailleurs toujours fait des choses l'un sans l'autre. Donc le passage aux week-ends avec d'autres relations amoureuses n'a pas vraiment posé problème de ce point de vue là.
Est-ce que tu en as parlé avec elle ? Est-ce qu'elle pense que ce serait difficile pour elle d'être seule avec les enfants ? Il ne t'arrive jamais de partir pour voir des amis ou faire quelque chose rien qu'à toi ?
Pour la culpabilité, tu peux aussi anticiper pour que ce soit moins difficile pour elle. Par exemple en prenant en charge un certain n'ombre de tâches avant de partir de façon à ce qu'elle n'ai pas ça à faire.
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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Topper
le vendredi 27 juin 2025 à 09h49
Caellan
Au cours d'une vie, sauf cas exceptionnel, on passe par plusieurs relations monogames. Donc, mécaniquement, on vit plus de relations monogames qui échouent que de relations monogames qui réussissent (une seule du coup).
Par exemple, avant d'être avec mon conjoint, j'ai eu 3 relations monogames "sérieuses" qui ont conduit à des ruptures.
Donc il y a bien plus de couples qui ne fonctionnent pas que de couples qui fonctionnent. Mais ce n'est pas une critique, c'est juste normal. Mon propos était simplement de dire que peut-être on pourrait ne pas remettre en cause le polyamour au moindre échec, de la même façon qu'on ne remet pas en cause la monogamie au moindre échec.
Je suis d'accord et puis @Caellan n'évoque ici que des relations longues. On peut aussi prendre en compte le nombre de rencontres nécessaires avant de se dire en relation longue, d'histoires avortées au bout de quelques jours, semaines, mois.
Il y a une comparaison permanente, ou plutôt une confrontation, entre monogames et polyamoureux.
Je ne cesse de voir des propos de personnes monogames qui dénigrent le polyamour parce qu'elles ont testé une fois et ça a été une mauvaise expérience.
Si on arrêtait toute tentative de couple monogame au premier échec, il n'y aurait pas beaucoup de couples monogames à l'heure actuelle.
Au-delà de ça, il y a un biais de réflexion par rapport à ce qui sort de la norme. Il faut donc être prudent avec notre prédisposition à être critique sur ce qu'on ne connaît pas ou mal.
Quelqu'un qui a une mauvaise expérience polyamoureuse, en sortant de la norme monogame, va naturellement imputer tous les dysfonctionnements de la relation au mode relationnel polyamoureux. Pourtant, les raisons peuvent être multiples et sans lien avec le polyamour, comme une mauvaise communication, une incompatibilité de sensibilité ou de personnalité, un mauvais soin de l'autre, etc.
En cas d'échec, il est plus facile de dire "c'est à cause du polyamour" que de se remettre en question et analyser consciencieusement les raisons des dysfonctionnements.
Certes, le polyamour engendre des difficultés qui n'existent pas dans la monogamie, mais on peut aussi dire l'inverse.
Il faut garder aussi en tête qu'il est bien plus compliqué d'avoir les bons réflexes, les bons fonctionnements, les bons modes de pensée, pour vivre une relation polyamoureuse alors que toute notre construction et apprentissage concerne la relation monogame. Débuter confronte donc à de nombreuses erreurs et difficultés supplémentaires qui rend la comparaison au même niveau caduque.
Enfin, est-ce qu'on peut dire que la monogamie est un mode relationnel qui fonctionne lorsqu'en moyenne une personne sur deux en couple, se permet de ne pas en respecter les règles tacites d'exclusivité amoureuse et/ou sexuelle ?
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Caoline
le vendredi 27 juin 2025 à 10h25
Bonjour,
@Loic74 je trouve ça très chouette que tu te poses cette question.
Je vais te raconter en très résumé mon histoire qui montre tout autre chose que ce qu'évoque les autres mais qui est assez rarissime.
J'ai toujours eu des sentiments pour d'autres personnes et ne m'en suis jamais cachée à mon compagnon historique. Nous avons 5 enfants.
Il y a plus de 15 ans, nous avions presque 20 ans de vie commune, quand j'ai eu envie de vivre une autre relation car je n'imaginais pas à l'époque pouvoir en vivre plus de 2 simultanément. Je savais qu'il était hors de question pour moi qu'il y ai une hiérarchie dans mes sentiments et mon investissement, même si je savais aussi qu'en pratique je vivrais la plupart du temps avec mon compagnon historique car nos enfants avaient besoin de moi et je n'imaginais ni leurs faire subir mon absence plus qu'un week-end sur 2 ni les enlever à leur père. Il y avait en quelque sorte une hiérarchie entre une priorité à mes enfants qui n'avaient pas demandé à naître dans notre famille donc je m'estimais une grande responsabilité vis à vis d'eux jusqu'à ce qu'il soient autonomes en tout cas et mes amoureux qui eux avaient choisi d'être en relation avec moi et étaient autonomes.
Mon compagnon était d'accord sur le principe et avait l'honnêteté de dire qu'il ne savait pas comment il le vivrait.
Il l'a très bien vécu, il a même avec le temps exprimé un confort de vie à ne plus "se forcer" à faire des choses avec moi dont il n'avait pas vraiment envie mais qu'il faisait pour me faire plaisir car je pouvais le faire avec l'autre. Quand j'ai exagéré un peu mes absences lors de ma première NRE il me l'a dit et j'en ai tenu compte. Le fait qu'il l'ai exprimé et que nous en parlions bien sûr m'a permis d'avoir confiance dans le fait que c'était ok pour lui donc je n'ai pas ressenti de culpabilité. Les enfants me confirmaient qu'il allait très bien en mon absence et que pour eux aussi c'était ok. Changer d'air me faisait du bien et notre vie de famille et de couple s'en trouvaient plus épanouies. Malheureusement j'ai eu beaucoup de déception dans les relations créées, beaucoup de ruptures que je vivais très mal et dans ces moments là tout le monde a trinqué :-(
Depuis presque 6 ans, mon deuxième compagnon est la même personne, et j'ai eu en parallèle d'autres relations moins investies. Quoique, au départ une avec le même investissement mais cette personne avait avec le temps envie que je m'investisse d'avantage et je n'en avais pas envie. L’investissement ça peut aussi dépendre de ce que l'on souhaite partager avec une personne et ce n'est pas forcément prévisible au départ et c'est très susceptible d'évolution, ce qui est difficile c'est quand ça évolue différemment pour les 2 partenaires . Après une brève rupture car elle a interprété mon besoin de ne pas m'investir d'avantage comme un désamour, quelque mois plus tard nous avons pu renouer un lien plus du type amimoureux qui perdure bien que nos rencontres soient rarissimes :-(. Peu après j'ai aussi eu une autre relation avec qui en pratique je partageais bien plus qu'avec mon deuxième amoureux, qui était peu disponible et qui m'avait caché une autre relation, donc nous avons eu une période compliquée. Avec le recul cette relation était un peu un pansement, une compensation à ce que je ne pouvais alors pas vivre avec mon deuxième amoureux. J'y ai cependant vécu des choses très chouettes et cet homme s'est toujours dit très heureux d'avoir eu cette relation avec moi. J'y ai mis fin car ses actes avec les autres ne s'accordaient pas à son discours et c'est insupportable pour moi.
Par la suite la relation avec mon deuxième compagnon a évoluée vers plus d'investissement de sa part et parallèlement à tout ça, les enfants avaient grandi et il y a 2 ans, je n'étais plus indispensable au quotidien à la maison. J'avais envie depuis un moment de déménager dans la ville de mon deuxième compagnon car 2 heures c'est loin quand on souhaite se voir régulièrement,. Le premier aurait pu venir aussi car il y aurait eu un travail sans souci, mais il aime notre maison à la campagne et n'avait pas envie de bouger. J'ai donc fini par prendre un appartement seule dans la ville de mon deuxième compagnon où il était évident qu'il me serait bien plus facile de trouver un travail. Je rentrais un week-end par mois, mon premier compagnon venait de même chez moi, les enfants quand ils voulaient et je/nous allions les voir car la plupart avaient quitté la maison. Nous avons trouvé avec mon compagnon historique que notre relation était meilleure comme ça, au point que je suis de moins en moins allée à la maison car quand j'y allé, il continuait à vaquer à ses occupations solitaires et j'avais l'impression d'être là pour ça. Et les 2 grands ados restant à la maison préférant être à l'ordi avec les copains, nous ne partagions pas grand chose non plus.
Il y a un an les choses ont encore évolué. La maman de mon second compagnon étant décédée ça a un peu précipité l'envie qui commençait à naître de vivre ensemble. Nous rénovons donc la maison depuis et ce nous, c'est nous 3. Mon compagnon historique vient nous aider un week-end sur 2. Il est clair depuis le départ que si un jour il ne veut ou peut plus rester dans notre maison à la campagne il viendra vivre avec nous.
Pour que nous ne perdions pas cette maison faute de pouvoir payer les droits de succession, la solution la plus simple que nous ayons trouvé et que mon second compagnon et moi signons un PACS ce qui entraîne la nécessité de divorcer avec le premier. Je ne suis plus sure filialement que c’était la plus simple car symboliquement pour moi ce n'est pas évident, lui qui est totalement pragmatique s'en moque et le coût est loin d'être négligeable car pour que la maison qui est à nous mariés deviennent à nous divorcés il faut donner une sacré somme à l'état (collecté par le notaire) plus payer le notaire et les avocates... Mais bon c'est presque fait et dans l'absolu j'espère que c’était pour rien car j'espère bien mourir avant eux. Si c'est le cas dans son testament mon second compagnon a donné la maison au premier, il ne pourrait probablement pas la garder vu les droits de succession mais je trouve que c'est une belle reconnaissance de ce qui nous unit.
Je vais préciser une chose qui me semble importante, je pense que tout cela n'est possible que parce pour 2 raisons, mes compagnons sont des solitaires donc n'ont jamais souffert de mon absence même si ils apprécient beaucoup ma présence et il y a un immense respect et une grande amitié entre eux. Ce n'est pas simplement une chance, j'ai toujours souhaité que mes partenaires se rencontrent très rapidement et je pense qu'il m'aurait été impossible de m'investir avec quelqu'un avec qui ça n'aurait pas été le cas.
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Loic74
le lundi 30 juin 2025 à 09h16
Merci beaucoup à tous pour ces discussions enrichissantes ! Cela ne clos pas le débat bien sûr, les échanges sont sont fin sur le sujet bien évidemment.
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Tiao88
le mardi 01 juillet 2025 à 11h13
Pour ma part, je pense que vivre une relation estampillée "couple"/"relation amoureuse" n'est pas/plus forcément pertinent ou le plus adapté autant pour moi que la personne en face et vis à vis de mon compagnon déjà présent dans ma vie. Si un jour on devait arrêter de se considérer "en couple", je ne suis même pas sûre d'avoir envie de retenter (en tout cas pas de suite).
Parce que la notion "couple"/"relation amoureuse" a généralement un "cahier des charges" qui risque de générer des attentes chez l'autre et potentiellement chez moi aussi (schémas monogames bonjour). Et déjà que je ne les remplis pas tous chez mon compagnon (genre habiter ensemble au quotidien ou avoir des enfants), je ne pourrais certainement pas les remplir avec d'autres.
Ayant une vie sociale potentiellement bien remplie et bougeant déjà parfois pas mal pour mon travail (dans le spectacle), je me dis que m'occuper de la relation avec mon compagnon, m'occuper de mes relations avec mes ami.e.s/potes/copaines (d'ailleurs quelle frontière entre chaque?) c'est déjà pas mal. Et que je préfère partager plein de moments de vie (y compris les pas drôles en étant là physiquement ou à distance via la technologie) et m'investir avec ces personnes. Et que si doit y avoir sexualité/sensualité avec quelqu'un.e d'autre étant donné que j'ai besoin de lien et de connexion, autant que ce soit dans mon cercle amical. Avec des gens envers qui y a déjà de la tendresse et de la complicité en parallèle :-) .
Et ça n'empêche pas d'avoir une forme de solidarité (y compris entre personnes ayant un lien uniquement platonique). Exemple, dans un cercle amical, y a plusieurs personnes qui ont des chats, lorsqu'iels s'absentent y a toujours des personnes du cercle qui sont là pour passer chez elleux s'en occuper un minimum. Et si quelqu'un de mon entourage amical se cassait une jambe bien sûr que je passerais chez lui/elle ou que je l'accompagnerais à l'hôpital si besoin.