La place de l'amour
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bonheur
le mercredi 07 août 2019 à 22h13
Je mets volontairement ces propos dans la rubrique "engagement".
L'amour, qu'il soit singulier ou plurielles, demande à la fois un engagement et la disponibilité qui va avec. C'est en tout cas mon avis. Celui-ci n'est que mien évidemment, comme toujours.
Je crois qu'il y a l'investissement personnel, intérieur, qui fait que l'on pense, au moins cela, à la ou les personne(s) aimée(s). La complicité, le lien, l'échange affectif qui consolide. Cette essence unique !
Aussi, la relation et le temps que l'on accepte d'accorder à la communication, verbale, écrite, gestuelle, la tendresse réciproque, parfois le "corps à corps" (humour évidemment ; le câlin, le baiser), et tout ce qui fait la substance de l'amour !
Je pense que tout ceci est indispensable à l'amour et qu'il le faut valoriser au quotidien. Un sms le soir pour souhaiter la bonne nuit ou le matin pour envoyer une pensée en guise de début de journée, si on ne vit pas ensemble. Et puis, si on vit ensemble, le baiser le matin et son sosie le soir. L'élan du cœur qui accompagne et rend l'instant magique.
On parle souvent de "routine" mais celle-ci est à mes yeux le nutriment de l'amour. Savoir tout simplement que tout va bien pour autrui. Etre présent si ce n'est pas le cas. L'attention, l'écoute, y compris si rien ne se passe d'extraordinaire. Il y a toujours un petit quelque chose de différent dans une journée.
Ce sont ces tous petits riens qui font la qualité d'un amour. Ne pas se taire, ne pas exprimer parce que l'on se dit que ce n'est pas important. Ne pas balancer un bisou sans l'élan qui va avec, histoire de faire "son devoir".
Notre vie est à la fois courte, à la fois potentiellement longue. Notre vie est faite souvent d'un quotidien. Vivre sans ce quotidien, n'est-ce pas se "détacher" de sa vie et finalement de celle des autres. Avoir l'énergie du baiser avant d'aller travailler, celui du retour à la maison. Le message, aux amis, comme aux amours, ce jour voir cette semaine.
Remettre en qualité, l'osmose, l'alchimie, la beauté du geste, aussi souvent que possible. Evidemment, ne pas tomber dans l'hyperconnexion, mais le bien-être, le bien-vivre, l'énergisant, sans étouffement. Le sourire en lisant ce mot de gentillesse et ce regard qui dit "merci !". Cette douceur du jour que l'on envoie-reçoit.
Certes, ce n'est pas suffisant pour que l'amour traverse le temps, mais je suppose que c'est la moindre contribution que l'on puisse offrir.
C'est ma pensée de ce soir car je côtoie actuellement quelqu'un dont le couple, de longue date, possédant au moins la nostalgie positive de leur histoire, mais en désamour, n'a pas de temps pour affronter la situation. Ca me fait mal, déjà de ne pas pouvoir aider puisqu'il "travaille trop".
L'amour demande que l'on se préoccupe de son bien-être, mais pas seulement matériel, aussi celui de son intérieur… surtout si cet intérieur souffre.
N'est-ce pas finalement un cercle vicieux ? Je travaille pour offrir de bonnes conditions de vie à l'autre. Au final, je travaille trop et je m'éloigne de la personne que j'aime et dont je veux le bonheur. Je rentre fatigué alors je n'ai plus l'énergie et les we il y a les enfants, la famille… N'est-ce pas se perdre de vouloir vivre trop confortablement, en comblant les désirs, mais en perdant cette routine d'amour. Et du coup, je ne suis plus aimé et j'ai mal.
Je parle de cette personne en indiquant "je", car je tente de l'écouter, le comprendre. Mon côté empathe qui entraine cela, certainement. En moi, une forme aussi de déconvenue. Qu'il reste en couple ou non… il ne consacrera jamais cette place à l'amour. Plus il est mal, plus il se réfugie dans le travail. Le désamour qu'il subit actuellement sera perpétuel. Il faut se donner la peine, pour faire un deuil d'une vie. Il faut se donner la peine, pour permettre à une nouvelle vie d'éclore.
Il ne s'offre pas la possibilité de cet engagement que je conçois comme indispensable.
Et vous, pensez-vous que l'amour demande qu'on lui offre cette juste place ?
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Kaleha86
le jeudi 08 août 2019 à 02h21
Je suis totalement d'accord avec toi.
Je ne vis pas avec la personne qui partage ma vie parce justement je n'ai pas cette énergie tout le temps et qu'il est important pour moi de ne pas faire supporter cette "baisse de régime" à mon conjoint et aussi de ne pas culpabiliser de ne pas lui procurer l'affection qu'il mérite. Surtout quand ces élans sont dirigés vers un autre homme.
J'ai eu très peu de partenaires dans ma vie mais ce sont ces petites marques de tendresses dont tu parle qui me font rester avec le dernier et le manque qui m'a fait quitter les autres..
Je crois que la situation que tu évoque est très commune malheureusement. Faisant preuve de beaucoup d'empathie moi aussi, je sais ce que c'est de vouloir aider quelqu'un que l'on voit se saboter tout seul. Et je sais combien ça fait mal de se sentir impuissant. Mais, pardon si j'enfonce des portes ouvertes, on ne peut pas aider si la personne ne veut pas s'aider soi même. Et il faut savoir s’éloigner avant de se faire aspirer par le cercle vicieux.
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(compte clôturé)
le jeudi 08 août 2019 à 09h28
Entièrement d'accord. La société actuelle est comme une pierre qui dévale une pente, on a du mal à stopper la chute et le couple se perd. Entre les obligations, contraintes,routine, le temps passe et un jour on se dit : trop tard.
Ici j'essaye de travailler là dessus, mais je suis peu suivi.....
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Sophie72
le jeudi 08 août 2019 à 10h01
Je suis assez d'accord mais en même temps dans certaines famille, quand il n'y a pas toujours assez d'argent pour payer les factures voire même l'alimentation, c'est encore plus difficile de sortir de ce cercle vicieux et de laisser la place à l'amour. Comment veux-tu que quand on s'inquiète pour le logement, pour nourrir de manière décente ses enfants, on puisse s'échapper de ce carcan? De même, quand tu as des enfants qui sont en difficultés (ça c'est mon expérience perso; sur 5 enfants, je n'ai quasiment jamais de répit, quand un enfant va mieux, un autre va mal: phobie scolaire, dyslexie, hyperactivité, etc...) et que tu dépenses une énorme énergie à leur sortir la tête de l'eau , malheureusement là encore, tu te retrouves "dépossédé" de ta "liberté" à laisser de la place à l'amour. Par contre, s'il y a encore un minimum de dialogue, on arrive à rassembler notre énergie de couple pour franchir ce cap mais ça peut "user" et c'est très difficile d'y échapper.:-(
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bonheur
le jeudi 08 août 2019 à 11h26
Je ne pensais pas que je susciterais des réactions. Je veux dire, je ne pensais pas toucher à ce point et m'aperçois que, en effet, c'est important.
@Kalhea86 : on ressent que ton attitude part d'une réflexion en profondeur. Personnellement, l'élan se propage. Quand il survient aussi en dehors de mon couple de vie commune, il booste aussi celui à l'intérieur. En tout cas, je déguste toutes les marques d'affections. J'aurai même tendance à être aussi gourmet que gourmande :-D .
On me dit parfois ici que je suis une exception, bien que je ne me considère pas comme telle. Mais c'est vrai que mon couple originel va bien parce que nous avons je crois (parler à la place de mon chéri serait prétentieux) toujours ressenti notre chance d'être ensemble. Bon ok, la chance n'est pas le bon mot, mais disons la bonne attitude naturelle. On a toujours "remercier" notre vie ensemble. Evidemment, ça n'a pas été toujours tout "rose", mais être ensemble a été notre solution à tout ce que l'on été amené à traverser. Individuellement comme séparément d'ailleurs. Je dirais que c'est un peu notre "secret" de longévité.
Je me rend en effet compte que ce type de situation, celle de ne pas s'offrir ce que je considère aujourd'hui comme un luxe, est commun. Je le déplore car il existe l'échappatoire et j'ai cette sensation que même en tentant d'ouvrir les yeux à autrui, les œillères restent fixées, solidement. Oui, se saboter, c'est la juste expression. Ce qui m'impacte c'est ce manque de proximité avec soi, avec la réalité. Il admet que oui, en effet… sauf qu'en fait non. Il a lu en vitesse, mais je dois comprendre… Comprendre quoi ? Il n'y a rien à comprendre, on se préoccupe ou pas des faits, des ressentis. Du coup, il a mal. Elle est revenue, jusqu'à la prochaine fois. Il en a marre mais continu sur la même lancée. Résultat, néant. On redistribue les mêmes cartes et surtout on ne modifie pas la donne. La prochaine fois, je ne serai pas là.
Comme l'indique @ourscalin, un jour il sera "trop tard" et je confirme, si l'envie de se "prendre en main" n'est pas commune, dans une dynamique d'équité et de connaissance de soi, ce qui demande (oups !) temps et énergie, ben on rate le coche.
@Sophie72. Déjà, je suis désolée des épreuves liées aux enfants, à la situation. Il y aurait en effet beaucoup à dire sur la non prise en compte de l'enfant dans son individualité par une grande partie du corps enseignant (pas tous heureusement). Je n'oublie pas nos moments difficiles sur le plan financier. Là encore, être deux dans la spirale à se soutenir mutuellement, c'est bien. Ne jamais rejeter la faute sur l'autre, tout simplement parce que l'on ne commet pas de "fautes", juste ce n'est pas le merveilleux tout le temps. Il y a des périodes délicates où être soudés… Justement, c'est pour éviter cela que la personne dont je parle est ainsi. Il m'a parlé de leur "début" et s'il travaille ainsi c'était justement pour qu'elle puisse avoir cette vie merveilleuse d'élever ses enfants (ils en ont eu 4, le dernier ado) sans avoir besoin qu'elle travaille. Ils sont clairement à l'abri des difficultés financières, mais pas du tout dans le merveilleux projeter. Passer 50 ans et s'apercevoir que finalement, ils sont passés à côté de leur bonheur commun alors qu'ils avaient tout, le confort matériel, les enfants, le rêve… Au final, elle est une grande amoureuse et dès qu'elle sort de sa routine, fait des rencontres, elle met tout ça en péril. Lui subit, a mal, et se dit à chacun de ses retours qu'il fait ce qu'il faut, et s'investi encore plus dans son travail (levé 4h du matin ; rentré le soir à 20h). Il endosse pour deux, volontairement et est persuadé de "faire ce qu'il faut". Je suis d'accord sur le fait qu'il ne peut plus faire plus. Par contre, il n'estime certainement pas à sa juste valeur, ses journées à elle, même s'ils n'ont plus qu'un enfant à charge.
Il s'aperçoit qu'elle est ainsi, à aimer. Maintenant qu'il sait que l'amour n'est pas obligatoirement exclusif. D'ailleurs, lui comme elle, était au début, avant le choix de l'exclusivité, en double relation. "on était jeune"... Enfin bref, il dit qu'aujourd'hui il doit vivre pour lui, sauf que ce n'est pas en menant cette vie qu'il y arrivera. Je le laisse à sa vie.
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Sophie72
le jeudi 08 août 2019 à 12h11
Elle est effectivement triste cette histoire. Il me vient une phrase de Saint Exupéry (un auteur que j'aime beaucoup) qui vient d'ailleurs du livre que je préfère "Terres des hommes": "l'expérience nous montre qu'aimer ce n'est point nous regarder l'un l'autre mais regarder ensemble dans la même direction." . Je crois que quand on oublie de regarder ensemble dans la même direction, on se perd de vue en quelque sorte.
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(compte clôturé)
le jeudi 08 août 2019 à 12h22
Sophie72
Je suis assez d'accord mais en même temps dans certaines famille, quand il n'y a pas toujours assez d'argent pour payer les factures voire même l'alimentation, c'est encore plus difficile de sortir de ce cercle vicieux et de laisser la place à l'amour. Comment veux-tu que quand on s'inquiète pour le logement, pour nourrir de manière décente ses enfants, on puisse s'échapper de ce carcan? De même, quand tu as des enfants qui sont en difficultés (ça c'est mon expérience perso; sur 5 enfants, je n'ai quasiment jamais de répit, quand un enfant va mieux, un autre va mal: phobie scolaire, dyslexie, hyperactivité, etc...) et que tu dépenses une énorme énergie à leur sortir la tête de l'eau , malheureusement là encore, tu te retrouves "dépossédé" de ta "liberté" à laisser de la place à l'amour. Par contre, s'il y a encore un minimum de dialogue, on arrive à rassembler notre énergie de couple pour franchir ce cap mais ça peut "user" et c'est très difficile d'y échapper.:-(
Je connais, famille recomposée, 8 enfants.
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bonheur
le jeudi 08 août 2019 à 12h36
Merci @Sophie72 pour cette phrase magnifique et tellement juste à mes yeux. Moi j'aime tout particulièrement "le Petit Prince" et surtout le passage de la rencontre avec le renard. L'apprivoisement est une notion primordiale pour moi. Egalement, quand on analyse un peu le livre, le renard sait qu'un jour son nouvel ami partira, mais il gardera le souvenir et c'est l'essentiel. Je crois que l'on considère trop souvent, à tort d'après moi, la nostalgie comme étant triste. Après, la nostalgie est une bonne chose, c'est ce que l'on garde d'instants magiques, précieux, inoubliables. Le renard, en regardant les blés, aura les souvenirs et pourra revivre intérieurement la beauté des moments "ensemble". Par contre, le renard sait que son nouvel ami aime sa rose. Certes, le Petit Prince est en colère, car sa rose était capricieuse. Mais il comprend enfin que la rose n'a pas menti, elle est unique. Ce qui rend unique, c'est justement le regard, et celui du cœur en particulier, que nous offre autrui.
J'avais lu aussi "vol de nuit" mais jamais "terre des hommes". Je le note, merci @Sophie72 pour cette référence !
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Guermantes
le vendredi 09 août 2019 à 23h00
Bonsoir à tous,
Quelles belles réflexions sur l'amour et combien on se rend compte en effet qu'il peut vite s'étioler si l'on n'en prend pas soin!
Le quotidien nous bouffe en effet... mais nous construit aussi. Mon compagnon, poly, n'a de cesse de me dire que je suis son pilier.
Avant, je le voyais comme qqc de négatif. Je me disais "super, moi je suis bobonne à la maison pendant que monsieur va prendre du bon temps ailleurs".
Au final, je trouve ça positif dans le sens où notre vie ensemble nous a construit, cette vie pleine de ce quotidien, et notre amour n'en est que plus solide.
Bon évidemment, l'amour, ça se travaille. Et c'est un long chemin.
Je me suis aperçue aussi que, au lieu de me morfondre à penser à ses autres amours alors qu'il est avec moi ( je précise que je suis mono), il fallait que je profite des moments où nous sommes ensemble, du présent en somme !
Bonheur, je suis d'accord avec toi : la beauté du souvenir de la personne aimée est essentielle, mais egalement la beauté des petits moments passés ensemble, l'éphémère du present qui fait aussi l'éclat de l'amour.
Un grand merci à tous pour ces discussions riches et respectueuses.
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HeavenlyCreature
le samedi 10 août 2019 à 00h48
Merci Bonheur pour cette vision de l'amour.
Depuis quelques semaines, je me suis rapprochée de mon ex, dont j'ai été très amoureuse pendant près d'un an 1/2. J'ai bcp écrit à ce propos sur ce forum d'ailleurs et j'ai sacrément cassé les pieds de mon entourage avec ce sitcom sans fin ! :)
Je l'avais quitté une 1ère fois en octobre 2018 car je me sentais profondément négligée par lui (manque d'engagement de sa part), puis il y a eu pas mal de va et vient jusqu'à une rupture aussi soudaine qu'abrupte en février dernier (de mon fait) suivie d'un silence radio total (également de mon fait).
6 mois se sont écoulés avant qu'il ne revienne à moi, m'ayant pardonné (c'était vraiment violent la manière dont je l'ai quitté) et avec l'envie profonde, dit-il, de s'impliquer davantage.
Effectivement, nous communiquons bcp plus, y compris par msg/appels (ce qui était totalement inexistant à l'époque, sachant que nous ne nous voyions qu'une à 2 fois /semaine) et il prend des initiatives (sorties, etc.), s'intéresse à ma vie (ça aussi, c'était un gros point noir : il ne me posait jms de questions), est attentif à mon bien-être, fait preuve de petites attentions, etc. Bref un autre homme ! Pour moi, il a même renoncé à cette fille qui me mettait si mal à l'aise et à toutes les autres potentielles, souhaitant (au moins le temps que l'on se consolide), une exclusivité sexuelle et affective. Selon lui, le fait qu'on était un couple ouvert (là encore de mon fait) l'a empêché de s'impliquer avec moi...
De mon côté, j'essaie de m'ouvrir aussi plus à lui et j'apprends à lui faire confiance, mais aussi, avant tout, à me faire confiance.
Malgré tous ces changements et le fait qu'il se passe précisément ce que j'avais rêvé pour nous deux, j'ai du mal à me sentir à l'aise et à lâcher prise, notre 1ère "relation" ayant laissé des traces.. Je pensais avoir peur que son naturel "fuyant" revienne au galop, mais si je suis tout à fait honnête avec moi-même, c'est plutôt que mes états d'âme et mes réflexes d'abandonique refassent surface qui me terrifie... Et puis il y a eu cet autre amour entre temps, qui ne m'a pas laissée non plus indemne... Le comble c'est que je pense à lui mtnt que je suis revenue avec mon ex (alors que je pensais à mon ex quand j'étais avec lui..). Bref, allez comprendre : mtnt que mon ex est prêt à s'engager, c'est moi qui avance à reculons !
Éternelle insatisfaite ou manque de confiance en l'amour/en soi ...? Je reste profondément insécurisée par les relations amoureuses (ou alors franchement accro aux psychodrames ?) et me demande si la solution, au fond, ne réside pas dans le célibat .. Le hic c'est que j'adore les moments de partage qu'on a ensemble (la tendresse, la complicité, le sexe !) alors comment donner à l'amour une juste place dans sa vie sans qu'il ne nous "envahisse", ou, comme il est souvent dit, en faire "la cerise sur le gâteau"?
Si vous avez des conseils "zen", je suis preneuse !
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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bonheur
le samedi 10 août 2019 à 08h12
@Guermantes : Mon chéri de vie est mono également. Je dis toujours qu'il est mon parachute. :-D Notre bonheur réside dans ce quotidien que l'on agrémente. Chez nous, la bobonne, se serait plutôt lui car il cuisine à merveille. Et oui, dans tous les cas, "l'éphémère du présent qui fait aussi l'éclat de l'amour" (+)
@HeavenlyCreature : je souhaite que vous trouviez votre équilibre. Faire attention au naturel, il revient souvent, pas obligatoirement au galop d'ailleurs.
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HeavenlyCreature
le samedi 10 août 2019 à 08h46
bonheur
@HeavenlyCreature : je souhaite que vous trouviez votre équilibre. Faire attention au naturel, il revient souvent, pas obligatoirement au galop d'ailleurs.
Oops! Ça me fait bizarre d'être vouvoyée ;).. Et mince, c'est pas vraiment du conseil "zen" ça ! ^^'
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Sophie72
le samedi 10 août 2019 à 11h07
bonheur
Merci @Sophie72 pour cette phrase magnifique et tellement juste à mes yeux. Moi j'aime tout particulièrement "le Petit Prince" et surtout le passage de la rencontre avec le renard. L'apprivoisement est une notion primordiale pour moi. Egalement, quand on analyse un peu le livre, le renard sait qu'un jour son nouvel ami partira, mais il gardera le souvenir et c'est l'essentiel. Je crois que l'on considère trop souvent, à tort d'après moi, la nostalgie comme étant triste. Après, la nostalgie est une bonne chose, c'est ce que l'on garde d'instants magiques, précieux, inoubliables. Le renard, en regardant les blés, aura les souvenirs et pourra revivre intérieurement la beauté des moments "ensemble". Par contre, le renard sait que son nouvel ami aime sa rose. Certes, le Petit Prince est en colère, car sa rose était capricieuse. Mais il comprend enfin que la rose n'a pas menti, elle est unique. Ce qui rend unique, c'est justement le regard, et celui du cœur en particulier, que nous offre autrui.
J'avais lu aussi "vol de nuit" mais jamais "terre des hommes". Je le note, merci @Sophie72 pour cette référence !
J'ai aussi lu Vol de nuit, il y a 5 ans. Puis j'ai lu Lettre à un otage et Enfin Terre des hommes. Le petit prince et le renard ont une place toute particulière dans mon cœur depuis mes 10 ans (et même depuis 3 ans dans mon dos) Oui j'ai le petit prince et le renard tatoué dans mon dos et ils regardent tous les deux le lever de soleil et l'avions de Saint Exupéry dans le ciel. Le souvenir d'un amour ou d'une amitié c'est joli en effet et cela peut même nous faire du bien d'y penser parce qu'on pense à tout ce que cet amour nous a apporté sur le plan humain mais il est vrai aussi que si c'est pour fuir un présent trop pénible, cela devient triste et je pense que c'est pour cette raison que certaines personnes trouvent la nostalgie "inutile" ou "pesante", c'est le risque de s'enfermer dans le souvenir pour ne pas affronter le présent.
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HeavenlyCreature
le samedi 10 août 2019 à 12h30
Sophie72
Le souvenir d'un amour ou d'une amitié c'est joli en effet et cela peut même nous faire du bien d'y penser parce qu'on pense à tout ce que cet amour nous a apporté sur le plan humain mais il est vrai aussi que si c'est pour fuir un présent trop pénible, cela devient triste et je pense que c'est pour cette raison que certaines personnes trouvent la nostalgie "inutile" ou "pesante", c'est le risque de s'enfermer dans le souvenir pour ne pas affronter le présent.
Je me permets de partager le très beau texte de Oo0, écrit sur un autre fil qui résonne avec ce que tu évoques ici Sophie :
Oo0
Un passage à vide ? Le vide que laisse les autres ...Dans la manière dont tu décris ce passage à vide, tu fais bien voir comment les personnes qui laissent ce vide en toi brille par leur absence. Dès le début de ma vie relationnelle, j'ai appris à vivre les moments d'absence comme l'occasion de réaliser en conscience l'histoire qui était en train de se vivre et de se réaliser. Au moment où une histoire se vit, il est plus difficile de savoir ce qui se vit, nous sommes dans l'émotion de l'interaction et la réflexion est en retrait. Elle ne revient que lorsque l'histoire ne se vit plus. De vie, elle devient vécu et se prête plus facilement à se raconter, à devenir une histoire. Le temps qui passe opère comme le reflet d'un miroir, le présent devenu passé peut se réfléchir dans le futur devenu présent. Et lorsque les moments de vie reviennent, il est alors possible de se la raconter, d'imaginer comment la vivre.
Ces moments d'absence vont de la vie quotidienne que chacun.e mène de son côté, à des absences plus ou moins prolongées ou encore, à des ruptures ou des séparations qui nécessitent toujours que le temps passe pour se confirmer : "N'ai-je pas mis fin trop vite à notre histoire ? N'ai-je pas accepté trop vite la fin de notre histoire ?" Dans ces moments d'absence, le manque donne à voir le désir ressurgir. "Tu me manques !" ou "Je te désire encore" sont fort proches. D'ailleurs, à tort où à raison, beaucoup considèrent que le désir disparaît une fois que le manque qui l'anime est comblé. Ici, j'aime à penser que le manque a autant de valeur en soi que le désir. Que ni l'un, ni l'autre n'ont besoin d'être comblés ou satisfaits pour avoir de la valeur en soi. Sans l'expérience du manque dans une quelconque forme d'absence, nous n'aurions probablement pas la chance de réaliser la chance de ce que nous vivons ou avons vécu. Même si le désir ne peut plus se vivre, il nous dit que ce qui a été vécu était désirable.
"Il n'y a pas de vie qui en vaille la peine sans peines." C'est une autre petite maxime que je me suis faite. Si le manque du désir est encore là malgré les peines, c'est que cela en valait la peine. Il n'y a pas d'histoire qui se vivent sans se donner la peine de les vivre, d'oser aller au devant de ses désirs avec tous le stress des émotions qui se confondent. Toutes les peines sont autant de marques d'une réalité bien loin de l'idéalisation de nos désirs bien souvent vierges de telles marques. Les désillusions sont comme le sceau de la réalité sur les illusions de nos désirs. Il n'y a rien de mal à de telles illusions, le désir est idéalisation car il permet de projeter une autre idée de la réalité. Je vais prendre l'exemple du désir d'égalité, si nous en étions resté à la réalité, sans l'idée d'égalité, sans l'idéalisation de ce qu'elle pourrait être, nous en serions restés à une perspective d'avenir où les rapports de domination entre hommes et femmes seraient naturels. Après, sans le désir de la réalité telle qu'elle est dans le même temps, aucun projet ne peut se réaliser. Rien ne se réalise sans la réalité, sans accepter et respecter ses limites ... qui viennent se marquer dans nos esprits avec le sceau de la peine et des désillusions. Il y a dans la peine, toute la beauté de l'effort de s'être donné la peine de se confronter à la réalité et dans la désillusion, le rappel à la seule réalité possible où il est possible d'être avec les autres.
Tu parles de deuil et cela me rappelle que nous passons peut-être trop souvent à côté d'une expérience riche de sens, parce que riche d'émotions. Une expérience qui ne peut qu'avoir de valeur en soi, parce qu'il n'y aura plus rien d'autre qui puisse le donné sens. Il n'y aura pas de suite pour combler le manque. Je me demande souvent si les "étapes du deuil" ne sont pas une expérience nécessaire de l'exploration de nos émotions, de nos sentiments et de nos désirs. Car en l'absence de l'autre, nous sommes livrés à nous-mêmes, nous n'avons pas la possibilité de nous fuir dans la présence de l'autre qui, soudain, brille par son absence. C'est comme si le désir était soudain lavé par le temps qui passe de toutes les tensions qui le parasitait dans le présent : telle appréhension que ceci se passe mal ; tel propos, geste, événement, moment ou période blessante qui nous repliait défensivement sur soi ; telle ou telle préoccupation extérieure qui nous éloignait ; etc. Quand l'autre commence à briller par son absence, c'est comme si l'histoire vécue se dépouillait pour un certain temps de tout ce qui n'était pas ce qui faisait que cette histoire a(vait) un sens.
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HeavenlyCreature
le samedi 10 août 2019 à 12h31
Sophie72
Le souvenir d'un amour ou d'une amitié c'est joli en effet et cela peut même nous faire du bien d'y penser parce qu'on pense à tout ce que cet amour nous a apporté sur le plan humain mais il est vrai aussi que si c'est pour fuir un présent trop pénible, cela devient triste et je pense que c'est pour cette raison que certaines personnes trouvent la nostalgie "inutile" ou "pesante", c'est le risque de s'enfermer dans le souvenir pour ne pas affronter le présent.
Je me permets de partager ici le très beau texte de Oo0, écrit sur un autre fil qui mérite d'être lu et relu. Il résonne particulièrement bien avec ce que tu évoques sophie :
Oo0
Un passage à vide ? Le vide que laisse les autres ...Dans la manière dont tu décris ce passage à vide, tu fais bien voir comment les personnes qui laissent ce vide en toi brille par leur absence. Dès le début de ma vie relationnelle, j'ai appris à vivre les moments d'absence comme l'occasion de réaliser en conscience l'histoire qui était en train de se vivre et de se réaliser. Au moment où une histoire se vit, il est plus difficile de savoir ce qui se vit, nous sommes dans l'émotion de l'interaction et la réflexion est en retrait. Elle ne revient que lorsque l'histoire ne se vit plus. De vie, elle devient vécu et se prête plus facilement à se raconter, à devenir une histoire. Le temps qui passe opère comme le reflet d'un miroir, le présent devenu passé peut se réfléchir dans le futur devenu présent. Et lorsque les moments de vie reviennent, il est alors possible de se la raconter, d'imaginer comment la vivre.
Ces moments d'absence vont de la vie quotidienne que chacun.e mène de son côté, à des absences plus ou moins prolongées ou encore, à des ruptures ou des séparations qui nécessitent toujours que le temps passe pour se confirmer : "N'ai-je pas mis fin trop vite à notre histoire ? N'ai-je pas accepté trop vite la fin de notre histoire ?" Dans ces moments d'absence, le manque donne à voir le désir ressurgir. "Tu me manques !" ou "Je te désire encore" sont fort proches. D'ailleurs, à tort où à raison, beaucoup considèrent que le désir disparaît une fois que le manque qui l'anime est comblé. Ici, j'aime à penser que le manque a autant de valeur en soi que le désir. Que ni l'un, ni l'autre n'ont besoin d'être comblés ou satisfaits pour avoir de la valeur en soi. Sans l'expérience du manque dans une quelconque forme d'absence, nous n'aurions probablement pas la chance de réaliser la chance de ce que nous vivons ou avons vécu. Même si le désir ne peut plus se vivre, il nous dit que ce qui a été vécu était désirable.
"Il n'y a pas de vie qui en vaille la peine sans peines." C'est une autre petite maxime que je me suis faite. Si le manque du désir est encore là malgré les peines, c'est que cela en valait la peine. Il n'y a pas d'histoire qui se vivent sans se donner la peine de les vivre, d'oser aller au devant de ses désirs avec tous le stress des émotions qui se confondent. Toutes les peines sont autant de marques d'une réalité bien loin de l'idéalisation de nos désirs bien souvent vierges de telles marques. Les désillusions sont comme le sceau de la réalité sur les illusions de nos désirs. Il n'y a rien de mal à de telles illusions, le désir est idéalisation car il permet de projeter une autre idée de la réalité. Je vais prendre l'exemple du désir d'égalité, si nous en étions resté à la réalité, sans l'idée d'égalité, sans l'idéalisation de ce qu'elle pourrait être, nous en serions restés à une perspective d'avenir où les rapports de domination entre hommes et femmes seraient naturels. Après, sans le désir de la réalité telle qu'elle est dans le même temps, aucun projet ne peut se réaliser. Rien ne se réalise sans la réalité, sans accepter et respecter ses limites ... qui viennent se marquer dans nos esprits avec le sceau de la peine et des désillusions. Il y a dans la peine, toute la beauté de l'effort de s'être donné la peine de se confronter à la réalité et dans la désillusion, le rappel à la seule réalité possible où il est possible d'être avec les autres.
Tu parles de deuil et cela me rappelle que nous passons peut-être trop souvent à côté d'une expérience riche de sens, parce que riche d'émotions. Une expérience qui ne peut qu'avoir de valeur en soi, parce qu'il n'y aura plus rien d'autre qui puisse le donné sens. Il n'y aura pas de suite pour combler le manque. Je me demande souvent si les "étapes du deuil" ne sont pas une expérience nécessaire de l'exploration de nos émotions, de nos sentiments et de nos désirs. Car en l'absence de l'autre, nous sommes livrés à nous-mêmes, nous n'avons pas la possibilité de nous fuir dans la présence de l'autre qui, soudain, brille par son absence. C'est comme si le désir était soudain lavé par le temps qui passe de toutes les tensions qui le parasitait dans le présent : telle appréhension que ceci se passe mal ; tel propos, geste, événement, moment ou période blessante qui nous repliait défensivement sur soi ; telle ou telle préoccupation extérieure qui nous éloignait ; etc. Quand l'autre commence à briller par son absence, c'est comme si l'histoire vécue se dépouillait pour un certain temps de tout ce qui n'était pas ce qui faisait que cette histoire a(vait) un sens.
C'est aussi ça l'amour, au delà des mots et des gestes du quotidien, ce qui s'éprouve dans l'absence de l'autre, qu'elle soit passagère ou plus installée (séparation, éloignement, deuil).
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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bonheur
le samedi 10 août 2019 à 13h09
HeavenlyCreature
Oops! Ça me fait bizarre d'être vouvoyée ;).. Et mince, c'est pas vraiment du conseil "zen" ça ! ^^'
Je m'adressais à toi et à ton ex-nouveau amour => donc à vous
Pour le naturel qui revient, c'est juste un constat que nombreux-ses ont fait déjà… pas un conseil du tout. Et c'est justement pour le savoir et l'aborder le jour J tel qu'il se doit, que j'indique cela. Donc si ça peut être zen dans le sens où on garde communément ce constat dans un petit coin de l'esprit.
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bonheur
le samedi 10 août 2019 à 13h15
Sophie72
Oui j'ai le petit prince et le renard tatoué dans mon dos et ils regardent tous les deux le lever de soleil et l'avions de Saint Exupéry dans le ciel. Le souvenir d'un amour ou d'une amitié c'est joli en effet et cela peut même nous faire du bien d'y penser parce qu'on pense à tout ce que cet amour nous a apporté sur le plan humain mais il est vrai aussi que si c'est pour fuir un présent trop pénible, cela devient triste et je pense que c'est pour cette raison que certaines personnes trouvent la nostalgie "inutile" ou "pesante", c'est le risque de s'enfermer dans le souvenir pour ne pas affronter le présent.
Quel dos unique et magnifique tu dois avoir :-D (+) .
Je sais que chez moi, le souvenir, la nostalgie est belle. Elle est utile et légère. Oui, je pleure parfois, je ne m'en cache pas, parce que le passé, l'être aimé… est un souvenir. Mais mes larmes sont justement là pour ne pas que ce soit pesant. Je les laisse couler et d'ailleurs souvent je souris de la beauté des souvenirs. Les larmes et la joie qui s'entremêlent et reflètent la justesse de l'émotion de l'instant. Par contre, le polyamour fait que je ne peux m'enfermer dans le passé, car l'amour passé + l'amour présent, sont compatibles.
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HeavenlyCreature
le samedi 10 août 2019 à 14h33
bonheur
oO0 a un discours souvent beau et juste.
Oui, il manque :)
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.