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Relation secondaire

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Profil

Cendre

le vendredi 11 octobre 2024 à 01h16

Je suis pas sûre de l’avoir vécu, en 10 ans de polyamour.
Dans l’autre sens, oui. Mais être secondaire, de cette façon là, non.

Cet été, j’ai rencontré une personne formidable, qui m’impressionne par son intelligence, sa vision du monde non binaire, ses capacités d’adaptation joyeuse (et accessoirement ses qualités sexuellement parlant, mais c’est pas dans notre propos ici)
La relation qu’on construit est très intense, et les sentiments se renforcent à chaque rendez-vous.
Il explicite qu'il a des émotions et des sentiments pour moi, il pense à moi, se remémore nos rencontres, anticipe avec plaisir celles à venir,

mais je ne suis pas sa relation principale.

D’une part parce qu’il a du boulot, et pas qu’un peu, et d’un certain enjeu (sa précédente boite ayant fait faillite, il se met à son compte)
D’autre part parce qu’il a une relation principale, complexe à gérer, à distance, avec des épisodes passés douloureux ; une relation en construction, pleine de questions et d’incertitudes à laquelle il se consacre presque entièrement.

Moi,
J’ai de la chance qu’elle, depuis les antipodes, n’ai pas peur de moi, parce que je suis par ailleurs en relation stable quasi mariée ; j’imagine que ça apaise une éventuelle crainte du style “que je le lui vole”
J’ai de la chance car comme il vient du milieu sexpo, la liberté sexuelle (et kink) est acquise, et comme de l'autre côté elle a déjà eu plusieurs relations, la liberté sentimentale à priori aussi.
J’ai de la chance qu’il ait confiance en moi, qu’il soit assez transparent sur sa situation avec elle. Il me demande même conseil, sur ce que j’ai pu lire ou entendre en café poly, iels sont novices en polyamour et souhaitent profiter de mon “expérience”
J’ai de la chance, car iels sont en construction des éventuelles règles de leur relation, non pas pour protéger ce qui existe (c’est ce que j’ai pu beaucoup entendre ici, une peur de perdre ce qui existe), mais pour anticiper et faciliter au mieux leurs retrouvailles, quand elle s’installera avec lui en France, dans 6 mois.

Au début, j'ai fait la fière, celle qui sait gérer, qui sait profiter de tous les bonheurs de l'amour même les plus éphémères, du casual love https://lesfessesdelacremiere.wordpress.com/2014/0...

mais je dois me rendre à l’évidence.
de mon côté, je suis désespérément amoureuse,
de son côté, je passe après.
ça pique un peu.

Pour répondre à mes messages, il cherche un moment propice; et il ne le trouve pas si souvent que ça.
Pour trouver une place dans son emploi du temps, c'est pas évident non plus.

Ma toute première expérience de non-monogamie, on était tous les deux mariés, mais tous les deux dans cette NRE mutuelle, surexcitation de la rencontre, de l’explosion du désir. Les limitations étaient contextuelles : prendre un 5 à 7 à la fois sur le boulot et le temps familial, trouver un hôtel, cette impatience que l’on avait l’un pour l’autre était similaire.

Là non.
Il est conscient qu’il ne déploie pas autant d’énergie dans la relation que ce que j’aurais envie d’y mettre.
Quand j'ai commencé à lui dire "je t'aime", il m'a demandé si ça allait qu'il ne me le dise pas en retour.
Il est conscient du déséquilibre et s'en préoccupe
On en parle, c’est déjà ça

J’ai de la chance
J'ai la conviction qu'on peut construire quelque chose de très beau et très enrichissant l'un pour l'autre.

mais ça pique un peu.

Message modifié par son auteur il y a 11 mois.

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Profil

Alastor

le vendredi 11 octobre 2024 à 10h07

Bonjour Cendre,

Mon histoire ressemble à la tienne.
Je suis avec une personne depuis plusieurs années et notre relation est ouverte des deux côtés.

Au début du mois de mars j'ai repris contact avec un ami que je n'avais pas vu depuis plusieurs années et en avril nous avons transformé cette relation amicale en relation avec bénéfices.
Oui sauf que...

Moi je commence à avoir des sentiments plus amoureux qui apparaissent.
Je suis sa relation secondaire.

Avec sa relation principale ils sont ensemble depuis janvier, cette relation est récente aussi et prends de plus en plus de place dans sa vie ( et c'est normal).
Mais bon comme tu dis ça pique un peu.

Nous en avons parlé hier soir justement, il envisage la présentation à ses parents, à ses enfants et donc une installation plus efficiente dans sa vie...

Je le savais....

Je savais dans quelle type de relation je mettais les pieds....
N'empêche que ça pique un peu...

Je lui ai fait part de la naissance de sentiments moins amicaux et peut être plus amoureux on va dire....
Mais je sais aussi que c'est dû à la NRE... Alors j'attends de voir comment mes sentiments vont vraiment évoluer.

Pour moi ce n'est pas ma première relation hors couple mais c'est la première fois que j'ai des sentiments aussi forts.
Je ne m'y attendais pas et c'est bien de mon côté que ça pique et que c'est questionnant.
Pour mon partenaire je ne saurais dire la nature des sentiments qu'il a envers moi car je ne lui ai pas demandé et il n'en a pas parlé.
Mais je sais que sa manière de tomber amoureux ne repose pas sur la RNE.
Je crois qu'on connait tout les deux cette phase et que si c'est très intense à vivre on attend de la passer avant de s'engager plus loin sur les sentiments qu'on peut avoir et leur déclaration.

Pour sa partenaire principale c'est son premier couple libre. Elle fait le chemin de son mieux et je sais que c'est dur pour elle. Comme pour tout ceux qui font ce chemin en partant de l'exclusivité sexuelle intime et émotionnelle.
Ce qui fait concrètement que même si c'est dur parfois on fait les choses à son rythme.
Sa présence dans la vie de mon partenaire est importante pour moi aussi.
Et même si j'en souffre un peu je comprends leur envie de se voir plus et de construire ensemble.

Notre partenaire commun à fait des erreurs, j'en ai fais, elle aussi et on va en faire encore probablement.
L'important c'est de le reconnaître et de demander pardon s'il y lieu.

Ton partenaire et toi vous ne semblez pas avoir la même intensité de sentiments, c'est peut être juste une manière de l'exprimer ,par ex mon partenaire ne me dit jamais que je lui manque, mais il me dit que sa relation principale lui manque....et à sa relation principale il ne lui dit jamais non plus qu'elle lui manque mais il lui dit que je lui manque....nous l'avons constaté et fait remarquer chacune de notre côté, en ce moment il y fait attention.
Où alors réellement il n'y a pas la même intensité de sentiments et dans ce cas c'est à toi de voir si cela peut continuer sans que tu en souffres trop.

Saches que je comprends ce que tu ressens et que je compatis en tant que relation secondaire...
Bon courage à toi

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Profil

Cendre

le vendredi 11 octobre 2024 à 17h32

Merci, mais tellement, Charlie, de me partager ce que tu vis,
Car effectivement, la situation est très proche.

« Je savais dans quelle type de relation je mettais les pieds.... »
oui, moi aussi, je pensais savoir gérer mieux que ça.

« Mais je sais aussi que c'est dû à la NRE... Alors j'attends de voir comment mes sentiments vont vraiment évoluer. »
_soupire_ la NRE est une des choses les plus fantastiques que j’aime vivre, la découverte du polyamour a pour moi été une révélation, de pouvoir vivre ça, sans mettre pour autant les relations établies : que du bonheur.

« si c'est très intense à vivre on attend de la passer avant de s'engager plus loin sur les sentiments qu'on peut avoir et leur déclaration. »
_soupire_ Oui, je faisais ça avant, moi aussi, de pas me laisser tomber en amour trop vite. Entre temps j’ai décidé de ne plus me refréner, au prétexte du casual love. Mais ça génère mécaniquement de vivre plus souvent cette situation de déséquilibre, qu’il faut rééquilibrer par la suite.

Regardons un peu.
Mettons que théoriquement (c’est une expérience de pensée, les situations sont toujours beaucoup plus complexes, c’est tout à fait virtuel, mais peut être que ça m’aidera à réfléchir )
Mettons que théoriquement, de part nos essences respective de ce que je suis et de ce qu’iel est, nous sommes “destiné·es” (ou compatibles) à vivre à terme dans une relation tranquille de faible intensité, avec confiance, amour, plaisir de se revoir et passer du temps ensemble, sans trop d’investissement émotionnel ou sentimental.
Pour aller à cette cible, mettons que théoriquement on peut dessiner deux chemins.
l’un qui consiste à être prudent dès le début, attendre que la NRE passe avant de caler la relation.
l’autre consiste à plonger dans la NRE et rectifier la barre après coup

Clairement, le deuxième choix est beaucoup plus risqué, un risque énorme que læ partenaire ait peur, se sente mal à l’aise de cette intensité qu’iel n’a pas anticipé, préfère s’éloigner plutôt que “faire du mal” quand il constate les yoyos émotionnels engendré chez nous.
Mais en même temps.
Quel Kiff !!
Les montagnes russes ? mais j'adore ça !!
Quand je regarde mes relations depuis 3 ans, je dois admettre que le surplus d’intensité de ma part a été un facteur aggravant qui a conduit à la dissolution de la relation.
Mais j’arrête pas de me dire que “si c’était à refaire, je ferais pareil, ça en valait la peine”

Qu’est-ce que je préfère vivre ?
des relations intenses quitte à ce qu’elles soient sérieusement écourtées ?
une vie plus tranquille, plus sereine, plus stable, moins vertigineuse...

ça me plait comme expérience de pensée.
L’imaginer comme une appétence au risque
Et comme tout pratique dangereuse, on ne se permet pas n’importe quoi, surtout quand ça engage d’autres personnes,
et on pratique une démarche de réduction des risques
la RDR, c’est le complément indispensable des comportement à risques.

ça me plait comme expérience de pensée.
voir la situation actuelle comme ça, c’est encourageant.
J’y suis allée un peu en tête brûlée cet été
( heureusement, j’ai pas été complètement idiote, je lui ai donné quelques éléments quand même, comme le fait que je suis responsable de mes sentiments, qu’il n’a pas à en porter entièrement la culpabilité )
mais j’ai de la chance : c’est une personne qui a une appétence au risque élevée, une capacité d’adaptation forte.

Voir la situation encourageante,
Car je souhaite apprendre avec lui. Apprendre à changer de cap, d’accorder les violons, évaluer ce dont j’ai besoin pour le faire plus facilement, répartir la charge de responsabilité de façon intelligente.
Avec l’espoir,
Rêvons un peu,
de pouvoir protéger, de temps en temps, des bulles, des parenthèses, où je pourrais à nouveau sentir cette NRE que j'ai pour lui.

C’est faisable à votre avis ?
Ou je nous emmène dans le mur ?

--

Charlie, encore une fois merci,
J'ai beaucoup apprécié ton témoignage,
je te souhaite de trouver ta propre voie, celle où tu seras à la fois la plus aligné·e avec toi même et la plus heureuxe.

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