Je veux faire les choses bien
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Miamou (invité)
le mardi 06 août 2024 à 22h49
Peace-Shark:
ça me fait plaisir que ce que j'ai dit puisse avoir une utilité pour toi! Merci de me l'avoir dit!
Siestacorta:
Je lis bien que tu ne fais pas l apologie de la non exclusivité à tout prix, pour tout le monde et en toutes circonstances.
Je suis d'accord avec ce que tu nommes " les certitudes de l'exclusivité ". Le jugement est vite fait et le modèle dominant peu remis en question.
(Si quelqu'un veut me dire comment on fait pour mettre en évidence les citations, dans le petit carré gris, je suis preneuse, toujours pas trouvé comment faire)
"Et là c'est pas une question de sentiment, parce que de ce point de vue quand je suis en NRE je suis focalisé, mais une question de structure des "gamies" : pour moi, quand on exige l'exclusivité, que relation et investissement dépendent de ça chez l'autre pour durer et être "réel", alors on fait beaucoup plus de l'autre un objet qu'une personne singulière : l'autre est là pour une fonction affective, pas pour qui il est. Il est "notre" personne aimée, pas quelqu'un qu'on aime. Notre amour, pas l'amour qu'on vit avec lui".
Est ce que tu peux développer ce que tu veux dire par rapport au fait que ce n'est pas une question de sentiment car quand tu es en NRE, tu es focalisé ?
J'ai juste envie de réagir par rapport à ceci:
Tu dis "l'autre est là pour une fonction affective, pas pour qui il est...". Et bien, je m'interroge, parce que j'ai vraiment l'impression que c'est exactement la même chose dans les relations multiples. La fonction n'est peut-être pas tout à fait identique, mais l'autre, les autres, il me semble, ont pour fonction de nourrir leur(s) partenaire(s) et la relation. Que ce soit affectivement, mais aussi, y'a un truc qui pourrait nourrir l'égo : la différence, c'est parfois compliqué à gérer, mais je crois qu'il y a aussi d'autres manières de la vivre. J'ai comme croyances, qu'il y a plein de personnes qui peuvent ressentir de la fierté, tant d'être différent (de la norme, on s'entend) que de parvenir à faire tenir ses relations, au travers de ces différences. Que ça peut donner, pour certains je crois, plus de confiance en soi de s'assumer au travers d'une différence. Que ça nourrit d'avoir l'impression de grandir dans sa communication, dans ce qu'on ressent de la communication, de soi à soi, et avec les autres, que ça peut rassurer sur son couple historique parfois, sur son choix de partenaire de vie. Quand je lis les phrases du type "j'ai plein d'amour à donner et à recevoir" (lues de multiple fois sur ce forum), ça me donne l'impression d'un espèce de sentiment de grandeur, genre "moi, mon cœur est ouvert" (sous entend, à la différence du mono? Je ne sais pas), plein de choses quoi. Alors, je trouve que c'est se mettre des œillères, de dire que dans le polyamour, les autres n'ont pas de fonction affective ou même si pas affective, au moins une fonction qui n'a rien avoir avec uniquement ce qu'il est mais liée à ce qu'elle apporte et nous fait ressentir. D'ailleurs, le fait que pas mal de témoignages parlent de "complémentarité" des partenaires, me laissent clairement penser qu'au minimum, la multiplicité des relations a pour fonction de permettre de trouver un équilibre via diverses manières d'être aimé, d'aimer et via les différences des personnes impliquées. Ce qui vient combler un besoin chez nous. Pour nous, pas pour lui. Pas juste parce qu'on aime. Et ça sous-tendrait que c'est idem pour les autres personnes impliquées.
Je crois que dans n'importe quelle forme d'amour, l'autre a en effet une fonction affective, ne fusse que narcissiquement.
"quand on exige l'exclusivité, que relation et investissement dépendent de ça chez l'autre pour durer et être "réel", alors on fait beaucoup plus de l'autre un objet qu'une personne singulière : l'autre est là pour une fonction affective, pas pour qui il est. Il est "notre" personne aimée, pas quelqu'un qu'on aime. Notre amour, pas l'amour qu'on vit avec lui."
J'ai l'impression que si on changeait "l'exclusivité" par "la non-exclusivité", ça donnerait la même chose. Juste la fin de la phrase qui pourrait différer ( "il est aussi quelqu'un que j'aime pour l'équilibre qu'il me permet de trouver"?) Le truc, c'est que je crois que même si c'est pas Notre amour mais un amour, cela n'enlève en rien que l'autre puisse être tout autant objet dans la relation, pour au moins les raisons que j'ai évoquées précédemment.
Bon ben en fait, plus j'y pense et moins je crois qu'on aime une personne pour ce qu'elle est mais surtout pour ce qu'elle nous renvoie de nous-mêmes. Poly ou mono.
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Siestacorta
le mercredi 07 août 2024 à 01h13
Il est tard, donc rapido, mais une différence fondamentale qui relativise l'équivalence : dans le poly, (dans son intention) l'autre peut avoir, en plus de moi, 0, 1 ou plus de partenaires.
Ce n'est pas le cadre ni mon attente qui décident de ça, c'est lui seul.
Dans l'exclusivité, le fait qu'il n'ait que moi comme partenaire est, une partie du temps, son choix ET aussi sa compliance au mien et au cadre. Le seul choix qu'il a c'est moi seul ou pas de relation avec moi.
Donc dans la relation mono je l'aime (je me montre aimant) parce je lui refuse d'autres options.
Pas en poly : je l'aime quoiquil.
Je n'exige pas qu'il vive les deux côtés de sa non-exclusivité, donc la phrase que tu cites ne peut pas être écrite en changeant de termes.
On parle de deux personnes non-exclusives, hein ? C'est pas parce qu'une grande majorité des temoignages ici parlent de clash entre attentes monos et attentes poly que le cadre poly se vit avec forcément un exclusif dans l'équation.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Miamou (invité)
le mercredi 07 août 2024 à 11h42
Bonjour!
Oui, je reconnais ce que tu dis. Et clairement, j'ai une vision envahie par l'impression que c'est "toujours comme ça que ça se passe, la découverte en cours de chemin de l'un ou l'autre", mais en effet, ce n'est pas toujours le cas.
Par contre, ce que tu cites "je l'aime quoiquil", moi j'ai quand même l'impression que c'est pas tout à fait juste. Que le(s) partenaire (s) vivent ou non une relation ne changerait pas le fait de l'aimer, ok. Mais je crois qu'on pourrait peut-être, être en accord sur le fait qu'il y a une sorte de condition qui est qu'il accepte que tu aies la possibilité de relation(s) extérieure(s).
Là où la monogamie prône l'exclusivité, le polyamour conditionne les relations au fait qu'il y en ait plusieurs ou qu'il puisse y avoir. Et donc, à nouveau, la question c'est, pour moi, en quoi y a t-il une différence avec le fait que la relation objetise l'autre? Dans les deux cas, la relation à l'autre est conditionnée par le fait qu'il s'accorde à nos propres attentes. Là où d'un côté c'est "il n'y aura jamais que moi", de l'autre c'est "il ne pourra jamais y avoir que nous". Alors si dans la pratique ça change tout, dans le fait de rendre l'autre objet de nos besoins/désirs etc, je ne perçois pas de différence. C'est la demande à l'autre d'être conforme à nos attentes, non?
Il n'y a pas que le fait que l'autre soit libre d'avoir d'autres relations ou non. Il y a la manière dont il est obligé de se positionner par rapport à nous, je crois. C'est là qu'il est objet. Parce que bien souvent, on est quand même dans soit, au minimum l'acceptation, soit ça ne va pas le faire sur du long terme? Et ça, quel que soit le paradigme relationnel.
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Siestacorta
le mercredi 07 août 2024 à 14h19
Miamou
Bonjour!
Oui, je reconnais ce que tu dis. Et clairement, j'ai une vision envahie par l'impression que c'est "toujours comme ça que ça se passe, la découverte en cours de chemin de l'un ou l'autre", mais en effet, ce n'est pas toujours le cas.
Par contre, ce que tu cites "je l'aime quoiquil", moi j'ai quand même l'impression que c'est pas tout à fait juste. Que le(s) partenaire (s) vivent ou non une relation ne changerait pas le fait de l'aimer, ok. Mais je crois qu'on pourrait peut-être, être en accord sur le fait qu'il y a une sorte de condition qui est qu'il accepte que tu aies la possibilité de relation(s) extérieure(s).
Oui. Mais ce nest pas le même consentement : côté mono, l'autre consent à limiter sa vie amoureuse, relationnelle, sexuelle (schématiquement, hein...)
Côté poly, l'autre consent à ma liberté à moi. Et... consentir à une liberté qui peut ne pas du tout le concerner * , ça n'a de sens qu'en référence à la norme mono, pas à l'éthique individuelle.
Dans l'absolu (je suis pas con, je sais bien qu'en pratique c'est plein d'autres questions, on parle de comment un cadre donne de l'agentivité à ceux qui le choisissent), ça ne veut rien dire que je consens à ta liberté.: ta liberté tu l'as, c'est tout Tu es une personne, tu fais ce que tu veux. J'ai la liberté de réagir à ça, mais en poly, je pars du principe que je ne t'ai rien demandé et toi non plus (encore : dans l'absolu, en binarisant beaucoup les deux options).
Je te demande pas de consentir à ma liberté poly, tu ne consens pas à la mienne : c'est la restriction exclusive qui est un choix spécifique. On est libre de s'y engager mutuellement... libre de se contraindre (mais on l'était déjà avant)
Savoir qu'il y a plus plus d'options (+0, +1,+X, + 1 comme ci mais pas comme ça, etc.) c'est pas pareil que te demander de ne pas en avoir et de me laisser demander de ne pas en avoir.
Donc je reste pas d'accord avec une symétrie des demandes poly/mono qui feraient que ta vie amoureuse soit cadrée dans sa nature: un poly ne te demande pas de te restreindre ou de prendre la liberté d'aimer quelqu'un d'autre, il te dit juste que, sur le nombre de relations lui ne se restreint pas à une et que tu n'as PAS à le faire (et cette deuxième partie est la plus importante dans ce cadre de relations, c'est ce qui fait que cette liberté n'est pas que ma liberté).
Tu n'as pas au départ à consentir à quelque chose, or en mono tu as à me demander de me limiter si tu peux pas t'en empêcher. C'est vraiment pas pareil ! Je tourne autour de la bonne formulation pour dire ça, désolé si ça boucle un peu, mais c'est pour tomber sur les bons termes.
En pratique j'aurai sans doute mes attentes à moi si tu es poly, mais ça tient sur des modalités, pas sur la possibilité de rencontre d'autres personnes : comme ces Autres sont concrètement là, dans notre monde, le fait de choisir de les exclure de notre possible est bien une demande ; quand le fait de juste assumer qu'ils existent et que tu peux les désirer et les rencontrer et les aimer, non.
Rentrer en relation avec toi c'est juste entrer en relation avec toi. Choisir de mettre une limite à ce que je fais d'autre quand elle n'a pas de nécessité est une demande, un engagement. Le poly ne prend pas cet engagement et ne définit pas l'existence de la relation par lui, ses partenaires non-plus.
(et je comprend, en sortant de l'absolu, qu'on puisse me demander de me limiter, hein... juste, la norme qui dit que on DOIT faire ça, ben ça crée le cadre où on aime l'autre que dans cette restriction).
La non-exclusivité poly est certes consentie... mais par référence à la norme mono, pas par rapport à nos possibilités individuelles.
Bien sûr j'appartiens à la même culture que tout le monde, donc en pratique je dialogue en partant de là, d'une situation de minorité dan un monde majoritairement mono. Donc oui si tu veux, chacun consent à sortir de cette norme dans son regard sur l'autre.
Mais sur le fond, le fait que je suis une personne libre dans un monde où les autres personnes le sont aussi est donné, et quand il y a une relation cette liberté antérieure ne devient pas en se maintenant un contrat entre moi et un partenaire, c'est seulement encore vrai. C'est le cadre de l'exclusivité qui change la donne, et peut restreindre l'individu aimé à cette situation où il est "conditionné", objet du cadre.
* : "pas du tout te concerner" : tu n'es pas concerné quand j'exerce la liberté, le temps avec un.e autre n'est pas forcément un temps dont tu aurais eu l'usage, si je fais pas le con ça n'aura pas d'impact sur ton intégrité physique... etc.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Miamou (invité)
le mercredi 07 août 2024 à 18h56
je ne trouve pas que tu tournes en rond, en fait ça m'éclaire! Je comprends mieux ce que tu dis. En réalité, je suis d'accord en partie zvec ce que tu amènes...tout en étant toujours en accord avec ce que j'ai amené ;-). Je ne sais pas si les deux sont compatibles mais bon..c'est comme ça.
Ce qu'il y a, c'est qu'on parle d'un cadre donné par le poly qui serait que le mono demande à restreindre la liberté de l'Autre. Je crois qu'il y a juste plein de gens qui ne réfléchissent pas à ça. Y'a plein de gens pour qui être mono n'est pas une restriction ni une atteinte à la liberté. C'est juste comme ça, sans questionnement. Y'a plein de monos qui restent fidèles, pas seulement à leur partenaire mais à leurs idéaux au travers de cette manière de vivre. Je dirais, pas uniquement parce que c'est la norme mais parce qu'ils en sont heureux. Sans vouloir contraindre l'Autre. Sans avoir l'envie ni l'impression de le contraindre (comme beaucoup de polyamoureux non?) Et plein de gens aussi qui trouvent leur compte dans l'adultère, dans les relations monos, en série ou pas. Aussi parce que c'est difficile de concevoir les choses autrement, de les conceptualiser autrement, de les penser autrement. Et ce que tu me présentes là, ça me fait penser à une philosophie de vie. C'est intéressant, présenté comme ça, ça me parait aussi évident que la monogamie. Et j'ai vraiment conscience en te lisant, par contre, que c'est un idéal que tu décris. Et même si j'entends quand tu parles de référence au cadre mono dominant, quand je parle de l'Autre objet, c'est surtout par rapport au fait qu'il existe dans cette relation pour ce qu'il te renvoie comme image à toi-même. Et ça, c'est pareil, quel que soit le mode relationnel. Ça, ça n'a rien avoir avec la norme.
Pour ce qui est de l'Autre objet du cadre, je crois qu'il l'est de toutes façons, puisque même si le cadre diffère, c'est le cadre de la relation qui le définit.
Et je crois qu'il y a aussi une restriction de la liberté de l'Autre dans la demande de consentement à ma liberté, qui reste pour moi, une liberté qui concerne l'Autre.
Pour ce qui est de "pas te concerner", je ne sais pas s'il est question de ne pas être concerné parce que le temps avec un autre n'aurait pas été à mon usage, parce que je crois que même si tu ne fais pas le con, ça a un impact (que je me dise "je vais faire des trucs toute seule pour passer le temps parce que je ne veux pas penser, ou parce que je veux en profiter, parce que je ne veux pas être dépendante, parce que plein de trucs..c'est peut être en fonction du fait que tu as une autre relation. Pas systématique mais possiblement une éventualité. Et puis, je peux le contacter ou pas? J'envoie un message ou pas? J'attends, j'attends pas, j'en parle, j'en parle pas..c'est lié au fait que c'est pas du sport que tu fais à ce moment là, mais passer du temps avec une autre relation ) D'ailleurs, y'a full témoignages et de questionnements sur comment gérer ce temps, quand le partenaire est avec 1 autre, c'est quand même ce qui me fait penser que même bien gérer, ça a un impact et ça concerne l'autre quoi qu'il en soit?
Désolée, j'ai du mal à construire ma pensée aujourd'hui.
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Intermittent
le jeudi 08 août 2024 à 22h08
Miamou
Là où la monogamie prône l'exclusivité, le polyamour conditionne les relations au fait qu'il y en ait plusieurs ou qu'il puisse y avoir. Et donc, à nouveau, la question c'est, pour moi, en quoi y a t-il une différence avec le fait que la relation objetise l'autre? Dans les deux cas, la relation à l'autre est conditionnée par le fait qu'il s'accorde à nos propres attentes. Là où d'un côté c'est "il n'y aura jamais que moi", de l'autre c'est "il ne pourra jamais y avoir que nous". Alors si dans la pratique ça change tout, dans le fait de rendre l'autre objet de nos besoins/désirs etc, je ne perçois pas de différence. C'est la demande à l'autre d'être conforme à nos attentes, non?
Voilà, simple et clair .....
Facile à lire et à comprendre sans se coller un mal de tête ....
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Siestacorta
le vendredi 09 août 2024 à 00h11
Miamou
Dans les deux cas, la relation à l'autre est conditionnée par le fait qu'il s'accorde à nos propres attentes. Là où d'un côté c'est "il n'y aura jamais que moi", de l'autre c'est "il ne pourra jamais y avoir que nous". Alors si dans la pratique ça change tout, dans le fait de rendre l'autre objet de nos besoins/désirs etc, je ne perçois pas de différence. C'est la demande à l'autre d'être conforme à nos attentes, non?
Je simplifie pour ceusses pour qui penser c'est penser comme d'habitude (pas toi @Miamou, dans ton message d'après je vois qu'on s'est compris pour l'essentiel) :
Non. Je n'ai pas une attente différente sur les relations de l'autre avant et après qu'il ait commencé sa relation avec moi.
Il fait ce qu'il veut, moi aussi.
Il conforme pas ses désirs, et ses amours, à mes attentes.
Une partie de leur organisation c'est évident - mais pas leur existence.
Nous sommes en relation.
Et le reste reste à vivre.
Simple, basique.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Miamou (invité)
le vendredi 09 août 2024 à 08h26
Bonjour!
J'ai l'impression que ce que j'ai dit devient juste un support pour vous critiquer l'un l'autre.
Je ne sais pas si je dois être enthousiasmée d'écrire des choses simples et compréhensibles ou l'inverse, dans ce cadre là.
J'avais des questions à poser mais je n'ai pas très envie d'alimenter ça.
Merci d'avoir converser avec moi sur ces questionnements Siestacorta.
Bonne journée à tous
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Siestacorta
le vendredi 09 août 2024 à 10h25
Tu as raison, il y a là de vieilles oppositions (je me compte) qui utilisent tes questionnements et réflexions pour autre chose.
Désolé pour la petite montée de nerfs, et merci à toi d'avoir dialogué et entendu.
Pose les questions qui te viennent, je tenterai de demeurer nutritif malgré les envies d'arroser un peu aussi (c'est que des batailles d'eau en vrai).
Il y avait des points de ta dernière réponse sur lesquels je voulais développer (plutôt que boucler sur l'argument antérieur), mais il me faudra un temps d'écriture dédié, je sais pas si je le trouverai vite, on verra.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Hestia
le vendredi 09 août 2024 à 10h44
Bon, le sujet m'intéresse alors je viens aussi même si j'avoue partager la "fatigue" de @miamou sur la façon certaines querelles internes sont lassantes (et ça fait des mois que j'hésitais a poster a cause de ça :/ )
Je suis assez d'accord avec @Miamou sur le fait que quand l'autre n'est pas avec moi, ce qu'il fait peut l'impacter quand même (même sans ramener d'ist). Selon notre rapport a l'autre, ça peut provoquer des émotions de savoir qu'il vit "tout seul" (et pas que dans le cadre amoureux d'ailleurs). Dans le "bon" ou dans le mauvais sens. Je peux me sentir extrêmement heureuse que mon amoureux ai fait un sport qu'il aime bien... Ou extrêmement "triste/jalouse/insecure" et des fois un peu tout en même temps.
Ça ramène a la question de savoir si les responsabilités sont individuelles (si je vais mal c'est dans ma tête et je dois gérer seul.e), ou partagée (si je suis en relation avec un.e autre, ce que je fais peut créer des émotions chez iel et on en est co-responsable)....
Contrairement à @Siestacorta, j'ai l'impression que mes attentes évoluent au fil de la relation (pas de relation, pas d'attentes). Mais que après mes attentes se portent sur ce qui fait notre relation et pas sur la personne en elle même, en co-construisant la relation et en affinant ce que j'ai envie de vivre avec l'autre, pour moi et en prenant compte ce que l'autre veut vivre.
Mais je ne crois pas que mes attentes concernent les autres relations de la personne... Mais la façon dont elle m'atteignent. Donc ça peut impacter sur comment on gère ensemble pour que ça soit positif pour nous deux (et ça peut être de choisir qu'il n'y a pas d'autres relations, ou autant qu'il veut tant que c'est confortable pour lui/l'autre/moi). Mais j'ai l'impression que dans l'idéal, personne ne choisi pour l'autre... On choisi ensemble, et ça se réajuster tout au long de la vie.
Bon, en pratique ça marche pas très bien, je devrais peut être essayer l'inverse, de définir clairement mes attentes relationnelles "dans l'absolu" puis de chercher une/des personne.s qui ont les mêmes à la base 🤔
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Miamou (invité)
le vendredi 09 août 2024 à 12h25
C'est juste que j'avais envie de dire que je n'ai pas envie que mes propos soient instrumentalisés dans une optique de "règlements de comptes,", d'autant plus que je prête attention à tenir des propos qui me semblent être bienveillants et de chercher plutôt la compréhension, de part et d'autre.
Soit.
Siestacorta, alors j'attendrai de lire ce que tu souhaitais développer.
Hestia,
Personnellement, je pense que, comme pour tout, il s'agit d'une responsabilité partagée.
Il y a la responsabilitén individuelle de prendre en charge certaines choses, mais toute relation, surtout si amoureuse, va impliquer une forme de réciprocité. Dans laquelle chacun, il me semble, sait que ses actes/positionnements/besoins/envies,...vont impacter l'Autre et impliquent la nécessité de se réajuster justement par rapport à ça. Dans une relation, les responsabilités me semblent toujours être partagées. Même pas dans la notion a proprement parlé de "responsabilité", mais juste dans la notion de réciprocité relationnelle.
Je suis en accord avec cela "Mais je ne crois pas que mes attentes concernent les autres relations de la personne... Mais la façon dont elle m'atteignent".
Pour ce qui est de se fixer des attentes dans l'absolu, ça ne me semble pas inadapté mais peut être plus difficilement réalisable ou réaliste? C'est peut être une belle manière de se protéger mais qui pourrait fermer d'emblée la porte à ce qui pourrait te porter, sans que tu ne le saches de prime abord?
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Siestacorta
le vendredi 09 août 2024 à 15h29
Une réponse longue et très prise de chou.
Je repasserai peut-être pour une version light avec énoncés clairs, là c'est un travail, un raisonnement, pas sa conclusion.
Miamou
Y'a plein de gens pour qui être mono n'est pas une restriction ni une atteinte à la liberté. C'est juste comme ça, sans questionnement. Y'a plein de monos qui restent fidèles, pas seulement à leur partenaire mais à leurs idéaux au travers de cette manière de vivre. Je dirais, pas uniquement parce que c'est la norme mais parce qu'ils en sont heureux. Sans vouloir contraindre l'Autre.
Sans avoir l'envie ni l'impression de le contraindre (comme beaucoup de polyamoureux non?)
Oui, je reconnais ça sans problème : on peut faire ce choix tout à fait en conscience, il y a une liberté de le faire, il y a bonheurs communs à le faire. C'est un choix qui peut être libre, totalement, au départ on ne contraint effectivement pas quelqu'un qui veut ça aussi.
A mon sens, cette liberté est plus réelle dans un monde où le choix existe bien clairement : où le polyamour est une option validée, plutôt que dans notre société actuelle, où c'est un peu connu mais un peu suspect, passade peut-être, ou truc de bobo-irresponsables-hypocrites-égoïstes.
Admettons que oui, aujourd'hui, une partie des choix de couple exclusif sont faits avec l'idée que ça n'était pas la seule option.
(Même si la norme, même sans être une loi, biaise cette liberté de préférer la monogamie, quand la monogamie est ladite norme - ceci est assez tautologique !)
Mébon donc ok ok, on ne désire pas forcément contraindre l'autre en faisant ce choix de l'exclusivité. On va vers quelqu'un qui le désire.
Mais ce choix a ceci de spécifique sur la durée, que, comme restriction des autres rencontres possibles, il soit plus difficile de revenir dessus (dans un monde normé mono en sus) : "nous" sommes monos, "tu" ne veux plus parce que, accident complètement inattendu, tu as rencontré un autre être humain dans ta vie et qu'il t'a plu : alors maintenant, c'est toi qui m'impose de nouvelles attentes parce que tu es sortie de celles que nous avions que tout le monde a...
Alors qu'en amont, si ces attentes d'exclusivité de l'autre étaient perçues comme pas si évidentes, si la rencontre de +1/+x était perçue comme une possibilité et pas comme une cause de rupture, ça aurait quand même moins de chance de devenir une condition contraignante, restrictive.
On est libres d'être monos oui - sachant qu'on ne l'est pas de devenir autre chose.
On est libres d'être non-exclusif, de faire 0 ou X rencontres - et on le demeure.
Miamou
Et j'ai vraiment conscience en te lisant, par contre, que c'est un idéal que tu décris
C'est vrai, on va revenir dessus plus tard.
Miamou
Pour ce qui est de l'Autre objet du cadre, je crois qu'il l'est de toutes façons, puisque même si le cadre diffère, c'est le cadre de la relation qui le définit.
Je boucle, mais pour moi, sur le principe, non. L'autre poly fait ce qu'il veut dans le cadre poly : nouvelles relations, pas de nouvelle relation, ce n'est pas spécifié, pas prescrit.
Dans le cadre mono, il lui est demandé de ne jamais faire précisément une chose, et s'il la fait, il peut ne plus y avoir relation. Il est beaucoup plus défini par cette restriction des possibilités que le poly.
Miamou
Et je crois qu'il y a aussi une restriction de la liberté de l'Autre dans la demande de consentement à ma liberté, qui reste pour moi, une liberté qui concerne l'Autre.
Alors, c'est là où on sort du cadre terre-à-terre de "dans la vie ya des gens, ya des rencontres, elles peuvent avoir lieu", pour rentrer dans des choix éthiques qui effectivement correspondent à des attentes en polyamour comme en monogamie. Donc de fait, des comportements en fonction d'un idéal, pas qu'en fonction de tes conditions d'individu autonome.
Mes attentes de poly existent, elles me sont personnelles. Ce qui va compter, c'est pas que tu rencontres, mais ce qui va impacter notre relation à nous, et ce qu'on attend de notre relation. J'ai posé qu'il y avait toute une dimension où mon autre vie ne changeait pratiquement rien à ce que nous avions à vivre ensemble.
MAIS.
Bien sûr qu'il y a toutes les autres dimensions. Celle du temps, celles des besoins de sécurité(s) de chacun, celle de ce qui se construit pas dans le monde des idées mais dans celui où on a des choix de vie, des lieux d'habitation, des revenus, des proches à charge (dont certains qu'on a mis au monde...).
Bref : "pas d'attentes", ça n'existe pas ou alors on approche d'illuminations existentielles ou de totales équanimités relationnelles auxquelles je ne prétend pas (et que je trouve pas facilement transmissibles aux gens aux moments où ils vivent leurs amours).
Ça rejoint probablement la réflexion d' @Hestia.
On a des attentes sur notre relation même quand la relation est ouverte.
Là où je leur vois une différence de nature c'est que celles-ci (même effectivement avec en commun des influences de la norme mono (pour la majorité la monogamie on en vient, même des poly particulièrement peu controlants sur le cadre)), c'est que ces conditions de bien-être de la relation dépendent d'attentes individuelles, s'incarnent en demandes circonstanciées (le temps, les pratiques, les interactions avec les métas...), selon la vie et les rencontres réelles - pas d'un principe premier absolu de "nous deux seulement ou rien".
Mais oui, il y a des demandes, tout le monde peut en faire, il y en a beaucoup de légitimes.
Et on touche à la responsabilité de les accepter et de s'y tenir, à la construction d'une confiance, aux heureux compromis, au respect.
Par ailleurs, le polyamour, en peu de lignes de sa définition en parlant d'honnêteté, de réciprocité et de consentement à l'ouverture (post-mono, le consentement, mais n'y revenons pas), pose quand même des graines de cadre. C'est une non-monogamie qui se veut éthique et qui ouvre la porte à des sentiments romantiques (sans les rendre obligatoires mais c'est un autre débat).
Là aussi, ya des demandes et des attentes, dès le départ.
Des prises de responsabilités, mine de rien.
Selon ce qu'on demandera ensuite, c'est plus ou moins contraignant.
Je trouve que ça fait plus de responsabilités que dans l'exclusivité par défauts. Plus de gens concernés, plus d'occasions de faire des choix, d'en parler, de situations. Et donc, l'absence de la demande d'exclusivité n'est pas l'absence de demandes.
Mais comme le cadre n'est pas écrit d'avance (on sait pas d'emblée combien, qui, quand, pour quoi), il s'agit d'un effort évolutif, donc récurrent. (Je dis pas qu'y a pas d'effort en mono, je dis qu'on essaie de s'y éviter ceux-là parce que le sexe, les sentiments, oskour c'est incontrôlable on va tous mettre nos vie en danger !!!! ).
La qualité, la nature de cet effort va seulement dépendre des gens et de ce qu'ils veulent de leur relation, pas "par principe" d'une forme pré-définie de la relation. On attend de l'autre... qu'il soit responsable du lien, pas responsable de la seule promesse de l'exclusivité.
Bien sûr que les relations mono existent aussi dans une co-construction, co-définition. Mais les relations poly disent explicitement que c'est à faire : le consentement informé, c'est qu'on informe et s'informe sur des désirs de chacun. Ce n'est pas et n'est pas supposé devenir des acquis. On est donc toujours disposé à réévaluer, en fonction de besoins pas encore identifiés, pas encore connus.
ET bien sûr encore, l'histoire, l'habitude, ça crée aussi un cadre, une définition de la relation. Mais on s'est pas engagé à ce que ce cadre demeure le même avec comme conséquence (souvent assumée mais impensée en mono) que la relation se terminerait en cas de changement.
Le fait que des changements soient possible - et ceux-ci me semblant courants dans une évolution de personne (pas obligatoire, nécessaires, juste faisant partie de ce à quoi on peut... s'attendre) - ça me semble être une marge de libre-arbitre plus grande.
Plus lourde aussi, plus complexe, responsabilité, prise en charge, dialogue... Foulala, c'est difficile hein ?
Mais si une telle facilité est la meilleure justification du choix mono, bon, pourquoi pas mais ça calme un peu la portée des jugements de valeur.
Voi-làààààà :-)
J'ai gardé des bouts un peu "adverses", mais j'espère faire aussi comprendre la limite de mon prosélytisme poly : j'encourage l'éthique dans ce choix, donc la prise de responsabilité qui va avec la pratique de cette liberté.
Ça peut être un chemin difficile, il va souvent se faire dans le sens de la grimpette face à une pente mono, efforts qui viennent souvent s'ajouter à un changement vécu sous forme de crise d'un cadre mono...
Donc je dis pas que c'est le bon choix qui fait du bien à tout le monde.
Seulement que les efforts qu'il suppose vont dans le sens de la considération de l'autre.
C'est dire si ya du taf.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Siestacorta qui teste (invité)
le vendredi 09 août 2024 à 15h40
Test :
Siestacortest
NON je suis pas chiant.
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Siestacorta
le vendredi 09 août 2024 à 15h41
Miamou, pour citer en étant pas connectée, c'est plus difficile je crois.
Tu n'as pas les boutons qui s'afficheraient si tu étais inscrite.
Moi je ce que je ferais :
J'ouvre une fenêtre de navigateur avec le post auquel je réponds, et une autre avec celle du formulaire de réponse.
Tu copicolle dans le formulaire l'exemple que je te donne ci-dessous en remplaçant les #, puis à l'intérieur des balises, tu copicolles le passage que tu veux citer en remlaçant les # par < avant le mot et sans espace, et > après, toujours sans espace après le mot.
.
.
Modèle pour citer, copier coller et remplacer les # par des < et des >, toujours un > quand avant le mot il y a un <
#cite#lepseudoducité#/cite#
le texte que tu veux citer et que t'as copicollé
#/blockquote#
Jamais d'espace après <, j'amais d'espace après >
.
.
.
(on peut pas écrire les balises telles quelles, sinon ça devient l'effet attendu une
citation
, un mot en gras ou des mots en italique.
Tu vois pas les < > mais ils y sont.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Miamou (invité)
le samedi 10 août 2024 à 10h12
Siestacorta,
Merci beaucoup pour tes explications concernant les citations. Si ce n'est pas trop embêtant, je vais continuer comme ça, et que quelqu'un me signale si cela est problématique.
Je suis d'accord sur ce que tu amènes, sur le fait qu'il serait intéressant que la monogamie soit choisie en sachant les autres possibles existants. Bon, on en est clairement pas là, c'est vrai.
Plutôt que bobo-irresponsable-egoiste-hypocrite, je ne suis pas certaine que ce soit perçu aussi radicalement dans la société en générale. Marginaux peut-être? Bien que j'ai quand-même l'impression que beaucoup sont aussi des personnes qui peuvent être en difficulté de poser des choix impliquant de renoncer (vouloir la sécurité et la nouveauté, la sécurité et la passion etc etc. Sans que ce ne soit forcément un problème, à partir du moment où ça n'en pose à personne. Mais moi, c'est en partie ce qui me questionne, cette histoire de sécurité. Parce que je ne suis pas à l'aise avec la perception, que j'ai, selon laquelle une relation représenterait la sécurité, la construction, le confort, quand une (des) autre(s) représenterai(en)t la passion amoureuse, la nouveauté, celle qui conditionne l'existence de la première (ce qui me pose vraiment très fort question). Alors pour la relation historique, j'entends parler d'amour, mais c'est là toute la question pour moi, l'amour de la personne ou l'amour de son confort? Et c'est là pour moi qu'il y a une inégalité relationnelle, qui représente à elle seule, tout ce qui constitue pour moi, l'immense difficulté de ce mode relationnel. Comme, pour moi, la révélation avec tous les risques qu'elle comporte, et bien sûr celle de la rupture (donc on parle bien du couple mono dont l'un souhaite changer le paradigme) implique qu'une relation prime sur l'autre, ça fausse peut-être la position (puisque ça signifierait que tu es tellement amoureux que tu es prêt a sacrifier la première pour pouvoir vivre la deuxième) ce qui d'emblée, me fait ressentir quelque chose de super insécurisant d'entrée de jeu).
Tout ce que tu expliques quant à la spécificité de ce choix, me semble être identique, quel que soit le mode relationnel. Si celui-ci est basé sur la non-exclusivité au départ, il peut être plus difficile de revenir dessus. Pour reprendre ce que tu disais, ça pourrait donner "on est poly, tu ne veux plus, parce que, accident de la vie, tu es trop insécurisé, tu te sens mal dans ce mode relationnel, alors maintenant, c'est toi qui m'imposes de nouvelles attentes, parce que tu es sorti de celles que nous avions" (et pas que tout le monde a, pour le coup). Et là aussi, ça me semble être perçu comme une cause de rupture. Donc, ça me fait penser que c'est davantage le "contrat de base" qui est une contrainte, quel que soit le mode relationnel?
Donc, je n'arrive pas à comprendre ce qui t'amène à dire "on est libre d'être non-exclusif et on le demeurre". Puisque, si on part du principe que tout est en changement, y compris nous-mêmes, ça ne pourrait pas être une affirmation aussi tranchée?
Bien sûr, je te rejoins sur le fait que l'absence de demande d'exclusivité ne veut pas dire l'absence d'attentes et de demandes.
Tu dis "On attend de l'autre... qu'il soit responsable du lien, pas responsable de la seule promesse de l'exclusivité". J'ai ici l'impression que beaucoup de monos sont en attente des deux. Du fait que l'un et l'autre nourrissent le lien et l'exclusivité. Pour moi, l'un n'empêche pas l'autre. Ça me semble trop dichotomique de dire ça. Il me semble d'ailleurs que certaines personnes témoignent après découverte de la présence d'un.e autre, qu'elles se rendent compte que la relation avec leur partenaire durant le temps de l'ignorance était belle, malgré la présence de cette tierce personne, ce qui semble permettre à certains de relativiser et d'envisager d'être polyacceptants en s'accrochant à ça, le fait que le lien soit nourri(même si compliqué toussa toussa). Personnellement, ça me montre que lorsque le lien et la relation sont nourris, réellement, pas seulement la promesse de non-exclusivité, cela permet aussi une ouverture, parfois, différente, même aux monos. En gros, la vision du mono qui est tout fermé, braqué, à l'esprit hyper étriqué enfermé dans ce que véhicule la société plutôt que dans ses besoins propres (je sais que ce n'est pas ce que tu as dit explicitement, mais implicitement, j'ai l'impression que ça ressort quand-même un peu?) je n'y crois pas trop, parce que c'est pas la monogamie qui définit ça.
Je ne sais pas si c'est plus lourd et plus complexe. Ce qui me semble sûr, c'est que lorsque l'on veut que tout se passe bien relationnellement, monogame ou pas, c'est un investissement de temps, d'énergie, de responsabilités partagées, d'écoute, de respect, de patience, de dialogue...et ça, c'est simplement le fait d'être en relation. Alors, plus complexe parce que dès que plus de personnes sont concernées, forcément, vu la complexité qui définit une personne, que les interactions se multiplient et engendrent des rétroactions, les relations ne peuvent que se complexifier. Le reste, pour moi, c'est surtout une question de bon sens et d'intelligence relationnelle.
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Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 10h54
On est en train de parler des engagements en relation.
Miamou
Tu dis "On attend de l'autre... qu'il soit responsable du lien, pas responsable de la seule promesse de l'exclusivité". J'ai ici l'impression que beaucoup de monos sont en attente des deux. Du fait que l'un et l'autre nourrissent le lien et l'exclusivité. Pour moi, l'un n'empêche pas l'autre. Ça me semble trop dichotomique de dire ça. .
Ah mais je suis d'accord, en amour mono on soigne la relation. Je parle du défi non-exclusif qui fait que ça demande encore plus de taf (pis ya plus de gens donc plus d'expérience à prendre sur ça).
Chu pas sectaire sur la réalité des soins, responsabilités, engagements multiples à l'intérieur de la monogamie, hein ?
Sauf qu'on a décidé qu'en cas de non-exclusivité, la relation n'existait plus.
Et toutes les histoires où un partenaire se réveille face à l'arrivée d'un tiers en disant "du coup j'ai repris des attentions, le sexe a jamais été aussi bien, j'ai voulu montrer qu'on avait un truc à nous", le forum en contient plein...
Ben c'est que la crise de l'apparition d'un tiers-aimé éclaire les manques, les besoins oubliés comme les nouveaux, les besoin d'autre chose... et la satisfaction à ne pas vivre la relation que parce qu'elle est déjà là et sans changement.
Et ya pas que dans les situations du tiers qui débarque que ces besoins existent. Parce qu'ils ne sont pas seulement liés à ce que le premier partenaire peut offrir, et... c'est normal.
Je dis pas que l'exclusivité entraine toujours des manques, par contre je crois assez qu'elle les favorise en ayant posé une condition de relation qui y gagne une apparence de satisfaisante : si cette condition n'est pas remise en cause, dans le paradigme exclusif ça a la même valeur que si on parle pas de se quitter : c'est que pour l'essentiel, ça vaaaa.
Pour moi, l'engagement à l'exclusivité est une façon de s'éviter de remettre à l'épreuve les engagements, le soin de la relation. C'est moins la peine de vérifier si et par quoi ça tient.
Ca va, puisqu'on dit qu'y a que nous, ya que nous, ça va.
On a dit que les autres ne sont plus là.
On le dit.
C'est pas vrai.
On peut dire qu'on ne les désirera jamais, qu'on a pas de besoins, qu'on se suffit en termes d'affection.
C'est très souvent pas vrai.
On peut dire qu'on sait qu'on ne fera rien de ce désir.
Beaucoup l'ont dit et c'était finalement pas vrai.
Je trouve pas ça relationnellement intelligent de compter que cette promesse tienne et de rejeter l'autre quand il n'a pas pu la tenir.
Je comprend l'espoir, il s'appuie pas sur rien non plus, mais j'invite à voir plus loin que le bout de la bague de fiançailles.
Encore une fois : les autres sont là. La vie bouge, et les autres sont toujours là. Et mon cœur un jour ne sera pas comme un diamant, il aura assez été plus vivant qu'objet pour qu'on puisse comprendre qu'à un moment, peut-être, pas sûr mais peut-être, s'il est ouvert à d'autres alors qu'il ne l'était pas avant, c'est normal : ils sont là, vivants, moi aussi. SI je suis surtout cette promesse pour toi, je peux moins devenir.
Or personne ne te demande d'aimer d'autres gens en poly. C'est possible, mais pas nécessaire. Ya pas une attente. On ne va pas se quitter parce que tu n'as besoin que de moi (manquerait plus que ça).
J'attends rien d'autre que d'être aimé, pas être préféré, le seul. Et moi je t'aime. Tu peux ressentir que c'est pas vrai parce que j'en aime d'autres, mais ça vient pas de la forme de notre relation à nous, ça.
Tu peux me demander à moi de restreindre mes besoins, et ce sera effectivement un retour en arrière et un changement de la relation difficile.
Je trouve que c'est pas la même chose "nous devons faire ça" et "on vit chacun avec ses besoins" (chacun avec ses moyens, non ? bon.).
Si nous devions rompre (tout ça est allé trop vite, Miamou !), c'est pas à cause du besoin de relation, (tu as besoin d'être en relation avec moi, et on a une relation) mais de ceux que je ne devrais plus avoir.
Ça me semble un amour plus conditionnel, donc une relation plus conditionnelle.
Encore une fois... je radicalise ma posture pour la rendre plus lisible. En vrai, en pratique, dans la vie, tout est plus riche, côté mono aussi.
C'est sur le fait qu'une relation exclusive contraint pas plus les partenaires qu'une ouverte qu'on est pas d'accord... Pour moi, c'est dans le terme "exclusif" : exclure des autres et des regards vers l'extérieur, surtout de la part d'un partenaire (parce que moi, évidemment !, jamé !)... Ça fait partir du projet, cette attente supplémentaire.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Miamou (invité)
le samedi 10 août 2024 à 14h00
Mais je comprends bien ce que tu exprimes.
Ce qui m'ennuie, c'est de remettre en cause l'intelligence de l'Autre à faire des choix en conscience autre que "je te rejette parce que tu as rompu une promesse". Sauf que je crois sincèrement que beaucoup de personnes sont capables de comprendre le pourquoi de la rupture de la promesse, sans s'arrêter qu'à cela. Mais en effet, la relation est conditionnée, je te l'accorde.
Cela dit, elle me semble également conditionnée dans la non exclusivité mais on en a déjà parlé.
Je ne crois pas que tu sois sectaire quant à la réalité de la monogamie, j'entends ta volonté de transmettre ce qui te tient à cœur. Simplement, je crois que tu parles de ton idéal et peut être de ta manière de vivre les choses. Mais y'a beaucoup beaucoup beaucoup d'exemples de personnes qui sont pas là dedans dans les faits, je crois.
Il y a quelque chose qui me semble trop peu abordé, alors que ça me semble fondamental, au niveau des styles d'attachement. Parce que pour moi, beaucoup de positionnements relationnels démarrent de là (d'ailleurs, quand on lit les témoignages, tant du côté de la non exclusivité que de l'exclusivité, c'est comme si c'était pas un choix mais une évidence même). Quand on parle de confiance en soi, de travailler sur soi, sur ses insécurités etc, concrètement, c'est ça, c'est travailler sur ce qui constitue la base même de ce que tu es au monde. On sait que les troubles de l'attachement modélisent une partie du cerveau.
Sans aller jusqu'au troubles sévères de l'attachement ni même dans les troubles de l'attachement, nos styles d'attachements différent et vont orienter tout au long de notre vie des positionnements relationnels, sans que cela ne soit conscient.
Pour moi, la modification du mode relationnel et du changement de contrat, ça vient toucher à ça. Alors il y a la question de la confiance en soi, en l'autre, la peur du changement, du jugement, sûrement plein d'autres choses, mais il n'y a rien de tout ça qui ne me semble pas être étroitement en lien avec l'attachement de base. Qui constitue comment nous sommes au monde, ce qui n'est pas rien. C'est pas juste une histoire de promesse, de ne pas vouloir chercher plus loin que le bout de son nez. Je crois qu'il y a des facteurs beaucoup plus complexes qui sont en jeu. Même si il est vrai aussi que la norme influence le tout, il me semble que la base n'est pas constituée que de ça. La promesse, elle peut symboliser un attachement à une figure d'attachement justement. Elle peut symboliser aussi parfois la résilience de quelqu'un, la construction d'une vie nouvelle avec une personne, toute une multitude de choses. Je ne dis pas qu'il est sain de construire sa vie au travers de nos carrences affectives projettées sur une personne. Mais ce que je dis, c'est que quand plein de gens disent qu'ils sont détruits suite à la découverte d'un adultère, du passage à la non exclusivité, c'est précisément, pour moi, de cela qu'il découle.
Le rejet parce qu'il y a rupture de promesse, c'est pas uniquement, selon moi, parce que l'Autre n'a pas su tenir celle-ci et que c'est le maaal, mais parce que ça vient toucher et mettre en exergue ce qu'il y a de plus inconscient chez nous.
Tout comme le fait d'être non exclusif, découle aussi, en partie de là. Parce que bien sûr il n'y a pas que l'attachement en cause, mais quand-même. A nouveau, je ne parle que des mes perceptions.
Donc ce que tu énonces par rapport au fait que le changement peut susciter un réveil chez l'Autre. Oui. Ça éclaire les manques possibles. Mais ça met aussi en évidence à quel point on peut être tellement insecurisé affectivement qu'on est prêt a beaucoup de choses, pas pour éviter de réfléchir et de remettre les choses en question, mais pour se sécuriser à nouveau, même si cela implique des comportements auto destructeurs (même si ce n'est pas que ça, ça peut reconstruire aussi mais pas que). Idem, la monogamie ne signifie pas pour moi le désir de ne pas réfléchir à la relation en tant que telle mais la possibilité d'être un moyen de défense relationnel. Comme la non exclusivité d'ailleurs. Qu'on peut avoir l'impression de choisir en toute conscience...mais pas que non plus.
J'adhère en partie à ce que tu dis (tout est allé bien trop vite entre nous Siestacorta), si on devait rompre, ce serait à cause de mes besoins (je veux être en relation avec toi et on l'est) mais j'ai aussi besoin que cette relation ne comprenne que nous deux parce que cela m'insécurise trop. Parce que tes besoins m'impactent trop, pas parce que je ne veux pas que tu aies ces besoins;-)
Et je suis d'accord que la monogamie contraint plus les partenaires, d'une certaine manière. Mais seulement en partie. La contrainte n'est juste pas la même;-). Mais devoir bosser sur moi, mon attachement, mes modèles internes opérants, jusqu'à pouvoir m'en rendre malade...je crois que ça me vend moins de rêves que la contrainte monogame?
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Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 14h59
Oui, nos attachements conditionnent beaucoup ce qu'on est prêts à faire.
Moi j'ai tendance à croire que l'exclusivité, c'est tenter de sécuriser ça en biffant d'emblée des situations..."moyen de défense relationnel", comme tu dis. On a dit que ça n'arriverait pas, soit parce que biensûrmoijamé, soit parce qu'on est trop respectueux pas comme tous ces sauvages qui savent pas se tenir, donc si on s'engage à ça, ça menace moins.
C'est pas totalement faux, mais en fait on ralentit et déforme plutôt les menaces qu'on ne les annule, pour moi (les besoins changeront ; et comme un amour en chasse l'autre, un amour "d'avant" n'a pas une valeur différente pour une autre forme de relation, mais une valeur nulle).
Le poly expose plus vite que la mongamie, mais croire que la monogamie protège est illusoire. Encore une fois : les autres existent, chacun change, on ne vit pas toute sa vie dans des hameaux isolés.
Et si ça tient qu'à la qualité des gens, qu'on puisse être en sécurité, ben ça vaut dans les deux cadres... Sécurité comme insécurités.
Mais bon.
Oui, ok, ça protège un peu. Par la promesse et la perception "tu es unique" qu'exprime l'autre. Les deux ! On imagine l'avenir "stabilisé" par cette assurance là.
Donc oui, on gère une forme d'attachement, et pourquoi pas comme ça.
D'un autre côté, certaines mauvaises façons de gérer ses attachements sont poly aussi, je nierai pas ça.
Au lieu de tendre vers une dépendance, soit on tend vers un évitement, soit aussi vers une poly dépendance. Plutôt que de stresser sur une seule personne, on espère être pris dans un tourbillon d'amours... Et ça non plus ça marche pas : quelques fois personne n'est libre en même temps, quelque fois une tension dans une relation est contagieuse sur les autres.
Donc.
Oui, la contrainte aura lieu sur certains, ou à certains moment...
Après, je crois pas que les profils d'attachement soient des déterminismes univoques : que les monos sont insecure comme ci et les poly insecure comme ça.
Je le sais pas, d'autant que les théories de l'attachement, toute opérantes qu'elles soient, ne sont que des grilles de lectures, pas des descriptions objectives (poids, taille, langue parlée...).
Alors lecture pour lecture, je crois qu'on va vers ce dont on a besoin pour grandir.
Réussite comme échecs : se prendre 10 échecs monos parce qu'au fond on a besoin de plus, se prendre des claques poly jusqu'à savoir ce qui n'a pas besoin d'être satisfait, ce qui est indispensable...
J'ai tendance à voir le polyamour comme un accélérateur d'expérience sentimentale.
Ca ne crée pas les menaces en soit, ça accélère.
Tout le monde aura pas besoin de s'exposer ou de se nourrir comme ça affectivement.
Mais le côté protecteur d'une expérience plus focalisée me semble illusoire, parce qu'on a qu'une personne à poser une question de suite amoureuse. Ca donne beaucoup, beaucoup, beaucoup de sens à ce que fait cette personne, beaucoup de responsabilités, peut-être trop parfois.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Miamou (invité)
le samedi 10 août 2024 à 16h36
Et bien je suis assez en accord avec ce que tu partages là. Les théories de l'attachement ne sont pas des determinismes univoques. On va en effet vers ce qui nous fait grandir. Je n'ai rien, ni contre la monogamie, ni contre la non-exclusivité. Je pense qu'on touche des sujets sensibles pour chacun et que chacun peut trouver ce qui lui permet de se sentir "bien" dans un mode relationnel ou l'autre, en passant à l'un puis l'autre, ou pas dutout.
Et je crois que ce qui sécurise c'est pas seulement de penser que c'est stabilisé et que la promesse protège, mais ce qui protège, et c'est peut être bien une illusion, c'est celle de penser pouvoir construire une relation de confiance à 2, une sorte de cocon dont en effet, serait exclu le reste du monde.
Pas parce qu'on vit reclu dans des hameaux, mais parce que plein de personnes peuvent aussi avoir juste besoin de ne faire entrer personne dedans.
Après, je crois que personne ne s'illusionne au point de penser que "la menace" n'existe pas. Tout le monde le sait. Pas forcément parce qu'il y a quelqu'un d'autre, mais parce qu'on change, parce qu'on ne s'entend plus, parce qu'on veut des choses différentes, parce qu'on aime plus..tout est possible, et, chacun le sait dès le départ.
Tu disais ne pas vouloir être le préféré mais avoir uniquement le besoin d'être aimé. Je peux très bien entendre ça. Mais, est-ce que c'est un tort de vouloir être le préféré ? De vouloir avoir une place unique? Je ne sais pas.
Je ne fais pas l'éloge de la monogamie, je me pose juste plein de questions et finalement, c'est compliqué d'en trouver une qui me convienne.
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Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 16h57
Miamou
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Tu disais ne pas vouloir être le préféré mais avoir uniquement le besoin d'être aimé. Je peux très bien entendre ça. Mais, est-ce que c'est un tort de vouloir être le préféré ? De vouloir avoir une place unique? Je ne sais pas.
Oui je dis ça mais c'est pas rien, hein. Quand je dis que ça demande de la responsabilité une relation non-ex, c'est que justement, ce dont je vais avoir besoin par sécurité peut être plus variable, dans le temps.
Après, la confiance ça se construit, les symboles (pas découcher / pas plus de 24h / pas plusieurs jours / pas chez nous...) changent et parfois tombent, parfois non.
J'aime l'idée que l'équilbre est pas évident, parce que le mien, en solitaire, ne l'est pas.
Savoir que la discussion sera nécessaire, la disponibilité à se comprendre aussi malgré le temps, les changements, les découvertes, ça ça me met en confiance.
Je préfère tabler qu'il y aura des moyens de faire avec les changements ensemble que de dire que, sentimentalement, il n'y en aura pas, que l'autre aura toujours besoin que de moi, toujours, besoin, de moi, que moi j'aurai que besoin de lui... Pfou, non. L'attachement sera là, j'y crois fort, et je crois aussi que s'il ne peut plus y être, un engagement exclusif n'y pourra rien (voir aura fragilisé, quand à la fois on tire beaucoup sur la corde du soutien mutuel en disant "seul toi peut me soutenir", je perd mes appuis internes et externes).
Message modifié par son auteur il y a un an.