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L’élément fondateur de vôtre polyA ?

Bases
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Mark

le dimanche 30 juillet 2023 à 19h15

J’ai envie de vous poser la question sur l’élément fondateur de vôtre polyamour,
celui qui vous a conduit à adhérer à la pluralité amoureuse en transparence.

Ma pensée derrière la question ? Je lis par moment des messages jugeant voire culpabilisant envers les personnes en recherche de réponses et de sens, dans leurs situations trop facilement résumés à la faute de la personne qui amène le questionnement par ses actes, commentés comme une situation de victime/coupable.

Ce qui a pu déclencher cette ouverture peut avoir de multiples raisons, et ce ne sont pas nécessairement les actes ou situations qui précédent qui importent le plus, mais ce que qu’en fera chaque personne par rapport à la relation préexistante. Le questionnement et éventuel apprivoisement du polyA mérite à mon sens, un accueil plus doux et compréhensif.

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Miss_Dre

le dimanche 30 juillet 2023 à 23h09

Ma réponse sera partielle en raison du cheminement encore en cours chez moi et dans mon couple. Je peux répondre à titre personnel.

Tu parles d'élément fondateur et d'élément déclencheur. Il me semble qu'ils peuvent être confondus mais ce n'est pas le cas en ce qui me concerne.

Quand je regarde ce qui fonde ma perception polyamoureuse, je n'en retrouve plus de début identifiable. J'ai plutôt l'impression que cette tonalité a été présente dès le départ de mes premières relations amoureuses sans que je l'ai laissée s'exprimer. Si je devais absolument formuler un élément fondateur, je dirais que c'est le respect de ma capacité d'amour qui ne s'est pas construite de l'extérieur mais de l'intérieur. A l'intérieur, les limitations codifiées n'ayant pas cours, cela n'a pas été une question que j'ai eu à trancher sur ce terrain mais que j'ai dû négocier à l'extérieur selon les standards auxquels j'ai appris à me conformer.

En regard de ma relation de couple, je ne peux dire ce que j'en ferai puisque je ne suis pas la seule concernée mais mon idée est "simplement" de restaurer une part singulière de moi au sein de la relation avec le souhait que cette évolution puisse être partageable favorablement avec mon compagnon et qu'il puisse l'embrasser à sa manière pour des bienfaits qui lui soient propres.

Quant à l'élément déclencheur de l'ouverture... je ne sais pas encore au niveau du couple mais de mon point de vue, je dirais que c'est probablement la décision de ne plus enfanter à nouveau.

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Caoline

le lundi 31 juillet 2023 à 12h02

Comme déjà dit ici, je considère avoir toujours été polyamoureuse.
En effet, j'ai toujours eu des sentiments ou des attirances pour plusieurs personnes en même temps ET il est inconcevable pour moi de mentir ou de cacher quelque chose à une personne avec qui j'ai une relation. La transparence pour moi, ce n'est pas un choix, c'est une composante de base de ma personnalité.
Cela ne m'a pas empêchée d'avoir une relation exclusive en pratique pas dans mon ressenti, pendant presque 20 ans. Pour les personnes qui voudraient plus de détail, voir le premier lien dans ma présentation.

Concrètement, je pense que le fait de le vivre est venu du fait que j'ai senti une réciprocité avec un autre homme, avant je n'osais pas y croire. Il y a aussi que je n'avais plus de bébé et plus l'intention d'en avoir, les 12 années précédentes, ça aurait été bien compliqué en pratique.

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Mark

le lundi 31 juillet 2023 à 12h14

Je ne m'abstiens pas d'essayer de répondre.

Vers la fin de mon adolescence, je me suis retrouvé adopté dans la sororité d'un groupe d'amies. Les prémices de l'aimer librement (dans ce contexte au sens amour, pas amoureux) se sont inconsciemment posé dans cette période là je crois.

L'attrait en conscience pour les contours du polyamour m'est venu lors de l'ouverture de mon couple de 20 ans. J'étais en recherche de sens et de repères. C'était il y a 9 ans et je chemine et apprends depuis.

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artichaut

le lundi 31 juillet 2023 à 12h52

Me savoir en dehors de la norme (pour des raisons que je ne vais pas dévoiler ici) très tôt, m'a je pense, ouvert à toujours repousser les limites de la bien-pensance.

Sinon, rencontrer un milieu où la non-exclusivité était pensée/théorisée (plus que pleinement pratiquée d'ailleurs) m'a fait me rendre compte, que j'y aspirais depuis longtemps. Et a créé un virage relationnel dans ma vie, qui n'a depuis, jamais connu de retour à la normale.

Plus tard, la prise de conscience du problème de certains de mes comportements en matière de consentement, m'a permis de commencer à pouvoir le vivre avec plus de communication, donc plus d'écoute mutuelle.
Parallélement une prise de recul avec le polyamour mainstream, m'a permis de comprendre l'importance pour moi, de la dimension meta.

Enfin un gros conflit dans ma vie, et le fait de prendre de l'âge, m'amène à remettre en question le moteur même du système capitalo-relationnel (incluant le polyamour).

Il y a donc eu plusieurs fois "un avant et un après" dans ma vie, en matière de "pluralité amoureuse en transparence".

Aujourd'hui je considère que la question de la "pluralité amoureuse" est une fausse question (tout le monde en vit déjà).
Ça ne remet pas pour autant en cause le chemin parcouru, ni les difficultés à vivre tant bien que mal dans ce monde de capitalisation relationnelle.

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coeurpourpre

le lundi 31 juillet 2023 à 14h20

Nous concernant : deux témoignages qui se rejoignent pour en avoir discuté plus d'une fois même si des particularités individuelles (encore heureux) et en fait des éléments multiples fondateurs, pas qu'un seul (tiens donc!)

- Pour commencer et étrangement on dirait la sensation profonde de décalage avec la société et les autres, voire d'isolement dans nos aspirations profondes naissantes et l'envie de trouver des échos quelque part contre les jugements ; le sens de la différence et le besoin d'aimer sans contrainte imposée? Mais bon on ne va pas tout mettre sur le dos de cette "société maudite" et des autres puisque la société et les autres...c'est nous, nous tous - nous y travaillons, consommons et évoluons tous dedans, et nous définissons tous par rapport à elle/eux, en adéquation, en opposition ou en rupture.

- ce besoin, ce désir, cette nécessité, cette soif de LIBERTE : de soi, de l'autre, des relations avec ce qui l'accompagne = le besoin de respect, de transparence, de sincérité et avant tout "l'amour" qui peut être un liant et un langage essentiel tant qu'il n'étouffe pas = qu'il soit désintéressé, amical, platonique, sensuel ou tendre etc etc

- les voyages : internes et physiques : l'altérité et le nomadisme

- dédramatiser, banaliser...

- Polymorphes? Polythéistes? Pas très Poly? ;-)

- des réflexions, des débats : Pourquoi adhérer uniquement à un terme plus qu'à un autre? Le poly'A la panacée? Le but final? Entrer dans une nouvelle case, se faire étiqueter? Pour nous finalement plus un mode de pensée et de vie pratique qui nous convient même si non "obligatoire" dans l'absolu : pas une nouvelle religion même si en prenant le sens premier du terme (relier) cela pourrait voir du sens en en enlevant tout le poids moraliste et légaliste.

- Il y a un terme des années 90 que je vois de moins en moins et qui résonnait en moi/nous pourtant : "alternatif" - je sais bien qu'il a bien fallu partir de quelque part et tenter de théoriser/fédérer pour toutes ces âmes en quête de réponses dans leur océan de solitude, de besoins d'échanger voire de culpabilité judéo chrétienne même si c'est moins vrai désormais (quoi que?) mais un peu de mal à se retrouver dans la pluie de définitions, d'oppositions binaires et de jugements qui se réclament souvent de l'ouverture d'esprit mais qui enferment (ce damné besoin de clôtures pour se rassurer!) :/

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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windfield

le jeudi 10 août 2023 à 12h51

Merci pour cette question qui invite à un peu d'introspection et à jeter un coup d'oeil dans le rétro.

Depuis qq années je me dis régulièrement que sur le plan de l'ouverture des possibles j'aurais aimé vivre mon adolescence dans les années 2010/2020

Dès 10!12 ans je m'interrogeais sur les questions de la vie amoureuse et le genre. Mais dans une petite ville de province avec en plus une éducation catho (mais pas trop) je n'ai jamais trouvé/osé partager ces questionnement. Il y avait clairement du queer en moi qui est resté à l'état de latence. Heureusement, je n'en ai jamais souffert.

Lorsque j'ai rencontré à 27 ans celle qui allait devenir ma femme il était évident à mes yeux si nous choisissions de vivre ensemble cela ne devait pas nous interdire d'autres rencontres. Nous avons dès le départ échangé sur le sujet et même si elle avait du mal avec l'idée, elle acceptait le pacte.
Ce pacte a été renouvelé lorsque nous nous sommes mariés : il était d'accord que fidélité signifiait pour nous confiance, transparence et dialogue.

En 26 ans de vie commune nous n'avons pas eu tant d'aventures que ca (1 de mon côté, 2 du sien) et nous avons pris conscience du temps et de l'attention que ça pouvait demander, surtout avec 3 enfants et des métiers prenants/passionnants et nous avons privilégié notre couple socle et notre vie familiale.

L'année dernière ma douce a répondu favorablement aux avances d'un homme qui l'attirait. Les enfants n'étant plus au nid, le temps étant moins contracté, il a été d'autant plus simple de laisser de la place à cette relation.

Nous explorons donc depuis 9 mois ce que peut être une relation polyamoureuse. Le fait que ma douce le vive m'a donné envie d'y goûter à nouveau. Nous en sommes là.

Reste à voir comment, en écoutant nos ressentis nous restons en phase avec une société basée sur la relation exclusive.

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Jack Haddy (invité)

le vendredi 11 août 2023 à 08h28

Pour ma part, en tant que polyacceptant, souhaitant à tout prix conserver une relation, et ayant perdu les illusions que les personnes durablement et réellement "fidèles" (au sens traditionnel du terme) existent.

En résumé: ça s'est très mal passé et ça a été dévastateur, et la relation de base s'est arrêtée.

En détails: /discussion/-czA-/Experience-recente-d-ouverture-m...

J.

P.S.: mais je pratique toujours la non-exclusivité, et ça me convient assez bien

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Alabama

le lundi 14 août 2023 à 09h32

C’est tout simplement quand j’ai rencontré des personnes qui le vivaient, alors que je pensais être bizarre avec mes aspirations. Jusque là j’avais eu une relation de couple monogame, et j’avais été infidèle. Je découvrais que je pouvais faire autrement, et ne plus jamais tromper, ça a été une révélation. À partir de là j’ai eu majoritairement des relations non exclusives mais j’ai parfois re choisi la monogamie quand mon partenaire ne pouvait pas vivre de polyamour.

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Bequelune

le dimanche 20 août 2023 à 19h53

Je me suis posé la question de l'alternative à la monogamie dès le lycée, en lisant de vieux textes anarchistes du début du 20e siècle sur l'amour libre (Emile Armand, etc). Le paradoxe, c'est qu'à 17 ans, je n'avais pas connu de "vraies" relations. Je suis donc devenu un adepte de l'amour livre par idéologie, on pourrait dire, car je n'adossais ça à aucune expérience concrète. Mais je suppose que les textes anarchistes avaient touché une sensibilité qui existait déjà en moi.
À l'époque, mes parents se disputaient beaucoup et je pensais qu'ils allaient divorcer, avec le recul je me demande si ça a joué un rôle dans la vision du couple monogame que je me suis construite à cet âge là.

Ensuite, ça a été (et c'est toujours) un long chemin, toujours en évolution… Les sensibilités bougent, les peurs et les envies aussi…

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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jicéview (invité)

le mardi 22 août 2023 à 23h32

je me retrouve beaucoup dans ce qu'écrit Miss Dre. Je suis devenu polyamoureux à 58 ans.
Plusieurs éléments sans doute m'ont amené à ce nouveau statut.
L'élément fondateur principal est je crois le désir de me rapprocher de mon identité profonde singuliere et libre encore un peu plus. Je le traduirai aussi par "ouverture du coeur" , aux autres et à soi-même, suite à des années de développement personnel.
Je vivais alors en couple "classique" depuis 35 ans.

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