Polyamour.info



Les messages appartiennent à leurs auteurs. Nous n'en sommes pas responsables.

Merci de consulter notre charte de discussion pour connaître les règles qui régissent les conversations sur ce site.

Escalator relationnel en poly/mono

Poly/Mono
#
Profil

LeGrandStyle

le mardi 09 mai 2023 à 13h33

Suite au post sur la séduction éthique, j'ai débuté une relation sur des bases non-éthiques avec K., c.a.d. en évitant de mentionner mes currentes relations tout en restant claire et honnête sur les futures potentiels de la relation (e.g. famille, cohabitation, etc.). Au bout de la 3eme rencontre (en 2~3 semaines), je lui ai fait part de ma situation relationnelle lorsque K. m'a demandé de "sortir officiellement ensemble", qui au Japon, est une étape importante de l'escalator relationnel.

Outre le consentement bafoué de s'investir émotionnellement dans une relation ne correspondant pas à ses attentes, les bases non-éthiques n'ont pas eu de conséquence sur le déroulement de la relation avec K.. Je n'ai jamais été blâmé et cela n'a jamais été utilisé comme argument lors de nos discussions. J’y reviendrai (peut-être) plus en détail dans le post sur la séduction éthique.

En somme, je (28 ans, homme, poly?, INTJ) suis actuellement en concubinage avec M. (25-30 ans, femme, mono, ISFJ) depuis 4 ans, et en relation avec K. (25-30 ans, femme, mono, ENFP) depuis 5 mois.

Sans grande surprise, il s'est avéré que K. est fortement monogame qui se manifeste par:
- La volonté d'être la "première" ou la "préférée", qui se traduit principalement par le mariage.
- Mise en compétition avec les autres partenaires, ses "ennemies".
- Tolérance (mais pas acceptation) pour que je rencontre d'autres partenaires.
- N'être en capacité d'aimer (ou d'accorder son attention à) qu'une seule personne.

Je tiens à préciser qu'il n'y a aucun jugement négatif à l'encontre de la monogamie, et au contraire, j'en ai un avis très positif.

Récemment, K. souhaite qu'on emménage ensemble pour avoir plus de temps partagé, et également se sentir plus en sécurité dans notre relation. Je fus surpris qu'elle propose que je vive en alternance une semaine chez elle et chez M., là où je m'attendais à une proposition tout ou rien.
M., de son côté, m'a simplement dit "pourquoi pas" et s'est inquiétée si cela ne serait pas trop difficile à gérer pour moi. Les mots sont bien insuffisants pour lui faire un éloge digne de ce nom.

Après un appel téléphonique, K. a probablement senti que je n'étais pas euphorique à l'idée de cohabiter ensemble, et a fait un pas en arrière en disant qu'elle souhaite simplement passer plus de temps ensemble dans l'immédiat.
Il faut noter que K. n'avait pas eu de partenaire depuis 2 ans avant ma rencontre, malgré ses recherches intensives.

Aujourd'hui, je pense mettre fin à la relation et je ne recherche ni conseils ni validations. Il y a cependant certain points qui peuvent être intéressant à aborder, et éventuellement utile pour d'autres personnes:
- Comment avoir des informations fiables sur la souffrance de nos partenaires, notamment lorsqu'on est en position de force? Dans ce cas précis, j'ai demandé à plusieurs reprises si "ca aller" ou si "ce n'était pas trop dur", mais il y a des chances pour que nos partenaires (en dépendance) nous cachent ou minimisent leur souffrance par peur d'être quitté.
- Avez-vous des critères permettant de passer les étapes de l'escalator relationnel? Je ne m'étais jamais fait la réflexion jusqu'ici, et je ne me souviens pas avoir lu une discussion à ce propos. Par exemple, le fait que K. ne souhaite pas rencontrer M. est rédhibitoire, et j'aurais aimé pouvoir l'articuler plus tôt car cela m'aurait permis d'être plus claire sur les futures potentiels de cette relation.
- Est-ce inévitable de se heurter à l'escalator relationnel en relation poly/mono? Il me semble impossible de stopper l'ascension car la situation sera simplement frustrante et douloureuse pour nos partenaires. Et si oui, souhaitez-vous tout de même vivre des relations poly/mono même si, de toute évidence, elles se heurteront à l'escalator relationnel? Cette deuxième question est plutôt philosophique, il n'y a pas de "bonnes" ou "mauvaises" réponses.

Merci pour votre lecture, et n'hésitez pas à pointer d’autre point saillant (c.a.d. dépassant mon cas personnel) si la plume vous en dit :)

#
Profil

Alinea7

le mardi 09 mai 2023 à 14h16

Je vois comme une contradiction entre le fait de souhaiter que certaines personnes déconstruisent l'ascenseur relationnel, tout en se trouvant en plein dedans. C'est peut-être pas ton cas, je n'ai pas d'autre info que le fait que tu habites avec ta première partenaire. Mais, de toute façon, du fait que vous habitez ensemble, ça peut être vu comme ça et donc rendre un discours de déconstruction de l'ascenseur relationnel plus difficile à entendre.
Les relations hiérarchisées, ça permet aussi ça : d'être dans un ascenseur avec quelqu'un, et de pas vouloir y être avec d'autres.

Je trouve que la question de la souffrance masquée ou minimisée est intéressante. Ça m'intéresse de voir les pistes d'autres personnes là dessus. Pour moi, un indicateur serait les marques d'insatisfactions, jalousies, amertumes et demandes. Fréquence x intensité sont d'après moi corrélées à l'insatisfaction qui à terme deviendra de la souffrance si impossible d'y remédier.
Probablement qu'avant ça, confronter l'imaginaire de ce qui se passerait "idéalement si tout se passe bien" ?

LeGrandStyle
- Avez-vous des critères permettant de passer les étapes de l'escalator relationnel? Je ne m'étais jamais fait la réflexion jusqu'ici, et je ne me souviens pas avoir lu une discussion à ce propos. Par exemple, le fait que K. ne souhaite pas rencontrer M. est rédhibitoire, et j'aurais aimé pouvoir l'articuler plus tôt car cela m'aurait permis d'être plus claire sur les futures potentiels de cette relation.

Pas sûre de comprendre la question : tu veux dire que tu mets au point un ascenseur relationnel personnalisé qui inclut la vérification d'être ok pour rencontrer les autres partenaires ?

#

De passage (invité)

le mardi 09 mai 2023 à 15h28

Tout dépend je crois de la profondeur de la relation que l'on a avec l'autre à propos de la souffrance et de sa capacité à être empathique.
En ce qui me concerne, un changement de posture, de ton, un regard différent etc me suffisent.
C'est parfois très subtil, certes, il faut être un peu attentif.

Mais je suis particulièrement sensible à l'humeur de la personne qui partage ma vie.
Pas besoin de mot. Et encore moins de "tout va bien" qui allumerait chez moi instantanément une alarme.

#

TristeS (invité)

le mercredi 10 mai 2023 à 02h23

Bonjour LeGrandStyle

Je trouve que tu exposes la situation avec beaucoup d’honnêteté.
Femme, également amoureuse d’un homme poly, puis je me permettre de te poser quelques questions?

Pourquoi n’as tu pas eu envie de tester cette «  alternance » chez l’une et chez l’autre ? Et pourquoi envisages tu finalement de quitter K ?

Je me suis retrouvée dans une situation assez similaire à celle de K. Je ne sais pas si mon point de vue peut t’intéresser mais on ne sait jamais.

- je pense que la souffrance est inévitable pour quelqu’un de mono et très amoureux dans ce genre de situation. On ne peut pas le vivre légèrement. Et même si l’on accepte que son partenaire ait d’autres relations, on a besoin d’avoir la priorité en quelque sorte. En tout cas je pense que c est le cas pour une majorité de mono.
Une question à se poser est sans doute la suivante : pourquoi un mono dont le désir est en général un désir de couple accepte ce genre de situation. Selon moi pour deux raisons : soit par masochisme, soit par amour. Mais en général c’est un amour assez douloureux effectivement.
Donc je suis assez pessimiste mais je pense la souffrance inévitable. A moins de tomber sur un mono extrêmement indépendant peu être.
Je pense que le plus efficace est d’en parler véritablement. D’instaurer une vraie discussion.
- personnellement j’ai très mal vécu la façon dont l’homme que j’aimais m’a présentée sa vie. C’est à dire qu’il ne l’a pas fait. Il était avec quelqu’un depuis de nombreuses années. Il ne souhaitait pas me parler de sa relation.
J’ai croisé cette personne à plusieurs reprises et ai toujours été extrêmement mal à l’aise en sa présence. Avec l’impression que c était sa véritable amoureuse et que je n’étais qu’un pis aller…
Alors qu’il aurait pu me proposer de la rencontrer … mais il ne m’incluait pas trop dans sa vie et compartimentait beaucoup.
Je ne sais pas si je réponds à côté de la question mais tout ça pour dire que cela dépend beaucoup de la place que l’on fait a la personne. Il y a déjà des difficultés en étant mono à accepter cette configuration. Si le poly ne fait pas d’effort pour que cela marche, cela ne crée que des insécurités chez le mono.

Quelle genre de relation avec K aurais tu souhaité?

Merci de tes réponses.

#
Profil

LeGrandStyle

le mercredi 10 mai 2023 à 11h03

Alinea7
Je vois comme une contradiction entre le fait de souhaiter que certaines personnes déconstruisent l'ascenseur relationnel, tout en se trouvant en plein dedans.

L'ascenseur relationnel me semble pertinent dans toutes relations, incluant les relations poly/poly. Ce qui est pointé ici c'est la rupture systématique si l'un des deux partenaires souhaitent stopper l'ascension vers des niveaux plus hauts dans les relations poly/mono, voir redescendre vers des niveaux plus bas.
Le fait de vouloir poursuivre l'ascenseur relationnel vers différents niveaux suivant les partenaires ne me semblent pas être une contradiction. Cependant, tu as fort raison en disant que ce discours est difficile à entendre pour un partenaire mono (et peut-être également poly) souhaitant continuer l'ascension.

Alinea7
Pas sûre de comprendre la question : tu veux dire que tu mets au point un ascenseur relationnel personnalisé qui inclut la vérification d'être ok pour rencontrer les autres partenaires ?

Hum, peut-être que ma question n'était pas si pertinente que cela... Nous avons (ou du moins, j'ai) des critères plus ou moins conscientisés pour passer les étapes de l'ascenseur relationnel. Par exemple, nous pouvons avoir un certain critère sur les activités, la propreté et le comportement de nos partenaires. Le fait d'être non-monogame rajoute un prisme sur ces critères que je n'avais jamais examinés avec attention, notamment sur la dynamique des mes partenaires avec leurs méta-amours.

De passage
Tout dépend je crois de la profondeur de la relation que l'on a avec l'autre à propos de la souffrance et de sa capacité à être empathique.

Je suis d'accord sur ce point mais avec quelques retenues. D'une part, certaines personnes sont extrêmement douées pour camoufler leur émotion, particulièrement si elles savent qu'exposer leur émotion les mettrait en danger. Personnellement, je n'ai pas la prétention de pouvoir voir à travers chaque individu. D'autre part, au-delà de la capacité à être empathique, c'est la capacité à percevoir les signes de souffrance qui (me) pose problème. Il faut savoir que notre perception peut être biaisée, donc percevoir des signes de souffrance là où il n'y en a pas, ou au contraire, ne pas percevoir les signes de souffrance spécifiques à notre partenaire. En général, je m'abstiens (enfin j'essaye) de prendre des décisions fondées seulement sur mes perceptions.
En y réfléchissant, s’assurer d'établir un environnement serein dans lequel nos partenaires peuvent partager leur souffrance semble être un bon début (car nous en apprenons plus sur les signes manifestant leur souffrance), mais peut-on vraiment l'instaurer si nous sommes en position de force?..

@TristeS Tes questions sont pertinentes et je tenterais d'y répondre une fois cette relation définitivement terminée. La situation est déjà relativement difficile, et je ne souhaite pas vaciller dans ma décision par respect pour K..

#
Profil

Siestacorta

le mercredi 10 mai 2023 à 11h24

(en vitesse, à un moment dans le fil vous êtes passé d'escalator à ascenseur, or il y en a un des deux qui laisse plusieurs choix de destination, et on peut en sortir sans douleur quand on vient juste d'y mettre le pied, on peut le faire monter puis redescendre à volonté... Donc il n'est pas un problème, il est déjà un moyen de choisir, ce que l'autre n'est justement pas, et c'est bien là ce que dénonce l'expression : il s'agit d'avoir d'autres façons de vivre les relations, alors que la difficulté c'est que l'escalator est l'imaginaire le plus commun).

Message modifié par son auteur il y a un mois.

#

TristeS (invité)

le mercredi 10 mai 2023 à 11h36

Merci beaucoup.
Ne m’oublie pas, cela m’intéresse vraiment :).

#
Profil

kill-your-idols

le jeudi 11 mai 2023 à 10h17

LeGrandStyle
L'ascenseur relationnel me semble pertinent dans toutes relations, incluant les relations poly/poly. Ce qui est pointé ici c'est la rupture systématique si l'un des deux partenaires souhaitent stopper l'ascension vers des niveaux plus hauts dans les relations poly/mono, voir redescendre vers des niveaux plus bas.
Le fait de vouloir poursuivre l'ascenseur relationnel vers différents niveaux suivant les partenaires ne me semblent pas être une contradiction. Cependant, tu as fort raison en disant que ce discours est difficile à entendre pour un partenaire mono (et peut-être également poly) souhaitant continuer l'ascension.

Le problème est que beaucoup de personnes ne savent pas piloter l'ascenseur relationnel. Ils vont trop vite quand ils vont dans le sens de la montée, et ils cassent tout quand ils vont dans le sens de la descente.

Il faut apprendere l'éco-conduite de l'ascenseur relationnel.

#
Profil

LeGrandStyle

le mercredi 17 mai 2023 à 15h26

@Siestacorta Merci de le pointer! Le lexique du site ne contient que le terme «  escalator relationel ». Il faudrait peut-être considérer d’y rajouter le terme «  ascenseur relationnel » pour avoir un vocabulaire commun.

TristeS
Pourquoi n’as tu pas eu envie de tester cette « alternance » chez l’une et chez l’autre ?

Les raisons majeures sont les suivantes:
- Je ne ressens pas le besoin de vivre ensemble.
- Les contraintes logistiques sont trop pesantes si mes partenaires ne peuvent pas s’entendre.
- La situation de M. n’est pas considérée par K., qui considère que M. à tout les privilèges. Ce manque d’empathie / compersion m’empêche de me projeter sur des projets long-terme avec K..

TristeS
Et pourquoi envisages tu finalement de quitter K ?

En somme, par égoïsme ou par amour, suivant comment on souhaite le voir. Le temps est pour moi extrêmement précieux, et je ne souhaite pas que K. se retrouve dans une situation souffrante avec un arrière goût de gâchis une fois finie.
Je pourrais peut-être reconsidérer plus tard de relationner avec K., cette fois en toutes connaissances de cause.

TristeS
Quelle genre de relation avec K aurais tu souhaité?

J’aurais probablement tenté l’alternance 1 semaine / 1 semaine si M. et K. pouvaient se rencontrer, et qu’il y avait une bonne entente entre mes deux partenaires.
Si cela n’est pas possible, alors une relation amicale avec ou sans relation sexuelle est ce que je souhaiterais, du moins au jour d’aujourd’hui.

Répondre

Chercher dans cette discussion

Autres discussions sur ce thème :


Espace membre

» Options de connexion