Compersion versus Jalousie, est-ce naturel ?
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Celadon (invité)
le lundi 10 octobre 2022 à 10h43
artichaut
hum… comment dire…
n'y a t-il pas là une légère volonté… d'omnipotence…
tu te connais parfaitement toi-même, tu n'a plus rien à apprendre sur toi, tu cherches à retrouver ton moi dans la nature ?
Oula non, qui peut prétendre à se connaitre parfaitement ? je n'ai jamais eu et n'aurai jamais une telle prétention, je n'ai jamais été comme certaines personnes qui parfois répondent à des questionnements sur ce forum avec une assurance suffisante qui n'appartient qu'à eux sans connaitre réellement ceux qui s'interrogent et à qui ils répondent ainsi avec cette suffisance.
S'interroger sur la nature consiste avant tout à se poser des questions sur ce qui est "naturel", ce qui peut renforcer ou contredire ce qui est "normal". Alors nous pouvons examiner notre spécificité et nos particularités individuelles.
Je voulais juste dire que la démarche qui consiste à s'interroger sur soi-même peut aussi avoir des réponses, quelles qu'elles soient, dans son environnement, dans des observations sociétales humaines et non humaines, dans des observations de la nature ("naturelles"). Est-il plus normal de chercher des réponses à ses questionnements auprès d'autres personnes individuellement qui de toute façon n'ont pas le même vécu, les mêmes idées, les mêmes valeurs, et qui n'apportent que leur point de vue restreint à leur propre vie, leurs valeurs spécifiques et leur expérience ? Je ne pense pas.Il est pourtant assez utile de pouvoir trouver dans des choses "naturelles" ce qui pourrait être "normales", et seulement à partir de là s'interroger sur nos spécificités individuelles... Quoi de choquant dans cette façon de s'interroger ?
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Ayna
le lundi 10 octobre 2022 à 11h24
Celadon
La compersion est un ressenti que j'ai toujours eu, depuis ma petite enfance. Famille nombreuse peut-être
Bonjour @celadon
Personnellement c’est cette réflexion-là qui me fait tilt dans la notion de compersion /jalousie.
J’ai l’impression -dans ma configuration poly actuelle- de rejouer une piece de théâtre émotionnelle de mon enfance (en plusieurs actes) liée à la naissance et à l’acceptation de l’arrivée dans la famille de ma petite sœur en pleine période œdipienne.
Comme si mon psychisme avait à l’époque été violenté car l’enfant que j’étais - mal préparée à l’événement, jugé banal (mais du point de vue de l’enfant que j’étais cela a été un tsunami je pense ;/) - pas assez de communication, verbalisation, réassurement - manque d’environnement affectif sécurisant - manque de présence psychique réelle pour moi.
Aujourd’hui, « l’adulte que je suis » réassure « l’enfant que j’étais » en gérant avec davantage d’ « intelligence » des situations faisant naître automatiquement des complexes émotionnels vécus à cette période et engrammés comme traumatiques. Une forme de guérison par réactivation des blessures en reprogrammant les circuits neuronaux positivement?
Est-ce que l’évolution est forcément liée à la survie physique ? Elle pourrait aussi être liée à la survie psychique ?
C’est une réflexion ;-)
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bonheur
le lundi 10 octobre 2022 à 15h14
@Celadon. Imagine toi sur une île déserte, juste toi. Qui es-tu ? Je ne parle pas de qui tu es devenu, suite à cette construction sociétale qui fait de toi...
Aujourd'hui, c'est quelque peu ma façon de me construire. Qui suis-je, moi, par rapport à moi-même ? Ce n'est qu'ensuite que j'explique mon moi, que je l'exprime et que j'offre à la société des clés pour m'intégrer telle que je suis. Evidemment, réciproquement. Ce sont aux personnes de mon environnement, à m'offrir des clés (pas les mêmes, chaque trousseau est unique et évolutif) pour que j'intègre autrui dans mon environnement. Cela s'appelle des relations humaines.
Pour le coup, la société parfois je m'adapte, parfois je fuis et rejette. C'est ma façon de demeurer "naturelle" au maximum, en dehors des aprioris. Car si j'ai appris ces dernières années, sur l'être humain, c'est qu'il rencontre des difficultés à savoir qui il est justement "naturellement". Il faut beaucoup tâtonner et se prendre des revers (ou des boomerangs) pour tenter d'y voir clair au milieu de cette jungle.
Ma "normalité", la voici. Je suis une femme, qui n'en n'est pas une. J'aime alors que j'aime déjà. Je ne peux m'empêcher de m'intéresser aux autres. Je parle aux lézards qui sont tellement habitués à moi qu'ils vont finir par me grimper dessus. Je trouve beaucoup de diversités "normales". C'est très grave docteur, si, si
Celadon
S'interroger sur la nature consiste avant tout à se poser des questions sur ce qui est "naturel", ce qui peut renforcer ou contredire ce qui est "normal". Alors nous pouvons examiner notre spécificité et nos particularités individuelles.
Je voulais juste dire que la démarche qui consiste à s'interroger sur soi-même peut aussi avoir des réponses, quelles qu'elles soient, dans son environnement, dans des observations sociétales humaines et non humaines, dans des observations de la nature ("naturelles"). Est-il plus normal de chercher des réponses à ses questionnements auprès d'autres personnes individuellement qui de toute façon n'ont pas le même vécu, les mêmes idées, les mêmes valeurs, et qui n'apportent que leur point de vue restreint à leur propre vie, leurs valeurs spécifiques et leur expérience ? Je ne pense pas.Il est pourtant assez utile de pouvoir trouver dans des choses "naturelles" ce qui pourrait être "normales", et seulement à partir de là s'interroger sur nos spécificités individuelles... Quoi de choquant dans cette façon de s'interroger ?
Ce que le soi-disant normal m'a permis ? Ne pas arriver à comprendre qui je suis, sauf en observant ce que je ne suis pas. Lorsque l'on est atypique à de nombreux égards, l'apprentissage est fait par la négative, c'est à dire par le rejet (et se sentir rejeter). Ma conclusion sur le "naturel" ? Suivre son instinct, son intuition, et on s'en fout de ce qu'autrui pense de moi, de sa considération erronée. Tu comprendras que je ne peux que me trouver individuellement. Tu vois, je te rejoins partiellement. L'idéal est de chercher des réponses de soi à soi. Parce que personne n'a la ou les bonne-s réponse-s.
Si tu n'y as jamais pensé, invente ton univers et inclus les personnes qui se laissent inclure. Les autres passeront à côté. L'Homme étant en surpopulation, je crois qu'il ne faut pas s'accrocher coûte que coûte, pour faire plaisir et pour se conformer. Devenir pas naturel justement.
Une autre réflexion, qui m'est propre. Elle n'entre pas en conflit avec aucune autre, puisqu'elle n'est que mienne.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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Celadon (invité)
le lundi 10 octobre 2022 à 18h27
@Ayna je trouve tes remarques assez justes et bienvenues. Et j'ai envie de dire que oui j'ai du mal à différentier la survie physique de la survie psychique. D'autant que les êtres non-humains qui nous entourent ne sont pas dépourvu de psychisme. Je travaille parfois sur les animaux, et il est clair qu'il y a des individualités au sein de chaque espèce, qui dépendent fortement de leur passé et du vécu depuis l'enfance. Les points communs qu'ils ont entre eux concernent spécifiquement leur survie d'espèce, mais à ceux-là s'ajoutent cette part psychique qui elle est pour une grande part individualisée, souvent d'ailleurs par la place de chacun au sein de leur espèce. L'espèce humaine n'en a donc pas l'exclusivité. Il suffit de voir ce que psychiquement la maltraitance de chiens (exemple parmi d'autres) peut faire, ou bien au contraire le "sur-lien" de certaines personnes pour leur chien dénature le comportement naturel de leur toutou, pour en être facilement convaincu.
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bonheur
le lundi 10 octobre 2022 à 18h59
Un animal apprivoisé n'a plus rien d'animal, d'après moi. Les historiens m'ont appris que le loup sauvage avait au départ coopéré avec l'Homme pour des raisons de facilité de la chasse. Or, aujourd'hui, qu'est-ce que nos chiens domestiques ont à voir avec le loup sauvage (qui est mal perçu par l'Homme dans notre société).
Peut-on dire que l'Homme s'est auto-domestiqué ? Parce que pour le coup, j'y vois des liens, notamment les dépendances qui appauvrissent pour pouvoir mieux régner (civilisation patriarcale ou matriarcale, qui réduit l'autre).
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Celadon (invité)
le lundi 10 octobre 2022 à 19h16
bonheur
Un animal apprivoisé n'a plus rien d'animal, d'après moi. Les historiens m'ont appris que le loup sauvage avait au départ coopéré avec l'Homme pour des raisons de facilité de la chasse. Or, aujourd'hui, qu'est-ce que nos chiens domestiques ont à voir avec le loup sauvage (qui est mal perçu par l'Homme dans notre société).
Peut-on dire que l'Homme s'est auto-domestiqué ? Parce que pour le coup, j'y vois des liens, notamment les dépendances qui appauvrissent pour pouvoir mieux régner (civilisation patriarcale ou matriarcale, qui réduit l'autre).
Pas tout à fait d'accord... en éducation canine, les moniteurs nous montrent justement que beaucoup font des erreurs dans l'éducation de leur chien, par le simple fait justement qu'ils oublient que le chien est un canidé et pas un humain, que se compréhension, physique comme psychique, n'est pas la même (ils ont par exemple une notion de meute que l'humain n'a pas), ce qui provoque chez l'animal des incomprhénsions et mauvaises interprétations d'un coté comme de l'autre... C'est nous, humains qui avons tendance à tout reporter à l'humain, provoquant ainsi des erreurs comportementales avec nos animaux apprivoisés. Mais on ne peut faire oublier à un chien que c'est un canidé, comme un loup. Après, ta réflexion sur l'auto-domestication est intéressante, et je te suits parfaitement dans ces exemples comme le partriarcat, tout comme je rajouterais l'amour, la sexualité, la genralité, etc....
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Celadon (invité)
le mercredi 12 octobre 2022 à 07h27
Un petit exemple, en rapport avec le sujet.
Je me souviens d'un petit dessin qui pourrait illustrer le terme de "jalousie" en se référant à la nature.
Le fond est une image du jeu scrabble
un petit bonhomme qui demande à un autre : How do you spell "jealousy" ?
L'autre lui répond : F.E.A.R.
Tout le monde est d'accord pour dire que les animaux ont des comportements assimilables à de la jalousie dans certaines circonstances. Certains spécialistes supposent plutôt qu'il ne s'agit pas de jalousie, mais que ces comportements sont plutôt assimilables à de la peur, de la crainte. N'en est-il pas de même d'une certaine façon chez l'humain ? C'est un des intérêts de se pencher sur ce qui est de l'ordre du "naturel" ou non (là je ne parle pas de "normalité" !).
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Siestacorta
le mercredi 12 octobre 2022 à 12h56
Bonjour,
je saurais peu sur ce qui est naturel pour l'homme et ses plus proches cousins. Je connais pas bien, ce que j'ai retenu correspond probablement à ce que j'avais envie de retenir (si la culture est une dénaturation, alors la dénaturation n'est pas en soi bonne ou mauvaise, retrouver une Nahtured'e Mhammifère pareil).
Mais j'avoue que ta recherche d'enraciner une réflexion sur la jalousie dans ce champs, de tenter d'y retrouver des repères, et ton histoire d'humain "dénaturé" me chiffonnent.
D'un côté, je me dis "ben y fait bien ce qu'il veut, s'il trouve de l'info un jour, pourquoi pas".
De l'autre, je pense à pourquoi tu en es venu là. Visiblement dans une situation critique (pas forcément grave, juste caractérisée par un changement important).
Et pour moi, quand tu parles du naturel, de dénaturé, tu fais état de croyances. Pas dans le sens "penser des choses totalement fausses", mais dans le sens "investir émotionnellement un cadre de pensée".
Je comprend que ça te rassurerait qu'il y ait quelques règles générales. Ou que tu choisisses celles à intégrer dans tes propres cadres. Ou au moins un point de départ pour parler d'émotions animales.
Tu peux dire "bah les animaux aussi ils ont peur et ils pensent territorial et du coup la jalousie ça part à peu-près de là", et même "et inversement les bonobos ils s'amusent à plusieurs" et pourquoi pas "chez les manchots empereurs le papa a d'autres fonctions parentales que dans d'autres espèces, il y a même des individus homosexuels qui font de la co-parentalité"...
Mais "ma jalousie : pourquoi, comment", c'est constitué d'émotions et sentiments complexes, avec pas mal de facteurs d'environnement (différences avec le partenaire, histoire individuelle (effets rebond fe précédentes relations, de précédentes exxpériences non-excusives) histoire familiale...).
Dès lors, les grilles de références de la nature seront des choix en plus, et pas les plus significatifs.
La "solution" sentimentale à une jalousie va plus dépendre de ce qu'on sait des personnes que de ce qu'on sait de la nature, et même de notre espèce.
Je retrouve en passant ce lien. L'explication n'est pas super satisfaisante intellectuellement, mais elle dit quelque chose d'assez juste sur le côté composite de la jalousie. Et pour moi, parler de cet ensemble montre déjà qu'une éthologie qui compareraient nos relations sociales à celle d'autres espèce nous dirait peu de choses vraiment fines sur l'ensemble assez riche de liens et de sentiments qu'on nomme polyamour.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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Celadon (invité)
le mercredi 12 octobre 2022 à 14h05
Siestacorta
Mais j'avoue que ta recherche d'enraciner une réflexion sur la jalousie dans ce champs, de tenter d'y retrouver des repères, et ton histoire d'humain "dénaturé" me chiffonnent.
D'un côté, je me dis "ben y fait bien ce qu'il veut, s'il trouve de l'info un jour, pourquoi pas".
De l'autre, je pense à pourquoi tu en es venu là. Visiblement dans une situation critique (pas forcément grave, juste caractérisée par un changement important).
Et pour moi, quand tu parles du naturel, de dénaturé, tu fais état de croyances. Pas dans le sens "penser des choses totalement fausses", mais dans le sens "investir émotionnellement un cadre de pensée".
Je comprend que ça te rassurerait qu'il y ait quelques règles générales. Ou que tu choisisses celles à intégrer dans tes propres cadres. Ou au moins un point de départ pour parler d'émotions animales.
Bonjour !
Réponse bizarre, j'ai l'impression. Ainsi les personnes qui postent dans ce forum le feraient parcequ'ils ont des soucis, voir sont dans une situation critique ? N'est-il pas possible qu'ils le fassent seulement pour en avoir une curiosité, qu'ils ont peut-être même des réflexions simples sur un sujet général ? Tout ça parce que je pense que la jalousie est une chose naturelle, je veux dire réelle dans un monde auquel nous appartenons ?
Non je ne cherche pas de règles générales, loin de là, mes propositions de réflexions sur le sujet montreraient justement la variabilité de ce genre d'émotion au sein de diverses espèces. Et que le terme de jalousie peut englober bien des choses qui n'ont pas forcément à voir avec la relation amoureuse.
Tu dis: La "solution" sentimentale à une jalousie va plus dépendre de ce qu'on sait des personnes que de ce qu'on sait de la nature.
Bien sûr, je propose juste d'avoir une reflexion dont certaines réponses se trouvent dans la nature. Par exemple quand on associe la jalousie à une crainte, et donc issue de soi, de son vécu, de ses racines, et non de l'autre.
Et beaucoup de réponses se retrouvent, de façon plus ou moins éloignées, dans la nature.
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Celadon (invité)
le mercredi 12 octobre 2022 à 14h16
NB: tu cites chez moi des choses que je n'ai pas dites (jalousie territoriale, bonobos, manchots empereurs, etc...). Ce que tu dis n'engages que toi, je ne me limite pas à ce genre d'exemple, et d'ailleurs à ma connaissance il n'y a pas de "jalousie" territoriale.
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Siestacorta
le mercredi 12 octobre 2022 à 17h12
Celadon
Réponse bizarre, j'ai l'impression. Ainsi les personnes qui postent dans ce forum le feraient parcequ'ils ont des soucis, voir sont dans une situation critique ?
Ça arrive vraiment très souvent.
Les gens qui ont besoin de raconter leur histoire en ont souvent plus besoin quand la vie n'est plus un long fleuve tranquille.
J'ai cru, apparemment à tort, que c'était aussi ton cas en lisant :
Celadon
Et la jalousie repointe son nez, slalomant dans la compersion qui pourtant peut se libérer. On met cette intrusion sous le compte d'une ancienne dépendance affective, mais quand cette dernière n'est plus, d'où vient-elle ? Je me mets à observer la nature, les êtres vivants qui la composent pour comprendre.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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Celadon (invité)
le mercredi 12 octobre 2022 à 17h20
Siestacorta
Ça arrive vraiment très souvent.
Les gens qui ont besoin de raconter leur histoire en ont souvent plus besoin quand la vie n'est plus un long fleuve tranquille.
J'ai cru, apparemment à tort, que c'était aussi ton cas en lisant :
Celadon
Et la jalousie repointe son nez, slalomant dans la compersion qui pourtant peut se libérer. On met cette intrusion sous le compte d'une ancienne dépendance affective, mais quand cette dernière n'est plus, d'où vient-elle ? Je me mets à observer la nature, les êtres vivants qui la composent pour comprendre.
En fait c'est un historique de ma démarche au sein de la non-exclusivité. J'aurais du mettre certains verbes au passé. D'autant que la jalousie ne fait que pointer son nez, sans gène pour personne et encore moins pour moi-même. Je tenais surtout à faire part de ma route, étant justement très à l'aise avec tout ça.
Merci pour tes commentaires !