Compersion versus Jalousie, est-ce naturel ?
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Celadon (invité)
le jeudi 06 octobre 2022 à 08h27
La compersion est un ressenti que j'ai toujours eu, depuis ma petite enfance. Famille nombreuse peut-être, parents "volages", je ne sais. Et puis société faisant, on s'engage devenu adulte dans un schéma classique de mono relation. Compersion toujours présente, mais dans des bornes bien-pensantes, pendant des années. Et dans sa tête, un mal-être dans le vécu restreint de cette compersion, pour lequel on crée une dépendance affective pas très naturelle pour limiter cette compersion pourtant bien présente. Alors on explore le libertinage, phénomène où la compersion peut trouver une compensation dans une certaine tolérance sociétale, où les plaisirs de l'autre nous satisferaient. La jalousie n'y a plus sa place, mais les sentiments non plus. Et puis un jour on se déconstruit réellement, ouvrant la porte au polyamour, avec l'aide de personnes polyamoureuses. Les sentiments se libèrent, des horizons apparaissent, l'esprit s'extériorise. Et la jalousie repointe son nez, slalomant dans la compersion qui pourtant peut se libérer. On met cette intrusion sous le compte d'une ancienne dépendance affective, mais quand cette dernière n'est plus, d'où vient-elle ? Je me mets à observer la nature, les êtres vivants qui la composent pour comprendre. Et dans cette nature, les espèces sont très différentes les unes des autres, monogamie à vie pour certaines, partenaires multiples pour d'autres, systèmes matriarcales ou patriarcales, vies communautaires ou non, tout dépend semble t'il de la meilleure façon de survie de l'espèce, survie individuelle ou de l'espèce dans son entier. Ce qui semble clair, c'est que la reproduction est bien évidemment un facteur majeur, dépendante des ressources et des interactions intra et inter-espèces, proies/prédateurs, milieux de vie, autonomies individuelles ou non. Mais pour l'espèce humaine, quelle est sa situation ? proche des bonobos ? La jalousie existe t'elle dans ces sociétés animales, dans lesquelles la compersion y est souvent présente ? Apparemment oui, et elle y a probablement un rôle... Bref, plein de questions. Mais peut-être est-ce inutile de se les poser. Je pense que oui, si on veut retrouver une vie en accord avec la nature, ce qui suppose probablement des changements sociétales profonds.
Enfin bref, même avec un haut degré de compersion, il y a chez moi des moments où la jalousie pointe le bout de son nez...
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[EDIT admin]
-> voir aussi le fil : Compersion - définition(s)
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artichaut
le jeudi 06 octobre 2022 à 09h33
Celadon
On met cette intrusion sous le compte d'une ancienne dépendance affective, mais quand cette dernière n'est plus, d'où vient-elle ?
« Quand cette dernière n'est plus ? »
Est-il possible (voire même souhaitable) de se détacher totalement de la dépendance affective ?
Ça serait quoi le but ? Devenir non-humain ?
Celadon
Bref, plein de questions. Mais peut-être est-ce inutile de se les poser.
Il y a t-il vraiment des questions inutiles ?
Une question, c'est un peu comme la jalousie, si la question vient, c'est qu'elle à du sens et quelque chose à nous apprendre.
Celadon
Enfin bref, même avec un haut degré de compersion, il y a chez moi des moments où la jalousie pointe le bout de son nez...
Est-ce grave docteur ?
Moi j'aime bien la jalousie (surtout accompagnée de compersion), car elle me permet d'apprendre toujours+ sur moi-même.
Celadon
Compersion versus Jalousie, est-ce naturel ?
Je ne sais pas si c'est "naturel' (ça veut dire quoi au fait ?), mais en tout cas, ça me semble "humain".
Un humain définitivement-non-doué-de-jalousie, je doute que ça existe. Ou alors il faudrait qu'il soit très très égoïste/égocentré, tout en étant très très détaché de la réception de ses émotions (je dis la réception des émotions, car les émotions on n'y échappe pas, mais on peut avoir dévelloppé une grande adresse pour les tenir à distance). Et je craindrais que ce refus de voir et acceuillir la jalousie soit la cause ou le symptôme de quelque chose de plus grave. Un genre de dissociation peut-être.
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Je vois finalement deux questions dans ton post :
- La jalousie est-elle "naturelle" ?
- Peux t-on se débarasser de la jalousie ?
À la première je dirais : peu importe. Ce qui compte c'est ce qu'on en fait (individuellement et collectivement).
À la seconde je répondrais que ça ne me semble pas souhaitable. Car ça reviendrais soit à dénier son ego, soit à dénier ses émotions. Dans les deux cas c'est une manière de se dénier soi-même. Au nom de quoi ? La survie de l'espèce ? Une pseudo injonction "naturelle" supérieure ?
Au contraire développer la compersion, permet me semble t-il de bien vivre avec la jalousie, de la comprendre et l'accepter, de choisir comment on veut l'écouter, etc.
La jalousie me semble un phare dans la nuit, si la compersion est le bateau sur lequel on veut vivre.
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Tordons le cou à cette idée (poly ? libérale ? performative ?) —cette injonction, pardon—, selon laquelle la jalousie il faudrait "s'en débarasser".
Les émotions que l'on refuse d'accueillir, viendrons nous hanter par d'autres moyens.
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Siestacorta
le jeudi 06 octobre 2022 à 09h44
Bon, et par ailleurs, compersion et jalousie étant des émotions composites, voir des sentiments, on peut les ressentir simultanément, successivement aussi.
Je veux dire : ce n'est pas l'un ou l'autre.
Et explorer la compersion n'est pas un remède miracle, juste un moyen de plus de comprendre ce qui se déroule.
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Celadon (invité)
le jeudi 06 octobre 2022 à 10h16
@artichaut
En fait j'approuve totalement tes réflexions, j'en suis à ce stade. Juste quelques précisions...
Par "naturel" j'entends qui fait partie intégrante de la Nature, d'où mes pensées qui s'aventurent vers l'existant parmi les espèces animales. L'homme actuel étant sacrément "dénaturé" d'après moi. Et les espèces sauvages les plus proches de nous semblent bel et bien connaitre la compersion et la jalousie, et le polyamour.
Concernant la dépendance affective, j'aurais du préciser "un niveau élevé et handicapant, voir maladif", car bien heureusement l'affection et une dépendance normale (je pourrais dire naturel) à son égard est bien heureusement un joli sentiment.
Ma jalousie, je la considère comme naturelle (dans tous les sens de ce terme), et comme tu le dis la compersion peut apparaître là comme un "remède". J'ai connu la compersion avant d'être "polyamoureux", et j'ai tout de suite vu à quel point elle peut aider sa reconstruction mono vers poly.
Merci pour tes commentaires, ils correspondent très bien à mes pensées.
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artichaut
le jeudi 06 octobre 2022 à 10h29
Celadon
Concernant la dépendance affective, j'aurais du préciser "un niveau élevé et handicapant, voir maladif"
Ah oui, voilà !
C'est sûr qu'avec "un niveau élevé et handicapant, voir maladif" ni la dépendance affective, ni la jalousie ne font très envie.
Ni même d'ailleurs la compersion, et encore moins le "polyamour" (!)
Et c'est un bon curseur, en effet. Quand il y a "un niveau élevé et handicapant, voir maladif", comme par exemple dans certaines relations dite "poly", telle qu'on peut en lire régulièrement sur ce forum, c'est le signe, a-minima, qu'il y a quelque chose de non-souhaitable à prendre urgeamment en compte.
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artichaut
le jeudi 06 octobre 2022 à 10h34
Celadon
Par "naturel" j'entends qui fait partie intégrante de la Nature, d'où mes pensées qui s'aventurent vers l'existant parmi les espèces animales. L'homme actuel étant sacrément "dénaturé" d'après moi.
Oui, je vois le sens de se comparer aux autres espèces animales.
(Si ce n'est pas pour se rajouter des injonctions supplémentaires).
Peut-être pour gagner en humilité ? Ou se dire qu'on n'a rien inventé ?
Ce que tu apelle "dénaturé", n'est-ce pas un genre de séparation d'avec "la nature" (ou avec le reste des autres espèces animales) ?
= pas tant ne pas respecter un pseudo "dogme naturel", que s'être coupé (comme d'aucuns se coupent de leur émotions) de ce qui permet la vie : notre appartenance au règne "naturel" ? Comme faire fit d'un éco-système relationnel à un degré supérieur ?
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bidibidibidi
le vendredi 07 octobre 2022 à 14h19
La jalousie présuppose l'autre, elle est donc sociale et donc plutôt culturelle que naturelle.
Dans tous les cas, l'homme est un animal de culture, parler de "nature" quand on parle de l'homme a rarement du sens.
Après, je ne vois guère l'intérêt de savoir si la jalousie est naturelle ou culturelle, tant qu'elle est. Considérer que la nature est "bonne" et donc qu'on ne doit surtout pas travailler sur ce qui est naturel (parce qu'il pourrait nous arriver des choses négatives sinon) et qu'à l'inverse la culture est "mauvaise" et qu'on peut et doit travailler sur tout ce qui est culturel est assez simpliste à mes yeux.
De même, je ne suis pas sûr que la rationalisation d'une émotion permette quoi que ce soit. Comme le signale Artichaut, se débarrasser de la jalousie n'est pas nécessairement un objectif en soi. Pour moi, il vaut mieux travailler dessus, la comprendre et apprendre à vivre avec.
Un article que je trouve absolument excellent sur la jalousie (et notamment sur sa compréhension) est celui d'Hypatia: https://hypatiafromspace.com/la-jalousie-vue-comme...
Bonne lecture.
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bonheur
le vendredi 07 octobre 2022 à 14h38
Bonjour @Celadon,
J'aime beaucoup ton post initial. L'Homme peut-il encore être considéré comme faisant partie de la Nature ? Il est tellement dans le contrôle et dans l'obnubilation de la sécurité...
Et puis, il y a eu cette antériorité, toutes ces constructions de normes, qui impactent depuis longtemps.
Je suis engagée pour la diversité, alors la compersion est de l'ordre émotionnel, comme l'a indiqué @Siestacorta. Je sais que pour moi, c'est aussi une question d'impact sur les "nous" que j'entretiens. Ce que je ressens de l'attitude de mes amours envers moi, et aussi de l'attitude de mes métamours envers moi. Et puis, pour ma part, l'impossibilité de compersion n'entraine pas une jalousie, plutôt une envie de rompre pour m'extraire d'un environnement qui me bouffe plus qu'il ne m'apporte de bienfaits. Ponctuellement, je gère. Quand ça devient fréquent, je quitte, dans un esprit de bien-vivre de tout le monde.
C'est peut-être d'autres pistes de réflexion. J'espère ne pas être hors sujet.
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Celadon (invité)
le vendredi 07 octobre 2022 à 15h20
@bidibidibidi j'ai beaucoup de mal à opposer le culturel au naturel, on a tous notre part de l'un et de l'autre, déjà physiologiquement, mais aussi dans le sens de la survie de notre propre espèce. On a parfaitement établi, depuis peu c'est vrai, que l'animal était capable d'émotions, mais en plus ils ont leurs "sociétés", avec leurs "règles", et donc dans leurs relations, qu'ils soient en meute, en horde, en famille, en vie individuelle, etc... Ces modes en font l'efficacité de la survie de lur propre espèce. Les émotions y sont, la compersion aussi, la solidarité aussi, la rivalité aussi, et la jalousie... et pas mal de choses encore.
Là où je suis bien d'accord, c'est qu'on n'a pas à se "débarasser" de la jalousie, bien présente à différents niveaux en fonction des individus. Et justement parce qu'elle semble "naturelle", les raisons des mal-êtres qu'elle procure ("on ne sait pas vivre avec...") ne sont peut-être qu'une fabrication humaine...culturelle ?
Bref; ce sont plus des interrogations que j'ai voulu porter dans mon 1er message. En me demandant si ce n'est pas notre éloignement à la nature qui nous interroge sur le refus sociétale du polyamour et de la compersion. A ça j'ajoute que la compersion est bien une des meilleures façons de gérer sa jalousie.
Merci @bonheur de ta contribution, tu n'es absolument pas hors sujet !
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bidibidibidi
le vendredi 07 octobre 2022 à 16h06
Cette notion de naturel est fallacieuse. Déjà parce qu'il n'en existe aucune définition. Ensuite parce qu'on a tendance à la parer de tas de vertues sans raisons. L'article qui la décrit bien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Appel_%C3%A0_la_natu...
Donc, moi, je te demanderai de détailler non pas si la jalousie est naturelle ou pas, mais qu'est-ce-que ça impliquerait pour toi si elle l'était ou si elle ne l'était pas. On ne pourra pas te dire si elle est naturelle ou pas mais on pourra certainement répondre aux implications que tu vois dans sa naturalité.
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Celadon (invité)
le vendredi 07 octobre 2022 à 16h23
Quand je disais "naturel", c'est dans le sens "qui existe dans la nature de façon normale", en référence aux êtres qui la composent donc.
Il y a suffisament de publications récentes qui ont mis en évidence l'existence d'une telle émotion chez certaines des espèces. Se dire que la jalousie est "naturelle" montrerait qu'elle a son rôle dans la nature et la vie des espèces animales, sinon elle aurait disparue dans l'évolution. Elle est probablement à l'origine d'une "concurrence" nécessaire dans cette évolution. L'intérêt de se poser ce genre de questionnement est de penser que compersion et jalousie peuvent pleinement cohabiter, et qu'elles ont peut-être des rôles complémentaires. C'est par exemple le cas dans la meute de loups, dans les populations de certains chimpanzés, etc...
Le fait que la jalousie soit naturelle, et donc non issue de notre société (même si elle l'entretient), impliquerait par exemple qu'elle n'est pas dépendante de la monoamorie ou de la polyamorie, et que ce n'est pas une construction sociétale monogame, mais que justement il s'agirait, pour bien la vivre, de mieux la gérer.
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bidibidibidi
le vendredi 07 octobre 2022 à 17h20
Ta réponse tourne autour du pot. J'espère que tu ne m'en voudras pas d'être sarcastique.
Ce qui est naturel est normal : on avance...
D'autres espèces éprouvent ce qu'on pense être de la jalousie. Ok, mais encore ? Les chiens se roulent dans les excréments, ça t'inspire quoi ?
Elle a son rôle : C'est facile, elle va difficilement avoir le rôle de quelque chose d'autre :-D
"sinon elle aurait disparu dans l'évolution" : déjà, c'est faux, on a des tas de traces évolutives qui n'ont plus lieu d'être voire qui sont directement mauvaise. Considérer que nous sommes parfaits parce que le produit de l'évolution nie la notion même d'évolution : c'est justement parce que nous sommes imparfaits qu'il y a évolution. Nous ne sommes qu'une étape dans le processus évolutif et donc rien ne te dit que la jalousie ne va pas bientôt disparaître parce que négative d'un point de vue évolutive.
"Elle est probablement à l'origine d'une "concurrence" nécessaire dans cette évolution." : La vision de l'évolution comme concurrence uniquement, comme si notre survie devait se faire au détriment de l'autre. L'humain est avant tout le produit d'une coopération, pas d'une compétition. D'ailleurs, certains anthropologues considèrent que la fin de l'homme de néandertal est due à son incapacité à coopérer sur des échelles aussi importantes que l'homo sapiens.
"L'intérêt de se poser ce genre de questionnement est de penser que compersion et jalousie peuvent pleinement cohabiter" : Quelque chose d'intéressant. Sur ce point, je pense qu'on peut te répondre que oui.
"elles ont peut-être des rôles complémentaires" : Elles ont leur rôle :-)
"elle n'est pas dépendante de la monoamorie ou de la polyamorie" : Je pense aussi qu'on peut te répondre que non. Les polyamoureux continuent d'éprouver de la jalousie.
"il s'agirait, pour bien la vivre, de mieux la gérer" : Ca ressemble à une tautologie. Quelle serait l'alternative ?
Tu me dis si mon ton te dérange. J'ai tendance à tirer à boulet rouge sur la notion de naturel, je peux comprendre qu'on trouve ça désagréable.
J'essaye de te faire sortir ce que tu exprimes derrière cette façade de "naturel" parce que là on pourra t'aider et te répondre.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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Celadon (invité)
le vendredi 07 octobre 2022 à 19h29
@bidibidibidi
Je ne tourne pas autour du pot, je pense être clair. pourquoi considérer le terme "naturel" comme "normal" ? Dans mes écrits, j'ai toujours indiqué que je parle du terme "naturel" comme s'approchant de la Nature, rien d'autre.
Ta notion de l'évolution est bizarre. Elle ne se fait pas en juste quelques générations, mais cette loi naturelle fait que ce qui n'a pas de raison d'être, ou pire qui peut être néfaste est amené à disparaitre, et oui. L'évolution se fait surtout en fonction de l'environnement, des ressources, entre autres, dans un objectif de reproduction assurée généralement, mais elle est bien plus lente que ce que tu supposes. Tout le monde est d'accord pour dire que les dents de sagesse de l'humain sont amenées à disparaitre, mais il y a encore une majorité de personnes qui les ont encore, et pour longtemps. Les gènes ne se modifient pas naturellement en un clin d'oeil. Les traces de ce qu'on était ne disparaissent pas par miracle, et les "imperfections" dont tu parles subissent les lois de la "sélection" (tiens donc, compétition alors ?). Petit NB, les chiens ont des raisons précises de se rouler dans les excréments, mais qu'on ne fait pas nous-même n'étant pas dans la même espèce, avec un odorat très particulier de marquage de territoire (ils ne se roulent pas dans leurs propres excréments par exemple... ah si ,nous on le fait au plus jeune âge ;-) ). Mais on diverge là dans un sujet qui n'est pas l'objet, même si je le connais bien étant de mon métier.
Je n'ai jamais mis la concurrence comme pratique "unique" comme tu dis, relis moi ... De plus la concurrence chez les animaux ne consistent pas à éliminer qui que ce soit, tous les individus ont un rôle, regardes l'exemple des meutes de loup, les comportements félins, etc... C'est une fabrication humaine que d'"éliminer"...
Amusant que tu penses que ton "ton" puisse me déranger... Est-ce ce que tu recherches, peut-être ?
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bonheur
le samedi 08 octobre 2022 à 10h31
L'évolution ? Je m'interroge souvent sur l'hominidé... Je regarde des documentaires, etc...
Pour ma part, et je dis bien ma pensée (non universelle), je crois que chaque individu humain qui nait sur cette Terre est un non aboutissement d'une tellement longue lignée de descendances ! L'Homme est varié, dans sa génétique. Je ne suis pas une professionnelle de cela, mais je pense pouvoir l'indiquer sans me tromper. Et l'on sait désormais que les lignées se sont croisées (Néandertal et Sapiens, par exemple). Du coup, notre évolution, avec notre circulation de l'individu (depuis longtemps) et les croisements, font que chaque individu actuel est très unique. Et l'Homme est sans doute une rare espèce à se poser des questions existentielles (même si je ne suis pas dans le système cognitif d'animaux). C'est en cela qu'il n'est sans doute plus si "naturel" que cela.
Pour moi les animaux et les humains ne peuvent se comparer. Je n'introduis pas du tout par-là, une notion de mieux ou de supérieur. Les animaux pour moi sont meilleurs que l'humain et l'espèce intrusive, en surpopulation et destructrice sur cette planète c'est l'Homme. Sauf que la "concurrence", lorsque l'on vit dans une société protectrice comme la nôtre, je m'interroge. Et puis, je sais que certaines personnes n'entrent pas dans cet esprit de compétition, d'être toujours le meilleur. Perso, surtout en amour, si je dois sortir les crocs, :-/
Il serait exclu que j'ai à prouver mon amour. Il serait exclu que je sois la meilleure, la plus "belle"...
Je crois que c'est justement là-dessus, ainsi que sur l'absence de nuances (il n'existe que le bien et le mal) que compte les religions et autres pour répandre son autorité. Et c'est pour cela que les personnes qui n'arrivent pas à être dans le bien absolu, trichent, cachent, trompent, mentent (sauf lors de la "confession", et encore). C'est pour cela que l'Homme a développé des biais cognitifs pour ne pas s'auto-flageller à l'arrivée et dépérir.
D'ailleurs, c'est fou comme une simple discussion, peut se lire comme avoir introduit deux coqs dans la même bassecour.
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bonheur
le samedi 08 octobre 2022 à 10h42
:-/ Certain-e-s auront déjà lu peut-être ? Alors je rectifie ici. Je crois que j'ai utilisé un mauvais mot. Plutôt que de parler de compétition, j'aspirais à parler de rivalité. Désolée pour cette erreur de vocabulaire, qui a son importance.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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bidibidibidi
le lundi 10 octobre 2022 à 09h02
CeladonMais on diverge là dans un sujet qui n'est pas l'objet, même si je le connais bien étant de mon métier.
C'était un peu l'objectif de ma réponse, mais j'ai manifestement échoué. Tu te "caches" derrière l'évolution et la nature. Moi, ce que je voulais, c'était recentrer sur toi. Les questions que tu te poses peuvent se formuler clairement et avoir des réponses simples. Mais pour ça, il faudrait arrêter de faire un détour par la nature, qui n'a que peu à voir avec ta situation. Que tu nous parles de toi, de ce que tu vis, en plus de détails. Il est fort probable qu'on ne t'apprendra rien (ou pas grand chose) mais on pourra certainement t'apporter du réconfort par la reconnaissance de ce que tu vis et par le fait que c'est normal.
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Celadon (invité)
le lundi 10 octobre 2022 à 09h29
bidibidibidi
C'était un peu l'objectif de ma réponse, mais j'ai manifestement échoué. Tu te "caches" derrière l'évolution et la nature. Moi, ce que je voulais, c'était recentrer sur toi. Les questions que tu te poses peuvent se formuler clairement et avoir des réponses simples. Mais pour ça, il faudrait arrêter de faire un détour par la nature, qui n'a que peu à voir avec ta situation. Que tu nous parles de toi, de ce que tu vis, en plus de détails. Il est fort probable qu'on ne t'apprendra rien (ou pas grand chose) mais on pourra certainement t'apporter du réconfort par la reconnaissance de ce que tu vis et par le fait que c'est normal.
C'est gentil comme intention de ta part, mais en fait cette reflexion m'est venue parceque justement j'ai déjà fait ce "tour" de moi-même, en mon sein, avec le recul sur mon vécu, de mes interrogations d'alors, des réponses que j'ai trouvé. Et que j'ai retrouvé dans cette nature des choses qui correspondent bien à mes observations préalables sur mon moi. En fait c'est plutôt pas mal de retrouver dans la nature quelque chose de "normal" pour moi, et ce que tu parles comme un "détour par la nature" n'est pas un chemin inutile et il apporte un certain nombre d'éléments parfaitement dans le sujet. Ca fait des années que je parcours le forum de ce site, avec cette multiplicité de questionnements des personnes qui y participent, et je remarque désormais bien plus facilement l'éloignement de notre espèce pour des choses très "naturelles". L'homme est bel et bien devenu un mammifère dénaturé, et on ne peut qu'être justement reconnaissant de ce qu'on vit (pour reprendre ta dernière phrase) et par le fait que c'est normal... parce que c'est "naturel" ;-)
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Alinea7
le lundi 10 octobre 2022 à 09h44
Je lis le fil depuis le début car cette notion de "naturel" me questionne aussi, c'est un argument qui est récurrent.
Ma réflexion pour l'instant là dessus est que déterminer ce qui serait naturel ou non sert un but qui peut être notamment de légitimer un comportement plutôt qu'un autre, imposer un ordre des choses, arbitrer entre des façons de faire sur celle qui est "la bonne", à imposer de façon extrinsèque dans quelle pratique on devrait se sentir bien...oui mais si ça n'est pas le cas ? Est-ce que ce qui serait naturel à l'échelle de l'espèce devrait l'être pour chaque individu ? Si ce qui est naturel est autre pour un individu ?
Est donc, déterminer ce qui serait naturel pour une espèce, quel intérêt à l'échelle de l'individu ? Pouvoir juger qu'un tel est normal et tel autre un dégénéré ?
L'exclusivité comme la non exclusivité se retrouvent dans la nature ET chez l'humain. A partir de là on peut se permettre le confort et le soulagement de se sentir légitime dans sa recherche d'équilibre amoureux, dans le respect de l'autre. Est-ce que ce n'est pas l'essentiel ?