Gérer l'absence
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GeorgyPorgy
le lundi 21 mars 2022 à 15h55
Bonjour à tous,
Je me permets un post ici pour partager une nouvelle fois avec vous mes difficultés... Il s'agit peut être plus de "vider mon sac" que d'obtenir des conseils à proprement parlé - mais connaissant la bienveillance de certains d'entre vous pour vous lire régulièrement
Sans refaire un exposé détaillé de mon histoire, voici quelques bribes de celle-ci qui pourraient aider à mieux comprendre ce que je traverse. Il y a environ 3 ans, j'ai rencontré une belle personne dans le cadre professionnel (Appelons là M). De fil en aiguille, nous avons tissé une proximité dépassant ce cadre professionnel : au delà de la relation de collègue, s'est nouée une attirance mutuelle qui s'est concrétisée dans une histoire belle, intense mais courte et malheureuse.
Elle était célibataire (et très seule), j'étais (et suis toujours) en couple. Mais cette histoire m'a fait comprendre, prendre conscience, et expérimenter dans ma "chair" qu'il est possible d'aimer deux personnes en même temps.
Ma compréhension, mon acceptation de cela a été un long chemin, éprouvant sur le plan mental, car il s'est accompagné d'une rupture pour ainsi dire totale avec cette même personne. Ainsi que des difficultés dans mon propre couple, la situation ayant été communiquée auprès de ma compagne.
Sans arriver à totalement me l'expliquer, son parcours, ses attentes, ses aspirations, ses valeurs ont amenée M à considérer qu'elle n'était pas prête à poursuivre un quelconque lien avec moi et a donc totalement coupé le lien avec moi.
J'en viens à l'objet même de mon post : je réalise que même si j'arrive à poursuivre mon chemin, j'ai du mal à "accepter" la disparition totale d'une personne qui a tant compté pour moi.
Un sentiment d'inachevé et d'absurdité demeurre malgré le temps qui s'écoule.
J'arrive à concevoir intellectuellement la volonté de s'éloigner de moi pour poursuivre sa route de manière sereine, mais sur le plan émotionnel c'est beaucoup plus compliqué. J'arrive à accepter de m'effacer de sa vie, pour lui permettre de se concentrer sur d'autres choses / personnes, mais l'absence est parfois extrêmement lourde.
La quasi ironie de l'histoire est que mon cheminement vers la deconstruction, l'acceptation de l'éthique poly etc m'a amené à considérer que cette relation avait une grande importance dans ma vie, que je souhaitais la nourrir & conserver un lien avec M dont je suis tombé amoureux (en essayant d'inventer un lien possible dans le respect de chacun.e). Alors que de son côté, M a abouti à la conclusion contraire, en décidant de me faire disparaitre de sa vie. J'ai laissé respirer & vivre cet amour en moi, quand elle a décidé de l'étouffer...
J'imagine que certains d'entre vous ont déjà traversé de tels épisodes.
Sur quels ressorts vous êtes vous appuyés? Comment êtes-vous arrivés à dépasser ce genre de situation?
Merci à tous ceux qui m'auront lu jusqu'au bout.
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Lolavie (invité)
le lundi 21 mars 2022 à 16h53
Bonjour @GeorgyPorgy,
Merci pour ce témoignage très touchant.
Malheureusement, je ne peux que me reconnaitre en M.
Parfois, il est trop difficile de continuer à avoir contact avec une personne quand la relation n'est pas possible. Tout le monde est différent, il y en a qui préfèrent garder contact, et d'autres qui préfèrent tourner la page.
Je comprend ta douleur, mais je t'assure qu'elle finira par s'estomper grâce au temps, tu ne peux pas entretenir un lien avec quelqu'un qui ne veut pas. Et ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas d'affection pour toi, juste que c'est trop dur d'avoir de tes nouvelles très certainement.
Moi je suis comme ça, (c'est d'ailleurs ce que je m'apprête à mettre ne place en ce moment), mais je sais qu'après quelques années, quand le sentiment a passé, je peux retrouver très bon contact avec ces personnes.
J'espère que ça va bien se passer pour toi.
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bonheur
le lundi 21 mars 2022 à 18h58
Le polyamour amène, d'après moi, à comprendre vraiment le sens du mot rupture. Rupture avec la norme ; rupture avec le reste du monde (les "amis", la "famille",...) ; rupture avec sa vie d'avant ; rupture amoureuse...
Qui dit rupture dit changement et je pense que le polyamour amène à faire des deuils, de nombreux deuils. Contrairement aux idées communes, le deuil n'est pas réservé au décès. On vit des deuils tout au long de l'existence. Des petits, des importants...
Simone Barbara explique cela très bien dans son livre "la rupture pour vivre". Egalement, ce lien :
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lau93
le lundi 21 mars 2022 à 23h32
Bonsoir @GeorgyPorgy,
je vais me risquer à parler à la place, ce qui est un exercice périlleux. Mon amoureux a vécu ça avec celle que j'ai découvert comme métamour. Pour des raisons qui lui sont propres elle a rompu, en allant au delà de la rupture du lien amoureux, en éliminant tout type de lien amical. D'après ce que j'ai pu en voir cela a été très douloureux pour lui qui ne conçoit pas que de tels sentiments puissent s'éteindre entre 2 personnes. De mon coté ça a été assez dur aussi et m'a confronté à la possibilité du coté définitif de la perte du lien, qui résonne avec ce que dit @bonheur des deuils qu'on doit traverser tout au long de la vie.
Sur sa chaine relation libre, Romain nous convie a l'acceptation de l'impermanence. C'est une vrai difficulté de se détacher du désir que les choses durent " toute la vie", d'accepter que tout peut s’arrêter. L'idée est d'être suffisamment complet pour qu'on puisse se relever chaque fois qu'on est confronté au deuil. Dans une émission j'ai été scotchée par le parcours d'une femme qui se relevait et décidait de vivre une 2e chance de vie après que son ex aient tenté de la tuer en la criblant de 9 balles et qu'il ait assassiné leurs enfants. Sa force et sa résilience m'ont fait prendre conscience à quel point mes soucis étaient des "problemes de riches" et qu'il fallait que j’arrête de m’apitoyer sur moi. Bon la douleur revient quand même par la fenêtre, mais j'essaie de lui dire que vraiment elle n'a rien de si terrible au fond et qu'elle ne mérite pas que je m'y arrête. Je ne sais pas si cette réflexion pourra t'être utile, je te souhaite comme dans la BD des Maoureuses de te dire que "tu n'as pas encore rencontré toutes les personnes qui vont t'aimer dans la vie"
Belle nuit
Lau
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GeorgyPorgy
le mardi 22 mars 2022 à 11h55
Merci pour vos mots et réflexions, c'est toujours appréciable et bénéfique de pouvoir lire des témoignages ou des points de vue autres, cela remet de la perspective je trouve.
@bonheur : oui tu touches juste, je pense effectivement que tout cela s'apparente à la logique de deuil - c'est comme cela que je me le représente en tout cas, quelque chose sur lequel on n'a pas de prise & qu'il faut apprendre à accueillir en tant que tel, accepter qu'on ne transformera pas la situation. J'ai déjà bien avancé dans ce processus, même si je sens que (pour moi en tout cas) tout ça se joue en mode "boucle" plutôt que dans une logique très "séquentielle" (une étape après l'autre). Certaines phases que je croyais avoir dépassées se sont régulièrement rappelées à moi - j'apprends donc à les détecter & à les laisser passer du mieux que je peux.
@lau93 : effectivement, tu vois juste en comparant avec le parcours de ton amoureux - la description que tu fais de son vécu me parle beaucoup. Aussi, tu touches du doigt un élément important avec le concept d'impermanence auquel j'essaie aussi de me raccrocher / rapprocher. Je pensais - à tort - être plutôt bien armé pour l'accueillir, ayant déjà vécu au moins 2 situations bouleversantes par le passé (quitter le lieu de mon enfance / adolescence de manière brutale, puis le décès d'un parent quelques jours avant mes 20 ans). Mais force est de constater qu'elle peut se manifester dans tout domaine de la vie, sans crier gare & qu'on doit bien y faire face malgré tout...
Merci pour la référence aux Maoureuses, que j'avais vu passé sur Instagram il y a quelques semaines & qui m'avait réchauffé le coeur :)
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Lunaison (invité)
le mardi 22 mars 2022 à 20h32
Bonsoir,
Ce sujet me fait écho, cette autre personne sait elle ce que tu as vécu depuis son départ, ce que tu vis aujourd'hui, tes prises de conscience ?
Est elle au courant des sentiments que tu lui portes?
Des efforts que tu as essayé/que tu essaies de mettre en place pour créer un espace avec de la place pour tous?
Je lis que tu es avec ta conjointe depuis 20 ans, cette autre était elle au courant de cela lors de votre relation ?
Si oui elle avait donc accepté cette situation?
Qu'aviez vous convenus de vivre?
Vivre une idylle rapide et légère ? Ou alors vous avez été surpris de la naissance des sentiments?
Merci et courage à toi
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cactus
le mardi 22 mars 2022 à 21h27
Bonsoir,
J'ai très récemment coupé un lien que j'entretenais depuis plusieurs années avec une personne : trop de déséquilibres dans l'investissement souhaité dans ce lien, et dans les sentiments respectifs.
La personne en question aurait voulu le conserver mais je n'arrivais pas à tuer l'espoir que cela puisse évoluer vers "plus" (et c'est vraiment ça qui m'a plombée je pense, "l'espoir que").
Je n'ai actuellement pas trouvé d'autre solution pour me guérir de ce lien, qui m'a fait souffrir plus qu'il ne m'a apporté, que de couper complètement les ponts, car chaque interaction me renvoie vers de la souffrance et cet espoir.
Je ne pense pourtant pas avoir manqué de travail sur moi, mais il faut aussi savoir reconnaître ses limites, ses besoins, des fonctionnements différents, voire opposés, et savoir se préserver :)
Couper tout contact est pour le moment le plus salutaire pour moi, y compris pour arriver à faire le deuil de ce lien. Cette décision a été libératrice.
Si ça peut alimenter ta réflexion...
Message modifié par son auteur il y a un an.
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GeorgyPorgy
le mercredi 23 mars 2022 à 12h10
Bonjour
@Lunaison Pour répondre à tes (nombreuses) questions
- Oui cette personne est au courant de mes sentiments, qui ont été partagés clairement avec elle. C'est un des aspects sur lesquels je pense avoir "grandi" via mon cheminement, à savoir une expression plus limpide de mes émotions, de mes ressentis (et pas seulement dans la sphère amoureuse). Auparavant, j'aurais eu tendance à étouffer inconsciemment ce genre de sentiments je pense, du fait de mon éducation familiale & de ma "socialisation" de garçon. Ma thérapeuthe m'a beaucoup aidé à progresser là dessus... Il y a aussi eu un moment où je me suis dit que si je voulais être en mesure de "dire au revoir" à la relation, il fallait d'abord que j'accepte de reconnaître honnêtement ce qu'elle représente pour moi. Bref, cela a été dit effectivement. Je pense avoir eu beaucoup plus de mal à obtenir une expression "aussi claire" de ses sentiments, j'ai l'impression de beaucoup m'être basé en conséquence sur des signes, des non-dits, des intuitions - ce qui a pu favoriser une certaine frustration à un moment donné. Mais j'ai laché là-dessus, en me disant qu'on est tous différents là dessus.
- Concernant les efforts que j'ai pu mettre en place pour créer un espace pour cette relation... Je dirais que oui, je pense pouvoir dire qu'elle en a été également consciente. Notamment, mon cheminement vers l'éthique poly est le fruit de cette relation. C'est précisemment le bouleversement qu'elle a provoqué chez moi, qui m'a amené à m'interroger, à déconstruire, à travailler sur mes sentiments réels en profondeur (pour elle, pour ma compagne...) sans me raccrocher intuitivement à des normes sociales ou autres. J'ai clairement communiqué le fait que je me dirigeais dans une acceptation du fait que j'étais polyamoureux, à plusieurs reprises dans mon parcours. Simplement, ma compréhension des évènements est que ça n'était pas okay de son côté. Je pense qu'elle recherche autre chose dans l'absolu. Les espaces possibles, forcément atypiques, ne convenaient tout simplement pas. Et c'est peut être un des gros noeuds de cette histoire : pour moi, la relation elle-même importait plus que sa structure possible, quand pour elle c'était probablement le contraire. Ce qui est totalement OK pour moi, d'autant que j'ai conscience de voir cela depuis une position privilégiée. C'est juste douleureux...
- Concernant ma vie de couple, oui également. Pas de secret là dessus, nos situations respectives étaient connues avant même le début de la relation via nos échanges informels, amicaux, professionnels. Je ne pense pas pouvoir dire qu'elle a accepté la situation à l'époque, je dirais plutôt qu'elle a composé avec mais que ça n'était pas l'idéal forcément. Disons qu'elle a peut-être décidé d'occulter cette dimension par envie qu'on puisse aller plus loin...
- Je pense qu'on s'est lancé dans cette relation sans vouloir trop réflechir aux conséquences possibles, chacun à notre façon. On a probablement laissé les choses se faire. Ce que je perçois à la fois comme une expérience enrichissante & peut-être un peu une erreur si je mets mes nouvelles lunettes d'aujourd'hui. C'est vrai au moins pour moi, et oui j'ai été surpris par l'éclosion des sentiments (le mot est faible en fait : j'ai été destabilisé dans mes certitudes acquises, j'ai traversé une grande phase de confusion avant d'arriver progressivement à remettre de l'ordre intérieurement dans tout ça - merci la thérapie)
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GeorgyPorgy
le mercredi 23 mars 2022 à 12h16
@cactus : merci pour tes mots.
C'est exactement le récit que je me fais intérieurement quand j'essaie de me (ré)expliquer ce qui s'est passé, ce qui se passe de son côté. Cela fonctionne en partie comme je disais, ça génère une acceptation "intellectuelle" de ses décisions, de son positionnement dans la relation - je comprends et accepte cette "altérité", cette différence dans les attentes & les aspirations.
C'est vraiment sur le plan émotionnel & intérieur que se situent mes difficultés. Peut-être, comme d'autres l'ont dit, l'un des outils sera le temps qui passe ...
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Lunaison (invité)
le mercredi 23 mars 2022 à 22h08
Merci à toi d'avoir répondu à ces nombreuses questions.
Je me demandais en effet si elle était au courant de tous ces changements et nouveaux éléments.
Très souvent l'on garde ces choses pour nous pensant que l'autre les à deviné et on passe à côté de choses intéressantes à vivre à cause de scénarios interprétatives.
Je crois que la vie se dessine en fonction des rencontres, les autres nous accompagnent un court, moyen ou long temps, ils se font miroir, nous permettent de comprendre certaines choses et de grandir.
Je crois que la vie est une succession d'étapes qui demandent souvent d'oser prendre des risques pour sortir de sa zone de confort , c'est oser et se permettre d' être soi.
Je te souhaite de trouver le chemin qui te permettra de te vivre en te sentant pleinement et heureusement toi.
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GeorgyPorgy
le vendredi 25 mars 2022 à 10h01
Bonjour @Lunaison
Merci pour ton mot.
Je te rejoins sur ton propos:
"Très souvent l'on garde ces choses pour nous pensant que l'autre les à deviné et on passe à côté de choses intéressantes à vivre à cause de scénarios interprétatives."
C'est ce qui m'a poussé à essayer de communiquer le plus clairement possible mes sentiments à un moment donné, que ce soit à M (cette personne dont je suis tombé amoureux) mais aussi auprès de ma compagne. Je sais que recevoir cela, pour ces deux personnes n'a pas été anodin - pour des raisons évidemment différentes compte tenu de leur situation respective. Mais j'ai abouti au constat que je leur devais, et me devais, d'être honnête & authentique sur mes sentiments et ce que je vivais.
Ne pas le faire, ça aurait été aussi pour moi permettre d'alimenter des projections, des interprétations potentiellement faussées, empêcher de se parler des choses telles quelles sont véritablement etc.
J'aurais espéré évidemment recevoir en retour, une expression tout aussi "authentique", plus claire, des émotions, du ressenti - en faisant abstraction des modalités possibles de la relation.
Or je pense que c'est exactement ce dernier élément qui a pris le dessus dans cette conversation : l'impression d'impossibilité de la relation au sens "classique" (selon les normes & structures sociales dominantes) étaient souvent au centre des échanges, elle les monopolisait même. La rupture s'est faite sur cet axe de mon point de vue, ce qui est okay dans l'absolu (car cela peut être un facteur critique pour l'autre personne), mais contribue à alimenter mon sentiment d'absurdité, d'inabouti... Comme si on ne s'était pas tout dit.
La thérapie que j'ai suivi, ainsi que toutes les ressources "ayant du fond" autour du polyamour m'ont amené à interroger en profondeur mes valeurs, ma vision de l'amour, ce que des relations (pas uniquement amoureuses) représentent, m'apportent dans ma vie. Et ainsi, à prendre conscience que c'était bien de l'amour que je ressens pour l'une ET pour l'autre (chose que j'ai nié inconsciemment pendant longtemps, par conformisme appris, par absence d'attention à mes émotions, par un recours trop fréquent à l'intellect & à la rationnalité)... Un amour forcément différent, qui touche à des dimensions propres à chacune des histoires, des relations - mais amour quand même. Au delà du schéma "classique" rencontre > sorties > attachement > passion > mise en couple > mise en ménage etc. Mais évidemment, tout le monde ne souscrit pas à cette vision, ce qui est entièrement respectable, mais reste douleureux à "digérer" émotionnellement, quand cela implique de voir disparaitre de sa vie la personne qui est précisement le sujet de cet amour.
J'ai dévoilé ce que je suis, ce que je ressens, aux deux personnes que j'aime. En cela, j'ai pris un risque conséquent, je me suis exposé, cela m'a fait grandir, étendre ma zone de confort et me permet de me sentir plus en accord avec moi-même.
Cependant, le revers de la médaille reste lourd à porter :)
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bonheur
le vendredi 25 mars 2022 à 10h51
GeorgyPorgy
C'est ce qui m'a poussé à essayer de communiquer le plus clairement possible mes sentiments à un moment donné, que ce soit à M (cette personne dont je suis tombé amoureux) mais aussi auprès de ma compagne. Je sais que recevoir cela, pour ces deux personnes n'a pas été anodin - pour des raisons évidemment différentes compte tenu de leur situation respective. Mais j'ai abouti au constat que je leur devais, et me devais, d'être honnête & authentique sur mes sentiments et ce que je vivais.Ne pas le faire, ça aurait été aussi pour moi permettre d'alimenter des projections, des interprétations potentiellement faussées, empêcher de se parler des choses telles quelles sont véritablement etc.
J'aurais espéré évidemment recevoir en retour, une expression tout aussi "authentique", plus claire, des émotions, du ressenti - en faisant abstraction des modalités possibles de la relation.
Or je pense que c'est exactement ce dernier élément qui a pris le dessus dans cette conversation : l'impression d'impossibilité de la relation au sens "classique" (selon les normes & structures sociales dominantes) étaient souvent au centre des échanges, elle les monopolisait même. La rupture s'est faite sur cet axe de mon point de vue, ce qui est okay dans l'absolu (car cela peut être un facteur critique pour l'autre personne), mais contribue à alimenter mon sentiment d'absurdité, d'inabouti... Comme si on ne s'était pas tout dit.
La thérapie que j'ai suivi, ainsi que toutes les ressources "ayant du fond" autour du polyamour m'ont amené à interroger en profondeur mes valeurs, ma vision de l'amour, ce que des relations (pas uniquement amoureuses) représentent, m'apportent dans ma vie. Et ainsi, à prendre conscience que c'était bien de l'amour que je ressens pour l'une ET pour l'autre (chose que j'ai nié inconsciemment pendant longtemps, par conformisme appris, par absence d'attention à mes émotions, par un recours trop fréquent à l'intellect & à la rationnalité)... Un amour forcément différent, qui touche à des dimensions propres à chacune des histoires, des relations - mais amour quand même. Au delà du schéma "classique" rencontre > sorties > attachement > passion > mise en couple > mise en ménage etc. Mais évidemment, tout le monde ne souscrit pas à cette vision, ce qui est entièrement respectable, mais reste douleureux à "digérer" émotionnellement, quand cela implique de voir disparaitre de sa vie la personne qui est précisement le sujet de cet amour.
J'ai dévoilé ce que je suis, ce que je ressens, aux deux personnes que j'aime. En cela, j'ai pris un risque conséquent, je me suis exposé, cela m'a fait grandir, étendre ma zone de confort et me permet de me sentir plus en accord avec moi-même.
Cependant, le revers de la médaille reste lourd à porter :)
Ben, ta description se rapproche de ma découverte de moi datant de 2007... Et oui, le revers de la médaille ! :-/
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GeorgyPorgy
le vendredi 25 mars 2022 à 13h03
@bonheur : j'ai envie de te faire le même retour, beaucoup de tes interventions que j'ai pu lire ici m'ont parlé, éclairé, sur des choses dont j'avais l'intuition sans vraiment parvenir à me les formaliser.
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bonheur
le vendredi 25 mars 2022 à 15h02
J'ignore si tu disposes aussi de cela. J'aime les félins, et ce n'est pas pour rien : je retombe toujours sur mes pattes ET j'ai déjà eu plusieurs vies.
Est-ce que ce dicton a été imaginé par une personne comme moi, comme toi (peut-être) ? :-D
La résilience est indispensable lorsque l'on se sent ainsi.
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GeorgyPorgy
le vendredi 25 mars 2022 à 17h38
bonheur
J'ignore si tu disposes aussi de cela. J'aime les félins, et ce n'est pas pour rien : je retombe toujours sur mes pattes ET j'ai déjà eu plusieurs vies.
Est-ce que ce dicton a été imaginé par une personne comme moi, comme toi (peut-être) ? :-D
La résilience est indispensable lorsque l'on se sent ainsi.
@bonheur : je ne sais pas dire si je retombe toujours sur mes pattes, mais il est certain que j'ai le sentiment d'avoir déjà eu plusieurs vies.