Pourquoi ça dérange ?
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Chupapink
le mercredi 10 septembre 2014 à 11h50
Pourquoi les gens extérieurs à notre vie se sentent le droit et le devoir de vouloir nous dire que ce que nous décidons dans notre vie n'est pas bien ?
Pourquoi le simple fait de savoir que les personnes à qui ont tient se sente bien et sont heureuses de leur choix, ne suffit pas à se sentir bien soi-même ?
Mais surtout, pourquoi ça dérange autant de choisir de continuer à s'aimer ? Ils veulent tous qu'il n'y ai plus de lien entre nous puisqu'il y a une autre femme. Mais je ne peux pas, c'est comme ça ! Ma raison, je peux lui dire quoi faire, mais mon coeur c'est impossible.
Résultat, après mes parents, voici que je viens de me faire jeter par ses parents, avec qui j'étais très proche. Et pourtant, ils m'ont considéré comme leur fille pendant toute ces années. Mais non, aujourd'hui je suis devenu une profiteuse et une manipulatrice qui ne veut pas lâcher son homme, et ce n'est absolument pas concevable que je puisse vouloir continuer quelque chose avec lui. J'ai tenté de leur faire comprendre que ce n'était pas à eux de faire les choix de leur fils, mais le dialogue semble rompu maintenant.
Est-ce que ce sera la même chose avec toute la famille ?
J'en appelle à vos propres annonces à vos familles, pour savoir si je dois vraiment m'attendre à cette réaction avec tout le monde et me retrouver seule dans mon nouveau choix de vie. Je sais maintenant que nos amis nous comprennent, ou du moins ne nous jugent pas, c'est déjà ça qui est bon à prendre moralement.
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Strega
le mercredi 10 septembre 2014 à 12h11
Il me semble que tes beaux-parents sont en face de leur fils qui ne va visiblement pas très bien et de leur belle-fille qui joue un rôle auquel ils ne sont pas habitués. Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils se mettent du côté de leur fils et cherchent à te charger (d'abord, il doit bien y avoir un problème chez toi si leur fils a été voir ailleurs non ?). Tu serais aller quémander leur soutien en pleurant parce que ton mari te trompait, leur offrant une réaction assez classique, peut-être t'auraient-ils soutenue et mis leur fils devant ses responsabilités. Mais là, vous leur offrez un tableau nouveau, sur fond de mal-être de leur enfant, normal qu'ils cherchent quelqu'un à charger.
Laisses-leur un peu de temps pour comprendre et s'habituer. Et ils peuvent aussi se retrouver en conflit de loyauté entre toi et la Mlle, puisque toutes deux serez la mère de leurs petits-enfants. Pas facile.
Autre explication, positive : ils ont peut-être peur pour toi. S'ils considèrent leur fils parti et toi t'y accrochant, ils peuvent penser que tu perds ton temps, ton énergie, ton amour et ta jeunesse pour une cause perdue. Ils veulent peut-être que tu t'épanouisses avec un autre (dans la logique exclusive qui doit être la leur).
Je comprends que ce soit dur pour toi, car s'ils te considéraient comme leur fille, tu devais aussi les considérer comme tes parents quelque part.
Temps, patience et dialogue (pas tout de suite mais quand ce sera un peu apaisé)... la sainte Trinité chère à Lulutine.
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(compte clôturé)
le mercredi 10 septembre 2014 à 12h18
Réactions très variables suivant les familles. Dans la mienne, ça s'est bien passé, ma mère m'ayant dit "du moment que vous êtes heureux comme ça, ça ne me regarde pas". Elle avait mis pour seule restriction qu'elle ne voulait pas que je dorme sous son toit avec un autre homme que mon mari, ce qui ne me gênait aucunement. Par contre, elle a rencontré et invité à prendre un verre plusieurs hommes que j'ai toujours présenté par leur prénom, sans leur mettre d'étiquette "ami/amant/amoureux", c'est ma vie privée, ça ne regarde personne. Côté frères et sœurs, aucun problème, on se respecte totalement dans nos modes de vie pourtant très différents.
De l'autre côté, la mère de mon mari, après s'être lamentée "la peine que vous ME faites!" à la méditerranéenne, est revenue vers moi quand elle a vu que ma vie "dissolue" ne m’empêchait nullement d'aimer son fils et ses petites-filles et d'en rester très proche. Du côté père et seconde femme de celui-ci, j'ai été rejetée. Je ne les ai pas vus pendant une quinzaine d'années, jusqu'à un enterrement de famille où mon beau-père s'est rapproché de moi. Deux ans avant sa mort, c'est dommage d'avoir perdu toutes ces années car je l'aimais beaucoup.
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Lili-Lutine
le mercredi 10 septembre 2014 à 12h22
ce que j'avais écrit sur un autre post (+)
C’est bien sur ce principe de la pleine et entière légitimité de l’existence de mes relations poly que j’ai tenu à ce que les personnes qui me côtoient le plus le sachent. Depuis je suis plus sereine quand je me promène sous le soleil avec elles, dans mon quartier, chez mes commerçants(es), du coté de ma famille ou de mes amis(es) … etc .. Je sais désormais que je ne serai plus surprise en situation considérée comme adultèrine, ou pire dénoncée à mes proches, et que c’est véritablement de moi qu’ils l’ont appris et non par une bonne âme « pas » charitable ….
Même si la plupart du temps les personnes qui me côtoient quand je me promène ou fais mes courses ne sont pas au courant (commerçants, restaurateurs, etc.), elles voient, ou pas d’ailleurs :-D que ce n’est pas toujours la même personne qui me tient la main ou m’embrasse en public, elles voient aussi que parfois elles sont deux et même elles nous voient à 4 quand je suis accompagnée de deux de mes relations et d’une relation de l’un(e) des deux. Nous avons nos habitudes d’achats, de restos etc … nous ne changeons pas nos habitudes pour la simple raison qu’il y a un(e) officiel(le) et un(e) non officiel(le) … un(e) pour la société et sa morale et un(e) que je cache … que je cache pourquoi et au regard et jugement de qui ?
Mes proches, familles, enfants et amis(es) ont tous(tes) eu des réactions variables et fluctuantes sur le temps, allant du rejet total avec parfois de la violence dans leurs propos jusqu'à une parfaite compréhension de mes choix. Entre ces deux extrêmes, certains se sont promenés longtemps et hésitantes, puis le temps, le magique temps, a fait son travail et le miracle est là ! Aujourd’hui je me sens libre et ma parole n’est plus ligotée à mes peurs et aux leurs. Elles ont entendu, accepté vite ou doucement, pas toujours compris encore comment et pourquoi mais ce qu’elles savent véritablement aujourd’hui c’est que je suis une femme honnête et assumant sa vie !
J’ai vécu tant et tant d’étonnantes réactions … j’ai entendu tant et tant de vilaines paroles … tant et tant de jugements à la hache … si à chaque fois j’avais mis de l’huile sur leurs feux, plus grand monde des personnes que je connaissais avant ne ferait encore partie de ma vie en ce moment.
J’ai choisi de ne pas réagir comme elles, de toujours accueillir leurs émotions avec douceur, leurs mots, leurs éloignements et leurs longs silences avec patience, tout simplement comme l’expression de leurs peurs et de leurs inquiétudes pour moi qu’elles aiment et connaissent depuis si longtemps, et je n’ai eu de cesse de les rassurer lentement et vaillamment, patiemment au fil du temps et de leurs questions, de simplement respecter leurs émotions et leurs silences … J’ai parfois regretté et culpabilisé de leur avoir parlé… mais j’ai tenu et rien de moi n’a changé en leurs présences, en leurs silences ou nouvelles violences. Je les ai laissés partir en colère, je les ai laissés revenir un peu apaisés … une sorte de va et vient nécessaire certainement à leurs compréhensions.
Je suis restée moi, celle que je suis profondément, calme et bienveillante, à l’écoute et sereine, pleinement et simplement heureuse de mes bonheurs ajoutés, une femme épanouie avec cet éclat particulier dans les yeux. Elles ont fini (et chacun-e a son rythme) par n’avoir plus peur d’être brûlées avec moi quelque part dans un enfer si jamais, en plus, peut-être, je pouvais me payer le culot, par ma révélation, d’attendre d’eux une quelconque validation ou certification !
Bien-sûr j’ai eu mal au ventre, je fus stressée par moment et quelques unes de mes nuits furent agitées … bien-sûr que je fus en colère, révoltée, et que souvent j’en voulais à la terre entière de ne pas me comprendre … Mais jamais en la présence des personnes qui m’agressaient en retour d’une de mes paroles qui leurs annonçaient pourtant ma bonne nouvelle à moi ! Jamais je ne leur ferai le cadeau de leur rendre la pareille.
Mon secret à moi - et juste pour vous hein ? (+) - , ce fut le soutien de mes relations qui ont accueillis avec tendresse mes révoltes et mes peurs, leurs soutiens conjuguées m’ont permis de rester belle et humaine. Après tout ce que je vis aujourd’hui qui contribue si largement à mon bonheur, cela aurait été vraiment « ballot » d’agir autrement … et de perdre le lien avec mes enfants, avec ma famille et avec mes amis(es) : même si une seule personne brisait le lien, je serais triste.
L’important n’est pas de tout retrouver avec elles, tout de suite, et comme autrefois, comme si de rien n’était, l’important c’est le lien qui n’est pas cassé et qui nous fera aller ensemble et encore de nombreuses années sur ce beau chemin d’amours, d’amitiés et de partages, avec comme bagages nos belles différences qui font de chacun(e) un être unique.
Je les aime chacun(e) telles qu’elles ont choisis leurs vies et je n’ai pas cherché non plus à convaincre ou à militer pour les relations poly. Bien que là … il faudrait un jour que je vous parle de certains effets secondaires d’une telle révélation, les plus jolis et les plus touchants, ça changerait un peu de ceux dont on se plaint et qui nous font souffrir.
Notre chemin de vie est long encore, vivons en respectant l’autre dans ses peurs et ses confusions et ne changeons pas nos regards ni nos attitudes avec les personnes qu’on aime depuis longtemps dès que nous sommes confrontés à leurs peurs.
Car en vérité, de quoi d’autre il s’agit ici ?
Ps : Et pour les personnes qu’on ne connaît pas, et même celles qu’on n’aime pas, et ben moi je dis que quoi qu’elles en pensent ou en disent, et bien cela m’indiffère tellement que j’ai presque failli oublier d’en parler. Voilà c’est fait, ça mérite pas plus que l’intérêt que je leur porte, donc rien.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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(compte clôturé)
le mercredi 10 septembre 2014 à 12h33
lili-lutine
cela aurait été vraiment « ballot » d’agir autrement … et de perdre le lien avec mes enfants, avec ma famille et avec mes amis : même si un seul brisait le lien, je serais triste.
Moi aussi, j'ai été attristée par le rejet que j'ai subi, j'ai essayé d'expliquer, de garder le lien, j'appelais mes filles quand elles étaient en vacances chez leur grand-père. Un jour, sa femme m'a fait dire (elle ne voulait même pas me le dire en face) qu'il fallait que j'appelle à une heure précise, pour que les filles le sachent et décrochent le téléphone, parce que elle, elle ne voulait pas m'avoir au bout du fil. Même pour dire simplement "bonjour" et me passer une des filles. Quand ça veut pas, ça veut pas, une dame ultra catho et très soucieuse du qu'en dira-t-on ne pouvait admettre que j'aille dire sur les ondes et dans des livres ce que je vivais et encore moins que ça nous rendait heureux. Mais après tout, c'était aussi son droit de ne pas admettre ce mode de vie...
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bouquetfleuri
le mercredi 10 septembre 2014 à 12h42
Je crois que c'est la collision que chacun rencontre dans sa vie quand il réexamine la morale qu'il a intégrée et qui a construit un peu son surmoi et qu'il élabore sa propre morale, son éthique (et cela dépasse le strict plan de la relation amoureuse)
Les parents, les amis, l'environnement sont simplement des représentants de la société (la première société à laquelle se frotte le petit d'homme), souvent les vecteurs de l'apprentissage, et l'écart ou plutôt la différence entre ce que l'on peut construire avec des valeurs parfois nouvelles (mais pas toujours) et les comportements entérinés fondés parfois sur les mêmes valeurs (mais pas toujours) donne un aperçu de la culpabilité qui nourrit le reproche.
Certains parents dépassent les comportements stéréotypés et préfèrent accueillir leurs enfants avec leurs différences, d'autres préfèrent se sécuriser dans une morale dictant leurs attitudes.
En résumé, je dirais que c'est la confrontation entre la morale et l'éthique. Parfois cela se passe bien, parfois non, mais rien n'est jamais tranché et tout évolue sans cesse.
C'est l'endroit où l'on se trouve dans ce cheminement et le travail fait sur soi qui permet d'accepter cette "incompréhension" ou cette distance.
Quand je présentais une autre amoureuse à mes parents, je ne leur demandais rien, ni approbation, ni refus. Mais je n'exigeais rien d'eux non plus. Je portais un fait à leur connaissance. Je sais qu'ils ont fait beaucoup d'efforts pour m'accepter, accepter l'individu que j'étais devenu, loin des chemins qu'ils avaient connus, mais cela leur appartient.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.