La ségrégation sexuelle
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Tagore
le mardi 17 juin 2014 à 21h44
Toutes les pilules suppriment les règles, parce qu'elles interrompent le cycle menstruel. Voir l'article Hémorragie de privation sur Wikipédia.
Mais il est exact que les premières pilules supprimaient tout saignement (mais les actuelles le peuvent aussi, voir notices).
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(compte clôturé)
le mardi 17 juin 2014 à 22h28
La pilule est pour moi un très très lointain souvenir. Sauf que les règles étaient toutefois différentes que sans hormone, beaucoup plus supportables.
Je pense quand même que la nature doit être ce qu'elle est. Aujourd'hui, après donc une ligature, je n'ai plus besoin de cela. Toutefois, je suppose que je pourrais demander un contraceptif hormonal à cause de mes règles trop souvent, pfff !! dur dur !!! J'ai fait le choix -qui est et reste le mien- de ne pas prendre d'hormones malgré tout car je préfère que la nature, d'autant que je n'aurai plus de grossesses non désirées et donc une liberté de ce point de vue, reprenne ses droits. Sincèrement, j'ignore les répercussions qu'auront les prises d'hormones sur l'individu et sur sa descendance, mais j'espère qu'elles ne seront pas négatives (y compris sur notre environnement dans lequel nous "rejetons" les hormones). Le court terme, c'est bien ; à long terme, je m'interroge sur ces pratiques ?
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Tagore
le mardi 17 juin 2014 à 22h57
gcd69
Le court terme, c'est bien ; à long terme, je m'interroge sur ces pratiques ?
Ach so! Mais la pilule accroît l'espérance de vie des femmes!
Can the birth control pill help you live longer?
L'étude de la contraception hormonale est passionnante! Elle a ouvert et ouvre encore de très belles perspectives médicales, mais aussi sociales (sexuelles).
Le but de la contraception est justement de s'émanciper d'une naturalité aliénante et frustrante. La contraception est assurément du côté de la culture et non de la nature.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Tagore
le mercredi 18 juin 2014 à 14h07
Bah non pourquoi ? Cette étude est assurément très sérieuse. Elle concerne plus de 45000 femmes suivies sur plus de 39 ans, et a été publiée dans le British Medical Journal. La pilule réduit la mortalité pour un certain nombre de cancers et pour les maladies cardiovasculaires. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de contre-indications dans certains cas. Mais globalement, la pilule est un traitement extrêmement sûr, et on a même observé, toute condition égale par ailleurs, que les femmes ayant pris la pilule dans leur vie avaient une espérance de vie plus grande que celles ne l'ayant jamais prise.
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jayraymy
le mercredi 18 juin 2014 à 14h36
N'importe quoi. J'aimerais bien lire l'étude dans le texte plutôt qu'un article de vulgarisation, j'imagine même pas les biais. De manière générale, pour des informations sur la pilule, vous pouvez vous référez à l'excellent livre "Amère Pilule".
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(compte clôturé)
le mercredi 18 juin 2014 à 14h41
Sceptique également. Je parlais aussi de la mutation de mon pseudo :-D . Il faut croire qu'il y a controverse à ce sujet et je ne suis absolument pas biologiste. Après, si c'est finir en état de légume, je préfère vivre moins longtemps et avoir rejeté moins d'hormones dans nos eaux où vivent des poissons et autres espèces qui n'ont pas désirées ingurgiter d'hormones à leur insu.
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Tagore
le mercredi 18 juin 2014 à 15h51
Le British Medical Journal, une revue de vulgarisation, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre...
J'ai donné le lien vers l'article exact dans mon dernier post: il est donc loisible à tout le monde de le lire "dans le texte", comme tu dis. Le lien à nouveau:
Le résultat de l'étude est que sur un groupe standardisé de 100 000 femmes ayant déjà pris la pilule, 365.51 meurent chaque année, toutes causes confondues; tandis que sur 100 000 femmes n'ayant jamais pris la pilule, 417.45 meurent chaque année, toutes causes confondues. La contraception hormonale diminue la prévalence d'un certain nombre de maladies, dont les plus mortelles (cancers et maladies du système circulatoire).
Cela ne signifie pas que la pilule est bonne en toute circonstance pour toutes les femmes, mais cela prouve que la pilule est un traitement préventif de grande qualité qui a globalement amélioré la qualité de vie et la santé des femmes.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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jayraymy
le mercredi 18 juin 2014 à 18h44
Au temps pour moi j'avais cliqué que le premier lien. Je vais aller lire ça.
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jayraymy
le mercredi 18 juin 2014 à 19h57
Ok j'ai lu :)
Alors pour commencer rappelons qu'une étude épidémiologique ne prouve rien (même si elle reste intéressante à examiner). Il y a souvent trop de facteurs en jeu pour bien comprendre les tenants et aboutissants, surtout quand les suivis sont fait de très loin (ici il ne reste que 26% de la cohorte originale à la fin...).
Mais continuons, je tique sur quelques passages :
"In the youngest (<30 years) age group, ever users of oral contraceptives had an almost threefold greater rate of any death than did never users (adjusted relative risk 2.85, 1.17 to 6.94). From the age of 50, however, the rate of any death among ever users of oral contraceptives was significantly lower than that in never users."
Les femmes de moins de trente ans qui prennent la pilule meurent 3x plus que celles qui ne la prennent pas ! Les résultats finaux sont compensés par les plus de 50 ans. Ca pose de sérieuses questions. Il y a plus ou moins autant de morts au final chouette, mais en attendant un bon nombre de femme ne prenant pas la pilule ont gagné 20 ans d'espérance de vie.
"The rate of death from any cause among current and recent users (<5 years since last use) was similar to that of never users (adjusted relative risk 1.08, 0.83 to 1.40). Thus, although current and recent users had a statistically significant doubling of the rate of circulatory death, this was offset by reductions in the rate of death from non-circulatory causes. The increased rate of death from circulatory disease persisted in pill users five to nine years after stopping use and was accompanied by an increased rate of death from all cancers combined, including breast cancer. This resulted in a significantly increased adjusted relative risk of death from any cause among this group (1.76, 1.27 to 2.45), compared with never users."
Non content de doubler les risques de mourir de maladies cardio-vasculaires contrairement à ce qui est dit plus haut, dès qu'on arrête la pilule les cas de cancer explosent. Donc ça n'améliorerait pas la santé des femmes mais repousserait juste des cas de cancer de quelques années.
En réalité la diminution des risques de maladies cardio-vasculaires n'existent que quand on "récupère" les 11 000 femmes perdues de vue pendant l'étude et non suivi correctement (genre on suppose que toutes celles de + de 38 ans qui ne prenaient pas la pilule ne se sont pas mis à la prendre par la suite, pas très rigoureux). Quand on ne garde que les femmes effectivement suivie on a 2x plus de risques (ce qui concorde, par ailleurs, avec les autres études que j'ai pu lire).
Et je suis surpris, Tagore, que tu parles d'amélioration de la qualité de vie quand on constate une grosse augmentation des suicides et des morts violentes chez les femmes prenant la pilule (et, dans d'autres études, des troubles psychologiques de toutes sortes).
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Junon
le mercredi 18 juin 2014 à 20h54
J'aurais dû préciser, effectivement, les saignements liés aux règles
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(compte clôturé)
le mercredi 18 juin 2014 à 20h56
Moi, je ne vais pas écouter les études, les dires des vendeurs de médicaments dont les enjeux financiers sont...
A titre perso, je ne veux pas d'hormones inutiles. Je suis humaine et ma biologie n'est pas parfaite mais pourquoi vouloir absolument se transformer. Je suis née en 1968 (et non 69, même si c'est pas désagréable du tout, avec ou sans contraceptif) et la pilule a environ le mm âge que moi, à quelque chose près. En tout cas, sa prise en masse par les femmes date certainement d'après ma naissance. Je doute donc qu'en environ 40 ans (une goutte d'eau à l'échelle de l'humanité) l'on est un recul suffisant pour faire des affirmations, quelque soit la pertinence des études, qui souvent sont financées...
Bon après, c'est MON opinion et elle n'engage que moi.
Au fait, il y avait pas un projet de pilule pour homme ? Curieux, j'en entend pas parler (je ne suis pas vraiment cette actualité). Pourquoi, puisque l'on parle de ségrégation, on n'encouragerait pas les hommes à avaler des hormones ? Après tout eux aussi ils ont le droit de vivre vieux et en bonne santé :-D
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Junon
le mercredi 18 juin 2014 à 21h00
Sans compter, Jayraymy, la baisse parfois violente de libido qui bien que niée par bon nombre de gynécos peu renseignés ou peu attentifs à la santé sexuelle de leurs patientes est fréquente...D'ailleurs, puisque qu'on parlait gap entre l'éducation des filles et des garçons, savez vous ce qui freine la mise sur le marché de la pilule pour hommes? la baisse de libido...Amusant? pas vraiment mais révélateur du peu de cas qu'on fait du désir féminin, en berne sans que ça heurte les professionnels de la santé voire les femmes elles-mêmes.
sante.lefigaro.fr/actualite/2013/12/06/21625-pilul...
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(compte clôturé)
le mercredi 18 juin 2014 à 22h38
Je crois que les hormones, c'est comme tout, pas si simple... et je dirais que chacun-e dois pouvoir se faire son opinion et surtout faire son choix sans être dupe.
Moi j'ai pas besoin des labos et des études pour savoir que ce n'est pas naturel et que comme souvent, on s'apercevra après coup que... le progrès, ce n'est pas toujours pour notre bien. Malgré tout, évidemment, vivre en dehors, c'est pas évident.
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Tagore
le jeudi 19 juin 2014 à 02h56
Ce qui est réellement étonnant, c'est d'écarter les tableaux 2 et 3 qui représentent la totalité de l'étude, et de ne se concentrer que sur les tableaux 4, 5 ou 6 qui ne représentent qu'un sous-ensemble de l'étude sous des prétextes pour le moins spécieux.
jayraymay
En réalité la diminution des risques de maladies cardio-vasculaires n'existent que quand on "récupère" les 11 000 femmes perdues de vue pendant l'étude et non suivi correctement.
Le vrai malheur, c'est que l'échantillon GP observation subset, utilisé dans les tableaux 4, 5 et 6 qui servent d'argument à jayraymay, inclut ces 11000 femmes prétendument mal-suivies, tandis que l'échantillon total, utilisé dans les tableaux 2 et 3, les inclut pour la période 1968-1996 (puisque c'est un sur-ensemble), mais ne les inclus pas pour la période 1996-2007. Si donc l'argument de jayraymay était valide, il irait exactement contre ses propres conclusions.
Mais il n'est même pas valide, puisque jayraymay confond les femmes qui ont été perdues de vue, dont le nombre s'élève à 31500, les femmes qui n'ont pas été enregistrées au National Health Service central registries, soit 11000 femmes, enfin les femmes qui n'ont pas bénéficié d'observations adéquates, environ 1000 -- mais ces dernières ont été exclues de l'analyse dès le début.
Cependant il est vrai que ces distinctions demandent beaucoup d'attention dans la lecture de l'article, et il est compréhensible que jayraymay ait fait cette erreur.
En 39 ans, il est évident que le suivi de 45 000 femmes ne sera pas homogène, ce qui ne nous autorise pas à jeter à la poubelle toutes les données concernant les femmes dont le suivi n'aura pas été totale. En fait, la majorité des femmes n'ont pas suivi l'étude pendant toute sa durée. On a appris la cause de la mort soit par le National Health Service, soit par le suivi médical, mais ce qui est certain, c'est qu'on ne peut pas accuser l'équipe de recherche de manquer de rigueur.
En outre, les tableaux 4, 5 et 6 ne permettent pas de juger de la morbidité de la pilule, puisque la prévalence globale de mortalité est exactement la même pour celles qui en prennent et celles qui n'en prennent pas. Pourquoi ? Parce que l'échantillon utilisé pour ces tableaux comprend uniquement les données de 1968 à 1996, soit 28 ans, temps insuffisant pour démontrer une éventuelle dangerosité de la pilule. C'est en effet dans les tableaux 2 et 3, qui couvrent une période allant de 1968 à 2007, soit 39 ans que l'avantage de la pilule devient évident : ici, le taux de mortalité par an diminue de 12 % en moyenne !
Alors pourquoi présenter les résultats de 1968 à 1996 au lieu de présenter seulement les résultats de 1968 à 2007 ? Parce que les résultats de 1968 à 1996 concerne l'échantillon GP observation subset, qui est plus précis sur certains détails, comme la durée du traitement ou le temps passé depuis son arrêt. L'échantillon GP obersvation subset permet donc de comparer ces paramètres, la comparaison avec les femmes ne prenant pas la pilule est donnée uniquement à titre indicatif. J'espère qu'il est évident pour tout le monde qu'une étude pourtant sur 39 années est plus pertinente que la même étude portant sur seulement 28 années, concernant exactement les mêmes femmes ! 28 années n'étaient tout simplement pas suffisants pour faire la différence.
Sur les 39 années d'observation, seuls la mortalité des cancers du poumon et du col utérin semblent augmenter, sinon, la mortalité de tous les cancers diminuent, -15 % en moyenne, tout comme celle des maladies circulatoires -14 % en moyenne, à l'exception de l'AVC, dont la mortalité reste stable. Sinon, la mortalité des maladies du foie augmentent un peu, tout comme celles des morts violentes et des suicides, mais rien de comparable au gain obtenu sur les cancers et les maladies du cœur, qui sont les premières causes de mortalité en France.
Quant à la mortalité des moins de 30 ans, il faudrait veiller à garder la mesure : sur les 4611 décès de l'échatillon total, il y a eu 31 morts chez les moins de 30 ans soit moins de 1 %. Il y en a eu 0,9 % chez les femmes prenant la pilule, et 0,3 % chez les femmes n'en prenant pas : autant dire des poussières, et ces chiffres sont peut-être dûs au hasard.
En ce qui concerne les morts violentes, les traitements hormonaux ont un effet psychologique possible et documenté, mais je ne sais pas s'il est causé par le traitement lui-même, sa posologie ou son absence de correction. Peut-être les pilules ou leur posologie pourraient-être améliorées, je ne sais pas. Mais là encore, il ne faut pas oublier que les morts violentes restent relativement rares : 4-5 % du total environ.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Tagore
le jeudi 19 juin 2014 à 10h57
Ce qu'il faut retenir, c'est que jayraymay se trompe de tableaux.
Sur les tableaux généraux, la mortalité par an diminue de 12% en moyenne, ce qui ne signifie pas qu'il n'y a pas de contre-indication ou de désagrément à la pilule.
De toute manière, pas la peine de l'utiliser toute la vie pour bénéficier de ses avantages. Quelques années suffisent.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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LuLutine
le vendredi 20 juin 2014 à 05h49
Cher Tagore,
Je suis vraiment effarée de ta réponse.
Je suis désolée que tu aies (à ce que j'en vois) lu mon message en diagonale et interprété des choses que je n'ai jamais dites, alors même que j'avais pris la peine de donner des précisions, d'introduire des nuances...
Dommage de n'avoir retenu que les phrases qui t'arrangent. Tu sais, si j'ai écrit les autres, c'était pas pour faire joli...
(Je ne dis pas qu'il fallait citer tout mon message, je ne parle pas de ça, mais simplement du fait que ta réponse montre que tu n'as pas tenu compte d'un certain nombre des précisions données.)
Si je résume (en espérant que ça clarifiera les choses dans ta tête) :
Tout ce que j'ai dit, c'est que les hommes étaient privilégiés par rapport aux femmes.
C'est tout !
Ce qui ne signifie aucunement qu'ils ne souffrent pas de la pression que le patriarcat met sur eux pour les pousser à correspondre à certains "standards" !
(Mais non, en général l'exploitation économique n'est pas dans le sens que tu penses, vraiment. Et c'était ce que signalait mon premier commentaire. Commentaire où je n'ai pas dit que je n'étais pas d'accord avec la plus grande partie de ton premier message, bien au contraire !)
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jayraymy
le vendredi 20 juin 2014 à 08h43
LuLutine, en te focalisant sur la comparaison (très subjective par ailleurs), tu réduis l'oppression que subit les hommes. Même si tu ne cherches pas à le faire, c'est ce que tu fais percevoir.
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Siestacorta
le vendredi 20 juin 2014 à 11h36
jayraymy
l'oppression que subit les hommes.
Une oppression dont ils sont eux-même les oppresseurs.
C'est pas parce qu'on est privilégié qu'on est heureux, d'accord.
Mais ça ne rend pas les rapports de domination équivalents.